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Full text of "Lexique de la langue iroquoise"

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LEXIQUE 



DE LA 



LANGUE IROQUOISE 



AVEC 



NOTKS ET APPENDICES 



PAR 



J. A. CUOQ 

Prélre de Sainl-Sulpicu. 



Quelqu'isolées que paraissent au premier abord 
certaines langues, toutes ont de l'analogie eutr'elles ; 
et ces rapports multipliés seront aperçus à mesure 
que l'on perfectionnera l'histoire philologique des 
peuples et l'étude des langues. 

Alex, de Humbolt, Ania polyalotta. 



Prix : 6 fr. 50 



MONTREAL 

J. CHAPLEAU & FILS, Imphimeurb-Editeubw, 

31 vue Cûtté. 

1882 



\ 



LEXIQUE 



DE LA 



LANGUE IROQUOISE 



DU MÊME AUTEUR ; 

Etudes Philologiques sur quelques langues sau- 
vages DE l'Amérique, par N. O., ancien missionnaire. 

Jugement erroné de M. Ernest Renan sur les langues 
sauvages, par l'auteur des Etudes Philologiques, Deuxième 
édition entièrement refondue. 

Ces deux ouvrages de format grand in-8, sortis des presses de 
M. J. Lovell en 1866 et 1869, sont presque entièrement épuisés. 
Les quelques exemplaires qui restent, sont en vente à Montréal, 
chez MM. Dawson frères, rue St Jacques, 159-165. 



-iTiir •T"'"l"lilii 



LEXIQUE . 



DE LA 



LANGUE IROQUOISE 



AVEC 



NOTES ET APPENDICES 



PAR 



J. A. CUOO 

l'rtire de Sainl-Sulpice, 



Quclqu'isoldes que paraissent au premier abord 
certaines langues, toutes ont de l'analogie entr'ollas ; 
et ces rapports multipliés seront aperçus à mesura 
que l'on perfectionnera l'histoire philologique des 
peuples et l'ctude des langues. 

Alex, de Humbolt, Ania polyglotta. 



, MO:s^TREAL 

J. CJiAPLEAU & FILSj Ijiprimeui^-Editeurs, 

31 et 33 rue Cotté. 

1882 



0. s. N. H. 

Wakon'ion, wakonriwaicnhasc, 

Wakonwenniioste 
Ne ken wakiatonscrison ; 

Sianercnst nok takitenr. 

I. O. K. T. 



PREFACE 



Voici encore un livre de ma façon, et que, par un concours de 
circonstances tout-à-fait imprévues et indépendantes de ma 
volonté, j'ai été amené à composer et à mettre en lumière. Je 
l'ai dit ailleurs, et je le répète encore, en dehors des petits 
livres de piété et d'instruction religieuse pour nos Indiens, mon 
inclination personnelle n'a jamais été de faire imprimer quoi que 
ce fût, et surtout, comme je le fais ici, non sans quelque con- 
fusion et déplaisir, — d'y faire paraître mon nom. 

Les deux opuscules qui ont devancé celui-ci, l'un en 1866, 
l'autre en 1869, portaient seulement les initiales (N. O.) des 
noms sauvages donnés à l'auteur, ancien missionnaire du Lac 
des Deux-Montagnes. " Nij-kwenatc-anibic, " La double belle 
feuille, était son nom algonquin ; " Orakwanentakon, " V étoile fixe, 
son nom iroquois. 

J'entre dans ces particularités fort peu importantes, unique- 
ment pour satisfaire à quelques demandes qui m'ont été faites à 
ce sujet. 

Ce petit livre est divisé en quatre parties : 

Racines iroquoises avec un petit supplément: p. 1-74. 

DÉRIVÉS ET COMPOSÉS p. 75-I52. 

Notes supplémentaires : p. 153-183. 
Appendices: p. 183-216. 

Sauf les noms de parenté et quelques autres dont il a été parle 
ailleurs, je crois n'avoir guère omis de racines tant soit peu im- 
portantes ; quelques-unes qui n'ont point été insérées dans la 
I" partie, se trouveront dans la seconde ou même dans les 
autres. 

Au milieu des RACINES IROQUOISES on remarquera plusieurs 
mots composés : ce sont pour la plupart, des noms géographique s 
dont on se montre avide, surtout en Amérique, de connaître la 
signification ; en les décomposant, j'en découvre et dévoile la 
Racine. 



yr 

Les notes nombreuses du bas des pages, ainsi que les Appen- 
dices et les grandes Notes supplémentaires qui forment une partie 
considérable de l'ouvrage, serviront de re'ponse à plusieurs 
questions qui m'ont été adressées de divers lieux ; seront, j'espère, 
un correctif suffisant à plusieurs inexactitudes soit historiques, 
soit critique?, grammaticales ou ethnographiques et même d'un 
ordre plus élevé, commises involontairement par divers écri- 
vains ; et, je l'espère encore, pourront servir de guide et de 
lumière pour faire éviter peut-être quelques nouveaux écueils. 
C'est toujours pour obtenir quelqu'un de ces heureux résultats, 
que je suis entré parfois dans de longs détails qui pourraient 
paraître autant de hors-d'œuvre. J'ai cru devoir agir de la sorte, 
par pur amour de la science et de la vérité. 

Il arrive bien rarement qu'on lise un dictionnaire d'un bout à 
l'autre. Celui-ci a été construit sur un plan qui en permettra la 
lecture intégrale, même à de-; personnes étrangères à la philologie 
proprement dite. 

A la p. 125, j'ai terminé l'art. oxiA par ces mots de qnibus 
verbis videbitur infra. Je voulais parler en effet de ces mots et 
de quelques autres analogues, mais en latin seulement. Nimium 
enim me puduisset vernaculo idiomate de istiusmodi vocabulis 
sermocinari. Réflexion faite, je me suis ravisé, et au lieu de- 
donner une dissertation latine sur les mauvais mots de la langue 
iroquoise qui révèlent, à eux seuls, l'origine chananéenne de la 
Nation, j'ai cru mieux faire, arrivé au bout de mon livre, d'y 
mettre simplement l'épitaphe d'un saint Pontife dont il était à 
propos de glorifier le souvenir. 

J'ai donné (p. 203) la raison pour laquelle j'emploie dans ce 
nouvel ouvrage, le W de préférence au 8 dont j'avais fait usage 
précédemment. * 

La même raison m'a fait abandonner le caractère espagnol N. 
Pour indiquer que l'N est nasale, qu'elle termine une syllabe et 

* Comme mon manuscrit ne portait que dos 8, quelques-uns échappant 
à la correction des épreuves, n'ont pas «té remplacés par des W, et se 
sont ainsi glissés dans le livre imprimé. 



VII 

ne commence pas la suivante, je me sers d'une apostrophe ren- 
versée ( * ), ex. : cu'ionikaJito, prononcez : cin-yon, et non pas 
c-nion. 

Ce même signe m'a également tervi pour la transcription de 
quelques mots hébreux, notre II aspirée ne suffisant pas pour 
représenter toutes les gutturales hébraïques. 

Admire qui voudra ces belles inventions de nouveaux sys- 
tèmes graphiques ; je ne les crois nullement propres à faciliter 
l'étude des langues indiennes, ni à promouvoir l'instruction 
parmi les Indigènes. J'ai déjà parlé du système des caractères 
syllabiqncs, et j'ai dit franchement mon opinion sur ce sy.stèmc 
graphique, voy, p. 22 du Jng. crr. 

Très-peu de temps après la découverte \ie ce:3 PJionetic sylla- 
bic symbols, * comme leur inventeur les appelle dans le titre de 
son livre, — un autre, le P. Kauder, rédemptoriste allemand, a 
cru devoir fabriquer en faveur des Micmacs, un système d'écri- 
ture encore plus extraordinaire, un vrai système hiéroglyphique ; 

* Plusieiirs de ces symboles ressemblent assez Lien aux caractères 
sanscrits du III" et du Y" siècle avant l'ère chrétienne. De même que 
nos lettres h, d, p, q, ne sont au fond qu'un seul et même signe tourné 
en quatre façons différentes, ainsi en est-il à peu près des signes em- 
ployés dans le système graphique de la Baie d'Hudson. Les caractères 
syllabiqucs constituent seulement la consonne, et la voyelle ne consiste 
que dans la position diflerente qiù est donnée à ces caractères. La forme 
môme du signe syllabiquc favoiise sou changement de position ; suivant 
qu'il a son ouverture tournée en bas, à gauche, en haut ou à droite, il 
aura le son particulier d'une des quatre voyelles a, e, i, 0. 

Supposons, par exemple, que nos lettres G et Y soient deux caractères 
syllabiques. Pour leur donner la valeur de ka, ké, ki, ko, de va, vé, vi, vo, 
il suffira de les tourner en sens divers, de cette manière : 

OOOC a;>v<! 

Ka ké ki ko va vé \i vo 



c\ 



VIII 



et il a fait imprimer en 1866 à Vienne en Autriche, un magni- 
fique volume intitule : 



BUCH 

Mon imprimeur ne saurait reproduire les autres hiéroglyphes 
du titre, mais au-dessous de chacun d'eux, on peut lire les mots 
que voici : 

dûs gut 

ciitJiaUciid dcii KaiccJnsvnis, 

Bctrac/itnng, Gcsang. 

Tout cela est fort beau et très-ingcnieux, mais aussi très- 
dispendieux et, à mon avis, fort peu pratique. 



Brcvifi esse lahoro, 

Ohscnrus fio 

Horace avait raison. Dans mon premier essai qui n'était 
qu'un simple article de journal, en iS6'i„Jc voulus cti'c bref d je 
devins obscur, si bien que M. LeHir lui-même put se méprendre 
sur le sens de mes paroles et faire ensuite la réflexion suivante : 
" Qui reconnaîtrait le MOT Français dans Onset onni et le jMOT 
" Anglais dans Ticrhenshaka ? Deux langues ainsi travesties 
" pourraient être sœurs sans parvenir à se reconnaître.", (Etud. 
Bibl. t. II. p. 477). Ce n'est pas là ce que j'di voulu dire. Onse- 
RONNI et Ttorhensiiaka nc sont nullement une altération des 
r[\o\.s français et anglais ; ce sont deux mots iroquois dont l'un 
%\^m^(i faiseur de haches et l'autre habitant du Levant. 

Dans mes deux précédents ouvrages, je me suis efforcé d'être 
clair avant tout. L'accueil favorable dont ils ont été honorés, 
m'est un gage assuré que celui-ci ne sera pas moins bien accueilli, 
non-seulement des Américanistes, auxquels il s'adresse spéciale- 
ment, mais encore de tous les Philologues en général, et même des 



IX 

personnes qui s'occupent à divers degrés, d'Ethnographie, de 
Critique httéraire et scientifique, de Lexicographie, de Gram- 
maire comparée, de Bibliographie, d'Histoire du Canada et 
d'Histoire Naturelle. 

On trouvera çà et là quelques termes propres au Canada, 
comme patate, couverte ; mais ordinairement j'ai eu soin de 
mettre à côté, le mot français correspondant. 

Besoin n'est pas d'ajouter d'autres remarques à celles qui pré- 
cèdent, et il faut que je laisse au Lecteur le soin d'apprécier et 
de critiquer mon travail. Intclligcuti paitca. 

Les quelques abréviations qui s'y rencontrent, ^ compren- 
dront aisément, sans qu'il soit nécessaire de les expliquer aux 
personnes qui ont vu mes précédents ouvrages. 



Malgré tout le soin que l'on a mis à corriger les épreuves, on 
se voit contraint d'avoir à signaler ici quelques 

ERRATA : 

P. 5 aprcs IKTîKS, lisez porter an lieu de donner. 

P. 28 à — NEHA, lisez akokstcnneha aiL l. de akokstcnneka. 

P. 36 OSERA, lisez OSEWA. 

p. 38 OTSKAKA, lisez OTSKARA, 

P. 44 TEKATENTHOS, lisez TEKATENTSAS. 

P. 75 à la 2e Note, KatENhonnaras, lisez KatENhcnnaras. 



RACINES IROQUOISES. 



— A, à la fin des mots termi- 
nés en A, est ordinairement le 
signe du Diminutif ; quelquefois 
il renferme l'idée de seul^ seule, 
seulement. Voy. — Ha. 

Ahare, filet, rets pour la 
pêche ; mousseline, dentelle, 
toile claire, toile d'araignée. 

Ahenxa, arc ; archet. 

Aheren, au loin. Voy. Heren. 

Ahta, chaussure, souliers, bot- 
tes, etc. ; fer de cheval. 

AiENNHE, bois d'orignal. 

Aioha, vison, foutreau. 

Akaiox, vieux, ancien, an- 
tique. 

Akawe, aviron, rame. 

Akawenk, par corr. Akwa- 
icenk^ être à, appartenir, être la 
part, la propriété de — , qlq. avoir 
à soi, posséder, avoir droit de 
posséder. 

Akehton, collier de charge. 

Akekstenha, être vieux, âgé, 
avancé en âge. 

Akenesho, être de la bande 
de l'allouette. 

Akennhake, été, en été. 

— Akenrat, blanc, blanche. 

Akera, vase ; vaisseau pour 
boire ; plat, assiette, objets de 
toilette. 



Akfaseron, être nu, être nu 
en chemise. 

Akianer, être grand en au- 
torité, être chef, grand-chef. 

Ak — KAWE, avoir une partie 
du corps à nu, à découvert, 
sans vêtement, être sans vête- 
ment à — . Voy . Akwaskawe. 

Akohren, autrui, autre, étran- 
ger. 

— Akon, dans. Voy. Nakon. 

Akonwara, visage, visage 
d'emprunt, masque. 

Akosatexs, cheval, bêle de 
somme. Voy. Waksatens. 

— Aksen, mauvais, méchant. 

Akskerewake, être de la 
bande de l'ours. 

Akta, à côté de, près de, au 
bord, le long de, à la veille de. 

Akte, à part, ailleurs, à l'écart, 
de travers. 

Aktsakann, être Abénaquis. 

Aktsiaken, courage ! {en se 
jjai'lant à soi-même.) 

Akwa, très, beaucoup. 

AKWAsrrAKox, pour akasita- 
kon, être nu-pieds, c.-à-d., avoir 
les pieds nus dans ses souliers, 
avoir les pieds {osita) sans adou- 
cissement, {aokon) sans confort, 
c.'à-d. sans bas. [Voy. Karis), n'a- 



Asa 



Ata 



voir aux pieds que ses souliers, 
être en simples sandales, comme 
les Récollets nommés pour cela : 
Ronasitakon. 

Akwaskawe, j)our akaskawe, 
être nu-pieds, être sans souliers, 
As pour ahta, souliers, ak — kawe, 
être sans — . 

Akwekon, tout, tous, entier, 
tout entier, ensemble. 

Akweks, aigle. 

Akwesasne, à St. Régis, 7iom 
(le lieu. Litt. Là où la perdri.x bat 
des ailes. Voy. Okwesen. 

Anitas, enfant du diable, bête 
puante, putois. 

— Ano, froid, refroidissant. 

Anokien, rat musqué. 

Anonk, oignon, ciboule, ci- 
boulette. 

Anowara, tortue. 

AoKON, sans assaisonnement, 
vide, rien dedans, rien avec, 
rien dessus. 

AoNENHA, dernièrement, ré- 
cemment. 

AoNRiA, respiration, haleine. 

AoRA, feuilles sèches, mortes 
et tombées; feuilles de l'épi 
dehlé-d'inde. 

AosKON, pur, sans mélange, 
tout de, pas d'autre que. 

Arahonne, au moins. 

Are, quelquefois. Syn. arens, 
sewatierens. 

Arekho, pas encore. Quelques- 
uns disent : Arokhe. 

Aria, hameçon. 

Arosen, écureuil. 

Asare, coutelas, couteau, ca- 



nif, faul.x, faucille, sabre, épée, 
etc. 

• AsATAKON, dans les ténèbres. 
(au pr. et au fig.) 

AsE, neuf, nouveau, frais, 
jeune. 

AsEKEN, car, parce que. 

AsEN, trois. Alg. niswi. 

AsENNEN ou AsENNON, milicu, 
entre deux, au milieu. Alg. na- 
saw. 

AsENONT, petite corbeille ; me- 
sure d'un demi-quart de minot. 

AsERUE, fil, ficelle, corde,câble 

AsHARA, anse, corde, et en gcn, 
tout ce qui tient à un objet, et sert 
à le porter ou trainer. 

AsHONTA, cloison, mur de sé- 
paration, pan de muraille, cham- 
bre, appartement, 

AsiKWE, dard, lance, pi(]uo, 
hallebarde, baïonnette. 

AsiRE, couverture de lit, voile 
de vaisseau, chape d'église. 

AsiSA, pile, pilon. 

AsKONTE, grosse écorce ; canot 
d'une seule écorce d'orme. 

AsKWENNA, appentis, vestibule 

AsoNTHA, nuit, la nuit. 

AsTESON, toujours, continuel- 
lement, sans cesse, sans inter- 
ruption. 

Atak, baguette, petite can- 
ne, règle, mesure, aune, cor- 
de de bois à brûler. 

Atakwarere, coquille, coquil- 
lage. 

Atakwari, paquet, ballot. 

Atakwenxnia, bardes, équipe- 
ments, vêtements. 



Eks 



Enn 



Atenha, petite flèche que l'on 
met dans mi bois creux et que 
l'on envoie en souillant; Heur 
(le la tige du maïs. 

Atenhenra, enclos, parc, 
clôture, mur, muraille, cour, 
jardin, palissade, etc. 

Atennits, bâton, canne, bé- 
quilje, crosse d'évôque. 

Atenno, paume, balle, pelote 
à jouer. 

Ateraki, bas, cbausses,chaus- 
scttcs, chaussons, mitasses. 

Atere, panier. 

Atewasare, pendant d'oreilles 

Ateweia, brasse. Voij. Oweia 

Atewenniak, oie, [voix coupée, 
owenna, ikiaks.) 

Atewirarha, barbote. 

Atho, le Dieu de l'hiver, le 
Ka-piponokctc des Algonquins. 

Atinati, renne, caribou. Alg. 
ininatik. 

Atkonsera, oreiller, coussin. 

Atokasta, pommade. 

Atoken, hache, cognée. 



— Atokenti, saint, sacré, bé- 
nit, religieux. 

Atokwa, cuiller, miooine. 

Atosera, tente, cabane d'hi- 
ver. Voy. Osera. 

Atsienha, feu pour se chauffer, 
feu pour la tenue du conseil. 

Atsinnha, jarretière. Voîj. Osi- 

NA. 

Atskwi, eh bien 1 

Atsokton, pioche, bêche. 

Atste, dehors, en dehors. 

Atstsikwahe, crosse de joueur 
bâton recourbé, raquette pour le 
jeu de crosse. 

AwEN, liquide, eau, vapeur ; 
aqueux, humide, mouillé, dé- 
trempé, trop clair, trop liquide. 

Awenhakenrat, châtaigne, 
Voy. — Akenrat, 

Awenhetsa, boudin, saucisse. 

AwENRASA, mousse, {plante 
cryptogame. 

AwETARONTsi, tant mieux,c'est 
bien fait, merci, bon, il a bien 
mérité ce qui lui arrive. [Se dit 
toujours en mauvaise part et ordi- 
nairement par vengeance. 



E 



Eh ! interj. pour se faire écou- 
ter. 

Ehnëken, en haut, au-dessus. 

Ehni — , ahrév. de Ethoni — . 

Ehtake, en bas, au-dessous, à 
terre. 

Ekenkwarake, le front, au 
front. 

Eksaa, enfant, jeune enfant. 



Enaskwa, animal propre au 
service, animal domestique ; 
captif, esclave, prisonnier. 

Enikatsiena, courroie,attache, 
cordon de souliers. 

Ennasa, langue, [on dit aussi: 
ennason). 

Ennaton, serpent d'eau. 

Ennekerf, foin. Voy. Keri. 



Her 



Hes 



Ennenhensonk, maïs grillé 
sous la cendre. 

Ennios, radeau, train de bois. 

Ennisera., litière, brancard ; 
échafaud, échafaudage ; jour, 
journée ; temps, température. 

Ennita, lune, mois, mois 
lunaire ; croissant. 

Enontake, mamelle, à la ma- 
melle, aux mamelles. 

Enskat, un, une ; une fois. 
Hébreu : " 'é'âd, 'a'at." 

Enta, jour ; jour heureux, 
fête ; temps. 

— Entas, signe du Consomptij 
(lea l'obes. 

— Enthos, iiitensitifde — entas. 

Entie, milieu du jour, midi, 
sud. 



Erhar, chien. Voy. Herhar. 

Eri, cœur ; cerise de France. 

Eris, petit chien. 

Ero. Voy. Hero. 

— Es, pi — EsoNS, long, haut, 
profond. 

EsKANN, spectre, fantôme, 
squelette animé. 

Eso, plusieurs, beaucoup. 

EsoNNE, dos, au dos, dans, sur 
le dos. 

Etho, oui, c'est ainsi, bon ! 
bien ! 

Ethone, alors, dès-lors. 

Ethoni — , voilà comme — , 
c'est ainsi que — . 

Etsinn, mâle, du sexe mas- 
culin, garçon. Se dit des hom- 
mes et des animaux. 



H 



Ha, prononcé fortement, ré- 
pond à notre hein ! de même que 
Nahoten est l'équivalent de quoi ? 
comment ? 

— TIa, est ordinairement le signe 
du Diminutif. 

— Hafa, beau-frère de femme, 
belle-sœur d'homme. 

— Haka, habitant de — . 

— Harare, dans le haut de, 
sur le haut, sur le sommet de, 
à la chne de. 

— Haton, — ième, — ième- 
ment. [Signe du nombre ordinal.) 

— Her, tout-à l'heure, il n'y a 



qu'un instant. [Toujours au 
temps passé et après akwa ou 
onwa.) 

IIeren, à part, ailleurs ; de 
travers ; au loin. 

Herh.a.r, chien, sic dictas quia 
hirrit antequam latret. 

Hero, terme de diplomatie em- 
ployé dans les harangues., à la fin 
d'une période^ pour obtenir ras- 
sentiment des auditeurs. Il peut 
se traduire en français par : Oh ! 
oui ; oh oui certainement ; n'est 
ce pas? n'est-il pas vrai ? 

Hesha, frêne gras. 



I — sert de soutien à qq. verbes 
dont le radical trop court ne 
pourrait qne bien difficilement se 
soutenir par lui-même. 

— I marque ordinairement la 
plénitude. 

Iah ou lAHTEN, iioiî ; lAHTE, ne 
pas. 

Iahote, venter, le vent souf- 
fler. 

Iaiak, six. 

— Iakon, être tant, être en 
tel nombre, en telle quantité, 
[en parlant des personnes.) 

Iaonte, être avec, dépendre 
de, appartenir à, faire partie de, 
être de. 

Iaoron, avoir l'air de, (ne 
s'emploie guère qu'en composi- 
tion. Voi/. — Oron. 

Iawenre, de plus, en plus, par 
dessus, au-dessus. 

— Iawens, arriver, quelque 
chose arriver, un événement 
avoir lieu, une chose être de 
telle manière. 

1e — marque de la localité au- 
delà ; qqfois soutien de verbes à 
rad. court., comme par ex. iekos. 

Iekahra, se faire tard, com- 
mencer à faire noir. 

Iekaieris, se trouver juste 
quant au temps, au poids, au 
nombre, à la mesure. 

Iekos, mettre, jeter, tremper 
quelque chose dans l'eau, dans 
un liquide, Yoij. — o et — os. 

Iennhonra, aisselle. 



Il, pron. isolé de la \ère pcrs. : 
moi, nous deux, nous. 

— Iio, beau, bon ; fort, solide ; 
doux, patient. 

IiONS, un objet être long, 
avoir de la longueur, être étendu 
en longueur. Voy. — 0ns. 

Ikare, être avec, être dedans 
avec, être contenu, compris 
dans. Voy. Kerha dont Ikare 
n'est que le pp. verbifié. 

Ikas, irr. arriver. 

Ike, irr. aller, venir, arriver. 

Ikehre, irr. penser, vouloir. 

Ikeks, irr. manger quelque 
chose. Voy. Tëkatskahons. 

Ikenats, être couché. 

Ikenonne, garder, réserver, 
veiller sur, être caution, atten- 
dre l'issue d'une affaire. 

Ikérate, être sur ses pieds; 
Voy. Keratas- 

Ikere, être au berceau; 

Ikes, être vivant, marchant, 
ambulant sur la terre, vivre ici- 
bas, être voyageur en ce bas 
monde. 

Ikete, être debout, se tenir de- 
bout. 

Ikhas, porter, transporter, ap- 
porter, emporter, rapporter, rem- 
porter, suivant la note de localité 
oit de réduplication. 

Ikhawe, porter sur soi, avec 
soi, avoir en main, en posses- 
sion, garder avec soi. 

Ikhes, donner, transporter, 
apporter, (en voiture ou par eau.) 



lOH 



lOK 



Ikiaks, couper, tailler, rogner. 

Ikiats, appeler, donner un 
nom. 

Tkiens, mettre qq. ch. là. 

Ikies, s'éveiller. 

Ikkens, voir, voir clair, avoir 
la faculté de voir ; apercevoir. 

Ikkwas, cueillir, recueillir, ré- 
colter, collecter ; donner profit, 
produire. 

Tkkweks, fermer, barrer, obs- 
truer, clore. 

Iknerenks, amarrer, lier, at- 
tacher, atteler. 

— Ikon, être tant (en pniianl 
des choses.) Voy. — Takon. 

Ikreks, pousser, faire avancer. 
Iksas, faire, parfaire, achever, 
finir. 

Iksate, être couché sur le dos. 

Ikseres, suivre, poursuivre, 
trainer. 

Iksta, servir, être bon, utile à 
qq. ch. 

Ikstoks, becqueter, donner 
un coup de bec. 

Ikswens, haïr, détester, ne pas 
aimer, trouver mauvais. 

Iktats, présenter, montrer. 

Iktsinn, être garçon. Voy. 
Etsinn. 

Inon, loin. 

lo, (il faut trainer un peu sur 
Vo) oui. Dtff. de Hen. 

loAWi, qq. ch. aller à la dérive. 

loHNiRON, dur, ferme, stable, 
solide, valide, fort, valable, lé- 
gal, légalisé, authentique. 

loHKAnno, qui a de la consis- 
tance, qui ne rompt pas, qui plie 



sans se casser, qui n'est pas fria- 
ble, (boiSj terre glaise.) 

lOHNOTES, l'eau être haute, 
profonde. Voy. Wenhnotons. 

ToHRENTON, qq. objet être pen- 
du, suspendu. 

loHTANAWEN, chaud,(p?? parlant 
d'habits, maisons.) 

loiANERE, c'est beau, bon, il 
faut, il est bon, utile de, c'est 
bien. Voy. Wakianere. 

loiENTERE, reconnaissable. 

Voy. KlENTERES. 

loKAHRONTE, trou, brèclic, ou- 
verture. Voy. Kkahrontha. 

loKARATE, épais. Voy. Katens. 

loKARENRE, Ic décliu du jour, 
l'après-midi. 

lOKENNORES, plcUVOir. 

loKENRAT, vil, méprisable. 

loKENT, visible, évident, sen- 
sible. 

loKERHA, flotter, surnager, 
tremper dans l'eau sans aller au 
fond. 

loKETOTHA, surabonder, excé- 
der, être de trop, de reste, de 
surplus. Voy. Wakketotha. 

loKHAON, ail. Cf. loKHAS et ses 
composés. 

loKHAS, faire eau, prendre eau, 
[un canot., une chaudière.) 

ToKONso, prunelle, petite pi'u- 
ne des bois. Cf. Okonsa, — o. 

ToKSTE, pesant, lourd. 

Iokwaronte, bosse, abcès, tu- 
meur, enfiure. Voy. Wakkvva- 

RONTE. 

IoKWENRARE, pi. lOKWENRA- 

RON, temps, lieux séparés par 



lOR 



lOT 



des distances ; intervalles de 
temps, de lienx ; époques, étapes. 

loKvviT, peu appétissant, dé- 
goûtant. 

loN'ANAWEN, mouiUé, trempé, 
Cf. AWEN, Kanonnawen. 

loNEHRAKWAT, merveilIeux, 
prodigieux, surprenant, admi- 
rable. 

loNEWARAT, nouséabond, 
écœurant. 

loNNHETSKAT. mou, tendre. 

loNONTE, colline, mont, mon- 
tagne. Voij. Ononta. 

loNONWAKTE, douiourcux, Sen- 
sible, qui fait mal, [au pr. et au 
liO-) 

loNïSKwENA, estomac. 

loNWENTAS, mourir en nom- 
Jire, y avoir mortalité. 

loNWESEN, c'est gai, agréable, 
plaisant, amusant. Voy. Konwe-' 

SEN. 

loRAKAHRE, retentir, résonner, 
se faire entendre, faire du bruit, 
être sonore. Bc iorakahre s'est 
formé par corruption le mot Nia- 
gara. 

Ioranentak, être attaché à, 
inhérent, collé, attenant, adja- 
cent. 

loRASE, beau, joli, agréable à 
voir. 

loRHARATs, ùtro à espércT", y 
avoir espoir. Voy. Wakerhare. 

loRHENs, le jour paraître, (par 
opp. aujourjjrcccdcnt. Voy. Wa- 

KERHENS. 

luRi, cuit ; mûr. Voy. Karis. 
loRONKWA, qui démange, qui 
picote. 



losATSTE, violent, violemment ; 
rude, rudement. Voy. Kesatste. 

losENT, injurieux, outrageant, 

losERAHRESTON, outre mesurc. 

losKATs, beau, désirable, at- 
trayant. 

losNORE, vite, à la hâte, en 
peu de temps. 

losTERisT, drôle, comique,bur- 
lesque, ridicule, risible, plaisant, 
bouffon, cocasse. 

IosSat, c'est déplaisant, désa- 
gréable, haïssable. Voy. Ikswens. 

— loT, qq. ch. être, avoir lieu, 
se passer, arriver d'une certaine 
manière. 

loTAKENHEioN, faué, infirme, 
paralysé, impotent. 

loTAKONTA, gênant, embarras- 
sant. 

loTAKSEN, mauvais, méchant, 
en mauvais état, mal fait. Voy. 
— Aksen. 

loTARAHE, c'est dommage. 

loTARAHEs, être arrêté, empê- 
ché, s'accrocher, se prendre qq. 
part. [V. monop.) 

loTARmEN, chaud, il fait chaud, 
c'est chaud. 

loTATiHON, .raide, qu'on ne 
plie pas aisément. 

loTE, rude an toucher, à l'odo 
rat, à l'ouïe, au goût ; amer, fort, 
capiteux, acre, aigre. 

loTEHAT, honteux, infâme, 
obscène. 

loTEKHA, y avoir du feu, être 
en feu, brûler. 

loTERANENTE, qq. ch. à terre 
et qui n'y touche qu'en partie, 
de manière à former un jour 



Ka 



Kah 



dans une direction horizontale ; 
fente, ouverture, espace entre 
le sol et un ohjet qui y repose. 

loTiANATox, étrange, rare, sur- 
prenant. 

loTiENi, contenant beaucoup, 
vaste, qui tient beaucoup ; fé- 
cond, qui rend, qui produit 
beaucoup. 

loTiEREN, être fait, ce qui est 
fait. Voy. Kierha, dont il est le 
passif monopers.. Cest aussi la 
de p. fém. du parf. du v. dèpon. 
Katierha. 

lOTKANONM, c'est joli, c'CSt 

gentil. 

loTKATE, souvent, fréquem- 
ment. 

loTKEN, pourri, gâté, aigri, 
moisi. 

loTOHON, touffu, dru, grenu, 
épais, bien fourni. 

loTOKEN, par hasard, par mal- 
heur. 

loTOKTE, la fin, le bout, l'ex- 
trômité. Cesl le parf. de Watok- 
tha. Yoy. ce mot. 

loTONHON, (3e p. du fém. de ka- 
tons, devenir).^ cela a eu lieu, on 
a obtenu ce qu'on désirait. 

loTONKOHTox, outre mesure. 
Voy. Katonkohtha. 

loTONNisoN, mûr, mûri. 



loTONRis, humide, y avoir de 
l'humidité. 

loTSAMT, terrible, alfreux, ef- 
frayant, monstrueux, énorme. 

loTTE, qui aboutit, le bout, 
qui se montre, qui se présente 
en saillie. (Pr. ri fig.) 

loTTERON, y avoir à craindre, 
être périlleux, dangereux. 

lowEiENSTON, couveuable, dé- 
cent, à propos, comme il faut. 

lowENTE, ce qui accompagne, 
accessoire, circonstance, détail, 
épisode, suite, cortège. 

lowisTO, froid, c'est froid. 

— lowiTHA, entrer dans — , s'a- 
juster à — [qq. partie du corps, v. g. 
bras, oreille.) 

IsE, pr. is. de la 2 p. : toi, vous 
deux, vous. — Grec: "Su, sou, 
soi, se. " 

Isi, là. Voy. ses opposés Karo 
et Kento. 

TsTA/mère. C'est le vocatif de 
Akenistenha, ma mère. 

ISTENHA, pour AkENISTENHA, 

abréviation en usage dans le dia- 
lecte des Kahnawakeronons et des 
Akwesasronons. 

IwAT, être dedans, dessous. 
( Y. impers.) 



K 



Ka, (avec ou sans inlcrrog.) où, 
d'où, par où. 

— Ka, être d'une certaine taille, 
grandeur, dimension. Ce V. est 
un de ceux qui ne peuvent se con- 
juguer qu'à Vaide d'une particule 
préfixe telle que ehni-^, ethoni — , 



kenni — , sate — , toni — . Voy. ces 
mots. 

Kahasons, percer qlq. avec un 
poignard, une lance. 

Kahenta, pré, prairie. Voy. 
Kenta, 



A 



Kah 



Kan 



Kaheta, champ, terre propre 
à être ensemencée. 

Kahetken, c'est laid, vilain, 
hideux. Voy. Khetken. 

Kahik, fruit, (pvoduciion des 
arbres et des plaiites.) 

Kahioxha, rivière, fleuve. 

Kahkitarhos, prendre une 
brassée. 

Kahnawake, Sault St. Louis, 
nom de lieu dont Vorthograplie 
anglaise a fait Gaughnawaga. 
Voy. Ohnawa. 

Kahniasa, clocher, tour, ilèche 
d'église. 

Kahnika, pilon, mortier, mo". 
lin. 

Kahon, outarde. Alg. nika. 

Kahonre, fusil, pistolet, ca- 
non. 

Kahontsi, noir. Voy. Khon- 

TSI. 

Kahonweia, canot, vaisseau, 
navire. 

Kahras, V. monop. un vaisseau 
échouer, donner sur un écueil. 

Kahriena, faix, charge sur le 
dos. 

Kahrienens, qq. ch. tomber, 
s'écrouler. 

Kahriskons, [seulement en usa- 
ge au duel et au plur.) courir les 
mêmes risques, avoir le même 
sort. 

Kahristha, empêcher, répri- 
mer, réprimander. 

Kahrokwa, pipe, c.-à-d.^ le 
temps de fumer une pipe, temps 
de repos donné aux rameurs. 
Diff. de kanonnawen. 



Kahronkha, entendre, com- 
prendre ; savoir une langue, 
pouvoir la parler. 

Kahtenties, partir, marcher, 
aller. 

Kahtontha, abolir, détruire, 
anéantir, dissiper. Voy, Wah- 

TONS. 

Kaiare, sac, poche. 

Kaiasa, croix. Voy. Tekiason- 

THA. 

Kaien, il y a, il y en a [v. mo- 
nop.) Voy. Ikiens. 

Kaientarakwi, alizé, alizier. 

Kaieri, quatre. Cf. Oieri, dix. 

Kaieronni, apparentj appa- 
rence, qui a forme, figure de — . 

Voy. KlERONNI. 

Kaiesas, qq. ch. se perdre, se 
gaspiller, devenir inutile. Voy. 

KlESAS. 

Kaiete, jonc à faire des nattes. 

Kaionni, collier diplomatique, 
collier de porcelaine, de wam- 
pum. 

Kakare, brayer; jupe, jupon. 
Quelques-uns pensent que ce mot 
vient de okare, écorce, parce que 
dans le principe., le brayer ne con- 
sistait que dans un morceau rf'c- 
corce. 

Kaksa, plat, assiette, terrine. 

Kakwa, mets, nourriture, ali- 
ment. Voy. Ikeks. 

Kakwats, mettre sa couverte, 
son manteau, sa mantille. 

Kakwisrons, forcer, faire ef- 
fort, s'efforcer, faire des efforts, 
violenter, sévir. 

Kanakare, perche, bâton long ; 
petits arbres coupés pour faire 
des cercles. 



Kan 



10 



Kan 



Kanak liNSKiiA, fosse dc patalcs, 
dc blé-d'iiulo ; [)laii(lie de jar- 
din. 

Kanakon, scan, ciivo, baril, 
barrique, ton no, lonnean. 

Kanakta, lit, conclie, cou- 
(îhetle, éta^^o, ctianihre, lien, 
place, end colt. 

Kanakwa, mariage, inriiagc; 
opus carnalc ; actus conjugalis. 

Kanaskwa, conclie ; sein ; 
conclieni-. K\. : kenâsUôkon, iur 
le sein cl sous 1rs luihils^ ou sons 
les drops el rourerhires ; kenfis- 
kwiio, kenfiskwaksen, clre boii^ 
mauvais coucluuv. 

Kanata, ville, villag(!, bourg? 
honrgadi^, cauip, cauipenuMit de 
F>lusieuis, gidupf! de tentes. Dc 
la le nom de (lauada aui/arl on a 
voulu^ lout ri'ccntiiicnt encore^ 
mais (otijoius sans fondernott 
solide, assii/nrr )uic loule autre 
clymologie.'*' 

Kanatakonki:, pour kanala- 
kaionke, iioin dc lieu, à l'ancien 
village. I.cs Ahjonqtiins le nom- 
ment Kele olenaug, ce (jui sirjni/ie 
ègalemenl : an vieux village. 

Kanatahok, pain. En fy>. kana- 
lara. 

Kanatsia, chandière, marmite. 

Kanatsk), aux Gliaudières, 
nom de lieu sur l'Ottawa, appelé 
plus lard Bylown, et maintenant 
Ottawa. Les Iro/juois continuoit 
à nommer cette capitale: Kanal- 
sio, chaudière dans l'eau, dc 
même que les Ab/onquins rappel- 
lent encore: Akik endâtc, là où 
est la chaudière. 



Kankuonk, en cp. KanewAj 
peau sèche d'animal. 

Kaneka, pron. et adv. quel- 
(|u'im ; qnehiue part. lah ka- 
neka, pcMsouue; nulle part. 

Kanekueue, vraiment, (;erlai- 
nement, sans doute. 

Kanekota, échelle, escalier. 

Kanen, en cp. Kanenua, grain 
de semence, graine, semence;. 

Kanena, costume, habille- 
ment, uniforme. 

Kanenua, bande, troupe^ ar- 
mée, mnllitpde, rang, rangée. 

Kaneuon, Iranc frêne. 

Kanesatake, Lac des deux 
Montagnes, lic onesa, pente, dé- 
clin, côte, et de eiitake, au bas, 
eu bas. Litf. au bas de la côte. 
Le village du Lac des deux Mon- 
tagnes est en etïet situé au pied 
d'une colline. Dans ces dernières 
années, on lui a donné aussi, 
et- comme par surcroit, le nom 
d'ÛKA, mot dc langue algoii- 
quine qui signifie poisson-doré. 

Kanetsker, anse, baie. 

Kaniataiie, lac, lleuve, mer„ 
océan. 

Kanienke, chez les Agniers^ 
à Agnier, au canton d'Agnier. 

Kaniokwa, crochet, gaffe, cré- 
maillère. 

Kanionra, l'ouverture, le trou 
d'en bas de la cheminée. 

Kanios, V. mn., pousser, ger- 
mer, sortir de terre. 



* Voij. pag. 430-7 (///. lo))i. \(t d'un ouvrage intitulé : Transaclicns of the His- 
torical and liitlerary ConiiniUee of llie Amf^ricaii Pliilosopiiical Society. Voy. 
aussi .lugeineiil erroné de W. E. R. sur les langues sauvages d'Amérique, 
•pag. 103 de la deuxième édition, Mcntréal, (Canada.) D^cwson Brothers, rue 
St. Jacques. 



Kar 



11 



Kae 



Kanjotk, v. w/t., être debout, 
planta;, f-AavO.. //o exl href au 
sinij. : KumuUt; il ant lonrj au 
pi.: Kariiôton, Voy. — 6tc, — Oton. 

KaNNMOUA, [iO'.Ut. 

Kannua, rn.'il.idic'. 

.Kanokwa, liaKKC, paquet; p<;r- 
<;oir, gouge. 

KANONMON,au large, loin du 
rivage, en plein lae, en pleine 
rner. 

Kanonnawkn, pipe, ealnmet. 

Kanonno, New- York (Ononna. 

jom^ — 0, dans Ccau^) jonc dans 
l'eau, pay» de jonoH. 

Kanonka. maison, cabane, ré- 
KÏdc-nce, gîte, habitation quel- 
conque, »oit deH homme», «oit 
de» animaux. 

Ka.no.n'ta'ihi, capillairr; du Ca- 
nada. Il y eii a de deux HorU.'H, 
l'un nofnm^; par le» Iîotani»l<^H 
adiardum pedalv/m, l'autre asple- 
nium nigrum. 

Kanoho.v, cher, cofitcux; pré- 
f;ir;ux, important, de prix, de 
valeur; p^îuible, difficile, allli- 
geant; indulgencié if-n parlant 
df; croix, de rkap/Uels.) 

Kajjakwa, le «oleil ; la lune. 

Quand il nul nécessaire, de préciser, 
au mol K a li A .•< wa , a»tre, on ajoute: 
K.N'rjKKK.NKKffA,qui itcAnïrc. à midi, 
lurniriaire du jour, ou awo.n'tk.n- 
KMA, qui éf;laire à minuit, lumi- 
naire de la nuit. 

Kahath, h(i coucher, ne mettre 
au lit. 

Kaijkk wah, y;«//. wakarek wen^ 
fui. enkareko, faire la guerre, a 
Carœienne façon des sauvages, c. à- 
d., erdever des chevelures, Cesi 
ce que sif/nif,e karekwa», cpé de 
ikkwas, j'enlève, el du vieux 



mol ara, chevelure, cuir chevelu. 
f'hez les nations de larifjuf. alf/on- 
r/uine, faire la guern;, w dit ; 
nandopani, chaH»er aux pani», 
c. à d,, chercher à faire de» pri- 
Konnier» de guerre. 

KAJii'..NniA. brirhe, morceau de 
groH bois de cfiaufl'age. 

Kahb.v.na, air de cantique, 
de chanson ; cantique, clian»oii, 

Kaijk.ska, r;hapelet, ronaire. 

Kahua, boi», forêt. 

Kai!Uon)W»'.a, berceau d'en- 
fant. 

Ka/'.io, pi. kontiiio, animal 
de» boiH, f)ête fauve. — Tout ani- 
mal qui ne vit pa» d'ordinaire à 
l'état flomestique, est airjsi nom- 
mé, parce qu'on le tue, kaiuo; 
mai», Hi l'ayant nri» vivant, on 
veut l'élever, dé»-lorH on le nom- 
mera kathk.n'k.v, bête-esclave. 

Kahi», parf iorihon, fut. en- 
kari, v. mn. cuire, »e cuire. 

Kaiu.s, mitasse, ba«. De la, le 
mot akeriskavve, être nu-jambe», 
être «an» mita»»e«. Voy. Ak-ka wk. 

Kahi»tath(, pour karistahontsi, 
mét/il noir, fer, La finale thi »e 
retranche toujour» en cp. On 
dit: Kari»tiio, i)On fer: Kari»- 
lak»en, mauvais fer; Kahst'ik- 
efjiat, fer- blanc. 

Kaaisto, mine de fer. Voy. — O. 

KAurrno.N. chêne h gland.s, le 
uour.n, c-à-o., l'arbre fort de» J^a- 
lin», le Uni;», c.-â-d., l'arbre par 
excellence de» Orec». Le chêne 
CHt en eflet un emblème de la 
force, iJe là, le nom (\<i Karitfion 
donné aux officier» de la justice 
et de la force publique, Voy, Wa- 

KATAKAMITK. 



Kas 



12 



Kat 



Kariwa, chose, affaire, action, 
faute. Ex. ii akeriwa, c'est mon 
affaire, c'est ma faute ; ise sariwa, 
c'est ta faute ; iahte kariwa, ce 
ink est rien; kariwiio, bonne af- 
faire ; kariwaksen, méchante af- 
faire. Voy. Oriwa. 

Karo, en deçà; moins. Ex.: 
karo kase, viens en deçà, viens 
ici ; karo nakanonsati, en deçà 
(le la maison ; karo ne tsioserat, 
moins d'un an. 

Karonhia, ciel, paradis, firma- 
ment, atmosphère. 

Karonta, arbre, bois de cons- 
truction, mât de vaissean, poutre, 
plançon. Alg. mitik. 

Karonto, coffre, buffet, bu- 
reau, tiroir, confessionnal, cer- 
cueil. En Alg. mitikwac de mi- 
tik, comme karonto de karonta. 
Voij. —0. 

Karonware, clou, épingle, 
broquette, fil de fer. 

Kasa, bouche, embouchure. 
Voij. Osa. 

Kasenna, nom, renom, renom- 
mée, réputation, gloire. — Rasen- 
na, il a un nom, il a du renom, 
le fameux, l'illustre, le renommé; 
pi. Ratisenna, les fameux, les 
célèbres, les hommes en renom, 
les renommés, c.-à-c/., peut-être les 
Rassènes ou Etrusques appelés 
par les Grecs Tursênoi., au lieu 
de fiatisenoi, parfaitement iden- 
tique au Ratisenna des Iroquois. 
Voy. Osenna. 

Kasentha, baisser, abaisser, 
pousser, tirer en bas. 

Kasere, traîne, traîneau, 
sleigh, en cp. Kasereta, 

KASETHA,\vakasêton, enkasëte, 
pp. wasêton, cacher; assassiner, 
tuer en cachette. 



Kase WAS, wakasêwen, enka- 
sëwe, pp. wasêwen, cribler, 
sasser, vanner, bluter, tamiser. 
De là., le caus. ionsewalha, crible, 
sa.,, tamis, van, vannette, et le cpé 
iosewasèri, criblure, son, gru, 
vannure. Voy. — Keri. 

Kashakha,. ..âken, ...àko, tous- 
ser, avoir la toux. 

Kashetas, ...êton, ...ete, comp- 
ter, nombrer, chiffrer, calculer. 
D'où ionshetstha, chiffres, arith- 
métique. 

Kashos, wakashohon, enkas- 
hôwe, teindre ; cv. kasiiokwas, 
...okwen, ...oko, déteindre. 

Kaskaneks, ...nëkon, ...nëke, 
souhaiter, désirer. 

Kaskennhas, ...kennhen, ... 
kennha, j)p. waskenuhen, am- 
bitionner, disputer, contester, 
s'efforcer de l'emporter, de pré- 
valoir, être rival, chercher à sup- 
planter. 

Kasonterha, ...tëre, ...lëren, 
joindre une chose à une autre 
de même espèce — ; ...terakwas,... 
terakwen, ...terako, déjoindre. 

Kastorons, ...ronhon, ...ron, 
aller vite, se hâter en marchant. 

Kastotha, ...tôton, ...tote, 
amoindrir, accourcir, élrécir, 
rogner. 

Kaswatha, ...aton, ...àte, pp. 
waswaton, éteindre le feu, la 
chandelle. Au es. kaswatakwa, 
éteindre avec, au moyen de — . 
De là ionswatakwa, machine 
{. ^ur éteindre, éteignoir. Voy. 

W^«-'AS. 

Katafas, ...tafen, ...tafa, pren- 
dre pour garder, pour avoir soin, 
garder, retenir en sa garde. 



Kat 



13 



Kat 



KatakenraT, plaine, plane, 
espèce d'érable. Voy. — Akknrat. 

Katakwariks, ...kwâri, ...kwâ- 
rïke, faire un paquet, empaque- 
ter ; faire son paquet pour partir. 
Cv. Katakwarisions, dépaqueter, 
défaire un paquet. Voy. Atak- 

WARI. 

Katarokwen, ancien nom de 
la ville de Kingston, le môme 
que CataracoLii, un des premiers 
forts construits autrefois par les 
Français dans le Haut Canada. 

KATATis,...tati, ...tati, parler. 

Kataweiatha, ...atou, ...ate, 
entrer, visiter, avoir coutume 
d'aller dans une maison. 

Katawenrats, ...raton, ...rate, 
sauter, passer par dessus, fran- 
chir, déborder, regorger. Voy. 
Iawenre. 

Katawens, ...wenhon, ,..wen, 
se baigner, prendre un bain. 
Voy. Awen. 

Katawenthos, ...ton, ...Iho, 
tuer beaucoup de monde, faire 
un massacre. Expression méta- 
phorique qui répond à la nôtre : 
se baigner dans le sang. R. awen. 

Katefasotha, faire la jongle- 
rie pour découvrir les choses 
cachées. On dit du martin-pêcheur 
planant sur l'eau., qu'il fait la jon- 
glerie : Watefasotha Sarasara. 

Katekatha, ...katon, ...kâte, 
faire du feu, allumer le feu, al- 
lumer sa pipe, cabaner dans le 
bois. Voy. Iotekha. 

Katekwakwas, ...kwakwen, 
...kwako, mordre, emporter le 
morceau, ronger, mordre à bel- 
les dents. 

Katekwas, ...kwen, ...ko^dep. 
dt kekwàs., prendre, enlever^) fuir, 



s'enfuir, se sauver. D'où peut- 
être le suiv. 

Katekwasens, se réfugier, 
trouver un asile, un refuge. 

Katekwatha, ...ton, ...te, chas- 
ser, expulser. C'est probablement 
le es. de katekwas, car il signifie 
proprement : faire Cuir, faire dé- 
camper, faire déguerpir. Mais il 
y a encore un autre es. pour mar- 
quer qu'on chasse., qu'on bannit 
par tel moyen, pour tel motif. Ce 
second causatif est katekwata- 
kwa. 

Katenhiens, ...bien, ...bien, 
se chauffer quand on a froid. 

Katenhninons, ...non, ...non, 
vendre. Ce v. n'est autre ch. que 
le dépon. de kninons ; aussi pro- 
nonce t-on au Lac : Kataninons. 

Katenientens, ...ten, ...ten, 
tâcher, essayer, éprouver, entre- 
prendre, peser, mesurer. 

Katennhas, ...haon, ...hane, 
recommander, mander, faire 
faire, envoyer dire, etc. Voy. 
Kennhas. 

Katens, pi. katenshons, épais. 

Katentoriatha, ...ton, ...te, 
toucher sans respect, indécem- 
ment, manier mal à propos ; se 
moquer, se railler à tort de qlq- 
ou de qq. ch. 

Kateraiatakwa, ...kon, ...kwe, 
s'obstiner, refuser d'écouter, ré- 
sister opiniâtrement, regimber. 

Katetsens, ...senhon, ...sen, 
rêver, avoir un songe. Cf. ka^ 
tetsiens, être médecin. Chez les 
Peaux-Rouges, la médecine avait 
souvent recours aux songes. 

Katetsiens, pratiquer la mé- 
decine, la chirurgie, être méde- 
cin. 



KaT 



14 



Kat 



Kateweientons, ...ton, ...ton, 
faire bien, se donner de la peine, 
s'appliquer, se bien conduire, 
garder, conserver qq. ch. 

KATEWENTETHA,...têton,...lëte, 

abandonner, quitter, renoncer à, 
sacrifier, immoler, rejeter, mau- 
dire. 

Katewetons, ...wëlon, ...\ve- 
lon, engendrer, enfanter, accou- 
cher, mettre au moiide ; mettre 
bas, produire, faire son pareil. 

Kathontats, ...tâton, ...tate, 
écouter, obéir, consentir, exau- 
cer. 

Kati, donc, consôquemment, 
en conséquence. // se met tou- 
jours après le premier mol de la 
phrase^ à moins qu'il ne se ren- 
contre avec le ken interrogatif. 
Ex. : Kati-ken saterientare ? Est- 
ce donc que lu sais cela ? Sani- 
konhrowaneii kati, lu as donc 
bien de l'esprit ! 

— Kati, côté. Voy. Skati. 

Katinarne, au village de 
Beauharnais. fÂtt.: "chez Ber- 
nard." Voy. — Ne. 

Katirontha, ...rônte, ...rôn- 
Ihen, attirer, tirer, retirer, {sui- 
vant les notes de localité.) 

Katitas, ...ten, ...ta, montera 
cheval, en voiture, dans une 
barque, un navire. 

Katkahthos, ...ton, ...tho, voir, 
regarder. 

Katkaris, ...kari, ...kari, se 
mettre plusieurs ensemble pour 
travailler et partager le profit, 
mais principalement pour faire 
le pain de maïs en fournissant 
chacun sa quote-part. Ex. : tewa- 
tkari, cuisons ensemble, faisons 
une fournée de pain. Dépon. de 
Karis. 



Katkaronnis, ...nihon, ...ni, 
faire une perte, une dépense, 
subir un échec, éprouver un 
dommage ; se perdre, se dam- 
ner. Voy. Kekaronnis. 

Katkatstons, ...tston^ ...tston, 
être cuisinier, faire la cuisine, 
apprêter à manger. 

Katkawas, ...kâwen, ...kàwe, 
cesser, abandonner une entre- 
prise, se désister, lâcher prise, 
résigner, abdiquer. 

Katke ? quand ? Ce mot se 
prend dans des sens tout différents., 
quand il est suivi de qq. autre pai- 
licule., comme : ki ok, on te, non- 
wenton, son h a. 

Katkennisas, ...son, ...sa, [en us. 
seulement au duel et au pi.) s'as- 
sembler, se réunir. 

Katkenses, ...kênse ...kense^ 
inspecter, visiter, chercher, exa- 
miner, goûter. R. Ikkens. 

Katkerons, ...ron, ...ron, ven- 
dre, c. à-d., avoir en vente, étaler 
pour vendre. D'où se forme le mo- 
tionnel katkeronnes, ...non, ...na, 
aller au marché pour vendre et 
acheter ; «''tre porte-balle, col- 
porteur. 

Katketats, ...tâton, ...ttlte, se 
charger, être chargé d'un far- 
deau, porter sur le dos, porter 
un fardeau, porter la peine. Voy. 
Wakkete. 

Katkontha, ...kônte, ...kôn- 
ten, partir pour ne plus revenir. 

Katoken, pas douteux, cer- 
tain. 

Katon, waken, enkiron, fut. 
de cont. enkatonhèke, in-., dire. 

Katonnhiha, ...hîhen, ...hïhe, 
dire que non, nier, renier, désa- 
vouer, disconvenir. Ce v. est 



'Kat 



15 



Kat 



■probablement un cpsé de katon, 
dire, et de iah, non. 

Katonraserons, ...ron, ...ron, 
récompenser, donner des récom- 
penses. 

Katonromtha, ...route, ...rôn- 
ten, chanter la chanson de 
guerre. 

Katonros, ...rôhon, ...rôwe, 
plonger sons l'eau, être plon- 
geur. 

Katons, ...tonhon, ...ton, deve- 
nir, être fait, être possible, être 
faisable. 

Katontha, sat..., rat..., être le 
tantième. Ex, : enskat satontha, 
tues le premier; iekeni katontha, 
''e suis le second ; asen ratontha, 
// est le troisième. Voy. — Haton. 

Katorats, ...raton, ...rate, 
chasser, être chasseur. 

Katoris, ...tori, ...tori, chas- 
ser devant soi, conduire des ani- 
maux, mener une voiture, en- 
voyer, donner commission à qlq. 

Katorisens, ...sen,. ..sen, faire 
une pause, se reposer. 

Katoseros, ...ron, ...ro, hi- 
verner dans le bois. Voy. Ato- 
sera. 

Katroris, ...ri, ...ri, dire, ra- 
conter, rapporter, mentionner. 

Katsarokwas, ...kwen, ...ko, 
faire courir des bruits, répandre 
des nouvelles vraies ou fausses, 
parler en l'air sans être sûr de 
ce que l'on dit. 

Katsatons, ...ton, ...ton, en- 
terrer des légumes, faire une 
cache, une cachette, un caveau. 

Katse, bouteille, fiole, pot, 
cruche, verre à boire, verre à 
lampe ; lampe d'église, oaHce, 



ciboire ; cloche, clochette, son- 
nette, grelot. 

Katsenen, animal domestique; 
esclave. 

Katsioroks, ...oron, ...orôke, 
presser, fouler, comprimer, ré- 
duire au plus petit volume. 

Katsios, ...ôhon, ...ôvve, tran- 
cher, couper par tranches. 

Katsuio, marbre ; carrière de 
marbre. 

KATSNENTHA,...nênton, ...nënte, 
descendre. 

Katsokas, crier. [Se dit de 
certains animaux qui crient la 
nuit., V. g. le suisse^ le lièvre^ l'écu- 
reuil.) 

Katsokwas, ...kwen, ...ko, fu- 
mer, priser, prendre du tabac. 
Voy. Katsos. 

Katsonnionkwa, ...kon, ...kwe, 
être en deuil, porter le deuil. 

Katsonnions, ...nionhon, ... 
nionwe, marquer l'avenir, don- 
ner à connaître ce qui doit ar- 
river, faire telle chose ou pous- 
ser tel cri qui annonce tel événe- 
ment, présager nn malheur, une 
mort, un échec. [Se dit principa- 
lewent des bêtes fauves : Kont- 
soNNioNS kontirio, Ics bêtes des 
bois pressentent l'avenir. 

Katsoretha, ...rêton, ...rete, 
badiner par paroles, ne pas par- 
ler sérieusement, dire des pa- 
roles équivoques. 

Katsoris, ...ri, ...ri, manger 
avec la cuiller, avec la micoine. 

Katsos, ...tsohon, ...tso, mettre 
sa bouche, ses lèvres dans un 
liquide. Voy. Iekos et osa. Voy. 
aussi Katsokwas, qui est son con- 
traire^ et qui signifie proprement : 
retirer ses lèvres d'un liquide, 



Kat 



16 



Keh 



sons doute parce qu'en fumant du 
tabac, on relire, les lèvres. Ce iiesl 
que par extension que katsokwas 
signifie aussi prendre du tabac 
par le nez. Voy. — 0. 

Katsta, ...kalston, ...katsle, se 
servir de qq. ch., en avoir be- 
soin, en avoir l'usage, l'usufruit 
avec ou sans la j)ropriélé. Le Quid 
PRODEST HOMiNi de l'Evangile se 
traduit ainsi : " Nahoten en'ion- 
tste n'onkwe onwentsiakwekon 
aiewenniioke, aontkaronni ten- 
bnon n'akolonnhetston ?" 

Katstarha, ...lâren, ...tfiren, 
pleurer, verser des larmes. 

Katstarons, ...tare, ...tare, ne 
pas trouver, chercher en vain. 

Katstemauons, ...ronhon, ... 
ron, s'appliquer, s'adonner à, 
être soigneux, e.xact, assidu. 

Katsteiustha, ...riston, ...rïste, 
s'occuper de, se mêler de, régir, 
gouverner, administrer, s'ingé- 
rer, faire cas de, s'amuser de, 
fréquenter, etc. Ce v. correspond 
exactement au papamenim des Al- 
gonquins, et en a les nombreuses 
significations. 

Katstikons, ...tïkon, ...lïke, 
vomir. 

Katswatha, ...swâton, ...swàte, 
badiner, jouer, folâtrer. 

Kattats, ...tâton, ...tate, [rc- 
fléchi de iktats), se mettre près 
de, à la portée de, se mettie près 
en se penchant pour écouter. 

Kattetani, ...tani, ...ten, gron- 
der, gourmander qlq. 

Kattokas, ...token, ...tôke, 
s'apercevoir, sentir. 

Kattokha, {point de parf.). ... 
khâke, avoir de l'esprit, être fin, 
rusé, prudent, sage, raisonnable. 



Kawaks, ...wâkon, ...vvàke, 
vanaer, secouer. 

Kawenkare, raquette, machi- 
ne pour marcher sur la neige. 

Kawenote, il y a une île. Uéty- 
mologie de kawenote, pi., kawe 
nôton, me paraît être : awen et 
kaniôte, et voici comment : Quel- 
qu'un est dans une île ; de qq. 
côté qu'il se tourne, il a devant 
lui Veau, awen, pour ainsi dire 
plantée, — ote. Voij. Kniotha. 

Kawentats, ...tâton, ...tate, 
mettre par dessus, faire un sup- 
plément, mettre du surplus. 

Kaweras, iowèren, enkawère, 
tonner, la foudre gronder. Voy. 
Ratiweras. 

Kawerons, ...ron, ...ron, ver- 
ser, renverser, vider. 

Kawetarhos, ...rhon, ...rho, 
mettre entre deux, intercaler, 
insérer. 

Kawis, wakawi, enkon, {irr.) 
donner à qlq. 

K — AwiTHA. ...wïton, ...wïte, 
mettre à — , ajuster à — un vête- 
ment, un objet de toilette ou de 
parure. Voy. — Iowitha. 

— Ke marque lo. la dualité et 
la pluralité. Ex. : tekanonsake, 
deux maisons; asen nikanon- 
sake, trois maisons. Cette post- 
position s'emploie 2o. pour ren- 
dre nus prépositions chez, en, à, 
dans, sur, pour, touchant. Ex. : 
awistonnike, chez le forgeron; 
akennhake, en été; Kanosatake, 
à Oka ; kahentake, dans la prai- 
rie ; kanonsake, sur la maison; 
ne aoriwake, "pour cela, touchant 
cette affaire. Voy. — Ne. 

— Keha. à la façon de, à la 
manière de. Ex. : Onseronni- 
kf^lia, à la façon de France, à la 
franraisp. Voy. — Neha. 



Ken 



17 



Ken 



Kehiaras, ...râon, ...ràne, se 
rappeler, se souvenir, garder la 
mémoire, le souvenir, se ressou- 
venir, reconnaître un service, 
ne pas l'oublier ; conserver de 
la vengeance, de la rancune. 

Kehiarons, ...ron, ...ron, aug- 
menter, accroître, faire croître, 
multiplier, faire profiter, gran- 
dir, grossir qq. ch. ; élever des 
enfants, des animaux. 

Ken, devant un nom cVèpoque^ 
signifie : précédent, dernier. Ex. : 
Ken wasonte, la nuit dernière ; 
ken vvakennhe, Vété dernier. Ce- 
pendant., par exception : ken vven- 
te, ce jour., le jour présent. Ken 
devant un verbe : voici, voilà, 
celui-ci, celui-là, ceci, cela. Ex. : 
Ken irate, celui gui est là ou le 
voici là ; ken kaniatare, le fleuve., 
le lac qui est là. 

Ken ? se met après un mot 
comme le ke interrogatif des 
Latins. Hetsken-kenn'Onontiio? 
Vidisti-m Regem? Il sépare la 
négation iahte, v. g. lah ken 
te satehens? N'as-tu pas honte? 

Ken, V. monop. et déf.; prés, ken; 
passé, kenne ; fut.., enkenkake ; 
imper., kenhak ; subj., akenhake. 
Ex. : Ne ken, c'est cela; iah ne 
te ken, ce n'est pas cela; iah ne 
tesken, ce n'est plus cela; ne en- 
kenhake, ce sera cela; skennen 
kenhak, paix ! silence ! 

Ken s'emploie qqfois comme 
abrév. de ken to. 

Ken, suivi de kaien, signifie 
quant à. Ex. : Ken kaien aori- 
wake, quant à cette affaire ; ken 
kaien n'ii, quant à moi, quant à 
nous. 

Kenaie, kenaiehne, enkenaiê- 
hàke, être fier, hautain, vain, 
orgueilleux. 



Kenakahre, 
siffler. 



•kâren, ...kârère 



Kenakere, kenâkërëkwe, en- 
kenâkèrëke, être, exister, vivre, 
demeurer, être d'un pays, habi- 
ter qlq. part, être au monde ; être 
commun, abondant, y en avoir 
en abondance. 

Kenakore, kenâkôrëkwe, en- 
kenâkôrëke, être capable, adroit, 
habile dans certaines choses. 
Ainsi par ex. : keriotanâkôre, être 
capable pour les bêtes fauves (ka- 
rio), être habile chasseur. 

Kenakwats, ...kwâton, ...kwà- 
te, semer à la pioche, semer le 
blé-d'inde. 

Kenaniseronkwas, ...kwen,... 
ko, dire qlq. ch., parler contre 
les parents défunts de qlq. pour 
lui faire de la peine. 

Kenanon, se..., ra..., ka..., ie..., 
être plein, être rempli. Ex. : Se- 
wanauon kariwaksen, vous êtes 
pleins de péchés. Voy. — Nanon. 

Kenasennis, ...sênni, ...sênhà- 
se, coucher son enfant avec soi. 

Kenatares, ...taron, ...tara, 
se promener, rôder de maison 
en maison, entrer ici et là, sim- 
plement pour passer le temps ; 
faire des visites. C'est le mawa- 
ticiwe des Algonquins. 

Kenatons, ...ton, ...ton, esti- 
mer, taxer, faire le prix ; appeler, 
nommer, dire le nom. 

Kenawitha, ...witon, ...wïte, 
faire un nœud coulant. 

Keneharons, ...hàron, ...hàre, 
gagner, l'emporter sur qlq. au 
jeu. 

Kenekha, ...nêkhen, ...nëke, 
demander qlq. ch., solliciter qlq. 
pour en obtenir qlq. ch. 



Ken 



18 



Ken 



Kknekwate, sene..., rane..., ka- 
il e..., ien'ekwâte, avoir le corps 
en arrière, plus que droit. 

Kenenianis, ...ui, ...ni, mena- 
cer, se faire craindre en men et 
çant. 

Kenenskwas, ...kwen, ...ko, 
voler, dérober, être voleur, 

Keneron, seneron, kaneron, 
ieneron, être grosse, être en- 
ceinte. Ce mot ne s'emploie (juère 
à present qu'en parlant des fe- 
melles il animaux. Kaneron, elle 
est pleine., v. g. une chatte, une 
vache. La civilisation moderne a 
inventé des expressions plus polies., 
quand il s'agit des femmes. Ainsi 
on dira: Oia ni kaialolen, elle 
est antre : oia ni ionnhoten, clic 
a une autre vie ; ialite ionnhiio, 
elle UM pas la vie bonne. Ce sont 
tout autant d'euphémismes. 

Kenerons, ...nôron, ...nère, 
pelei", ôler la petite écorce des 
arbres. 

Kenhie, en cp. kenliiena, grais- 
se liquide, huile. 

Kenhnekwanons, ...kwânon, 
...kwano, avaler. 

Keniauesas, ...hesaon, ...lic- 
saseke, s'adresser à qlq. pour qq. 
ch., se fier sur qlq. pour qlq. ch. 

Keniahten, se..., ra..., ka..., ie..., 
etc., être de la bande de la tor- 
tue. 

Keniatons, ...ton, ...Ion, faire 
une digue, une chaussée, un 
quai. 

Keniente, wakenienton, en- 
keniente, demander, vouloir, 
prétendre, avoir en vue, avoir 
qq. affaire. 

Kenietha, ...ton, ...te, char- 
ger qlq. d'une commission, en- 
voyer qq. ch. par qlq. 



KENmARAS, ...raon, ...rane, 
s'allonger jusqu'à, se terminer à. 

Keniharhos, ...bon, . ! o, s'ar- 
rêter, en rester à U7i certain point., 
soit en parlant, soit en travaillant., 
soit en marchant. 

KENmAS, ...nihen, ...ni, prêter ; 
louer, affermer ; emprunter. 

Kenhontha, ...te, ...ten, pen- 
dre, suspendre, accrocher qq. ch. 
qui reste suspendu. 

Kenmkhons, ...khon, ...khon, 
coudre ; reprendre un discours, 
en reprendre le fil, en réunir 
toutes les parties, le recoudre. Le 
contraire ou conversif de ce v. est 
kenikonkwas, ...kwen, ...ko, dé- 
coudre. 

KENKwrrE, printemps. 

Kennakerats, ...raton, ...rate, 
naître, venir au monde ; s'éta- 
blir dans un endroit, commen- 
cer à habiter qq. part. 

Kennatak, bourse, boîte, por- 
tefeuille, tabatière, étui, porte- 
manteau, poche de vêtement, 
gousset. En cp. kennatatsera. 

Kenneions, ...ion, ...ion, se 
faire suer, prendre un bain de 
suerie à la façon des Peaux- 
Rouges, en faisant chauffer des 
pierres. C'est le matoto des Al- 
gonquins. 

Kennhas, ...haon, ...hâne, com- it 
mander qlq., avoir qlq. à son ser- 
vice, charger qlq. de qlq. ch., 
employer qlq., lui donner un ou- 
vrage à faire ; exciter, pousser, 
obliger qlq. à qq. ch. ; déléguer 
qlq. 

Kennhatens, ...tenhon, ...ten, 
regretter. 

Kennhes, wakennhe, enkenn- 
he, empêcher, défendre, inter- 
dire qq. ch. 



Ken 



19 



Ken 



Kennhonthos, ...ton, ...tlio, 
mettre dans la bouche à qlq., lui 
donner la becquée. 

Kennhotons, ...ton, ...ton, fer- 
mer la porte, enfermer, enipri- 
sonner qlq. 

Kenni — , voici comme — . Ex. : 
Kennika, kennisa, kennira, voici 
comme je suis grand, comme tu es 
gr.^ comme il est gr. Voy. — Ka. 

Kenni — a, petit, de petite di- 
mension, moindre, le moindre, 
inférieur. Ex. : Kennikanonsaa, 
maisonnette; kennikaa, ...saa, 
...raa, je sm/s, tu es, il est le plus 
jeune. 

Kenni — ha, m. sign, que le j)réc. 
Ex. : Kennikonha, enpetite quan- 
tité. Voy. — Ikon. 

Kennontonnioks, ...nionhon, 
...nion, penser, rétléchir. 

Kennontons, ...tonlion, ...ton, 
faire ce que l'on veut, agir à sa 
guise, être indépendant, faire le 
maître. 

Kennonwets, ...weton, ...wëte, 
coucher hors de chez soi, passer 
la nuit qq. part ailleurs. 

Kenohares, ...hare, ...hàre, 
laver, nettoyer. 

Kenonkerha, ...kêren, ...kêra, 
lèter, sucer le pis, la mamelle. 

% Kenonkwats, ...kwâson, ...kwii- 
se, glaner. 

Kenonteks, ...têkon, ...tëke, 
boucher, couvrir, mettre un 
bouchon, un couvercle. 

Kenontens, ...ten, ...te, don- 



ner à manger et à boire, alimen- 
ter, nourrir. 

Kenonteras, ...raon, ...râne, 
attendre, rejoindre, attraper qlq. 
en marchant. 

Kenonvvaks, ...wakon, ...wake, 
avoir envie de qlq. ch, Diff. de 
wakenonwaks. 

Kenonwe, être taquin, chica- 
neur, querelleur, contrariant. 

Kenonwes, ...wehon, ...wene, 
affectionner, aimer, agréer, pré- 
férer, trouver bon. 

Kenoronkwa, ...kon, ...kwe, 
aimer, estimer, chérir, respecter, 
attacher un grand prix à qq. ch. 
(R. Kanoron.) 

Kenosas, ...saon, ...sa, envier, 
avoir de l'envie, de la jalousie 
envers qlq. 

Kenraken, blanc. En cp. — Ra- 

KEN. 

Kenreks, lion, tigre, léopard, 
panthère, etc. 

Kenta, abrév. de kahenta. De 
là le nom de Kentake, Laprairie., 
paroisse limitrophe de Gaughna- 
waga. De là encore le nom de 
Kentucky, un des Etats de la 
grande confédération ù! Amérique. 

Kentiohkwa, assemblée, ban- 
de, troupe, tribu, compagnie, 
multitude, rassemblement. 

Kentonnis, ...ni, ...ni, s'en 
nuyer, trouver le temps long 
Litt. faire le jour, trouvant la nuit 
trop longue. Cp. de enta et de 
KONNis. Cf. le Lat. tsedium [dies]., 
et le Franc, ennui {nuit). * 



" Que la nuit parait longue à la douleur qui veille !"— Saurin. 



Moraris heu ! nimis diu, 
Moraris, optatus dies ! 

O quando lucescet luus 

Qui nescit ocoasum dies ! — Coffin. 



Ker 



20 



Ker 



Kentorha, ...raou, ...ren, être 
paresseux. 

Kk^tsionk, poisson. Eti cp- 
kentsia. Ex. : Kentsiase, poissoîi 
frais. 

Keraiatakwa, agacer qlq. pour 
le faire fâcher. Voy. Kateraia- 
TAKWA qui en est le réfléchi. 

Kerakarhos, ...hoiij ...ho, don- 
ner l'assaut à une ville, assaillir 
une maison. Le molionncl de ce 
v., kerakarhosere, outre le sens de 
aller donner l'assaut à une ville, 
à une maison, signifie encore : al- 
ler avec empressement sommer 
qlq. d'un dédommagement légi- 
time ou non. Cp. de kerhos, frot- 
ter, et de orakara, lequel est peut- 
être pour otekara, côte. Dans ce 
cas, l'analogie de métaphore est 
frappante : car on dit également 
en français : frotter les côtes à 
qlq. 

Kerakenries, ...rie, ...rie, re- 
muer, mettre sens dessus des- 
sous, rouler à terre. 

Kerakewas, ...kêvven, ...kèwe, 
essuyer, effacer, brosser, épous- 
seter, torcher. En cp. k — kewas ; 
la syllabe ra disparaissant, in- 
dique assez par là qu'elle ne fai- 
sait point partie du radical pri- 
mitif. Elle est remplacée par 
une foule de mots, comme osa, 
okonsa, osia, okenra, kaksa. 
Ainsi on dira : Kesobewas, ke- 
konsokewas, kesiokewas, ka- 
kenrakewas, keksokewas, es- 
suyer la bouche, le visage., les 
mains., la poussière., les plats., etc. 

Keranies, ..nie, ...nie, frotter, 
user par le frottement. 

Keras, ...âon, ...àne, aborder 
qlq., arriver auprès de lui, par- 
venir jusqu'à lui. 



Keras, ...âwi, ...àse, couvrir 
qlq , lui mettre une couverture, 

Keratas, ...âon, ...âne, mettre 
le pied, poser les pieds. V. cpé de 
ketas et de orata. 

Kerenas, wakerênen, enkrène, 
inciser, couper, taillader, 

Kerennhas, ...haon, ...ha, s'ac- 
coutumer à, s' habituer, se faire à. 

Kerha, wakere, enkeren, met- 
tre dedans. 

Kerhite, pi. kerhiton, arbre 
fruitier. 

Kerhoroks, ...hôron, ...oroke, 
couvrir, tendre une couverture, 
un voile. 

Kerhos, ...hon, ...ho, frotter, 
oindre, enduire. 

— Keri, suc, jus, décoction, 
extrait, liqueur, résidu, produit, 
résultat. Ex. : owarakeri, bouil- 
lon, jus de viande (owaronk); oia- 
keri, cidre, liqueur de pommes, 
(kahik) ; orontakeri, eau d'érable 
(karonta), etc. C'est exactement 
le — abc des Algonquins. 

Kerios, wakerio, enkerio, bat- 
tre, tuer, vaincre, réfuter, affli- 
ger. 

Kerisions, ...sion, ...si, défaire, 
détruire, démolir, abattre, révo- 
quer, casser, annuler. Cest le 
contraire de keriks inusité. Cf. û 
— Keri. 

Keroks, wakero, enkerôke, 
bûcher, faire des bûches, couper 
du bois avec une hache. 

KERONmAKENS, ...kcnhou, ... 
ken, souffrir, pâtir, connaître la 
douleur, la souffrance. 

Keronkwas, ...kwen, ...ko, 
ôter, détacher, dégager, égrener. 
Ex.: Kenenstaronkwas, (onens- 
TE) égrener le blé d'inde. Cest 



Kes 



21 



Kha 



avec le v. keronkwas que l'on fait 
le réduplicatif-rclatif sekeronk- 
wennis, confesser qlq., c.-à-d.^ le 
dégager de ses péchés, les lui déta- 
cher, les égrener en qq. sorte par 
les questions qu'on lui adresse : 
Avez-vous fait ceci? cela? com- 
bien de fois ? 

Keroroks, ...roron, rorôke. 
amasser, ramasser, collecter, re- 
cueillir, additionner, abréger, 
recruter. 

Kerotha, ...ton, ...te, manger 
la part des autres. 

Kesaks, ...sâkon, ...sake, cher- 
cher. 

Kesatens, ...ten, ...ten, porter 
qlq. sur son dos. Ex. : Kats, kon- 
saten, vieris, que je te porte sur 
mon dos; taksaten n'akatitako, 
prends-moi sur ton dos pour que 
je débarque. De là akosatens, 
pour iakosatens, (relation de la 
3e p. Jém. à plusieurs)^ elle les 
porte sur son dos, monture, be te 
qui porte les gens sur son dos. 

Kesathos, ...thon, ...tho, cou- 
cher qlq. sur le dos. 

Kesatste, kesatstekwe, ...tëke, 
être fort de corps et d'esprit. 

Diff. de WAKESATSTE. 

Kesennies, ...nion, ...ni, vain- 
cre qlq., le surpasser, triompher 
• de ses concurrents. 

Keskontha, ...te, ...ten, griller, 
faire cuire sur le gril, rôtir. 

Keskos, ...kohon, ...kône, tom- 
ber dans l'eau ; se noyer ; périr, 
se perdre. [Au pr. et au fig.) 

Kesnienons, ...non, ...non, ai- 
der qlq. dans son travail. 

Kesnorakwa, ...kon, ...kwe, 
faire des reproches à qlq. 



Kesteronwis, ...ronwi, ...ronse, 
forcer qlq., le contraindre, le 
violenter. 

Ketakwarases, ...son, ...se, 
meurtrir, écraser, bossuer. 

Ketanitenre, ...ron, ...re, par- 
donner, être indulgent, compa- 
tissant. Cf Kitenre. 

Ketas, ...ten, ...ta, mettre de- 
dans. Voy. IwAT. 

Ketetha, ...ton, ...te, piler, 
moudre le grain. 

Ketiaks, ...tien, ...tiake, mettre 
un collier à qlq., Ini passer au 
cou qlq. ch., comme croix, mé- 
daille, etc. 

Keties, voler, aller au vol, 
être volatile ; aller avec une 
grande vitesse. 

Ketsanis, ...nîkon, nïke, crain- 
dre qlq. ou qq. ch. 

Ketsenries, ...rion, ...ri, trou- 
ver. 

Ketsiarowis, ...ôwi, ...ose, don- 
ner une prise, une pipe, une 
chique de tabac. 

K' — WEIENHON, être habile à — , 
avoir de l'adresse pour — . Ex : 
Keriwaweienhon, (oriiva) savoir 
dire et faire, savoir le tour de 
se disculper et d'inculper les au- 
tres ; kewennaweienhon, (owen- 
na) bien savoir une langue ; ke- 
nonsaweienhon (kanonsa) savoir 
bien faire une maison. 

Keweiente, savoir par cœur, 
être capable de, savoir faire. 

K' — werhos, ...hon, ...ho, en- 
tourer, couvrir, envelopper. 

Kewistos, ...kewistoskwe, ...tôs- 
ke, avoir froid. 

Kharatats, ...tâton, ...tàte, éle- 
ver, hausser, lever en l'air. 



KlA 



2â 



KlE 



Kharha, wakhâre, enkhâren, 
accrocher, pendre, suspendre qq. 
eh. V. g. à un clou, à un crochet, 
à une crémaillère. 

Khasens, khasenskwe, enk- 
hasen, dire la messe, c.-à-d., avoir 
le pouvoir de dire la^messe, avoir 
reçu l'ordination sacerdotale, 
l'ordre de la prêtrise. Diff. de 

WAKHASEN. 

Khawitha, ...ton, ...te, mou- 
voir, changer qq. ch. de place. 
Ex. : Ehneken khawitha, wow- 
voir en haut, c^-à-d., élever ; eh- 
take kh..., mouvoir en bas, c.-à-d., 
baisser ; lieren kh..., écarter, éloi- 
gner. 

Khente, wakhenton, enkhen- 
te, aller devant, en avant, pré- 
céder. De là OHENTON. 

Kherha, wakhëre, enkhêren, 
mettre sur, poser dessus. 

Khoxrawats, ...wâton, ...wute, 
soimer de la trompette, jouer de 
la clarinette, etc. 

Khontsi, sho..., raho..., waho..., 
ieho..., être noir. Ratihontsi, les 
Noirs, les Nègres. 

Khratons, ...ton, ...ton, empen- 
ner des flèches, les garnir de 
plumes. 

KiAKENS, ...kênhon, ...kënne, 
sortir d'une maison, déloger. 

KiAKENS, kênhon, ...kënwe, 
faire sortir, mettre dehors. En cp. 
k' — inèkens. Ex. : Keiatinekens, 
chasser qlq. d'une maison,(oia^a); 
kewirinekens, faire sortir le fœ- 
tus, procurer l'avortement, (owi- 
ra) ; kewenninekens, proférer 
des paroles, {owenna). 

KiATiONNi, être couché, alité, 
étendu sur un lit ou à terre, être 
gisant. 



KiATONs, ...Ion, ...ton, écrire. 
Le pp. prend un h. : Kahiaton, 
écrit, c'est écrit, il est écrit. La- 
tin : Scriptum est ; Grec : gegrap- 
tai. 

KiENAS, ...na, ...na, prendre, 
accepter, recevoir. 

KiENAWAKON, cxleusif (lu pvéc., 
tenir avec ses mains. Au duel et 
au plur. : agir de concert, faire 
ensemble. 

KiENAWASE, dérivé de Menas, 
prendre pour qlq., l'aider, lui 
porter secours^ être de son parti. 

K — lENENs, tomber. Le nom 
de l'objet qui tombe s'incorpore 
au verbe. Ex. : Kiatienens, qlq. 
tomber (oiata) ; kanonsienens, 
karontienens, une maison (ka- 
nonsa), un arbre (karontai'tom- 
ber. 

KiENSERONS, ...ron, ...ron, écor- 
cher, lever la peau. 

KiENTEREs, ...rehon, ...reue, 
reconnaître, distinguer. 

KiENTERHAS, ...liaou, ...hauc, 
acquérir la connaissance de qlq. 
ou de qq. ch. 

KiENTERi, connaître, avoir ac- 
quis la connaissance de, être 
connaisseur ; deviner, être de- 
vin ; avoir de l'expérience. 

KiENTHOs, ...thon, ...tho, se- m 
mer ; être cultivateur. 

— KiERHA, — v^^akieren, — en- 
kiere, agir, faire, dire, etc. Ce v. 
ne peut s'employer qu'autant qu'il 
est précédé de qlq. des particules 
kenni — , tsini — , ohni — , etc. // 
a au moins autant de significa- 
tions différentes que le poiéô des * 
Grecs et que le dâbar desHéhreux. 

KiERiTs, ...riton, ...rite, ac- 
complir, exécuter, observer, 



Kit 



23 



Kka 



faire son devoir; compléter une 
Bomme, achever un paiement. 

KiERONNi, tsieronni, raie..., 
kaie..., ieie..., etc., être visible. 
Ex. : Kati-ken iahte kieronni ? 
Est-ce que je ne suis pas visible ? 

KiESAS, wakiesaon, enkiesa, 
être pauvre, dénué, délaissé, mi- 
sérable, perdu, devenu inutile. 

KiESTHA, ...ton, ...te, mettre 
avec, su'ppléer, contribuer, ajou- 
ter, joindre, mêler. 

KiEWATE, être éveillé, se tenir 
en éveil. Le es. est kiewatha, 
éveiller qlq. 

KiEWENTAs, ...taon, ...tane, 
cesser de souffrir, la douleur 
physique ou morale s'apaiser, 
se calmer, '...entas, cesser., ie, io, 
iew, cris plaintifs ?) 

KiHEiONs, ...heion, ...heie, mou 
rir, décéder, être mortel. 

KiiAKs, wakiien, enkiiake, ti- 
rer de l'arc, décocher des flèches. 

KiONTHA, ...ton, ...te, intro- 
duire, faire entrer, faire passer 
qq. ch. du dehors au dedans. En 
cp., k — iniontha. Ex. : Keriwi- 
niontha, apporter une nouvelle 
{oriiva}, kientiniontha, entrer du 
bois dans la maison [oiente.) 

KioTATs, ...taton, ...tate, faire 
obstacle, empêcher, embarras- 
ser, retarder, nuire. 

KioTHATs, appointir, rendre 
plus pointu, amincir par le bout 
un instrument, le rendre per- 
çant, perforant, en l'apointissant. 

KioTHONS, affiler un instru- 
ment tranchant, 

KiTAKERE, être étendu, être 
gisant à terre par l'effet d'une 
chute. 



KiTENRE, ...tenron, ...tenre, 
avoir pitié, compassion de qlq., 
faire l'aumône. 

KiTERON, être qq. part; être 
présent ; demeurer qq. part ; res- 
ter, demeurer, ne point s'en al- 
ler. 

KiTKiT, {onom.) poule. Poiir 
coq, on dit: Kitkit katsinn, poule 
mfile, et kitkit kenniakaa, pour 
poulet, poussin. 

KiTSKARONS, étendre un tapis, 
une natte par terre pour se cou- 
cher dessus; faire un plancher 
pour marcher dessus. 

Kkahenhions, ...hion, ...hion, 
examiner, considérer, regarder 
attentivement, approfondir. 

Kkanonts, ...nônton, ...nônte, 
lécher. De là les cpés : kena- 
tsiakanonts, keksakanonts, etc. ; 
lécher la chaudière, les plats, etc. 
(kanatsia, kaksa). 

Kkaratons, ...raton, ...raton, 
raconter des histoires, des fables, 
des contes. 

Kkarenies, ...renion, ...reni, 
charrier, charroyer. Cf. Lat. : 
currus ; Angl. : car, carry ; Da- 
nois : karre. 

Kkarenrats, ...raton, ...rate, 
incliner, pencher, faire pencher. 
Voy. Iokarenre. 

Kkarewatha, ...wâton, ...wate, 
blesser, insulter, offenser, nuire, 
causer du dommage. 

Kkarhatenies, tourner bout 
par bout, v. g. un sac, une bou- 
teille, pour les vider, en verser le 
contenu ; tourner avec une ma- 
nivelle. 

Kkarhathos, tourner sens des- 
sus dessous. 



Kke 



24 



Kni 



Kkarias, vvakkarien, enkkari, 
mordre, piller, dévaster, faire 
da dégât, manger en cachette 
les vivres d'autrui. 

Kkarons, wakkâron, enkkâre, 
écorcer, ôter l'écorce. Voy. Oka- 

RE. 

Kkarontha, ... rônte, ...rônten, 
percer, pratiquer une ouverture, 
comme porte, fenêtre, brèche 
dans un mur. 

K — KASTA, être friand de — , 
être passionné pour — . Ex. : Ke- 
nekakasta, être adonné à la bois- 
son, élre ivroqnc (ohneka) ; kien- 
kwakasta, être grand fumeur, 
priseur, chiqucur, (oienkwa). 

Kkenrqnstha, humilier qlq., 
l'abaisser. 

Kkenserha, ...sëre, ...sCren, 
mettre dessous, soutenir, suppor- 
ter. 

Kkentorha, ...tore, ...tôren, 
mettre un emplâtre, panser une 
plaie. 

Kkerons, mettre en tas, en- 
tasser, accumuler, empiler. Le 
pp. kakeron s'emploie subslanli- 
vement pour dire: un tas, un 
monceau, et, cpê avec oiente, bois 
de chauffage ; onenhia, pierre ; 
kentsionk, poisson, etc., il forme 
tout autant de noms propres 
d'hommes : Messieurs Tasdebois, 
Tasdepierres, Tasdepoissons, 
Kaientakeron, Kanenhiakeion, 
Kentsiakeron. 

Kketas, wakkëten, enkkête, 
gratter. Se prend qqfois au fig., 
par ex., dans celte phrase : Ka- 
ketas n'akonikonhrakon ne ka- 
riwaksen tsini iakoieren, ça 
gratte dans le cœur, le mal qu'on 
a fait, on sent le remords de la 
conscience. 



Kketskwas, ...kwen, ...ko, 
lever qlq. ou qq. ch. qui était à 
terre, lever qlq. du lit. Au fig. 
élever qlq. à la dignité de chef. 

Kkonnienstha, respecter, ho- 
norer. Le quatrième commande- 
ment est ainsi exprimé: Shekon- 
nienstak iesaienha, honore ceux 
qui t'ont pour enfant. 

Kkonreks, ...re, ...reke, frap- 
per avec la main. 

Kkwarhes, ...riie, ...riie, aller 
en bande. Taiekwariie, les voici 
venir en bande [nom d'homme), 

Kkwatakwas, ...kwen, ...ko, 
redresser qq. ch. qui était croche, 
arranger une affaire, réparer un 
ouvrage mal fait, remettre une 
chose en bon état. Le primitif 
de ce V. n'est plus guère usité que 
dans le mot iotkwaton, croche, 
tordu, courbé, qui n'est pas droit. 

Kkwathos, ...thon, ...tho, al- 
ler ou venir, selon la note de loca- 
lité. 

Kkwenies, ...nion, ...ni, pou- 
voir, oser, être capable de. 

Kkwetarons, ...lâron, ...tare, 
couper un morceau de qq. ch. 

Kkwitha, ...ton. ...te, éloigner 
ou avancer qq. ch., changer qq. 
ch. de place, mouvoir dans telle 
ou telle direction, selon les ad- 
verbes et les notes de loc. Ex.: 
heren skwit, éloigne cela ; karo 
taskwit. approche cela ; isi sat- 
kvvit, gare! range-toi; kennon 
kwah sewatkwit, rangez-vous de 
ce côté. 

Kniha, waknîhen, enknîha, 
aboyer, japper. 

Kninons, ...non, ...non, ache- 
ter. 



KON 



25 



KOR 



Kniotha, ...ote, ...ôten, mettre 
debout, dresser, planter, ériger. 

Knirats, ...raton, ...rate, dur- 
cir, endurcir, fortifier, affermir, 
confirmer, serrer, presser, ren- 
forcer, consolider. 

KoHARHA, ...hàre, ...hâren, em- 
mancher, ajuster qq. ch. à im 
manche ou au bout d'un bâton. 

KoHETSTHA, ...tou, ...te, outrc- 
passer, exagérer. 

KoHTARHOs, ...rhon, ...rho, éloi- 
gner, écarter, isoler, ôter. 

KoHTsiONS, ...tsion, ...tsi, ôter 
de, tirer de, extraire. C'est le cv. 
de KonoKs, fourrer dedans. 

KoiAKs, wakoien, enkoiake, 
jeter, lancer qq. ch. sur qlq. 

KoKATHA, ...ton, ...te, jeter 
dans, lancer, faire pénétrer une 
chose v.g. dans les yeux, dans 
une maison, dans une voiture. 
Ex.: kkahrokatha, ye^er, injecter 
dans Vœil de qlq. (Okahra) ; ieke- 
nonsokatha, iekeseretokatha, 
s'élancer dans une maison, (Ka- 
nonsa) ; dans un traîneau, (Ka- 

SERK.) 

Kokonwas, ...wen, ...we, grat- 
ter des peaux pour les passer en 
chamois. 

KoKTHA, ...te, ...ten, finir, 
cesser de dire, achever. 



KoKwiRAS, ...ra, 
échauder de la viande. 



.rawe, 



— KoN, dans. Ex. : kanonskon, 
dans la maison ; kanatakon, dans 
le village; karontotserakon, dans 
le buffet. 

KoNHARONS, ...hâron, ...hare, 
fechausser le maïs, les pommes 
de terre, etc. 



KoNHEWAS, ...hewen, ...hCwe, 
balayer. De là iakonhewatha, 
un balai. 

KoNKARE, ...karêren, ...karëre, 
ronfler. 

KoNNEKs, écarter, ôter, éloi- 
gner. Ex. : sonnek ennitskwa- 
rak, écarte la chaise ; satonnek, 
recule-toi; sennisnonsonnek sko- 
nsake, ôte ta main de ton visage. 

KoNNHE, konnhekwe, enkonn- 
heke, vivre. Voy. Onnha. 

KoNNis, ...ni, ...ni, faire, cons- 
truire, fabriquer. 

KoNSENNHA, ...senen, ...senne, 
gémir, soupirer, se plaindre. 

KoNTHA, wakonte, enkonten, 
mettre au feu. On dit aussi à 
peu près dans le même sens: 
Konthos, wakonthon, enkontho. 

KoNWESEN, son..., ron..., ion- 
..., iakon..., être gai, agréable, 
jovial, de bonne humeur. 

KoRA, officier supérieur-, gou- 
verneur. Voy. Onontiio. 

KoRiANERONS, ...nëron, ...në- 
ron, mouvoir, remuer, agiter 
qq. ch. 

KoRiATHA, ...âton, ...âte, trou- 
bler, empêcher la digestion, en- 
venimer un mal, une plaie. 

K— ORIS, ...ri, ...ri, remuer, 
troubler. Ex. : kanekoris, re- 
muer Veau; keserentoris, trou- 
bler le sommeil de qlq. ; kenikon- 
kroris, distraire., divertir V esprit 
d'une personne rêveuse., mélanco- 
lique; wakenonwarori, avoir le 
cerveau troublé. Voy. Ohneka, 

OSERENTA, ONIKONHRA, ONONWARA. 

KoROKs, wakôron, enkôrôke, 
introduire, fourrer qlq. ch. dans 
ou sous — . 



Kka 



26 



Kta 



K — OS, ...olioii, ...owf, inoLtn;, 
i(',l,(jr f|q. ell. flfms Tciii, daiiH ini 
lifliii(l(î on (l(!ini lirpiido qii(;l 
(•oii(|iH!. I'iX.: luiioiiloH, iiiri/rc 
v.ii. arhrr à friin; h;il(!iiiiios(;i'ùs, 
'// ini'Uve. un radraii, (ciiiiios, en 
I'ji. (jiiniosri'.'i.) 

K — osKiiAH, ...s<'ra, ...sr-iawo, 
jetor à (il(i. Kx. : koiUikoHiij-as, 
jrU-r (le Veau : napenjer^foiie l\ts- 
prniian ile Criin hriiilr ; kkoi:ro- 
seras, Imjiosrr les cendres ; km- 
iiilhk(M()S(M'as, cracher sur (/If/., 
le consnurr ; kclcl.oscras, poudrer 
i/l(/. ; Kal(îl()S(;i'aH, se 'poudrer soi- 
iiu'me, Vnij. Oiinicka, okicniia, 
oTSKiciu, otkskha. 

KoTAiuios, ...lion, ...ho, ac- 
cioclicr, ai irU'i- (\{\. r\\. on I'ac- 
rrocliariL; tiifUri', poi-tcr rjq. cli. 
(Ml baiidoiiillnro. 

KoTAiiiKs, ...lâri, ...Ifiiiko, ton- 
dre, inrllii' raidc ct Icndn, haii 
dcr. 

K — oTsioNS, ...l.sion, ...Isi, Inn 
lor. Iv\. : katsosions, kalcnon ' 
Isistosions, .sf brûler la bouche, 
(osa) ; la tele, (onorilsi.) 

Ko'i'siiiKKs, ...rîdioii, ivk(î, sn- 
(■,(;r, aUii(!r en aspiianl.' On dit : 
int.sii'(>ks ononkwal, de rongvenl 
(jui iittire. 

KowA, f,M'and, i^vo^^ df la 
/.grande (^spoc-o. 

KiiAiiAKs, ...nlkon, ...ifikc, {nno- 
vutl.)\)VA'i'rv avec nn insliMiintMil, 
laird nno niorLaisc;, nno cnlail- 
Ini'o, iMKM'idailltî ; onviir one 
l)lai(\ faii'c nno incision. 

KiiAiinos, ...lion, ...ho, {onom.) 
alUMTir, allorrer, prendre icrie, 
aborder au riva^^e. 



KiiKWATHA, ...ton, ...to, pnnir. 
Hé/Î. katalruwatha, se punir soi- 
nièine ; s(! rop(Mitir, uornandor 
grâcf!, pardon. Dans ces derniers 
sens, le v. prend d^nrdinaire la 
murt/ue da réitêraUf: skatatrowa- 
tha. 

KuMiKH, ...wakrlro, onkrïre, 
freij. k rirons, vorsor, répandre, 
sanpoudrei'. 

KsAiiA'ruA, ...ton, ...te, épuiser, 
dé[)eiis(;r tout (•,(! qu'on avait. Ex.: 
oiien iotsahaton n'ononsle, // ne 
reste plus de blé d'inde, la provi- 
sion en. est épuisée. 

KSAKAIONTHA, ...lOll, ...t(î, 

|)Ouss(îr lo ei'i de f,Miei'i'e, d'alar- 
nio, de vietoiro. 

K.SATAS, ...lâon, ...lâne, toni- 
Iter sur le dos, à la l'en verse. 

KsKiuiEs, ...riie, ...riie, filer. 

KsKHOHEN, kserolionnp, enk- 
s(!iohônn(î. être méchant, mau- 
vais, cruel, violent, sévère. 

KsEnoNNi.s, ...ni, ...ni, accom- 
moder, arranger, disposer, or 
iK^i-, iiarcr, ajuster, etc. 

KsNoHE, ...renlion, ...rCke, 
être vil', actif, expéditii". Voy. 
losNonE. 

CsoKKNs, ...kenhon, ...kenne, 
se donner uni! entorse. 

KsoNNioNs, ...nion, ...nion, 
m. s. (/ue le déponent katson- 

NIONS. 

KsTATiiATiiA, ...ton, ...te, faire 
séi'her (pj. ('h. .Si du foin : ken- 
luda'iatliatha ; si de la viande: 
kevvarathatha. Voy. Ennekeiu et 

OWARONK. 

Ktakues, ...khc, ...khe, aller 
l»lns viliMjue le pas, ti'otter, con- 



cile imil l'st iKHil-i'trii Ibi'iiK' jiur uiioimUuiirc. Cf. Aly. odji, odjiiu, odjibwe. 



Nah 



27 



Ne 



rir. De ce v. s'est forme le nom 
propre Ratakhes, le coureur, 
et ce nom pourrait bien être le 
même que celui du fameux Rada- 
gaise, qui fut un instant la terreur 
de l'empire romain, sous le régne 
d'Honorius. 

KTAK.WARASONS, ...SOU, ...SC, 

fêler, fouler, écraser. 

Ktakwarisions, ...sien, ...si, 
redresser, dresser, étendre, met- 
tre droit, uni, tendu ; aplanir, 
niveler. 

Ktakwentare, stak..., ratak..., 
etc., être étendu à terre. 

Ktetarons, târon, tàron, tra- 
verser de part en part, transper- 
cer. 

Ktohetstha, ...ton, ...te, raser, 
tondre ; river. I 



IvTOKERiKs, ...keri, ...kèrïke, 
plier, plisser. 

— KwA, crément-postfixe de 
qques noms, comme ahta, oiata, 
etc. Voy. — sera, — tsera, — ta. 

KwANONNEHA, chouette. 

KwAROROKHA, m. s. que le mot 
précédent. 

KwE, mot de salut en sabor- 
dant. On dit plus fréquemment : 
sekon, adverbe qui signifie encore. 

KwENis, sou, monnaie de cui- 
vre ; cuivre, airain. 

KwisKwis, [onom.) cochon, 
pourceau, porc. 

KwiTOKwiTo, {onom.) pique- 
bpis, pic noir, pieu s martius. 



N 



— Na, part, expletive qui peut 
se comparer au suffixe latin — 
NAM. Ex. : kana wase=quonam 
vadis? kana tontase=undenam 
redis ? 

— Nahe, depuis. Ex. : etho- 
nahe, depuis lors., depuis cette 
époque; tsinahe tionwentsiate, 
depuis que la terre existe ; tonahe 
thawenheion, depuis quand est-il 
mort 1 

Nahoten, pronom interrogatif 
correspondant au Qum des La- 
tins : Nahoten sennontonnion=: 
quid meditaris ? Devant certains 
verbes, il se traduit par cur ? 
QUOMODO? qualiter? Quaud il 
n'est pas interrogatif, nahoten a 
le sens tantôt démonstratif de 
HOC, tantôt relatif de quod ; qq- 
fois même, il se rend par aliquid 

ou par ALIQUOD. 



Nakon, dedans, au fond, bien 
avant, profondément, en bas. De 
la les postpositions kon, àkon, 
âkon, okon. Ex. : kanonskon, 
dans la maison: kanonwtikon, 
au, fond de l'eau; onwentsiâkon, 
dans les profondeurs de la terre, 
en enfer; onwentsiokon, dans la 
terre, sous une couche de terre. 

— Nanon, plein, rempli. Ex. : 
kanonsananon, maison pleine. 

Ne, qqfois née ou neh, mot 
d'un emploi très fréquent et de 
significations très-diverses. Il 
sert d'article, de pronom person- 
nel, de pronom démonstratif; il 
annonce le sujet ou le régime 
d'un verbe; il précède et sou- 
tient les particules ki, ok, oni, 
KATi, KEN, nonken, ctc, et il en 
précise le sens ; qqfois il se dou- 
ble en NENE ou même en nennee ; 



Nen 



28 



Non 



tantôt sans craindre l'hiatus, il 
relient sa voyelle : ne oni, tantôt 
il en permet Télision : n'onwent- 
siAKE. Cf. en français, la part, pro- 
nominale EN, et le NE italien qui 
y correspond ; en othomi, l'art. 
NA ; en hébreu, le signe héth de 
l'accus. ; en espagnol, le signe 
A du régime direct-animé. Cesl 
de NE et de la finale oten que s'est 
formé nahoten. 

— Ne, chez, à la maison de, 
sur, au jour de, quand, etc. Ex. : 
korane, chez le gouverneur ; te- 
kaiasontne, sur la croix ; Okaris- 
liane, au jour de l'Eucharistie, 
le jeudi-saint, le jeudi eu gé- 
néral ; ronwaiatanentaktonne, 
quand on l'attacha, le vendredi- 
saint, et par extension^ tous les 
vendredis de l'année. 

— Ne — , chez, s'intercale ainsi 
dans les noms de parente : rake- 
niNEha, apud patrem meum ; 
akenisteuNEha, apud matrem 
meam, etc. 

— Neha, à la façon, au goût, 
à l'usage de, dans la langue de — . 
Ex. : onkwe ouweneha, en sau- 
vage, en langue sauvage ; à la 
sauvage, à la manière des vrais 
hommes=onkwe onwe ; ratenne- 
ha, en latin ; akokstenneka, à 
l'antique, à )a façon des vieilles 
gens ; anokienneha, herbe au 
rat musqué, glaïeul. 

— Nenwe est par rapport au 
fut. ce qu'est — nahe par rapport 
au passé. Ex. : tonenwe ? jus- 
qu'à quand ? ethonenwe iehen- 
terontake, il y sera jusqu'à cette 
époque ; tsinenwe enkonnheke, 
tant que je vivrai ; tiotkon tsi- 



nenwe, désormais, toujoius à 
l'ivenir, par la suite. 

'"lARE, auparavant, avec un v. 
au pr''".: niarekwe, avec un v. au 
passé* C'est le pinama des Algon- 
quins. Niare est aussi employé 
comme interjection pour inter- 
rompre ou arrêter qlq. qui parle, 
marche ou travaille, et c'est alors 
le KECK des Algonquins. 

NiATE — , toute sorte de — . Ex.: 
niatekon, toute sorte de choses; 
niateionkwelake, toute sorte de 
gens ; niatekaiatonserake, toute 
sorte de livres. Devant les noms 
d'époque, niate se rend par cha- 
que: niatewenniserake, ...ioiaiak- 
serake, ...wennitake, ...ioserake, 
chaque jour, ...semaine, ...mois, 
...année. 

NiAWEN, merci ; tant mieux. 

NiHA, NisA, part, déprécatives. 
La première est plus respec- 
tueuse que la seconde, mais l'une 
et l'autre peuvent se rendre par 
quxso^ guœsumus, de grdce^ je 
vous en prie. 

NoK, et. Dans nok, la lettre n 
est purement servile; car sou- 
vent on se contente de dire ok. 

— Non, même signif. que— na, 
fix. : kanon wase^quonam va- 
dis? kanon tase=:undenam ve- 
nis ? Non s'ajoute aussi à d'au- 
tres particules, comme akte, he- 
ren, etc. ; qqfois il est suivi d'un 
NI épenthétique : kanonnihen- 
teron==ubinam est ? -f- 

Nonkah ou nonkwah, vers, du 
côté de. Voy. Nonkati. 

Nonkati ou nonkwati, tou- 

On trouve cette distinction bien marquée dans les manuscrits des anciens 
Missionnaires; mais dans l'état actuel de la langue, on peut employer indiffé-' 
remment niare et niarekwe. 

t Ce NI occasionne le changement de r en h : henleron est ici pour renteron. 







29 



Oha 



jours après un mot. Ex. : ka- 
nonkwati ? De quel côté ? dans 
quelle direction? kennonkwati, 
de ce côté-ci ; isi nonkwati, de ee 
côté-là ; othoreke uonkati, du 
côté du Nord ; kanennakehne 
nonkati, vers l'automne. 

NoNWA,* maintenant, à pré- 
sent. 

NoNWE, mot toujours précédé 
d'un adv. ou nom de lieu, et fi- 
nissant une proposition : ka non- 
\ve? En quel endroit? où? Ak- 
wesasne nonwe, à St. Régis ; 
ken to nonwe, dans ce lieu-ci ; 



etho'nonwe, dans ce lieu-là ; akte 
)ionwe, ailleurs qu'ici ; heren ok 
nonwe, en divers lieux ; ka ok 
nonwe, en quelqu'endroit que ce 
soit. 

NoNWENTON, jamais. Cet adv. 
de même que son correspondant 
en français, ne s'emploie qu'avec 
la négation, à moins que la phra- 
se ne soit interrogative : iah non- 
wenton te henteron=il n'y est 
jamais ; katke nonwenton n'eh- 
niiot iakolkaton=quand jamais 
a-t-on vu chose pareille ? 



o 



— exprime lo. l'existence de 
qq. ch. appartenant à la terre, 
renfermé dans la tei're ou se trou- 
vant à sa surface dans des ter- 
rains d'alluvion. Ex. : kawisto, 
mine de métal (or, argent,) ka- 
risto, mine de fer, minière de 
cuivre, de fer ; katsiro, carrière 
de jnarbre ; kahneko, eau dans 
la terre, sons terre ; eau sur le 
sol, mare d'eau : kahnekonions 
n'ohahakeson, il y a çà et là des 
mares sur la route. 

— 0, renferme 2o. l'idée de 
creusement, d'excavation en gé- 
néral. Ex. : karonto, arbre per- 
foré, creusé ; cachette, enfonce- 
ment pratiqué dans une matière 
ligneuse. De là les différentes 
acceptions de ce mot qui forme 
exactement le pendant du mi- 
ligwac algonquin. 

— signifie 3o. que qq ch. est 



plongé dans un liquide, dans 
une substance plus ou moins 
liquide. Voy. Katsos. 

Enfin 4o., quand il est joint 
à qqune des parties du corps, 
— veut dire que cette partie 
est enflée, qu'il y a tumeur. Ex. : 
wakatesnonso, wakatkonso, wa- 
katsino, avoir la main, le visage, 
la jambe enflée. Voy. Osnonsa, 

OKOXSA, OSINA. 

Ofara, creux d'un arbre ; che- 
min creux, chemin couvert, cor- 
ridor, tunnel. 

Ohaha, chemin, route, voie, 
sentier. 

Ohakenta, mâchefer, suie. 
Quelques-uns disent : okakënte. 

Oharennatha, plomb, mine de 
plomb, pierre de mine, crayon ; 
taches livides, meurtrissures sur 



* Je voudrais pouvoir rapprocher de nonwa l'alg. nongom, le latin nunc, le 
grec NUN, le danois nu, l'angl. now ; malheureusement la leUre initiale de 
l'adverbe Iroquois n'est qu'une lettre servile qu'on peut retrancher à vo- 
lonté. Voy. Onwa. 



Ohi 



30 



Oho 



le corps ; couleur plombée, noi- 
râtre, bleuâtre. 

Ohasa, jointure de la hanche. 

Ohasera, chandelle, cierge. 

Ohata, larynx ; trou d'un 
tuyau de pipe, trou du bois où 
est la moelle, cette moelle elle- 
même ; le cœur, le dedans d'un 
fruit, là où sont les pépins, les 
graines. 

Ohenton, devant, en avant ; 
d'avance, auparavant. 

Ohere, la canne du maïs. De 
là plusieurs noms cP hommes^ tels 
que Oheroskon, Nioherasha, etc. 

Ohesa, vieil arbre couvert de 
mousse et déjà pourri. Se dit par 
extension d'une maison en rui- 
nes, d'un vieillard décrépit. 

Oheta, ergot, éperon de coq ; 
les orteils, le bout des pieds. 

Ohiatasa, racine gommeuse, 
branche d'arbre gommeux, rési- 
neux qu'on allume pour la pèche 
au llambean. 

Ohiekaron, saumon. 

Ohienta, gencive. En cp. VU 
disparait : kientake, tsientake, 
raien..., kaien...., à mcs^ tes, ses 
gencives ; ronwaientakaritas ou 
bien ronwaientotsions, ils lui brû- 
lent les gencives. 

Ohikar.a, pointe, dent d'un ins- 
trument. 

Ohikta, épine ; ohiklokon, au 
milieu des épines, inter spinas. 

Ohiokwa, joue bouffie, gonflée 
par qq. ch. qu'on tient dans sa 
bouche. Ex.: kennikahiokwa. 
des joues grosses comme cela. 

Ohiosa, coude, cubitus ; équer- 
re. 

OmoTSA, mâchoire inférieure, 
menton. 



Ohna, peau, cuir, morceau 
d'étoffe, pièce pour raccommo- 
der, couenne de lard. 

Ohnaken, en arrière, à rebours, 
à reculons, par derrière, après 
les autres, tard, après coup. 

Ohnawa, courant, cours d'eau 
rapide, saut, cascade, chute 
d'eau. 

Ohnawera, source, puits, fon- 
taine. 

Ohneka, eau, liqueur, liquide 
en général. 

Ohneta, pin ; poix, gomme, 
résine; encens; cire d'abeilles. 

Ohnetara, gros sable, gravier ; 
gravois ; laite, laitance, œuf de 
poisson. 

Ohniara, cou; derrière du 
cou, nuque ; col, collet d'habit. 

Ohniare, couleuvre, serpent. 

Ohniasa, gorge, devant du cou ; 
clocher, tour ronde, et par exten- 
sion, tour carrée. 

Ohonkara, invitation à un fes- 
tin ; tessère, billet d'invitation. 

Ohonkwa, pomme d'Adam, 
saillie du cartilage thiroïde. 

Ohoniua, glaire, pituite, phleg 
me, crachat épais. 

Ohonrota, tuyau, canule, rou^ 
leau. 

Ohonsa, ouïe, le sens do l'ouïe. 

Ohonta, oreille, l'organe de 
l'ouïe. 

Ohonte, herbe, gazon, ver- 
dure, légumes verts; couleur 
verte. 

Ohonwa, poitrine, poitrail, tho- 
rax. 

Ohosera, tilleul, bois-blanc du 
Canada. 



Oie 



31 



Oko 



Ohrata, plume, ce que l'on 
ôte des deux côtés d'une plume 
pour empenner des fièclies. 

Ohrioken, suisse, sorte d'écu- 
reuil, Vakwingos des Algonquins. 

Ohronwa, fossé, raie, vallon ; 
orbite de l'œil. 



cheminée ; lri"bu, 



Ohtara, 
bande. 

Ohtera, racine. D'où tsiohte- 
resekowa, la bien longue racine, 
nom iroquois de la salsepareille. 

OiA, autre, oia sonha. d'autres 
choses. 

OiAKWARA, la partie du corps 
qui est entre les bras et les jam- 
bes. Se dit aussi des animaux 
quadrupèdes. 

OiAKWiRA, orteil. Ex.: kaiak- 
wirowanen, le gi-os orteil ; wa- 
kaiakwiranonwaks, avoir mal à 
un orteil. Voy. Wakenonwaks. 

OiAXA, couple, paire; train, 
allure ; piste, trace. 

OiATA, le corps, la personne. 
Ex. : kiatiio, itre beau de corps^ 
être bienfait., bien proportionné ; 
kiataksen, avoir un vilain phy- 
sique ; kiatase, avoir un corps 
neuf être jeune. Ne se dit que 
des jeunes filles. 

OiENKWA, tabac. Ex. : waka- 
tienkwatetsen, être friand du ta- 
bac, (wakatetsen). 

OiENKWARA, fumée. Ex. : wa- 
tienkwaronnis ne ken katarôte, 
cette cheminée fume. Voy. Ohtara. 

OiENTE, bois de chauffage. 

OiERi, dix. Nombre complet des 
dolyts. Cf. KAiERi,=4, nombre des 
doigts d'une main., le pouce non 
compris. 

OiERONTA, le corps humain. 



Okahra, œil, regard, vue. D'où 
OKAHRETA, cil ; paupièrc. 

Okakwenta, roue, cercle, rou- 
lette. 

Okara, copeau, planchette de 
bois ; dette, arrérage ; histoire, 
conte, récit. 

Okare, écorce, voy. kakare. 

Okarienta, carcasse. 

Okaseri, larme ; de okahra, 
et de keri, liquide qui sort des 
yeux. Cf. Alg. sipingon, les ruis- 
seaux des yeux. 

Okaserota, le blé d'inde en 
lait, lilt, en larmes=OKASERi. 

Okata, tache sur une habit ; 
teiokatâre, il y a une tache. 

Okate, cru, qui n'est pas cuit 

Okenha, drap, étoffe. 

Okenra, poudre à canon ; cen- 
dre ; poussière ; terre. 

Okerha, cheveux non peignés, 
chevelure en désordre ; les che- 
veux du blé d'inde. 

Okhaha, pas ; tsiokhahat, un 
■pas ; teiokhahake, deux pas. 

Okiewata, noyel" tendre. 

Okokwa, croupe, croupion. 

Okon, okonha, marque du pi. 
dans les noms. Ex. : onkwe okon, 
les hommes ; katsenen okon, les 
animaux., le bétail; eksa okonha, 
les enfants ; kwaien okonha, 
vous^ mes enfants. 

Okonkwara, pustule, bube, 
bourgeon, élevure de la peau. 

Okonretsa, billot ; cheville ; 
tison. 

Okonsa, face, visage. On dit 
aussi qqfois okonta ; mais il est 
mieux de réserver ce dernier mot 



Okw 



32 



OîfE 



pour exprimer 
animaux. 



le museau des 



Okontena, anguille. Voy. Tia- 

WERONKO. 



Okontsera, 
vernis. 



fard ; peinture, 



Okotara, la partie postérieure 
de la jambe depuis le haut de la 
cuisse jusqu'au talon. 

Okotsia, huppe, touffe de plu- 
mes que portent certains oiseaux. 
Ex. : wakkotsiahere, élre huppé. 

Okti, part, verbale qui modi- 
fie d'une certaine manière la 
signification du verbe qui en est 
précédé. Si ce verbe est enT, ?u 
lieu d'oKTi, on met okta. Ex. : 
o]it[kaiie\yelons.,avoir progéniture 
en dehors du mariage, engendrer.^ 
enfanter des bâtards ; okta teka- 
ieston, c'est tout mêlé ensemble., 
c'est tout pêle-mêle ., (tandis qu'il 
devrait y avoir distinction, sépa- 
tion.) 

Okwaho, loup. De là akkwaho, 
sakwaho, rokwaho, être de la 
bande du loup ; rotikwaho, les 
loups, iotikwaho, les louves, c-à-d. 
les hommes, les femmes de la 
bande du loup. 

Okwari, ours. Uours blanc 
s'appelle: okwari kowa, l'ours de 
la grande espèce. 

Okwarota, clou, fronde, apos- 
tume. 

Okwennîa, harnais, harnache- 
ment. 

Okwesen, perdrix. De là ka- 
kwesas, sak..., rak...,'wak..., battre 
des ailes comme la perdrix. 

Okwire, arbuste, arbrisseau, 



branche d'arbre, verge, roseau, 
fouet, cravache. 

Okwitsa, genou. Voy. Ontsa. 

Onahata, côte, côtelette. 

Onakara, corne, collier de che- 



val 

Onake, bouleau ; écorce de 
bouleau ; canot d'écorce de bou- 
leau. 

Onakensa, peau passée. 

Onas, plume, plumage, pLume 
à écrire. De là le cp. onasaken- 
rat, litt. : plumage blanc, nom 
iror/uois du Cygne. 

Onasta, charpente ; cage de 
radeau. D'où onastonkwa, cadre 
de porte, de chassis. 

Onatsa, fesses ; lat. nates. 

Oxatsia, blé. Ne confondez pas 

avec KANATSIA. 

Onawaa, colonne, pilier, pilas- 
tre, pieu, pilotis, poteau. Qques- 
uns disent : onawahata, et tous 
ne se servent que de ce dernier en 
cp. : kanawahatote, un pilier de- 
bout ; kanawahatotonnion, des 
piliers debout. 

Onawatsta, boue, ciment, 
mortier ; rognon de castor. 

Oxawatsista, croûte, crous 
tille, crouton. 

Onawira, dent ; ivoire, 

Onekerenhetsa, manche d'un 
instrument, comme hache, faulx, 
etc. 

0.s:ekwa, pois ; onekwas, jjI. 
de onekwa, signifie pilule, com- 
position médicinale en forme de 
pois. * 

* Onekwa n'appartient à l'iroquois que par emprunt, c'est une corruption du 
français : des pois=nekwa en y joignant la voyelle prosthétique o. 



One 



33 



Oni 



Onrkwensa, sang. Alg. niis- 
kwi. * 

ONKKW'KNTAii.v, roiigG. Alg. mis- 
ko. * 

Onenha, amande, pepin d'un 
fruit. En cp.: maïs; semence; 
grésiL Voy. Kanen. 

Onenhare. raisin, vigne, cep 
de vigne, tige de la fève qui 
court comme la vigne. 

Onenhokwa, grappe, Cp. avec 
enskat : skanenhokwat n'onen- 
hâre, une grappe de 7'aisin. 

Onenhia, pierre, caillou ; tes- 
ticule ; balle, plomb de fusil. 

Onexhiokwa, testicule. En cp. 

ONEXHIA. 

Onenhiowann, boulet, balle, 
plomb. En cp. onenhia. 

On'enniokwa, se dit de toute 
sorte de choses dures ou durcies 
principalement par le froid; du- 
rillon. Plusieurs disent: onon- 
niokwa, et, leur prononciation fi- 
nira par prévaloir. 

Onenra. Voy. Ononra. 

Onensa, épaule. Cp. avec wa- 
kenonwaks, avec kerha, ce mot 
nous donnera les v. wakenensa- 
nonwaks, avoir mal à V épaule; 
kenensaherha, mettre qq. ch. sur 
son épaule. 

Onenste, maïs. De la onensto,']- 
mélange de maïs bouilli avec de 
la viande: kenenstos, ...sto, 
...sto, faire bouillir du blé d'inde 
avec de la viande ; keuensto- 
kwaks, manger de ce ragoût. 



Onenta, sapin du Canada, 
épinette blanche ; branche, ra- 
meau de cet arbre vert et rési- 
neux. C'est ordinairement à Vé- 
pinctte blanche que Von emprunte 
les branches bénies à l'église., le Di- 
manche des Rameaux. De là l'ex- 
pression : saontatenenton, quand 
on donne les rameaux. 

Onentakeri, bière d'épinette. 

Onentsa, l'avant-bras ; le bras 
tout entier. 

Onentsawitha, le bras depuis 
le coude jusqu'à l'épaule. 

Onerahontsa, aîle. 

Oxerasa, amadou ; liège ; 
tondre, bois coti ; crête de coq. 

Onerate, feuille, feuillage. 

Onerenha, ver intestinal. 

OxNERisTA, nombril, ombilic. 

Onerokwa, corbeille, petit pa- 
nier. 

Onesha, pente, déclivité, bas 
d'un coteau. De là peut-être- le 
mot suiv. 

Oneshon, enfer, dans l'enfer. 
Cf. infernus, inferi, en bas, dans 
l'abîme. 

Onetstakwara, crasse, saleté, 
saloperie. 

Oni, et, aussi, même. 

Onia, le dedans de la main. 
De là: 

Onianawen, mitaine, gant, ce 
qui tient la main chaude. 

Oniarota, bateau, berge, cha- 
loupe. 



■ [_** Remarquez le rapport qu'ont vu les Iroquois aussi bien que les Algonquins 
entre le sang et la couleur 7'onge. Ainsi en est-il chez les Hébreux : dâin=san- 
gnis, àdain=rubuit ; et chez les Illyriens : krv=sanguis, krven=ruber. 

t G"est un régal chez les sauvages, observe M. Marcoux, et une grande poli- 
tesse, toujours bien accueillie, de dire: ko, senenstokwak, tiens, mange de 
'onensto. 
l 



Onn 



34 



Ono 



Oniata. cou ; dedans da cou, 
gosier ; pharynx. 

Oniataraa, * indienne, linge, 
toile, rideau, nappe, voile de 
vaisseau. 

Oniatsa, couette, queue de 
cheveux ; le ruban qui les atta- 
che. 

Omenta, le devant de la jam- 
be. 

Oniete, neige. 

Onikûniia, écorce mince, écor- 
ce intérieure, enveloppe herba- 
cée. 

Onikonhiia, esprit, caractère, 
pensée, avis, intention, opinion, 
sentiment. 

Oninnheta, verrue, poireau. 

Onionra, âtre de cheminée, le 
foyer, l'ouverture d'en bas. On 
nomme: kanionrakenhiate, l'ou- 
verture d'en haut. 

Onionsa, nez. Voy. Skanionsa. 

Onisokwa, le dernier enfant 
d'une famille. 

On'ista, tète d'épingle. 

O.NrrsA, cuisse. 

Onka, avec ou sans inlcrrof/a- 
lion^ qui, lequel, laquelle; quel- 
qu'un ; quiconque. Ex. : Onka 
ethonihoieren ? Qui^ a fait cela ? 
lah onka te ionkrori, personne 
ne me l'a dit; onka thonte? on 
ne sait quiff Onka ki ok, (juicon- 
r/ue, qui que ce soit. 

Onkwe, personne humaine, 
lionmie en général. LoL homo ; 
Ksp. hombre. Encp. onkweta. 

— Onnha— , vie. Ex. : wa- 
konnhahniron, wakonnhakats- 



te, avoir la vie dure, forte, avoir 
une complexion robuste. 

Onnheta, poil, piquants de 
porc-épic. 

Onnhokwa, joue. 

Onnhonsa, œuf. Alg. waw, 

OxNHONTA, pan de maison, 
d'une cabane. 

Onnhonwata, étang, marais, 
marc d'eau. 

Onnhoskwa, bouchée. 

Onnia, pointe de lerre, butte. 

Onokwa, paquet que l'on porto 
sous le bras ou dans les mains. 

Di/f. de KAHRIENA. 

Ononhonseua, citrouille. 

Ononkwa, fond d'une chau- 
dière. 

Ononkwat, remède, méde- 
cine, tisane. 

Ononkwenhon, épi de blé. 

Ononkwis, cheveu, poil du 
corps. 

Ononna, tringle, latte ; noyer 
amer ; tn qq. dial. anc. : jonc. 

Ononnata, patate, pomme de 
terre. 

Ononra, chevelure postiche, 
perruque ; tête des arbres. 

Ononskwara, picote, vaccine, 
variole, petite vérole ; bouton, 
petit bourgeon des arbres et des 
plantes. 

Ononta, lait; mamelle; mon- 
tagne ; mamelon. 

Onontara, potage des Sauva- 
ges, consistant en blé d'inde 
bouilli avec du lait et de l'eau. 

Onontera, étançon, étai. 



* A final est ici purement paragogique, il disparait complètement dès que le 
mol entre eu composition. 
f C'est le dit In sa des Italiens, Vawekwenilok des Algonquins. 



Ora 



35 



Oro 



Onontiio, Ic roi de France, 
lilt. : la belle montagne. * 

Onontsi, tète. En cp. onontsista. 

Ononwa, lie, fond de l'eau ; 
eau ; au fhj. la lie du peuple, la 
canaille. 

OxoNWAi'.A, cerveau, cervelle ; 
tète ; peloton ; pomme de chou. 

ONONWEnHON, poil. En cp. 
ononwerh. 

Ononwetsa, nuque, cou, tète. 

Onora, tresse de blé d'inde, 
d'ognons. 

Onosera, gale, teigne, lèpre. 

Onota, jonc. 

Onotsia, les dents, le râtelier, 
la rangée de dents. 

Onowa, poulie ; cadenas ; 
écaille de tortue ; courbure du 
dos, et en général tout ce qui 
s'arrondit en bosse. 

Onowen, en cp. onowenta, 
mensonge. Voy. Wakenowen. 

— 0ns, lowjucur ; fréquence. 

Ontak, chaudière. 

OxTSA, genou ; fémur. 

Ontskwena, estomac. 

OxwA, maintenant, actuelle 
ment, id. ac nonwa. 

Onwe a tous les sens du mot 
alg. inin, et de plus, il renferme 
l'idée de permanence, de stabi- 
lité, de perpétuité, d'immutabi- 
lité. -;- 

OxwENTsiA, terre, globe ter- 
restre, champ, terre, terrain, ter- 
i'oir, ferme, territoire, province. 

Or ANA, sève. 
Oranonsa, tempe ; joue. 



Orasa. Voy. Orensa. 

Orasek, sureau blanc. 

Oraswa, chance. 

Orata, talon. Se prend qr/fois 
pour le pied loul entier. 

Oratskenta, tresse de che- 
veux. 

Orawi&ta, feuille de papier; 
parchemin, membrane, écorce 
mince; crêpe à manger; coque 
d'œuf; pellicule, pelure. 

Orenna. Voy. Karenna. 

Orensa, jambe depuis le ge- 
nou jusqu'au coude pied ; c'est 
proprement le tibia. 

Orhes, ortie. 

Orhotsera, cosse, gousse de 
pois, de fèves. 

Or HOTE, artichaut. 

Orienta, conscience, senti- 
ment intime, conviction, hu- 
meur, disposition d'esprit; moy- 
en, expédient. 

Orista, confusion de paroles. 

Orite, pigeon, colombe, tour- 
terelle. 

Oriwa, id. ac kariwa. 

Oron, avoir l'air de — . Ex. : 
WAKonkweonwe/scroRON, fai 
l'air d'un Sauvage. 

Oronhia, bleu, azur, couleur 
bleue de ciel. Voy. Karonhia. 

Oronhonkwa, panache, plu- 
met. 

Oronkara, empan ; compas. 

Oronkwasa, chai ne ; grains 
enfilés. 

Oronkwena, échine, épine 
dorsale, reins. 

Oronkwentsta, m. s. que oris- 
ta. 



* Volj. sur ce mot la note explicative à la fin du vocabulaire. 
t loy. Elud. Philolog. sur qq. langues d'Amérique, p. 91. 



Ose 



36 



Oso 



Oronra, rayon de lainière; 
auréole boréale ; auréole, cou- 
ronne des Saints. 

Oronto, canot de bois ; Fabot. 
Voy. K.ARONTA, et — 0. 

— Os, — 0, — OWE, de WATOS. 
— Os, — OHON, — OWE, lie K — OS. 

Osa, bouche, d'où osara, bou- 
che d'un fleuve, embouchure 
d'une rivière. 

Osa, couverture, couverto, ni. 
s. que ASiRE. 

Osaheta, fève, haricot. 

OsAHTARA, crécelle. 

OsAKKNSEUA, frim.is, liniaie 
qui se •,4ace en tonibaul. 

OsAKENTA, gros foiu, foiu de 
savane. De là le nom donné à la 
paroisse de CAcadie : osakemtake. 

OsANENTA, tan, écoice de pru- 
che moulue. Le village des Tan- 
neries se nomme : Isi wasanen- 
tetha^là où l'on pile le tan. 

OsATA, lisière de drap. Di/f. de 
OSATA, onibi'e, que quelques-uns 
prononcent asata. Voy. Asatakon. 

OsEHTON, pou de bois. 

OsENAKAHA, craui[i(.' ; nerf. 

OsENNA, nom; signaUire; l'é- 
pulatiou. /(/. ac kasenna. 

OsENONNA, mollet, gras de la 
jambe. 

Osera, hiver, et^ par extension^ 
année, comme le mot ulyonquin: 
pipon. 

Osera signifie encore.^ lo. chaus- 
sée de castor, et c'est de là que 
dérive le nom géographique d'Ho- 
chelaga, corruption de oserake, à 
la chaussée de castor ; 2o. hache, 
cognée, mais seulement en cp. 

Oserenta, sommeil. 



Oserha, matière molle eummr 
pâte, levain; liquide épaissi. 

OsEROMNi, ensemble, conjoin- 
tement avec — . 

OsERONWATA, Inochc, bois 
pointu, poteau planté devant le 
feu pour faire cuire la viande. 

OsEROSA, peau crue, qui n'est 
point apprêtée. 

Oses, en cp. osesta, siro[), mê- 
lasse ; colle. 

Osera, bourgeon. />///'. de asen- 
iia, bourgeon d"liivei'. 

OsuENNA, portée, visée. 

OsiA, le dedans de la m liu- 

OsiE.MiONTA, lias-veutie, ;rl>do- 
men. 

OsiNA. jambe, patte. 

OsiNEKOTA, cheville du [»icd. 

OsiTA, r)ied. Alg. osit. Dans l'un 
et l'autre mot le radical est siT. 

Oskahe, lin, chanvre, éloujie, 

OsKENNONTON, clievrouil. 

OsKENUA, vieux mot (jui n'est 
plus guère usité qu'en ep. avec" 
le v. walvkehte, porter. Il (h'vait 
signifier la guerre ou plutôt qq. 
instrument de guiu-re. Roskeu- 
rakehte, au pi., rotiskenrakohte, 
homme de guerre., guerrier., mili- 
taire., homme portant les armes. 
Ci; mot a maintenant une signi- 
fication plus étendue, il équivaut 
au mas des Latins, au varon des 
Espagnols, à Vinini des Algon- 
quins. 

Oskenrha, rouille. 

OsKWEXTA, lèvre inférieure. 

OsNONSA, main, doigt ; bei 
gnet en forme de doigts. 

OsoHiTE, noisette, noisetipr. 



0th 



37 



Ots 



r OsoKWA, tenue générique pour 
[ designer les amandes, noix, noi- 
\ settes, avelines, glande, etc. 

OtoNKARA, lèvre supérieure. 

OsoNWA, fosse, trou, creux. 

OsTARA, goutte, en général re 
qui tombe en gouttes, ce qui 
pend en forme de gouttes, v. g. 
certains pendants d'oreilles. De 
nsTAiiA dérive le suiv. 

OsTAROKWA, grains du coHier, 
grains de cliapelet. 

OsTARONWA. moelle. 

OsTiEX, en cp. ostienta, os, 
ossemenl, arrête de poisson. 

OSTOSERA ou OSTOSERI, pluuie, 

duvet. 

OsTONHA, pou, un [leii. 

OswA, feu éteint, pas de feu, 
de chaleur, de lumière. 

OswENKARE, plauclio ; échi- 
quier, damier. 

Ota, lieiite, excrément, or- 
dure, crotte, fumier. 

Otasa, queue. 

(3ta\vek, puce. 

Otekap.a, cote. 

— Oten sert à exprimer l'état, 
la manière, l'espèce, la nature 
d'une chose. 

Utentara, assiette, vaisselle 
plate. 

Otesera, farine ; poudre à pou- 
drer, amidon pulvérisé et par- 
fumé. 

Othexon, quelque chose ; iah 
othenon, rien. 

Othonsera, lard, le gras du 
cochon, de l'ours. 

Othoreke, le nord, au nord. 



Otfak oxb OTiAKE, quclques- 
uns, quelques-unes. 

Otiarenta, fleur de citrouille. 

Otkenseri, pourriture ; bois 
de plomb. 

Otkox, génie, esprit, être mys- 
térieux et puissant. Ce?,t le Oki 
des Ilurons^ le Manito des Algon- 
quins. 

Otokexhon, comme il faut, à 
propos, pertinemment, d'une 
manière précise. 

Otokwa, botte de paille, de 
foin ; gerbe de blé. 

Otoxkwa, flamme ; ardeur de 
la fièvre, la fièvre elle-même. 

Otonwa, tas, monceau, meule, 
de foin ; cabane de castor, de 
rat-musqué. 

Otsata, brume, vapeur, nuage. 

Otsate, fiel. 

Otsewa, panse ; bas- ventre, 

OtsIA, id. aC ATSIENHA, fcU. 

Otsiahonskwa, murmure, 
chuchotement. 

Otsiana, poignée (osia). 

OxsmERA, ongle, griffe. De là 
peut-être le mot suiv. 

OxSmERON ou OTSmEROTA, 

écrevise. 

Otsu, inlerj. de crainte, de 
frayeur. 

Otsikehta, sucre ; miel. 

Otsikwa, rave, betterave, na- 
vet, carotte, grosse racine ; lou- 
pe de bois, maillet, mailloche ; 
nœud de bois ou de cordes; 
bouton d'habit; poing, main 
fermée ; et généralement., tout ce 
qui a une forme à peu près ronde 
et une certaine solidité. 



Ots 



38 



Owe 



Otsinahara, souche coupée ou 
renversée. 

Otsinakon, nid d'oiseau. 

Otsinakwa, poumon. 

Otsinarknta, sabot, corne du 
pied du cheval ; médaille des 
petits-chefs, ainsi nommée à cause 
de sa forme. 

Otsinekwar, jaune; bile ; jau 
nisse. 

Otsinenhiosa vel otsinoiosa, 
croupe, croupion. 

Otsinionkahon, taupe, mulot, 
surmulot. 

Otsinionkkiu, (onionsa^ keri} 
morve, roupie. 

Otsiokwa, morceau, quignon, 
pièce, fragment. Lat.^ frustum ; 
Esp., pedazo. 

Otsinon, en cp. otsinonta, pou. 

Otsinonhiaton, veine, artère ; 
nerf, muscle. 

Otsinonwa, insecte, ver, ver- 
mine, puceron. 

Otsinowen, souris ; otsino- 
WEN KOWA, rat. 

Otsire, feu ; conseil des chefs; 
bateau à vapeur. 

Otsiseua, vitre ; lune, clair 
de lune. 

Otsiskaionmtha, limaçon, co- 
limaçon. 

Otsistok, étoile ; astérisque ; 
point sur les /, point final ; notes 
de plain-chant, de musique. 

Otsita, seulement, en cp.^ être 
en pleurs. 

Otsitsia, fleur; vin, ainsi ap- 
pelé., parce quen moussant, il a 
semblé aux Sauva(jrs produire tirs 
lleurs = otsitsia. 



Otsiweionta, bec ; croc ; pic. 

Otskaka, liqueur forte, alcool, 
eau-de-vie. 

Otskeri, crachat, salive. 

Otskwarhe, grenouille. 

Otskenrha, hêtre. 

Otskwa, la partie du corps (jui 
porte sur le siège, séant, posture 
d'une personne assise. E.x. : kits- 
kwiio, être bien assis ; kitskwa- 
ksen, être mal assis, se tenir mal 
sur son siéçjc ; kitskôte, être assis 
droit ; tekitskwakenheions. se 
fatiguer d'être assis ; kitskwa- 
here, être assis ; kennitskwaher- 
ha, s'asseoir, mettre son otskwa 
sur un siège. 

Otsohkoton, snpin. 

Otsta, écaille de poisson ; 
ci'oûte qui se forme sur une plaie 
en voie de guérison. 

Otstenra, roc, roche, rocher ; 
mur, muraille. 

Otstiesera, foie ; rognon. 

Otstokwa, ballot de marchan- 
dise ; pièce entière de drap, d'in- 
dienne ; écheveau de fil ; me- 
sure ; las ; quantité. 

Otwensa, fressure. 

Owaronk, en cp. owara, chair, 
viande. 

Owatsira, famille, race, pa- 
renté. 

OwATsisTA, grosse écorce. Oa 
dit également : owatsiste. Cestde 
ce dernier que l'on se sert pour dé' 
signer la cannelle. 

OwATsTA, écume. 

OwEiA, bras; aile. 

OwEiENNA, maintien, posture, 
manière d'agir, façon de faire, 
conduite. 

Oweionkara, pouce. 



Raw 



39 



Ros 



OwEiONTA, id. ac otsiweioiita. 

OwENNA, mot, parole, voix, 
langage, ordre, commandement, 
discours, langue, idiome, pro- 
nonciation, ton de voix, articu- 
lation. 

OwEHA, air; vent; flatuosilé, 
vents dans le corps. 

OwiHA, enfant nouveau-né ; 
enfant à la mamelle ; enfant {de 
n'importe quel âgc)^ fils ou fille 
par relation au père et à la mère. 



.*?t' dit aussi des petits des ani- 
maux. * 

OwisE, verre à boire; glace, 
qlacics; grêle. 

OwiSHA, haleine, respiration ; 
forces du corps, vigueur ou fai- 
blesse. 

OwisTA, argent, (argcntum^ pc- 
cunia) piastre ; monnaie en ge- 
neral ; cloche ; métal. 

OwisTOSEUA, beurre, suif, crè- 
me. 



R 



R — signe de la 3f p. du masc. 

— Raken, blanc. Ex. : kanon- 
saraken, maison blanche; kih- 
naraken, avoir la peau blanche. 

Rakeni, -[- pater mi! C'est le 
voc. de RAKExmA. 

Raonha, lui ; RAONHAA, lui 
seul; RAOXHATsiwA, lui tout seul. 

Rarontaks, pi. ratirontaks, 
algonquin, lilt.., mange-bois, les 
mangeurs de bois, de ikeks et de 

KARONÏA. 

Rawennuo, [en Huron: Rawen- 
diio), le Seigneur, Dieu. Cest la 
3c p. de kewenniio, être maître. 
Rawenniio tsi tionhe, le maître 
de notre vie. 

Rawenn, corr. dufr.: l'avoine. 

Rawension vel rawensie, mon- 
sieur, un monsieur, un bour- 



geois. Mol tiré du français ; il se 
féminise: kawension, madame; 
konension, mesdames. 

Rone, son mari ; sa femme. PI. 
rotine, leurs époux ou épouses. 

RoNENsiON, messieurs, des 
bourgeois, des messieurs. Voy. 
Rawensiox. 

— RoNON. habitant de — . E.x. : 
Raronhiakeronon, un habitant 
du ciel., un ange ; oneshonronon, 
habitant de l'enfer, démon ; Sitae- 
ronon, liabitant de la Judée., Juif 
En cdg. inini, s'emploie dans le 
même sens et de la même manière : 
Jodawinini, .fuif; anamakami- 
kowiiiini, démon. 

RoNONHA, eux ; rononhaa, eux 
seuls; RONONHATsiWA, cux tout 
seuls. 

RosAHRHEKON, à Cliâteaugay. 



* OwiiîA sert encore ù exprimer le produit de l'argent placé à intérêt. Cet 
iiilérèl, disait M. Marcoux, est considéré comme Venfanl du capital. J'ajouterai 
qu'il en est de même en grec, nie souvenant du vers de Lancelot dans le jardin 
de ses Racines : ïokos, usure, enfantement. (Décade cxcii, 9*). 

f Voij. p. 141 des Elud. pliilulog. Montréal, Dawson Brothers, rue St, Jac- 
ques. 



40 



S — signe ordinaire de la 2e 
p.; S — ,.ow qqf. se — , marque de la 
rédiipl. dans les verbes, à la Ire 
p. du prés, de l'ind. ; S—, qqf. si— 
abrév. de tsi : v. g. sahrenheie, 
pour tsi wahrenheie, quand il 
mourut; si keksaa, quand fêtais 
petit. 

Saheto, quand même, nonobs- 
tant, quoique. 

Saontathaseron jooi/r tsi waon- 
lat..., quand on donne les cierges, 
c.-à-d. à la Chandeleur. Angl. 
candlemas ; Esp. candelaria ; Ital. 
il di délia candelaia. (Ohasera, 

KAWIS). 

Saiese, mûre, fruit du mû- 
rier, 

Sakat, la même chose, idem, 
se cp. et se conjugue : saoriwat, 
c'est la même affaire; sakanonsat, 
la même maison; saonkwariwat, 
nous avons la même affaire ; se- 
sewanonsat, vous avez la même 
maison; sahaiatat Niio n'ascn- 
nihati, les trois personnes sont le 
même Dieu. 

Sane, pourtant, cependant, 
néanmoins. 

Sarasara, martin-pêcheur. 
Par dérision., on appelle sarasara 
qquhm gui a la voix aigre. 

Sase et q g fois par abrév. sa, 
part, qui se rend de différentes 
manières suivant les circonstances. 
El. : sase rattokha, tout savant 
qu'il est ; sase wenniseriio, naho- 
ten aoriwa iahtasahtenti ? la 
journée est si belle., pourquoi ne 
partez-vous pas ? sase vel sa non- 
wa nanakere, il y en a tant à pré- 
sent. 



Sate — , égal, égalcmont; pa- 
reil, pareillement. 

Sate — iien, la moitié, le mi- 
lieu. Ex, : sateonwentsiien, au 
milieu de la terre ; satekanatiien, 
la moitié, le milieu du village. 

SaTHI ; </u<'/, TRIATHI ; pi. SEWX- 

THi, gare, prenez garde, faites 
place. 

Satkonwaskwenhawe, la fête 
de l'Assomption s'appelle ainsi., 
parce qu'en ce jour, on porte en 
procession la statue de la très-Ste. 
Vierge. Les Algonquins nom- 
ment aussi cette fête : Mani pi- 
MiwiNiNTc, quand on porte Marie. 

Sekeieren, ...renne, ...ren, 
s'assimiler à, se faire semblable 
à, ressembler à. 

Sekeieuha, sekeieren, ensekei- 
ere, [red. de kieikha faire).i refaire 
aux autres ce qu'ils nous ont 
fait, se venger, se revenger. 

Sekon, encore, déplus. Cet ad- 
verbe s'emploie pour saluer., on dit 
en se rencontrant : sekon, sous- 
entendant soinihe, comme qui 
dirait : bien, vous vivez encore. 

Senha, plus, davantage, mieux. 

Serenkhene, à peine. 

5e\vahiowane, pomme, fruit 
du pommier. Lilt.: le gros fruit, 
cpé. de kahik et de kowanen. Les 
Ottaicas et les Saut eux emploient 
le mot micimin qui a la même 
signification. 

SEWAmowANE, est aussi un 
nom d'homme. 

Sewakaterati, tsisat. . .shot, . , 
tsiiot..., etc., être lunatique. 



Ska 



41 



Ska 



Sevvakathonwisen, tsisath..., 
tsiolh..., etc.. être du sexe fémi- 
nin, fille, femme. Angl. female. 

Sewatateboxkwenni, la con- 
fession ; le sacrement de Péni- 
tence. 

Sevvatieren précédé de la part. 
ok, signifie : sans but, sans cause, 
sans dessein, par hasard, pour 
rien. Il rend les mots algonquins 
ceckwat et anica. 

Sewatierens vel sewatfere- 
kes, quelquefois, parfois. 

SiRON, nom de baptême. S'ima- 
ginerait-on que c'est Jérôme ? 

SiRON, shelling, monnaie d'An- 
gleterre qui vaut 24 sous de Fran- 
ce. Enskat siron, tekeni siron, 
1 shelling., 2 shellings. Avant la 
conquête et encore pendant long- 
temps depuis cette époque, on 
disait : tekeni wentkatso^ asen 
loentkatso., deux 24 sous, trois 24 
sous. 

Skahnetati, (ohnela, pin., ska- 
ti, de l'autre côté.,) Albany, (Etat 
de New- York). Litt. : de l'autre 
côté des pins. 

Skaktons, sewakakton, ens- 
kakète, retourner, revenir sur 
ses pas, rebrousser chemin. 

Skanawetsi ikahnawa), au ra- 
pide de Ste. Anne. 

Skanekwentaranent, fram- 
boise, (onekwentara). Alg. misk- 
wimin (miskwi). 

Skanionsa, élan, orignal ; na- 
sutum animal, (enskat, onionsa). 

Skanoron, parum abest, pa- 
rum abfuit, parum aberat, se- 
lon le temps du v. qui suit : ska- 



noron ahrenheie, peu s'en faut 
qu'il ne meure., il est tout près de 
mourir. 

Skaras, la lune se renouvelle. 
Iskare, elle est renouvelée^ c'est le 
\er du mois ; sakarane, elle vient 
de se renouveler, nous voilà 
arrivés au premier du mois; 
eniorhene enskarane, demain 
elle se renouvellera, le mois com- 
mencera. Bien que les lunes ne 
coïncident que rarement avec le 
mois, néanmoins c'est toujours 
le même verbe qui est employé, 
et cela, à cause de l'ancien usage 
de diviser l'année en mois lu- 
naires. Le comput a été ch?ngé, 
la langue est restée la même- 

Skatewatha, sewakatewaton, 
enskatewate, frapper à faux, 
manquer son coup. 

Skati, d'un côté. Alg. napan, 
Ex. : skiatakarati, tsiatakarati, 
shaiat..., etc., d'un côté de mon, 
ton, son corps, etc. Skati signifie 
aussi de l'autre côté. Ex. : ska- 
niatarati, de l'autre côté du fleuve; 
skanatati de l'autre côté du villa- 
ge. Les Hurons employaient ce 
mot dans le même sens, et si Sa- 
gard* traduit par skati la phrase 
tourne de l'autre côté, c'est 
uniquement par ellipse, comme 
font les Algonquins avec leur 
mot kwek, en sous-entendant 
le verbe. 

Skatons, red. de katons, gué- 
rir, revenir à la santé, se réta- 
blir, /t^/.; redevenir, se refaire. 
Voy. Katons. 

Skawirowane, coq d'inde, 
dindon, (owira, kowanen). Alg. 
misise, le grand oiseau. 



• Dictionnaire de la langue huronne par Fr. Gabriel Sa jard, récollet. 
1632. 



Paris, 



Tak 



42 



Taw 



Skekwanenhronon, Nipissin- 
gue. Alg. otickwagami, 

Skenekwati, sesenek..., sha- 
nek..., etc., être gaucher. Skane- 
KWATi, nom de femme, elle est 
gauchère, la gauchère. Shanek- 
WATi, nom cVhommc, le gaucher ; 
il est gaucher. Ex. : Rawensie 
Tier Shanekwati, M. Pierre Gau- 
cher. 

SkENNEN Vel SKENNON, hieu, 

tranquillement, eu paix, à l'a- 
miable. Dim. skennenha, douce- 
ment, 

Skentstenni, carpe, lat. cypri- 
nus carpio ; ital. carpione. 

— Son, — soNHA, 1o pour ex- 
primer la diversité daîis la plu- 
ralité. Ex. : othenon sonha, dif- 
férentes choses ; rotiianertson, 
les différents chefs., les officiers de 
divers grades ; akoiatatokentison, 
les Saints à divers degrés de gloire. 

2o Séparément, seorsum. Ex. : 
akaonhaasou, chacun en son par- 
ticulier, tsieiatatson, enskatson, 
un-à-un., chacun un., tckenison, 
bini et bini, deux à deux ; chacun 
deux : kaierison, quatre à quatre 



vel chacun quatre; skanonsat- 
son, par maisons, par chaque 
maison. 

3o Ça et là, par-ci j)ar-l à. Ex. : 
kanatakonson, ça et là dans la 
ville ; karhakonson, par-ci par-là 
dans la forêt; karonhiakeson, 
dans les espaces de l'air ; kania- 
tn-akeson, sur les pots de l'océan. 

ooxKiERAT, sesaierat, sahoie- 
rat, sauierat, etc., être ainsi fait, 
être tel de naissance, avoir tel 
naturel. Ex. : saonkwaierat n'ia- 
kionkwe onwe, nous soniînes 
bâtis comme cela, nous autres 
sauvages. 

SoNK\VAWENNno,Dominus nos- 
ter. (R. Kewenniio). 

SoRAK, canard. Alg. cicib. 

SoTAR, corruption du mot sol- 
dat. Ex. : sotar okonha, les sol- 
dats ; kanenrakonson sodar, à 
travers les rangs des soldats. Les 
Algonquins usent du mot cima- 
GANic dont le primitif est cima- 
GAN, lance, pique. 

SoTsi, (contraction de eso tsi), 
trop. 



T — , signe de la dualité^ et de 
la localité en deçà. Ex. : tekiaks, 
couper en deux, (ikiaks, couper), 
tekhas, apporter, porter ici,(ïKHAS, 
porter.) 

Tahonenne, d'avance, avant 
l'événement. On dit aussi : taho- 
nenna, mais dans un sens dimi- 
nutif. 

Takos, chat, matou, 

Takwahasont, araignée; chan- 
cre, cancer. 



Takwanikatonton, lézard. 

Taontahneken, lièvre, lapin, 
ainsi nommés parce qu'ils ont les 
oreilles jointes. Voy. ohonta et 
tekaterahnekens. 

Taraktarak, (onom.), grillon, 
cricri, criquet, courtillière.. 

Tarakwi, vinaigrier, rhus co- 
riaria, sumac des corroyeurs. 

Ta WINE, loutre ; en Huron, Isa- 
houinecq. * 



• J'écris c« mot d'après Sagard dont l'orthographe est loin d'être parfaite. 



Tei 



43 



Tek 



Tawistawis, (onom.), allouette. 
Alg. adjidjickiwens. 

— Te, fréq.^ — tenions, tr., — ta- 
TiES, qq. ch. être, exister; y avoir 
qq. cil. Ex. : ionwentsiate, ion- 
wentsiatenions, ionwentsiata- 
ties, il y a une terrc^ des terres, la 
même terre qui continue ; wenni- 
serate, ...tenions, ...taties, un 
jour, des jours, le même jour vel 
une suite de jours semblables. 

Teiaonharha, teiaonhâre, ten- 
iaonhârëre, retentir, faire du 
bruit, V. g. le tonnerre, le canon. 

Teiohiotsis, sel ; salé, sur, ai- 
gre, aigrelet. Il se cp. : teioh- 
nekahiotsis, eau salée, saumure ; 
teiohontahiotsis, herbe sure, c.-à- 
d., oseille. 

Teioienrens, ...renhon, ...renne, 
la terre fumer, la fnmée s'exha- 
ler de la terre, 

Teiokaranis, alun. 

Teiokenwaton, semblable, pa- 
reil. Ex. : teionatakenwaton, 
deux villages pareils ; teiononsa- 
kenwaton, deux maisons sembla- 
bles. Voy. Tekeriwakenwatha. 

Teionihes, large. Ex. : tsina 
TEiONmEs, large de — , de la lar- 
geur de — ; ken ok naTEioNiHES, 
pas plus large que cela (en mon 
trant) ; kennaxEiONiHEsha, peu 
large, étroit. 

Teionistikat, chatouillant, ti" 
ti liant. 

Teionnhonskwaron, boeuf, va 
che, veau, génisse. De là le nom 
de nie Perrot : Teionnhonskwa- 
ronte. 

Teiononhianit, terrible ; hor- 
rible. On dit dans le même sens : 
teiotenonhianiton. 



Teiontiakon, canal. Cest l'an- 
cien mim de Montréal. Par abré- 
viation on dit maintenant: Tio- 
TIAKE. Voy. Tekontiaks. 

Teiostarathe, ...thekvve, ...the- 
ke, être luisant, brillant. (Se 
dit d'un objet bien nettoyé, bien 
frotté). 

Teioswathe, ...thekwe, ...theke, 
faire jour, faire clair, le jour 
luire, briller. 

Teiotientaron, étLirgeon mail- 
lé. Sorte d'esturgeon des grandes 
rivières du Canada. 

Teiotokenton, vis-à-vis, en 
face de — . Voy. Tektokentha. 

Teiotoren, parf. de tewato- 
rens, s'emploie substantivement 
pour fente, crevasse, fissure. 

Teiotsakton, croche, tors, 
courbé et tordu. 

Teiotsion, sale, malpropre, 
dégoûtant. 

Teiotwawenhe, recoin, angle, 
endroit resserré. Voy. Tekwa- 

WENHEKS. 

Teiowenras, ...ronhon, ...ron, 
n'y avoir plus de place, toutes 
les places étant prises. 

Tekahnanet vel teiohnanet, 
double, doublé. 

Tekahris, teiohrihon, tenka- 
hrine, mn., se briser, se broyer, 
se casser. Voy. Tekritha. 

Tekaiasere, doublé, posé l'un 
sur l'autre, croisé, participe de 

TEKIASERHA. 

Tekaiasonte, croix, il y a une 
croix; tekaiasonton, des croix, il 
y a des croix ; tekiasontha, faire 
une croix, faire le signe de la croix. 



Tek 



44 



Tek 



Tekaieston, mêlé avec — ; mé- 
lange. Voy. Tekiestha. 

Tek AK HEN, joint, join lure. 7)(/f/, 
tenikhen, jumeaux^ tekcnikhen, 
jumelles. 

Tekakwatases, tewakakwa- 
tase, tenkakwatase, faire le tour, 
tourner autour de — . 

Tekanatoken, (tioken, espace 
entre deux^ kanala, village^) es- 
pace entre deux villages, c.-à-d. 
entre deux rangs de maisons; 
rue, carrefour. Cest aussi le nom 
d'un chef de la tribu de VOurs. 

Tekanowakwa, bécassine; bé- 
casse ponctuée. 

Tekaon, butor, espèce de Hé- 
ron, {Ardca Canadensis.) 

Tekaratats, tevvakaratâton, 
tenkaralàte, courir, s'élancer. 

Tekarentoken, plante médici- 
nale, ainsi nommée à cause de la 
forme de sa racine composée de 
deux branches pivotantes, simu- 
lant (irossierement les deux cuisses 
iTun /(o/?!7?3e,(tioken, orenta). Cest 
le ginseng du Canada, en tout 
semblable à celui de la Chine, sauf 
en réputation. 

Tekarontaton, cache, endroit 
dans la forêt où l'Indien cache ses 
j)rovisions, son canot, ses instru- 
ments de pêche et de chasse, etc. 

Tekaronwe, qq. ch. mis de 
travers. D'oil tekiataronwe, se 
mettre en travers, être en oppo- 
sition. Au lieu de tehatiiataron- 
we, les opposants, ceux du parti 
opposé, on dit qqf. par dérision : 
tehatiokwaronwe, ceux qui ont 
la croupe de travers. * 

* Okokwa, croupe, et par abrev. okwa qui se retrouve dans le v. kesokwâ- 
wesons, fouetter, fesser. 



Tekasenthos, ...ton, ...tho, 
pleurer. 

Tekatenthos, ...tson, ...tsa, 
gagner, mériter, tirer du profit. 

Tekateras, ...raon, ...rane, se 
rencontrer. Ex. : isi iateionkia- 
teraon, 7ious nous sommes rencon- 
trés là tous deux ; isi ialentsilsia- 
terane, rows vous rencontrerez là 
de nouveau tous les deux; aia- 
wens tewakvvekon taetsitewate- 
rane karonhiake, puissions-nous, 
tous ensemble, nous rencontrer 
dans le ciel! Ce v., comuK; on le 
voit assez par sa signification, 
ne s'emploie qu'au duel et au 
pluriel. 

Tekaterats, ...laton, ...rate, 
répéter une action, réitérer, re 
faire ce que l'on a déjà fait ; re- 
venir à la charge. Ex. : teiote- 
raton, lalle, lige qui repousse au 
blé, à Cavoine; tontasatêrat, pre- 
nez-en encore, (dira-t-on à qlq. qui 
a déjà pris qq. ch.) 

Tekatkarias, ...rien, ...i-i, man- 
quer, avoir besoin, être privé ; 
pâtir, être indigent, misérable. 
H se cp. avec onnha : tekatonn- 
hakarias, avoir une vie misé- 
rable en ce monde ou en l'autre ; 
avec orienta : tekatericntaka- 
rias, être tourmenté intérieure- 
ment par l'attente de qq. ch. que 
l'on désire ; avec oriwa : tekate- 
riwakarias, ne pouvoir alléguer de 
bonnes raisons ; avec owista, 

OWARONK, KANATAR0K, etC, teka- 

twistakarias, tekatewarakarias, 
tekatenatarakarias, manquer 
d'argent, de viande, de pain. 

Tekatkennies, ...nion, ...ni, 
faire à qui mieux mieux, lutter, 



Tek 



45 



Tek 



se mesurer avec qlq., prétendre 
l'emporter sur un autre. Ex. : 
iah taonton taiontkenni ne Niio, 
on ne peut pas se mesurer avec 
Dieu. 

Tekatokwatha, ...ton, ...te, 
fouiller. 

Tekatontariktha, rire aux 
éclats, à gorge déployée, en latin, 
cachinnor ; en grec, kagkhadzô, 
en esp. reir à carcajadas. 

Tekatonts, ...tonton, ...tonte, 
agir de concert, se mettre deux 
ou plusieurs pour faire une cho- 
se ; manger ensemble. 

Tekatskahons, ...hon, ...hon, 
manger; mâcher; prendre son 
repas. 

Tekatskanenontha, ...uônte, 
...nônten, blêmir, pâlir. 

Tekatotserontha, ...route, ... 
rônten, lancer avec la fronde. 

Tekatstekafas, ...feu, ...fa, 
voyager, être voyageur, parcou- 
rir le pays, courir le monde, 
Ult. : faire aller ses jambes, de 
même que tekatskahons : faire 
aller ses mâchoires. 

TEKATTmEN, tosatt,.., tehatt..., 
etc., passé, tekattihenne ; fut. ten- 
kattiha, être différent. Ce v. ne 
s^emploie qu'au D. et au pi. ex. : 
Tehiattihen nakwa, ils sont bien 
différents l'un de l'autre ; eso 
tsi tehonttihanions, ils diffèrent 
très-fort les uns des autres ; tets- 
iateriwatihen, vous différez l'un 
de l'autre dans votre discours 
(oriwa) ; tosa tetsiateriwatiha, 
ne différez pas l'un de l'autre, dites 
tous deux la même chose. 

Tekattokwatha, ...ton, ...te, 
déranger, mettre qq. ch. hors de 
sa place. 



Tekawehestha, ...ton, ,..te, per- 
cer ; piquer. 

Tekawenries, ...riehon, ...rie, 
brasser, remuer un liquide, le 
troubler en le remuant ; tourner, 
changer, bouleverser. 

Tekawenrons, ...ron, ...ron, al- 
terner- Ex. : tekerennawenrons, 
chanter alternativement ; tekeri- 
vvawenrons, réciter tour-à-tour. 

Tekawisas, ...sen, ...sa, cogner, 
faire que deux choses se heur- 
tent, se joignent. 

Tekawiskwatha, efQeurer, 
frôler, toucher légèrement. 

Tekekhas, tewakeken, tenke- 
kha, joindre ensemble deux ou 
plus. ch. pour n'en faire qu'une 
Son contraire: tekekasions, ... 
sion, ...si, séparer ce qui est joint, 
diviser ce qui ne faisait qu'un. 

Tekekonhens, ...hen, ...hen, 
adopter un prisonnier à la place 
d'un parent tué à la guerre. 

Tekekwa, tewakekwen, ten- 
këkwe, prendre qq. ch., lever de 
terre, enlever, ravir, s'emparer, 
etc. 

Tekenaks, ...nakon, ...nake, 
bercer, râteler ; égratigner. 

Tekeneraks, ...ren, ...ràke, 
prendre une ch. pour une autre, 
se méprendre, confondre, faire 
un quiproquo. 

Tekeni, deux ; tekeni iawenre, 
12, litt. : 2 par dessus, 2 de plus. 

Tekennharatha, ...ton, ...te, 
envoyer qq. ch. qui passe au tra- 
vers, lancer au travers, trans- 
percer. 

Tekennistons, tewakenniston, 
tenkennisëte, faire un voyage 
d'un jour, et par extension, d'une 



Tek 



46 



Tek 



saison de chasse ; s'absenter 
pour tout le tem^js de la mission, 
de la visite du prêtre, de l'évê- 
que, etc. De là le nom rf'Awenni- 
sete donné à plusieurs mission- 
naires. 

Tekennitonniatha, ...ton, ...te, 
brouiller, embrouiller, au pr. el 
au fig. Pour former le et. de ce v. 
il n'y a qu'à changer les désinen- 
ces — tha, — ton, — te, en leurs cor- 
respondantes, — sions, — sion, — 
si. 

Tekeranekarons, ...ron, ...re, 
crever, percer, ouvrir qq. ch. de 
gonflé, de creux. Ex. : wathara- 
nekàre tsi wakenonwaktani, // a 
percé là où je suis malade (le chi- 
rurgien a crevé mon abcès). D'un 
navire qui fait explosion, d'nn 
fusil qui éclate, d'un furoncle 
qui aboutit, d'un transport de 
joie, de douleur ou de colère, 
longtemps comprimée, on peut 
dire également : watewaterane- 
kare, c'est crevé. 

Tekerensarons, ...ron, ...ron, 
louer, vanter, faire l'éloge. 

Tekeriks, ...rikon, ...rike, 
joindre, faire touclier deu.^ cho- 
ses ; et. tekerisions, les séparer. 

Teketsas, ...tson, ...tsa, ga- 
gner, {jeu, pari, procès). 

Tekhratats, ...tatou, ...tate, 
marcher légèrement et avec pré- 
caution sur la neige (ou autre 
chose), pour ne pas aller au 
fond. 

Tekhrenhos, ...bon, ...ho, 
mettre qq. ch. en travers ; cacher 
qlq. ou qq. ch. par un objet mis 
devant, en travers. Ainsi la ba- 
lustrade d'un sanctuaire se nom- 
me : tekahrenhon ; un devant 
d'autel: teiehrenhostha. 



Tekwannhaks, ...hen, ...hàke, 
ceindre, entourer, bander, envi- 
ronner. 

Tekwatases, ...tase, ...tase, 
tordre; faire le tour de — , v. g. 
un village : tekenatases. 

Tekwawenheks, ...wenhe, ... 
wenheke, envelopper. Une en- 
veloppe de lettre se noynme : teie- 
wawenhektha. 

Tekiase, tekiasehne, tenkia- 
sehake, n'ùlre pas seul, être avec 
un ou plusieurs autres. Ce v. ne 
s'emploie qu'au duel et au pi. 

Tekiaserha, tewakiasëre, ten- 
kiasëren, doubler, mettre une 
ch. sur une aulre, croiser deux 
ch. 

Tek IAT0NTAR IKON, Québcc, 
lilt. : deux montagnes qui se joi- 
gnent. (On ta, contraction de 
ononta, montagne, et tekiateri- 
kon, elles sont jointes). 

Tekiatoretha, ...rêton, ...rete, 
considérer, examiner, réfléchir, 
juger, délibérer. 

Tekienakhon, tracer le chemin 
dans le bois. 

Tekiestha, tewakiêslon, ten- 
kicste, mêler, mélanger deux 
choses ensemble. Voy. Kiestha. 

Tekiohktons, tewakiohkton, 
teukiohKton, émousser un ins- 
trument tranchant. Rrfl.. teka- 
tiohktons, s'émousser (un cou- 
teau, une hache). 

TEKrrAKSENS, tewakitaksen- 
hon, tenkitaksenne, se brouiller 
avec qlq. Voy. — aksen. 

Tekkaneras, ...râon, ...rane, 
voir en rêve ; regarder une ch. 
avec désir de la posséder, jeter 
des yeux de concupiscence sur 
qq. objet qui plait. 



Tek 



47 



Tek 



Tekkanere, telvkanëràkwe, 
tenkkanëràke, voir, regarder, 
envisager ; avoir pour règle, 
pour modèle ; être témoin ocu- 
laire. 

Tek — KARAWAS, ...wen, ...we, 
ouvrir, tenir ouvert, béant, ou- 
vrir d'une manière désagréable, 
ouvrir ce qu'il serait mieux de 
tenir fermé. Ex. : tekenonska- 
rawas, ouvrir sa maison à tout le 
monde; tekatskarawas, ouvrir la 
bouche ; teiotskarawen, une plaie 
béante ; teiotskarawanion, des 
plaies béantes. 

Tekkarenrons, ...ron, ...ron, 
balancer de côté et d'autre, re- 
muer, branler, pencher qq. ch. 
à droite et à gauche, bercer, 
ébranler en remuant. 

Tek KENNIES, tewakkennion, 
tenkkenni, vieux verbe remplacé 
par son réfléchi tekatkennies, 
prévaloir, l'emporter sur qlq. 

Tekkenserons, ...ron, ...ron, 
racler, gratter, amincir en ra- 
clant, ratisser. 

Tekkentoks, heurter, fj-apper 
à une porte fermée. 

Tekkwathons, ...tonhon, ...ton, 
plier et replier, crochir en tous 
sens. 

Tek — oientha, ...ton, ...te, 
frapper sur. Sur une maison., un 
mur, un poêle ; tekenonsoientha, 
tekitstenroientha, tekaristoicn- 
tha. 

Tekohtarhos, ...rhon, ...rho, 
ôter, reculer, écarter qq. ch. qui 
embarrasse. 

Tekonkos, ...kou, ...ko, tou- 
cher, atteindre qlq. ou qq. ch. 
avec un objet que l'on a lancé. 



Tekorens, ...ren, ...ren, fendre ; 
fêler ; scier en long. 

TEKowmAS, ...hen, ...ha, scier. 

'J'EKRrPHA, ...ton, ...te, casser, 
briser, broyer, mettre en pièces. 

Teksiharatha, ...ton, ...te, ser- 
rer, presser, fouler, pousser pour 
faire entrer à serre, étreindre. 

Tekskennies, ...nion, ...ni, 
prévenir, anticiper sur qlq. 

Teksnie, tewaksniehon, ten- 
ksniëke, soigner, cultiver, pra- 
tiquer, entretenir avec soin. 

Tektas, tewaktaon, tenktane, 
se lever de son siège, se mettre 
debout d'assis qu'on était ; s'ar- 
rêter en marchant ; se présenter 
devant qlq. ; se cabrer [en par- 
lant d'un cheval). 

Tektenies, ...nion, ...ni, chan- 
ger qq. ch. 

Tektens, tewakten, tenkten, 
s'envoler, prendre son vol, (se 
dit des oiseaux, des insectes ailés 
et de la poussière). 

Tektokentha, ...ton, ...te, aller 
droit, via recta., à l'opposite de — . 

Tektoraraks, ...rakon, ...rake, 
[onom.) presser fort, serrer, écra- 
ser. 

Tektsiahons, ...hon, ...hon, 
chuchoter, parler tout bas, par- 
ler à l'oreille. Voij. Otsiahons- 

KWA. 

Tektsirere, oiseau dont le 
gazouillement est un babil con- 
tinuel, et qui est, je crois, le 
jascur d'Europe., le Dombycilla 
garulla. Les Iroquois donnent le 
nom ironique de tektsirere aux 
faiseurs et faiseuses de cancans, 
aux conteurs et conteuses de 
nouvelles. 



Tew 



48 



Tiï 



Tekwenonnis, ...ni, ...ni, ar- 
rondir, mettre en rond, en cercle. 

Tennon vel TANON, et aussi ; 
mais. 

Tetenre, hier. Oia si tetenre, 
l'autre hier, avant-hier. Oia si 
tetenre sonha, ces jours derniers, 
lilt.: les autres hier. 

Tetsiaron, tous deux, toutes 
deux, ambo^ ambœ, ambo., u ter- 
que, u traque, utrumque. 

Tewahontes, (ohonta,' oreille^ 
es, long)^ âne, ânesse, ânou. 

Tewakatonharenrons, s'ef- 
frayer, être effrayé, craindre qq. 
malheur, se trouver dans un 
danger, être en perplexité. 

TEWAKEKA,'''ârtewakekatonne, 
lenwakekaton, être agile à la 
course, être bon coureur. (Se 
dit des hommes et des animaux). 

Tewakennitonni, tesen..., te- 
ho...,etc., être ébouriffé, brouillé, 
mêlé, embrouillé, [au propre et 
au fig.) 

Tevvakenonhiamks vel ...ni- 
HEKs, ...nihekon, nike vel niheke, 
ne pas oser, être gêné, craindre 
de, hésiter à, faire difficulté 
de — ; être parcimonieux, avare, 
n'aimer pas à donner. 

Tewakenre, ...ron, ...re, omet- 
tre, laisser de côté ; manquer 
en qq. ch. 

Tewakhenretha, ...ton, ...te, 
crier fort, faire un cri, crier à 
l'encan, faire la criée. 

Tewakitsionkha, ...kon, ...ke, 
[onom.) éternuer. 

Tewakotsiskwas, ...kwen, ...ko, 
glisser par surprise, par ac- 
cident. 



Tewaksterihens, ...henhon, 
...hen, se presser, se hâter, être 
empressé. Ex. : tesasterihen ni- 
ha, dépêchez-vous donc. 

TEWAsmARE, p/. tewasiharon- 
nion, pressé, serré, plein, qui ne 
laisse pas de vide. 

Tewatakaronte, large. Ex. : 
tsina tewatakaronte, large de — , 
de la largeur de — ; kennatewa- 
takaronha, peu large., pas large., 
étroit ; tekanonsakaronte, mai- 
son large; tekiatakaront, avoir 
le corps large, être large d^ épaules. 

Tewatakwenton, plat, aplati. 

Tewatkenserons, ...ron, ...ron, 
la peau se lever, se déchirer sur 
le corps. 

Tho, abrev. de etho. Ex. : sah- 
tentionhe — ken ? êtes-vous sur 
votre départi allez-vous partir? 
partez-vous? — tho, oui. 

Thonte équivaut à tok des Al- 
gonquins dans les ex. suiv.: ka 
thonte=anditok= où ? (ignora- 
tur) ; onka thonte =awenenitok 
=qui ? [ignoratur). 

Tiaweronko, anguille ; Dan. 
aal ; Angl. eel ; Alg. pimisi. 

TiioNWAKWATHA, au portagc, 
là où l'on porte le canot, cp. de 
teiekwa et de kahonweia avec la 
note du translocatif et le signe du 
caus. La paroisse du Coteau 
du Lac se nomme en Iroquois : 
Tiionwakwatha., et le grand por- 
tage, au Lac Supérieur, s'appe- 
lait avant la découverte du Ca- 
nada, et continue à s'appeler : 
TiioNWAKWATHA KOWA, ttu grand 
portage. Les Algonquins et tous 
les Indiens de langue algique 
désignent cet endroit célèbre par 
un nom de même signification : 
Kitci onïkaming. 



Tio 



49 



Tit 



TiKEHTA, liwakehtoii, tenkeh- 
te, faire exprès, à dessein ; lais- 
ser faire qq. ch. exprès, 

TiKENHA, moins. Cet adv. se 
verbijie. Ex. : tikenha Isini sata- 
teronhiakentha, vous vous tour- 
mentez moins; tikennena tsini 
satateronliiakentakvve, vous vous 
tourmentiez moins ; takenliaklia 
tsin'asatateronhiakente, tour- 
mentez-vous 7>ioi/?s, ne vous tour- 
mentez pas tant. * 

TiKTE, liste, tihfile, tikate, tii- 
ète, etc., être autre, être à part, 
n'en être pas. {Cp. avec oiata, il a 
le même sens: tikiatilte, tisiatâte, 
tiliaiatâte, likaialale, tiieiatate, 
etc.) La pers. fem. tikâte s'emploie 
adverbialement : à part ceci, à 
part cela, outre ceLa, à moins que, 
c'est autre chose. 

TiOHTON, neuf; tiolitouserato- 
kenti, neuvaine. 

TiOKARAS, tiokârfion, entioka- 
làwe, faire noir, pas jour, soir. 
Ex. : sitiokaras, hier soir ; oia 
sitiokaras, avant-hier soir ; enio- 
karawe, ce soir; entiokarawe, 
quand Usera nuit ; okti tiokaras, 
// ne fait pas bien clair, il fait som- 
bre., obscur ; tiokaras tsi sennon- 
tonnion, // fait noir dans votre 
esprit., vous êtes ignorant. 

TiOKEN, espace entre deux 
choses. Ex. : tekanonsoken, espa- 
ce entre deux maisons ; leiohion- 
hoken, espace entre deux rivières; 

* La traduction littérale serait : " C'est moins comme vous vous tourmentez ; 
c'était moins comme vous vous tourmentiez ; que ce soit moins com'ne vous 
vous tourmenterez, (que vous vous tourmenliezi." 

-f- Tionontoken était le nom du principal village des Iroquois du canton 
d'Agnier, appelés Mohawks par les Anglais. Les missionnaires Jésuites ayant 
pu enfin s'établir dans cette bourgade payenne, lui donnèrent le nom de village 
Sainte-Marie. Voy. l'intéressant ouvrage intitulé : Le R. P, Isaac Jogues, pre- 
mier apôtre des Iroquois. (Paris, 1876.) 



tionontoken, f espace entre deux 
montagnes. 

TioRHENSA, anglais. Tiorhen- 
saka, un anglais, une anglaise. 

TioTiEHENTON, d'abord, premiè- 
rement, précédemment, au com- 
mencement ; premier, première. 
Ex. : tiotierenton n'onkvve, le 
premier homme; tonatierenton 
n'onkvve, les premiers humains 
(Adam et Eve) ; ne entewatie- 
rente, on commencera par là ; ne 
aontaiotierenton, il aurait fallu 
commencer par là. Voy. Tkatie- 

RENTHA. 

TioTKON, toujours. Tiotkon ki, 
surtout, mais surtout. Ex.: tiot- 
kon ki sasehiarann, mais surtout 
souvenez-vous. 

TioTTE, tiottekwe, entiotteke, 
haut, élevé. Toni tiotte ? de 
quelle hauteur? Elhoni tiotte, rfe 
cette hauteur-là; kenni tiotte, 
de cette hauteur-ci ; kaieri niosi- 
take tsini tiotte, 4 pieds de hau- 
teur ; kennitiotteha, pas élevé., 
bas; aontaiotteke ostonha, il 
faudrait que ce fût un peu plus 
haut. 

TiTKAHERE, titkaràkwe, tent- 
karake, c'est plein, c'est rempli. 
Ex.: titkahere n'aketse, ma bou- 
teille est pleine ; titkanonsahëre, 
titkahonwahëre, titkanakwahe- 
re, la maison., le canot., le baril 
est plein., (kanonsa, kalionweia, 
kanakon). 



Tko 



50 



Tsi 



Tkabatats, ...latoii, ...tate, 
courir, aller vite. 

lewakatasàwe, 
commencer uu 



Tkatasafa, 
eiitkalasâwen, 
travail. 



Tkatenros, ...roll on, ...rowe, 
se raeltre avec qlq. en opposition 
à d'autres, se liguer, s'associer 
pour agir ensemble contre qlq. 

Tkatiehentha, ...ton, ...te, 
prendre l'initiative, être l'agres- 
seur, être le premier à faire qq. 
eh. Voy. Tiotierenton. 

Tkennhes, ...he, ...lie, excu- 
ser qlq., prendie sa défense, 
parler à son avantage. 

To part, intenofjalive pour sa- 
voir la quanlilé, ta qualité, le 
nombre., etc., et toujours suivie soit 
médiatement soit immédialcment 
de ni, n', ou na. E.\. : loni iowis- 
tahe? quota hoi-a est ? lo nonwa 
ni iowistalie ? quota nunc horn 
csli tona tehoseriakon ? quel âge 
a-t-il ? lo onte natehoseriakon ? 
quel dqe peut-il avoir? ton'enka- 
rihoteuliake? quelle ufjaire sera- 
ce y lo kati n'enkariliotenliake ? 
que sera-ce donc ? Voy. — name et 

— NENWE. 

ToHA OU THOHA, bieiUôt, pres- 
que, sur le point de. 

ToHKA, plusieurs; plusieurs 
fois. 

ToHKARA, quelques fois seule- 
ment, quelques-uns seulement, 
peu, un petit nombre de — . 

ToKA, autrefois tokat, peut- 
être ; ou, ou bien ; si ; je ne sais. 



ToKENHA, chêne blanc, quer- 
cus alba, white oak. 

ToKENSKE, c'est Certain, c'est 
vrai, réellement, assurément, en 
vérité. 

ToKWARE vel AïoK, aloca, can- 
neberge, airelle coussinette. Arig. 
cranbeny ; Alg. mackigimin. Le 
nom scientifique est : oxycoccus. * 

Tonton, cerfeuil ; persil. 

Toronto, capitale de la prov. 
d'Ontario, (Canada) ; litt. : un 
arbre dans l'eau. Voy. Karonta 
et —0. 

TosA, part, prohibitive gou- 
verne le subjonctif ou l'impé- 
ratif. Kx.: tosa sahtenti vcl 
asahtenti, ne partez pas. Tosa, 
précédé de ne, se rend par de 
peur que. Ex. : ne tosa arenheie, 
ne moriatur., de peur qu'il ne 
meure. En réponse à une in- 
vitation., à un commandement, il 
équivaut à non; je ne le puis ; 
je n'en ferai rien. 

TOTSTOTSTSERINEKEN (onom.) 

rossignol. Voy. Tsistotserineken. 

— TsERA, allongement parago- 
gique de certains mots., v. g. : on- 
we, — ase, — ronon. Ex.: oiikwe 
onwetserakwekon, tout ce qu'il 
y a de vrais hommes, toute la 
race indienne ; kaiatasetserato- 
kenti, une sainte jeune fille ; Kah- 
nawakeronontseroskon, rien que 
des gens de Caughnawaga. Voy. 

— KWA. 

Tsi, que, de ce que. Cette conj. 
s'unit très-souvent à d'autres mots. 

Voy. TSINI, TSINAHE, TSINENWE. 



* Le savant Suédois Kalni donne à ce sous-arbrisseau le nom de vaccinium 
hispidulum dans son Voyage en Amérique, ouvrage l'orl curieux traduit en i)lu- 
sieurs langues et dont un abrégé en français a paru tout récemment dans lus 
Mémoires de la Société Historique de Montréal, 7ème et 8cme liv., 1880. 



Tsi 



51 



Tsi 



\ 



— Tsi, qqf. — Tsi— , augmente 
la signification du mot auquel il 
s'adjoint: nakontsi, trop 6as, 
trop profondément ; ohnakentsi, 
trop lard^ trop en arrière ; akon- 
liaTsiwa, moi tout seul. Voy. — 

TSIHON. 

TsiATAK, sept ; en y ajoutant 
iawenre ; niwashen ; tewennia- 
we, on aura M ; 70; 700; en, y 
joignant haton, on fera lëme ou 
7èmement. 

TsiEN, n'y touchez pas, laissez 
ça là. £'n .-l/r/. poni, poniton ; aci, 
aton. 

TsiENNiTo, castor, bièvre ; Angl. 
beaver. La t. fiber. 

— TsiHON, qqf. — tsi ou — tsis, 
intensitif des verbes. 

TsiiEN, loup-marin ; Esp. lobo 
marino ; Allem. meevwolï ; Angl. 
seal ; Dan. soulv ; Alg. askik. 

TsiKENONNAWEN, papillon ; An- 
glais, butterfly. 

TsiKONSEs, * brochet ; Allem. 
hecht ; .Angl. pike. 

TsiKs, mouche ; Alg. odji. 

TsiKTSINONWAP.A Vcl KATSIKWA- 

TATs, demoiselle, libsllule ; AU. 
wasserjungfer ; Angl. dragonfly ; 
Alg. obotackwanici. 

TsiNAHE, depuis que. 

TsiNENWE, tant que, tant de 
temps que, avec le futur. 



TsiNi, (tsina, tsin',) ce que, 
selon, d; ce qua, tant, telle- 
ment. 

TsiOKAWE vel TsiOKWARis, cor- 
beau, corneille ; Alg. kakaki, 
andek ; ^ni/. raven, crow. 

TsiONENSTONKo, cigale ; Lat. 
cigada; Esp. cigarra. 

TsiONiATARENTON, huard, bal- 
buzard, aigle-pècheur ; AU. meer- 
adler; Angl.\oo\\\ ^/f/. mang. 

TbiONXHOWANE, mai'souiu ; 
All. meerschwein ; Dan. mars- 
viin ; Hal. porco marino ; Lat. 
sus maris. 

TsioNONNiowANE, ccrT, biche. 

TsioNONWARiio {belle tête), car- 
pe à cochon. 

TsiosKWEHiowANE, peuplier ; 
AU. pappelbaum ; Esp. alamo ; 
Alg. asati. 

TsioTiAKïON, truite ; .1//. fo- 
relle ; Alg. namegos ; Esp. tru- 
cha; Angl. trout. 

TsisKOKO, grive ; Angl. thrush ; 
Esp. zorzal ; AU. drossel. 

TsisKWAWiiAK, poisson bossu, 
bassfish, achigan. Ce dernier nom 
est d'origine algonquine. 

TsisTARAUE, sauterelle ; Lat. 
locusta. 

TsiSTEKEUi, chai huant, hibou, 
bubo, 



* Ce mol est cp. de okonsa el de es, et signifie long miisoaii, museau allongô. 
Les nations alrjonquines nomment ce poisson kinonje, mol composé qui a le 
même sens, el c'est l'idée que nous exprimons, sans presque nous en douter, dans 
nos langues d'Europe., en employant des termes comme ceux-ci : pike, hecht, 
brochet. 



Wak 



52 



Wak 



1 



J 



TSISTOTSERINEKEN Vcl TsiTHA, 

rossignol, (au Sault et à St. Ré- 
gis).* 

TsiTEKERIAKON, bufflP, boS bli- 

balus. 



TsiTENHAyé-/ oTsiTENHA, oiseau. 
Voy. Tektens. 

TsiTso, renard ; AUj. wagoc. 

TsoTSOREN, merisier. 



w 



Wahetken, mauvais, honteux, 
vilain. [S'entend dam un sens mo- 
ral^ et diffère ainsi de kahetken 
qui se prend dans le sens physi- 
que. 

Wahi, oni-dà, certainement 
oni, n'est-ce pas ? c'est bien cela. 

W.vHiAnis, melon, lilt.: fruit 
cru. Les Algonquins s'expriment 
mieux en nommant le melon: ac- 
kipokvvisiman, citrouille qxCon 
mange crue. 

Wahonnise, il y a longtemps. 
Ce mot est un véritable verbe: iah 
wahonnise te ken, // n'y a pas 
longtemps: iaonnisehon, il y 
avait longtemps, il s'écoula un 
temps considérable; enionnise 
tenlke, je ne reviendrai pas de 
longtemps. 

Wahonxisha, diniin. de wah- 
onnise. 

Wahta, érable. Les Algon- 
quins l'appellent l'arbre par ex- 
cellence=ininâtik. Cest /'Acer 
saccharinum des Botanistes. 

Wahtiawen're, défendu, pro- 
hibé. 

Wahtons, iohtonhon, enwali- 
ton, mp., disparaître, s'évaporer, 
s'abolir de soi-même, 

Wakahkararens, ...renhon, 
...ren, être sensible à la douleur; 

• Au Lac des Deux-Montagnes, le nom au rossignol est totstotstserineken 
// lâche son lois, lots. Ce lots ! lois ! est en efTel i'inlonation ordinaire diî 
du chant dn rossignol canadien. 



être douillet ; être susceptible, 
facile à blesser. Alg. wakewine. 

Wakahkatste, être fort, capa- 
ble de résister, dur au mal, à 
la douleur- Alg. cibine. 

WAKAFrrAKWAS, ...kohou, ... 
ko ; faire son possible, faire 
l'impossible ; s'efforcer inutile- 
ment, essayer de toutes manières 
sans réussir. 

Wakahtas, ...taon, ...iàne, se 
rassasier, manger son saoul. Il 
iiesl pas rare (Ventendre chez nos 
gens ceci ou qq. ch. d' équivalent : 
ne ok wakasUennhen aonkwah- 
tonhonhake, je ne travaille que 
pour avoir de quoi manger mon 
saoul. , 

Wakarenre, ...rekwe, ...lëke, 
pencher, être penchant, être 
penché. 

Wakaresen, être gras, gros et 
gras. 

Wakasithens, ...tenhon, ... 
then, s'engourdir, être engour- 
di. 

Wak — ASTo, avoir peu de — 
avoir 1' — petit. Ex.: waken i- 
konhraslo, av. peu d'esprit., avoir 
un petit génie. Le relatif de ce 
V. est wakastose, n'en trouver 
pas assez, n'être pas satisfait de 



Wak 



53 



Wak 



la qualité ou quantité. Ex. : tosa 
ionkwastos tsini sonkwentenron 
ne Rawenniio, ne trouvons pas 
que le Seigneur n'ait pas assez 
fait pour nous. 

Wakatakarite, ...tekwe, 

...teke, être vigoureux, avoir de 
la force, de la vigueur. 

Wakatakwaswat, être im- 
portun, incommode, désagréa- 
ble, haïssable. Ex. : iotakwas- 
wat tsini haiatoten, c'est haïssa- 
ble comme il est, vel breviùs 
rofakwaswat, il est haïssable. 
Voy. loswAT. 

Wakatakwentare, être éten- 
du à terre. On dira : watakwen- 
tare ennekeri, asire ; ou en epos. 
wennekerakwentâre, wasirak- 
wentàre, du foin., un tapis éten- 
du à terre. 

Wakataskat, être heureux, 
bienheureux. 

Wakatatenras, ...raon, ...râ- 
sëke, être de reste, en sus, de 
surplus ; survivre, rester seul, 
les autres n'étant plus. 

Wakatekefen, vcl waka- 
tenkewen, être jaloux, avoir le 
mal de la jalousie. 

Wakatenne, avoir sur soi, 
sous ses habits, dans sa poche, 
porter avec soi. 

Wakaterehons, ...honskon, 
...honske, être, devenir veuf oit 
veuve. Alg. cikawi. 

Wakatertentare, ...tarakwe 
De/ taraon, ...tarake, savoir, être 
informé. 

Wakatetsen, êlre gourmand, 
sensuel. 

Wakatewek, être affable, 
faire bon accueil. 



Wakatiaktani, ...tanihon, 
...ten, être arrêté, être empêché 
par qq. obstacle de continuer sa 
route, être (comme on dit vul- 
gairement au Canada) dégradé. 

Wakatianeron, être drôle, 
singulier, bizarre. 

Wakatianerons, ...neronhon, 
nôrônne, voir un fantôme, un 
spectre, avoir une vision. 

Wakaties, wakation, enwa- 
kati, jeter, rejeter, quitter, aban- 
donner, perdi-e, lancer, contri- 
buer eu donnant, donner à 
l'offrande, à une quête, etc. 

Waratiesen, être commode, 
facile, condescendant, de bonne 
composition ; large, libéral, pro- 
digue. 

Wakatiwas, ...waon, ...we, 
maigrir, devenir maigre. 

Wakatiwen, être maigre. La 
3c p. f. iotiwen, elle est maigre, 
s'emploie aussi substantivcmenl 
pour désigner le maigre de la 
viande. 

Wakatsehiaron, être timide, 
n'oser se présenter, n'oser parler. 
Avec la négation.^ être familier, 
hardi, sans gêne. 

Wakatsiro, avoir une ligne 
dormante sous l'eau. 

AVakatsitarex, être pleureur. 

Wakatsokowa, être riche. 

Wakatste, être ferme, solide, 
durable. 

Wakatsteniaron, ...ronkwe, 
...ronke, être exact, appliqué à 
son devoir. 

Wakatte, ...ttekwe, ...tteke, 
être là en vue, se montrer, se 
produire, montrer une partie de 



Wak 



54 



Wak 



son corps, par ex.^ la tête : waka- 
teiionlsistate ; la mam : waka- 
tesnonsale. 

Wakekas, ...kaon, ...kawe, 
trouver bon au goût, aimer qq. 
ch. qui se mange oit se boit. 

Wakekwis, ...kwiion, ...kwi- 
ne, être dégoûté d'un mets, en 
être rassasié, n'en vouloir plus. 
Voy. loKvviT. 

Wakenakehexs, ...renhon, 
...ren, trouver en abondance, 
trouver, rencontrer v. g. gibier, 
poisson, argent. Rel. de kenakere. 

Wakenakvvens, ...kwenhon, 
...kwen, se fâcher, être fâché. 

Wakenawis, .. nâwi. ...nàvve, 
prendre au piège, au lilel, à la 
ligne. 

Wakenehrakwas, ...kohon, 
...ko, admirer, s'étonner. De là 
lonehrakwat. 

Wakexeions, avoir des dar- 
tres ; av. la gratelle. 

Wakenekaron, être ardent, 
zélé, actif, empressé. 

Wakenekherens, ...renhon, 
...ren, méconnaître, ignorer, ne 
pas reconnaître. 

Wakenhiate, le haut, le faîte, 
le bout; élévation, niveau. Ex. : 
satewakenhiate, de Jiiveau^ de 
même élévation^ mesure rase. En 
cp. — Akenhiate. Ex. : kanonsa- 
kenhiate,/e haut (le toît) de la mai- 
son; karontakenhiale, la cime 
d'un arbre; kanenrakenhiate, 
l'extrémité des rangs d'une armée., 
d'une procession. Tous ces mots 
composés sont autant de noms 
d'hommes. 

Wakeniaks, ...âkon, ...ake, se 
marier, être marié ou mariée. 



Wakenhon, être avare, ava- 
ricieujf. 

Wakeniskwas, ...nisekvven, 
...nikwaseke, être lambin, tem- 
poriseur, n'être jamais pressé, 
s'amuser, s'arrêter à tout ins- 
tant. 

Wakennhis, ...hikou, ...hike, 
faillir, manquer, faire une faute, 
avoir tort. 

Wakennitenton, être humble, 
suppliant. 

Wakenontste, être bon gar- 
dien de ce que l'on a, ne pas le 
prodiguer. 

Wakenonwaktani, ...tanihon, 
...ten, être malade, œgrotare. 

Wakenonwere, ...rekwe, 
...reke, coucher, passer la nuit. 

Wakenonvviretha, ...ton, ...te, 
disparaître, soit en tournant une 
rue, soit en entrant dans une 
maison, soit en enfonçant dans 
l'eau, dans un tron. Le camphre 
se nomme en Iroquois: watneka- 
nonwiretha, c.à.-d. eau qni dis- 
paraît. 

Wakenoronse, ...sehon, ...se, 
ne pouvoir pas venir à bout de, 
trouver impossible, n'en pouvoir 
plus, se désister, renoncera une 
entreprise qui paraît impossible 
on trop dilïicile, se laisser abat 
tre, vaincre, décourager. 

Wakenosen, vel wakenosats- 
kon, être envieux. Voy. Kenosas. 

Wakenre, rarement, rare, pas 
souvent, pas commun. 

Wakenron, laisser de côté, 
omettre. 

Wakerens, iokerenhon, en- 
wakërënne, neiger. 



Wak 



55 



Wak 



Wakerhare, ...rakwe, ...rëke, 
espérer, s'attendre à, se promet- 
tre, conjecturer. 

Wakerhate, ...tekwe, ...leke, 
courir, couraiiler, être toujours 
dehors, ne pas se tenir à la mai- 
son. 

Wakerhens, ...honlion, ...be- 
ne, passer de la veille au lende- 
main, voi" le nouveau jour. De 
là EMORHENE, demain. 

Wakesatste, être strict, exi- 
geant, vendre à haut prix. 

Wakeswas, ...solion, ...swa, 
sentir, avoir le sens de l'odorat, 
sentir malgré soi. De là kateswa- 
tha, flairer, sentir exprès. 

Waketsanit, être fort, hardi, 
brave, courageux. 

Wakhere, avoir sa couverte 
sur le dos. 

Wakianere, saia..., ro...,io..., 
etc., être bon. Ex. : iahtiiaiehewe 
tsini hoianëie ne Rawenniio, vel 
roianëre onwe ne Rawenniio, 
le Seigneur est iiift aiment bon; sa- 
kononwes ne Rawenniio ne 
iakoianere, le Seigneur aime ceux 
qui sont bons; Sewenniio, ise 
saianëre onwe, askon n'akon 
uonwehake akenikonhrakwe- 
kon. Seigneur, vous qui êtes infi- 
niment bon^ donnez-moi de i^ous 
aimer de tout mon cœur. 

Wakiatoron, ...ronhon, ...ron, 
êtpj souillé, entache de péché, 
av. la conscience plus ou moins 
chargée. 

Wakien, w.ikientakwe, ...take, 
avoii, possède!'. 

Wakienrens, ...renhon, ...ren- 
ne, avoir, se fourrer une épine, 



une écharde (au pied ou ail- 
leurs.) 

Wakieshon, ...sonhon, ...shon, 
rire, sourire. 

Wakiewas, wakiowaon, en- 
wakioha, ne pas avoir, ne pas 
ti'ouver, ne pas savoir, être en 
disette de, manquer de. 

WAKmxiEiN, en cp. wak — nien, 
avoir qq. ch. de pendu au cou ; 
une médaille : wakwistanien ; 
un chapelet : wakerensanien. 
Voy. owisTA ; karensa. 

Wakiote, ...tenhon, ...ten, 
travailler. 

Wakitas, ...taon, ...lâwe, dor- 
mir. 

Wakite, ...tehon, ...lôske, être 
stupide, bête, brute, abruti, 
plongé dans la débauche, tombé 
dans un état de dégradation, 
comme les ivrognes, les femmes de 
mauvaise vie. 

Wakitent, ...ten ton ne, ...ten- 
ton, être pauvre, misérable, in- 
fortuné, faire pitié, être à plain- 
dre. 

Wakkate, ...tekwe, ...teke, 
être riche, opulent, avoir beau- 
coup. De là le nom verbal kaka- 
tensera, richesse, abondance. 

Wakkehte, porter une charge, 
une responsabilité ; si c'est un 
paquet : wakenokwakehte (ono- 
kwa) ; un canot : wakhonwa- 
kehle (kahonweia) ; un arbre: 
wakerontakehte (karonta.) 

Wakkenratani, ...tanihon, 
...ten, dédaigner, mépriser, re- 
garder avec mépris. 

Wakketotha, ...tôtoii, ...tôte, 
être de reste, être omis, ne pas 



Wak 



56 



AVak 



avoir sa part ; apparaître, se 
montrer, venir en vue, surgir. 

Wakkonnienst, ...nienstonne, 
...uienston, être propre, bien mis. 
Lien tenu ; délicat; difficile. 

Wakkwaronte, avoir une cu- 
ilure, un abcès, une tumeur, une 
glande sur qq. partie du corps. 
Se cp. avec okwcthrota, doit, fu- 
roncle : wakatkvvarolakwarônte. 

Wakkwatse, ...tsehiie, ...tse, 
être riche, heureux, fortuné. 

Waknioskaiias, ...làskwe, ... 
raske, avoir le lioquet. 

Wak — NONWA*s, ...wâkou, 
wâke, avoir mal à — v. g. wake- 
uonwaranonwaks, wakkahra- 
nonvvaks, wakahontanonwaks, 
waksinauonwaks, wakasjlanon- 
waks, etc., — à la tête, aux yeux, 
aux oreilles, aux jambes, aux 
pieds. 

Wakoke.n, frcij. wakokanion, 
avoir des ampoules, des duril- 
lons. 

Wakomuks, ...riou, ...ri, sentir 
de la douleur dans un membre, 
avoir une partie du corps endo- 
lorie. Exemples de coinposilion 
avec 0TSTA, osnonsa, onkntsa : 
wakitstonries, uia pluie inclaiicc, 
f éprouve des clancemenls ; takes- 
uonsouries, vous me fuites mal à 
ma main malade; wahakenenl- 
sonri, il me lit mal à mon bras 
blessé. 

Wakonwiîsen, être agréable, 
plaisant, gai, jovial. De là wa- 
konweskwani, ...kwanihon, ... 
kwen, se plaire à, se délecter, 
trouver agréable. 

Wakores, ...sores, ...raores, etc., 
être gourmand. Voy. Wakatet- 

SEN. 



Wakoriatha, ...riâton, ...riâte, 
qq. ch. faire mal, empêcher la 
digestion ; (p[. ch. aigrir, enve- 
nimer une plaie. 

Wakras, ...aon, ...ane, qq. ch. 
arriver à qlq., qlq. recevoir qq. 
ch. qu'on îi.i envoie. Ex. : wak- 
raon kaiatonsera, une lettre m'est 
arrivée., f ai reçu une lettre ; ente- 
waiilne ne kenheion, la mort 
nous arrivera. 

Waksatens, waksalen, envva- 
ksaten, aller à cheval. Voy. Kesa- 

TENS. 

Wak — SEN, avec un nom de pa- 
renté intercalé, se rend par avoir. 
Ex. : waktsisen, avoir des frères 
aines, des sœurs aînées; wake- 
kensen, avoir des frères cadets, 
des sœurs cadettes ; wak a ta te- 
kensen, avoir des frères et sœurs 
aillés ou cadets ; wakenisen, wa- 
kenistensen, avoir père, mère; 
avoir son père, sa mère; waKenn- 
honsetsen, avoir un gendre, des 
gendres; wakonwatensen, avoir 
neveu, nièce; des neveux, des 
nièces ; waksotsen, avoir grand- 
père, grand' mère, bisdieul, bisaieu- 
le, etc. ; wakatennoseuseu, fui 
des sœurs, (si c'est un homme 
qui parle,) /«/ des frères, (si c'est 
une femme qui parle) ; waka- 
tenrosen, fai un ami, un cama- 
rade, des amis, des camarades, 
(amitié entre hommes) ; wakat- 
sisen, fai une amie, des amies, 
(amitié entre femmes). 

Wakses, wakse, enwakse, 
chevauche!', voyager à cheval. 

Waksete, être à cheval sans 
marcher, s'étant arrêté. 

Wakshaion, être lent, agir avec 
lenteur. 



Wak 



57 



Was 



Waksiaras, ...laskwe, ...raske, 
être épileptique, avoir le mal 
caduc, tomber du haul mal ; 
être énergumène, être possédé 
du démon. 



Wak — soNRiES, ...rion, 
trouver à satisfaire son 
pour — , son envie de — . 



...ri, 
goût 
Ex.: 

rhum : wakelinekasonries ; pain: 
wakenalarasonries ; viande : 



wakewarasonries 
kienkwasonries. 



tabac : \va- 



Wakstonts, ...tonton, ...ton- 
te, être puni justement, avoir 
mérité la peine infligée. 

Wakswat, wakswatonne, en- 
wakswaton, être léger, volage, 
folâtre ; aimer à rire, à badiner ; 
ne penser qu'au jeu, au diver- 
tissement. 



.rakwc, ...rake. 



"Waktare, 
parler. 

Wak — TENiES, ...nion, ...ni, 
être changé, altéré, tourné, 
étourdi par — . Ex. : waktsinon- 
watenies, éti-e étourdi par la bois- 
son^ être en train, Alrj. kivvack- 
webi ; wakatenekwensatenies, 
être étourdi par le sang qui monte 
à la tête ; wakalienkwatenies, 
être étourdi par le tabac^ par la 
fumée du tabac ; Alg. kivvack- 
weiabaso. 

Wakteronni, 



être craintif, 
, ......vAv., pusillanime, 

poltron, farouche, scrupuleux. 



jjeureux, timide 



Wakterons, ...rônhon, ...rôn- 
ne, craindre, appréhender, avoir 
peur. 



Waktokense, ...se, 
prendre, connaître. 



..se, ap- 



Waktsuoha, être faible, lâche, 
paresseux. 

Waktsiiohtare, être estropié, 
écloppé. 

Waktsisto, 
dans l'œil. 



avoir une taie 



Waktsitokenstua, ...ton, ...te, 
sangloter, pousser des sanglots. 

Wakwahestha, ...ton, ...te, 
être jeté sur le rivage, aborder, 
altérer, mais souvent où on n'au- 
rait pas voulu. 

— Wasen vel — washen, di- 
zaine. Ex. : tewasen, pour teke- 
ni wasen, deux diz..^ c.-à-d. vingt ; 
asen niwasen, trois rf/:;. = 30; 
kaieri niwasen, quatre diz.='iO. 
Cf. les term. lat. — ginti, — ginta, 
la term, grecque — konta, et les 
term. alg. — tana, — mitana. * 

Wasens, iosenhon, enwasen- 
nfi, qq. ch. tomber. Cp. avec one- 
rate, kahonweia, oiata, wasens 
nous donnera: kaneralens^ freq. 
kaneratenserons, une feuille., des 
feuilles tombent ; kahonwens, loc. 
tkahonwens, un canot tombe., 
vient tomber dans un rapide ; 
kiatens, transloc. iekiatens, je 
tombe., fy tombe. 



* Il faut remarquer ici que dans wasen, le \v est purement unilif ul ne fait 
point partie du radical. Or asen s'employait autrefois isolément pour exprimer 
le nombre dix. ( Voy. Sàgard, opère citato ; Relation originale des Voyages 
de Jacques Cartier, Paris, librairie Tross, 1867.) Mais depuis longtemps les 
Iroquois ne s'en servent plus qu'en composition et dans le sens de dizaine, 
ainsi qu'il a été dit. Pour le chiffre 10, ils emploient le mot oieri. Voy. 
Arch.ïologia Americana, torn. 2, synopsis of Indian triijes, Cambridge, (Etats- 
Unis d'Amérique) 183G. 



Wat 



58 



Wen 



"Waseranoha vel csepanoha, 
martre. Alg. wabiceci ; Angl. mar- 
ten ; All. marder ; Dan. maar ; 
Ital. marlora ; Esp. marta ; Lat. 
martes. 

Waskohon, en cp. ask — , pom' 
Ex. : askokon, sous le pont ; ka?- 
konnis, faire un pont; raskon 
nis, un constructeur de ponts. 

Wasontere, joint, qui n'est 
pas d'un seul morceau. On dii 
de deux chevaux ou de deux 
bœufs attelés ensemble : tekiata- 
sonlcMv, ils sont de front .^ côte a 
côte (oiata). Voy. Kasonterha. 

Wastathens vel iostathen, ios- 
tathenhon, enwaslathen, mn.., 
devenir vel être sec. 

WASTESjiostehon, enwasteske, 
TTî»., tarir, se dessécher, s'éva- 
porer. 

Wasthos, iostholion, cnwas- 
tho, mn.., se rapetisser, se rac- 
courcir. Cf. OSTONHA. 

Waswas, ioswahon, enwaswa. 
win., s'éteindre (en parlant du 
feu). Voy. Kaswatha. 

Wateniieks, ioteniie, enwate- 
niieke, une dislocation av. lieu, 
qq. ch. se disloquer, se démettre 
dans le corps. Ex. : ioteniie ne 
ksinake, ma jambe est démise^ il 
y a déboitement à ma jambe ; wa- 
katiataniie,/flt le corps disloqué, 
déboité, expression hyperbolique 
pour signifier que F on a un très- 
léger mal de reins ou que Ion est 
tant soit peu fatigué. 

Watianatha, iotianaton, en- 
wàtianate, être chose rare, étran- 
ge, extraordinaii'e. 



Watiesas, ...sahon, ...sha, wn., 
devenir facile, opportun, une 
bonne occasion se présenter. 

Watiesen, ...senne, ...senne, 
mn.., être aisé, facile. 

Watkanons, ...kânon, ...kàne, 
mn., qq. ch. s'user. 

Watkatats, ...kâton, ...kâte, 
mn., qq. ch. se faire souvent, ar- 
river fréquemment. Voy. Iot- 
kate. 

Watoken, uniforme, parei',, 
dans le même état, dans le même 
lieu. 

Watoktha, iotôkte, enwalôk- 
ten, 3e. p. f. de katOKtha, dépo- 
nent de KOKTHA, manquer, finir, 
prendre fin. 

Watons, iotonhon, envvaton, 
mn., être possible, faisable, per- 
mis. 

Wato?, ioto, enwatowe, mn., 
enfler. 

Watsannhons, ...hon, ...hon, 
mn., dégoutter, couler, tomber 
par gouttes. 

Watsas, iolson, enwatsa, mn., 
brûler, se brûler. 

Wehne, iawenehon, onweh- 
nene, mn., 3. c, être clair, vi- 
sible, évident. 

WENHNOTONs,ia\vennotonhon, 
enwenhnoton, 3. c, l'eau s'éle- 
ver, monter, sortir, se répandre. 

Wensera, couleur, odeur; 
teinture, aromate. 

Wenso, vingt sous, un franc. 



Wen 



69 



Wis 



On dit aussi : sewensotserat, loi 
vingt sous. 

Wente, wcntekwe, enweii- 
tene vel enwentehàke, il fait 
jour, il est jour. 

Wentore, ...rckwe, ...rëke, 



mal-aisé, difficile. Cf. kentorha. 

WisK, cinq, Alg. nanan. 

WisoN, prune, prunier. Le vil- 
lage de St. Philippe se nomme 
wisonke = au.\ prunes vel aux 
pruniers. 




■^ 



( 



SUPPLEMENT AUX RACINES. 



Ahenra, m. s. que atatsera pour ataksera de atak. On dit égale- 
ment : sewahenrat, sewatatserat, une corde de bois ; tewahenrake, 
tewatatserake, deux cordes. (Une corde équivaut à deux voies.) 

AïoK vel TOKWARE, airelle à gros fruits, atoca, Vaccinium macro- 
carpon., 'aiton). * 

Akaratsi, orme blanc, ulmus americana. L'orme roux., ulmus 
fulva, vulgairement dit orme rouge, s'appelle Ohokseri. Les Algon- 
quins leur donnent à tous deux le nom commun de Anib, mais 
quand ils veulent préciser, ils distinguent le wabanib (o. blanc) 
et le iNiNANiB vel GxXDJIta amb (o. proprement dit., o. tout-à-fait). 
Voy. Moyen, op. cit. 

— Akenhiate, le haut, le faite, le sommet, la cîme, le bout. 

Anekoks vel otskenrha, sarrasin, Angl. buckwheat. Il y en a 
deux espèces^ le sarrasin comestible, appelé communément blé noir, 
fagopyrum esculentum, et le sarrasin denté, fagopyrum denta- 

TUM. '\ 

Atenhneha, plantain. Angl. ribgrass. (R. atenha ?) 

* Cours dfi Botanique et Flore du Canada, par l'abbé J. Motr?;, S. S, Geo. 

E. Desbarats.îoipr.-edt/ew?-, Montréal, 1871. 

t Remarquez le rapport qui existe entre otskenrha, fagus, fruclus fagi, et 
fagopyrum, mot composé du latin fagus, hêtre, faine, et du grec puros, trili- 
cum, blé. C'est, en effet, la même idée qui, chez les naturalistes aussi bien que 
chez les Indiens, a fait employer ces deux mots, les uns et les autres ayant 
aperçu également la singulière ressemblance qu'ont entre eux le fruit du hêtre 
et le blé noir. Cette explication pourra, je crois, servir de correctif à l'étymolo- 
gie donnée par M. Boiillet dans son Dicx. des Sciences. ( Voy. cet ouvrage, au 
mot SARRASIN). A ceux qui prétendraient que fagopyrum est grec dans toutes 

ses parties, auxquelles seulement, on aurait donne une forme latine, je 

répondrai qu'on peut admettre leur sentiment, pourvu qu'ils ne traduisent pas 
fago, par phagô, je v\q.nge, mais bien par fHÈoos ou phaço^, fn. s. que |e ja^i; 

FAGUS, 



62 

Atiron, raton. Anql raccoon, appelé par les chasseurs chat sau- 
vage, et par les naturalistes ursus lotor, procyon lotor. Cette quali- 
fication de LOTOR, le laver.r, lui vient de l'habitude qu'il a de laver 
dans l'eau ses aliments. Les Algonquins et autres nations de langue 
algique, donnent à cot animal le nom de mangeur d'huitreSy 

ESIPAN. * 

Atonnion vel Otonnionk, aigle criard, aigle canardicr. Cest 
aussi le nom d'un chef de guerre. 

E 

Ennekaronwe, ceinture, corde du brayer. Alg. nabeiab, non- 
jeiab. Ces mots ne se prononcent pas devant une honnête com- 
pagnie. (R. KAKARE et IKKWEKS.) 

Ennenerita, extrémité de l'intestin rectum. Ce mot ne se dit 
que pour injurier et il est presque toujours employé en composi- 
tion. (R. Onerita ?) C'est le misJnrasap des Algonquins. 

EsKWANiOR, espagnol; eskwaniornelia, en espagnol. 

Etsientha, Plattsburg, ville de l'Etat de New-York, sur le lac 
Champlain. 



Iaonweskwat, doux au toucher. On dira d'une élo/J'c moelleuse : 
ioniataronweskvvat. 

Iatewatsothos, l'occident, le couchant. La diphtongue initiale 
n'est autre chose que le signe du trans-locatif ; en retranchant ce 
signe., il nous reste la 3 p. f. du V. Tekatsothos, ....thon, ...tho, se 
mettre les pieds dans l'eau en marchant., se mouiller les pieds. Ainsi, 
au lieu de dire comme nous: le soleil se couche, s'est couché., se 
couchera., les Iroquois diront : iatewatsothos, iateiotsothon., iaten- 
watsotho., litt. : là-bas elle se baigne., s'est baigné, se baignera les 
pieds, -j- 

* Atiron est un nom d'hommo qui, d'ordinaire, passe de l'aïeul au pelil-lils ; 
on le retrouve chez toutes les tribus de languies iroquoise et huronne, sous des 
formes propres aux différents dialectes : Tiron, Baliron, Lalilan, Aiira, Alita. 
Si, quand il composa son livre sur les origines américaines, George Horn avait 
pu connaître ces petits détails, assurément il les aurait mentionnés de préfé- 
ence à ce qu'il nous dit du fameux Attila. Voy. Geo. Ilornii de originibus 
americanis libri quatuor. Hagœ comilis, 1652. Voy. aussiiwg. err., p. 104. 

t On sait qu'en Iroquois le genre féminin a une très-grande extension, s'ap- 
pliquant non-seulement à tous les êtres inanimés, mais encore à tous les ani- 
maux sans distinction de sexe. 



63 

Iawekhon, bon à manger. Seep, ainsi: kanatarakon, kawara- 
kon, wahiakon, bon pain., bonne viande., bon fruit. 

Iawet, comme, pour ainsi dire, on dirait que. 

Iaweta, beaucoup, souvent. Se cp. avec kowanen et iotsanit : 
iawetovvanen, iawctatsanit, en très-grande quantité, une infinité de 
fois. 

Iksa, voc. irreg. de ontsi, amie, camarade entre femmes. Onkiatsi, 
tsiatsi, onatsi, ma, ta, sa camarade. R. — tsi qui se trouve dans wa- 
katsisen, avoir une camarade ; katsiseronnis, faire., se faire une ou 
des c. (KONNis) ; wakatsiserakate, av. plusieurs c. ^wakkate). Dans 
ces deux derniers v. composés, tsi s'allonge en tsisera. 

loRON, c'est enfoui. D'un homme enterré vivant ou mort, on dit 
au Lac: raiatoron, mais je crois que c'est un abus de langage. Cf. 

WAKIATORON. 

Irisaka, irlandais, habitant ou originaire d'Irlande. 



K 

Ka'on, en cp. ka'onwa, casseau pour recevoir l'eau d'érable. 
M. Marcoux écrit ce mot de la même manière que kahon, outarde, mais 
en faisant remarquer que dans kahon=:outarde, l'aspiration est forte, 
et que dans l'autre, c'est plutôt un saut qu'une aspiration. Il me 
semble, ajoule4-il, qu'un trait — (ka-on) ferait mieux qu'un H. M. 
Mathevet employait une apostrophe (ka'on) ; quant à moi, j'ai cru 
bien faire en me servant d'une apostrophe renversée (ka'on). Ex. : 
ake'on, sa'on, rao'on, etc., wo/i, ton, son casseau ; wake'on vvaien, 
ke'onwahninons, avoir des casseaux, en acheter. 

Katehens, ...henhon, ...hen, avoir honte. 

Katennaserha, ...sere, .,.sera, faire l'élection des chefs (terme de 
dipl.) 

KATENNmARONS, ...rc, ...rcu, enfiler des grains, des perles. Ct. : 
katenniharonkwas, ...kwen, ...ko, défiler, déscnfilerce qui était enfilé. 

Katha, wakaton, enkate, faire avec, au moyen de — . Ei. : 
asare wakaton, je l'ai fait avec un couteau; oia katha, auoi'r ses 
menstrues. Ce v. est maintenant tombé en désuétude, mais il est 
encore fréquemment employé en cp. avec d'autres mots, et c'est 
de lui qu'a été prise la note de causalité — tha, — ton, — te. 

K — AWAKON, tenir dans ses mains, tenir serré, enlacer dans ses 
bras, tenir fortement. De là keriwawakon, tenir la chose., avoir 



64 

l'affaire en mains, c-à-d. éti^c évêque ; ariwawakon. /'Jf e^ue .• rati- 
rivvawakonson, /("S e'yeçM^s et archevêques ; ariwawakon kowa, le 
Souverain Pontife. 

Kawenniiû, lorsque, quand, dès que, pourvu que, si. 

Ke^hx. sorte dinii)iul if du V. ken, kenne, exkenhake ; il corres- 
pond exactenient au — ban des Algonquins., et partant., se traduit, 
suivant les circonstances., par: défunt, défunte, qui était et qui 
n'est plus, qui était tel et qui n'est plus tel, qui appartenait à qlq. 
• et maintenant ne lui appartient plus. 

Kknienkaroks, ...karo, ...karoke, battre du briquet, tirer da feu 
d'un caillou au moyen d'un briquet; faire l'eu en faisant partir 
la détente d'un fusil. Depuis l'invention des allumettes chimiques 
et des nouvelles armes-a-feu., on ne se sert plus guère de ce v. si ce 
n'est dans le sens figuré et avec la note de dualité ou au réciproque ; 
se battre à coups de poing, à poings fermés, ////.: battre du bri- 
quet l'un contre l'autre. 

Kennaheha, depuis peu. Ce mot est cp. de ken — , de — xahe et 
de — ha. Certaines part, s'intercalent entre ken et naheha : ken ki 
nalieha, ken kati nalielia, comme nous disons nous-mêmes en 
français: lors donc que, puis donc que. 

Kenonkwentas, ...taon, ...tane, mettre le feu à une maison, à 
une église, incendier un édifice. Lilt. : en voir la lin, y mettre 
fin, — entas. Chez les Iroquois inûdèles, la manière ordinaire de 
démolir une habitation, de détruire un village était d"y mettre le 
l'eu. De notre temps eiu-ore, et en plein christianisme, cette ma- 
nière de démolir, sans contredit, la plus expéditive, a été em- 
ployée, on sait parfaitement où ; quand; comment; par qui — et 
— pourquoi 

Kenosatste, être dur au froid. Alg. cibatci. Le contraire de 
kenosatste est kenanosen, être frileux. Ahj. wakevvatci. R. — ano. 

Kenseri, bois de plomb, Dirca palustris (Linné), Angl. leather- 
wood. Les Sauvages emploient Vécorce de cet arbrisseau connue un 
puissant purgatif 

Kento, ici. Qqfois kenlo s'abrège en ken. E.v. : ken nu kenxo 
n'onwentsiake, ici-bas sur la terre. 

Kentstakenrat. Angl. ?,h?{à.', Z)a;!. sardel ; .4//. aise ; jFijo. alosa ; 
Fr. alose ; Ital. laccia ; AIq. conia-kikons, c.-à-d. poisson d'argent. 
Ce poisson est effectivement blanc comme de l'argent, c'est la pe- 
tite alose, l'alose de rivière. Son nom iroquois est un mot com- 
posé de OTSTA et de kenrat et signifie écaille blanche. * 

• Les Français du Canada l'appellent laquêche, mot qui parait ôtre pris de 
l'italien i.accu. 



65 

Kewexniio, ...niiokwe, ,..niioke,(Hrc maître, seigneur, libre, sou- 
verain. De là les mots de la liturgie : Rawenniio, Dommiis; Sk- 
wENMiio, Domine- Sonkwawenniio, Domjlnus noster. 

Kl, mon petit frère ! ma petite sœur ! sorte de vocatif de tendresse 
employé par les frères aines, les sœurs aînées à l'égard de leurs cadets^ 
de leurs cadettes. 

KiASE, cousin ! cousine ! vocatif de onkiaraseiia, mon coitsin.,ma 
cousine. 

KiENTHA, ...ton, ...te, frapper avec qq. ch., donner un coup de — , 
frapper avec qq. ch. que l'on lance ; au fig. lancer une injure, un 
lai'don. Ex. : kanakare wahakientanion, il m'a donné des coups 
de perche ; onenhia wasakoiënte ne ronistenha, il jeta une pierre 
a sa mère ; raonha wahatatiënte, il se frappa lui-même ; waha- 
kicnte tsi katsinokatha, il m'a jeté à la tête que fêtais boiteux. 

KiERONKE, tsie..., ra..., ka..., etc., corps humain. Le ke final n'est 
ici autre chose que la postposition ; toutefois on ne saurait, dans le 
cas présent, séparer cette postposition de son substantif. Quant au 
sens du mot ainsi composé, il est indifféremment : mon corps, ton 
corps, son corps, ou bien : à mon corps, à ton corps, à son corps. 
Si l'on voulait dire sur mon corps, il faudrait se servir de kieron- 
take. Voy. Oieronta. 

Kkonhens, ...hen, ...hen, adopter à la manière sauvage v. g. un 
prisonnier, un esclave, pour remplacer un fils, un frère ou autre 
parent qu'on a perdu dans la guerre. Ce mot signifie littéralement : 
mettre la tête de qlq. sur l'oreiller. 

Kkwatha, ...ton, ...te, inviter, convoquer à un conseil, à un 
festin. Dep-. katkwatha, être crieur public, héraut, messager, aide- 
de-camp des chefs. 

Knenwake, snen..., ranen..., kanen..., ienen..., chez mon. beau- 
père, chez ma belle-mère (run ou Vautre ou l'un et l'autre), chez 
ton, ta, etc. De là: knenwasex, demeurer chez ses beaux-parents, 
freq. : knenwasentons d'où ratinenwasentons, tous ceux qui de- 
meurent chez leurs beaux-pères ou bclles-mèrcs. Katnenwasens, 
aller demeurer chez ses beaux-parents [le dep. a ici le sens du mo- 
tionncl.) Ex. : ensatnenwasen-ken n'ensaniake, irez-vous demeu- 
rer chez les parents de votre conjoint, si vous vous mariez ? 

KoKOHA (onom.), coucou ; Alg., kokokoo ; Lat., cuculus ; Grec, 
kokkux ; Angl, cuckoo; AU., kuckuck ; Esp.,cuQ,o\ liai, cncnlo. 

— 'KoN pour — IKON. L'i se contracte avec la voyelle qui précède, 
laquelle voy. devient longue de brève ou commune qu'elle était aupa- 
ravant. Ex. : ethonikon, satêkon, etc. 



66 

KoNTAWETHA, ...wcton, ...wete, faire trembler, vibrer, agiter qq- 
ch. De là : ienererontawetha, on fait mouvoir le manche du calumet. 
(Danse du Grand Calumet). 

Ktsihenstatsi, stsihen..., ratsihen..., être robe-noire, être prêtre- 
On appelle du drap noir katsihenstatsi, cpsé du vieux mot otsihen 
et de kahonlsi. 

N 

Nno, c'est le mot français Dieu iroquisc. Les manuscrits des an- 
ciens missionnaires portent tous Dno vel Dio dont il est aisé d'aper- 
cevoir l'étymologie. Le Dimanche se nomme Nhohne, à Dieu, 
ou bien Nno rawenxiseua, le jonr de Dieu ; Niiohne kenha, c'était 
le Dimanche^ c'était un jour de Dimanche. On dit aussi : Nno ra- 
wentawen, (enta, raowenk). 

NiKENTSiAKE, à la Rivière-Noirc (ni prosthélique, * kentsionk, 
poisson, posip. ke). Cette rivière qui coule près de St. Régis, était 
autrefois très-poissonneuse ; de là son nom iroquois nikentsiake. 

— NoHA précédé des personnels-préfixes., exprime la relation mu- 
tuelle qui existe entre une personne mariée et les enfants que son con- 
joint a eus d'un précédent mariage. Lat. vitricus ; noverca ; privi- 
gnus ; privigna \z=zEsp. padrastro ; madrastra ; hijastro ; hijastra ;= 
Angl. step-father ; step-mother ; step-son ; step-daughter ;=Fr. 
beau-père ; belle-mère ; beau-fils ; belle-fille ;=Gr. epipatôr ; mê- 
truia ; progonos ; progonê. 

o 

Oha, côté de la cuisse qui fait face à l'autre, la partie qui touche 
à la selle quand on est à cheval. Wakhanonwaks, y avoir mal; 
khakon, shakon, etc., ent7'e les cuisses, f 

Oheha, pointe dure, qq. ch. de pointu et de dur, comme griffe. 
De là : ioherare, égratignure., marque des ongles ; tioheronte, un râ- 
teau., c.-à-d. ce qui a des pointes. On dit aussi : ieherarorokstha, on 
amasse des sucets de blé dinde avec cela. Voy. Ohere. 

Oherokwa, tige de la citrouille. Je suis incliné à croire que ce 
mot n'est qu'un augmentatif de ohere. Les amateurs d'étymologies 

* Il y a qqucs autres mots qui subissent celte même prosthèse, v. g. : 
NIniasakwathon, espèce de héron ; Nlkentslaicowahne, la Rivière-aux- Saumons . 

t C'est le PAiA des Algonquins ; ni paiang nind akos, avoir mal à la surface 
interne de la cuisse. 



67 

trouveront peut-être l'origine du mot moQUOis dans son assonnant 

OHEROKWA. 

Ohnonvvenha, se dit du blé-d'inde lorsqu'il est sorti de terre, 
avant que les joints soient formés. Ex.: iohnonwenhote, le blé- 
d'Inde est germé; iohnonwenhes, la tige commence à être longue. 

Ohokwa, sorte de hibou que les Algonquins nomment oomisL 

Ohraton, amélancliier du Canada, Angl. june-berry ; petite 
poire!! C'est un petit fruit rouge foncé de la grosseur d'nne 
cérjse. (Moyen, op. cit.) 

OiARON, ce mot a changé de signification ; il désignait autrefois 
un objet servant aux enchantements, à la sorcellerie. Aujourd'hui 
il ne s'emploie plus que pour désigner un objet de prédilection. 
Ainsi on dira : ne akiaron, ne saiaron, ne raoiaron, etc., c'est mon 
oiaron, c'est ton oiaron, c'est son oiaron. [Par ex. un cheval, un 
chien, un fusil, une montre, un violon, une pipe, ou tout autre 
objet pour lequel on a de l'attache.) 

OiENNHETA vcl oiAHETA, pcrclie, Ang. perch, poisson d'eau douce 
que les Français du Canada appellent perchaude. En Espagne, on 
laisse à ce poisson son nom latin perça emprunté du grec perkis 
vel perké. 

Okahrosta, tripes, boyaux, intestins. 

Okatsiota, chassie. De là : tewakkatsiotonte, être chassieux^ 
chassieuse ; nikkatsiototen, nis..., niha..., etc., même signification^ 
mais ne se dit que par injure. Oh ! le chassieux que je suis, que tu 
es, qu'il est ! 

Okonrfenta -yeZ OKONRFA, chien barbet; étoffe à long poil; ve- 
lours. De là le nom de velouté = tekakonrfararon donné au 
fruit du pêcher. Voij. Orfa. 

Okwitsera, blé d'inde brûlé et broyé pour faire des pralines. 
(Marcoux). 

Onashia vel 0RENHIA, futaie. Ex. : kanashiakon, dans la futaie, 
au milieu des grands arbres ; kerenhiiaks, couper de grands 
arbres. 

Onawasa, partie de la tête qui porte les sourcils ; tempe. 

Onawenha, chevelure pendante sur les épaules ; crinière du 
casque des dragons, des cuirassiers. De là : SHONAWENHES=le 
chevelu, nom d' lion ime. 

Onaweta, glu, bourbe, limon, terre détrempée, boue. 



68 

Onekata vel ONAHA, aîné ; ex. : wakenekatanonwaks, wakate- 
nekato, av. mal à Caîne^ Vav. enflée, 

Onekerenta, fraise, mésentère et boyaux de veau, de bœuf.= 
Kenekerentaks, manger de la fraise. 

Onekorha, porcelaine. ^4/^/. mikis vcl wikis ; Anrjl. wampum. * 

Onen, ce mot a un grand nombre de significations qui ne peu- 
vent guère être connues que par l'usage ; en voici qques-unes des 
principales : onen, adieu, je m'en vais ; — c'est fmi, c'est prêt ; — 
cesse, arrête, c'est assez ;— feu ! (commandement militaire pour 
tirer) ; — enfin. Souvent onen est précédé ou suivi d'une particule., ce 
qui donne lieu à de nouvelles significations, v. g. : onen se, c'est fini, 
il n'est plus temps; onen-ken ? est-ce tout? est-ce fini? onen ok, 
déjà ! ONEN TENHNON, cusuile. 

Onenhara, crosse de fusil. De là onenharakeha, sureau rouge- 
C'est le Sambucus pubens Canadensis. 

Onenhiat, mâle achigan ; c'est manachigan qu'il faudrait dire et 
que disent les Algonquins de qui nous tenons ce mot. Manachigan 
ou, suivant notre manière d'écrire l'algonquin, manacigan signifie 
achigan mal bdli, mal conforme ; c'est une espèce de gros achigan 
au dos arrondi que, pour cette raison, quelques-uns nomment le 
gros bossu. Son nom vulgaire chez les Anglais du Canada est 
BASSFisH ou simplement bass. 

Onenhiote, de onenhia cl de kaniôte, pierre debout, pierre 
plantée. C'est le nom d'un des cantons confédérés de la nation 
iroquoise, le canton des Oneiouts appelé Oneida par les Anglais 
d'Amérique. 

Onentakwenten, cèdre, de onenta, sapin et de watakwenten,;j/a/. 
On lui donne ici qqfois le nom de balai à cause de l'usage que l'on 
fait de ses branches. Les Algonquins le nomment kuik. 

Onerako, mite, ciron, acarus, teigne, et en général, tout petit 
insecte destructeur. 

Onetsia, bâton de traîne. De là kanetsiôton, il y a des bâtons 
plantés, c.-à-d, une traîne. 

Onnhate, branche d'arbre. Ex. : skannhatat, une branche : 
tekannhatake, deux branches ; ionnhatôte, branche attenant à l'ar- 
bre ; ionnhatôton, des branches qui tiennent à l'arbre. 

Ononken, barbue, fsyx barbada ; Lat. passer rhombus. 

♦ Voy. Peter Joxes, history of the Odjibway Indians. London, 18C1. 



69 

Onseronni, français oit descendant de français ; litt. : faiseur de 
haches, (konnis, osera) ; onseronnikeha, à la française ; onseron- 
nike, en France^ onseronnitakonson, dans les élablissemenls fran- 
çais^ dans les diverses paroisses françaises du Canada. 

Orfa, poil, (Voù orfare, fourrurt, pelletene ; karfariios, de belles 
pelleteries ; orfarane, chenille velue, chenille à brosse. 

OsKOHARA, squelette, carcasse. On trouve dans les cahiers des 
missionnaires : ne ok n'oskohara tsi ronnhe, ce n'est plus qu'un 
squelette vivant ; ne ok skaskoharaien, il n'en reste plus que le 
squelette, la carcasse. Cf. eskenn vcl eskann. 

OswAKARONT vel TSI0NNH0WANE, baleine ; Alg. misamek, c.-à-d. 
gros poisson. 

0TSINETARA, perle de collier, grain de rassade, manito-minens 
des Algonquins. 

Otsira vel oTsisKWAROKWARO, [ouom.) toupie. 

Otskereta, grosse vérole, syphillis, litt. le mal de ceux qui ont 
la salive longue, de otskeri et de la finale es. Ex : keskeretarhos, com- 
muniquer ce mal à qlq. : wakitskeres. en être atteint.^ avoir la salive 
longue. C'est une grossière injure de dire à qlq. : sentskeres, vous 
avez la salive longue. 

OwisTOK, bruant du Canada, nommé vulgairement oiseau blanc. 
C'est, je crois, l'emberiza hiemalis de Linné, le passer nivalis de 
Catesby. 

R 

Rakonhafa, mon beau-frère ! Voc. — C'est la femme qui parle 
au frère de son mari ou au mari de sa sœur. 

Raonraon, ionom.) oiseau-mouche, colibri; Alg. nonokase. 



Satekon, huit, au nombre de huit. Ce mot est composé de sate 
et de 'kon, et signifie proprement : autant d'un côté que de Vautre., 
c.-à-d, : 4 doigts à chaque main (les pouces non compris), à cha- 
que palme (paume de la main). Il en est de môme en chinois, 
le mot PA exprimant le nombre vni et en môme temps l'idée 
d'ÉGALiTÉ. Nous aurons l'occasion de revenir slir ce mot. 

Skanaie, la hère, l'orgueilleuse, la précieuse, nom propre de 
femme ; d'autres se nomment : skanaieha, la petite précieuse ; ska- 



70 

NAiEKOWA, la grande vaniteuse, orgueilleuse. C'est de ce dernier 
mot que se servent les Iroquois pour désigner le paon, oiseau qui, 
dans tous les pays, est l'emblème de I'okgueil. Alg. saseka-misise. 

Voy. KENAIE. 

— Sot — , racine qui exprime la relation d'ascendance entre le 
petit-fils ou la petite-fille et l'aïeul ou l'aïeule. Au vocatifs le t se 
retranche^ on dit : rakso, mon fjrand-p'ere ! akso, ma (jrand'mere ! 



Teionoiakonha, espèce de poisson que les Canadiens appellent 

CARPE BOSSUE. 

Tekaueuons, ...ron, ...ron, courir dans une lice, entrer en lice 
avec (jlq. pour une course. (5^' dit des hommes et des chevaux). 
Tetiaieron, lirons une course, nous deux ; tctewareronhaton, lirons 
des courses^ nous plusieurs ; tekareronstha, faire courir uu cheval, 
(courses de chevaux). 

Tekahhotonnis, ...tonni, ...ton, flatter, caresser, délicater, trai- 
ter avic douceur, ménagement, indulgence. 

Tekatennawaks, ...wâkon, ...wâke, ne pas se rencontrer en 
route [)Our avoir pris deux chemins diftérents. 

TEKATENNmATHA,... tou, ...te, sc relayer, faire cliacun à son 
tour. Ex.: tesewatenniliatak tsi sewatercnnaiennes, relayez-vous 
pour idler prier, allez cliacun à votre tour à l'église. 

Tekatotats, ...tùton, ...tate, faire silence, cesser de parler. Delà 
TOTEK, taisez-vous, silence ! chut ! tewakatote, être silencieux, 
se taire, garder le silence. 

Tekatsarites, ...rïte, ...rïtc, demander l'aumône, mendier. Ce 
verbe vient du français la charité qu'ont coutume de répéter les 
pauvri.'s en demandant l'aumône. Les Iroquois ne quêtent pas, 
ne mendient pas, * ce qui explique l'absence dans leur langue de 
mots qui correspondent à mendiant, mendicité, aumône, charité. 
Entendant les quêteurs leur dire la charité! la charité! ils en 
ont fail leur V. tekatsarites, demander la charité. Il en est de 
mémo en Algonquin : acanitewi, demander la charité^acanite 
(pr. achanité.) 

Tekewiskwatha, ...ton, ...te, effleurer. Employé surtout en cp.: 
tekekonsawiskwatha, effl. le visage, tekenionsawiskwatha, ef/l. le 
nez. 

* On 1 eut en «lire autant de tous les Indiens d'Amérique. 



71 

Tekkhen, tcskhen, teha,... leka teie... être joint, avoir une 

jointure par laquelle on est uni, n'être pas d'un seul morceau. 
De là TEKAKHANioN, une chose composée de plusieurs pièces qui 
se joignent et ne font qu'un. Au duel : tenikhen, ils sont jumeaux ; 
TEKENiKHEN, cUes sont jumcUcs. 

Tekkwathos, ...thon, ...tho, ouvrir, découvrir pour montrer, 
pour faire voir. On dit : teiotewarakwathon, une plaie ouverte 
qui montre la chair vive. 

Teksaktha vel teksaktons, ...ton, ...te, courber, plier, crochir. 
/?(•//., tekatsaktha, se courber ; fréq. teksaktanions, plier en tous 
sens ; teiotsaklon, croche ; tehotsakton tsi ires, il marche tout cour- 
bé ; tiotsakton vel kiotsakton, un crochet. * 

Tetekkwathos, tetewakkwathon, tentekkwatho, ourler, faire 
un ourlet, un repli, un rebord à du linge. 

Tewakasennitaks, ...takon, ...lake, avoir froid aux pieds, se 
geler les pieds. 

Tewakatekhahenhox, être à califourchon. Cest le parf. de teka- 
tekhahens, se mettre à califourchon, futiu\ tenkatekhahen. L<7/. .' 
avoir les jambes pendantes l'une d'un côté et l'autre de l'autre, 
(te, okhaha, wasens). 

Tewakatonwentsioni, avoir besoin, sentir le besoin df-, désirer. 
Ce V. parait être cp. de konnis et de onwentsia et renfermer une hy- 
perbole qui ressemble assez bien à la nôtre : remuer ciel et terre. 
Voy. Kentonnis. 

Tewakenakwaras, être essoufllé. Habit. : tewakenakwaratskon, 
s'essoufQer facilement. 

Tewakeriks, ...riki, ....vikse, le poisson mordre à l'hameçon de 

(llq. 

Tewakonkos, ...kwen, ...ko, atteindre, toucher en qque en- 
droit. Ex. : onenhiake vvatiaonko ne ranontsine, sa tête alla frap- 
per sur la pierre. 

* C'était le nom du chef de l'ambassade envoyée en 1644 par les Iroquois au 
gouverneur-général du Canada, le Chevalier de Montmagny. Le P. Martin, 
dans sa Vie du P. Jogues, n'a pas écrit correctement le nom de cet ambassa- 
deur ; au lieu de Tiolsaclon identique à Tiotsaklon, il a écrit ; Tiotsaélon qui 
est bien différent. La ressemblance du c avec l'e, principalement dans les 
manuscrits, et l'impossibilité quelquefois, quand il s'agit de déchiffrer des 
mots d'une langue étrangère, de distinguer ces deux lettres l'une de l'autre, 
ont souvent donné lieu à des méprises de ce genre, lesquelles sont, à la vérité, 
peu importantes en elles-mêmes, mais peuvent quelquefois devenir la source 
d'erreurs plus considéi^bles ; elles offrent du moins l'inconvénient de causer 
toujours beaucoup d'embarras aux annalistes et aux ethnographes. 



72 

Tewakstontere, frcq. tewakstonteron, .se dit c?es jointures dib 
corps, rfes joints du ble-cfindc. Ex. : wakenonwaktani tsi tewakston- 
teron, /ai wia^ f/flns /es jo/n/i^r^s ; teiotistonteras, ...raon, ....rane, 
les joints du maïs se former, les épis se nouer. 

TsiTAKONKowA, écarlatG, couleur écarlate. 

TwisTwi, bécasse, Gr. skolôpax, Lat. gallinago, AUj. padjackaanji 
vcl manominikeci. 

Wakatisaien, être lent à pousser, à grandir, à profiter, être 
tardif. Cesl le contraire de wakatisnoue, être hûtif. tun et Vautre 
se disent des fruits, des grains, des fleurs : ionatisnore, ionatisaien. 

Wakatonnhakanonni, être contrit, recueilli, amendé ; c'est le 
parf de Katonnhakanonnis, mot cpc. de onnha et du moyen du, V. 
kkanonnis, qui maintenant est tonibé en désuétude. 

"WAKATONTAKWANi,....kwanihon, ....kwen, désirer. 

Wakenniseraronnis, ...ni, ...ni, avoir les fièvres tremblantes, 
avoir ses jours (ennisera). Cf weaken ni laronnis, être lunatique, 
avoir ses lunes (ennita). 

Wakenontonks, ....tonkon, ...tonke, s'impatienter d'attendre, 
trouver le temps long, attendre avec impatience, soupirer après. 

Wakkaion, ramasser tout, ne laisser rien perdre, savoir mettre 
à profit les moindres choses, aimer à ramasser les vieilleries, être 
curieux, aimer à collectionner des objets antiques. R. Akaion. 

Wakkweniat, sakwe..., ro...., io...., iako...., ne s'emploie qu'avec 
la négation; on dit : ialite wakkweniat, n'être pas prêt, disposé ; 
être indisposé, n'être pas très-bien. 

Wakonnhatha, avoir une glande, ...hatanions, en avoir plu- 
sieurs. Se dit aussi des durillons, des ampoules, cloches ou phlyclèncs. 

Waksafa, celle qui m'a pour bru, ma belle-mère. La R. saf 
exprime la relation réciproque qui existe inter socrum et narum. 
Kesafa, celle que j'ai pour bru, ma bru ; sesafa, celle que vous 
avez pour bru, votre bru ; sasafa, celle qui vous a pour bru, votre 
belle-mère ; waksafkenha, ma défunte belle-mère ; kesafkenha, 
ma défunte bru. 

Watatihons, iotatihon, enwatatihon, mn., qq. ch. se raidir, 
s'affermir; es. watatihonkwa, elle devient raide avec cela, en 
parlant de'toile, mousseline, etc.; c'est ainsi qu'on nomme /'amidon, 
/'empois. 

Wiion'whon vel ohiion'liiion, ionom.), linotte^ Angl. linnet ; Lat. 
linaria; Allem. Hànfling; Esp. pardillo, pardilla. 



73 

WiNTiKo, géant fabuleux se nourrissant de chair liumaine. Ce 
mot a été emprunté à la langue algonquine. * 

WisKi, eau-de-vie de grains, principalement d'orge. C'est le mot 
anglais whiskey. 

* Quelques-uns croient que le Windigo des Algonquins est le même person- 
nage que Atenenhiarhon, d'autres le confondent avec Iakonenhioiaks. Voy. 
ci-après le mol onenhia. 




DERIVES ET COMPOSES 



JÛL 



AHARE, 1 o. 

Kaharonnis, fabriquer des 
filets, de la dentelle^ mousseline. 
gaze^ (konnis, faire) ; 

lonharonniatha, manufacl ure^ 
fabrique de ahare ; outil^ instru- 
ment pour faire ahare, (konnia- 
THA, caus. de konnis). 

Kataliaros, * Icndre un filet ; 
jeter un filet à Veau pour prendre 
des poissons^ (k — os) ; 

Kataharokwas*, retirer le filet 
de l'eau, le détendre, (kokwas.) 

Tekaharatons, faire un tissu 
de raquette, tisser^ être tisserand^ 

(TEK — ATONS) J 

Tewaharatons, r insecte-tisse- 
rand^ r araignée; 

Teiotaharaton, fréq. teiotaha- 
ratonnion, une toile, des toiles 
d'araignée. 



AHENNA, 1 c. 

Akahenna (par corr., akwa- 
henna), sah..., raoh..., etc., mon, 

ton, son arc ; 

lohennaliniroii, arc fort ; 
Wahennowanen, grand arc ; 
Walienniio, bel arc. 

Kahennarlios, frotter l'arc, c- 
à.-d. jeter un sort, envoûter, en- 
sorceler, (kerhos). Comparez en 
grec : toxon, arc ; arc avec les 
flèches ; toxikon, ce dont on 
frottait les flèches pour les em- 
poisonner. 

Katahennaras f, dcp., (keras, 
WAKRAS) litt. : arriver à l'arc, 
joindre l'arc, c.-à-d. être sorcier, 
sorcière ; 

Atahennaratsera, f magie, sor- 
celle7ne ; 

Tontahennarastlia,f ce qui sert 



* Kataharos, moyen ou déponent de kaliaros ; il signifie autsi être pécheur, 
faire le métier de pêcheur. Au lieu de kataharos et de kataharokwas, o/ï disait 
d'abord: Kaharos, kaharokwas, de môme qiCen latin, imito, gradio, pisco ont 
précédé imilor, gradior, piscor. 

f M. Marcoux écrit: KatENhonnaras ; atENhennaralsera; ionlENhenna- 
raslha. Au lieu de EN, j'écris A, ce qui est plus conforme à l'analogie de la 
langue ainsi qu'à la prononciation en usage au Lac des Deux-Montagnes. 



76 



a la magie, instrument de magie, 
V. g. crochets de vipère* 

Kahennaiaks, (kwaheks), frap- 
per l'arc eu avec l'arc, c.-à.-d. 
exécuter la danse de guerre. 
(Dans cette sorte de danse, on se 
servait de l'arc pour battre la 
mesure). 

AHTA qqf. AHTAKWA en cp. 

Tewakahtarion, avoir ses sou- 
liers aux pieds (watarion, frc/j. 
de iwAT). 

KahtPs, plus souvent keiahtas, 
mettre une chaussure à qlq.^ fer- 
rer un cheval ; 

Karahtas r pour katahtas, se 
chausser, prendre ses souliers, 
mettre sa chaussure, (ketas) ; 

Karahtasionsf pour katahta- 
sions, se déchausser, ôler sa 
chaussure, (ketasions). 

Wahtakmio,jt);., ...kwiios, belle 
chaussure ; 

Wahtakwanorou, chaussure 
de prix ; 



AKAIOÎî 

Akaionson, des vieilleries^ de& 
antiquailles ; 

Oriwakaion, chose ancienne^ 
vieille affaire; 

Kawennakaion, mot suranné, 
expression vieillie ; 

Orivvakaionneha, à Vancienne 
façon ; 

Kaianerenserakaion, VAncien- 
ne Loi, l'Ane. Testament ; 

Rotikaionton, les Anciens, les 
gens d'autrefois ; 

Wakaions, iokaionhon, enwa- 
kaion, une chose vieillir, passer 
de mode, se détériorer. 



Kkaionstha, ...ton, 
vieillir qq. ch., l'user ; 



de 



Rahtakhonnis, fabricant 
chaussures, cordonnier ; 

Karahtakwahninons f pour 
katahtakwahninons, vendre des 
chaussures, (katahninons). 



te, faire 
ten^ 



Kkaionstennis, ...tenni, 
user la chose de qqu'un ; 

Wakkaion, aimer ■ les vieille- 
ries, avoir toujours du vieux ; 

Wakeriwakaion, rabâcher tou- 
jours les mêmes choses, n'avoir à 
raconter que de vieux contes, des 
anecdotes de l'ancien temps, des 
contes à faire dormir debout. 

* Les serpents jouent un grand rôle dans la mythologie aussi bien que dans 
la sorcellerie des Sauvages. Chez eux, conime chez les 'peuples civilisés, le 
serpent est un animal exécré; son nom seul excite l'horreur, et traiter quel- 
qu un de serpent serait le nec plus uUra de l'injure. Pour opérer leurs malé- 
fices, les sorciers choisissent de préférence la dépouille des serpents les plus 
venimeux. Voy. et comp. ce qui est dit dans l'ouvrage intitulé Les Serpents, 
par H. Laserre, Paris, V. Palmé, éditeur, 1863. 

t Parmi les douze lettres de l'alphabet iroquois, iljen esfqui'sont sujettes 
au changement ; quelquefois l'euphonie, d'autres fois la clarté diî discours ré- 
clame cette mutation. Dans lo cas présent, on a sans doute voulu éviter la 
rencontre peu agréable de deux T, en changeant en R lo premier de res T. 



AKBNNHA 

Akennhake, en été ; 

Nouwa wahennhate, l'été pre- 
sent ; 

Ken wahennhe, l'été dernier ; 

Oia si te waken nhe, V avant- 
dernier été; 

Tsi wakennhes, dans le cours 
de Vété ; 

Akennhiien, au milieu de Vété; 

Akennhakwekon, tout Vété ; 

Wakennhiio, un bel été ; 

Tekkennhiiaks, passer Vétè^ 
(tekiaks) ; 

Tekkennhenhawis, apporter 
rété, (khawis) ; 



Teiokennhonties, Vêlé s'ouvrir, 
c.-à-d. être au printemps^ (waka- 
ties). 

AKBRA 

Akkera, mon plat^ mon as- 
siette, etc. ; 

Akerowanen, un grand plat ; 

Akeratne, dans le plat, in dis- 
co, in pelvi ; 

Akera sonha, des vases de diffé- 
rentes sortes. * 



AKFASBRON t 

Kfaseratlia, f ...ton, ...te, dé- 
pouiller qlq, le mettre nu. X 



* Telles sont à peu près toutes les modifications que peut prendre akera ; 
pour toutes les autres, il faut avoir recours au mot kaksa. Le mot algonquin 
qui y correspond est onagan. 

t Plusieurs prononcent akwaseron'Jiwaseratha. 

I L'idée de nudité renfermée dans ces mots, peut s'exprimer de plusieurs 
autres manières, par exemple : 

a) Ak — OSKON, n'avoir rien que..-. ; 

Akiatoskon, n avoir rien sur le corps, avoir le corps nu, (oiata) ; 
Akenotstoskon, n'avoir rien sur la peau, avoir la peau nue, (onotsta) ; 

b) Ak — OKON, avoir une partie du corps à nu, à découvert, sans l'accompa- 
gnement ordinaire : 

Akasitakon, corruption de akasitokon, avoir les pieds nus dans les souliers* 
(osita). Les Algonquins disent : cacakinisile, {osn), être nu-pieds. De là le nom 
de cacaiiinisileh, les va-nu-pieds qu'ils donnaient aux Religienx Récollets qui 
furent les premiers missionnaires du Canada. Cette dénomination correspond 
exactement à celle de ronasilakon qu'employaient les Iroquois, et elle n'a rien 
de choquant dans la langue de ces peuples chez qui la nudité des pieds et des 
jambes était chose commune et ordinaire. 

c) Ak — KAWE, être sans vêtement à..., manquer de qquo. vêlement : 
Akeriskawe, être sans bas, sans mitasses, (karip) ; 

Akaskawe, cire sans souliers, Iks pour autai, 



78 



AKONWA * 

Kekonwaroroks, couvrir, voi- 
ler le visage à qlq.., lui mettre un 
masque; 

Kekonwarorolvsions, lui dé- 
couvrir le visage, le démasquer ; 

Katkonwaroroks, katkonwa- 
roroksions, se masquer, se décou- 
vrir la face, (au propre] et au fi- 
guré). 

Katkonwaroroktha, se voiler 
avec, prendre le masque de v. g. la 
/îe/îV/w/î=kari\viioston, être hy- 
pocrite ; 

"Watkonwarotarliostha, muse- 
lière, licou. 

AONRIA vd ONRIA 

Konriakeras, avoir l'haleine 
puante, (wakeras; 

Kalonries, respirer, prendre ha- 
leine ; 

Katonrioktha, perdre la respi- 
ration, étouffer, (katoktha) ; 

Katonriokatstats, retenir son 
haleine, (katakatstats) ; 

Katonrietha, n'aspirer qu'a, ne 
respirer que..., soupirer après...; 



Atonrisera, souffle, respiration^ 
haleine ; 

Wakatonriseres, at'Oir r haleine 
longue ; 

Wakatonriseresha, avoir Vlia- 
icine courte; 

Katonriserokthu, perdre le 
souffle, expirer, (katoktha) ;j 

Katonriscrahtons, même signi., 

(WAHTONS) ; 

Tkatonriserati-^^.^^^ son ha- 
nemnos, ^^. > leine,sarespi- 
., ration. 
rontha, t 



ARIA 

Wai'iio,uH bel hameçon, harpon, 
croc, crochet, gaffe ; 

Wakariaien, avoir un hame- 
çon; 

Wakariio, avoir un bel hanie 
çon ; 

Kariokawines, pécher à Vha- 
mcçon, lilt. : promener, porter 
l'hameçon çà et là, en algonquin 
wewebinabi, promener la ligne ; 

Kariotarhos, gaffer, tirer avec 
un croc, (kotarhos). 



* Akoxw'a, vel forte rcclius okoxwa, n"est autre chose qu'une nouvelle forme 
de OKONSA, OKONTA, visage, face d'homme ou cV animal, et ne peut signifier 
masque qu'à la condition de s'incorporer dans le verbe kekhoroks. On dira 
iontatkonwaroroktha, un masque, litt. : on se couvre te visage avec cela: 
ronatkonwaroronhalie, rfei gens masques qui passent. De là encore l'expres- 
sion OKONWARA, faux visage, visage postiche, représentation de visage, masque 
pour servir à un déguisement, en alg. piskwandjigan. Le mot okonwara s'em- 
ploie le plus souvent comme parole injurieuse, v. g. : nikonwaroten ! ô quelle 
mine ! quel masque ! 6 le beau museau ! ce qni revient à peu près aux expres- 
sions algonquines : ejingwecilc, ejinagocicitc. 



70 



ASARE * I 

Rasaronnis, coutelier; 

lonsaronniatha, fabrique de 
couteaux ; 

Wakasariio, av. un hmu cou- 
teau ; 

Katasaraniiontha, ceindre une 
i'pée , (keniiontha) ; 

Kasaroroks, engai7ier, mettre 
daîis le fourreau^ (koroks) ; 

Kasarohtsions, dégainer son sa- 
bre^ (KOHTSIONS) ; 

Tekatasaroiaks, ne battre à ré- 
pe>, (koiaks) ; 

Tewatasarisas, ciseaux, (deux 
lames qui s'entrechoquent) ; 

Tekasarisas, ...sen, ...sa, cou- 
per avec des ciseaux, (tekawisas). 

ASE 

Asetsi, tout neuf, tout nouveau, 
tout frais ; 

Oserase, le nouvel an ; 

Kanonsase, maison neuve ; 

Owarase, viande fraîche ; 

Kaiatase, jeune file, puella, 
virgo • 

Kaiataseha, adolescente, puel- 
lula : 



Katiatasestlia, faire la jeune 
fille, (quand on a passé l'âge de 
la jeunesse) ; faire la grande fille, 
(étant à peine dans l'âge de l'a- 
dolescence) ; 

Keriwasestha, rafraîchir un 
conte, une nouvelle, une affaire. 

ASEEIIE 

Waseriietowanen, gros fd, 
grosse ficelle, grosse corde, câble ; 

Waseriietaha. fd mince, petite 
f celle, petite corde ; 

loseriietenton, une corde pen- 
dante, (iohrenton) ; 

Tewatseriietiaks, la corde, le fd 
se rompre ; 

Tekseriietarons, broder en soie^ 
avec de la soie ; 

Kseriietakwenonnis, mettre le 
fd en peloton ; 

Kseriietakwenonniasions, dé- 
vider, défaire un peloton de fil, 
un écheveau ; 

Kseriies, fder ; 

leseriietlia, on file avec cela, 
V. g. rouet, fuseau, quenouille ; 

Kseriietonuis, faire des cordes : 

leseriietonniatlia, corderie. 



* AsARE peut se prendre dans deux sens, le sens général à' instrument iran' 
chant, le sens particulier de couteau. Quand on veut l'employer dans un sens 
autre que celui de couteau, qui est le sens le plus ordinaire, il est d'.usage, 
pour la clarté du discours, d'y adjoindre un qualificatif. Ainsi, on dira : 

Asare kowa, grand couteau, sabre ; 

Asare iontkonstonrhiakstha, couteau 'pour couper la barbe, rasoir. 
Asare ienatsiakstha, couteau pour couper le blé, faucille ; 
Asare iekenaekeriakstha, couteau pour couper le foin, faulx. 
Asare ienasascronniatha, cow/caîfjjot^r tailler les plumes, caaif. 



80 



ASHARA 

Washaronte, il y a une corde 
après^ (iaonte). 

Kasharontha, ...ronte, ...roii- 
ten, attacher une corde à qq. ch.; 
lier qlq. avec une corde pour le te- 
nir ou le trainer; 

Kasharontakwas, délier qlq., le 
détacher. 

Katasharontha, se prendre à 
une corde pour porter, tirer, trai- 
ner ; 

Kasharines, ...lïnon, ...rîne, 
trainer qlq. ou qlq. ch. avec une 
chaîne ou une corde. 

ASHONTA 

Tekashontotha, élever, planter 
une cloison., (kniotha) ; 

Tewasontôte, il y a une cloison ; 

Tewasontôton, il y a des cloi- 
sons ; 

Tekashontat, avoir un mur 
mitoyen, être aeiix ou plusieurs 
Voisins de chambre, n'être sépa- 
rés que par une cloison ; 

SewashontTiti, la chambre d'à- 
côié ; 

Karo nonshontati, la chambre 
de ce côté-ci, l'en de-çà de la cloi- 
son ; 

Tsi nonshontati, la chambre de 
Vautre côté ; Tau de-là de la cloi- 
son. 



ASIKWE, en cp. ASIKWARA 
Wasikwariio, belle lance ; 

lewaksikwaronties, lancer un 
dard, (wakaties) ; 

Teksikwaratenions, brandir 
une lance, un javelot, (tektenions, 
freq. de tektenies) ; 

Ksikwaroharha, emmancher 
une pique, (koharha). 

ASIRE, 1. ou 2. c. 

Wakasiraien vel waksiraien, 
avoir une couverte ; 

Wakasiriio vel waksiriio, ai\ 

une belle — : 

Akasirc vel aksire, ma cou- 
verte ; 

Katsirotha, hisser la voile, met- 
tre à la voile, (kniotha) ; 

Katsirotakwas, baisser la voile, 
(kniotakwas) ; 

Wakatsirotalies, aller à la 
voile. 

ASONTA 

Wasontiio, belle nuit; 

losontatsanit, nuit affreuse ; 

Asontenne, de nuit, pendant la 
nuit ; 

Asonthen, au milieu de la nuit, 
à minuit; 

Nonwa wasontate, cette nuit, 
la nuit présente, nongom tebi- 

kak des Alg. ; 



SI 



Ken wasonte, la nuit dernière, 
libikong des Alg. ; 

Ken wasonteke, f avant-der- 
nière nuit., awas tibikong des 
Alg. ; 

Ason takwekon, iou/c la nuit ; 

losontano, une nuit froide ; 

Asontenkha. l'astre de la nuit, 
la lune, (iôtekha) ; 

Tewasontasen, * vingt nuils-, 
(tewasen) c.-àd., 20 jours; 

Tewasontaientontie, nuils suc- 
cessives : 

Tewasontaieston, nulls non 
successives, nuits mêlées (les unes 
bonnes, les autres mauvaises); 

Wakasontanorons, ne pas pas- 
ser la nuit, mourir avant le jour ; 

Asatakon pour asontakon, 
dans les ténèbres. 

ATAK. t en cp. ATATSERA 

Watatserowanen, grande ba- 
guette, grande branche ; 

Sewi'itserat, 1 aune, I verge, 

1 corde de bois ; 

Tewatatserake, 2 aunes, 2 v. ; 

2 cordes ; 

' Au dessous de 20, on emploie toujours le mot ennisera ou le mot 
'onla ; mais une fois que l'on est monté à 20, dès-lors au lieu du. jour, il faut 
prendre la nuit : asen, kaieri, wisk, iaiak, tsialak, satekon, tiohton niwasonta- 
sen, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 dizaines de nuits, ce qui doit s'entendre du jour et do 
la nuit, du jour de 24 heures. Les anglais ont quelque chose de semblable dans 
leur mot Fortnight, espace de deux semaines, ce mot n'étant qu'une abrévia- 
tion de fourteen nights et signifiant par conséquent 14 nuits. 

■\ Plusieurs noms commençant par ata, ate, ati, ato, par ex. : atakwennia, 
ATENNiTS, ne sont que des dérivés de primitifs plus ou moins en usage aujour- 
d'hui. Ainsi ATAKWENNiA Signifie hardes personnelles, linge de corps, objets 
privés de toilette, mais tout cela pour soi-même et non pour un autre ; c'est ce 
qu'exprime l'initiale at. Qu'on la supprime, on aura : okwexnia, harnais et 
tout l'équipage d'un cheval, soit de trait, soit de selle. De même encore 
atexmts est une branche=atak sur laquelle on s'appuie : watatseriio, une belle 
branche ; watennitseriio, une belle branche pour s'appuyer, se soutenir evv. 



Katatserotha, planter une ba- 
guette ; 

Katatserotonnions, planter des 
baguettes, c.-à-d., ramer des pois, 
des fèves. 

ATEBE 

Aterowanen, grand panier ; 

Sewateral, plein un panier, un 
panier plein de — ; 

Tewaterake, asen niwaterake, 
2, 3 paniers de — ; 

Aterakon, dans le panier ; 

Aterokon, .sous le panier ; 

Wakaterakehte, porter un pa- 
nier sur son dos, (wakkehte) ; 

Kateronnis, /flire des paniers; 

lonteronniatha, fabrique de 
paniers, instrument pour les 
faire ; 

Katateros, pécher au panier, 

(k — os, lEKOS). 

ATOKWA 

Watokvvatseriio, watokwatse- 
rowanen, belle, grande cuiller ; 

Sewatokwatserat, lewatowat- 
serake, asen, kaieri ni watokwa- 
tserake, l cuillerée, 2, 3, 4 cuil- 



82 



Kenanawenstha, mouiller, 
Ircmpcr ; 

Kalavvens. se baigner, prendre 
un bain ; 

Katawenserons, prendre les 
bains, se baigner à plusieurs re- 
prises ; 

Jontawenstha, baignoire ; 

Kanonnawen, pipe, calumet ; 

K a we no le. ilc ; 

Awennekeri, herbe, herbage, 
gazon, foin. L'herbe ne pousse 
guère dans les terrains secs, il 
lui faut de Fhuniidite. Cf. Alg, 
minjack. Yoy. ci-apres le mot 

ENXEKERI. 

E 

EKSA— t 

Keksaa, être enfant, jeune en- 
fant ; 

Wakeksataicn, av. des enfants 
en bas âge ; 

Wakcksatakate, av. beaucoup 
de jeunes enfants ; 

Kaleksatonnis, faire l'enfant ; 

Katateksatonnis, se faire en- 
fant ; 

Keksatanonwe, aimer les en- 
fants ; 

Ratiksa okonlia, garçons qna- 
tuordecim annorum et infra ; 



lerées. Alg. : ningolwemikwan, 
nijwemikwan, niswemikwan, 
newemikwan ; 

Atokwa — kowa, la grande 
cuiller. C'est le nom de plusieurs 
famenx capitaines, notamment 
du collègue de Tiotsakton dans 
la célèbre ambassade du 12 juil- 
let 1644. 

ATSIENHA 

A'sienhakta, près du feu; 

Teksienhoiaks, tirer sur le feu, 
décharger les armes da7is le feu, 
(feu de joie de St. -Jean-Baptiste) ; 

Katsienhowanen, un grand 
feu *, un grand conseil ; * 

Ktsienhaiens, mettre un feu, 
être du conseU, être chef (ikiens) ; 

Waksienhaien, être en conseil, 
tenir conseil ; 

Kalsienhaientako, dans le con- 
seil ; 

letsienhaientakwa, la maison 
ou la salle du conseil. 

AWEN 

Awenke, dans l'eau; - 

Awenkeson, dans les eaux, çà 
et là dans l'eau ; 

Sotsi awen, c'est trop liquide, 
trop plein d'eau, trop aqueux ; 

lonanawen, mouillé, trempé ; 

' Parce qu'autrefois, chez les Indiens, le conseil de la Nation se tenait au- 
tour d'un grand feu, dès-iors un même mot désignait ces deux choses. Les 
usages ont changé, depuis longtemps on a cessé d'allumer le feu potir tenir 
le conseil, mais l'expression est restée. On continue à nommer les conseillers, 
les sénateurs de la Nation; batitsienhaiens, ceux qui placent le feu ; convo- 
quer, rassembler les Chefs, se dit encore comme autrefois ; raiiiasser les li- 
sons, kkonretsaroroks, composé de KERt)ROKs et de okonretsa. 

f Peut-être de kasa, bouche; eksaa, qui a nne petite bouche, trop petite pour 
parler, cf. lai. infans, gr. nèpios. 



8^ 



Kontiksa okonha, filles dao- 
decini annorum et infra. 

ENASK^WA 

Kenaskwa, éùre captif, esclave; 

Kanaskwiio, hellc^ bonne bête; 

Kanaskwaksen , mechanic^ 
mauvaise bete ; 

Wakenaskwiios, av. de beaux 
animaux ; 

Keiiaskonnis, dompter un ani- 
mal^ le faire esclave, le rendre 
domestique ; choisir parmi les 
petits d'une femelle celui ou ceux 
qu'on veut élever, détruisant 
ou vendant les autres ; réduire 
qlq. en servitude, traiter qlq. en 
esclave, le maltraiter ; 

Kenaskonniennis, élever des 
animaux pour qlq. ; faire des es- 
claves ponr le compte d'un au- 
tre ; 

Kenaskwaiens, réserver un 
captif pour l'esclavage, ne pas le 
brûler, ne pas le manger ; 

Kenaskwaiennis, mettre à 



part un prisonnier de guerre pour 
cire l'enclave de qlq. 

Kenaskwçuhawis, mener un 
captif, un esclave, un animal 
domestique, une bute fauve faite 
esclave. 

ENNASA vel ENNASON 

Ivatennasaketotha, tirer un peu 
la langue, montrer le bout de la 
langue, (kketotha) ; 

Kennaserha, faire Vélectiondes 
chefs, (terme de diplomatie). 

Katennaserhes, se rendre à 
l'élection. 

Waken nasanonwaks, ar. mal 
à la langue. ; 

Tekatennakarawas pour teka- 
tennasakarawas, tirer la langue, 
(tekkarawas.) 

ENNEKERI * 

Ennekerike, siir le foin ; 

Ennekerokon, sous le foin : 

Wennekeriio, du beau, du bon 
foin ; 



' Ce mot n'est pas une racine proprement dite, une racine primordiale, ainsi 
que bien d'autres, rangés pourtant parmi les Racines, parce qu'ils servent à 
former un grand nombre de dérivés, et que pour cela, on peut appeler racines 
secondaires. Ennekeri dont il est ici question, renferme évidemment la R. — 
KERi ; il n'est qu'une abréviation do awen\ekeki, et signifie proprement ; pro- 
duit, production d'un terrain humide, humeclé. On dit indifféremment enne- 
KERi ou AWENNEKERi. L'algouquïn MiNJACK pcut s'expliquer de la même ma- 
nière. La demi-racine — ack signifie plante et ne se dit que des plantes an- 
nuelles ; le mot auquel elle se trouve ici adjointe, exprime l'idée de liquide, 
(l'humide, comme il est aisé de voir par les dictionnaires non-seulement de 
langue algonquine, mais même encore de langue algique. Minjack signifiera 
donc une piaule aquatique, une plante qui ne craint pas l'eau, qui aime l'hu- 
midité, qui demande à être arrosée, à qui il faut de l'eau. 

Cf. mini, suinter, suppurer; 

Minah, abreuver, donner à boire ; 

Minikwe, arroser le gosier, c.-à-d., boire. 

Cf. MiNESOTA, mot de la langue des Sioux, qui veut dire, je crois, eau trou- 
ble; c'est le nom d'une rivière qui se jette dans le ^frsstssIpI, le grand fltiuve 
des Etats-Unis. 



84 



Wennekeranoron, le foin est 
cher; 

Wennekerathen, le — est sec; 

lotennekeronni, le — a poussé^ 

(lOTONNi) ; 

Kennekeriiaks, faucher^ (iki- 

AKS) ; 

Kennekerahninons, acheter du 
foin, (kninons) ; 

Katennekerahninons, vendre 
du foin, (katahninons). 

ENNIOS * 

Ennioserake, sur le Irnin île 
bois; 

Wennioserovvanen, gros train 
de bois, grosse cage. Alg. kitci 
apindasagan ; 

Kennioseronnis, construire un 
cajeu ; 

Kennioseronnianes, aller en 
chantier, aller faire des cages; 

Keunioserakohes, aller cher- 
cher une cage ; 

Katennioserenhawis, sauter 
des cages ; 



IaiwenmseTa.no Journée froide ; 

Wenniseriiostane, le jour de- 
venir beau ; 

Kenniseriiaks, passer le jour ; 

Kenniseroktha, finir le jour ; 

Kenniwenniserakeha, peu de 
jours ; 

Satewenniserihen, une demi- 
journée; 

Sewenniseratson, chaque jour ; 

Tewenniseraientoiitie, de jour 
en jour ; 

Tewenniseratieha, le long du 
jour ; 

Tewatenniserawenron, de deux 
jours Vun ; 

Kenniseraierits, observer un 
jour, chaîner une fête ; 

Katenniseratiesatha, perdre 
sou temps, litt., gâter le jour ; pro- 
fantr un Jour de fête, ne pas 
l'observer. 

ENNITA 
Sewennitat, tewennitake, un 



ir ^ ,. ' mois, deux mois ; 

Katennioseros, mettre une cage, ' 



un cajeu à l'eau, lancer un ra- 
deau ; 

Wakatennioserenhawiton ha- 
tie, descendre sur les cages. 

ENNISBRA 
Wenniseratoken, jour fixe ; 



Eunites, un long mois, une lon- 
gue lune ; 

Tsini wennites, durant le mois, 
dans le cours du mois ; 

Satewennitihen, un demi-mois; 
au milieu du mois ; 



Il faut rapprocher de cette Racine le verbe kenios, traverser qlq. sur une 
rivière, avec ses dérivés ; 
Keniohes, alter conduire qlq. de l'autre côté du lac, du fleuve ; 
Katennios^ être Iraversier ; 
Atenniosne, chez le Iraversier ; 
Tsi iontenniokwa, la ou l'on traverse, à ta traverse. 



85 



Watennitoktha, le mois, la 
lune finir; 

Iakennitasetatha, almanack, 
calendrier, litt. : on compte les 
lunes avec cela, (kasetatha, caus. 

de KASHETAS.) * 

Les Algonquins le nomment 
petakaikatek masinaigans, le petit 
livre piqué, parce qu'ils mar- 
quent avec une épingle les diffé- 
rents jours à mesure qu'ils arri- 
vent. 

ENSKAT 

Enskatson, un à un, un à la 
fois ; 

Skarontat, un arbre; 

Tsionkwetat, une personne ; 

Skanonsat, une maison ; 

Skavvistat, une piastre, un dol- 
lar ; 

Enskatne, ensemble, à la fois, 
en im même lieu ; 

Enskat ok, un seul, une seule 
fois ; 

lah enskatha, pas un, pas une 
seule fois ; 

Skatsonha pour enskatson ha, 

rarement^ peu de fois ; 

ENTA 

Tewentake, deux jours de fête; 
Asenniwentake, les trois jours 
de fête ; I- 



Wentanoron, fête d'obligation ; 

Niatev^rentake, chaque fête ; 

Tewentasere, deux fêtes en un 
même jour ; 

Entakta, veille de la fête ou du 
dimanche ; 

Siwentakta, samedi dernier ; 

Sitewentakta, V avant- dernier 
samedi ; 

Wententas, iawententaon, 
enw^en tentane, la fête finir ; 

Sahententane, quand la fête 
finit, c.'à.-d. lundi dernier ; 

Sontawententane Vavant der- 
nier lundi; 

Enwententane, lundi prochain; 

lensewententane, de lundi en 
huit ; 

Asen n'onta, 3 jours^ pendant 
3 jours ; 

Asen n'enwata, dans 3 jours ; 

law^entatokenton, jour de fête ; 

Wakentatokentases, célébrer 
la fête ; 

'Enta.wen, la fête de — . Ex. : Tier 
rawentawen, Onwari awen- 
tawen, Akoiatatokentison ako- 
wentawen, fête de St. Pierre., de 
Marie, de la Toussaint ; 

lawentanawen, le temps être 
doux, (iotanawen) ; 



" C'est à peu près le mênologion des Grecs ; chez eux, comme chez les peaux- 
rouges d'Amérique, l'année se partageait en mois lunaires ; de là chez les uns 
et les autres, une même racine peut s'employer pour exprimer indifféremment 
l'idée de mois et celle de lune : ennita, luna, cursus lunœ, mensis ; mèn, men- 
sis, MÈNE, luna, motus lunœ, cursus lunœ. 

f C'est ainsi qu'on nomme encore à présent la fête de la Pentecôte, quoique 
depuis longtemps, le lundi et le mardi qui suivent cette fête, ne soient plus 
chômés au Lac des deux montagnes. 



80 



Entakon, jour vide^ jour de 
jeûne, (aokon); 

Akwentakon, être à jeun; 

Wakentontietha. jeûner^ (\va- 

KATIES) ; 

Tekiateiitatere, espace entra 
deux dimanches^ entre 2 fêtes ; 

Iakentashetatha, * ce avec quoi 
on compte les jours, calendrier; 

Tewentahrenlios, le jour pa- 
raître a rhorizon, (tekrenhos) ; 

Kenwente, ce jourd'hui ; 

Wentatie, wentatieha, tout le 
jour; 

Kentonnis, s'ennuyer, lilt. : 
faii'e le jour ; 

Eiitie, midi, sud ; 

Eiiliekene, enfleinjour; 

Entiekenekha, Vdstrc du jour, 
le soleil ; 

En tie nikare, il est midi, à 
midi : 

Entie noiikwati, au sud, du 
sud : 

Eutie kaienteri, (/ni connaît le 
sud, boussole. 

BRI vef ERIASA 

Akeriahne, seri..., raweri..., 
dans mon, ton, son cœur ; 

Wakeriat, av. du, cœur, être 
bravo ; 

Aleriatitsera, bravoure, cou- 
rage ; 

Wakeriasanonwaks, av. mal 
au cœur, av. le eœur navré, peiné ; 



Keriasakwekon, de tout mon 
cœur ; 

Saonkeneriasat, nous avons 
tous deux un même cœur, ambo 
su m us cor unum et anima una. 

Kateriasotsions, ...tsion, ...tsi, 
se briller le cœur, expression hy- 
perbolique que l'on emploie d'or- 
dinaire quand il arrive de mettre 
dans sa bouche un morceau un 
peu trop chaud, le morceau n'est 
pas encore entré dans l'œsopha- 
ge que déjà, parait-il, on aurait 
le cœur brûlé, (kotsions) ; 

Kateriatha vcl katcriatitha, 
faire le brave ; 

Tekateriatikhons, s'impatien- 
ter ; 



lAIAK 

laiakhalon, sixième, sixième- 
ment ; 

Taiaksera, espace de six jours, 
l'ensemble des jours ouvriers, 
toute la semaine moins le di- 
manche ; 

Tsioiaiakserat, teiaiakserake, 
\,^ sixaines, (s'il est permis de 
parler ainsi) ; 

Tsini iaiakseres, dans le cours 
de la sixaine ; 

Tsini iaiakseresonutî, dans le 
cours de la sixaine dernière, ou 
comme nous dirions en français, 
la semaine dernière. 

lAONTE, lAONTON 

laonton ne ieronke, les mem- 
bres du corps ; 

Tekenentsonte, tekenentson- 



* Cf. en grec : ephêmeris. 



87 



ton, avoir un, des bras^ (onent- 

sa) ■; 

Teksiiionte, Icksinonlon, ac. 
une^ des jambes, (osina) ; 

Tekasinonton [sous-ent. ontak,) 
chaudière qui a des pieds, mar- 
mite ; 

Kkonsonte, av. un visage, (o- 

KONSA) ; 

Onkwe kakoiisoiitakon, l'ani- 
mal à face humaine, le singe ; 

Kenionsonte, at', un, nr:., (oni- 
onsa) ; 

Kiatonte, au. un corps, être 
corporel, (oiata) ; 

Katiatontha, prendre an. corps, 
une forme ; 

Katiatontakwa, prendre tel 
corps, paraître sons la forme 
de — ; 

Wakerihonte, élre digne, (ori- 
wa) ; 

Kerihontha, rendre digne ; don- 
ner un emploi, une charge à quel- 
qu'un. 

— lA^WENS 
Aiawens ! Plut à Dieu I 

Ethonaiawen, ainsi soit-il, a- 
men ; 

Niawenseronne, n'importe ce 
qui arrivera; 

N iwakiatawenseronne, peu 
m'importe ce qui peu m'en arri- 
ver. 

IBKAIERIS 
lekaieri, c'est assez; 
latekaieri, y en[avoir assez ; 



lalewakierises, qq. ch. être jus- 
te, suffisamment ample pour qlq. ; 

Tkariwaieri, c'est bien, c'est 
bon, juste, exact ; 

lewakenniaieri, habillement 
complet. 

IIONS 

Sotsi lions, trop long ; 

Kenniionsha, peu long, court; 

Kennionsonnena, c'était court, 
trop court ; 

lions tsi teiotwenonni, roiul 
allongé, ovale ; 

Kontstha, allonger, faire long. 

IKARE 

Kkonsare, y av. son visage, être 
représenté sur un tableau, (okon- 
sa); 

Jeiataronnion, des personnages 
en jjeinture, des images, des ta- 
bleaux, (oiata) ; 

lonwentsiaronnion, cartes de 
géographie, (onwentsia) ; 

loskenrhare, rouillé, (osken- 
rha) ; 

Katsirare, il y a encore du feu, 
(otsire) ; 

Kiatare, être présent à une as- 
semblée, assister à — . C'est le lo/t?- 
jiioe des Algonquins. 

IKBKS 

Kenenstaks, manger du tna'is, 
(onenste) ; 

Kewaraks, m. de la viande ; 

Kitsiaks, m. du poisson ; 

Kahiaks, m. des fruits ; 



88 



Erontaks, mangeur cVarbre^ 
(karonta) ; * 

Anentaks, f mangeur de sapina- 
ges, (onenta). 

Kekhowanen. cure grand man- 
geur ; 

Kakwa, mels^ nourriture ; 

Kakvviio, kakwaksen, honne^- 
mauvaise nourriture ; 

Katekhounis, faire bonne chcrc^ 

(KONNIS) ; 

Katekwisas, manger tout son 
bien, (iksas) ; 

Kekwentas, /lair sun repas, 
achever de manger, ( — entas). 

IKENONNE 

Kenonsanonne, garder la mai- 
son : 

Kenalanonno, g. le village ; 

Keiatanonne, g. glqu'un, être 
sa caution; 

Kennhonsanonne, couver, 
(onnhonsa) ; 

Sonkwanonnalies, celui qui 
nous garde, l'Ange- gardien ; 

Ar' vavvakon-Kowa ronwaia- 
lanonne, la garde pontificale ; 

Kenonnahannhes, aller garder, 
aller veiller (an mort). 



IKHAS 

Khonwenhas, emmener un ca 
not, (kahonweia) ; 

Keiatentias, emmener qlq., (oia 
ta); 

' Ratirontaks, les mangeurs cVarhre, c.-à-d., les Algonquins 
t Nom iroquois du Porc-épic. 



Keriwenhas, apporter une nou. 
vellc, (oriwa) ; 

Kiasenhas, porter la croix dans 
une procession, être crucigère, 

(kaiasa) ; 

Kenonsenhas, porter le dais, 
être porteur du dais, litt. de la 
maison, (kanonsa) ; 

Kerontotserenhas, porter le 
coffre, c.-à-d. le cercueil, la bière 
et le mort qui y est renfermé, 
(karonto). 

IKHAWE 

Kiatonserenhawe, avoir un li- 
vre avec soi, (kaiatonsera) ; 

Kasarenhawe, avoir sur soi un- 
couteau, (asare) ; 

Kwistenhawe, av. de l'argent à 
la main ou dans sa poche, (owis- 

ta); 

Keiatenhavve, av. qlqu\m chez 
soi, garder qlquhin avec soi, (oia- 
ta); 

Kewenneniiawe, porter la pa- 
role, parler au nom de qlqu'un, 

(OWENNA.) 

IKHES 

Keiathes, amener quelqu'un ; 

Keriwihes, apporter une nou- 
velle ; 

Kwistilies, apporter de l'ar- 
gent ; 



Kientihes, amener du bois de 
chauffage, (oiente). 

IKIAKS 
Tekiaks, couper en deux ; 



8Ô 



Kiakhons, couper en plusieurs | Katatiennis, mettre là pour 

soi-même^ se réserver ; 

Kesennaiens, mettre le nom^ 
c.-à-d. louer ^ glorifier. 

IKKENS 

Sekkens, revoir clair, recou- 
vrer la vue ; 

Katatkens, se voir, se mirer; 

Atatken, miroir ; 

Tekatatlvens, (D. et pi.) se voir 
réciproquement ; 

Kfiatkense, visiter, faire vi- 
site à qlq. ; 

lokent, visible ; 

Kkahenhions, regarder, consi- 
dérer ; 

Wakkahenhiontskon, être ob- 
servateur, aimer à voir, à regar- 
der, être curieux. 

IKKWAS 

Kkohes, aller cueillir, aller 
prendre, etc. ; 

Kekwennis, cueillir, prendre 
pour qlq.; 

Kekwennires, aller cueillir 
pour qlq. ; 

Kientakwas, prendre du bois 
dans la forêt ; 

Kientakohes, aller bûcher, aller 
prendre du bois ; 

Kientakwennis, bûcher pour 
qlq- ; 

Kientakwennires, aller bûcher 
pour qlq. ; 



morceaux, partager ; 

Keronliaks, couper, abattre un 
arbre ; 

Kenatsiaks, couper le blé; 

Kennekeriaks, c. le foin; 

Kkwiriaks, c. les revenues, 

(OKWIRE) ; 

lontkw^iriaktha, instrument 
pour émonder, ébrancher, couper 
les pousses, les revenues, serpe ; 

Kenentsiaks, c. le bras, (onen- 
tsa); 

Keniariaks, c. le cou. (oniara ; 

Tekhiaiaks, c. la riviere, la tra- 
verser, (uhia) ; • 

Tekeniatariaks, traverser le 
lac, la mer, (kaniatare) ; 

Tekenatiaks, traverser la ville, 
(kanata) ; 

^1 Tekenonsiaks, trav. la maison, 
(kanonsa). 

,IKIENS 

Tekiens, mettre au jeu, mettre 
desMeux côtés; 

Katiens, se mettre là, s'asseoir ; 

leientakwa, endroit pour met- 
tre, là où l'on met ; 

Keristaiens, mettre, dresser des 
pièges, (karista — , fer) ; 
» 

Keiennis, mettre là pour quel- 
qu'un ; 

Keristaiennis, tendre des pièges 



' Voy. le mot OHIA dans les Notes supplémentaires. 



90 



Ksahetakwas, cueillir des fèves:, 
des haricots^ (osaheta) ; 

Kenanatakwas, arracher des 
patates, onoîjnatak) ; 

Kitsiakohes, aller à la pèche; 

Kwistakwas, gagner, ramasser 
de l'argent ; 

Kwistakohes, aller gagner de 
r — , (owista) ; 

Keriwakwas, recueillir des nou- 
velles, (oriwa) ; 

Keriwakwennires, aller re- 
cueillir des nouvelles, (c. à-d. des 
médisances) sur le compte de ql.- 
qu'un. 

IKKWEKS 

Khahakweks, boucher, fermer 
le chemin, (ohaha) ; 

lothahakwekon, le chemin est 
barré, obstrué ; 

Katskweks, fermer la bouche, 
(OSA); 

Katskweksions, ouvrir la bou- 
che. 

Tekahontakweks, devenir 

sourd ; 

Tekahontakwekon, être sourd; 

Tekatahontakweks, faire le 
sourd, se boucher les oreilles, 

(OHONTA) ; 

Katiatakweks, être constipé ; 

Iakotiatakwektha, astringent, 
qui resserre le corps, (oiata) ; 



Tsiotskwekon, plaie fermée") 

refermée ; 

Tsiolskweksion, plaie rouMrie, 

(osa, bouche). * 

IKNERENKfl 

Kenerenkhons, lier plusieurs 
captifs, lier avec plusieurs liens ; 

Kenerensions, délier; 

Kenerensionkwas, délier plu- 
sieurs captifs, détacher plusieurs 

chaînes ; 

Kenerenstha, lier à — , attacher 
au moyen de — ; 



Katatnerenks, 
même ; 



se lier soi- 



Keneren, être lié ; 

Keniaterenks. lier par le cou ; 
pendre ; 

Katatniaterenks, se pendre ; 

lonlatniaterenkstha, potence ; 

Tekenentserenks, lier les bras ; 

Tekenentseren, av. les bras 
liés ; 

Tekerensterenks, attacher les 
jambes, mettre des entraves, 
(ORENsa) ; 

Athasteren, f pantalon, haut- 
de-chausscs ; 

Tekathasterenks, mettre son 
pantalon ; 

Tekathasterensions, ôter son 
pantalon ; 

' Nous disons dans le même sens en français : " les lèvres d'une plaie. " 

t Ce mot p«ut se comparer au Kipotiîekwazon des Otawas et des Sauteui, et 
à notre mot français culolle. Les Allemands et les Danois ont montré plus de 
délicatesse en composant un nom qui signifie vêlement des jajnbes, =Beink\eid 
=Beenklœder. Cf. Femoralia, feminalia des Latins, peridzômala des Grecs. 



91 



Arateren, courroie de raquette^ 
(orata). 

IKREKS 

Sekreks, repousser; 

lekreks, pousser à, vers — ; 

leiore, qq. ch. augmenter^ s'éle- 
ver, monter à — ; 

letsiore tsini kanoron, le prix 
a rehaussé ; 

laorehatie, ça augmente tou- 
jours ; 

Tkeriwareks, repousser la 
chose, résister ; 

TekatatreseronSj se pousser, se 
poussailler ; 

Tekatatreseronnes, se pousser 
les ims les autres en marchant ; 

Ktsiareserons, pousser les ti- 
sons, tisonner; (otsia). 

IKSAS 

Ksahannhons, faire beaucoup 
de choses ; 

Kesahanis, faire pour qlqu'un; 

Keriwisas, décréter, ordonner, 
décider ; 

Kateriwisas, faire un contrat, 
une convention; 

loteriwison, il faut, il y a obli- 
gation ; 

Keiatisas, créer, former la per- 
sonne ; 

Sonkwaiatison, il nous a créés, 
notre Créateur; 

Katiatisas, être achevé, s'ache- 
ver, devenir décrépit, tomber en 
décrépitude ; 



Kiatonserisas, composer un 

livre ; 

Katenonsisas, se faire une mai- 
son, r achever ; 

Kenonsisahanis, faire une mai- 
son pour qlqu'un ; 

Katennikonhrisas, former le 
ferme propos de, prendre la réso- 
lution, se résoudre à — . 

IKSERES 

Kasere, voiture, charrette ; 

Skaseretat, une charretée ; 

Kateseretonuis, faire des voi- 
tures, être carossier; 

Katekenriseres, se trainer dam 

la poussière, (okenra) ; 

Wakateseres, se trainer à qua' 
tre pattes, ramper ; 

Waleseres, un reptile^ un ani- 
mal rampant ; 

lotenenhariseron, des plantes 
rampantes, (onenha) ; 

Tekalatserenonties, se pour- 
suivre les uns les autres ; 

Keseres, poursuivre qlqu'un ; 

Keriwiseres, poursuivre une 

affaire ; 

IKSTA 

Seksta, être encore utile à qq. 
chose ; 

lali otheron te ksta, je ne suis 
bon à rien ; 

lah othenon te seksta, je ne 
suis plus bon à rien ; 

Nahoten kasta? a quoi cela 

sevL-il i 



92 



Katsta, se servir de, faire usage 
de — ; 

lontsta sonha, tout ce dont on 
se sert^ ustensiles ; 

Katstanions, se servir de heau- 
coup de choses ; 

Katstasions, cesser de se servir, 
de faire usage de — . 

IKSWBNS 

Atatswenhon, la haine, l'ini- 
mitié ; 

Atatswenserakon, dans rini- 
mitié : 

Kenikonhraswens, ne pas sym- 
pathiser avec qlq.; 

Kewennaswens, ne pas aimer 
le discours de qlq- ; 

Keweiennaswens, ne pas ai- 
mer les manières de qlq. ; 

Kiataswens, ne pas aimer la 
personne de qlq. ; 

Kiatakwaswens, haïr, détester, 
ne pouvoir souffrir la p. de qlq. 

loswat, c'est haïssable ; 

lotakwaswat. c'est tout-à-fait 
haïssable, intolérable, détestable ; 

Keswase vel keriwaswase, 
blâmer qlq. de qq. ch. 

Keriwaswens, désapprouver, 
condamner qq. ch., trouver mau- 
vais ; 

Kswatha, haïr a cause de — ; 

IKTATS 

Keriwatats, présenter une af- 
faire ; 



Katsiatats, montrer avec la 
main, (osia) ; 

Wakatsiate, avoir la main éten- 
due pour montrer ; 

Wakatsiataties, montrer de la 
main en la remuant ; 

Keiatsiatanis, montrer à qlq. 
avec la miin: 

Keiathanis. se présenter à qlq., 
av. de la déférence ; 

Kattats, se mettre près, en vue, 
se montrer, se pencher, s'avancer 
pour écouter; 

Wakattaties, aller et venir pour 
écouler, pour voir ; 

Wakatte, avoir son bout en 
saillie, être en vue partiellement, 
être là en montre, montrer une 
extrémité de son corps ; 

Wakatenontsistate, montrer la 
tête, le bout de la tête; 

Wakatesnonsate, m. le bout des 
doigts ; 

lottaties, qui se montre allant 
et venant (jotte) ; 

lotenonsate, bout de la maison ; 

loterhatate, b. du bois, (karha) ; 

lotewennokwate, b. de l'île, 

(kawenote). 

lOHNIRON 

lonenhiahniroD, pierre dure; 

lonataraliniron, pain dur, 
durci ; 

lonatahniron, ville forte ; 

.'^ononsahniron, maison de 
force, prison : 



93 



loristahniroo, métal dur, fer 
dur, acier ; 

loiatonserahniron, contrat va- 
lide, papier authentique ; 

loriwahniron, convention so- 
lide, qu'on ne peut pas annuler ; 

Wakenikonhrahniron, av. res- 
prit ferme ; 

Wakeriwahniron, tenir à sa 
parole, être constant; 

Wakenonwarahniron vel wa- 
kenontsislahuiron, av. la tête 
dure. 

KerJwahnirats, assurer une 
chose, V affirmer par serment, (kni- 

RATS) ; 

Kenonsahnirals, consolider une 
maison : 

Keiatahnirats, fortifier qlq. ; 

Kenikonhrahnirats, consoler 
qlq., lui fortifier l'esprit ; 

Kewennahnirats, appuyer la 
parole, le témoignage de qlq. ; 

Kiatonserahnirats, légaliser un 
acte ; relier un livre, lui donner 
de la solidité au moyen de la re- 
liure. 

Wakiatahniras, prendre des 
forces, se fortifier, devenir vigou,- 
reux ; 

Sewakiatahniras, reprendre 
des forces, revenir à la santé. 

lOHRENTON 

lolsetenton, lampe suspendue; 

loseriietenton, corde pendante > 

lohienton, ...\onmoii, des fruits 
pendants à l'arbre ; 



loswenkarenton, enseigne de 
cabaret, litt. : planche suspendue ; 

Wakeniareiiton, av. le cou pen- 
ché ; 

Tsioniatarenton, qui se suspend 
sur la mer, (huard). 

lOKARATB 

Kenniiokarate, de cette épais- 
seur, épais comme cela : 

Tsini iesnonsakarate, de Te- 
paisseur d'un doigt; 

loriwakarate, un tas d'affaires ; 

lonenhiakarate, pierre épaisse 
étendue à terre ; 

lorontakarate, gros arbre à 
terre. 

lOKAHRONTB 

lotstenrakarônte, Tonton, 

grottes, cavernes ; 

lotenhenrakaronte, barrière, 
porte à une clôture ; 

Kennhokarontha, percer une 
porte; 

Katenhenrakarontha, prati- 
quer une ouverture à un enclos, y 
mettre une porte ; 

Tekahontakaronte, av. les 
oreilles ouvertes, n'être pas sourd ; 

lOKBRHA 

Kiatakerha, av. le corps flottant 
dans l'eau ; 

lohonwakerha, un canot être 
à l'eau, flotter sur l'eau; 

lononsakerha, maison à l'eau ; 

Katakerakwa, être sur l'eau, à 
fleur d'eau, flotter, surnager; 



94 



WakatakerakvvenDis, les hu- 
meurs sortir sur la peau^ avoir 
une éruption. 

lOKETOTHA 

leioketote, ça dépasse les bor- 
nes ; 

Keriwaketolha, mettre une 
question sur le tapis, proposer une 
affaire ; 

Keriwaketotanis, montrer à 
qlq. le commencement d'une af- 
faire ; 

Katketotha, se montrer à des- 
sein ; 

Wakketotha, se montrer sans 
dessein- 

lOKSTE 

loiasakste, croix lourde, pe- 
sante ; 

Wakialakste, av. le corps pe- 
sant ; 

Kekstenstha, apesantir, rendre 
pesant ; 

Keiatakstentha, apesantir le 
corps ; 

Cf. AKEKSTENHA, être apcsantl 
par Vâge. 

lOKWIT 

WakekwitskoD, se rassasier 
aisément, se dégoûter bien vite ; 

Wakeriwak\yis, être dégoûté 
d'une affaire; 



Keiatakwis, rassasier qlq. 
lORAKAHBE 



laonwentsiakahre, la terre ré 
sonne ; 



lovvistakahre, la cloche sonne ; 

lotsetakahre, il y a bruit de 
sonnette, de grelots ; 

Tekahontakahre, les oreilles 
me tintent; 

Tekanonsakareni vel teka- 
nonskwareni, maison, église qui 
retentit, qui a de l'écho; 

Kerakarerastha, faire retentir, 
résonner qlq. ch. ; 

Katerakarerastha, faire du 
bruit en frappant, en marchant, 
en travaillant. Alg. pitiko — ; 

Katkwirakarerastha, faire clor- 
quer son fouet, (okwire) ; 

lenekwakarerastha, tambour , 
baril avec lequel on fait du bruit, 

(kanakon). 

lORANENTAK 

Kei'anentaktha, attacher, col- 
ler ; 

Wakenikonhranentaks, avoir 
l'esprit attaché, fixé à — ; 

Katennikonhranentasions, dé- 
tacher son esprit de — ; 

lononsanentakon, maison atte- 
nante ; 

lowenokwanentakon, ile ad- 
jacente ; 

Orakwanentakon, * soleil at- 
taché, étoile fixe, (karakwa). 

lOBASE 



Kiatarase, être aimable, agré- 
able à voir, av. un beau physique, 
une jolie figure; 

Wakerasese, trouver joli ; 

Nom de plusieurs Sauvages et de quelques Missionnaires. 



i96 



Tehotiialarase, cest un beau 
couple. 

lORHBNS 

Taiorhensere, il va faire jour., 
c'est l'aurore ; 

En'iorhene, demain ; alg. : 
wabang ; litt. : quand il fera 
jour ; 

Oia entsiorhene, après-demain; 
alg.: awaswabang ; litt. : quand 
il refera jour ; 

Orhonke, ce matin ; alg. jeba ; 

Orhonkene, le matin., au ma- 
tin ; alg. kikijeb ; 

Orhonketsi, de grand matin ; 

Orhonkeserakwekon, toute la 
matinée. 



lORI 

loiiri, fruit mur., 
lolâri, fruit cuit 
lonorâri, maïs mur, 
lonoràri, maïs cuit 



> 



KAHIK ; 






ONORA ; 



Kewararitha, faire cuire de la 
viande; 

Kenatararitha, f cuire du 
pain ; 

lORONK^WA 

Wakeronkwâni, qqu'un éprou- 
ver des démangeaisons ; 

Wakesnonsaronkwas, les 

mains démanger à qlqu'un ; 

Wakitaronkwa, cacaturio ; 
chezéliaô, (ota) ; 

Wakennhenharonkwa, mictu- 
rio ; oiirêtiao. (onnhenha). 



lOSKATS 

loskatstanion, attraits, char- 
mes, illecebrœ ; 

Wakiataskats, avoir des char- 
mes ; 

Keiataskatstennis, captiver 
qlq. par ses charmes ; 

Wakataskat, être parfaitement 
satisfait, être au comble du bon- 
heur ; 

Cf. losKAHA, nom. huron du 
petit-fils rf'ATAENSic. 

lOSNORE 

losnoratie, qui avance vite ; 

Kiatasnore, être vif, dégagé, 
alerte ; 

lonatisnore, (fruits, fleurs) hâ- 
tifs, précoces ; 

Ksnorjtts, faire aller vite, hâter 

qq. ch. ; 

Kewennasnore, parler vite ; 

Keweiennasnore, agir avec 
précipitation. 

lOTAKSEN 

lotaksenskwa, très-mauvais ; 

lotaksenskwe okonha, toute 
sorte de crimes ; 

Konkwetaksen, être méchant, 
pervers ; 

lotaksens, qq. ch. se détériorer ; 

lotaksenhonhatie, qq. ch. se dé- 
tériorer de plus en plus ; 

Kitaksatha, gâter, souiller, dé- 
tériorer. 



96 



lotenenstatieni, le maïs rend 
beaucoup ; 

Katienitha, amasser jusqu'à 
combler la mesure ; 

Katwistatienitha, thésauriser. 

lOTKBN 
lonontatken, lait caillé^ (onon- 



TA 



lOTARIHEN 

lononwatarihen, eau chaude, 
(nom d'homme) ; 

lorakvvatarihen, le soleil 
chauffe ; 

Wakatarihen, avoir chaud; 

Otarihensera, chaleur, sueur; 

Wakatarihenseranostha, se 
morfondre, gagner du froid quand 
on a chaud, (maladie fort com- 
mune parmi nos indigènes) ; 

Wakatarihentskon, avoir 

chaud facilement, suer aisément ; 

Katarihatha, chauffer, réchauf- 
fer ; 

lenonsatarihatakvva, ce qui 
chauffe la maison, un poêle, un 
calorifère. 

lOTE 

lohnekate, boisson forte ; 

loienkwate, tabac fort; 

lokenhate, étoffe rude ; 

Wakewennate, avoir la voix 
rude, forte ; 

"Wakiatate, avoir le corps dur, 
n'être point douillet. 

lOTIENI 

lotsetatieni, bouteille qui tient 
beaucoup ; 

lotenonsatieni, maison, église 
qui contient beaucoup de monde ; 

Wakateriwatieni, être babil- 
lard., contenir beaucoup de choses, 
de nouvelles ; 

Wakatewennatieni, être ver-\ Oriwatokenti-Kowa, Sacre- 
beux, dire beaucoup de paroles; \ment; 



loserhatken, levain., (oserha) ; 

lotsitsiatken, vinaigre, (otsit- 
sia) ; 

Ketkentha, rendre aigre, faire 
pourrir ; 

Olkenseri, pourriture; 

Khetken, être laid ; 

Khetkentsi, être aux abois, à 
r agonie ; 

Khetkentha, enlaidir ; 

Wahelken, c'est mauvais, c'est 
honteux ; 

Kahetken, c'est laid. 

lOTOHON 

lotonkwetatohon, foule pressée^ 

compacte ; 

lotahiatohon, il y a beaucoup 
de fruits, (kahik) ; 

lotnanatohon, beaucoup de pa- 
tates, (onoxnatak) ; 

loterontatohon, forêt épaisse, 
(karonta). 

lOTOKENTI 

Oriwatokenti, chose sainte, ob- 
jet sacré, bénit; 



97 



loriwatokenti, la chose est 
sainte; 

Ononsatokenti, la maison sain- 
te^ f église ; 

lononsatokenti, la maison est 
bénite ; 

Kanataratokenti, pain bénit ; 

Oseratokenti, année du jubilé^ 
année sainte ; 

Akiatatokeati, être saint ; 

Keiatatokentistha, rendre 

saint^ sanctifier. 

lOWITHA 

Katiatawitha, s'habiller; 

Keiatiatawitanioiis, habiller 
plusieurs personnes ; 

Katiatawitasions, se déshabil- 
ler ; 

Keiatiatawitasionkwas, désha- 
biller plusieurs personnes ; 

Atiatawit, habit^ vêtement, lin- 
ge de corps ; 

Atahontawit, pendant d'o- 
reilles ; 

Ennisnonsawit, anneau, bague; 



Kennisnonsawitha. se mettre 
un anneau au doigt ; 

Kesnonsawitha, mettre un an- 
neau à qlq. ;• 

Kenentsawitha, mettre des 
bracelets à qlq.; 

Katenentsawitha, se mettre des 
bracelets, prendre ses hr. ; 

Wakatswenkarawitennis, se 
fourrer une écharde ; 

Kenawitlia, faire un nœud 
coulant. 

IWAT 

Kiatat, être dans le sein de sa 
mere ; être dans la terre, enterré ; 

Tsi ieiatatarion, là oit beau- 
coup sont dans la terre, i. e. au 
cimetière ; 

Kanenhiat, il y a une balle de- 
dans, i. e. le fusil est chargé ; 

Kewennat, avoir de la voix; 

Ketas, mettre dedans ; 

Katetas, être mis dedans ; 

Keiatatas, enterrer qlq. ; 

Kaliatatas, être enterré; être 
conçu. 



K 



KAHBNTA 
Kalienliio, belle prairie ; 

Kahentake, dans le pré, dans 
un pré; 

Kahentakta, au bord d'une 
prairie ; 

Satekahentiien, la moitié d'un 
pré ; 



Tsi iolhenlokte, au bout de la 

prairie ; 

Khentahninons, acheter une 

prairie ; 

Kathentahninons, vendre une 
prairie. 

KAHETA 

Kahetowanen, un grand 
champ, jardin, défrichement, (en 



98 



style du Canada, un grand de- 
sert) ; 

Kahetaktatie, le long du champ, 
du désert ; 

Khetoniiis, défricher un ter- 
rain, faire un désert ; 

Khetisas, achever un désert ; 

Tekhetiiaks, traverser un dé- 
sert, un terrain défriché; 

Kathetonni.ç, se faire un 
champ, se préparer un lopin de 
terre pour le semer ; 

Khetakarias, endommager un 
champ, une terre ensemencée, 

(KKARIAS) ; 

Kehetakariennis, commettre 
du dégât dans le champ de quel- 
qu'un. 

KAHIK 

Sewahiowane, pomme, litt. : 
gros fruit. * 

Wahiios, de beaux fruits ; 

Wahiakon, fruit bon a man- 
ger ; 

Wahiaris, fruit cru, melon ; 

Kahiaks, manger des fruits ; 

Kahiakhes. aller aux fruits, 
aller manger des fruits ; 

Kahionlakwas vel kaliianiion- 
takwas, cueillir des fruits, 

(KTAKWAS, KENIIONTAKWAS) ; 

Kahianenskwas, voler des 
fruits ; 

Ohiakeri, jus de fruits, cidre, 
pollué, etc. ; 

Kahiawaks, gauler, (kawaks). 



KAHNIKA 

Kahnikatôte, moulin à vent, 
litt. : moulin debout ; 

Kahnikatiio, un beau moulin ; 

Knikatonnis, construire un — , 

(konnis) ; 

Knikatisas, achever un — , (iK- 

SAS). 

KAHONRE 

Kahonres, fusil, (long tube) ; 

Kennikahonresha, pistolet, (tu- 
be court) ; 

Kahonraksen, mauvais fusil, 
méchante trompette ; 

Khonrenhawe, porter une ar^ 
me à feu, wi instrument à vent ; 

Ratihonrenhawis, les fusiliers, 
les arquebusiers ; les clairons, les 
trompettes ; 

Khonrawats, ./ou^r de la trom- 
pette ; 

lehonrawatstha, trompette, 
clarinette. 

KAHONWBIA 

Kahonweiabne, en canot ; 

Kahonweiakehronon, marin, 
matelot, homme d'équipage ; 

Kahonwàkon, dans le canot, 
alg. : pindonak ; 

Kahonhiokon, au fond d'un 
navire ponté, à fond de cale ; 

Kahonwiio, beau navire, joli 
canot \ 

Kahonhiowanen, grand vais- 
seau ; 

' Les Otawas et les Sauteux ne nomment pas autrement les pommes, en les 
appelant micimin. (mici, gros, grand, min, fruit). 



Khonhionte, être à l'ancre^ 
alg. : akomo ; 

Khon Monties, voguer^ alg. : 
pimicka ; 

Khonhionnis, faire un canot, 
alg. atono, tcimanike ; 

Khonwareks, lancer un navire, 
pousser un canot à l'eau. 

KAHRIENA 



09 



Kahrienowaiien, grosse char- 

lohrienakste, pesant fardeau ; 

Khrienonnis, ...nonnianions. 
faire un paquet, des paquets pour 
être portés sur le dos ; 

Wakhrienakehte, porter un 
fardeau sur ses épaules. 

KAHRIBNENS 

Wakhrienense, qq. ch. tomber 
sur qlq.; 

Wakenonsienense, wne maison 
s'écrouler sur qlq. ; 

Wakerontienense, un arbre 
tomber sur qlq. ; 

Khrienentha, faire tomber qq. 
ch. ; 

Kerontienentha, abattre un 
arbre ; 

Kahn'asienens, un clocher s'é- 
crouler, (KA.HNIASA) ; 

Kanonsienens, un édifice sé- 
erouler, (kanonsa). 

KAHRONELHA 

Kahronkatseriio, bien com- 
prendre, bien savoir une langue ; 



Kahronkas, ouïr, entendre 
dire ; 

Keriwahronkas, apprendra, 
une nouvelle; 

Kewennahronkas, entendre 
parler qlq.; 

Konwawennaronken, on a en- 
tendu sa voix, (nom de femme). 

KAHTENTIES 

Kahteiitionkwas, partir en 
nombre, faire partie d'une cara- 
vane; 

Kahteutiatha, faire partir., 

mettre en train ; 

Kateriwahtentialha, faire mar- 
cher une affaire ; 

Keiahtentiase, partir pour 
qlq. ; 

Wakahtentionhatie, être en 
marche, poii.rsuivre son chemin ; 

Kahtentionhe, être sur le point 
de partir; 

Toteriwahtentionhatie, V affaire 
avance, est en bonne voie. 

KAIARB 

Kaiarakon, dans le sac ; 

Tekaiarasere, sac double, be- 
sace ; 

Wakiarakehte, porter un sac 
sur le dos ; 

KatiarakeLats, mettre un sac 
sur son dos, se charger d'un sac ; 

Keiaranihas, prêter un sac à 
qlq ; 

loiarakste, sac pesant ; 



ibo 



Kiarenhawis, * ttre porteur du 
sac, (terme de diplomatie). 

KAKSA 

Keksohares, laver les plals^ 
(kenohares) ; 

Keksokewas, essuyer les plats^ 
(kerakewas) ; 

Keksonnis, élre potier^ fabri- 
cant de vaisseUe; 

leksarakwa, armoire à mettre 
les plats : 

Skaksat, une terrinée, une as 
siettée. 

KAKWISRONS 

Katewennakwisrons, parler 
fort^ forcer sa voix., élever la voix : 

Keiakwisronnis, sévir contre 
qlq., rie pas le ménager ; 

Keiatewennakwisronnis, par- 
ler fort a qlq. ; 

KANAKARE 

Kenakariaks, couper des per- 
ches, (IKIAKS ;) 

Kenakariakhes, aller couper 
des — ; 

Katenakarahninons, vendre 
des — ; 

Kenakaritas vel katenakaritas, 
charger, faire un chargement de — 
soit en canot, soit en voiture, 

(KETAS) ; 

Kanakarohare, pique, javeline, 

(lOHARE). 



KANAKON 

Kanakwâkon, dans le. tonneau ; 

Kanakowanen, grand tonneau; 

Kennikanakwat, un tonneau 
de cette dimension, (en montrant) ; 

Kenakonnis, être tonnelier, 
faire des tonneaux; 

Tsi ienakwitastha, là où Von 
embarque les tonneaux, c.-à-d. aux 
Cèdres. 

KANAKTA 

lonaklannhetskat, lit mollet, 
(ionnhetskat) ; 

Kanaktake, sur le lit ; 

Kanak tokon, sous le lit ; 

Kanaklakon, dans le lit; 

Kenaktonnis, fabriquer des 
lits, des châlits ; 

Kenaktaseronnis, faire son lit, 

(kseronnis) ; 

Kenaktawis, donner un lit, 
donner lieu de...., (kawis) ; 

Wakenaktote, avoir une place ; 
avoir le temps; 

Kenaktotanis, faire place à 
qlq. ; lui donner le temps, le 
moyen de — ; 

K'Miaktiiostha, rendre bonne 
une plucf . 

Kenaktiiostennis, améliorer la 
position de qlq. ; 

Kenaktaksatennis, gâter, dété- 
riorer la place de qlq. ; 



* Sur ce mot kaia.he on lit dans le Dictionnaire de Tharonhiakanere : " Hatiia- 
" renhawis, les Ambassadeurs, les Députés, ceux qui portent le sac tout mal- 
" propre qui contient les colliers de porcelaine sur lesquels est figuré en hiéro- 
"' glyphes, ou plutôt en imagination, Icisujet de l'Ambassade. " 



101 



Kenaktisaks, chercher une pla- 
ce^ (kesaks) ; 

Kenaktatsenries, trouver une 

— , (KETSENRIES) ; 

Wakenaktaiewas, ne pas trou- 
ver de — 5 (WAKIEWAS). 

KANAKWA 

Kanakwiio, kanakwaksen, 
èoTi, mauvais ménage ; 

Wakenakwiio, wakeiiakwak- 
sen, faire bon, mauvais ménage ; 

Keaakwaweienhon, savoir s'y 
prendre pour faire bon ménage, 
(keweiente) ; 

Wakeuakonties, se séparer, di- 
vorcer, (WAKATIES) ; 

Kenakwenhawis, vivre en con- 
cubinage, (khawis) ; 

Kenakwaksatha, brouiller un 
ménage, (kitaksatha) ; 

Kenakwaksatennis, brouiller 
le ménage de qlq. ; 

Kenakwaiesen, être impudi- 
que ; 

Kenakwakwas, commettre un 
adultère, ravir le kanakwa, (ke 

KWAS ; 

Kanakwaiesensera vel kana- 
kwaiesatsera, luxure, impureté ; 

Kenakwanonwaks, * avoir en- 
vie du kanakwa, (KENONWAks. 

KANATA 

Kanathen, au milieu du vil- 
lage ; 



Satekanatien, la moitié du-^; 
Kanatakon, dans le — ; 
Kanatakonson, ça et là dans 



le- 
lotenatokte, au bout du — ; 

Kanatowanen, gros bourg, 
grand village, ville; 

lonatawente, faubourg ; 

Kenatorens, aborder, arriver 
au village ; 

Kenatanonwaks, désirer revoir 
son — , (kenonvvaks) ; 

Kenatentas, détruire une ville 
de fond en co-nbk ; 

Kenatatsahatha, consumer une 
— par le feu ; 

Kenatakarias, donner Vassaut 
à une — ; 

Tekenatannhaks, bloquer une 
— , e7i faire le blocus ; 

Kanatakweniio, ville princi- 
pale^ capitale, chef-lieu ; 

Katenatonnis, se cantonner, 
camper, se faire une habitation ; 

Tekenatakwa, lever le camp, 
transporter le village, déménager, 
émigrer ; 

Wakenatines, être nomade. 

KANATAROK 

Katenatarontha, enfourner le 
pain ; 

lontenatarontakwa, four ; 

Skanatarontatserat, uiu fou:^ 
née de pain; 



* Se dit surtout des animaux mammifères, rarement dos oiseaux, et ne doit 
jamais s'appliquer aux personnes. Ce serait une grossière injure de dire d'un 
homme : ranakwanonwaks, d'une femme : kanakwanonuaks. 



102 



Ranataronnis, un boulanger ; 

Kenatarakwelarons, couper le 
pain ; 

Kenataraienlhos, faire r of- 
frande du pain béni! ; 

Kenataraiakhons, dislrilmcr le 
pain bénit ; 

Kanataratokenti, pain bénit ; 

Kanataraieronni, apparence-, 
espèce du pain^ ce qui parait être 
du pain, (kaieronni) et nen est 
plus. * 

KANATSIA 

Kenalsiolha, dresser la chau- 
di'cre^ (kniotha) ; 

Kanatsiote, la chaudière est sur 
le feu, (kamote) ; 

Kenatsiharha, accrocher la — , 
(kharha); 



Kenatsiharakwas, décrocher 
la — , (kariiakwas) ; 

Kenatsihare, la ch. est accro- 
chée, suspendue sur le feu; 

Kenatsiontha, mettre la ch. 
au feu, (kontha) ; 

Kenatsiontakwas, tirer la ch. 

du feu, (KONTAKWAS) ; 

Tekanalsiasen, vingt chaudih- 
res, (tewasen). t 

KANEKWAS t 

Kanekwaserons, le sang couler 
en abondance, à flots ; 

Skenekwali, sesene...., shane 
...., skane..., être gaucher, se ser- 
vir ordinairement de la main 
gauche ; 

Skenekwali § nonkwati, à ma 
gauche. 



' Voy. le met kaxatarok dans les Notes supplémentaires. 

+ Tekanatsiasex est un nom d'homme : " Iletsisennaicnleri-ken ne ken 
raksaa ? — lîen, risennaienleri, Tier Ttfionalsiaseiî ronwaiats. " Connaissez- 
vous le nom de cet enfant ? — Oui, je connais son nom, on l'appelle Pierre 
l'ingt-Chaudièrcs. 

Nous avons encore dans nos villages iroquois, d'autres noms du môm« 
genre, v. g. : 

Saksane tekauonwasen, François-Xavier Vingt-Canots ; 

Kor Tekanatasen, Paul Vingt-Villages; 

KorisTEKANONSASEN. Maunce Vingt-Maisons. 

j Ce verbe viendrait il du mot onekwensa, sang, ou bien plutôt en serait-il 
lui-même la Racine? Question difficile à résoudre, mais heureusement assez 
peu importante. 

g A en juger par l'étymoloirie do ce verbe, les Iroquois paraissent avoir bien 
longtemps avant le célèbre Harvey, découvert la double circulation du sang. 
C'est en effet ce qu'ils expriment au moyen des trois éléments dont se com- 
pose leur Verbe skenekwali ; \' — 'nekw' — , le ssng qui coule ; 1' — 'ati, le 
roté oil. le côlé d'où : 3° 8 — , le signe du redoublement qui indique ici le retour 
4hi sang de l'oreillette gauche du cœur à l'oreillette droite, après avoir parcouru 
tout le corps. 

Le cùté gauche est donc, dans la langue iroquoise, le côlé d'oii le sang re- 
coule. 

Autrefois on disait également : '*Tsi keriali, tsi scriali, tsi raweriati, " kma 
gauche, à ta g- — , « sa g.—, iiil. : du côlé ou j'ai, ou lu as, oh il a le caur. 



103 



KANEHONK 
Kanewiio, belle peau ; 

Kanewanakere, il y a beau- 
coup de peaux^ la pelleterie est 
commune^ (kenakere); 

Wakenevvakatc, av. beaucoup 
de peaux ; 

Kenewahninons, acheter des 
peaux ; 

Katenewahninons, vendre des 
peaux. 

KANEN 

Kanenhiio, kaiienhaksen, bon, 
mauvais grain ; 

Kanenhanoron, grain rare., 
cher ; 

Kanenhontha, qui produit des 
graines ; 

Kenenharakwas, choisir sa 
semence., (kerakwas) ; 

Kenenhisas, achever les grains., 
les mettre en état d'être mangés., 
faire la cuisine, (iksas) ; 

Kenenhisanis, être cuisinier., 
cuisinière de qlqu'un ; 

Skanenhat, un grain., une grai- 
ne ; 

ToMi kanenhoten, quelle sorte 
de grain., de graine ? 

Kanennake pour kanenhake, 
la saison des fruits., des grains, 
l'antomne. 

KANENA 

Kaneniio, beau costume, bel 
uniforme ; 



Wakencniio, avoir un beau 
costume ; 

Onkwe onwe kenenonlakon, 
être habillé en sauvage., porter le 
costume des Indiens ; 

Katcneriontha, prendre un cos- 
tume. 



KANENRA 

Skanenrat, un rang., une ran- 
gée ; 

Sakanenrat, le même rang ; 

Kanenres une longue fde ; 

Satekanenriien, au milieu des 
rangs ; 

Kanenrakenhiate, le bout des 
rangs., (nom d'homme) ; 

Kenenronnis, former une ar- 
mée; mettre les soldats en or- 
dre de bataille ; 

Kenenrakwariîions, dresser 
les rangs., (ktakwarisions) ; 

Kenenroiaks, jeter qq. ch. dans 
les rangs ; 

Kenenrines, conduire une ar- 
mée ; 

Kenenroraraks, écraser une 

— , (TEKTORARAKS) ;. 

Kenenrinekens, sortir en bau' 
de., en procession ; 

Tekenenraritha, mettre une 
armée en déroute, la détruire. 



104 



Tekenenraiens, * guetter, 
épier. 

KANIATARE 

Kaniatarhen, in medio mari, 
lacu^ flumine ; 

Kaniatarakta, in liltore^ juxta 
littus maris ; 

Skaniatarati, de l'autre côté du 
fleuve ; 

Karo nakaiiiatarati, de ce côté- 
ci du fleuve ; 

Tekaniatarekon, des deux côtés 
du — , (tetsiaronkon) ; 

loteniatarak wenonni, lac rond^ 
de forme arrondie ; 

Joniatarakwaronte, Bassin de 
Chambly^ litt. : lac bossu^ (iokwa- 
ronte) ; 

Teioteniatarakton, lac crochu, 
(teiotsakton). 

KANIONRA 

Kanionrakon, dans la chemi- 
née ; 

lonionrakaronte, le trou d'en 
bas de la — , (iokaronte) ; 

Kanionrakenhiate, le trou d'en 
haut^ (akenhiate) ; 



Kenionrawerhos, boucher la 
cheminée., (tekawerhos). 

KANNHOHA 

Kaiinhohâkon, en dedans de 
la porte ; 

Kannhohake, à la porte^ sur 
la — ; 

Kennholiaiaks vel kennhohi- 
sons, frapper à la — ; 

Tekatennhohanonnha, être 
gardien^ garder la porte^ (ikenon- 

NE) : 

Kennhohareks, pousser la por- 
te, (IKREKS) ; 

Kennhohaketskwas, lever une 

porte.^ (KKETSKWAS) ; 

Kennhotons, fermer la — 
Kennhotonkwas, ouvrir la- 

KANNRA 

lonnratsaait, maladie terrible ; 

lotennratehat, m. honteuse ; 

Iakonnraras, m. contagieuse J 

Kennrarhos, communiquer son 
mal; 

Kannralarines, il y a maladie 
courante, peste, épidémie ; 



t 



• Terme de guerre qui est passé dans la conversation et qui signifiait propre- 
ment poster une bande, (ikiens). On disait : " Telcenenraiennes, " pour aller à la 
découverte, lUl. : aller placer une troupe d'éclaireurs ; on disait encore, " teke- 
nenraiennis, " pour épier les mouvements de l'ennemi, lilt., leur placer une 
bande. Mais depuis que les nations sauvages ont cessé de se faire la guerre, 
ces expressions n'ont plus la signification d'autrefois, elles rendent simplement 
nos verbes français gxieller, épier, surveiller, observer: et quoiquVlles ren- 
ferment le mot Kanenra, troupe, bande, elles s'emploient maintenant en par- 
lant d'une seule personne aussi bien que de plusieurs. 

t C'est par le causatif de l'un ou l'autre de ces verbes, que se rend notre 
mot clef : iennhoto>-kwa, on ferme avec cela : ienxhotonkwatha, on ouvre avec 
cela. 



105 



Sakannratarinekowa, lors du 
choléra^ quand il y eut grande 
épidémie ; 

KANOKWA 

Kanokowanen, gros paquet ; 

Kennikanokwaa, petit — ; 

Kennikanokvva, paquet de cet 
te dimension^ (en montrant avec 
la main) ; 

Kenokwenhawis, porter un 
paquet^ (khawis) ; 

Kenokonnis, faire un paquet. 

KANONSA 
Kanonsase, maison neuve ; 
Kanonsasetsi, m. toute neuve ; 
Kanonskon, dans la m. 

Kanonsoharake, à Vétage su- 
périeur, mansarde, tribune, jubé 
d'église ; 

Kanonsakenhiate, sur la mai- 
son, le faite, le toit ; 

Kanonsakowahne, à la grande 
maison, au parlement ; 

Ononsatokentike, à Véglise^ à 
la sainte m. ; 

lononsahniron, chateau fort ; 
prison ; 

Kanonsi, la m. est pleine ; 

Kanonsihare, carrosse, calèche, 
(maison suspendue) ; 



Wakenonsote, avoir une mai- 



son 



Wakenonsotas, acquérir une 



m- 



Kenonskarias, mordre une 
maison, expression hyperbolique 
fort en usage chez les Iroquoises. 
Une femme aura adressé qques 
paroles un peu vives à sa voi- 
sine ; c'en est assez pour que 
celle-ci puisse dire : wakenons- 

KARIEN Vel ONKENONSKARI, elle a 

mordu ma maison, (kkarias). 
KANORON* 

Kiatanoron, être noble, av. la 
personne de valeur, être une per- 
sonne importante ; 

Owistanoron, métal précieux, 
(or, argent) ; 

Kanenstanoron, mais cher ; 

Kaiotenseranoron, travail dif- 
âcile ; 

Wakenoronse, trouver difficile ; 

Wakenikonhranoron, av. Ves- 
prit précieux.) être difficile à con- 
tenter \ 

Kenoronstha, donner du prix 
à qq. ch. ; 

Kenoronstennis, rendre pré- 
cieux à qqu'un ; 

Katatiatanoronstha, se rendre 
important, faire l'important, (oia- 

ta). 



' Kanoron se rencontre dans beaucoup de noms de femmes, v-g. : 
Kaiatanoron, elle a le corps noble ; 
Kawennanoron, elle a lu parole noble; 
Kaweietinanoron, elle a le maintien noble ; 
Kasennanoron, elle a un nom de prix, de noblesse ; 
Kanekwensanoron, elle est d'un sang noble. 



106 



KARAKWA 

lorakwatarihen, alg. kijâte, le 
soleil chauffe^ est ardent^ (iotari- 
hen) ; 

Tkarakwinekens, le soleil pa- 
rait^ se lève^ litt : le soleil sort^ 

(TKAIAKENS) j 

Kalerakwatarihatha, se chauf- 
fer au soleil ; 

Karakwasetha, le soleil se ca- 
che^ (kasetha) ; 

Karakotasions, le soleil se re- 
montre, réparait^ (kotasions) ; 

lorakwawerhostakwa, om- 
brelle^ parasol ; 

Karakwakahenhiontha, mon- 
tre^ ce par quoi on examine le 

soleil, (KKAHENHIONS). LcS Al- 

gonquins disent : tipaige-kizis- 
10071^ un mesure-soleil. 

KARENNA 

Kerennaienteri, connaître un 
air^ (KiENTERi) ; 

Kerennaweienhon, savoir un 
cantique^ le savoir chanter^ (ke- 

WEIENTE) ; 

Kerennanikonrhens, oublier 
un c, un air^ (wakenikoxrhens) ; 

Katerennaweienstha, appren- 
dre un — , (kateweienstha) ; 

Tkerennaketskwas, entonner^ 

(KKETSKWAS) ; 

Ehneken ieskerennenhas, re- 
prendre plus haut lorsqu'on a dé- 
tonné, (lEKHAS) ; 

Katerennotha, chanter une 
chanson, un air de danse, (knio- 

THA); 



lontereunotakwa, cnanson, air 
profane. 

KARENSA 

Kerensonnis, fabriquer un 
chapelet ; 

Kerensaseronnis, raccommoder 
un ch., (kseronnis) ; 

Kerensoktha, réciter le — , 
(koktha) ; 

Kerensenhawis, porter sur soi 

un — , (KHAWIS). 

KARHA 

Karhakon, dans le bois ; 

Karhakonronon, habitant des 
bois ; 

Tsi teioterhatâte, au bout du 
bois ; 

Katerhiaks, couper des arbres 
dans une forêt ; 

Waterhiakon, abattis d'arbres; 

Karhatakeha, petits fruits des 
bois. 

KARONHIA 

Karonhiake, au ciel, en para* 

dis ; 

Karonhiate, il y a un ciel, le 
paradis existe ; 

Karonhiokewas, le ciel s' éclair- 
cil, les nuages disparaissent ; 

Karonliioroks, le ciel se couvre ; 

Ratironhiakeronon, les Anges ; 

Karonhiatsikovvane, à Lon- 

gueuil. 

BLA.RONTA 

Kerontotha, planter un arbre, 

(kniotha) ; 



107 



Kerontienentha, 'abattre — , 
(krienentha) ; 

Tekarontahrenhon, un arbre 
en travers^ (tekrenhos) ; 

Teioterontakton, arbre croche, 
(teiotsakton) ; 

Xerontaketskwas, lever Var- 
bre^ c.-à-d. élire un chef; 

Karontakannha, ver qui ronge 
le bois, (ionnhe ?) ; 

Karontokhas, distiller, tom- 
ber goutte à goutte, (iokhas). 

KASENNA vel OSENNA 

Osennatokenti, nom de bap- 
tême, nom saint ; 

Ksennare, avoir son nom ins- 
crit ; 

Katatsennarha, signer, mettre 
son nom, sa signature ; 

Katatsennowanatha, illustrer 
son nom ; 

Kesennaksatha, gâter le nom, 
détruire la réputation ; 

Ksennaiens, louer, célébrer, 
ILtt. : mettre le nom, (ikiens) ; 

Ksennaiesatha, profaner le 
nom, blasphémer, (kiesatha) ; 

Tekesennaieronnions, plaisan- 
ter sur le nom de qlq, (tekieron- 
NIONS) ; 

Rasennase, son nom est nou- 
veau, il a un nom nouveau vel 
un nouveau nom, (nom d'un chef). 

KASETHA 

Katasetha, se cacher ; 

Otasetonke, en secret, en ca- 
chette ; 



Keriwasetha, cacher qq. ch. ; 

Keriwasetennis, cacher qq. ch. 
à qlq. ; 

Katatiatasetha, cacher ce que 
Von est, être dissimulé, hypocrite : 

Osehton, pou de bois ; 
KASKENNHAS 

Konwentsiaskennhas, dispu- 
ter un terrain ; 

Katonkwetaskennhas, être le 
rival de qlq. ; 

Katataskennhas, s'efforcer^ 
faire son possible ; 

Wakaskennhase, être ambi- 
tieux. 

KATATIS 

Tetkatatis, répliquer, répondre; 

Katatiat'ia, parler de qlq. ch. ; 

Keiatatiases, parler en f vewr 
de ql /. ; 

Keiatatiatennis, parler de qlq. 
en mauv. part ; 

Wakatatiaskon, être causeur, 
parleur, babillard ; 

Sakotatis, prédicateur, litl. il 
leur parle. 

KATEHENS 

Wakatehentskon, être honteux, 
confus, craintif, timide ; 

Keiatehatha, faire honte à qlq ; 

Katatehatha, se faire honte à 
soi-même, se dénigrer ; 

Keiatehases, avoir honte pour 
qlq. ; 

Atehensera, honte, ignominie ; 



08 



loteriwatehat, chose honteuse. 
KA.TENS 

Kennikatens, épais comme 
cela ; 

Kennikatensha, peu épais^ 
mince ; 

Kawisatens, (jlace épaisse^ 
(owise) ; 

Keiinikawisatensha, (jlof-e 
mince ; 

Kaswenkaratenshons, des 
planches épaisses^ des madriers, 
(oswenkare) ; 

Keiinikaristatensha, fer mince, 
tôle, (karista — ) ; 

BIATIRONTA 

Tekeiatatirontha, attirer qlq. à 
soi; 

Tetkatatirontha, se retirer en 
arrière ; 

Tkatonriseralirontha, tirer, 
retirer sa respiration ; 

Kkontseratirontha, tirer, ré- 
gler wi compte ; 

Tekenentsatirontha, tirer qlq. 
par le bras, (onentsa,. En terme 
de diplomatie r mander les autres 
villages pour un grand conseil. 

KATKAWAS 

Keiatkawas, cesser de s occu- 
per de qlq.; se séparer de sa com- 
pagnie ; 

Keiatkawennis, laisser qq. 
ch. pour qlq. ; 

Katewaratkawas, lâcher la 
viande, (owaronk) c.-à-d. faire 



maigre. Les Algonquins s'ex- 
priment de même avec leur mot 
composé : paJcitandjike. 

KATONROS 

Skatonrokwas, revenir sur 
reau après avoir plongé ; 

Wakatonroskon, aimer a plon- 
ger, être habitué à plonger, être 
plongeur. 

KATONS 

Skatons, redevenir, être refait, 
se refaire, c.-à-d. revenir à la san- 
té, guérir ; 

Katontha, être le tantième, le 
quantième. Voy. ci-dev. — haton. 

KATORATS 

Keiatoratis, ...rati, ...ràtse, 

chasser pour qlq. ; 

Katorathes, aller à la chasse ; 

Sew^akatoratserihe, revenir de 

la ch. ; 

Tsi katoratslha, la où l'on 
chasse, terre de chasse. 

Ne katoratstha, le genre de 
chasse auquel on se livre, l'espèce 
de gibier à laquelle on chasse. 

KATSE 

Katsetatokenti, calice, coupe 
sainte ; 

Skatsetat, une bouteille, .un li- 
tre ; 

Satekalsetiien, une demi-bou- 
teille\; 

Katsetaraken, caraffe, b. blan- 
che ; 

lotsetenton, lampe suspendue, 
(iohrenton) : 



109 



Ketsetakarerastha, agiter ure 
sonnette ; 

lotsetakahre, la sonnette reten- 
tit^ ou entend la s. ; 

Ketsetontietha, lancer bombes, 

boulets, (WAKATIES) ; 

Ketsetotha, mettre une bouteille 
sur la table ; appliquer les ven- 
touses. 

KAWETARHOS 

loterennowetarhoD, antienne, 
chant mis entre deux, ce qui est 
intercalé entre les psaumes de 
Vêpres ; 

Kawetarakwas. ôter d'entre ; 

Kitonserawetarhos, entrelar- 
der, (otonsera). 

KA-WIS 

Katatawis, s'attribuer, saiTO- 
ger ; 

Tekatatawis, échanger, tro- 
quer ; 

Tehatatenaskwawihons, ma- 
quignon, qui fait des échanges d'a- 
nimaux, (enaskwa). 

KEHIARONS 

Katehiarons, pousser, grandir, 

Atehiarontsera, croissance ; 

Kehiaronnis, faire profiter 
pour qtq. ; 

Kawatsiratehiarons, la famille 
s'augmenter, (owatsira). 

KBNAKERB 

Tekenakerekwen, av. deux 
domiciles ; 



Sateienakere, compatriote, con- 
citoyen ; 

Kariwanakere, il y a des nou- 
velles ; \ 

Kawistanakere, il y a de l'ar- 
gent : 

Kanakeratsera, paroisse ; roy- 
aume ; 

Kenakerats, prendre naissance, 
s'établir ; 

Kenakeratses, naître pour, s'é- 
tablir chez ; 

Kenakerathes, aller demeurer ; 

Kenakerakwas, quitter son 
pays, émigrer. 

KENATONS 

Katatenatons, se nomm'>.r, dire 
son nom ; 

Kenatonkwa, appeler, nommer-, 
donner tel nom ; 

Kenatonkwennis, nommer à 
qlq. ; 

Kenatonnis, montrer à qlq. 
V. g. le chemin ; 

Kenatonnires, aller montrer, 
aller indiquer à qlq. 

KENEKHA 
Kenekane, venir demander ; 

Wakenekaskon, être deni'n- 
deur, importuner par ses de- 
mandes ; 

Kenekennis, demander qq. ch. 
à qlq.: : Ofi">< 

Kerasokseranekane, venir de- 
mander de la soupe, (rasok, cor- 
ruption|du français : la soupe.) 



\ 



110 



KENENSKWAS 

Kanenskwen, vol^ larcin ; ob- 
jet dérobé ; 

Kanenskwatserowanen, vol 
considérable ; 

Keriwanenskwas, dérober la 
chose, c.-à-d. agir à la dérobée ; 

lenaskwanenskvvas, sorte de 
jeu des Indiens, (ienenskwas 
ENASKWA, on dérobe un captif). 

KENHIB 

Wenhieniio, de la bonne huile ; 

Wenliienatokenti, les saintes 
huiles ; 

lawenhienare, huileux, grais- 
seux ; 

Kenhienaks, manger de la 
graisse, (ikeks) ; 

Kenhienarhos. huiler, graisser, 
(kerhos) ; 

Kenhienaronkwas, dégraisser, 
ôter la graisse, (keronkwas) : 

Kenhienokewas, essuyer la 
graisse, (kerakewas) ; 

KENIHAS 

Wakenihatskon, être emprun- 
teur, aimer à emprunter ; 

Kewistanihas, prêter de V ar- 
gent ; (owista) ; 

Kwistanihase, venir emprunter 
de V argent ; 

Kenonsanihas, louer une mai- 
son ; 

Keionwentsiauihas, affermer 
une terre, 



KBNIIONTHA 

Kariwaniionte, Vaffaire est pen- 
dante ; 

loianiionte, fruit pendant m 
Varbre, (kahik) ; 

Kenatsianiiontha, suspendre, 
accrocher la chaudière, (kana- 

TSIA.) 

KENIKHONS 

Katennikhons, se raccommoder 
soi-même, coudre ses vêlements ; 

Keiatennikhonnions, raccom- 
moder les habits des autres ; 

Orahtanikonkwa, alêne, ce 
avec quoi on coud ahta ; 

KENNATAK 

Kennatatserakon, dans la po- 
che ; 

Wakenatatseronte, av. une 
poche à son habita (iaonte) ; 

Wakatenatatseraniionte, av. 
un sachet suspendu à son côté, 
juxta ritum Sylvicolarunn. 

KENNHA8 

Kannhatsera, serviteur, ser 
vante; 

Kennhatseriio, kennhatsera- 
ksen, être bon, méchant serviteur ; 

Wakennhatserakate, av. beau- 
coup de serviteurs ; 

Wakennhatseriios, av. de bong 
serviteurs. 

KENNHES 
Kiatannh.es, retenir qlq. ; 

Kenonsannhese, interdire une 
maison à qlq. ; 



Ill 



Kennhese, s'opposer à qlq.; 

Katatennhese, se faire opposi- 
tion à soi-même, se renoncer soi 
mémej résister à une tentation ; 

Tkennhes, excuser qlq.^ prendre 
sa défense. 

KENNHONTHOS 

Kenonkwatserannhonthos, 
faire prendre une médecine^ 
(ononkwat) ; 

Kenekannhonthos, faire avaler 
un liquide i (ohneka) ; 

Kekaristiannhonlhos, donner 
la sainte communion, (okaristia) ; 

Keriwannhonthos,/'ûzre avaler 
une nouvelle, faire croire ime 
fausse nouvelle ; 

Katennhontha vel katenn- 
honthos, mettre dans sa bouche ; 

Katennhontakwas, ôter de sa 
bouche ; 

Katienkwannhontha, mettre 
du tabac, (oienkwa) dans sa bou- 
che, chiquer ; 

Katienkwannhontakwas, ôter 
sa chique. 

KENNONTONNIONS 

Kennontonnionkwa, penser à 
telle ch. ; av. telle idée; 

Kenuontonnionse, penser à 
qlq. ; 



Eiinontonnioutsera, 
réflexion, méditation. 



pensée, 



KENOHARES 

lenoharetha, on lave avec cela, 
savon ; 

Katkonsohares, se laver le vi- 
sage ; 

Katsiohares, se lav. les mains ; 

Kalsohares, se rincer la bou- 
che ; 

Keksohares. laver la vaisselle. 

KENONTEKS 

Kanontektha vel watenonte- 
ktha, bouchon, couvercle ; 

Kenoiiteksions, déboucher, 
ôter le bouchon, le couvercle ; 

lenonteksiatha, tire-bouchon, 
litt. : on débouche avec cela. 

KENONTENS 

Katatenontens, se nourrir soi' 
même ; 

Kehnekanontens, donner un 
breuvage, abreuver ; 

Kewaranonteiis, donner de la 
viande à manger. 

KENONWES 

Atatenonwehon' amour, cha- 
rité : 

Ononwet, t amour profane ; ce 
qui excite cet amour ; 

Kewennanonwes, aimer la 

voix, la parole de qlq. ; 

Keweiennanonwes, aimer les 
manières de qlq. ; 



•\ Ce mot ONONWET est expliqué plus amplement ci-après dans les Noies swp- 
pîémentaires. 



112 



Kenonwpronkwa, appeler qlq. 
poliment^ lui donner un nom 
d'amilié, d'estime. 

KEl^OSAS 

Kanosaon vel kanosasera, Ven- 

vie ; 

Wakenosen vel waken osat- 
skon, être envieux. 

KENRAKEN 

Keraken, être blanc ; 

Kerakenstha, rendre blanc; 

Kerakens, devenir blanc; 

Kihnaraken, ai', la peau blan- 
che, (ohna), être peau-blanche, 
être de race européenne ; 

Kanonsaraken, maison blan- 
che ; 

Wakenonkwiseraniken, avoir 
les cheveux blancs. 

KENTIOKWA 

Kentiokwatokenti, la sainte 
bande., c. à-d. V Eglise ; 

Skentlokwa^ une bande., une 
troupe ; 

Tekentiokwake, deux bandes ; 

Otiokwa, sorte., espèce; 

Teiotitiokwake, de deux sortes; 

Tekeiennitiokwatons, faire 
cortège à qlq.., Venvironner^ le cer- 
ner ; 

Tewakennitiokwaton, êlre en- 
vironné., entouré., av. un cercle de 
monde autour de soi. 



KERANIBS 

Tekasataranies, fi otter qlq. 
ch. dans ses mains ; 

Tekennisnonsakaranies, se 
frotter les mains ; 

Keriwakaranies, exciter la dis- 
corde, litt. : frotter la chose ; 

Kerensolarakaranies, iouer du 
violon ; 

leristakaranietha, lime^ litt. : 
on frotte le fer avec cela. 

KERHOROKS 

Kerhoroksions, découvrir, ôtev 
ce qui couvrait une chose; 

lerhoroktha, couverture, ten- 
ture ; 

Kenonsoroks, couvrir une mai- 
son ; 

Karonhioroks, le ciel se cou- ^ 
vrir; 

lontenaktoroktha, une couver- 
ture de lit ; 

Kswenkaroroks, couvrir en 
planches, lambrisser., (oswenkare) 

KERHOS 

Keriwarhos, imputer une faute 
à qlq. ; 

Kenetarhos, gommer., (oneta) ; 

Kenhienarhos, huiler .^graisser., 
(kenhie) ; 

Kenewatstarhos, faire un en- 
duit., couvrir d'une couche de 
chaux., de plâtre., (onawatsta) ; 

Keserentarhos, endormir qlq.., 
Voindre de sommeil par ses dis- 
cours^ (oserenta) ; 



113 



Kkontserarhos, couvrir cVune 
couche de peinture, de vernis^ 
(okontsera) ; 

Kewistanorontserarhos, dorer ^ 
argenter. 

KERIOS 

Sakorios, assassin, meurtrier^ 
lit t. il les lue ; 

Katateriios, se tuer, se donner 
la mort ; * 

Kateriios, se battre, combattre ; 

Kateriiohatonnes, aller guer- 
royer ça et là ; 

Ateriosera, guerre, lutte, ba- 
taille ; 

loterioserentas, ...taon, ...ta- 
ne, la guerre prendre fin ; 

Keiateriohlha, faire battre 
deux ou plusieurs ensemble ; 

Iakoriohtha, mortel, qui donne 
la mort. 

KEROROKS 

Kateroroks, se réunir, faire un 
rassemblement; 

Katerorokhes, aller à une as- 
semblée ; 

Keiatororoks, rassembler les 
gens ; 

Raroroks, un percepteur, un 
collecteur ; 



Kerorokses, collecter pour 
d'autres ; 



Katalerorokses, collecter pour 



SOI. 



KESKONTHA 



Kateskontha, faire griller pour 
soi ; 

Keskontanis, faire griller pour 

qlq. : 

lonteskontakwa, gril, broche, 
alg. : abwanak : 

Kaskonwiio, un bon rôti: 

Keskonwanonwaks, av. envie 
de manger du rôti; 

Keskontakwas, tirer du feu ; 

Sekeskontakwas, retirer du 

fi'u ; 

Sesonkwaskontakwen, Notre 
Rédempteur, litt. : il nous a reti- 
rés du feu. 

KETIAKS 

Kennitiaks, f suspendre qlq. 
ch. à son cou ; 

Wakihtien, av. qq. ch. de sus- 
pendu au cou : 

Kennitiasions, ôterde son cou 
ce qui y était suspendu ; 

Kewistaniaks, suspendre une 
médaille au cou de qlq., (owista) ; 



* Remarquer que le Verbe kerios prond qqfois deux i. Ainsi on dira : 
wahakeriio, il m'a battu, tandis qu'on dira : wasakorio, il les a battus. 

7 Comme l'on met une médaille au cou des Chefs, lors de leur élection, dans 
ce cas, les expressions wahenniliake , wahalwistaniake, signifieront : il a été 
fait chfif, el celles-ci; ivahenniliasi, wahalwislaniasi auront le sens de: il a 
été déposé. Le sens littéral n'est autre que : il s'est mis au cou, il a élé de son 
cou sans d:re quoi, ou, <i gn veqt le dire, en incorporant aux deux verbes, l© 
mot ow'iSTA, métal. 



114 



Katwistaniaks, se mettre au 
cou une médaille. 

Katwistaniasions, ôtcr la mé- 
daille de S0J7 cou. 

KETIES 

Kontities, les oiseaux., les vo- 
latiles ; 

Kelienonlics, voler ça et /à, 
voltiger ; 

Karihoiitienonlies, uiie nou- 
velle qui vole çà et là, qui se ré- 
pand partout. 

KETSANIS 

Ketsanitha, enhardir; 

Katetsanitha, s'enhardir; 

Keiatet?nnileniiis, effrayer qlq., 
lui faire peur ; 

Waketsanit, être b)-ave^ hardi., 
terrible ; 

Katewennatsanilhii, parler 
d'un ton sévère ; 

Tekatkahratsanilha, lancer des 
regards terribles, faire 1rs gros 
yeuXf (okahra). 

* KETSENRIE3 

Ketsenriases, trouver pour qlq; 

Katerienlatsenries, trouver un 
moyen, un expédient, (orienta) ; 

Kenonkwatseiirie?, trouver un 
remède. 

KE^WEIENTB 

Keweienletas, devenir capable., 
faire des progrès ; 

Keweientetkowa, être très-ha- 
bile, savoir faire comme il faut, 
dans la perfection ; 



Tsi keweienletahkon, la où 
Von est adroit, où Von sait faire, 
c. à-d., du côté di'oii, à la droite. 

KEWERHOS 

K erakwa werhos, ombrager, 
(karakwa) ; 

Tsi iorakwawerhon, à l'ombre; 

lorakwawerhoslakwa, para- 
sol ; 

Tekanatawerhos, une nouvelle 
qui gagne toute la ville., qui la 
couvre, qui V enveloppe. 

KHASENS 

Wakhasen, dire la messe, hic 
et nunc, être célébrant; 

Khasentakvvas, achever de dire 
la messe ; 

Khasentons, dire des messes ; 

Kehasennis, dire la messe pour 
qlq. ; 

Katathasennis, d. la m. pour 
soi-même ; 

lehasentakwa, autel. 
KHAWIS 

Sekhawi», rapporter, repor- 
ter ; 

Khawilha, changer qq. ch. de 
place ; 

Kenikonhrenhawilha, mou- 
voir l'esprit de qqu'un dans un 
certain sens, déterminer qlq. à — • 

Keiatenhawis, conduire, mener 
qlq. ; 

Keîatenhawitlia, mener qlq. 
quelque part. 



115 



KIATONS 
Kiatonnions, écrire beaucoup ; 

Kiatonkwas, effacer, raturer ce 
qui est écrit ; 

Kaiatonsera, écrit^ livre^ papier, 
image ; * 

Kaiatonkwiio, belle écriture ; 

leiatonkwa, f ce avec quoi on 
écrit ; 

Kialonserahnirats, légaliser ; 

leiatonserarakwa, rayon de 
bibtiolhèque^ (ierakwa, ou met 
là). 

KIENTHOS 

Kientotha, semer tel grain ou 
dans tel champ ; 

Kientokwas, récolter ; 

Kientoserons, semer différents 
grains ; 

Keienlhowis, semer pour qlq. ; 

Tsini ieienthos, au temps des 
semailles ; 

Tsini ieientokwas, au temps de 
la moisson. 

KIESAS 

leiesas, les pauvres^ les indi- 
gents : 

Wakiesaonhatie, vivre dans 
l'indigence.^ mener une vie pauvre ; 



Kiesatha, maltraiter; 

Kaiieeatha, gaspiller, profaner^ 
abuser; 

Katatiesatha, | s'exterminer 
par la pénitence, mater sa chair ; 

Atatiesaton, austérités, mortifi- 
cation ; 

Wakawistaiesa, argent qui se 
perd, qui se dépense mal à propos ; 

Wakanonsaiesa, maison qui 
tombe en ruines. 

KIESTHA 

Tekieslha, mêler ensemble, mé- 
langer ; 

Tekiestasions, démêler ce qui 
était mêlé ; 

Keiestennis, aider qlq. par 
offrande, souscription; 

Kaliestakvva, contribuer de telle 
manière, y mettre du sien, fournir 
sa quote-part. 

KIHBIONS 

Kenheion, la mort; 

Kenheiatne, à la mort ; 

Wenheiontâtokenti, une sainte 
mort ; 

Kiheionsere, être sur le point 
de mourir; 

Kiheiatha, mourir pour une 
cause ; 



' C'est exactement le masinaigan des Algonquins avec toutes ses acceptions. 

f Tout ce dont on se sert pour écrire s'appelle ieialonkwa, par exemple ; 
plume, papier, crayon, encre, encrier ; et pourtant, il n'arrive guère qu'il y ait 
confusion dans le discours, parce, quand besoin est, on fait précéder le causatif 
ieialonkwa d'un substantii qui en précise la signification : onas, kalse, ohneka. 

l Se prend aussi en mauvaise pari, dans le sens de : s'abandonner à ses pas- 
sions. 



116 



Keienheiase, mourir pour qlq.\ 
mourir chez qlq. ; qlq. mourir a 
qlq. ; 

Kiatakenheions, le corps s'af- 
faiblir en qlq. ; 

Keriwakenheioiis, être lent en 
aff rires. Ces deux derniers mots 
se disent par hyperbole. 

KITENRE 

Katatitenre, av. pitié de soi- 
même : 

Atatitenron, charité^ aumône ; 

Ketanitenre, compatir ; par- 
donner ; 

Atanitenrasera. miséricorde, 
compassion ; 

Wakatanitnnraskon, être mi- 
séricordieux., charitable. 

KITERON 

KiteroiUakon, être pour qq. 
motif; 

Katatiteron, se mettre ; 

Kiterons, mettre qlq.., le placer ; 

Kiteronnes, aller mettre qlq.. 
c.-à d., raccompagner., le conduire., 
le reconduire ; 

Kiterontas, tomber debout., lilL: 
parvenir à être., c.-à d. à être 
dans la position ordinaire, sur ses 
pieds. 

KKARHATENIES 

Tewatkarhalenions, char, 

"harriot, charrette., toute espèce 
ie machine à roues ; 

lekarhateniatha, manivelle, ce 
gui sert à faire tourner; 



Katkarliatenies, se tourner, se 
retourner, se détourner, faire volte- 
face ; 

Tekerivvakarhatenies, tourner 
une affaire en sens contraire. 

KKARHATHOS 

Keriwakarhatho?, intervertir, 
bouleverser ; 

Kenonsakarhathos, renverser 
une cabane ; 

Kitarakarhathos, soulever les 
mottes, labourer, (otara). 

KKARIAS 

Kkarihalons, mordre en plu- 
sieurs endroits ; 

Atatkarien, morsure: 

Khetakarias, piller, ravager 
un champ ; 

Kenonsakarias, faire du train 
dans une maison, y faire du ta- 
page : 

lokariat, il y a des maringouins, 
litl. ça mord, ça pique ; 

Okariatane, maringouin, coii- 
sin, moustique. 

KKENTORHA 

Kekentoranis, panser qlq., lui 
mettre un emplâtre ; 

lekentorakwa, emplâtre ; 

Kkentorakwas, enlever tem- 
plâtre ; 

Kenerekentorha, foncer un 
tonneau ; 

lenerekentorakwa, fond de 
cuve, de tonneau, de caisse; 



117 



Kenerekentorakvvas, défoncer, 
ôler le fond d'un baril, d'une bar- 
rique. 

KKETAS 

Katketas, se traiter; 

Kswenkaraketas, gratter des 
planches ; 

Raswenkaraketas, un gratte- 
planches, c. à-d. un ouvrier en 
bois., charpentier, menuisier. 

Kenonna wen take tas, gratter 
une pipe, la déboucher. 

KKETSKWAS 

Katketskwas, se lever du lit, se 
mettre sur son séant ; 

Kalketskwatiia., se lever en sw- 
saut ; 

Keronlaketskwas, lever un ar- 
bre debout, au fig. : élire un chef ; 

Kenastaketskwas, lever une 
charpente, (onasta) ; 

Kerennaketskwas, entonner, 
litt. ; lever un air., un chant. 

KKONTHA 

Katkontha vel katkontakwa, 
partir une bonne fois, pour tou- 
jours, opérer un départ définitif; 

latekkontna, vel iatekkonta- 
kwa, aller dans un endroit d'où on 
ne reviendra pas ; 

Wakatkontalie, être atteint 
d'un mal incurable, d'une maladie 
mortelle ,- 

lokontatie. sans balancer, sur- 
le-champ, définitivement ; 



Tkatennikonhraicontakwa, e/re 
fermement résolu, bien décidé, 
tout-à-fait déterminé. 

KKWATAS vel KKWATONS 

lotkwaton, c'est croche ; 

lotkvvatonnion, les notes de 
musique ; 

Kkwatakwas, redresser, ren- 
dre droit ce qui était croche ; 

Katkwatakvvas, sortir de mi- 
sère, d'embarras, devenir à son 
aise, s'enrichir, revenir en santé ; 

lotkwatakvvat, facile à arran- 
ger, à remettre en bon ordre : 

Katkwatakwennis, mettre or- 
dre à ses affaires, se mettre confor- 
tablement ; 

Katatkwatakvvennis, se mettre 
confortablement par soi-même et 
sans l'aide de personne. 

KKWENIBS cf — KWENIIO 

Katkwenies, réussir^ prévaloir; 

Kekwenies, dominer qlq. ; 

Kekvveniase, faire réussir qlq.; 

Kakweniatsera, puissance, ca- 
pacité, autorité ; 

Wakkweniatserowanen, av. 
une grande puissance ; 

Kiatakweniio, être maître, 
avoir l'autorité, être le premier, le 
principal ; 

Katiatakweniiostha, se rendre 
maître, prendre l'autorité ; 

KKWETARONS 

lotkwetarou, morceau coupé, 
coupure, coupon ; 



118 



Keniotakwennis, abattre, arra- 
cher qq. ch. pour qlq. ; 

Keniotanis, planter, ficher qq. 
ch. pour qlq. ; 

Kkwirotha, planter un arbre, 
un arbrisseau, (okwiuei ; 

Korontotha, planter un arbre, 
un mât, (karonta) ; 

Khaserolha, planter une chan- 
delle, un cierge, (ohasera) ; 

Kwatstolha, planter une che- 
ville, (owatste) ; 

Kenawahatotha, planter un 
pieu, (onawaa) ; 

Kiatotha, * planter une per- 
sonne, (oiata). 

KOHARHA 
lohare, c'est emmanché ; 
loharakwen, c'est démanché ; 

Koserobarha, emmancher une 

hache ; 

Koseroharakvvas, démancher 
une hache; 

Skoharakwas, redémancher ; 

Keniataroharha, mettre un 
drapeau au bout d'un bâton ; 

Kenerenhetsoharha, adapter 
un manche à qq. ch. 

' Alix époques (Je la barbarie, et avant qu'ils eussent reçu les lumières de 
l'Evangile, les Iroquois atlachaient à celte expression " kiatotha " Une signifi- 
cation toute particulière, et dont le souvenir seul fait frissonner. Planter qlq., 
c'était dans Target d'alors, le faire rôtir: Ronwaiatote vel konwaiatole, on le 
ou on la brûla ; enhonwaiatot'^n vet enkonwaiatoten, on le ou on la brûlera. 
Aujourd'hui, par la grâce de Di'^u, nos bons catholiquf^s ont à la fois, honte et 
horreur de la barbarie de le\irs ancêtres ; et, s'ils emploient encore l'ancien 
terme pour exprimer le supplice du feu si usité autrefois parmi les nations d'A- 
mérique, ce n'est plus comme alors, avec une froide insensibilit'^ ou une Joie 
féroce. A la vue du tableau représentant l'héroique martyre des PP. de Bré- 
beuf et Lallemant, ils s'émeuvent en disant: " "Wah ! iononwaktenseratsanit 
n'aontatialoten ! Oh! quelle souffrance terrible d'êlre brûlé vif ! (litl. .• d'être 
planté.) 



Kkvvetaronkwas, couper plu- 
sieurs morceaux ; 

Kekvvetaronnis, couper pour 
qlq. ; 

Kenatarakvvetarons, couper un 
morceau de pain ; 

Kewarakwetarons, couper' un 
'morceau de chair ; circoncire. 

KN1NON3 

Wakninontskon, aimer a ache- 
ter ; 

Wakninontie, venir acheter, 
venir d'acheter; 

Kehninons, acheter de qlq. ; 

Kehainouse, acheter pour qlq.; 

Katateninonse, acheter pour 
soi-même ; 

Kenaskwaniiionnions, acheter 
des animaux ; 

Kataninons, faire le trafic, com- 
mercer, être marchand, vendeur, 
revendeur : 

Rataninons, marchand, négo- 
ciant, commerçant. 

KNIOTHA 

Kniotakwas, déplanter, abat- 
tre, déclouer; 



\ 



119 



KOHETSTHA 

lekohetstha, exagérer en par- 
lant ; 

Kohetstakwa, ne pas garder 
une chose que Von a reçue ^ la fai- 
re passer à d'autres ; 

Katohetstba, passer, traverser; 

Teiotohetston, cela passe l'ima- 
gination; 

Tkatohetstha, échapper à un 
danger^ franchir un obstacle, se 
tirer d'un mauvais pas, vaincre 
une difficulté, se relever d'une nui- 
ladie dangereuse ; 

Keiatohetstennis, surpasser 
qlq., le devancer^ l'emporter sur 
lui. 

KOIAKS 

Tekoiak^, lancer, jeter ([Iq. ch. 
sur qlq. et l'atteindre ; 

latekoiaks, frapper au but ; 

Kehnekoiaks, injecter de l'eau, 
donner un lavement ; 

Kenenhioiaks, lapider; 

Tekenenroiaks, atteindre toute 
la troupe soit par paroles soit au 
moyen de projectiles. 

KOKHAS 

Katokhas, se pommader ; 

Keiatokhas^ oindre qlq.; don- 
ner les Saintes Huiles, l'Extrême- 
onction; 

Kkentsiokhas, huiler le front, 
damier la Confirmation ; 

Atokasiha vel iontokastha, 
onguent, pommade. 



KOKTHA 

Katoktha, manquer de qq. ch. ; 

Katoktakwa, ne pas dire, ne 
pas faire assez, rester en de-ça ; 

Tewakatoktanis, n'en trouver 
pas assez, regarder comme trop 

peu ; 

Kerensoktha, réciter le chape- 
let, le dire d'un bout à l'autre ; 

Kenniseroktha, passer la jour- 
née ; 

Katonnhoktha, terminer sa vie, 
mourir ; 

Katonrioktha, étouffer; 

loterihokte, l'affaire est finie; 

lotenonsokte, le bout de la 
maison. 

KONNIS 

Skonnis, refaire ; 

Iakonniatha, moule; 

Katonnis, pousser, naître, élre 
fait ; 

Katatonnis, se faire soi-même ; 

Akatonnike, chez les parents 
du côté paternel ; 

Wakatonnisen, av. des parents 
paternels ; 

Kaiatoniii, statue, personne 
fabriquée, idole ; 

Sakoiatonnis, statuaire, sculp- 
teur. 

KONTAWETHA 

Katontawetha, trimbler, éproU' 

ver vn tremblement ; 



120 



Keiatontawelha, faire trembler 
qlq. ; 

Wakiatonlawetha, cela me 
fail trembler^ m'a'jile^ me donne 
le frisson; 

lenererontawetha, la danse du 
calumet^ (ONEREnnA, manche dt- 
pipe). 

KONTHA 

Koiilakwas, otcr du feu : 

Keialontlia rrl koialonlhos, 
jeler qlq. an feu ; 

Kenatsionlha, mettre la chau- 
dière sur le feu ; 



Kientonthos, mettre du bois au 



feu. 



KORIANERONS 



Kkcnhoroks, boucher., bon 
donner., bourrer ; 

Kkenhotsions, déboucher., dé- 
bonder., débondoniwr., débourrer; 

lekenhoroklha, bouchon, bon- 
de., bondon ; 

lekenholsialha, tire-bouchon., 
tire-bourre. 

KOTARHOS 

Kolarosions, décrocher, dépen- 
dre ; 

Wakotarhowis, être indécis^en 
suspens ; 

Teiololarhon, deux choses ac- 
crochées l'une à l'autre ; 

leniarotarhostha, ce qui s'ac- 
croche a la barque^ le gouver- 
nail ; 

Katenakontaihos, kalenakaro- 
tarhos, porter en bandouiUère un 
baril., (kanakon) ; une corne de 
chasse, (onakara). 

KOTARIKS 

Kolarisions, détendre, relâcher., 
débander ; 

Kerensotariks, bander un arc, 
tendre une corde de violon; 

Kercnsotarisions, débander 
lare, détendre la corde, '(orensa). 

KOWA 

Kkowancn, f être grand; 

' On emploie celle expression dans le sens de noire locution française : 
prier du bout dcx lècrc!, prier seulement de bouclie, sans utlenlion et sans 
dévotion. 

•I- Ce mol sei'l à former un grand nombre de noms d'homme, et il est à obser- 
ver, qu'alors, il perd son N final : 

Wishe vShorihownne. Michel Delà Grande-affaire ; 

Sose Shotsieniiowane, Josrplt Du Grand-feu ; 

Siwon Siiolsitsiowane, Simon De la Grande- flviir. 

Srenswo Sholowano, François Du Gru)id-fuinier. Ceilernior nom, ou plulot 
ce sobriquet, élail loin d'cMre du goût de celui à qui il fut donné. En le tra- 
duisanl ici en français, j'ai cru devoir employer le terme le moins cbofjuani. 
fumier ! 



Kaloriancrons, se mouvoir, s'a- 
giter ; 

Korianeronkwas, mouvoir, 
agiter, remuer en tous sens ; 

Keiatoriancrons, remuer cjlq.; 

Katsorianerons, * remuer les 
lèvres, (osa). 

KOROKS 

Katoroks, se fourrer ; 

Kenentsoroks, vcl katenenlso- 
roks, fourrer le bras, la main ; 



121 



Ralikowanens, les Grands, les 
Magnats, 1rs Chefs ; 

Kkowanalha, faire grand, 
rendre plus grand en biens, en di- 
gnilé; 

Kalkovvanalha, faire le grand, 
faire le mailre ; 

Katatkowanatha, se faire 
grandf se faire chef soi-même ; 

Kkowannhas, devenir grand, 
gros, chef ; 

Wakenikonhrowanen, av. un 
grand esprit, être savant ; 

Wakenikonhrowannhas, ac 
guérir un grand esprit, devenir 
savant. 

KRARAKS 

lerarakllia, tarière, vilebrequin, 
perçoir, foret ; 

Kerontararaks, entailler un 
arbre ; 

lerontararakslha, outil pour 
entailler les érables et autres ar- 
bres à sucre. 



KRARHOS 

lerarhoslha, lieu où l'on aborde, 
où l'on débarque. 

KS A HATHA 

Tekeriwasahalha, épuiser la 
matière, le sujet, n'avoir plus rien 
à ajouter ; 

Tekftiinikonlirasahalha vel 
katennikonhrasahalha, se re- 
cueillir, lilt. : mettre tout son es- 
prit, épuiser son esprit. 



KSERIIES 

leseriietha, fuseau, quenouille, 

rouet ; 

Kseriielaweienhon, savoir fr- 
ier. (Voy. ci-devanl au mot 
aseriie) 

KSEROHEN 

Oserohenta, malice, méchan- 
ceté, brutalité, sévérité ; 

Katserohentha, faire le mé- 
chant ; 

Kkonsaserohen, av. un visage 
sévère, être sérieux ; 

Kewennaserohen, av. la parole, 
le ton rude ; 

Kenikonhraserohen, n'avoir 
pas de douceur, de patience. 

KSERONNI3 

Sekseronnis, raccommoder, ré- 
parer, rectifier, rajuster ; 

Keseronnis, habiller qlq. pro- 
prement ; 

Katseronnis, s' habiller, faire sa 

toilette ; 

Tsi ioiiliataseroiinialha, là où 
l'on se parc, où Von se revêt des 
ornements sacrés, des habits d'E 
glise, c.-à-d. la sacristie ; 

Kenenhiaseronnis, tailler des 
pierres ; 

Kenasaseronnis, tailler des 
plumes. 

KTAKWARISIONS 

Klakwarisialha, niveler ; 

Kallakwarisions, se dresser, se 
redresser : 



122 



Katiatakwarisions, s'étendre ; 

Kaharakwarisions, étendre un 
filet : 

Keronkwasakvvarisions, len- 
• dre une chaîne ; 

Keriwakwarisions, dire la 
chose telle qu'elle est^ parler sans 
détour^ aller droit au but^ sans 
préambule ; 

Kenikonhrakwarisions, re- 
dresser l'esprit de qlq., lui faire 
entendre raison ; 

loliiahakvvarisioii. le chemin 
est droit, uni : 

loteriwakvvarision. la chose 
est juste, équitable, raisonnable ; 

Ateriwakwarisionsera, la vé- 
rité. 

KTETARONS 

Wakallelaron, avoir le corps 
transpercé de part en pari ; 



lottetaron, traversé d'outre en 
outre, blessure à jour ; 

Kenotetarons, ébrécher, faire 
une brèche aux dents, rendre qlq. 
brèche-dent ; 

Kswenkaraketaions, percer 
une planche. 



KTOKERIKS 

Kallokeriks, se plier, st blottir, 
s'accroupir, se mettre en paquet; 

Klokerisions, déplier, déplisser, 
dépaqueter ; 

Tewakoniokeriks, av. les mains 
gourdes de froid, (onia) ; 

Alakvvari, paquet ; 

Katakwariks, katakvvarisions, 
faire, défaire un paquet. 



o 



OH AH A qqf. OH A 

lohare, il y a un chemin ; 

lohataties, le chemin continue; 

Teiohatekon, des deux côtés du 
chemin ; 

lohahare, un chemin qui ré- 
pond à un autre ; 

lohahohon, fourche de chemin; 

lolhahakwarision, chimin 
droit ; 
Teiothahakton, chemin croche ; 

lothahinon, chemin conduisant 
à — ; 



Kahaharas, prendre le chemin ; 

Kathaharakwas, se mettre hors 
du chemin, dévier; 

Kalhahahestha, allonger son 
chemin; 

Kahakweks, boucher un che- 
min ; 

Kathahitas, suivre un chemin; 

Kalhahitakhes, suivre le che- 
min en courant, (ktakhes) ; 

Tsiohahat, teiohahake, 1, 2 
chemins; \, "2, lignes d'écriture. 



123 



OHASHRA * 

Ohaseratokenti, chandelle sain- 
te, c.-à-d. cierge ; 

Ohasera on we, chandelle pro- 
prement dite^ commune^ ordi- 
naire; 

Wathaseratsas, la chandelle^ 
le cierge brûler^ (watsas) ; 

Khaserotha, mettre une chan- 
delle allumée ; 

Kehaserotanis, mettre une — 
allumée pour qlq. ; 

lehaserotakwa, chandelier^ là 
où l'on plante une chandelle ; 

Rahaseroiinis, fabricant de 
chandelles ; 

Kahaserenhawis, porter le 
cierge^ c.-à d. faire à V église V office 
d'acolythe, de céroféraire ; 

Kahaserohâre, phare^ fanal 
placé au bout de — , (koharha) ; 

Kathaseroutanes, aller à la 
pêche au flambeau. 

OHETA- 

Tekatahetotha, se dresser sur 
le bout des pieds ; 

Tewakatahetotaties, marcher 
sur le b. des p. 

Tekahetesons, avoir les orteils 
longs : 

Tewahetes, tewahetesons ne 
kitkit, le coq a un long., de longs 
ergots. 



OHIOSA 

Wakiosanonwaks, av. mal au 
coude : 



Tekaliosaherha, 
(kerha) ; 



saccoude7\ 



Tekatiosolha, planter ses cou- 
des ; 

Teiontiosotakwa, accoudoir ; 

Keiatioskons, coudoyer., don- 
ner des coups de coude ; 

Teioliosate, qui fait un coude., 

un angle ; 

Tsi teiotiosate, au coin de la 
rue. 

OHNAt 

Kenhniio, kenhnaksen, belle, 

vilaine peau ; 

Kihnaraken, au. la p. blanche; 

Kihnahontsi, av. la p. noire ; 

Wakihnaniron, av. lap. dure'' 

Tewennlhniaks, la p. se déchi- 
rer ; 

Sewennihnonnis, la p. se re- 
faire ; 

Sewennihnonniatha, onguent 
pour refoire la p. ; 

lohnàre, qui a sa p., non écor- 

ché ; 

lahte Isiohnâre, écorché, qui 
na plus sa p.; 

Tekihnoraraks, pi/îc^r; 

Kihnanentaklha, mettre^ ajus' 



' Voy. encore ce mot dans les Notes supplémenlaires. 

•f Dans ce mot ohna, on aspire l'H très-fortement ; par conséquent, il faut 
avoir soin de ne pas l'omettre en écrivant. L'omission de cette lettre pourrait 
donner lieu à un fùcheux quiproquo. 



124 



(er^ coudre une pièce, lilt. : coller^ 
appliquer^ attache?^ une peau^ un 
morceau de peau,. 

OHNAWA 

Kalinavvakon, dans le rapide ; 

Kahnawake, au rapide, (nom 
de lieu) ; 

Kahnawakeronon, habitant 
de Caughnaivaga^ du Sault-St- 
Louis ; 

Kahnawahëre, kahnawaron- 

nions, // y a un^ des rapides ; 

lohnawatsanit, il y a un terri- 
ble courant ; 

Knawaras, remonter le cou- 
rant ; 

Kenhnawentha, descendre le 
courant ; 

Kahnaolha, j«i7/«>, couler avec 
force., ruisseler ; 

Cf. OHNAWEUA, racine secon- 
daire d'où 

lohnawerote, il y a un puits^ 
une source ; 

lohnawerotekeha, de l'eau de 
puits, de fontaine ; 

Kehnavveronnnis,"' faire un 
puits. 

OHNEKA 

Kahnekiio, belle^bonnc eau ; 

Kahnekaksen, mauvais li- 
quide, mauvais breuvage ; 

lohnekate, boisson forte ; 



Ohnekanos, de l'eau ordinaire, 
de l'eau pure, de Veau froide ; 

lohnekano, feau est froide, (on 
la trouve froide, elle est plus 
froide qu'à l'ordinaire) ; 

lohnekalarihen. l'eau est 
chaude ; 

Kahnekitas, l'eau entrer par 
les fentes, un vaisseau faire eau; 

Kahnekitakwas, ôter Veau, 
pomper, étancher, éponger ; 

Kahneki, il y a de Venu dans 
le canot ; 

Kenekatas, entonner un li- 
quide ; 

lenekatastha, entonnoir; 

Kcnekatakwas, tirer, soutirer 
un liquide ; 

lenekatakwatha, robinet, 

champlure ; 

Kenekiniiontha, amer,er qq. 
part Veau d'une rivière et Vy in- 
troduire ; 

loiitnekoiahaktha, seringue, 
(on s'injecte de l'eau avec) ; 

lenekonniatha, distillerie, 

brasserie, pressoir, alambic ; 

Kenekontha, mettre de Veau 
sur le feu, faire chauffer de l'eau 
V. g. pour le thé ; 

Tekatnekontha, prendre le thé, 
prendre du bouillon ; 



Tekenekentons,) asperger, 
[donner Vas- 
Kenckoseras, )persion; * 



" Le chant de l'aspersion qui se fait avant la grand'messe chaque dimanche, 
commence {extra tempus paschalc) au Lac dos Deux-Montagnes, par tonta- 
KNEKENTON, et au Saull ainsi quà St Regis, par aske.nekoserawe, deux mots 
composés, qui l'un comme l'autre, sont la traduction du latin asperges me. 



125 



Teienekeiitonkwa, airosoh\ 
aspersoir, goupillon ; 

Kenekakasta, îlre ivrogne^ 

(kkasta). 

OHNETA 

Ohnetokon, .sous les pins^ dans 
la piniere ; 

Onetoia, pin rouge ; 

lohnelâre, gommcux^ résineux, 
gluant ; 

Kahnetahontsi, poix^ goudron, 
gomme noire ; 

Kahuetakhon, encens, gomme 
odoriférante ; 

Kehnetonthos, mellre de V en- 
cens dans le feu 'dans l'encen- 
soir) ; 

lehnetonthoslha, navette^ cuil- 
ler de la navette; 

Kehnetarhos, gommer, coller, 
cacheter ; 

lehnetarhostha, pain à cache- 
ter, cire, colle, mucilage; 

Tekehnetiaks, rompre le sceau, 
décacheter. 

ONIA 

Tekenniahnekens, joindre les 
mains (tekerahnekens) ; 

Onianawen, ce qui tient les 
mains chaudes, gants, mitaines, 

(lOTANAWEN) ; 

Onianawenkowa, manchon; 

Keniaksen, av. une mauvaise 
main; alg. Podjitiie; 

Kenniatas, keienniatahanis. 
katatenniatahanis, tanginamage, 
tanginamaw, tanginamalis des 



Algonquins, de quibus verbis 
videbitur injra. 

a) ONIARA, 0) ONIASA 
c) ONIATA, d) ONIAKWA 

Le rapport qui existe entre ces 
quatre mots, semble demander 
qu'on les réunisse pour les 
mieux étudier en les comparant 
les uns aux autres. Dans les 
deux premiers, je supprime ici 
l'H qu'ils ont reçue ci devant, 
p. 30. considérant que plusieurs 
Indiens la font à peine sentir en 
prononçant ces mots, qu'un plus 
grand nombre la négligent en 
les écrivant, et surtout qu'elle 
disparait toujours dans les mots 
qui en sont dérivés. 



Keniariaks, couper le cou, dé-, 
coller, décapiter ; 

Keniaratase, tordre le cou 
(kwatase) ; 

Wakeniarenlon, avoir le cou 
penché ; être pensif; 

■ Kateniarentha, pencher la tête, 
litt. : le cou ; 

Wakeniarahniron, av. le cou 
fort, et au figuré, être durce cer- 
vicis ; 

Wakeniarhate, être curieux^ 
litt. être comme qqu'un dont le 
cou va et vient pour tout voir ; 

Wakeniaranonvvaks, av. mal à 
la nuque, au chignon ; 

Oniarowanen. grand capuchon; 

b) 

Wakalniaso, avoir la gorge en- 
flée ; 



126 



Wakeiiiasanonwaks, av. mala 
la gorge ; 

Keniasawakon, tenir qlq. par 
le cou, l'ayant saisi à la gorge ; 

Oniaskari, agraffe, cpinglettc, 

(TEKERIKS) ; 

Keniasoroks, mettre au pilori, 
au carcan, (koroks) ; 

lontatniasoroklha, carcan, pi- 
lori ; 

Kniasotha, lever la tête, dres- 
ser le cou ; 

Kniasolalies, nager, la tête au 
dessus de Peau (se dit surtout des 
canards) ; 

Kaniasiio, kaniases, beau, haut 
clocher; belle, haute tour ; 

Kaniasakon. dans la tour, dans 
le clocher. 



Keniaterenks, étrangler, serrer 
le gosier, (iknerenks) ; 

Tewakeniatai-as, s'étrangler in- 
volontairement en mangeant; 

Wakeniatalhens, av. le gosier 
sec, c.-à-d. avoir soif; 

Oniatathatane, la soif; 

Katateniatanawenstha, se 
mouiller le gosier, se désaltérer; 

Teiakoniatawenheks, ce qui 



obstrue le gosier, c.-à-d., cerise à 
grappe ; poire d'étranguillon : 

Kenniataiens, poser son gosier, 
c.-à-d. écornifler, être parasite, 
chercher çà et là à boire et à 
manger. 

dr 

Keiiniakwaiens, poser son ja- 
bot, présenter sa fale, expression 
piquante pour signifier la vora- 
cité et la gourmandise de ceux 
et celles qui vont chez les autres 
pendant qu'ils sont occupés à 
prendre leur repas ; 

Oniakwaher, chameau, droma- 
daire. 

OHONSA 

Kahonsiio, avoir l'ou'ie fine, 
délicate ; 

Kahonsaksen, av. Voreille dure, 
être dur d'oreilles ; 

Wakahonsatokens, bien saisir 
ce qui se dit ; 

Tekatahonsaneraks, mal sai- 
sir, entendre une chose pour une 
autre, (tekeneraks) ; 

Tekalahonsatats, écouter, pré. 
ter roreille (iktats) ; 

Katahonsiiostha, ecowf^r atten- 
tivement., prêter une attention fa- 
vorable. 

OHONTAt 

Wakahontanonwaks, av. mal 
aux oreilles ; 



■ ONiAKWA, jabot des oiseaux, fait des poules, el par dérision : grosse gorge, 
goitre, écorniflerie. 

■f Ohonta n"est pas tout-à-fait synonyme de ohonsa, quoique dans la forma- 
tion des mots composés, ces deux termes se prêtent mutuellement leur signifi- 
cation propre, en qques cas particuliers. Oro.nsa signifie proprement Vouie, le 
sens de l'ouïe, l'oreille moyenne, l'oreille interne, le eus des Grecs, Vauris des 
Latins ; ohonta équivaut au latin auricula, au grec ôlion, c'est Voreille externe. 



127 



Kiatahontarha, parler à lo- 
reille ; 

Tekahontakwekon, av. les 
oreilles bouchées^ c.-à-d. être sourd; 

Tekahontakaronte, avoir les 
oreilles ouvertes^ c.-à-d. n'être pas 
sourd ; 

Tekatahontakweks, se boucher 
les oreilles ; 

Tekahontakahre, les oreilles 
tinter à qlq. ; 

Tewahontes, la bête aux Ion 
Ques oreilles^ c.-à-d. Vdne; 

Tahonlaneken, l'animal aux 
oreilles jointes,, c.-à-d. le lièvre, le 
lapin ; 

Tekatahontolha, dresser les 
oreilles ; 

Xathontatf, écouter, obéir, con- 
sentir, croire, agréer, exaucer ; 

OHONTE 

Kahonliio, iin beau vert ; 

Kahontahontsi, vert brun, 
vert foncé ; 

Kahontakhon, herbe odorifé- 
rante, qui sent bon ; 

Kahontakeras, herbe puante ; 

Ohnakahontoten, quelle plante, 
quelle sorte de plante ? 



Niiohontesha, plante courte, 
c.-à-d. fraisier ; 

Kahontiios, de belles plantes, 
de bons légumes, de bons herbages; 

lohontôte, iohontoton, une 
plante, des plantes être debout ; 

Wathonlonnis, f herbe pousser; 

Khontakwas, sarcler, (ik- 

KWAS) ; 

lehontoseratha, ce qu'on ré- 
pand sur la salade, c.-à-d. vinaigre, 

(KOSERAS). 

OHTERA • 

lohterowanen, iohteres, grosse, 
longue racine ; 

Tsioteresekowa, salsepareille ; 

loliteronte, qui a de la racine, 
qui est avec sa racine ; 

lohterontas, qui acquiert, qui 
prend racine, dont la racine va se 
formant ; 

Kehteraks, manger des racines; 

Ktehrohtsions, déraciner un 
arbre, arracher une souche ; 

Katerhiaks, couper les arbres à 
la racine ; 

Katerakarhathos, bouleverser 
les racines, c.-à-d. labourer, f 



* L'aspiration de ce mol parfois dispa-ail et parfois change de place, passant 
de la première syllabe soit à la seconde, soit à la troipième. Sa conjugaison 
n'est pas moins vacillante ; c'est tantôt la première, et tantôt la seconde. 

+ Dans les premières années, les labours n'ayant lieu quo sur les terres neu- 
ves, on ne pouvait faire autrement que bouleverser tes racines en voulant la- 
bourer la terre; de là l'expression si juste; Kalerakarhalhos, qui se compose 
de OHTERA, racine et de kkarhathos, tourner sens dessus dessous. Mais plus 
lard, les racines ayant disparu, et le soc de la charrue ne rencontrant plus 
que de la terre, de la glaise ou du sable, c'est là tout ce qu'il pouvait désor- 



128 



OI ANA tel KAIANA 

Tsioianat, teioianake, asen 
ni ioianake, 1, 2, 3 paires ; 

Ohni kaianoten, quel est son 
train? (en parlant d'un cheval) ; 

Kaianiio, il (le cheval) a un 
bon train ; il va l'amble ; 

Walianiioslha, prendre l'am- 
ble, se mettre au train de l'amble; 
prendre un bon trot ; 

WakianasLerist, avoir une 
drôle d'allure^ une singulière dé- 
marche ; 

Kianonni, laisser des pistes, av. 
des pistes faites ; * 

Keianiseres, suivre les pistes 
de qlq., (ikseres) ; 



Keianenhawis, marcher sur 
les traces de qlq., (khawis) ; 

Keianisaks, chercher les traces, 
les pistes de qlq., (kesaks) ; 

Watianatha, ...Ion, ...te, ça 
fait pi-ite, (katha). Cette expres- 
sion figurée s'emploie pour ren- 
dre nos adjectifs français frap- 
pant, étrange, rare, inoui, phéno- 
ménal, f 

OIATA 

Keiatakonstha, embaumer; 

Oiatakonstakwa, parfums, aro- 
mates pour embaumer : 

Oiatakonha, graisse, suif de 
rognon ; 

lonliatanostakwa, éventail, (on 
se rafraîchit le corps avec) ; 



mais mettre sans dessus dessous, tourner et bouleverser. Aussi a-t-on dans 
ces derniers temps, pour exprimer l'opération du labourage, chiugé de terme, 
et substitué à ohtera le mot otara que l'on joint de la même manière au verbe 
KKABHATHOS. Vov. ci-aprcs le mot otara. 

* Juxta THARONHiAKANERE, illa VOX kiunonni intra se habet kaieronm, mihi 
vero videtur in ea verbum konnis esse inclusam. 

+ Je suis porté à croire que c'est d'oiANA qu'ont été formés les trois mots sui- 
vants : 

1. "Wakianere, être bon, aller bien, aller, avoir de l'allure ; 

loianere, c'est bon, c'$sl bien, ça va ; iahte ioianere, ça ne la pas. ça ne mar- 
che pas ; ou encore, si on l'aimé mieux : ioianere, c'est bon, c.-à-d. c'e«/ tracé, 
il y a piste : iahte ioianere, ce n'est pas bon, ce n'est pas tracé, il n'y a pas 
piste. 

2. Akianer, être chef ; 

Roianer, te Chef, le Grand-chef ; Rotiianer. les Chefs'; Rotiianerlson, les diffé- 
rents chefs. 

Il faut de l'allure à un chef; on dit d'un chef d'état qu'il a, ou qu'il n'a pas 
Vallure d'un chef. De plus, il est de l'essence d'un bon prince, d'un vrai 
grand-chef, que tous ses pas, pour ainsi parler, fassent piste, ses subordonnés 
devant le suivre et marcher sur ses traces. 

3. Kaianerensera, loi, police, règlement, décret, ordonnance. 

C'est une phrase très-commune et que l'on entend répéter souvent .• " Akon- 
waianenhawe ne kaianerensera, " il faut suivre le chemin de la lai, marcher 
sur les pistes de la loi. »- ' 

Mais quoi qu'il en soit de la formation de ces trois mots, toujours est-il qu'ils 
n'ont tous trois qu'une même origine, et qu'entre eux existe la même parenté 
qu'il est impossible de ne pas voir entre les mots latins Rex, rugere, régula, 
reclus, rectum, reciiludo. 



129 



Wakiatawenle, nélre pas scul^ 
av. qlq. avec soi, (iowente) ; 

Wakialosei-as, élremouiUi: par 
la pluie, litt. : av. le corps arrosé 
par elle, (koseras) ; 

Tckalialanc'karons, le corps 
s'ouvrir à qlq., avoir une hernie, 

(TEKEUANEKAUONS) ; 

Tukaliatatonies, viuer, changer 
de peau, de plumage, {tekte^ies) ; 

Kiatanotha, élre sur le clmpilre 
de qlq., parler de qlq., (lo plus 
souvent en mauvaise i)art) ; 

Kiatakweniio, être le person- 
nage important, le premier, le 
principal, le président ; 

Kaiatohare, coq de clocher, lilt.: 
elle est fichée au bout, (iohahe) ; 

Kaiatakeras, c/ièure, ôoifc, lilt. : 
elle a le corps puant, (wake has) ; 

Kaiatoiuii, statue, poupée, idole, 
litt. ■])ersonne fabriquée, (konnis). 



V 



OIENKWA 
Kaienkvviio, du bon tabac ; 



Kienkwaks, mâcher du tabac, 
chiquer, (ikeks) ; 

Kienkvvanonwak«. av. envie 
de tabac, (soit pou \imer, soit 
pour priser, soit po cliiquerj ; 

Kienkwakasta, être grand pri- 
seur, fumeur ou chiqueur ; 

Wakatienkwatetsnri, être fri- 
and de bon tabac, (wakatetsen) ; 

Tekaienkwariton, du tabac ha- 
ché, (tekritha) ; 



Kienkwalhas, chirger le calu- 
met, mettre du tabac danslapipey 

(KETAS). 

OIENKWARA 

Kaienkwarowanen, une gran- 
de fumée ; 

loienkwarôte, fumée qui s'é- 
lève, qui monte ; 

Titkwaienkwarahëre, plein de 
fumée, (TrrKAHEUE) ; 

Kaiunkvvarakei'as, (jui sent la 
ft: niée ; 

WatieukwaroiHiis, fumer, (en 
parlant d'un poêle, d'une clie- 
uiinée) ; 

Kalienkvvarariktiia, fumer les 
viandes, boucaner les peaux. 

OIENTE 

KaicMitiio, kaientaksen, bon 
mauvais buis de chauffage ; 

loientaso, bois vert; 
loicntallicn, bois sec; 
loioiitalkon, bois pourri ; 

Tekaientannliai-e, croix, litt. ; 
deux pieces de bois élevées en tra- 
vers l'une de l'autre, (kahare) ; 

Tekaientaronwe, un bois en 
travers, une barre de porte, (teka- 

RONWE) ; 

WakaticntatsoH. être bois-hrûlc, 
métis des Pays-Hauts, (iotson) ; 

Kaiontaronkwen, copeau, éclat, 
morceau de bois coupé, (kkweta- 
HONs). C'est le nom d'un Chef. 



130 



: HRA ♦ 

Kkiliri^i. kk;ihiaksen, av. 
Ouniie, muitvuiat vue ; 

W;ikk;ihi'atsanit. av. le regard 

teir/'blr ; 

Wrikkahi-anonwaks, av. mal 
aux yeux ; 

Wakkahrise, rjrj. ch. entrer 
dans Cœil; 

Kkaliratakwas, arracher lea 
yeux, (KTAKWAS) ; 

Kkahraiaks, pocher les yeux., 
(kwahkks); 

Kalkahratihas, viser; 

Kalkahrotha, fixer les yeux ; 

Kkahrasiiore, av. le coup d'œil 
vif., rapide ; 

Kalkahralas, lorgner, (ketas) ; 

lontkaliralaliastlia, lorgnon., 
longue-vue., télescope., microscope ; 

Tekalkalirannhaks, se bander 
les yeux ; jouer a Colin-Maillard ; 
mettre ses lunettes., (tekwann- 

HAKS) ; 

lontkaliraniihastha, lunettes; 

Tekatkahrinekens. épier., être 
aux aguets., (kiakeiNs) ; 



TewHkkahrakenheion, av. le 
regard aballu, iiotakenheion). 

OKARA 

Wakkarôle, wakkaiôton, av. 
une dette., des dettes, lilt. : avoir 
un ou plusieurs copeaux plantés ; 

Wakkarakale, av. beaucoup de 
dettes ; 

Okarakaion, okarase, vieille., 
nouvelle dette ; 

Kkariaks, couper la planchette., 
c.-à-d., payer une dette ; 

Kakariaksera, payement d'une 
delle^ et par extension, frais., sa- 
laire, appointements, solde, paye ; 

Kkaioskarons^ payer un à 
compte, payer une partie de sa 
dette, litt. : écorcer, écoter, écour- 
ler /'okara; 

Kkaroktha, payer ses dettes, 
s'acquitter entièrement ; 

ïekalkarakwa, prendre a cré- 
dit, (tekekwa) ; 

Kalkaraksatha, refuser de 
payer ses dettes, (kitaksatha) ; 

Wakkaron tietha, transporter 
une dette; 

Wakkaranorons, ne pouvoir 



' Okahra rappelle le latin ocf'lus, et pourrait bien n'être lui-même, qu'une 
sorte de diminutif d'une racine maintenant hors d'usage ; et, de même que le 
primitif d'ocuitfi est évidemment ocus et se retrouve dans cœcus, cœculio, ainsi 
OKAH vel OKA serait le type véritable et la souche première d'oKAHKA. On s'en 
convaincra aisément par la considération attentive des mots composés que 
voici : 

OKAseri, larmes : 

OKAtwira, paupière ; 

OKAtsiota, chassie ; 

TewakKAHteronni, at;, le regard incertain, les yeux hagards, effarés : 

KKAHkareare, loucher, bigler, av. tes yeux de travers. 

Nous aurons encore occasion de revenir au mol okaura dans les Notes sup- 
plémentaires. 



131 



acquitlcr ses dcUcs^ cire insol- 
vable ; 

Kkariio, kkaraksen, iHre bon, 
mauvais payeur ; 

Kalkaraientakvva, mettre qq. 
ch. en gage ; 

Kekaranonna, garder un co- 
peau, c.-à-d. être caution; 

Kekarotanis, kekarotoniiis, 
planter à qlq. un copeau, des co- 
peaux, c.-à-d. lui avancer, lui 
prêter à crédit ; 

Tekakariaks, couper Vécorce 
d'un arbre, le cerner pour le faire 
périr ; 

Tekakariaklions, entailler des 
arbres avec la hache, faire des 
coches ; 

Kakaratakvvas, ôtcr un copeau, 
creuser avec une gouge ; 

lonkaratakwatha,"5fou5rff ; 

Kkaratoas, raconter, faire un 
récit ; 

lekaratonkwa, récit, narration, 
conte, fable, histoire, anecdote ; 

lokaratsanit, histoire terrible ; 

lokaranehrakwat, récit mer- 
veilleux ; 

Voy. encore le mot okara dans 
les Notes suppl. 

OKENRA 

Okenrokon, sous la cendre ; 
dans la terre ; 

Wakenriio, belle, bonne pou- 
dre ; 

lokenralarihon, cendre chau- 
de; 



Okenratôkenti, cendre bénite ; 

Kekenroseras, imposer les cen- 
dres ; 

lokenrâre, c'est poudreux, plein 
de poussière ; 

Kakenrakewas, essuyer la 
poussière ; 

lonkenrakewatha, un essuie- 
poussière, brosse, épousseltes, plu- 
masseau, plumeau ; 

Kakenrentha, faire tomber la 
poussière, épousseter, vergeter ; 

Watakenratenihons, la pous- 
sière voler; 

Kekenronnis, mépriser qlq., 
le faire poussière ; 

lokenrat, c'est vil, méprisable, 
c'est poussière ; 

Kakenraritha, faire cuire de la 
cendre ; 

Wakenrariton, cendre cuite, 
potasse ; 

Atakenrokwa, couleur de cen- 
dre^ gris, cendré ; 

Kakenratas^ charger une arme- 
à-feu ; 

Kakenrakerons, amorcer, met- 
tre la poudre dans le bassinet ; 

Watakenratakwas, une explo- 
sion de poudre se faire ; 

Wakatakenratakwatha, être 
atteint par l'explosion. 

OKONSA 

Kkonsonte, av. un visage ; 

Kkonsontakon, av. un visage 
de, la mine, la physienomir dr — ; 



132 



Onkwe kakonsontakon, f ani- 
mal à face humaine, c. à-d. le 
singe ; 

Kkonsare, av. son visage peint, 
rcjjrêsenté qq. part ; 

Kkonsaserohcn, av. un visage 
severe ; 

Kekonsaiaks,/'m;^;>t'r qlq. an v.; 

Kekonsane vvarons. faire rougir 
qlq. : 

Kalkonsanewarons, rougir de 
honte, (lONEWARAT) ; 

Kalkoiiskeriks, grimacer, faire 
des grimaces, (ktokeriks) ; 

Katkonsorelha, folâtrer, faire 
des niches ; 

Okonsloiirlia, poil du visage ; 

Wakkoiislonrhes, av. la barbe 
longue ; 

XatkoiistoiU'hiaks, se raser, se 
faire la barbe ; 

lonlkonslonrhiaklha, rasoir ; 

Wakatkonskcron, av. le visage 
ridé, (kakehon). 

ONEKWENSA 

Kenokwoiisiiosllia, puri/ier le 
sang ; 

Kenekwonsaksal ha, gâter le s. ; 

Tewakenekvvcn son tics, cra- 
cher le s. ; 

Kenokweiisatakwas, tirer du s. 
(par la saignée); 

Wakenckwensakato, av. beau- 
de s., C'ire sanguin ; 

Kenekwensanon we, aim^r le s., 
être sanguinaire : 



Wakenekwensano, av. le s. 
froid ; 

Wak' Mokwensatarihen, av. le 
s. chauJ , 

Kanekwensentas, le s. s'épui- 
ser, cesser de couler ; 

Tkenekwensaris, verser son s. ; 

Tekanekwensokohtha, le s. sor- 
tir par les pores ; 

Watnekvvensinonties, le s. ruis- 
seler ; 

lonekwensare, sanglant, ensan- 
glarté ; 

Wakenekwensote, être debout 
couvert de sang ; 

Kenekwensakarate, être gisant 
dans son s. ; 

Kenokwei':-arlios, ensanglan- 
ter^ couvrir 



ONENHIA 

Kanenhianoron, pierre pré- 
cieuse ; 

loncnhiahnii'on, p. dure ; 

Kanenhiaseronni, p. de taille; 

Rancnhiaseronnis, tailleur de 

Onenhiokon, sous les p.; 

Ononhiokonlia, crapet, brème, 
(poisson qui vit sous les p.) ; 

Onenhioskon, pierreux, plein 
de p. ; 

Onenhiote, Onenhiout, angl. 
Oneida, un des Gantons iroquois ; 

Kenenhiokwats, extraire la p. 

d\ine carrière ; 



133 



Kenenhiaroroks, ramasser des 
P-: 

Keneiihiakareiiies, charroyer 
des p. ; 

Kenenhiohiaks, lancer des p.^ 
lapider ; 

Kenenhiatas, mettre plombs^ 
balle^ dans une arme-à-feii ; 

Ouenhiowann, balle ^ plomb , 
boulet. 

ONENSA 

Kenensaherha, mettre qq. ch. 
sur son épaule ; 

Wakenensahratie, porter qq. 
ch. sur son ép. ; 

Katnensotarhos, accrocher a 
ses ép. un collier de charge ; mettre 
ses bretelles ; 

lontnensotarhostha, ce avec 
quoi on accroche à ses ép.^ c.-à-d. 
bretelles., collier de charge. 

ONENSTE 

Kenenstaronkwas, égrener du 
maïs ; 

Kenenstoronkwas, ramasser 
du m. étendu par terre ; 

Kerienstarakwas, ôterdu m. de 
dedans ; 

Keneiistahrakwas, ôtcr du m. 
de dessus ; 

Kenenstoharakwas, ôter du m. 
du bout d'une perche ; 

Kenenstohares, lessiver du m. ; 

Onensto, potage des Indiens., 
plus connu sous le nom de Saga- 
mité., mot pris dans la langue 
algonquine, mais pris à contre- 



sens, et de plus défiguré. Voy. 
aux Notes Suppl. onensto. 

ONENTSA 

Kenentsas, donner le bras., tenir 
qlq. par le bras., le prendre par la 
main., (kienas); 

Kenentsines, mener qlq. par la 
main ; 

Kenentsawakon, tenir., retenir 
qlq. par le bras., (kawakon) ; 

Tekenentsonte, av. des bras ; 

Tekenentsasere, av. les bras 
croisés ; 

Tekatencnlsaktha, plier le bras., 
(teksaktha) ; 

Tewakatenentsakton, av. le 
bras croche ; 

Tekatenentsiaks, se casser le 
bras ; 

Tekenentsawehestha, saigner 
au bras.) (tekawehestha) ; 

Atenentsannlia, bracelet du 

poignet ; 



Atenenlsawio 
de Vhumérus. 



ha, bracelet 



ONERATB 

Kaneratiio, belle feuille., (nom 
d'homme) ; 

Kaneratontha, pousser., porter 
des feuilles j (en parlant d'un 
arbre) ; 

Kaneratathens, les feuilles sé- 
cher., (wastathens) ; 

Kanerathens, les f. tomber, 

(WASENS) ; 

Keneratentha, vel keneratani- 
serentha, faire tomber les f ; 



134 



Kcneratoskarons, effeuiller^ 
vler les f. ; 

loteneralohon, feuillu^ qui a 
beaucoup de f. ; 

Teioneratoken, trèfle^ (tioken) ; 

Oneratakate, laitue^ (okate) ; 

Oiicratontak, tremble^ esp. de 
peuplier dont les feuilles s'agi- 
tent au souille du plus léger 
zéphir ; ilal. treniula ; ail. tsitter- 
pappel ; alg. asaati ; 

Saontencratonniatc, quand on 
plante du feuillarje., c.-à-d. à la 
Fête-Dieu. Les Algonquins nom- 
ment cette grande solennité, ex- 
actement de la même manière : 
anibican patakising., quand les 
feuilles sont plantées *. 

ONONKWAT 

Kriuonkwatseriio, bon remède ; 

Kanonkwatseraksen, mau- 
vaise médecine, poison ; 

Kcnonkwatserannhonthos, 
faire prendre une médecine ; 

Teienonkwatseros, médecine 
qu'on met dans le liquide, c.-à-d. 
poivre. 

ONONTA 

, 1) Onontoharake, sur la mon- 
tarjue ; 

Oiionlakon, au bas de la m.; 



Ojiontakonson, dam les val- 
lées ; 

lononte, ionon ten ions, il y a 

une m., des m. ; 

Ionon takarenre, le penchant de 

la m. ; 

lonontakenhiate, le sommet de 

la m. : 



m. 



Kenontavvenrats, franchir la 

Kenontaras, gravir la m. -f ; 

Kenontatsnentha, descendre 
la m. ; 

lonontowanens, de grandes m., 
au fig. de g. vagues ; 

lonontakwarontonties, les flots 
de la mer ; 

Onontiio, belle montagne .^ (nom 
des rois de France, et par exten- 
sion de tous les Rois) ; 

Onontiiokc, chez la Dellc-mon- 
tagne, chez le Roi, à Versailles ; 

Ronwanontiio ne Sitaeronon, 

le Roi des Juifs ; 

Rotinontiioson, les différents 
souverains., (Voy. aux Not. suppl. 
les mots ONONTuo et kora) ; 

2) Enontake, aux mamçlles, 
aux mamelons ; 

Tekenontowanens, av. de gros- 
ses mamelles, être mamelu, alg. 
mamangitotocime : 



' Oïl sail que dans les paroisses et missions catholiques du Canada, se célèbre 
avec pompe la Fête du Corpus-Christi, et que le T. S. Sacrement est porté pro- 
cessionnellemenl dans les rues préparées d'avance et ornées do branches de 
feuillage plantées devant les maisons. 

+ Par restriction, faire le pèlerinage du Calvaire, (près du Lac des 2 M.) : 
Sew.iterientarak, kwaien okonha, tsi en'iorhene en'ienontarane, sachez, mes 
enfants, que demain aura lieu le iiélerinage au Calvaire. Voy. au t. XXVI des 
Lellres Edifiantes, le mémoire de Laiande sur la vie de M. Picquet, missioii- 
nair au Canada (Edition de Mérigot, Paris, 1783). 



135 



Wakenontanonwaks, 
aux mamelles ; 



av. mal 



Onoiitakeri *, lujueur des ma- 
melles ri' 

Kanontiio, kanoiitakscii, boit^ 

DiaV'Vais lait ; 

Oiionta son ha, du laUaije^ lacLi- 
ciiiia ; 

louoiitatkon, laU caillé^ stii\ 
sur et ; 

Wakenonlaion, (tv. du lail 
(dans la maison) ; 

Kenontat, av. du lait (dans les 
mamelles) ; 

Kanontat, vaclie laitière ; 

KenontaLkawas, être sevré., 
quitter le lait^ (katkawas) ; 

Onontara, potage au lait ; 

Kanontarakhon, bon 'potage.^ 
sagamité succulente ; 

lonontarari, le potage de blé 
d'indc au lait est cuit., (loiu) ; 

ONONTSI 

Atenontsi, (mot d'injure), en- 
têté ! têtu ! o quelle tête ! 



Tsikenontsi, lélanî., (toul-lèlo, 
tout en te te) ; 

Kenontsistonte, ken on tsisi on- 
ion, av. luic., plusieurs têtes; 

Wakenontsistahniron, av. la 
tête dui'C., être entêté, opiniâtre ; 

WakenonlsislowaniMi, av. une 
grosse tête ; 

Wakenonlsistanonwaks, av. 
mal à la tête., (mal extérieur). 

ONONWARA 

a] Wakenonwaranonwaks, av. 
mal de tête., av. la migraine., (mal 
intérieur) ; 

Wakenonwai'ori, être fou., litt. 
av. la cervelle cuite %; 

Tekenonwaravvenries, av. le 
cerveau troublé., devenir fou., 
(tekawenries) ; 

Wakenonwarahtons, sV;«/y?rr, 
perdre la cervelle : 

Kennonwaroroks, se coiffer., se 
couvrir la tête., prendre son bonnet., 
son chapeau., (kerhoroks) ; . 



* Pour abréger, on se contente aujourd'hui do dire tout simplement ononta. 

t Les Algonquins et les Nipissingues disent : toïoganabo, liqueur des ma- 
melles ; les Otawas et les Sauteux disent au singulier : ïotocauo, liqueur de ta 
mamelle. 

\ Scalper un pauvre prisonnier de guerre, était quelque chose d'horrihlc 
sans doute ; mais la cruauté des barbares ancêtres de nos Indiens ne s'arrêtait 
pas là. Sur le crâne dénudé et tout sanglant de leur victime, ils se plaisaient 
quelquefois à verser de l'eau bouillante ou à réjjandre des cendres mêlées de 
charbons embrasés. L'excès de la douleur arrachait alors au malheureux 
supplicié des cris lamentables et lui faisait faire des mouvements de corps, des 
sauts et soubresauts qui amusaient les sjjectateurs. De là est venue l'expres- 
sion si commune de kenomvarori : Aniot sanonwarori, naholen saton ? ohnisa- 
tierha ? on dirait que lu as la cervelle cuite (on te prendrait pour un fou), 
qu'est-ce lu dis ? qu'est-ce que lu fais ? (ce sont des extravagances que tu dis, 
que tu fais.) D'un malade dans le délire, et surtout, d'un ivrogne en proie au 
delirium tremens, on dit : ronomvarori, et s'il s'agit d'une femme: ionnnivarori. 
Hélas ! que de gens, non-seulement chez les Peaux-Rouges, mais aussi chez li^s 
Peaux-Blanches, se cuisent eux-mêmes la cervelle, tous les jours, par l'abus des 
liqueurs fortes ! 



ms^iLm 



'mr'-'p^Tmmsm^ 



136 



Kennoiuvaroroksions, se dé- 
couvrir^ ôter son chapeau ; 

Ennonwarore, couvre-chef^ 
coiffure. Pour rendre les noms 
d'espèce : tiare., mitre, barrette., 
calotte., diadème, couronne., casque., 
casquette., coi/fe., bonnet., chapeau^ 
c'est toujours le même mot qui 
revient : ennonwauore ; 

Kenonvvariaks, casser lu tête., 
(au propre et au fig.) ; 

Teiononwariakt, cvst assom- 
mant, (au fig.) ; 

lontateuonwariakhoiikwa, ce 
avec quoi on casse les têtes., casse- 
tête., instrument de guerre en 
usage chez les Peanx-Rouges 
d'Amérique; 

h) Kenonwaronnis, faire un pe- 
loton., mettre en peloton ; 

Kenonwarisious, dévider, dé- 
faire U7i peloton de fd ; 

Kanonwarovvanen, une. (jrande 
pomme de chou, un grand chou 
bien pommé ; 

Kanonwarontas, un chou se 
pommer, se foi ^'l'r en pomme. 

Wakalerientare, savoir, con- 
naître, avoir coiinaissancc de ; 

Wakerienliios, être conlml, de 
bonne humeur ; 

Wakerientaksons, être cluujrin, 
de mauv. hum.; 

Tekaterientawenries, se trom- 
per, commettre une erreur, se mé- 
prendre ; 

Katerientasas, se proposer dr. 
prendre une résolution ; 



Ka terien ta Isenries, trouver -un 
moyen, imaginer un expédient. 

ORONKARA 

Tsioronkaral, teioronkarake, 

I, 2 empans ; 

Tekeronkares, av. les doiijl^ 
longs, faire un long empan ; 

Wateronkararlia, la chenille 
arpcnteuse ; un compas ; 

Tewakeronkarasere, doubler 
l'empan, faire deu.c empans ; plier 
une chose en deux. 

OSA rd KASA 

Ksakon, tsakon, rasakon, dans 
la bouche de moi, de loi, de lui ; 

Ksakaron te, «'au. pas la bouche 
close, pouvoir parler, n'av. pus sa 
langue dans sa poche ; 

Waksaiionwaks, av. mal à 

la b. ; 

Kalsoliares, se laver la b.; 
Katsokewas, s'essuyer la b. ; 
lontsoliewatlia, serviette ; 
Xalskweks, fermer la b. ; 
Katsosireks, se sucer la b., les 

lèvres, (KOTSIREKS) ; • 

Tokatskahons, faire aller Us 
lèvres, les mâchoires, c.-à-d. man- 
ger ; 

Tekatskarawas, écarter les mâ- 
choires, ouvrir la b. d'une manière 
peu séante, av. la bouche béante: 

KsakaioiiLs vcl ksakaioutha, 
pousser le cri de victoire, d'alar- 
me ; 

Kasliakha, tousser ; 



137 



Katsoretha, badiner^ plaisan- 
ter ; 

Voy. ci-devant katsos et kat- 

SOKWAS. * 

OSERA (bc.) 

Koserake, en hiver ; 

Koserhen, au milieu de l'hiver; 

Ken iosere, rh. dernier^ alg. 
piponong ; 

Nonwa ioserate, cet hiver-ci^ 
alg. pepong ; 

En'ioserate, Vh. prochain^ alg. 
pipong ; 

Oia si tiosere, V avant-dernier 
h.y alg. awas piponong ; 

Tekoseriaks, passer T/i., hiver- 



ner ; 

Oserase, nouvelle année ; 

Tsioserat, une année ; 

Tsioseratson, chaque année ; 

Tekoseraierits, av. V âge requis., 
être majeur., av. accompli Vdge 
voulu ; 

Katoseros, hiverner dans le 
bois ; 

Katoseronnes, aller en hiverne- 
ment ; 

* Osa s'allonge en osokwa dans kasohwakenhiate, la bouche d'wi canon ; i ' 
s'allonge en osara dans osarakon, à l'embouchure d'une rivière. 

Il ne faut pas confondre osa, boucke (2 c), lat. os, oris, avec osa, couverture 
de lu, qui sous le nom vulgaire de couverte, sert de vêtement aux Sauvages. 
Ce dernier est de la 5ème conj. : i 

Akosa, sosa, raosa, aosa, la couverte de moi, de toi, de lui, d'elle : 

Wakosaien, av. une couverte. \ 

t C'est proprement la campe d'hiver, la lente pour le campement d'hiver. 
Chacun a besoin de s'abriter en hiver, d'établir .va campe, de prendre ses quar- 
tiers d'hiver ; de là la forme réfléchie (at) qu'a ici revêtue la racine primitive. 

osERE.NTA quandoquc eliam sumitur pro somnio, prsesertim si ipsi adjun- 
gatur postpositio — kon vel semi-adjectivum — iio sive — aksen. 



Atosera -J-, tente sauvage ; 
Katoseronnis, faire une tente ; 
Katoserotlia, dresser une t. 
OSERA (l c.) 

a) Oserake, à la chaussée de 
castor ; 

Oserakeha, sureau blanc; 

Konserats, ils (les castors) font 
leur chaussée ; 

Kaseros, faire une chaussée a 
IHmitation des castors ; 

b) Waseriio, belle., bonne hache ; 

Waseranoron, hache de prix., 
qui a coûté cher ; 

Kaserotiions, affiler une h. ; 

Onseronni, faiseur de h.., c.-à d. 

Français ; 

Waseronnitiio, waseronni- 
taksen, un bon., un méchant Fran- 
çais. 

OSERENTA 

Oserentakon, dans le sommeil, | 
in somno ; 

Kaserentiio, kaserentaksen, 
bon., mauv. sommeil ; | 

Wakeserentahniron, av. le s. 

dur ; 



138 



Wakeserentaras, av. sommeil^ 
sommeiller, s'endormir ; 

Keserentarhos, endormir qlq.; 

Keserentoris, troubler le s. de 
qlq. ; 

Keserentienens, succomber au 
s., (kahrienens) ; 

Wakeserentakhon, aimer à 
dormir^ être dormeur ; 

Wakeserentenhionkvva, agir, 
parler dans le s., être somnam- 
bule. 

OSNONSA 

Wakesnonsônte, ...On ton, av. 
des mains, des doigts ; 

Tekesnonsovvanen, av. de gros- 
ses w., de gros d. ; 

Wakesnonsakarevvalha, se 
blesser à la »!., (wakkarkwatha) ; 

Kesnonsaksen, av. la m. mau- 
vaise, c.-à-d. être voleur, filou, es- 
croc, av. les doigts croches ; 

Katesnonsakarerastha, faire 
claquer ses d. ; 

Tekesnonsoraraks, écraser la 
m., le d., les d. ; 

Kesnonsawakon, tenir par 
la m.; 

Wakesnonsanonwaks, av. mal 

à la m., (WAKENONWAKS) ; 

Kesnonsanonwaks, av. envie 
de manger des beignets, (kenon- 

WAKS) ; 

Kesnonsaks, manger des bei- 
gnets, (IKEKS) ; 

Kasnonsakhon, de bons b. ; 

Kennisnonsos, tremper ses 



doigts dans Veau, par restriction, 
prendre de l'eau bénite ; 

lonnisnonsokwa, bénitier d'é- 
glise, litt. là où Von trempe ses 
doigts ; 

Kennisnonboroks, fourrer son 

d., (KOROKS) ; 

lonnisnonsoroktha, là où Von 
fourre son doigt, c.-à-d. dé à cou- 
dre ; 

Kesnonsoserons, s'éraflcr la 
main, (koserons) ; 

Kennisnonsawitha, se mettre 
un anneau au d. ; 

Eiinisnonsawit, anneau. 

OSTIEN 

Ostientatokenti, ossement sa- 
cré, relique ; 

Ostientake, à Vos, sur Vos ; 

Ostientakon, dans Vos ; 

Ostientoskon, rien que des os, 
tout en os ; 

Ostienlâre,' ...târonnion,^ plein 
d'os, plein d'arêtes, osseux ; 

Ostientakeron, amas d'osse- 
ments ; 

Wakstiens, av. une arête dans 
le gosier, et par extension, n'im- 
porte quoi qui s'y arrête ; 

Kstiokanons, ronger un os, 
(par ext., toute autre chose) ; 

Kslientakanonts, lécher un os, 
(kkanonts). 

OSWA 

Oswahne, saiis feu, au froid, 
devant un feu éteint ; 



139 



Waswas, s'éteindre ; 

Oswenta, charbon éteint ; 

Kataswentarlios, se charbon- 
ner le visage ; 

Kataswentokewas, se déchar- 
bonner ; 

Kaswentiaks, moucher la chan- 
delle quand elle est' éteinte. Si 
elle était allumée, il faudrait 
dire : ktsiriaks, couper le feu. 

OSWENKARE 

Kasvvenkariio, ...res, ...ratens, 
plinche belle., longue., épaisse ; 

Kswenkaroroks, couvrir en 
planches ; 

Tekswenkarorens, scier des pi.., 
scier de long ; 



Tekaswenkarorens, 
scie ; 



moulin à 



Tekswenkariaks, couper des p., 
c.-à-d. les scier sur le travers : 

Kswenkaraketas, blanchir, 
gratter les p. ; 

Tieswenkarohoktha, claquoir; 

KaswenkarakwentaroR, plan- 
cher ; 

Kswenkaranentaktha, poser 
une planche ; 

Wakatswenkarawitennis, se 
fourrer une écharde. 

OTARA 
Kitarakarhathos, labourer ; 



letarakarhathostha, instru- 
ment aratoire, charrue ; 

Tekatarens, la terre s'ébouler ; 

Teketarentha, faire ébouler la 
terre ; 

Tkataroton, les Eboulis, (nom 
de lieu), St. Placide ; 

Kitararhos,6/ane/iîr à la chaux, 
poser une couche de plâtre ; 

Ki tare n tas, ...ta, ...tawe, fabri- 
quer de la chaux ; 

letarentastha, four a chaux ; 

Katarakarita, terre cuite, 
chaux ; 

Katarakenrat, terre blanche, 
argile, plâtre ; 

Katarokwen, d'où Gatarocui, 
maintenant Kingston ; 

Katarote, cheminée (il y a 
une — ) ; 

Katarakon, dans la ch. ; 

Katarakta, prés de la ch. ; 

Katarakonhaha, oiseau de ch., 
hirondelle ; 

Kitaraien, être en bande, en 
rang, en troupe ; * 

Katetaraiens, se mettre en 
bande, en ordre, (ikiens) ; 

Ohni sataroten ? quelle est ta 
bande f en alg. aïoenen kit otem ? 



Wakatarôte, 
nageoires. 



.rôton, av. des 



* Ce verbe n'est usité qu"à l'indicatif, et seulement au pluriel : " Ken ieta- 
raien ononsatokentike," tous ceux qui sonl ici dans VEglise, (assis à terre ou 
sur des bancs). " bewatetaraien," placez-vous, asseyez-vous par terre, vel 
asseyez-vous sur vos sièges. 



■Lii-sisÊÊMnttm*u'S:*A 



i-^i' 



140 



OTONKWA 



lotonkowaneiij grande flamme ; 
lotonkote, f. qui s'élève ; 
Teiotonkwakwa, flamber^ (te- 



KEKWA) 



Wakitonkwarhos, * av. la 



fièvre, lilt, être oint de feu ; 

ce 



qui 



lakotonkwarhoslha, 
domie la fièvre ; 

letonkwanostakwa, ce qui ôle 
la /■., fébrifuge, (ano) ; 

Wakatetonkwarakwas, la f. 
diminuer à qlq. ; 

Tewakelonkwaras, av. bien 
chaud. 

OTONWA 

lolonhiowanen, un grand tas ; 

lotonhiôte, iotonhiôton, «?i, 
des tas de foin, de gerbes ; 

Kitoniiionnis, faire une pile, 
une meule, v. g. de foin ; 

Kitonhionnianions, en faire 
plusieurs ; 

lotonwahere vel iolonwawe- 
ron, cabane de castor j. 



OTSATA (1 et 4 c.) 

Jotsataien vel kentsataien, il y 
a de la brume ; 

lotsatote, vel kentsatole, la 
brume s'élève ; 

Taiotsataienlontie, voici venir 
un nuane. 

OTSIKWA 

lolsikote, nœud d'un arbre, bou- 
ton sur un habit ; 

lolsikôton, des loupes sur un 
arbre, des boulons sur un h. ; 

Ktsikotha, boutonner: 
lelsikotakwa, bouton ; 

Tekatsikwaheks, frapper la 
balle, jouer à la crosse ; 

'KixiiWiw^ii^i'i, montrer le poing \ 

Ketsikvvatatis, menacer qlq. 
du p. ; 

Kalsikwakwenonnis *', fermer 
le poing. 

OTSKERI î 

Wakennitskeronties, lancer un 
crachai, (wakatiesj ; 



* On peut dire également wakelonkwarhos, le mot otonkwa étant ad libilum 
lie la 2e. ou de la 4e. conj. 

t Celte hutte ou cabane se nomme wic en algonquin et dans les langues qui 
lui sont congénères. Quelques écrivains ont confondu mal à propos wic avec 
WAC, deux mois bien difîércnls. La ouache du castor (amikwac) est la cavité, 
le creux fait horizonlalement sous la terre, le conduit souterrain qui aboutit à 
la ouiche, à la cabane (Xmikwic). Wac et wic ont passé dans la langue fran- 
çaise du Canada, sans éprouver d'autre modification que celle de l'orthographe, 
i ouache, ouiche.) 

*' Ceux qui se piquent de bien parler, mettent une différence entre " kalsikwa- 
Kwenonnis," fermer le poing, et " katsiaKwenonnis," fermer la main. Dans l'un 
et l'autre cas, on remarque i'intercalalion d'un k épenthélique. 

î OTSKERI, n'est qu'une racine secondaire, composée de ots — et de keri, et 
signifie produit, résuUal du ots — , c.-à-d. cracfial, salive. Ce ots — est le pré- 
fixe onomatopéique de plusieurs mois, v. g. otskwarhe, grenouille, d'où " iots- 
kwarhohon," il y a bruil de grenouilles, on entend coasser les grenouilles. Il y 
a ici une double onomatopée. 



141 



\^ 



Kennitskeroseras, conspuer, 
cracher sur, ^koseras) ; 

Tekitskerens, baver, (wasens) ; 

Wakitskeres, av. la salive lon- 
gue ; 

Otskereta, le mal de la salive 
longue ; ^ 

Kitskeretarhos, communiquer 
ïotskereta, (Voy. ce mot, p. 69). 

OTSTENRA 

Otstenrake, sur le roc ; 

Otstenrokon, dans, sous le roc; 

Kitstenrotha, élever un mur ; 

Tehentstenrotha, un maçon ; 

lotstenrakaroiite, ouverture, 
brèche de muraille ; 



Kentstenrakwentare, pierre 
plate, pavé ; 

Kitstenrakwentai'hos, paver, 
étendre des pierres ; 

Teiotstenroken, un rocher ou- 
vert^ deux rochers séparés par une 
ouverture ; 

lonitstenrote, pointe de rocher ; 

Te ken ts ten rote, muraille de- 
bout ; 

Kilstenrakwentarakwas, dé- 
paver, ôter les pierres d'un pavé ; 

Kitstenrarisions, démolir un 

mur ; 

Kitstenrehestha, frapper un 
rocher, le faire résonner en le 
frappant ; donner sur un récif, 
sur un écueil. 

* Le célèbre médecin Jérôme Fracastor a composé sur cette triste et ignomi- 
nieuse maladie, un bon poème latin en trois livres, intitulé : Siphillis. 

■f Quelques-uns prononcent et écrirent owatsire. 



OWARONK 

Kawariio, kawarakhon, vian- 
de bonne, de bon goût ; 

Owarase, v. fraîche ; 

Kevvarakasta, être mangeur de 
V., aimer beaucoup la v. ; 

Kewaraks, manger de la v., 
faire gras ; 

Katewaratkawas, lâcher la v., 
faire maigre ; 

Kewarowanen, être charnu ; 

Kewaros, mettre la v. dans la 
chaudière (pour la faire bouillir) ; 

Kewarokwas, ôter la v. de la 
chaudière ; 

Kewararatsions, déchirer la 
chair ; 

Kewarakwetarons, couper un 
peu de chair, c.-à-d. circoncire ; 

Teiewarawehestakwa, four- 
chette, litt. ce avec qaoi on perce 
la viande ; 

Tekewararitha, hacher de la v. ; 

Tekawarariton, hachis, alg. pi- 
kickite-wiias. 

OWATSIRAt 

Owatsiratokenti, la Sainte 
Famille : 



Kawatsirataties, famille qui 
existe encore ; 

Kawatsirahtons, f. qui s'é- 
teind ; 

Katwatsiratehiarons, f. qui 
s'augmente ; 



142 



Wakwatsiraien, av. de la f., 
de la parenté, des parents ; 

Tkatwatsirines, sortir, venir 
de telle f. * 

OWEIA 

Tekeweies, av. les Iras longs., 
les ailes longues ; 



Tekateweiatats, 
bi'as en croix ; 



étendre les 



Tewakateweiate, élrc les bras 
en c. ; 

Tewakateweiataties, marcher 
les bras en c. ; 

Sewatevveiat, une brasse ; 

Tekateweiariklha, s'envoler en 
battant des ailes ; 

Tekateweiakelals, cire en dal- 
matique ; 

Kateweiawaks, s'éventer avec 
un éventail ; 

lonteweiawaktha, éventail ; 

Oweiahontsa, bras des oiseaux , 
aile^ m. s. que onerahontsa ; 

Tekeweiahontsonte vel teke- 
iierahonlsontc, av. des ailes, f 

0"WERA 

lowerare, // ij a de l'air, du 
vent ; 



lowerano, vent froid ; 

Kaweranostha, le vent se re- 
froidir ; 

Tekawerakwa, le vent se lever; 

Tekaweratases, le v. tourbil- 
lonner ; 

Tekawerakarhatenies, le v. 
tourner, changer ; 

Tekaweriaks, \le v. tomber, se 

calmer ; 

Keweraras vel tewakewero- 
katon, av. le v. contraire., av. le v. 
devant ; 

Tevvakatevverenton, av. le v. 
arrière ; 

Tekewerahrenhos, av. le v. de 
côté. 

OWIRA 

Owiraa, nourisson, enfant à la 
mamelle ; 

"Wakewiraien, av. un enfant^ 
des enfants ; 

Wakewirakate, av. un grand 
nombre d'enf. ; 

Wakewiriios, av. de beaux., de 
bons e. ; 

Wakewiraksens, av. de mé- 
chants e.; 

lowiratsanit, e. terrible., difficile 
a goiiverner ; 



* On dit dans le même sens: tkalsirines, sortir, venir de tel feu, otsiue). 
Skatsirat, un feu, sakalsirat, le même feu s'emploient ;inssi pour skawatsirat, 
une famille, sakawatsirat, la même famille. 

f Kewciente, être adroit, être capable, me semble dériver d'owEiA. 

C'est en efTtit par les bras que nous agissons, que nous travaillons, en un mol 
que nous sommes capables, comme c"est par les ailes que les oiseaux sont 
capables dans leur propre sphère qui est de voler. Rapprochez encore de oweia 
le mot owEiONTA, pic, levier, sorte d'instrument pour aider les bras, quasi 
acljiœans brachium. Ajoutez-y de plus le mot oweionkara, le pouce, petit 
membre qui est comme un rejeton du Iv^as, et au moyen duquel la main se 
trouve complétée. 



143 



Wakewironties, abandonner^ 
rejeter son ou ses e. ; s'avorter ; 

Kawirinekens, Vavortement 
avoir lieu, le fœtus sortir ; 

Kewirinekentha, produire Va- 
vortement par le moyen d'un 
remède ; 

Kewirawis, donner^ confier son 
enfant, ses enfants ; 

Katewirarakwas, adopter un 
enfant. 

OWISE 

lewisonniatha, verrerie, fabri- 
que de verre ; 

Skawisat, verrée, un verre de, 
plein un verre ; 

Kawisowanen, un grand verre; 

Owisake, sur la glace ; 

Owisokou, sows la glace ; 

lowisiio, belle glace, glace vive ; 

lowisahniron, glace forte ; 

Watewiskwentare, glissoire ; 

lowisarhon, verglas; 

Kawiserats, la glace prendre, 
se former (sur un lac, sur une 
rivière) ; 

Kavvisokwas, la glace s'en aller, 
se déprendre ; 

Tekawisahris, la g. se briser ; 



lowisonties, il grêle, lilt, elle 
jette la glace. * 

OTVISHA 

Tekwishenheions, se fatiguer, 
être à bout de forces, n'en pou- 
voir plus, (kiheions) ; 

Tekewisennies, lasser qlq., l'é- 
puiser, le mettre hors d'haleine ; 

Tekwishatste, être infatigable ; 

Wakwishens, être fatigué de la 
, charge, ne pouvoir plus la porter, 
succomber sous le poids du far- 
deau. 

OWISTA 

Wakwis taie was, ne pouvoir se! 
procurer de l'argent ; 

Wakwistaientas, réussir à s'en 
procurer ; 

Wakvvistaien, tn avoir ; 

Wakwistakate, en avoir beau- 
coup ; 

Sak Tekawistasen, Jacques 
Vingt-Piastres ; 

Kwistaheks, frapper le métal, 
sonner la cloche ; 

Rawistaheks, bedeau, sonneur ; 

lewistahektha, métal qu'on fait 
résonner, c.-à-d, cloche, timbre, 
tam-tam ; 

lowistakahre, le métal résonne, 
la cloche sonne ; 



' Wakaties,ye,;e//e; salies, ittje</e5 ; ïolïe?., il jette ; ioties, elle jelle. Pour 
tous les verbes impersonnels, il en est de même en iroquois ; c'est toujours la 
personne féminine qui en est le sujet ; iothore, elle (au lieu de il) fait froid : 
iokennore, elle pleul etc. Les Anglais et les A.ilemaiids emploient dans ce cas 
le pronom neutre : " it is cold ; os ist kalt " ; " it rains ; es regnet ; " tandis 
qu'il y a suppression complète (Je pronom personnel en portugais, en espa^jnol 
et en italien ainsi qu'en algoni]uin : " faz frio ; hace irio; fa freddo ; kisina " 
" chove ; liueve ; piove ; liimivan." 



144 



Owistanoron, métal précieux, 
(or, argent). Quand on veut pré- 
ciser, ou ajoute : otsinekwar, 
jaune ; kenraken, blanc ; 

Ovvistanorontseroskon, tout 
(Vor^ tout d'argent^ eu or massif, 
en argent massif ; 

Kwistanorontserarhos, dorer ^ 
argenter ; 

CWISTOSERA 

lowistoserare, il y a de la 



crème sur le lait^ de la graisse, du 
suif sur le liquide ; 

vVatevvistoseros, ...sero, ...se- 
rowe, la crème se former sur le 
lait, la graisse se figer sur le 
bouillon refroidi ; 

Kwistoserarhos, beurrer, grais- 
ser, V. g, un morceau de pain ; 

Kwistoserokwas, écrémer, en- 
lever la graisse d'un bouillon. 



TEKAWEHESTHA 

Tevvakawehestha, ai\ un point 
de côté ; 

Tekeriasawehestha, percer le 
cœur ; 

Tekeuiaravvehestha, saigner 

au cou : 

Tekonentsawehestha, saigner 
au bras ; 

Teioutatenentsawehestakwa, 
lancette ; 

Teiewarawehestakwa, four- 
chette. I 

TEKAWENRIES 

Tekiiuikonhraweuries, amu- 
ser, divertir ; 

Tekeriwawenries, détourner la 
conversation, faire diversion ; 

Tek' > rien tavvenries, troubler 
qlq., le faire tromper ; 

Walkaterientawenrie, av. com 
mis une erreur, s'être trompé ; 

Tekennonwarawenries, perdre 
la téte^ devenir fou. 



TEKAWISAS 

Tekasarisas, couper avec des 
ciseaux, (asare) ; 

Tekasarisanions, faire plu- 
sieurs coupures, être tailleur ; 

Tekatawisas, s' entre-heur 1er, 
s'entre-choquer, venir en contact 
avec — (s'emploie seulement au 
D. et au pi.) ; 

Tevvatasarisas, ciseaux, litt. 
deux couteaux qui se choquent ; 

Tekatenonwarisas, se heurter 
la tête. 

TEKEKWA 

Tekekvvennis, prendre à qlq. 
ou pour qlq., lui ôter (son bien 
ou son mal) . 

Tekatatekwa, prendre pour soi, 
se charger de — ; 

Tekeiatakvva, prendre qlq. à 
brasse-corps ; 

Tekenonsakwa, transporter 
une maison ; 

Tekewennakvva, prendre les 
paroles de qlq., les emprunter, s'en 
servir ; 



145 



Tekeriwakwa, chanter (chant 
d'église), litt. lever la chose (en 
sous-entendant du livre) ; 

Tekeriwakwase, chanter en 
l'honneur de — ; 

Tekalkarakwa, prendre à cré- 
dit, lever pour soi une bûchette, 
une taille, (okara) ; 

Tekekarakwase, prendre à cré- 
dit pour qlq. ; 

Tekenatakwa, déménager en 
masse, émigrer, transporter le 
village; * 

Kanatakwenke pour Tekana 
takwenke, au village enlevé, à la 
place de l'ancien village. (Voy. 
ce mot aux Notes suppl.) 

TEKENAKS 

Tekenakhons, égratigncr ; 

Tekanaks, herse, râteau ; 

Tekanekanaks, hirondelle de 
rivière ; 



Keriwaneraks, faillir, se trom- 
per, commettre une faute, une 
erreur, faire un péché ; 

Wakeriwanerahakskon, être 
pécheur ; 

Kariwanerahakserakaion, le 
péché ancien, le péché originel. 

TBKEBANEKENS 

Tekateranekens, s'unir par 
mariage ; 

Tewateranekenseratokenti, sa- 
crement de mariage ; 

Tekhonwanekens, joindre 
deux canots ensemble ; 

Tekseriietanekens, unir en- 
semble des cordes, des fils ; 

Tekenonsanekens, ...khahons, 
être voisin d'un, de plusieurs, av. 
sa maison près de la maison d\m 
autre, etc.. 

TEKERIKS 

Tekennoseriks, serrer les dents; 

Tekennoserisions, desserrer les 
dents ; 

Tekeristeriks, souder ; 

Kasirokeriks, serrer la voile. 

TBKIASE 

Tekatiatasetha, se doubler, 
. c.-à-d. s'aider du secours d'un 
autre, s'adjoindre un aide ; 

Tekiasere, être double ; 

* Ce verbe s'emploie aussi par catachrcse, dans le sens de transporter son 
ménage, déloger, décamper, quand même il ne serait question que d'une seule 
personne. 



Tekanekanaks-kowa, 

martinet. 

TEKENERAKS 



grand 



Tekeiataneraks, prendre qlq. 
pour un autre ; 

Tekatahonsancraks, entendre 
une chose pour une autre, mal 
entendre ; 

Kariwaneren, chose prise mal 
à propos, à tort, au lieu d'une 
autre qu'on devait prendre, c.-à-d. 
péché ; 



146 



Tekesnonsasere, av. les mains 
croisées ; 

Teweatasere, fête double ; 

Tekiaseroi" nions, mettre en 
plusieurs doubles ; 

Asen, kaieri, wisk natekaiase- 
lonnion, triple, quadruple^ quin- 
I It pie ; 

Tekatenentsaserha, se croiser 
les bras ; 

Tokaterenso^'^^'ha vel tekatsi- 
iiaserha, se croiser les jambes ; 

Tekatiaserens, doubler une 
perte de vie pour la satisfaction de 
In famille, privée par un meurtre, 
de quelqu'un de ses membres. C'est 
la vendetta des Sauvages. Si un 
homme en tue un auti-e, la fa- 
mille du mort dira : ''■ ioianere 
taontiasèren," il convient que le 
mort se double, c.-à-d. qu'on mette 
à mort le m,eurtrier lui-même ou 
quelqu'un des siens. 

TEKKANERE 

Tekkaueranions, regarder, con- 
sidérer beaucoup d'objets ; 

Tekkaneraties, continuer à 
fixer ses regards^ regarder en mar- 
chant ; 

Tekkaneratsihon, bien voir., re- 
garder comme il faut., considérer 
attentivement ; 

Tekatkanerha, avoir en vue; 

Tekewennakanere, prendre 
pour règle la parole de qlqu'un. 



TEKONKOS 

Tekonkotha, pénétrer, passer 
au travers, imbiber ; 

Teiaonkohton, d'outre en outre; 

Tekahnekonkotha. /7'au;j«s5cr 
à travers ; 

Tekaweronkolha, l'air, le vent 
passer à travers ; 

Tewakaliatonkotha, av. le 
corps dérangé, relâché ; 

Teiakotialonkolakwa, purga- 
tifs laxatif 

TEKORENS * 

Tckientorens, fendre du bois ; 

Tekswenkarorens, scier des 
planches ; 

Tekasvvenharorens, moulin-à- 
scie ; 

Teiotorcn, fente, fisswe., cre- 
vasse ; 

Teiotstenroren, crevasse de ro- 
cher ; 

Teiotewishoren, fente sur la 
glace ; 

Tewakatsoren, av. la lèvre fen- 
due, avoir un bec de lièvre. 

TEKRITHA 

hacher du 



Tekienkwaritha 

tabac ; 

Tektsiseraritha, casser 

vitre ; 



une 



' Le verLe tekorens a servi à former plusieurs noms d'homme v. y. Thaon- 
•Trentsioren^, il fend la terre ; Teharihorens, il fend l'a/faire ; Tehanetorens, il 
f^nd les pins ; Tehanekorens, il fend l'eau. " Nahoten, iesaials ? — San Tehol- 
IV un icukiats " quel est votre nom ? — on me nomme Jean Bec-dc-lièvre. 



I 



U7 



Tekhonwaritha, brisef Uii ca- 
not ; 



TekonWentsîarithâ, 
émotte)\ 

TEKTENIES 



bêcher, 



Tesektenies, falsifier ; 

Tekatiatatenies, changer de 
peau, muer ; 

Tekatewennalenies, changer de 
voix ; 

Tekeriwatenies, changer une 
affaire, dire une chose autrement 
qu'elle n'est ; 

Tekewennatenies, traduire, 
tourner en une autre langue ; 

Tesekeriwateniennis, faire 
changer qlq. d'avis ; 

Tesevvakateriwateniennis, 
changer d'avis. 

TEKTORARAKS 

Tekaloraraks, pincettes, te- 
nailles ; 

Teietsirorarakstha, pincettes 
"pour le feu ; 

Tekeristoraraks, imprimer, 
être imprimeur ; 

Teieristorarakstha, imprime- 
rie. 

TEKWANNHAKS 
Tekatwannhaks, se ceindre ; 

Katiatannhaks, mettre sa cein- 
ture ; 



Àtiatannha, ôeintUre^ ceintu" 
fon ; 

Atenonwarannha, bandeau,' 

Atsinnha, jarretière ; 

Katsinnhaks, mettre sa j. ; 

Atiakwarannha, sangle ; 

Tekiakwarannhaks, sangler ; 

Tekiakwarannhasions, ôtei- la 
sangle. 

TEKWA"WENHEKS 

. Tekatwawenheks, s'envelop- 
per, se draper dans son manteau ; 

Teiotwawenhe, recoin, angle, 
endroit resserré, défilé ; 

Teiotehionhawenhe, détroit 
(de rivière) ; 

Teioteniataravvenhe, détroit 
(de mer). 

TEWAK— OSE 

Tewakerakose, être ébloui, 
aveuglé par le soleil ; * 

Tewakevvisose, être ébl., av. 
par la glace, par la neige. 

TKONNBKS 

Tekeionnekhons, faire reculer 
le monde, écarter les gens ; 

Tkatonneks, reculer de peur, 
tressaillir ; 

^ Tekeiatonnektennis, faire peur 
à qlq., le faire tressaillir ; 

Tetkennisnonsonneks, écarter, 
retirer sa main V. g. de son visage. 



* Tiorakose, elle est éblouie par les rayons du soleil. C'est un nom de femme : 
Naholen konwaiats sekenha ?— Firawenn Tiorakose konwaiats. 
Comment s'appelle votre sœur cadette ?— Elle s'appelle Philomène Tiora- 
kossé. 



148 



^W 



WAHTONS 

Kahtonlha, détruire^ faire dis- 
paraître, abolir ; 

Wateriwahlons, un usage se 
perdre^ s'abolir ; 

Wakenikonhrahtons, tomber 
en défaillance^ perdre coniiais- 
sance ; 

Kialahlons, se tromper ; 

Katiatahtons, s'égarer^ s'écar- 
ter^ se perdre ; 

Wakahtonnis, qq. ch. dispa- 
raître à qlqu'un ; 

Wakatenaskahtonnis, ai', per- 
du sa bête ; 

Keiataton tennis, se cacher à 
qlq.^ se dérober aux regards^ aux 
recherches ; 

Tekeiatalontennis, jouer à 
cache-cache^ à la cligne-musette. 

WAKAHTAS 

Wakahlon, être rassasié ; 

Keiataslha, rassasier qlqu'un; 

Atahonsera, satiété, soiil, rassa- 
siement. 

WAKARENRE 

Wakaieiuekwen, penther 
vers — ; 

lonontakaienre, penchant 

d'une montagne ; 



Kanonsakarenre, maison qui 
penche ; 

Kahonvvakarenre, canot qui 
penche ; 

Wakenikonhrakarenre, av. 
l'esprit enclin à — ; 

lokarenre, le déclin du jour. 



WAKARESEN 

Wakaresaonhatie, engraisser., 
devenir gras, prendre de l'embon- 
point ; 

loresen, le gras de la viande, 
(par opposition à iotiwen, la par- 
tie maigre) ; 

Oresentsera, embonpoint ; 

Keresensllia vrl keresentse- 
ronnis, engraisser des animaux, 
en avoir à l'engrais, les rendre 
gras, charnus, l'aire du lard, de 
la graisse, de la viande de bou- 
ch«.M-io, de chai-ciiterie. 

WAKATEKEFEN ' 

Kiatekefase, jalouser, être ja- 
loux ou jalouse de ou contre—; 

Atekefasera, jalousie, (Dicitur 
hoc non tanlum de conjugibus, 
sed etJam de amasiis). 

WAKATETSEN 

Atetsensera, gourmandise, sen- 
sualité ; 



' Wakalekefpn n'est autre chose que le parfait du verbe Katekofas, ...fen, 
...fa. Ou emploie ce parfait au lieu du présent qui est maintenant à peu près 
hors d'usage. 



149 



Wakatetsenserowanen, èlre 
grand gourmand * ; 

Wakienkwatetsen, être friand 
de tabac : 

Wakewaratetsen, aimer beau- 
coup la viande. 

-WAKATIES 

Keiatonties, abandonner qlq., 
le laisser en arrière ; 

Kati-itoiities, se jeter., se préci- 
piter ; 

Keiatiatonties, se jeter sur qlq. ; 

Wakatietha, jeter dans un 
parti., remettre à un autre temps ; 

Wakenakonties, divorcer ; 

Wakewironties, s'avorter., se 
procurer ravortement, abandon- 
ner^ renier ses enfants ; 

Wakerihoiilies, abandonner 
une affaire^ une entreprise ; 

Wakvvistonties, perdre son ar- 
gent ; 

Wakenoiisorities, quitter une 
maison., cesser d'y aller : 

Wakeristoiities,ye/er l'ancre ; 

IakoristoiiLietha, ancre de vais- 
seau., litt. le fer qu'on jette. 

■WAKATI"WAS 

Wakaliwen, être maigre : 

Wakatiwaonhatie, maigrir, 
continuer à maigrir ; 

lotiwen, elle ^st maigre, vel 



etiam, le maigre, là partie maigre 
d'un morceau de viande ; 

Iakotiwenstha, ce qui fait mai- 
grir. 

WAKENAKWENS 

Wakenakwentskon, être iras- 
cible, prompt a se fâcher ; 

Kenakonnis, faire fâcher, irri- 
ter qlq. ; 

Kenakwase, se fâcher contre 
qlq.; 

Kenakvvaiewentas, calmer sa- 

colère ; 

lonakwat, c'est irritant ; 

Wakenakwatha vel wakena- 
konniatha, 5e fâcher à cause de — ; 

Kanakwensera, colère ; 

Kenakwis'is, venir a bout de 
fâcher, de faire impatienter qlq ; 

Kenakwatani, ...leiiiii, ...ten, 
causer de la peine à qlq., lui être 
importun, le vexer, le tanner, le 
taquiner, l'impatienter. 

WAKENEKARON 

Wakeri wanekaron, poursifiure 
une affaire, une entreprise avec, 
ardeur, ne pas se rebuter ; 

Wakkaranekaron, presser ses 
débiteurs, exiger avec rigueur ce 
qui est dû dès que le terme est 
échu ; 

Wakiatanekaron, être agile, 
vif, dispos, actif, ardent : 



' Telle est la signlficaUon propre et littérale du Terbe wakalelsenserowanen ; 
mais, à Caughnawaga, il ne se prend qu'au figuré, et signifie 5C tourmenter trop 
pour qq. ch., et avec la négation, ne pas se tourmenter assez. 




16U 



Katanekaronkwa, pres&er^ in- 
sister pour la réussite d'une af- 
faire ; 

Kiatanekaronkweliiiîs, agir 
beaucoup auprès de qlj. pour une 
affaire^ Je Bolliciter fortement 
pour obtenir son appui, son con- 
sentement. 

WAKENIAKS 

Wakeniakhe, ctre sur le poinl 
de se marier ; 

Keniaklennis, faire marier 
qlq. : 

Rotin iakon, les tjcns maries. 
1rs époux ; 

Rolininkhe, lea futurs, les fian- 
cés ; 

Nene ioniakon, S(ni mari, lill. 
celui à qui elle est mariée ; 

Nene roniakon, sa femme, liti. 
celle à qui il est marié. 

V/AKENNHIS 

Wiiheriwannhis, pécher jiar 
aclioii : 

Walunvennannliis, pécher par 
parole : 

Wak.'wannhis, bégayer. 

WAKERAS 

Wiilvhonriakeras, av. mau- 
vaise ii'itcine : 

Wiik -nionsakeras, étrepunais: 

Kit;iUeras, sentir le fumier, ré 
pandr." une odeur fécale ; 

Kienkwakeras, sentir le tabac; 

Kienkwarakeras, s^ la famée : 



Kenekakeras, s. le rhum, le 
whiskey ; 

Kaiatakeras, la bête au corps 
puant, c.-à-d. bouc, et par exten- 
sion, chèvre, chevreau; 

Ka tsi n on wakeras, l^ insecte 
puant, c.-à-d. la punaise. 

"WAKERHARE 

Kherharenion, attendre plu- 
sieurs personnea, être dans l'at- 
tente de quelques personnes ; 

Kherharatstennis, faire espé- 
rer à qlq., lui promettre ; 

Katerharats, rester pour atten- 
dre ; 

lorharats, // y a lieu d'espérer ; 

Iakorharekon, la vertu d'espé- 
rance, l'acte d'espérance. 

WAKIOTE 

Kaio ten sera, travail, occupa- 
tion ; 

Wakeriwaiote, s'occuper d'une 
affaire^ être occupé à un travail ; 

Keiotense, travailler pour qlq. ; 
Keiotcnstha, faire trav. qlq. ; 

Keiotenserawis, donner de 
l'ouvrage a qlq. ; 

Wakiotatis, ne pouvoir tra- 
vailler., être empêché d'agir ; 

Kaiotats, empêchement, obs' 
tacle. 

WAKITENT 

Wakitentas, devenir pauvre ; 

Wakitentha, n'être pas riche, 
être peu avantagé des biens de la 



B ■ 



151 



fortune^ sans être prcciséiiieut 
pauvre ; 

Kententsera, pauvreté, indi- 
gence ; 

Wakiteiitsihon, cire bien à 
plaindre ; 

Kekenstetennis, ruiner^ appau- 
vrir qlq.; 

Katatitenstetennis, se ruiner, 
s'appauvrir soi-même. 

WAKKONNIENST 

Iakonnienst, c'est propre, dé- 
cent., digne de respect., délicat, cela 
demande des soins., de la propreté ; 

Katatkoniiienst, soigner sa per- 
sonne, se tenir proprement ; 

Kkonnienstha, respecter, ho- 
norer ; 

Katalkoanienstlia, se préva- 
loir, être arrogant, fier, faire le 
monsieur, faire la dame, trancher 
du grand; 



Katatennikonhrakonnienst, 

être susceptible, facile à offenser. 

WATOS 

Watokwas, désenfler ; 

Wakatenontsisto, av. la tête 
enflée ; 

Sewakatenontsistokwen, oy. 

la tête desenflée ; 

lotonioii ne ieiatakeson, av, 
des enflures par tout le corps. 

WENSERA. 

Wenseiiio, belle couleur ; 

Wenserakhon, bonne odeur; 

Wenserakhoiison, de bonnes 
odeurs, des parfums ; 

Wakiataklion, sentir bon, (se 
dit d'une personne pommadée, 
parfumée) ; 

Niate wenserake, toute sorte 
de couleurs, d'odeurs. 




738?. 



NOTES SUPPLEMENTAIRES 



AKENBSIIO 



C'est peut-être un mot composé, mais dont personne à présent 
parmi les Indiens, ne saurait donner l'explication complète ; on 
y voit bien, il est vrai, le préfixe AK — et la finale pulchrativc 
— IIO, mais quel sens pourrait-on assigner au substantif medial 
— ONESA — qui s'y trouve incorporé ? Là est toute la difficulté. 
Quoiqu'il en soit de la signification d'om^sa, le mot qu'il sert à 
composer est un véritable verbe qui se conjugue ainsi : 
« 

Akenesiio, /a« un bel^ Je suis de la bande de^ ■-; 

Sanesiio, tu as tm bel \ © Tu es de la b. de ( ^ 

Ronesiio, il a ?m bel )■ a H est de la b. de )■ ^ 

lonesiio, elle a un bel | ^ Elle est de la b. de | ^ 

Akonesiio, on a un bel J On est de la b. de J ® 

On peut dire aussi, et, avec non moins de probabilité, que 
ONESIIO est un mot simple et indécomposable, synonyme de 
TAWISTAWIS, allotiette, et ne s'employant plus maintenant qu'avec 
les préfixes personnels et en style de blason. 

La bande de l'allouette est actuellement très-peu nombreuse. 
Parmi ceux des autres bandes circule ce dicton : " Rotinowen, 
iaken, ne rotinesiio," iLs sont menteurs, dit-on, ceux de Vallouette. 

Voyez le magnifique ouvrage intitulé : CONTRIBUTIONS To 
NORTH AMERICAN ETHNOLOGY, vol. IV. Chapt. I. Washington, 
government printing office, 1881. 



154 



AKIA.NER 



Chaque village se partage en plusieurs bandes doPit chacune a 
son chef, son roiancr^ 

Le Sault St. Louis est considéré comme le chef-lieu de la 
nation iroquoise dans la province de Québec, c'est là que se 
tient le grand feu, que se réunissent les députés des autres 
villages iroquois, et même c^uclquefois des autres nations. Les 
Kahnawakeronons (Indiens de Caughnawaga ^// Sault St. Louis) 
sjnt divisés en sept bandes, savoir : 

i" la bande de la tortue ; ceux de cette bande ont pour 
marque une tortue, anowaRA, et s'appellent ratiniaJUcii ; 

2* la bande de l'ours, rutiskcrczvakc, leur manjue est un ours, 
ÛKWARI ; 

3" la bande du loup, rotikicaJio ; un loup, okwaho, leur sert 
de marque ; 

4* la bande du calumet, rotiscmiakctc * ; ils ont sur leur blason 
un calumet, kanonnawen ; 

5" la bande du rocher, rotincnhiotronou ; un rocher, ONENHIA 
figure sur leurs armes ; • 

6* la bande de l'allouette, rotincsiio ; une allouette tawis- 
TAWIS est la marque qui les distingue; 

7' la bande de la tourtre, rotiritc\ ayant pour marque un 
pigeon sauvage, ORITE. 

Au Lac des Deux-Montagnes (kanesatake), nous avons les 

* Rotisennakehte, litt. les porto-noms, (osknna, wakkeute). C'est 
parmi ceux de cette bande qu'on clioisissait l'officier charge de préparer 
et de présenter le grand calumet dans les assemblées solennelles. C'était 
au roianer de cette bande de nommer les députés, les ambassadeurs, les 
maîtres de cérémonies. Mais i^our être valable et définitive, cette nomina- 
tion devait être ratifiée par les chefs des autres bandes. Quand un jeune 
guerrier paraissait propre à la carrière diplomatique, le conseil de la 
nation le faisait d'ordinaire passer de sa bande dans celle des rotisenna- 
kehte. 



155 

bandes de l'ours, du /ûi/J> et de la torUic, avec quelques rares 
débris de la bande de Xangtnlle et de celle de Xallouette. 

A Swekatsi (maintenant Ogsdenbourg) où se trouvaient réunis 
des Indiens de tous les cantons iroquois, outre les bandes ci-dessus 
nommées, il y avait encore celles du cJicvreuil, d\i héron, du castor. 
Mais là, comme partout ailleurs, les bandes les plus nombreuses 
étaient celles de Vottrs, du loup, et surtout la bande de la tortue 
qui, peut-être pour cette raison, se sous-divisait en grande et 
petite tortue. 



AKTSAKANN 



Les Abénaquis de St. François pnt en outre un nom particu- 
lier, celui de SkensowaJiucronon, habitant de St. François. L'éty- 
mologie est ici très-facile : Skcnsoiva = Saint-François ; Skcnso- 
wahnc = à vcl de St. François. 

Le nom général se conjugue ainsi : " aktsakann, satsakann, 
rotsakann, iotsakann, akotsakann " &c.., je suis abénaquis, tu 
es, &c... Les Iroquois plaisantent sur le langage des Abénaquis, 
disant qu'il ressemble au chant du goglu qu'ils nomment akotsa- 
kancnJia. 

Le mot abénaquis est d'origine algonquine : luabanaki, terre 
du Levant. 



ANITAS 



De là vient la dénomination ^e Ratinitas donnée tout récem- 
ment aux PP. Trappistes sortis de Bellefontaine* pour former un 
établissement au Lac des Deux-Montagnes. Les Iroquois ont 
cru voir une certaine ressemblance entre le costume de ces Reli- 
gieux et le pelage de Vanitas, et cela leur a suffi pour dire tout 
bonnement d'un Père Trappiste : ranitas, c'est un anitas. Chez 
eux, ce terme n'a rien d'injurieux, et ils ont été tout surpris d'ap- 
prendre que nous ne l'approuvions pas. Alors quelques-uns se 
sont mis à les nommer rotiatatokenti, c.-à-d. les saints, d'autres 
les nomment en français, en prononçant du mieux qu'ils peuvent, 

* Dans le département de Maine-et-Loire, eu France. 



156 



trappistes ; mais le plus grand nombre continuera bien probable- 
ment à dire, et sans ombre de malice : Ratinitas, les Putois. 



AROSEN 



Ce mot appartient également à la langue huronne qui n'est à 
proprement parler, qu'un des nombreux dialectes de l'iroquois. 
Même dans le vieux et très-imparfait dictionnaire composé par 
le Fr. Sagard, et nonobstant les incorrections de toute sorte dont 
il est rempli, on peut reconnaître* un grand nombre de racines 
communes aux deux idiomes. J'en citerai ici quelques exemples 
pris parmi les noms d'animaux : 



Huron d'après Sagard : 

Acoissan, 

Ahonque, 

Orittey, 

Sconoton, 

Tiron, 

Arousen, 

Oliihoin, 

T.saliouinocq, 

Stiiionclioquey, 

Otsiuohoisse, 

Otiaraon, 

Touhauc, 



Iroquois actuel : 

perdrix, okweson, 

outarde, kahonk, 

tourterelle, orite, 

cerf, oskcnnonton, 

chat -sauvage, atiron, 

écureuil, arosen, 
suisse, (sorte (récmouil) ohrioken, 

loutre, tawine, 

fourmi, tsinonstûkwi, 

ver, otsinonwa, 

crajjaud rert, * wararon, 

puce, otawek. 



A SEN rf. ASENNEN 
# 

Les Iroquois ont dtj se servir d'abord de leurs doigts pour 
compter. Les deux mots ci-dessus en fournissent une preuve 
sensible. De quelque coté en effet que l'on commence à compter, 
par le pouce ou par le petit doigt, le nombre trois (asen) se 
trouvera sur le majeur, au viilieu de la main (ASENNEN). Il en 
est de même en algonquin : NISWI = 3, cf. NASAW = le milieu. 



* C'est plutôt grenouille verte qu'il fallait dire, le hull-frog des Anglais, 
grenouille nommée en certains lieux grenouille mugissante, et en d'autres, 
grenouille taureau. Les Français du Canada l'appellent ouaouaron, les 
Iroquois du Sault oronwaronf, les algonquins omamano. Tous ces noms, 
on le voit, ont été formés par onomatopée. 



157 



BNNISBR A 



Ce mot me paraît tout-à-fait étrange, et par ses significations 
si diverses (vqy. p. 4), et par sa forme qui le rapproche autant de 
ENNITA que de ENTA. Quel en est au juste le premier radical ? 
est-ce ENNIS ou ENNI ? tmdiqiic mnbages. 



ENNITA • 

Ici, même difficulté pour l'investigation de la racine : est-ce 
ENNIT ou simplement ENNI ? Quoiqu'il en soit du mot en lui- 
même, le sens au moins en est certain, il signifie mois hmairc. 
On trouve dans de vieux cahiers des missionnaires, les noms des 
douze mois ou lunes de l'année. Tharonhiakanere a eu soin de 
les insérer dans son dictionnaire français-iroquois, les voici avec 
la traduction littérale de ceux qu'il a été possible d'expliquer : 

Tsiotorha, , petit froid, Décembre. 

Tsiotorkowa, "^ grand froid, Janvier. 

Enniska, petite lune, Février. 

Enniskowa, grande lune, Mars. 

Oneratokha, petite feuille. Avril. 

Oneratakowa, grande feuille, Mai. 

* On a vu p. 4, que ce mot renferme lo double sens de mois et de 
lune ; et dans une note de la j». 85, nous avons fait remarquer quelque 
chose d'analogue dans la langue grecque. Ajoutons ici que les divers 
idiomes des peuples slaves offrent la même particularité, notamment 
celui des Illyriens qui pour rendre les mots latins hma et mcnsis, n'ont 
pas d'autre mot que misée. (Grammatica latino-illyrica. — Romœ, 1863.) 

Dans un petit article qui termine lo tome neuvième des Actes de la 
Société philologique, le Prince L. L. Bonaparte mentionne plusieurs 
autres langues dans lesquelles un même mot a la double signification de 
mois et de lune. Ces langues sont le 



Finnois : 


kuu ; 


Lapon de Suède : 


: mano ; 


Esthonien : 


ku ; 


Tchérémiase : 


tilze ; 


Livonien : 


kû ; 


Ostiague : 


tedles ; 


Krévinge : 


ko, ; 


Permien : 


tOvisj ; 


Morduin : 


kov ; 


Vogoulo : 


jonkep. 



f Dans l'année chinoise, lo second mois s'appelle, siao-ttan, c.-à-d. 
petit froid, et le troisième, t.\-han, c.-à-d, grand froid. 



158 

Oiariha, ; fruit peu mûr, Juin. 

Oiarikowa, fruit bien mûr, Juillet. 

ScBkcha, * Août. 

Seakekowa, * Septomljie. 

Kentcnha, petite mishre ? Octobre, 

Kentenkowa, grande misère ? Novembre. 

La division de l'anncc en quatre saisons a donné occasion au 
système ternaire du calendrier de la première republique fran- 
çaise : 

Vendémiaire, briiviaire, frimaire, mois d'automne; 

Nivôse, pluviôse, ventôse, mois de l'hiver ; 

Germinal, floréal, prairial, mois du printemps; 

Messidor, thermidor, fructidor, mois de l'été. 

Dans l'année iroquoise, la durée des saisons n'étant peut-être 
pas aussi bien déterminée, les Indiens des Cinq-Cantons, au lieu 
de séparer leurs lunes en quatre groupes de trois, à la manière 
des Révolutionnaires de 93, avaient adopté un système binaire, 
comme on voit par le tableau qui précède. Mais depuis long- 
temps ils l'ont abandonné et n'en connaissent même plus les 
termes, ayant apparemment trouvé plus commode de nommer 
les mois, soit en français, soit en anglais. Au contraire, les 
Algonquins, les Sauteux et autres Indiens de langue algique 
continuent à conserver leur propre calendrier. 

lOIANERE 



Ce fameux GAïandere dont parle ie Père Ducreux f d'après 
la Relation des Jésuites **, ses confrères missionnaires au Canada 

* Le mot OSKA, broussailles, ne serait- il pas peut-être le thème de 
seskeha et de son adjoint seskekowa ?... 

-J- Ilistoria:; canadensis sou novte-Franci.c libri docem ad annum usque 
Christi MDCLVI Auctore P, Francisco Creuxio, e Societate Jesu. — 
Parisiis, 16G4. 

** Eelation de ce qui s'est passé en la mission dos Pères de la Com- 
pagnie de Jésus au pays do la lîiouvelle-France, es années 1655 et 1656. 
Chapitre VII. — Paris, chez Sébastien Cramoisy, 1657. 



159 

n'est pas autre chose que loiANERE, 3. p. fem. de WAKIANERE. 
(Voy. ces deux mots, page 6, page 55.) 

Au temps du P. Chaumonot et du P. Dablon, les Iroquois du 
canton d'Onontague avaient comme ceux des autres cantons, un 
dialecte propre ; et, pour expliquer le mol gaïaiidere, il suffit de 
mettre en regard le mot qui lui correspond dans le dialecte 
agnier, en les conjuguant l'un et l'autre parallèlement, ainsi donc : 

"g r Akiandcre = Wakianerc, 

% J Saiandore = Saianerc, 

S j Eaianderc ^ Roianere, , ^ 

g [Gaiandere = loianere, j ' 

On a pu voir par la longue note de la page 128 qu'il suffit de 
retrancher l'E final de akiandcre pour obtenir akianer, je suis 
chef; saiancr, tu es rex oit o rex ; roianct, il est chef îr/ le chef; 
ioiancr, elle est reine, vel la Reine ; Rotiiaiier, \es chefs ; iotnaner, 
les chefferesses. 

OlANA est très-certainement, je le répète, la racine de tous 
ces mots, et ceci me rappelle en ce moment un capitulaire de 
Charlemagne où il est dit : " Le Roi {Rex), est ainsi nommé 
" pour exprimer la rectitude de conduite qui doit le distinguer ; 
" s'il se conduit avec piété, justice et bonté, c'est avec raison 
" qu'il porte le nom de Roi ; s'il manque de ces qualités, ce 
-' n'est plus un roi, mais un tyran. Le principal devoir du roi 
" est de gouverner et de conduire équitablement le peuple de 
" Dieu, en s'appliquant à le maintenir dans la concorde et la 
" paix. Il doit avant tout, être le défenseur des églises et des 
" serviteurs de Dieu, des veuves, des orphelins, des pauvres et de 
" tous les indigents." 



KAHIONHA 



Le primitif de ce mot est oJna lequel n'est plus usité main- 
tenant qu'en composition. C'est ainsi que nous le trouvons dans 
TEKIAIAKS, traverser une riviere ; dans OHIIO, la Bellc-Rivicre, 
un des grands affluents du célèbre fleuve Mississipi, et qui a 
donné son nom à XOhio, un des Etats de l' UNION AMERICAINE, 
et enfin, dans un petit nombre d'autres mots qui ne sont pas 
d'un fréquent usage. 



IGO 

Partout ailleurs, on se sert du dérivé kahionha. Ainsi on dira 

Kaliionliatc, il y a une rivière ; 
Kahionhiio, une belle rivière ; 
Kaliionhowanen, grande rivière ; 
Konnihaliionliaa, petite rivière, ruisseau ; . 
Kahionhakon, atcfond de la rivière; 
Kahionhakta, le long de la rivière ; 
Tsi toiotchionhateralion, confluent de deux rivières, 
là où doux rivières se rencontrent. 



KAHIONNI vd KAIONNI 

Ce mot n'est qu'une racine secondaire, il est composé de 
KONNIS et de oillA, forme primitive de kahionha de quo supra, 
et signifie tivicrc fabriquée, de la même manière que KAIATONNI 
'à\^mï\ç. personne fabriquée. (Voy. ce mot, p. 129.) 

Ifchiouhonnis, Jaire une rivière, c.-à-d. un canal ; 
Kehionhonnianions,/ai>e tiles rivières, c.-à-d. des canaux; 
Kahionhonni, vel kabionni, un canal. 
Kahionhonni a'ouiiiloio au propre ot kahionni au figuré. 

Pour bien saisir le rapport qui existe entre un cours d'eau et 
une ceinture ou collier de vvampum, il faut se représenter à 
l'esprit ce qu'était le Canada à l'époque de sa découverte et ce 
qu'il, a été longtemps encore depuis l'arrivée des premiers colons. 

Partout d'épaisses et immenses forets, nulle route, nul sentier, 
nul moyen de communication, si ce n'est celui qu'offraient les 
rivières, les fleuves et les lacs en si grand nombre qui partagent 
le pays. 

Il était impossible alors de faire un voyage tant soit peu long 
autrement que par eau, ou sur l'eau glacée, en hiver. Les expé- 
ditions militaires pas plus que les ambassades pour la paix, ne 
pouvaient traverser des forêts impénétrables ; mais une voie de 
communication plus prompte et plus commode, restait toujours 
ouverte aux Indiens, celle des lacs et des fleuves. Leurs canots 
d'écorce leur servaient de véhicule en été, et pendant les mois 
de l'hiver, ils pouvaient, à l'aide de leurs raquettes, faire de 
longues courses sur la neige de leurs rivières glacées. On com- 
prend dès-lors combien les Peaux-Rouges du nord de l'Amé- 
rique Septentrionale devaient apprécier les fleuves et leurs divers 



161 

affluents, les étangs et les grandes nappes d'eau ; ce qui leur 
déplaisait et les contrariait vivement, c'était de se voir dans les 
rapides, obligés de faire portage. Aussi d'après leur mytholcgie, 
Tharonhiawakon s'efforçait-il de rendre partout les cours d'eau 
navigables ; tandis que son méchant frère prenait plaisir à dessé- 
cher les rivières et à multiplier les cascades. Mais ceci est du 
domaine de la Fable, et j'en parlerai ailleurs. Revenons à 
kahioimi : cet objet en forme de bande ou ruban, simule une 
rivière, dans l'esprit des Sauvages ; et cela, disent-ils, tant à cause 
de sa configuration allongée qu'à cause des grains de porcelaine 
dont il se compose et qui représentent les flots et les vagues. 
Et de même qu'un cours d'eau navigable facilite les rapports 
mutuels des nations, ainsi le kahionni, la rivière fabriquée de 
main d'homme, est un signe d'alliance, de concorde et d'amitié; 
il sert à rallier entr'eux les esprits divisés, il est le trait-d'union 
des cœurs. 

De là les noms si sympathiques donnés à nos grands diplo- 
mates de la race otikwe omve : 

AHIONWATHA, AHIONWAHES, 

SKAHIONWIIO, THOTHIONWASBRE. 

Ohia oji kahionha, se trouve renfermé dans chacun de ces 
noms, mais il ne faut pas oublier de prendre toujours OHIA dans 
le sens figuré. 

J'expliquerai le premier nom par : " il en fait une rivière, il 
fabrique une rivière avec cela'' du verbe maintenant peu usité 
katha, wakaton, t.vik.2XQ, faire avec, v. g. asarewakaton,y<? /'«/_/«// 
avec un couteau. * 

Le second signifie " il frappe la riviere, l.x fait résonner, " du 
verbe kwaheks, wakwahe, enkwaheke. 

La signification du troisième est " la très-belle rivière. " S ini- 
tial augmente la force des qualificatifs. On peut dire aussi 
qu'étant joint à un nom de personne, il équivaut aux particules 
de noblesse VON des Allemands, VAN des Hollandais, DE des 
Français. Ainsi le nom du fameux NIKORA SKAHIONWIIO 
pourra se traduire par : Monsieur Nicolas de la Bellerivière. 

Enfin le dernier nom s'explique par : "il a double la rivière^' 
du verbe TEKIASERHA, voy. ce mot, p. 46. 

* Ceux à qui ne plairait pas mon explication, en trouveront une auti»e 
dans un petit écrit imprimé en 1881 à Salem (Mass.), et qui a pour titre : 
HIAWAÏHA AND THE IROQUOIS CONFEDERATION by HORATIO HALE. 



162 

/ 

KAHON vd KAHONK i^ 

C'est Vanscr canadensis, l'oie sauvage, et non point l'outarde, 
Yavis tarda des Latins, Votis des Grecs. L'outarde, la vraie 
outarde existe-t-elle même au Canada ? c'est fort douteux. Mais 
toujours est-il certain qu'appartenant à un ordre bien dififérent 
des palmipèdes, celui des échassiers, on a tort de donner son 
nom à l'oie sauvage du Canada. Cette erreur remonte bien 
haut, non-seulement à l'époque de Lescarbot, de Champlain et 
de Sagard, mais peut-être même à celle de Jacques Cartier, à la 
découverte du pays. Ne serait-il pas temps enfin de mettre un 
terme à cette étrange confusion de noms, et d'appeler tout 
simplement oie ce qui n'est qu'une oie, à l'exemple du poète qui 
a dit : 

" J'appelle cliat un chat, et Rollet uu fripon 1 " 

Les Algonquins, les Nipissingucs, les Ottawas, et aussi quel- 
ques-uns d'entre les Sauteux donnent au KAiiON le nom dç 
NIKA, et à l'oie domestique celui de wab-nika, oie blancJic, parce 
qu'en effet l'oie domestique ne se distingue guère de l'oie sau- 
vage que par la blancheur^ ordinaire de ses plumes. Pour la 
même raison, ils x\Ç)Vs\\\\ç.x\\. pigeon blanc, WABOMIMI, le pigeon de 
nos colombiers, réservant à leurs pigeons sauvages * le nom pur 
et sans épithète de OMIMI. 

Voy. BuFFON, oiseaux, toni III. — Aux Deux-Fonts, 178$, 
KAIENKWIRE 

Autrefois ka/i^nhuire, formé de AIIENNA et de OKWIRE; la 
flèche est en effet /a baguette de l'arc, c'est le petit bois, la broche 
nécessaire pour l'usage de l'arc. Il en est autrement en algon- 
quin, c'est pour ainsi dire l'inverse ; car, dans cette dernière 
langue, tandisque hiflccJic est jjn mot s\vixç\e,anwi, Xarc s'appelle 
d'un nom composé, mitihivap, mot qui signifie bois avec corde, 
c.-à-d. qui se bande ou de'bandc au moyen dune corde. 

Kaienkwire, chez les Iroquois, est un nom d'homme, comme 
chez nous, Lafleche, Desfleches. 

Ils ont encore le nom propre de Kahraton, qui ûg\\\^e flèche 
empemiée, juste notre nom propre Fléchempeney : 

* On les nomme ici vulgairement tourtes. C'est tourtres qu'il fau- 
drait dire, mot très-heureusement dérivé du latin turtur, terme formé 
par onomatopée. 



163 



Etienn Kaienkvvire ronwaiatskwe ne ronikenha, ISTAS 
Kahraton ronwaiats ne roienha. 

Feii son père s'appelait Etienne Laflèche, son fils se nomme 
Eustache Flèchempeney. 

Comparez ce nom du Kahrato7i iroquois, avec celui de l'ancien 
Caraton qui régna sur les Huns de 412 à 424, et précéda ainsi 
de quelques années, le fameux Attila, dont le nom m'a paru 
identique à celui d'ATiRON, voy. p. 62. 

KAIERI 

Dans l'état actuel de la langue iroquoise (dialecte agnier), ce 
mot n'est plus employé que pour désigner le nombre quatre: 
autrefois, il avait un sens beaucoup plus étendu, il signifiait de 
plus, mesure, juste mesure, juste ce quil faut. Pour qu'il ait ce 
sens aujourd'hui, il faut nécessairement lui donner une syllabe 
prosthétique et dire : lEKAlERl. Or, si nous reprenons la forme 
primitive du mot, c-à-d. -KAIERI, qui ne voit l'analogie qui se 
trouve entre l'idée de quatre et l'idée de mesure ? Chose remar- 
quable ! tous les anciens peuples se sont fait une mesure du palme 
de la main, du palmus formé des quatre doigts parallèles. Voilà 
donc bien notre KAIERI, quatre, c.-à-d. nne mesure, les quatre 
doigts an palmus. La double mesure sera huit, c.-à-d. deux palmes, 
et pour cela, l'on formera le mot SATEKON, c.-à-d. il y en a tout 
aidant, c'est le même nombre des deux côtés, 4 doigts d'une 
main et 4 doigts de l'autre ; ce qui revient à la douzième clef 
chinoise PA qui sert à exprimer à la fois l'idée ^un nombre égal 
et l'idée du nombre 8. 

KANATAKWENKB 

Le P. de Charlevoix, dans son Histoire de la Nouvelle-France, 
explique l'origine de la bourgade du Sault St. Louis, et donne 
la raison du transfert de cette mission qui d'abord avait été 
placée à la Prairie de la Madeleine. 

Les Iroquois et les Hurons de la mission de la Montagne, 
furent transférés de là pour un autre motif, d'abord au Sault- 
au-Récollet (1696), et puis en 1721, au Lac des Deux Mon- 
tagnes. Là, ils dressèrent tout d'abord leurs cabanes sur la 
plaine qui sert actuellement de commune, et ce ne fut qu'une 
dizaine d'années après, qu'ils se transportèrent de l'autre côté de 
la Pointe, et en amont de la rivière Ottawa, tandisque les 
Nipissingues et les Algonquins, précédemment domiciliés dans 



164 : •' 

l'île aux Tourtes, s'établissaient en aval, à l'entrée même du Lac, 
l'église et la résidence des missionnaires se^trouvant alors entre 
les deux villages. 

On dit indifféremment kanatakonkc ou kanatakwenke ; mais 
ces deux mots s'expliquent différemment. Voyez p. lo et p. 145. 

KANIENKE 

On s'accorde généralement à expliquer ce mot par : là oh il 
y a de la pierre à fusil, KANNHIA. 

Les habitants de KANIENKE s'appellent : Kanicnkehaka vel 
Kanicnkcronoji. Les auteurs anglais les nomment Mohawks, et 
nos missionnaires français Agniers, C'était le premier des Cinq- 
Cantons. 

Le deuxième canton était celui des OntnJiiouts (ONEIDAS), 
Onenhiote/iaka, c.-à-d. les habitants de la Roche plantée, ONEN- 
HIOTE. 

Venaient ensuite les Onontagiics, (ONONDAGAS) les Onontakc- 
ronoii, c.-à-d. les habitants des montagnes, ONONTA. 

Le quatrième canton de la confédération iroquoise était celui 
des Goiogouens, Koiokwenronons, les Cayugas des Anglais. 

Les Tsonnontouans, en anglais, Senecas, composaient le cin- 
quième et dernier canton. Ils se nomment en .iroquois Tsionœi- 
towanehaka, c.-à-d, habitants des grandes mœitagnes. 

KANONNO 

Dans le dialecte tsonnontouan, ce mot signifie MINE. Y 
aurait-il eu du temps des Hollandais quelque mine auprès de 
Manhatte et dans les environs de la Nouvelle-Amsterdam ?... 

Dans le dialecte goiogouen, KANONNO signifie jo7ic dans Veau 
(voy. p. II). Mais dans celui d!ag7tier, lequel a prévalu dans les 
trois villages iroquois de la province de Québec, KANONNO ne 
peut guère s'expliquer que par tringles, lattes dans Veau, ou bien 
noyer trempant dans Veau. (Voy. ONONNA, p. 34). 

Chacun pourra choisir celle des trois ou quatre interprétations 
qui lui plaira davantage ; et, si aucune n'est de son goût, il lui 
sera libre d'en chercher une meilleure. 



165 



KENIHAS 

On a pu être surpris de voir, à la p. i8, que ce mot serve à 
exprimer indifféremment des idées aussi contraires que celles de 
prêter et à' emprunter et celles de donner à louage et Aç: prendre à 
louage. Voici l'explication bien simple de ce fait qui paraît 
d'abord si étrange : 

Partout où il y a prêt, il y a aussi emprunt, et réciproquement ; 
tout prêteur suppose un emprunteur, tout locataire ou fermier 
suppose également quelqu'un qui lui loue ou lui afferme. Cela 
étant, on n'aura, en iroquois, qu'à adapter à un même radical 
— NIH — des préfixes différents, ou, en d'autres termes, à changer 
les relations. Quelques exemples suffiront pour nous faire com- 
prendre : 

KhBNIHAS, j •!? ^T P'^*'' , , lONKBNIHAS, j ï^^^^ ^^^''^''^^ , 

' ( US m empruntent, ' ( je leur emprunte, 

ElNIHEN, j Jf l^i ^i P^^*^; , EaKENIHEN, j '^} f'^ P?'^*^' , , 

' ( 11 ma emprunte, ' ( je lui ai emprunte, 

Enskeni, j ^^ ,?^ P'^^^T'' • Ekkonni, j f *^ P^'ê<^^^^^' 

' y je remprunterai ' ( tu m emprunteras. 

Lq même phénomène linguistique se présente dans d'autres 
langues d'Amérique, notamment en algonquin : 

NlND AWIHA, j Jf 1? P^*^*^' , NIND AWmiK, j ^.^ '?^. P^"^^«' , 

' ( il m emprunte, ' ( je lui emprunte. 

Le réfléchi de ces deux verbes s'emploie par euphémisme dans 
le sens de dérober. Les Sauvages ne volent pas, ils ne font que 
se prêter. Quelqu'un vous a pris quelque chose, vous le sur- 
prenez, vous le découvrez, il vous dit d'un grand sang-froid et 
sans honte : Ningl awihitizon, koki ki ga mmin, wakatatenihen, 
enskon'ion,y(? me suis prêté cela, je vous le rendrai. 

KENTA 

Kenta (p. 19) a peut-être donné lieu à la dénomination de 
Kenté, ancienne mission de Tsonnontouans et de Goïogouens. 
Sur cette mission et sur les deux autres qui ne tardèrent pas à 
se former un peu plus loin, mais toujours sur la rive nord du 
Lac Ontario, on peut voir le troisième volume de \ Histoire de la 
colonie française en Canada et les cartes qui l'accompagnent. 

Quelques-uns ont pensé que le nom de kentê venait tout simple- 



16G 

ment de l'adverbe kento ; d'autres l'ont pris pour le vcrho khcnié ; 
d'autres enfin ont cru y découvrir le mot ota *. Quant à moi, 
j'aime mieux confesser mon ignorance. 

KIIAKS 

Le motionnel de ce verbe est Kiiahakes, wakiialiakhon, aïkia- 
hakha, aller à la chasse avec l'arc, et au proche, aux environs de 
sa cabane. 

On lit dans le Journal des Jésiaîes publié d'après le manuscrit 
original et imprimé à Québec en 1871, qu'un certain huron 
nommé Hondisoa s'étant écarté un peu de sa demeure le 24 mai 
165 1, pour chasser aux tourtres, fut surpris par un parti d'Iro- 
quois et tué par ces barbares. 

Le texte porte : Hondisoa orite hoiakJionnen ■\, ce qui signifie : 
Hondisoa était allé chasser aux tourtres. Les rédacteurs de ce 
journal dont malheureusement la plus grande partie n'a pas 
encore été retrouvée, entremêlent parfois dans leur compte- 
rendu, des phrases ou des bouts de phrase en sauvage ; mais le 
plus souvent c'est du latin qu'ils insèrent dans le récit qu'ils font 
des principaux événements. C'est ainsi que nous trouvons l'acte 
de baptême de deux prisonniers de guerre qui le lendemain 
furent livrés aux flammes: "Anno 1652, 3 julii, ego Renatus 
Mesnard sac. S. J. baptisavi sine cœremoniis in nostro sacello, 
" captivos duos hostes, Agontarisati et.... X Prior Franciscus 
" vocatus est, posterior Petrus. Uterque sequenti die ignc vitam 
" finiit." 

* Co mot {ota) se trouve au moins, et très-certainement, dans kenta- 
here, nom sous lequel les Iroquois se sont accoutumés à désigner les 
Ecossais. La forme large, ronde et aplatie de la casquette des premiers 
écossais arrivés au Canada, frappa tout d'abord les regards des Sauvages, 
et ne présenta à leur esprit d'autre image que celle d'une bouze. La 
coill'ure des Ecossais aura beau changer de forme, il n'y a guère d'appa- 
rence que nos Iroquois changent leur expression si peu courtoise pour- 
tant, et si peu gracieuse. Voy. kherha. 

■^ Nous dirions maintenant roiahakhonne. 

X Le nom du second captif n'est pas mentionné : mais nous savons 
pai' la Eelation du P. Eaguenoau qu'ils étaient l'un et l'autre capitaines 
de la tribu des Agniers, tous les deux " fort signalés pour leurs meiirtros, 
en toutes les habitations françaises." "Voy. liel. do 1G52, eh. IX, ainsi 
que la Bel. de 1G54, ch. IL 



167 



KORA 



M. l'abbé Ferland * assigne la véritable origine de ce mot, en 
le faisant venir du nom du célèbre Arendt Van Corlaer. Mais 
voici ce qu'il faut ajouter : 

Des gouverneurs hollandais d'Orange et de la Nouvelle- 
Amsterdam, le titre de kora passa après eux, aux gouverneurs 
anglais d'Albany et de la Nouvelle- York et s'étendit ensuite à 
tous les gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre. Actuellement 
le gouverneur-général du Canada se trouve investi de ce titre 
d'honneur, et pour Sa Majesté la Reine de la Grande-Bretagne, 
on a coutume d'en relever encore l'éclat en y ajoutant l'épithète 
KOWÀ. Vdy. ci-après ONONTIIO. 

OHASERA 

Outre les significations déjà données plus haut, ohascra a 
encore le sens de messe, et cela, à cause des cierges allumés à 
l'autel où elle est célébrée : 

Ohaseratokentonke, à la sainte messe ; 

Satekahaseriien, ait milieu de la messe ; 

Tsini kahaseres, pendant la messe ; 

Khaseroktha, y^wV de dire ou d'entendre la messe ; 

Wakhaseronties, perdre la messe, ne pas y assister ; 

Kehaserawase, servir la messe, cf. ayudar à misa des Espa- 
gnols ; 

lontathaserawasestha, les .réponses de la messe, ce par quoi on 
aide à la messe, (kienawase, dérivé de KTENAS) ; 

Kahaseres, une grand' messe ; 

Kennikahaseresha, une messe basse ; 

Kahaserowanen, tme messe solennelle, nn grand service. 

Le mot oJiasera, pris dans le sens de messe, me ramène natu- 
rellement à KHASENS dont j'ai parlé plus haut. 

On a cherché à plusieurs reprises, à expliquer l'origine de ce 
verbe, mais toujours sans succès ; rien en effet dans la langue 
iroquoise n'autorise à lui donner le sens, soit de tourner le dos, 
soit d'avoir le le dos courbé, qu'ont imaginé quelques lexico- 
graphes. Je préférerais de beaucoup l'explication donnée par 

* Histoire du Cakada, tom. 1. p. 321 ; torn. 2. p. 57. — Québec, 1865. 



1G8 

un des premiers missionnaires de la Montagne * et que j'eus le 
bonheur de découvrir, il y a environ 30 ans, dans quelques lam- 
beaux qui nous restaient de ses écrits, avant l'incendie du 1 5 
juin 1877. Voici cette explication confirmée par un ancien 
dictionnaire manuscrit et anonyme du dialecte tsonnontouan : 
KHASENS, ainsi que beaucoup d'autres, comme karenna, karensa, 
est un mot, si je puis parler ainsi, christianise. Les Sauvages des 
Cinq-Cantons, ou comme ils s'appelaient eux-mêmes, rotifion- 
siojini, se servaient du verbe KI-IASKNS, avant leur conversion, 
dans le sens de tenir conseil. Ainsi ce qui signifie aujourd'hui 
célébrer la messe avait alors le sens de ktsicnhaiens (p. 82), WAK- 
riASEN, celui de ivaktsienJiaien, lEllASENTAKWA, celui de ictsicn- 
haicntakiva (p. 1 14). 

OHONKARA 

Ce mot se traduit ordinairement par bûchette. Il faut distin- 
guer deux sortes de bûchettes, la bûchette de guerre et la 
bûchette pour le festin. 

* Co missionnaire était M. l'ahhé François Vachon de Belmont, 
natif du diocèse de Grenohle, venu au Canada on 1G80, et mort supé- 
rieur du Séminairo do ]\Iontr6al en 1732, à l'âge de 87 ans. Voici le 
témoignage que lui rend Monseigneur de St. Vallier, second évoque do 
Québec : " ...La mission de la ^lontagne mérite bien que je m'y arrête 
" un peu, parce qu'il s'y fait beaucoup de bien. C'est un village enfermé 
" dans un petit fort assez bien muni et en état de se défendre ; il n'est 
" éloigné de la ville de Montréal que d'un quart de lieue, et les liabitants 
" sont des Iroquois et des Hurons, non seulement bien convertis, mais 
" parfaitement fervens, qui ont été assenddés et cultivés par le zèle et 
" par les soins de Messieurs de Saint Sulpice. 

" Celui de ces Messieurs qui s'y applique autant par obéissance que 
" par inclination, est un homme de mérite, dont je suprime ici le nom 
" pour faire plaisir à sa modestie. Sa naissance et son choix l'attachaient 
" autrefois en France, à des emplois bien différons de ceux dont il est à 
" présent chargé, et il s'est toujours acquitté do ses devoirs avec hon- 
" neur. Dieu lui a donné un esprit vif et agréable, capal)le de toutes 
" les sciences et de tous les arts ; et comme il n'a pas moins de mémoire 
" que d'intelligence, il avait appris dans ses voyages la plupart des 
" langues d'Europe, conime pour se préparer à ai)prendre plus aisément 
" dans la suite, celles des Sauvages de la Nouvelle-France, où par un 
" coup extraordinaire de la grâce, il fait à présent les fonctions d'un 
" excellent missionnaire, gouvernant son troupeau avec autant de piété 

" que de sagesse " (Etat présent de l'Eglise et de la colonie 

FRANÇAISE DANS LA Nouvelle-France. — Paris, 1688.) 



169 

La première est, dit le P. Lafitau *, " un morceau de bois fa- 
" çonné et orné de vermillon, que chacun des guerriers marque 
" de quelque note ou figure distinctive, et qu'il donne au chef, 
" comme un symbole qui le représente en personne, et qui peut 
" être regardé comme le lien de son engagement." 

La bûchette pour le festin est un petit bâtonnet long de quatre 
ou cinq pouces et peint de couleurs différentes, suivant la condi- 
tion et la qualité des invités. Celui qui est chargé par le maître 
du festin d'aller faire les invitations, reçoit de lui un paquet de 
bûchettes pour en faire la distribution aux personnes qui lui ont 
été désignées. Arrivé à la porte d'une cabane, il dit lESAHON- 
KARAWis, on vous donne un OHONKARA, c.-à-d. o)i vous invite au 
festin, et ce disant, il présente une bûchette, ronge pour les chefs, 
les jongleurs et les vieillards, anciens chefs ; verte pour les 
chefferesses et pour les jeunes guerriers ; blanche pour le reste du 
peuple et pour les enfants. Les invités n'ont garde de se refuser 
à l'invitation, et ils se rendent ponctuellement à la salle du festin. 
En entrant, ils remettent au maître des cérémonies la bûchette 
qu'ils en avaient reçue, et quand tout le monde est entré, le 
festin commence. 

Depuis longtemps l'usage des bûchettes est tombé en désué- 
tude ; mais le mot qui les désigne est resté dans la langue, 
bien que la plupart des Indiens n'en pénètre pas le sens. Ainsi 
on dit ou on entend dire tous les jours des expressions comme 
celles-ci : 

Khonkariaks, commander, donner une conimissicn avec autorité ; 

^ùïov^-iZx\2^iion, je V ai envoyé là ; ' i 

Sakotihonkariakon ne ratikowanens, les chefs les ont envoyés en 
commission ; 

Rotathonkariakon asakotsteriste ratiksaokonha, il s'est engagé 
à avoir soin des enfants ; 

Sewathonkariakon tsi sewariwiioston, en devenant chrétiens, 
vous vous êtes engagés ; 

VVakathonkariakon asen nioserake, je me suis engagé pour 
trois ans. 

C'est la bûchette militaire qui a passé à l'état civil et religieux. 
* Mœurs des Sauvages américains, torn. II. p. 186. — Paris, 1724. 



170 

Voici maintenant ce qui reste de la bûchette du festin : 

lonkhonkarawi tsi akotenniote ne rotiniakhe, les futurs m'ont 
invite à leur repas de noees ; 

Sonkwahonkarawis ne lesos tsi rotenniotc Okaristiakon, Jésus 
nous invite à son festin eueliaristique ; 

Kehonkara\vire,y6'îw/j les inviter à diner ; 

Sakohonkarawihonhaties, // est oeeupe à faire ses invitations. 

Ces mots sont composes du verbe KAWIS, donner, et de (Miox- 
KARA, qui peut se comparer à nos billets d'invitation. 

Je suis porte à croire que katonkariaks, avoir faim ; atonka- 
riakon, la faim, et autres mots semblables, renferment ce même 
ohonkara, et que cette expression usuelle rotonkariakon, il est 
mott de faim, n'est employee que par figure et signifie littérale- 
ment : il a brise sa bùehette du festin. 

Pour s'élever à la hauteur de ce style, et pour bien apprécier 
une si étrange métaphore, il faut savoir que, d'après le céré- 
monial des Iroquois, à moins de présenter Xohonkara tout entier, 
on n'est pas admis au festin. Des lors, et en vertu de leurs 
principes de rhétorique, il {d,\x\. mourir de faim. 

Il est vrai qu'ici, on ne fait pas sentir d'ordinaire l'aspiration, 
comme dans rothonkariakon, il s'est enrôle ; mais il est vrai aussi 
que ce dernier n'est guère plus employé, et qu'on se sert de pré- 
férence du réfléchi rotathonkariakon, il a eoupc lui-même sa 
bûchette, (gardant la moitié de la bûchette et remettant l'autre 
à celui qui l'a engagé). 

D'après ce qui précède, on voit la différence qui existe entre 
les deux ohonkatas. Pour obtenir leur effet respectif, et atteindre 
le but de ceux qui les possèdent, l'un doit être conservé intégrale- 
ment, tandis que l'autre demande à être rompu. Voy. ei-dcvant 
IKIAKS. 

OIENKWA 

Rien de plus naïf que la manière dont Jacques Cartier nous 
décrit une coutume des Sauvages, qui lui parut tout-à-fait singu- 
lière, la coutume de fumer le calumet. Mais rien aussi ne prouve 
plus clairement que, de son temps, on ignorait encore en P>ancc, 
même dans les ports de mer, l'usage de la pipe et du tabac à 
fumer. Ecoutons le récit de l'illustre marin : 

" ...Ils ont aussi une herbe de laquelle ils font durant l'été 
" grand amas pour l'hiver : laquelle ils estiment fort et en usent 



171 

" de la .façon qui suit. Ils la font sécher au soleil, et la portent 
" à leur col en une petite peau de bête en lieu de sac, avec un 
"-cornet de pierre ou de bois. Puis, à toute heure, font poudre 
" de la dite herbe, et la mettent en l'un des bouts du dit cornet, 
" puis mettent un charbon de feu dessus, et sucent par l'autre 
" bout, tant qu'ils s'emplissent le corps de fumée, tellement qu'elle 
" leur sort par la bouche et par les nasilles, comme par un tuyau 
" de cheminée ; et disent que cela les tient sains et chaude- 
" ment, et ne vont jamais sans ces dites choses. Nous avons 
" éprouvé la dite fumée, après laquelle avoir mis dedans notre 
" bouche, semble y avoir "mis de la poudre dp poivre, tant est 
" chaude..." * 

Quelle était cette herbe dont usaient alors en guise de tabac 
les Sauvages du Canada, c'est ce qu'il serait difficile de savoir 
au juste. Mais on peut présumer qu'ils fumaient autrefois ce 
qu'ils fument encore aujourd'hui, quand le tabac leur manque, 
savoir, les feuilles du vinaigrier, celles de l'arbrisseau vulgaire- 
ment nommé bois rouge, et celles d'une plante que les Natura- 
listes appeljent tiva ursi et que les Colons français connaissent 
sous le nom dQsacaconii, corruption du mot. diXgonqmn sakako^niii. 

Il se trouve encore, même aujourd'hui, un bon nombre de per- 
sonnes non-sculemejit parmi les Indiens, mais aussi parmi les 
Blancs de diverses origines, qui ayant l'habitude de fumer du 
tabac, y mélangent toujours quelqu'une des herbes que je viens 
de mentionner, et ce mélange s'appelle /c?/w/<r. *î' 

* Voyage de Jacques Cartier au Canada avec introduction historique 
par M.D'Avezac. — Paris, librairie Tross, 1863. 

t On m'a demandé plus d'une fois si ces vieux mots petun, pefiinoir, 
petuner, petuneux, n'auraient pas tiré leur origine de quelque langue 
sauvage. J'ai toujours répondu que je les croyais venus en droite ligne, 
de notre langue française, et sortis de la même racine qui a produit les 
dérivés ijéîard, pétarade, pétlUer, pétillant, etc.. Pour peu que leur tabac 
soit mouillé, les fumeurs comprendront aisément l'étymologie française 
du verbe petuner, sans qu'il soit besoin de recourir à je ne sais quel mot 
de la langue des Cris, ainsi que quelqu'un le prétendait naguère avec 
chaleur. Il ne faisait pas réflexion que bien longtemps avant de con- 
naître les Cris, les premiers missionnaires et les premiers voyageurs 
n'employaient pas d'autre terme pour exprimer l'idée de fumer la pipe 
que celui de petuner. Des idées préconçues, et aussi quelquefois, un 
peu trop de suffisance, ont donné lieu à des anachronismes encore plus 
sérieux et sur des points beaucoup plus importants. Si l'on me disait 
que petun est un mot péruvien ou brésilien, ( Voy. tabacologia de Bre- 
manus ; Diet, des Sciences de Bouillet), j'aurais beaucoup moins de 
peine ù l'admettre, qu'à faire remonter notre vieux verbe petuner à la 



172 

OIERI 

Nous avons vu quelle c'tait la signification et la valeur cje 
KAIERI, ainsi que la raison qui a induit les Iroquois à de'signer 
le nombre //////, non pas par un mot simple comme dans nos 
langues d'Europe, mais par un mot composé qui signifie nombre 
égal. (Voy. pp. 3 r, 69). 

Etymologiquement parlant, oicri aurait la même valeur que 
kaieri, de même que kanonsa et ojionsa ; karcnna et oremia ; 
kariwa et ornoa. Mais l'usage lui a donné une acception parti- 
culière ; il signifie dix. 

Pour satekaii, nous l'avons vu, 4 doigts de chaque /main se 
lèvent ; pour oieri, il faut de plus les deux pouces. Alors la 
mesure est complète, c'est le nombre parfait qui concorde exacte- 
ment avec la 24*^'"'^ clef chinoise cJie*, laquelle exprime à la fois 
l'idée àc perfection et celle du nombre 10. Vo)'. ci-après le mot 
SATEKON. 

OKAHRA 

Le primitif de ce mot était certainement OKA qu'on peut com- 
parer à l'illyrien oko, à l'espagnol ojo, à l'italien occhio, p. 130. 

Il n'est pas bien facile de préciser exactement le sens propre 
de plusieurs mots iroquois, dérivés de OKAIIRA, et d'en donner 
quelquefois l'étymologie d'une manière certaine. Tels sont, par 
exemple, okakii'ira, oka/ikera, okahrcta, okatsiota. 

Okakwira s'entend généralement de \2i paupière d'en haut, et 
ce sens s'adapte très-bien à l'ancienne orthographe, okahsira, 
couverte, couverture de l'œil (voy. ASIRK p. 2, p. 80). L'œil serait 
alors considéré comme une maison, et la paupière en serait la 
porte ; "j* et dans ce cas, le mot oka n'offre-t-il pas une singulière 
analogie avec le grec oikos, oikia, oikiou, le latin viens, l'algonquin 
ivikiivarn ? 

langue des Cris, nation qtie les Français n'ont connue que plus tard, 
alors que déjà depuis longtemps, en France comme au Canada, fumeur, 
fumeuse se disaient petuneux, petnneuse ; pipe s'appelait pefujioir ou 
machine à petun, et fumer la in'pe ou le calumet, ne s'exprimait pas 
autrement que par petuner. 

* Encyclopédie élémentaire, t. II. cIj. VI. 

"f Asire et en cp. asira, n'était primitivement qu'une peau de Lête tuée 
à la chasse, ou bien une écorce de bouleau. L'usage le plus ordinaire de 
ces deux objets était de servir de A'oile pour naviguer et de porte pour 
fermer l'entrée de la cabane. 



lia 

Okakivira était quelquefois employé dans le sens de prunelle 
de l'œil, mais dans ce cas, évidemment, ce mot ne serait qu'une 
abréviation de okahrazvira, l'enfant, la pupille de l'œil ; * 

Okahkera est tombé en désuétude, il signifiait soitrcils ; 

OkaJireta signifie proprement cils et n'a le sens de sciircils que 
depuis l'abandon d' okahkera ; 

Okatsiota a un sens bien déterminé, il signifie chassie ; le tsi 
medial est purement épenthétique. Quant à la dernière partie 
du mot, il est impossible de ne pas y reconnaître le fameux oia 
(p. 37). Okatsiota signifie donc ordure des yeux. 

OKARA 

En algonquin, deUe se dit masinaigau, litt, ce qui se marque, ce 
que Con inscrit ; masinaige, écrire, marquer, et par restriction, 
devoir, avoir des dettes, seiîdetter, être endetté. Les dettes sont 
écrites chez le marchand ; ni masinaamawa,_;> /?/z dois, \\\.t.f écris 
à son avantage ; ni masinaamag, il me doit, il marque à mon 
avoir. 

Ni kijikawaj/t" le paye ; kijikaw, /^jr-/^; 

Ki V\yikoVi,je te paye ; ki kijikaw, tu me payes ; 

Ningi kijikag,y<? me suis soldé, fai acquitté mes dettts. 

Le P. Ferrard, S. J. prépare en ce moment un grand ouvrage 
qui sera imprimé à Washington, et dans lequel on pourra voir 
l'explication scientifique du verbe KIJIKAW. 

OKOTSIA 

De là: lOKOrsiOTE, nom d'un oiseau du Canada, le même 
peut-être que \tjaseur d'Europe. Il jase en efi"et, mais seule- 
ment quand il est avec ses pareils. On l'appelle ici, récollet, à 

* L'iroquois s'accordera ainsi, non-seulement avec l'arabe, le persan et 
d'autres langues qui sont mentionnées par les Orientalistes, mais encore 
avec l'hébreu, le grec, le latin, le portugais, que je me bornerai à citer 
comme exemples : 

HÉBREU : Ischûn h'ayin, Je pdlt homme de Vieil ; bat h'ayin, Ja fille 
de l'œil ; 

Grec : korû, korasion, korasidion tou oplitlialmou ; 

Latin : pupa, pupula, pupilla oculi ; 

Portugais : a menina do olho. 

La prunelle de l'œil est en effet, comme un miroir qui représente en 
miniature la personne qui se trouve en face. Intuent ibus similitudo pupœ 
redditur, dit quelque part St. Isidore de Seville. 



174 

cause d'une certaine ressemblance entre sa huppe et le capuchon 
des Religieux de St. François. J'ajouterai que la couleur de son 
plumage, gc'nc'ralement brun-marron, a pu contribuer à lui faire 
donner ce nom de RÉCOLLET ; comme aussi le silence rigoureux 
qu'il observe quand il est en cage, son attitude modeste et son 
air pensif et recueilli. Bref, on dirait que cet oîseau est un 
emblème des Religieux Récollets. 

A propos de Viokotsiote, je dirai un mot de deux autres oiseaux 
qui doivent leur nom iroquois à leur ramage, ce sont le tarotaro 
et le f cri t cri. 

\Jm\ et l'autre servent d'emblème : on dit d'un bavard qui «ne 
peut garder un secret : c'est un tcritcri ; et d'un paresseux, c'est 
un iaroiaro, à cause de la négligence que met cet oiseau dans la 
confection de son nid, se contentant de quelques brins de paille. 

OKWARI 

Les Iroquois appellent ainsi l'étoile que nous nommons la 
grande ourse, tandis que les Algonquins la désignent sous le nom 
de odjik-atiaug, l'étoile du pécan. 

On ne peut, je crois, fonder prudemment une etymologic sur 
la seule autorité d'un ancien manuscrit, serait-ce même un 
manuscrit portant le nom du P. Bruyas. Ce saint et savant 
missionnaire avait, sa manière à lui, pour composer ses racines 
iroquois^s ; et ce n'est pas le premier venu qui pourrait seulement 
lire ses abréviations. Son manuscrit aurait dû être transcrit, 
avant d'être confié à l'imprimeur, et transcrit par quelqu'un de 
versé déjà dans la langue. 

Quoiqu'il en soit de l'exactitude du mot ganniagioari et du 
sens que lui donne le vénérable auteur, il est certain qu'aujour- 
d'hui il est complètement inintelligible, ainsi que les mots 
appelés à lui servir d'appui : okivai, iakwai, niakivai. D'après 
cela, on comprendra facilement qu'elle serait pour le moins, bien 
hazardée et fort problématique, une nouvelle etymologic du mot 
IROQUOIS basée sur le mot okwarl Telle est ma réponse à 
une question qui m'a été posée tout récemment par un sav^ant 
linguiste de la Province d'Ontario. 

ONENHIA 

Ce mot entre dans la composition du nom de deux êtres fabu- 
leux, Atenenhiarhon et Iakonenhioiaks. 



176 

Le premier est une sorte de loup-garou que quelques-uns 
supposent avoir un corps moitié pierre et moitié chair. Selon 
d'autres, c'est un géant anthropophage. Les Algonquins le 
nomment VV indigo ; pour empêcher les enfants de pleurer, de 
faire du bruit, pour les faire obéir, on les menace de Wiiidigo, 
c'est leur croquemitaine. 

Le second qui parait se confondre avec le pakivatcinuuiis des 
Algonquins, est un nain qui lance des pierres, que plusieurs pré- 
tendent avoir aperçu, mais que jamais personne n'a pu saisir. 
Pakivatcininins signifie petit homme des bois. 

ONENSTO 

Qu'il y ait ou non de la viande dans le potage de blé d'inde, 
ce potage s'appelle en algonquin mandaminabo ; s'il s'y trouve 
des fèves en plus grande quantité que les autres ingrédients, dès 
lors ce sera un potage aux fèves, SAIWABO ; si les pois prédo- 
minent dans ce pot-pourri, on le nomme ANITCIMINABO, soupe 
aux pois. Mais dans aucun cas, les Algonquins ne donnent à 
leur ragoût, le prétendu nom de saganiité. Ce mot ne doit son 
origine qu'à une méprise, à un mal-entendu, il vient de KIJAGA- 
MITE, LE POTAGE EST CHAUD : le premier français qui a entendu 
cette expression, l'a prise pour le nom même du potage. De là 
est sortie la fameuse SAGAMITÉ. 

ONONRA 

La première signification de ce mot est chevelure, mais cheve- 
lure tenant à la peau de la tête. La chevelure enlevée à ceux 
que l'on scalpait, s'appelait ONONRA. 

" Pour scalper, dit M. Duflot de Mofras, les Indiens se servent 
" d'un couteau ou d'un os tranchant. Ils circonscrivent le front 
" et la peau au-dessus des oreilles, puis prolongent l'incision 
" jusqu'à la partie inférieure du cou, entre les deux omoplates. 
" Ils saisissent alors fortement par derrière le lambeau de chair, 
" et appuyant le pied sur les épaules de l'ennemi couché la face 
" contre terre, ils enlèvent d'un seul morceau tout le cuir chevelu. 
" Ils le font sécher avec soin, tannent l'intérieur, et dans leurs 
" fêtes, les guerriers portent avec orgueil, au bout d'une perche, 
" ces affreux trophées. " * 
i 

* Les Indiens des Etats-Unis par le A'icomte Kenk \m Se-Mai.m', — • 
Paris, 18G0. 



. 176 

ONONTIIO 

Ce nom fut donné pour la première fois au successeur de 
Champlain dans le gouvernement du Canada, Charles Huault 
de Montmagny, chevalier de Malte. Nous avons vu l'origine du 
titre de KORA donné aux rois et reines d'Angleterre et aux gou- 
verneurs anglais du Canada. Ce titre est, si je puis parler ainsi, 
de création purement iroquoise, puisque ce n'est autre chose que 
le nom du gouverneur hollandais CoRi.AER prononcé à la sau- 
vage. Mais il en fut autrement du titre d'ONoxTllO conféré au 
chevalier de Montmagny : on traduisit son nom, et pour cela, les 
missionnaires durent prêter leur concours, sans quoi les Sau- 
vages n'auraient pas même soupçonné la signification de MoNT- 
1\IAGNV, liions inagiiHS. Remarquons toutefois qu'en traduisant 
le nom du gouverneur français par onoiitiio, on n'en a donné 
(ju'une traduction libre, le mot iroquois signifiant littéralement 
la belle iiioiitagtie, et non pas la grande montagne =^ onontowanen. 

Du chevalier de Montmagny, le titre (ïonontiio passa à ses 
successeurs jusqu'au temps de la conquête (1760). 

Pour les rois de France on y ajoutait l'adjectif koica. 

Des rois de France le titre d'oxONTIIO s'est étendu ensuite à 
tous les rois indistinctement, sauf aux Souverains de la Grande- 
Bretagne qui portent le nom spécial de KORA. 

OTKON 

Ce mot est exclusivement iroquois, comme oki est exclusive- 
ment huron. Ni quaker, ni oki n'appartiennent à la langue iro- 
quoise. Oki n'est pas non plus, un mot de la langue algonquinc, 
si on veut le donner comme synonyme de vianito, et correspon- 
dant de OTKON ; et, ce qu'un eminent philologue des Etats-Unis 
a écrit sur oki dans un livre plein d'érudition, mais où le symbo- 
lisme est poussé trop loin, pour ne rien dire de plus, demande 
à être rectifié : 

xiBix, été; rirox, hiver; 

Nibinoke, z7y<a:/V l'cte'; nabinoketc, celui qui fait Tête ; kanibi- 
noketc, cchti qui a fait Vcté ; 

Piponoke, il fait r hiver ; peponoketc, eelui qui fait l'hiver ; 
ka piponoketc, celui qui a fait T hiver. 

Ce sont, il est vrai, le Dieu de l'été et le Dieu de l'hiver ; mais 
il faut bien se garder de partager nibinoke en nibiji oki et PIPO- 
NOKE en pip on oki. Il faut voir ici des noms verbifies, et non 



177 

point des substantifs juxta-posés. Du reste, ce n'est pas oki, 
mais okc qu'il fallait dire ; et cet okc n'est qu'une simple finale qui, 
je le répète, n'a rien de commun avec l'OKl des Hurons. 

Les Algonquins ont bien un OKI, mais il est d'une espèce 
différente, voici comment : 

Oki, il a sa mère, il a une mère ; 

Kawin okisi, il lia pas de mere, il est orphelin de mere ; 

Wekitc, cekiiqiii a sa mere ; Wekidjik, ceux qui ont leur mere ; 

Wekisik, eelui qui na pas de mere ; Wekisigok, des orphelins 
des enfants sans mere. 

Le mot algonquin OKIMA, chef, est un mot-racine qui ne sau- 
rait se décomposer en oki-nia, et signifier tJie higher one, comme 
on- se l'est encore imaginé. * 

RATIWERAS 

Je crois que la racine de ce mot est OWERA, je le traduirais 
littéralement par LES EoLES ; Tharonhiakanere traduit par les 
tojineiirs, et il ajoute : " Les Sauvages croient que ce sont leurs 
" ancêtres qui tonnent et qu'ils résident sous la chute du Niagara. 
" C'est pourquoi ils ne craignent point le tonnerre. Ce qu'il y a 
" de singulier, c'est qu'il est inouï que jamais aucun sauvage ait 
" été frappé de la foudre." L'excellent M. Marcoux aurait cer- 
tainement effacé de .son dictionnaire, cette dernière phrase, si la 
mort ne l'eiit ravi trop tôt, hélas ! à notre respectueuse affection. 
Il avait en effet cessé de vivre sur cette terre depuis deux ans, 
quand la foudre éclata sur l'église du Lac des Deux-Montagnes. 
C'était un vendredi à 5 heures du soir, le 31 juillet 1857. Le 
missionnaire des Algonquins était occupé alors à faire avec eux 
le Chemin de la Croix. Arrivés devant le tableau de la Ville 
station, pendant qu'on chantait la strophe Sancta Mater, istud 
agas, -j- tous étant debout, à l'instant nous nous vîmes à terre, 
abattus par un coup de tonnerre effroyable. Heureusement, la 
plupart en furent quittes pour la peur ; et s'il y eut un certain 
nombre de pertes de connaissance, du moins nous n'eûmes à 
regretter aucune perte de vie. 

* TiiE MvTiis OF THE New World by D. G. Brinton. Kew York, 1868. 

f Kwenatc Mani, mikominam 
Jezos ot animisiwin, 
ïci widjitehamonang-. 



178 

Depuis cet événement, les Algonquins du Lac ont cessé de se 
moquer des personnes qui ont peur du tonnerre ; et, quand ils 
entendent tonner, ils ne disent plus en riant : nickatisik ni mico- 
misak, mes grand'pères se fâchent. 

En Algonquin comme en iroquois, TONNERRE ne s'emploie 
qu'au pluriel : ONIMIKIK ; mais il s'emploie au singulier dans les 
noms propres d'homme : PllEN Wabonimiki, Pierre Tonnerre 
blanc ; PON Onimikins, Paul Petit-tonnerre. 

RAWENNIIO 

Je croyais avoir suffisamment explique ce mot dans mes 
Etudes philologiques, (pages 14 et 15); mais il s'est encore trouvé 
quelqu'un pour renouveler l'ancienne etymologic donnée, il y a 
environ vingt ans, par M. Gilmary Shca. Dans l'intérêt de la 
vérité et pour l'honneur de la linguistique américaine, je dirai 
donc une seconde fois que raivcnniio Cit un mot indécomposable, 
un mot entièrement iroquois, même dans sa forme tsonnontouane 
RAWENDIO. * Le dialecte tsonnontouan n'est pas le seul, au reste 
qui repousse la rencontre de deux NN dans le même mot ; en 
dehors de ce dialecte, nous trouvons dans les anciens cahiers des 
missionnaires, karcnda, karcndiio, karcndakscn, karendes pour ka- 
rcnna, karenniio, karcnnaksen, karcnnes ; au lieu de kawenna, 
d'ottrienna, â'osennir, on }' lit kawenda, oivcienda, osenda et une 
foule d'autres. 

Qu'on ne dise donc plus que Rawcnniio doit s'écrire : raicen 
Dio et s'expliquer par le vrai Dieu. Il faut laisser cette besogne- 
là aux faiseurs de charades ; et encore, devons-nous les prévenir 
de traduire raxcen par il a dit, et non point par vrai. La cha- 
rade de RAWENNIIO, Dominns, serait donc R AWEN-NIK), dixit 
Deus. 

SATE— 

Cette racine préfixe répond exactement à notre préfixe fran- 
çais co- , col- , com- , con- , dans les mots co-propriétairc, collabora- 
teur, compatriote, concitoyen, et autres semblables : ex. : sate- 
konkwe, mon co-hommc, mon prochain, mon semblable, un homme 
comme moi ; sateiakwa\vcnk, nous en sommes les co-proprictaires ; 
satehatinakere, ils sont compatriotes ; satesewariwiiostontseroten, 
vous êtes corcligioimaires. 

* Actes des Apûtres trailuits eu langue des Tsonnontouans i)ar le père 
Julien Garnier {manuscrit de la Bibliotluque du ColV'fje Hic Marie, 
à Montréal.) 



179 

Sate- a en outre le sens du préfixe français c'e ni- , ex. : sate- 
kawistiien, 7ine demi-piastre; satekatsetiien, w e demi-bouteille ; 
satekakontseriien, tinc demi-livre. Voy. p. 40. 

Ajoutez encore : 

Satewasennon enkawistaheke, tinc demi-heure ; 

Asen n'enkawistaheke siatesewasennon, trois heures et demie ; 

Satewasennonson, chacun la moitié ; 

Satewasennon ronenheion, ils sont à moitié morts ; 

Satekanatiien, satekahetiien, satekahentiien, satekanonsiien, la 
moitié de la ville, du cJiamp, de la prairie, de la jnaison, etc.. etc.. 

SATEKON 

On connaît déjà ce mot, et on en a vu Texplication : les quatre 
doigts du palmus de chaque main ; mais il importe de remarquer 
aussi, qu'ils ont été très-bien figurés dans les anciens chiffres 
romains, par les quatre lignes ou barres IIII. Le V qui vaut 
cinq, est marqué par le cinquième doigt, par le pouce, lequel 
étant ouvert, forma un V avec l'index. Deux V joints par la 
pointe, firent un X, c'est pourquoi l'X vaut 10. Plus tard IIII 
devint IV, c.-à-d. cinq moins un, et VIIII fut remplacé par IX, 
c.-à-d. dix moins un. Pour montrer avec les doigts, le nombre 
huit, les Iroquois font exactement comme les anciens Romains : 
IIII et IIII, c'est 4 et 4, satekon, autant d'ici que de là. 

TEKARENTOKEN 

Sur cette célèbre plante, la grande panacée du Céleste-Empire, 
il y a toute une longue lettre du P. Jartoux, de laquelle je citerai 
un court passage : " Je ne sais, dit le savant jésuite, pourquoi les 
" Chinois ont nommé la racine de cette plante, ginseng, mot qui 
" v^ut dire, représentation de l'homme. Je n'en ai point vu qui 
" en approchât tant soit peu ; et ceux qui la cherchent de pro- 
" fession, m'ont assuré qu'on n'en trouvait pas plus qui eussent 
" de la ressemblance avec l'homme, qu'on en trouve parmi les 
" autres racines qui ont quelquefois par hazard des figures assez 
*' bizarres." * 

Le P. Jartoux aurait trouvé dans le mot " tekarentoken, " la 
solution de sa difficulté : un iroquois lui aurait dit : " mais oui, 
c'est bien la représentation de l'homme, en voilà bien les deux 
cuisses qui sortent du tronc." Voy. ce mot, p. 44. 

* Lettres édifiantes et curieuses, T. 18. (Mémoires de la Chine.) 



180 

Les Nipissingues appellent cette plante iiiiiikoaganack, mot 
qui revient exactement à l'expression chinoise, et se décompose 
ainsi: inini, homme ; in\m\\'Siga.n, yïjj-znr a'hflmvie ; ininiwaganack, 
/ii'rdr cil forme dliomme. 

THARONHIAWAKON 

Les auteurs anglais qui ont traduit ce nom mj'tliologique par : 
" lie lo/io cornes froin the sky, " se sont trompés ; mais ceux-là ont 
raison qui le traduisent par "TIIK Hoi.dkr of TIIK lŒAVEXS." 
Le verbe WAKE,yr îw/j, non plus que le verbe TAKK, je 7'ii;js, ne 
se trouve ni même ne pourrait se trouver renfermé dans le mot 
ci-dessus, ou dans tout autre, ces verbes n'entrant jamais en 
compoiition. C'est le verbe kicnaivakon qu'il faut voir ici, pré- 
cédé de la note de dualité T, ( Voy. p. 22) ; il n'a gardé que sa 
finale wakon, comme il fait toujours, quand il s'incorpore un nom. 
Ce nom est ici, d'après tous les ét)'mologistes, le mot karonhia 
(p. 12), lequel, par le seul fait de sa fusion avec le \erbe, perd 
son K initial. Nous aurons donc à la 3. p. masc. sing., ThakoN- 
IIIAWAKUN, // tient le ciel dans ses bras, il embrasse le ciel. S'il 
ne tenait le ciel que d'une main, on dirait Karo?i/iia-jL>akon ; le T 
initial indique le jeu des deux mains, et, en sa présence, le signe 
de la personne masculine, R, se change en H. (p. (j^). 

Voilà pour la grammaire, entrons maintenant dans le domaine 
de la Fable.- C'est ici qu'on peut appliquer, je crois, sans danger, 
les théories de la philosophie éclectique ; en conséquence, je vais 
choisir, au milieu d'un fatras d'incohérences et d'inepties de toute 
sorte, racontées de cent façons différentes, ce qui m'a paru être 
le fond de la fabuleuse histoire de That onhiazoakon. En voici 
un résumé succinct : THAk(JNIlIA\VAKQX, le même que le los- 
KEHA des Hurons, s'était appliqué à faire des lacs, des fleuves 
et des rivières, et il les avait faits sans chiites et sans rapides. 
Son frère Tchotcnnhiaron, que d'autres appellent Saiezuiskerat, 
d'autres Tawiskara, et d'autres Tazviskano, avait l'esprit mal 
tourné (rojiikonhrahctken), et se plaisait à détruire l'ouvrage de 
Tharonhiawakon ; il mettait partout des chûtes, des rapides. Un 
jour, les deux frères se rencontrèrent. "Je ne sais, dit celui dont 
l'esprit est bon {roiiikonhriio), qui a fait ces saults, ces rapides. — 
C'est moi, répond le méchant Tehotennhiaron. De là un combat 
singulier dans lequel Tharonhiawakon eut l'avantage, parce qu'il 
avait pour arme une corne de cerf, tandis que son adversaire 
n'avait à sa disposition qu'une tige de foin, et selon d'autres, 
une petite branche de rosier sauvage. C'est du sang sorti de ses 



181 

blessures que s'est formé le silex, KANNHIA, et de cette méta- 
morphose, lui est venu son nom de TehoteNNHIAron 

Le personnage mythologique des Algonquins qui correspond 
au TharonJdaivakon des Iroquois, prend, comme les anciennes 
Divinités de la Grèce, différents noms. Il est connu parti- 
culièrement sous les noms de Wisakcdjak, Nenabojo, Manibojo et 
Misabos. Ce dernier mot signiÛQ grafid /ïèvre (Mis, wabos). 

WlSAKEDjAK, cet ancien Jupiter des Algonquins et autres 
nations de langue algique, n'est guère en honneur à présent. On 
ne prononce plus son nom que par dérision, dans les peuplades 
chrétiennes. Là, Wisakcdjak est à peu près synonyme de singe, 
dans le sens figuré de ce mot. De quelqu'un qui imite ce qu'il 
voit faire, on dira : c'est un Wisakcdjak, un Nenabojo, et d'un 
enfant qui agit de même : c'est nu petit Wisakcdjak, Wisakedja- 
konsiwi ; un petit Nenabojo, Nenabojonsiwi. 

WISK 

On n'est nullement fondé à dire que les Indiens de l'Amé- 
rique du Nord avaient des nombres sacrés, savoir trois, quatre, 
sept ; et rien ne leur paraîtrait plus ridicule que ce qu'ont avancé 
là-dessus certains auteurs, du reste, à plus d'un titre, très-recom- 
mandables. Mais je me garderais bien d'en souffler le moindre 
mot en présence des Sauvages ; il est bon quelquefois de leur 
cacher les écarts de la science, pour ne pas compromettre l'hon- 
neur de nos savants. 

Une chose que comprennent nos Indiens, qu'ils trouvent rai- 
sonnable, juste et conforme à la vérité, c'est de leur montrer que 
nos mains et nos doigts ont été la première règle de la numéra- 
tion et la base du calcul, non-seulement chez eux, mais on pour- 
rait dire, chez tous les peuples. Voy. ci-dessus, aux poges 2, 9, 
31, 57, 69, 156, 163. 

" Le nombre cinq, dit un écrivain moderne, * dérive dans 
" toutes nos langues, du sanscrit pancan, dont la racine est PAç 
" (lier, tenir), parce que primitivement, on comptait sur les doigta, 
" et que, par le cinquième doigt, on désignait la main qui tie7it 
" les objets, et représente en même temps la liaison ou \e71sen1ble 
" des doigts. Le poète Ovide témoigne que les doigts ont dû 
" servir de base à la numération : 

Sed quia tot digiti, per quos numemjip solemus. 
Hic Humerus magno tunc in honore fuit. 

* Louis de Baecker, grauimaire comparée des langues de la France, 



182 

" Chez les Grecs de l'EoHe, PEMPEDZEIN, compter par cin 
" signifie d'une manière absolue, compter. Les chifîfres romains 
" I, II, III, semblent figurer les doigts ; le chiffre V est l'image de 
" la main faisant éventail. Le chiffre IV, ce sont les cinq doigts 
" ou la main moins un doigt ; le chiffre VI les cinq doigts ou la 
" main plus un doigt. Le chiffre X figure les deux mains réunie; 
" Des peuplades d'Amérique ont conservé cette manière d 
" compter. Les Guaraniens expriment cinq '^d.x papetei, mot qu 
" signifie une main, et Benary fait remarquer le rapport intimi 
" qui existe entre le nombre sanscrit pancan, cinq, et le non 
" sanscrit /^;«, main." 

En algonquin, mai7i se dit nindj, et la lettre N qui commeno 
ce mot, sert aussi d'initiale aux cinq premiers nombres ningo, nij 
niswi, neiv, nanan. Pour former six, sept, huit, on se sert de 
trois premiers mots, en leur adjoignant la particule — asivi, d 
cette manière : 

Ningotwaswi, 6, c.-à-d. cinq et un de plus ; 
Nijwaswi, 7, c.-à-d. cinq et deux de plus ; 
Niswaswi, -f 8, c.-à-d. cinq et trois de plus. 

J'ai le regret de dire qu'en iroquois, le mot tvisk est un mo 
isolé et qui ne se rattache à rien; du moins, je n'ai pu rie 
découvrir, après de longues recherches. 

f Ce n'est que par abus, que l'on dit maintenant nicicastoi (pronona 
NicHWASWi). Depuis une cinquantaine d'années, les Algonquins man 
festent une tendance vers la chuintante ch (que nous écrivons c). Aim 
se corrompent les langues. 




APPENDICES 

L I 

^Quels étaient les sauvages que rencontra Jacques Cartier sur les 
rives du Saint-Laurent f * 

Quelques auteurs ont pensé que les sauvages que rencontra 
Jacques Cartier à Stadaconé et à Hochelaga, étaient de race 
algonquinc. C'est là une erreur que démontre l^ seule inspection 
des mots sauvages dont le célèbre navigateur nous a conservé 
le vocabulaire. Ce vocabulaire peu considérable, il est vrai, mais 
pourtant bien précieux, comprend deux listes de mots, la liste 
qu'il dressa dans son i" voyage aux environs de Stadaconé, et 
celle des mots que dans son 2' voyage, il put recueillir en remon- 
tant le fleuve Saint- Laurent jusqu'à Hochelaga. 

Or les mots renfermés dans ces deux listes, appartiennent : 
r à une même langue; 2* cette ^langue n'est pas la langue 
algonquine. 

Ces deux points sont faciles à établir : 

T . La langue parlée à Stadaconé et même en bas de cette 
capitale, savoir aux quatre demeurances mentionnées par Jacques 
Cartier sous les noms de Ajoasté, Starnatam, Tailla et Satadin, 
était la même langue que parlaient les sauvages d'Hoe/ulaga et 
des diverses bourgades situées sur les bords du fleuve entre cette 

* Cette question me fut adressée de Paris par M. l'abbé Faillon, il y 
a plus de vingt ans, et je suis heureux de pouvoir dire ici, que le pieux 
et savant écrivain put tirer quelque parti de ma réponse, pour composer 
sous le modeste titre de note, un travail très-remarquable, et qui, je crois, 
mettra un terme à la dispute sur ce point d'histoire. Voj-. Hist, de la 
COL. FRANC. EN Canada, T. I. ISTote XVIII. p. 524. 

Depuis la publication de cet important ouvrage, malheureusement in- 
terrompu par la mort de l'auteur, M. le comte de Charencey me fit 
l'honneur d'insérer mon article dans les Annales de philosophie chré- 
tienne (cahier de septembre 1869). J'ai cru devoir le reproduire, après 
l'avoir revu avec soin et en y faisant quelques additions. 



185 

dernière place et le village de Stadacone, telles que Tcqumoiiday, 
Hochclay et autres que cite Cartier dans le rapport de son 
2' voyage. 

En effet, dans l'une et l'autre liste, nous trouvons des mots 
semblables et ayant la même signification, en voici quelques-uns: 



Iro Liste : 


2e Liste : 




Agonaze, 


Aggonzi, 


la Irte. 


Ochedasco, 


(^nchidascon, 


les pieds. 


Hontasce, 


Ahontascon, 


les oreiller. 


Igata, • 


Ilegata, 


les yeux. 


Atta, 


Atha, 


des souliers. 


Asogno, 


iVddoguo, 


un hachot. 


ces mot, que 


nous transcrivons avec 


un soin, on peut 



Te 
dire scrupuleux, de l'édition de Québec, 1843, et en regrettant 
de n'avoir pas sous la aiain le manuscrit original de l'auteur lui- 
même, "1" tous ces mots, disons-nous, appartiennent manifestement 
à une même langue ; les légères différences qui peuvent se trouver 
entre les mots des deux listes, ne doivent s'expliquer autrement 
cjue par l'extrême difficulté que l'on éprouve toujours, quand il 
faut saisir par le simple son de la voix, des mots appartenant à 
une langue complètement inconnue. Cette raison acquiert une 
force toute spéciale, quand il s'agit, comme dans le cas présent, 
d'une langue sauvage ; nous parlons ici par expérience et en 
appelons avec assurance au témoignage de ceux qui, comme 
nous, ont travaillé auprès des sauvages, et ont appris quelqu'une 
des langues de ces peuples. 

C'est ainsi que peuvent s'expliquer ces petites variantes, sans 
qu'il soit absolument nécessaire de recourir à l'hypothèse d'une 
différence de Dialectes, ou bien d'invoquer le phénomène ordi- 
naire du changement des idiomes. 

Nous concluons donc en i" lieu qu'au temps de leur décou- 
verte, les sauv^ages habitant les rives du Saint-Laurent, parlaient 
une seule et même langue. 

II. Cette langue n'était pas la langue algonqiiiiic. 

En effet, sur près de 60 mots que renferme la i" liste, et sur 
plus de 100 contenus dans la 2', il n'en est aucun qui ait la 
physionomie tant soit peu algonquine, à l'exception de 4 seule- 

f Ayant eu plus tard, l'occasion de collationner l'édition de Québec 
avec la récente édition de la librairie Tross, à Paris, j'ai été heureux de 
pouvoir constater qu'elle lui était parfaitement conforme. 



185* 

ment, sur lesquels encore, nous pensons qu'il est nécessaire de 
faire des réserves. 

Voici ces 4 mots : 

Achesco, une épée ; 

Amigoua, de& chemises ; 

Sahe, fèves ; 

Cacacomy, paÏJi. 

Le premier de ces mots, achesco, nous paraît être le seul, pou- 
voir appartenir sans conteste à la langue algonquine, ajazvechk, 
épée, sabre. 

Le 2', amigoua., pourrait bien être algonquin ; mais en ce cas, 
il ne signifierait pas chemises, mais serait le pluriel de amik, 
castor, et encore faudrait-il dire amigoiiak, ou, comme nous écri- 
vons aujourd'hui, amikwak. 

Toutefois, nous voulons bien accorder que ce mot est algon- 
quin, attendu qu'au temps de la découverte, les chemises des sau- 
vages n'étaient réellement autre chose que des peaux de castor. 

Le 3' mot, saJic, peut être revendiqué par les Iroquois à aussi 
juste titre que par les Algonquins, (les premiers appelant sa/u^a 
ce que les derniers nomment saï,) et avec d'autant plus de raison 
que la finale ia iroquoise ne fait point partie de la racine pr»^- 
mordiale. \ 

Enfin le 4', soit qu'on adopte l'orthographe de la i" liste, 
cacacomy, soit qu'on préfère celle de la 2'', canacony, ne saurait 
signifier du pain, dans la langue algonquine. Y a-t-il en effet 
quelque rapport entre le mot pakwejigan des algonquins et les 
deux synonymes que donne ici Cartier ? Et ne semble-t-il pas 
plus naturel de ranger au nombre des mots iroquois, le mot 
CANAfwy/ dont les deux premières syllabes se retrouvent dans 
Kh^Atarok, mot qui, en langue iroquoise, signifie /«/w / 

Et pourtant, nous concédons encore volontiers à la langue 
algonquine le mot canacony, à condition néanmoins qu'on nous 
permette de changer l'interprét^ttion de Cartier, en substituant 
au mot paijt le mot biscuit, lequel se dit anakona, en algonquin^ 

Or, tout en accordant que le mot canacony et les trois mots 
précédents sont algonquins, nous ne nous croyons pas moins en 
droit de conclure en 2' lieu, que les sauvages habitant, à l'époque 

* La page précédente aurait dû porter le chiffre 184 au lieu de 185 
qui appartient à celle-ci. 



186 



de Jacques 'Cartier, les rives du Saint-Laurent, n'appartenaient 
point à la famille algonqiiinc. Il est facile, en effet, d'expliquer 
comment ces quatre mots algonquins ont pu se trouver ainsi 
mêlés dans le vocabulaire de Jacques Cartier au milieu d'un 
grand nombre d'autres mots d'une langue entièrement différente. 
Il suffit pour cela de supposer que le sauvage qui a fourni ces 4 
mots au dictionnaire de notre illustre marin, était un algonquin 
prisonnier de guerre et ne sachant pas encore la langue du pays 
où il avait été amené captif. 

Le point important est de savoir maintenant à quelle langue 
appartiennent sinon tous, au moins la plupart des autres mots 
contenus dans les deux listes. 

Nous dirons, sans balancer, qu'ils appartiennent à la langue 
iroqiioise. 

En effet, reprenant les 6 mots que nous avons cités plus haut 
comparons-les avec Xiroqiiois tel que nous le parlons aujourd'hui 
et nous aurons les équations suivantes : 



Listes de J. Cart. : 

Agonazé, 
Aggonzi, 

Ochedasco, 
Onchidascon, 

Hontasco, 
Ahontascon, 

Igata, 
Hegata, 

Atta, 
Atha, 

Asogne, 
Addogue, 



Iroquois moderne ; 

Akenontsi, 

Ositakon, 

Ohontakon, 



Trad, exacte : 

aux pieds. 

aux oreilles. 
oka 



Okalira, en composition "r*? [■ 
Ahta, souliers. 



œil. 



Atoken, 



hache. 



Nous bornant à ces exemples, nous pourrions, ce nous semble, 
tirer déjà notre conclusion et regarder comme une vérité démon- 
trée, que la langue parlée à Stadaconé, à Hochelaga et autres 
lieux voisins ou intermédiaires, éfait la langue iroquoise. * 

* Quand je dis la langue iroquoise, je ne prétends pas que c'était le 
pur iroquois d'aujourd'hui ; je veux dire simplement que c'était un des 
nombreux dialectes iroquois, par exemple, le dialecte iroqxiet, au nioin3' 
dans l'île de Montréal. Car il parait bien certain qu'au temps de Jacquea 
Cartier, cette île était habitée par les Iroquets, nation éteinte depuis, 
comme quelques autres de langue congénère à l'iroquois. 



187 

Mais nous pouvons ajouter de nouveaux exemples aux pre- 
miers, ainsi : 

Sur les 10 premiers noms de nombre dans la langue des sau- 
vages que rencontra Jacques Cartier, 6 au moins sont encore 
employés dans la langue iroqiwisc d'aujourd'hui, les voici : 

Langue ancienne : Iroquoie moderne : 

Secadii, Enskat ou Enskata, 1 

Tigneni, ïekeni, 2 

Hasché, Asen, 3 

Ouiscon, Wisk, 6 

Addegué, Satekon, 8 

Asseni, Wasen (en composition), 10 

Ceci parle aux yeux, et en présence de ce tableau, il est im- 
possible de ne pas reconnaître l'identité des deux langues. 

Mais, afin de compléter notre démonstration, et pour détruire 
jusqu'à l'ombre même du doute, nous allons citer les mots algon- 
quins qui correspondent aux différents mots qui nous ont déjà 
servi ou qui nous serviront d'exemples. 

Ce nouveau parallèle ne peut manquer de produire l'évidence 
dans les esprits même les plus prévenus. 

Ainsi 1° pour les mots déjà cités, nous aurions en algonquin : 



Nictikwan, 


ma iête. 


Pejik, 


1 


Ositing, 


mix pieds. 


Nij, 


2 


Otawakang 


aux oreilles. 


N iswi, 


3 


Ockinjik, 


œil. 


Nanan, 


5 


Makisin, 


souliers. 


Nicwaswi, 


8 


Wakakwat, 


hache. 


Mitaswi 


10 



Il serait superflu de faire ici des commentaires, la chose est 
par trop évidente, il n'y a pas le moindre rapport entre ces mots 
et ceux de Jacques Cartier. 

Mais 2", nous pouvons citer encore d'autres exemples. 

Ainsi le mot Canada, aujourd'hui aussi bien qu'autrefois, signifie 
en iroquois ville, village (kanata). 

Qu'auraient les Algonquins à opposer au mot kanata ? Ils 
auraient à lui opposer Otenaw ! 

Jacques Cartier observe que Dofinacona était seigneur ou agou- 
Iiatia : or ce mot agouliana n'est autre que le mot iroquois rako- 
wanen, cJief, mot que les Algonquins traduisent par ^/^mâ! ou par 
kijeinini, les Abénaquis ^■â.x sangiiinia, les Montagnais par sagamo, 
d'où les écrivains anglais ont formé leur mot sachent. 



188 



Comparez encore les mots suivants : 



Vocabulaire de Cartier : 


Iroquois : 


Algonquin : 


Signi6cat. en f'ntncaU 


A.siiuenondo, 


Oskeiiouton, 


Wawackeci 


cheoreuil. 


Aïonnesta, 


Aionnhesta, 


Micewe, 


cerf. 


Alionca, 


Aheuna, 


Mitigwab, 


arc. 


Caiioclia, 


Kauonsa, 


Mikiwam, 


maison. 


Columa, 


Kavvena, 


Minitik, 


île. 


Quatgatlioina, 


'J'akatkalliu, 


Kijikabaniicin 


y regarde-mui. 


Kenhia, 


Karonhia, 


Wakwi, 


ciel. 


Keuiou, 


Kcntsiou, 


K ikons, 


poisson. 


Adde, 


loliahate, 


Mikaiiawan, 


il y a un cheviin. 


AiiuedJa, 


Oueta, 


('ingwak, 


pin. 


Ivsclielieiida, 


Osialiouta, 


Misât, 


ventre. 


Caiogancm, 


Oriokon, 


Akwingos, 


suisse. 


Ollndequcz}^ 


Ouekc-ntsi, 


Cicikwe, 


serpent à sonnette. 



Ceux qui ont prétendu qu'Hochelaga était un village algon- 
quin, nous objecteront peut-être, que Cartier n'ayant passé là 
que queU^ucs heures, n'a pu prendre aucune notion de la langue 
de cette peuplade, et, par conséquent, que les mots de la 2e liste 
aussi bien que ceux delà T", appartenaient seulement à la langue 
de Stadaconé et de ses environs. 

Nous leur répondrons : Vous ne pouvez disconvenir que la 
langue de Stadaconé était la langue iroquoise ; donc vous devez 
admettre qu'on parlait cette même langue à Hochelaga, 

En effet, plus Cartier s'avance vers cette dernière bourgade, et 
plus il semble qu'il s'enfonce en pays iroquois. Car les noms des 
villages qu'il rencontre sur sa route prennent une physionomie 
de plus en plus iroquoise, à mesure que ces villages sont plus 
rapprochés d' Hochelaga. Enfin il arrive à la cJiaiissée des Castors, 
c'est-à-dire à Hochelaga, ou comme on prononce aujourd'hui à 
Oscrakc. 

Cette bourgade était-elle la dernière qui, au temps de Cartier, 
appartint à la nation des iroquois, ou bien leurs possessions 
s'étendaient-elles encore au-delà? Question difficile à résoudre. 
Un fait hors de doute, c'est que moins d'un siècle après, les 
villages de Stadaconé, de Tekenontc, à'Hochclay et d' Hochelaga 
n'existaient plus. En aval du grand fleuve, en bas du site 
qu'occupe maintenant la cité de Québec, campaient çà et là sur 
l'une et l'autre rive, des Montagnais et des Soicriqiiois, tandis 
qu'en amont, sur les ruines d'Hochelay et d'Hochelaga, on voyait 
quelques rares Algonquins dresser leurs tîntes. 



189 

Les anciens habitants du pays avaient émigré vers le sud. La 
rivière dite encore rivière des Iroquois les avait amenés au pays 
appelé depuis Y Etat de Neiu- York. C'est là qu'étaient leurs cinq 
cantons à l'époque de Lescarbot et de CJiamplain. 

Je trouve dans les Essais de Montaigne un passage très-curieux 
qui prouvera que les Iroquois de Jacques Cartier s'étaient main- 
tenus sur les mêmes territoires, et n'avaient pas encore opéré 
leur transmigration sous le règne de Charles IX. Voici ce 
passage : 

" Trois d'entr'eux... furent à Rouen du temps que le feu roi 
" Charles IX y était. Le Roi parla à eux longtemps. On leur 
" fit voir notre façon, notre pompe, la forme d'une belle ville. 
" Après cela, quelqu'un en demanda leur avis, et voulut savoir 
" d'eux ce qu'ils y avaient trouvé de plus admirable: ils répon- 
" dirent trois choses dont j'ai perdu la troisième, et en suii bien 
" marri ; mais j'en ai encore deux en mémoire. Ils dirent qu'ils 
" trouvaient en premier lieu fort étrange que tant de ^a'ands 
" hommes portant barbe, forts et armés, qui étaient autour du 
" roi (il est vraisemblable qu'ils parlaient des suisses de sa £;arde), 
" se soumissent à obéir à un enfant, et qu'on ne choisissait plutôt 
" quelqu'un d'entr'eux pour commander. Secondement qu'ils 
" avaient aperçu qu'il y avait parmi nous des hommes pleins et 
" gorgés de toutes sortes de commodités, et que leurs moitiés 
" (ils ont une façon de langage telle, qu'ils nomment leshommbs 
" moitiés les uns des autres), que leurs jnoitiés, dis-je, étaient 
" mendiants à leurs portes, décharnés de faim et de pauvreté ; et 
" trouvaient étrange comme ces moitiés nécessiteuses pouvaient 
" souffrir une telle injustice, qu'ils ne prisssent les autres à la 
" gorge ou missent le feu à leurs maisons. Je parlai à l'un d'eux 
" fort longtemps ; mais j'avais un truchement qui me suivait si 
" mal et qui était si empêché à recevoir mes imaginations, par sa 
" bctise, que je n'en pus tirer rien qui vaille..." 

(Essais de Michel Montaigne, iojr\. it, 1. i, ch. 30.— Pari,s, 
Froment, quai des Augustins, 1826.) 

Il s'agit ici des Sauvages du Canada, et non du Brésil, ni 
même de la Floride, comme quelques personnes pourraient se 
l'imaginer. Or, je dis que ces Sauvages étaient de langue iro- 
quoise ou huronne, et non de langue algonquine ou congénère à 
l'algonquin. En effet, rien dans les idiomes algiques n'aurait pu 
donner au mauvais truchement de Montaigne, l'occasion de se 
servir de ce terme de moitié, dans le sens de compatriote, de con- 
citoyen, tandis qu'en huron et en iroquois, il se trouve un mot 



190 

qui se prend dans Id sens de moitié, et qui signifie aussi sem- 
blable, égal, de 'tnênte nature, de même cofiditioii, de mê^ne pays. 
L'interprète connaissait le premier sens et ignorait le second ; de 
là sa singulière interprétation : elle a du moins cet avantage, 
qu'elle nous fournit une nouvelle preuve à l'appui de notre thèse, 
savoir, qu'au temps de Jacques Cartier (et plus tard encore), des 
tribus de langue iroquoise ou congénère à l'iroquois, habitaient 
les deux rives du Saint-Laurent depuis Québec jusqu'à Montréal. 
(Voy. ci-dessus le mot SATE — p. 178. 

Nous terminerons cette petite dissertation par une remarque 
qui servira comme de clef pour l'intelligence de certains autres 
mots contenus dans les listes de Jacques Cartier. 

Des quiproquo sont inévitables dans un entretien dont les 
interlocuteurs ignorent complètement la langue l'un de l'autre. 
C'est ce qui devait avoir lieu et ce qui a eu lieu en effet pour 
Jacques Cartier, comme on peut le voir par les exemples sui- 
vants : 

Un jour il voulait connaître l'équivalent sauvage du mot côté, 
et son maître de langue se méprenant, lui répondit : esonne qui 
signifie le dos et non pas le côté. 

Pour bois, forêt, on lui a donné le mot konda onketito qui veut 
dire ici. 

Ce même mot ko7ida lui a été donné comme l'équivalent du 
mot terre ; et dans une autre circonstance, comme il demandait 
encore comment ils nommaient la terre, il lui fut répondu par le 
mo!: damga, ou comme nous disons maintenant toka, mot qu'ont 
coutume de dire les Iroquois, quand ils ne savent pas ce qu'ils 
doivent répondre, ou qu'ils ne comprennent pas ce qu'on leur 
demande. 

C'est encore ainsi que, d'après Cartier, ica signifierait : cet 
homme, et ïV^ voudrait dire: une plume d'oiseau. Or ces deux 
mots ne sont autre chose que le démonstratif f>^r;/ qui ne signifie 
rien de plus que le latin hic, hœc, hoc, duquel il se rapproche 
encore par une heureuse assonance. 



19X 



II 

Du langage enfantin et du langage diminutif. 

I. Parmi les mots enfantins propres à.la langue iroquoise, il en 
est quelques-uns dans lesquels on remarquera peut-être avec sur- 
prise la présence des labiales b, p, m, lettres complètement étran- 
gères au langage des adultes. * 

Ba, pour exprimer l'idée d'embrasser, de baiser ; 

Fa, pour exprimer l'idée d'odeur désagréable ; 

Mants, pour demander à être allaité ; 

Man, pour demander à boire, à manger ; 

Tataa, pour désigner le pain, la galette ; 

Iaiaa, pour désigner les fruits à pépin ; 

TsiOTSioo, pour demander du potage, de la bouillie et 

généralement, tout ce qui se mange avec la cuiller ; 
Ttsitsii, pour montrer un insecte, un petit mollusque, un 

petit reptile dont on a peur ; 
Oism, pour exprimer la frayeur produite par la vue d'une 

personne ou d'un animal ; 
MiONTS, pour nommer les chats ; 

ToTA, équivalent de ^ ^ j 

' ^ ( grand maman ; 

AiA, équivalent de bobo ; ^^_ 

Aa, équivalent de caca ; ^ 

Ah, pour signifier quelque chose de sale ou de mauvais 

au, goût ; 
Kak, exprime morsure, coupure ; 
Atsio, exprime le chaud et les brûlures, le froid et les 

engelures ; 

* On a pu remarquer dans le coure de cet ouvrage, l'altération pro- 
duite dans certains prénoms français, en passant dans la langue dj^ Iro- 
quois : Tier, Kor, Sak, Koris, au lieu de Pierre, Paul, Jacques, Maiirice. 
(]hose singulière ! Ils prononcent aisément les labiales de leurs mots 
enfantins, et ne peuvent que très-difficilement prononcer ces mêmes 
lettres et d'autres étrangères à leur idiome, quand elles se rencontrent 
dans des mots français : il leur arrive alors le plus souvent, de permuter 
ces lettres, à la manière de quelques Allemands. C'est ainsi qu'ils diront, 
par exemple : Roland, il souffle, bagage, pour Laurent, il souffre, pacage, 
et vice versa. 



1^2 

TsiAP, pour signifier une clmte dans Veau ; 

TsETS, pour exprimer l'idée de honte, de hea^ité ; 

Taten, pour se faire j)rendre et j^orter dans les bras de son 

père ou de sa mère ; ^ 

Oo, pour se faire mettre dans une voiture ou dam un canot ; 
En, pour approuver, conferdir, obéir ; 
Enh, pour refuser, rejeter, repousser. 

Ces deux derniers mots sont prononcés d'une manière parti- 
culière qu'aucune écriture ne saurait exprimer parfaitement. 



II. Au langage enfantin peut se joindre le langage qu'on pour- 
rait appeler langage diminutif. 11 est principalement employé 
parles mères et les nourrices à l'égard de leurs nourrissons, et ne 
consiste guère que dans un changement de prononciation. Le 
ton de la voix s'adoucit, l'articulation est plus lente, on appuie 
davantage sur les syllabes que l'on épcUo, pour ainsi parler ; et 
certaines consonnes trop rudes ou disparaissent ou s'amollissent. 
On conçoit aisément que jamais la colère, la haine, la mauvaise 
humeur, l'antipathie, n'inspirent ce langage, mais quil suppose 
toujours dans la personne qui en fait usage, des sentiments d'af- 
fection, de tendresse, de sympathie, de bienveillance envers la 
personne à qui l'on s'adresse. Même, sans comprendre les pa- 
roles, on devine ces doux sentimens du cœur, à l'air seul du 
visage et au mouvement des lèvres qui se serrent alors et s'arron- 
dissent de manière à former 7uic petite bouche, ce que les Latins 
on^nommé oseiihtiii, diminutif de oS, oris. Ainsi, pour ne citer 
qu'un exemple, une mère témoin des douleurs de son jeune 
cnfent malade, dira avec une touchante émotion, et donnant à 
ses lèvres la position que je viens de décrire : lo-no-zva-tia-ni 
lien-a, au lieu de dire purement et simplement : rononwaktani 
rieriha, mon fils est malade. Une mère algonquine, pour dire la 
même chose, changera les sibilantes en autant de chuintantes : 
a-ko-ci ni-givi-cic, au lieu de akosi ningwisis. J'ai emprunté cet 
exemple à la grammaire chilienne du P. Fcbres ; et je crois 
qu'en ce point, il y a un accord parfait entre les langues de 
l'Amérique du Nord et celles de l'Amérique du Sud. Le père 
Febres s'exprime ainsi : " Los diminutivos se forman alguna 
" vez cambiando las letras meno-; suaves en otras mas dulces, 
" V. g. votum = hijo, vochum = hijito ; cuthani =^csta cnfcrnw, 
" cuchani = esta en/ermito." 



193 

Il me semble que le vénérable missionnaire ne s'est pas bien 
exprimé en disant que " quelquefois les diminutifs se forment 
" en changeant les lettres moins douces en d'autres plus douces " ; 
et qu'il voulait dire tout simplement ce que j'ai dit plus ha.ut, 
savoir qu'un certain adoucissement de prononciation constituait 
une sorte de langage diminutif, langage qui n'affecte pas seule- 
ment les noms et les verbes, mais s'étend encore aux autres 
parties du discours. 

Réunissant donc le substantif votum du P. Febres et son verbe 
cuthani en adjoignant au premier, le pronom gni, * je vais cons- 
truire une phrase qui correspondra parfaitement aux phrases / 
iroquoise et algonquine ci-dessus : / 

Cu-r/za-ni gni vo-^/^um"|-, il est malade mon fils. 

Remarquez que la chuintante CH remplace ici T et TH, tandis 
qu'en algonquin, c'est la sifflante S qu'elle est appelée à rem- 
placer. 

Cette chuintante espagnole sort très-aisément e labiis in modiitn 
osculi contractis. Elle équivaut, comme on sait, au tch français, et 
à cause de cela, peut-être aurais-je mieux fait de l'appeler 
tchnintante. 



m 



Des homonymes et des paronymes 

Toutes les langues ont des homonymes et des paronymes ; mais 
celles-là en ont davantage, qui, comme l'iroquois, comptent moins 
de lettres dans leur alphabet, et, qui par conséquent, possèdent 
un moins grand nombre de sons et d'articulations. 

a) Homonyme est un terme de grammaire employé pour signi- 
fier qu'un mot semblable à un autre quant au son, est tout-à-fait 
différent quant au sens, n'importe qu'ils aient ou n'aient pas la 

* On comprendra facilement pourquoi je fais ici usage de gn au lieu 
d'employer la N con tilde de l'écrivain espagnol. 

f Sauf les tirets que j'ai employés uniquement pour exprimer le ralen- 
tissement de la prononciation, ma phrase chilienne est exactement con- 
forme à l'enseignement du P. Febres ; car, on trouve dans la grammaire 
du Eeligieux espagnol : gni votum =; mi hijo, et un peu plus loin, on y 
lit que " la colocacion de las palabras no tiene especial dificultad ; se 
" puede anteponer y posponer al verbo el hominativo y demas casos." 



194 

même orthographe. C'est ainsi qu'en français A, 3' p. s. du 

verbe avoir, et À, préposition, sont homonymes l'un de l'autre, 

Tels sont entr'eux les mots ANCRE et ENCRE ; TANTE et TENTE ; 

COMTE, COMPTE et CONTE, et une foule d'autres. 

* 
Voici quelques-uns des principaux homonymes iroquois : 

Ik8a signifie également que je finisse et camarade de 
femme, an vocatif, ex : Niare, iksa, iksa, attends, ma 
camarade, que je finisse. 

OwiRA veut dire cicatrice ; enfant ; saule ; 

C vous avez mal aux mains ; 
Sewasnonsanonwakr -| vous avez envie de manger des 
( beignos ; 

,. 1 beau blé : 

IvANATSHO Kelle Chaudière ; 



,, ( bon ménjige ; 

Kanakwiio ■ t , ^ ' 

( bon tonneau ; 

ménage ; 
tonneau ; 



,. f mauvais 

JVANAKWAKSEN ^ 

( mauvais 

Ti (le Seigneur ; 

Eawennjio ■{ ., r n 

( il a une belle voix ; 

Tr. ( bon lait ; 

( vache laitière ; 

^ ( ventre : 

Onekwenta < -M ' 

( visiere ; 

Ken losERE, l'hiver dernier | voici une chaussée do castor 

I la voilà qui va en traineau ; 
-j^ ( jour, journée ; 

l oc liai and, echaïaudage ; 
T- f franc frêne ; 

( elle (une femelle) est pleine ; 
,. f l'eau est bouillante ; 

IvANEKONTIIA S i p i j -, 

( il se forme de petites vessies ; 
,, f mauvais serpent ; 

IvANIARArSËN-^ ,, 1 • 

( elle a un vilam cou ; 
T^ ( faire des tonneaux ; 

IvENAKONNlS ^ • -, i , ' 

( irriter quelqu un ; 

T^ ( assécher, égoûter : 

( choisir le plus mauvais morceau ; 

^^ f il y a beaucoup de choses ; 

Kaienton < , , X 
( c est semé ; 

ç. j bouche ; 

1 couverture de lît« 



195 

b) On entend par paronymes, des mots qui ont une certaîhe 
ressemblance avec d'autres dont le sens est plus ou moins diffé- 
rent. Tels sont en français les rlf^s atelier et râtelier, animal 
et amiral. 

Plus une langue abonde en paronymes, plus les étrangersqu 
veulent la parler, sont exposés à faire des quiproquo, souven 
très-risibles et quelquefois très-regrettables. 

Considérée sous ce point de vue, la langue iroquoise présente 
d'assez grandes difficultés, et exige beaucoup de circonspection 
et de prudence. Comme dans cette langue, les mots sont très- 
souvent employés en composition, le danger de les confondre 
avec d'autres, acquiert une nouvelle force par ce mélange ; et 
ce n'est qu'après une longue habitude, que l'on peut parvenir à 
en faire toujours un juste discernement, soit en écoutant parler, 
soit en parlant soi-même. 

Il faudrait presque un volume pour dresser la liste complète 
des paronymes iroquois. Nous n'en citerons ici qu'un très-petit 
nombre : 

Eakowanen, chef, Rakliowanen, grand mangeur ; 

Oseronni, ensemble, Ounevonm., français ; 

lohiâri, fruit mûr, loliiàri, fruit cuit ; 

lonorâri, mais mûr, lonoràri, mais cuit ; 

Kkahriio, avoir bonne vice ; Kkariio, être bon payeur ; 
Kkahraksen, avoir mauvaise vue ; Kkaraksen, être mauvais 2>ai/enr ; 

Oriwa, chose, affaire ; Owira, progéniture ; 

Ota, ordure ; Alita, chaussure ; 

Oswenkara, jjlanche ; Osonkara, lèvre supérieure ; 

lakohtare, onjjarle ; Iakotare, on est couvert d^ ordure ; 

Kahon, oie sauvage ; Ka'on, casseau ; 

Karithon, cliêne ; Kariton, c'est cuit. 

Ononkwat, remède, médecine ; Ononkwa, fond d'une chaudière. 



IV 

Ma?iière d'exprimer les degrés de eomparaison. 

Nous parlerons i* des comparatifs d'égalité ; 2° des com- 
paratifs de supériorité et d'infériorité ; 3* des superlatifs absolus ; 
4* des superlatifs relatifs. 

ART. I" — COMPARATIFS D'ÉGALITÉ. 

Dans les comparaisons d'égalité, le premier membre de la 
phrase comparative est formé en français par les mots aussi, si, 



196 

autant, tant, se'on les divers cas ; et le second, par la conjonc- 
tion que. 

En iroquois, le premier membre de cette comparai: oi est 
formé par l'adverbe ctlio, et le second par tsini, 

Exemples : 

Il n'y a pas tant de riches QUE de pauvres 

Lih ETHO te iakon ne iakokwatse TSINI iakon ne iakotent ; 

Il n'y a pas TANT d'argent ici QUE là, 

lah ETHO te kon n'owista ne kento TSiNi kon n'isinonwe ; 

Ktaient-ils aussi nombreux Qu'ils le sont à présent ? 
ETHO-ken nihatihne rsiNI liati nonvva ? 

Ils n'étaient pas SI nombreux Qu'ils le .Sont à présent, 
lah ETHO te hatihne TSINI hati nonwa ; 

Je veux leur en faire AUTANT Qu'ils m'en ont fait, 
Ikehre : ETHO aonsakheierase TSINI ionkiieren ; 

Il n'y avait pas TAisT d'ouvrage, (de travail à faire) QU'il y en 
a maintenant, 

lah ETHO te kaiotenseraientakwe TSiNi kaiotenseraien nonwa; 

Il n'y a pas tant de castors QUE de rats musqués, 

Iah ETHO te kanakere ne tsiennito TSiNi kanakere n'anokien. 

i 

Dans les phrases affirmatives, au lieu de ctho tsini, \\ est 

plus élégant d'employer : ok sate, également, ex : 

J'aime autant l'un que l'autre, 
Ok sate khenonwes ; 

Ceci coûte autant que cela, 
Ok sate kanoron ; 

Nous sommes aussi pauvres les uns que les autres ; 
Ok sate ionkwentent. 

Lorsque le tant ou le si français équivalent aux mots à tel point 
que, Us n'exprmient pas une comparaison ; on les rend en iroquois 
par tsini, et le q^ie français du second membre se retranche, ex : 
il m'anne tant qu'il ne peut me laisser, tournez : tant il m'aime, 
il n'est pas possible qu'il me laisse^ tsi^n Jmkenonwes, iahtaonton 
ahakiatonti. 



197 



ART. 2. — COMPARATIFS DE SUPERIORITE ET D'INFERIORITE. 

Il n'y a pas en iroquois de forme particulière pour le compa- 
ratif des adjectifs et des adverbe?. On l'exprime par senha pour 
la supériorité et par tikenha pour l'infériorité, ex. : c'est mieux, 
senha ioianere ; le froid est moindre, tikenha iothore. 

Senha est invariable : 

Senha eso, davantage, encore plus ; 
Senha kenonzves, j'aime mieux, je préfère ; 
Senha kariwaksen, c'est pire, c'est un plus grand mal ; 
Sefiha iosnore, plus tôt ; 
Senhu ohnaken, plus tard ; 
Senha tenhnon, surtout ; 

Senha sezvakzvisron, faites de plus grands efforts, efiorcez^vous 
davantage ; • 

Senha il keweientc, je suis bien plus habile, moi. 

Tikenha est un véritable verbe, et par conséquent, c'est un 
mot variable, suivant que le temps est présent, passé ou futur ; 
ainsi on dira : 

Tikenha tsini ronkwetaksen, il est moins méchant, litt : c'est 
moins comme il méchant ; 

Tikennena tsini wenniseraksenne tetenre, il faisait moins mau- 
vais hier, litt : c'était moins comme le jour était mauvais hier ; 

Takenhakha tsinasatateronhiakente, tourmente-toi moins, ne te 
tourmente pas tant, litt : que ce soit moins comme tu te fasses 
souffrir ; 

TenkenhakJia tsin'ensonkwentenre, il aura moins pitié de 7ious, 
litt : ce sera moins comme il aura pitié de nous ; 

Tikenhak tsini satatis, parle moins, litt. : que ce soit moins, qu'il 
y en ait moins, comme tu parles. 

Mollis se rend aussi par karo, en deçà : 

Karo ne tsioserat, moins d'un an ; 

Karo tsini sronkwetaksen, il est moins méchant. 

Plus se rend quelquefois par isi, au-delà : 

Isinison. de plus en plus ; 

Isi satkwit, écarte-toi, range-toi plus loin ; 

Isi nonkwah ne teioserashen, plus de vingt ans. 

Le que français qui suit le comparatif se traduit en iroquois 
par l'adverbe tsini ou par le verbe tsiniiot, ex. : 



198 

Il fait plus froid au'ourd'hui que hier, 

SeiiJia iiomva iothor ■ tsifùtoiomie tetenre, litt.': plus inavitcnant 
il fait froid comme ce ait hier ; 

Il est plus vaillant ^ue juste, seitlia rotsanit tsini thoriivaieri ; 
Montréal est plus grand que le Lac des Deux-Montagnes, 
senha kanatir^'aiien Ti iiake tsiniiot ne Kanesatake. 

On peut aussi tourner la phrase, en mettant moins à la place 
de que : 

Senha nonwa iothore, tikennena ne tetenre, il fait plus froid 
anjonrdlnii, c'était vicins Jiier, etc.. 

ART. 3. — SUPERLATIFS APSOLUS. 

Le superlatif absolu s'exprime : 

r Par AKWA, tris-yfort, beaucoup : 

C'est un très-méch; nt homme, akzva ronkivctakscn ; 
C'est fort bon, fort neau, akiva ioianere ; 
^ 11 est de très-haute taille, akivah rahncnhies. 

2' Par AKWAii lOXi'.HRAKWAT, c'est bien étonnant, bien sur- 
prenant. 

Après ce verbe dcit le passé est ionchrakwatonnc, et le futur 
en'ionehrakwaton, l'or a soin de mettre tsi ou tsini suivant les 
circonstances : 

C'était très-plaisan< , akivali ionehrakwatonne tsini ionwcsenne ; 

Il fait extrêmemen- chaud, akwali ionehrakivat tsi tekatJuni- 
kware. 

3" Par lOSERARESl N, c'est outre mesure. 

C'est la 3' p. fém. 1 e zvakeserarestka, lacjuelle fait au parfait 
ioserarestonne, et au fi :ur enHoserareste. Mettez tsi après ce verbe : 

C'est excellent, c'es" magnifique, ioserareston tsi ioiancï'c ; 
Il faisait terriblemeat froid, ioserarestonne tsi iothorekzve. 

4* Par lOTONKOHT JN suivi de tsi, cela dépasse l'imagination : 

lotonkohton tsi ronkwetaksen, cest un scélérat. 

5° Par lOTOHETSTON ou lEIOTOHETSTON, son trans-locatif, 
(du V. katoJietstha, déponent de kohetstJid), 

leiotohetstonne tsini ronkwetakscnne, c était hors de mesure, 
ça dépassait, comme il était méchant. 



199 

II est encore d'autres manières^d'exprimer le superlatif avec 
exagération, figure de Rhétorique en grand usage chez les Sau- 
vages. 

ART. 4. — SUPERLATIFS. RELATIFS. 

Le superlatif relatif s'exprime au moyen du pronom akonJiaa, 
sonhaa, faouhaa etc.. et le de qui suit, se tourne ordinairement 
par connue, et se rend par tsini, ou bien il se retranche, ex : 

li akonhaa wakeriwanerahakskon tsini kentiohkvva, je suis le 
plus grand pécheur de la bande ; 

Sonhaa seweiente tsini tion, vous êtes le plus capable d'entre 
nous ; 

Sonhaa n'akonnhetien tsini hiakonnien tha ne Wi\o, parmi les 
femmes vous êtes lapins estimée de Dieu ; 

Raonhaa tsini honwasennaiens, cest lui quon loue le plus ; 

Aonhaa ionkwetaksen tsini kanata, cest lapins méchante femme 
du village ; 

Aonhaa kaiatonseriio ne kaiatonsera sonha, ccst le plus beau 
des livres ; 

Aonhaa karontiio n'akaratsi tsiniiot ne karonta sonha, ou bien 
aonhaa n'akaratsi karontiio ne karonta okon, l'orme est le plus 
beau des arbres. 

V 
De la formation des mots ccmposés. 

Parmi les langues d'Amérique, l'iroqu.is tient certainement 
un rang distingué pour son aptitude à c»-mposer des mots qui 
présentent aussitôt à l'esprit, la nature et l'usage de la chose 
qu'ils expriment. Par exemple, un poël- de maison s'appellera 
kattonsatarihatha, littéralement : 7m cJuiujfc-maison ; une carriole 
(sorte de voiture du Canada dont on se sert en hiver), kanonsisere 
c'est-à-dire une maison traînée ; une calèche, kanonsihare, c.-à-d., 
une maison suspendue. 

C'est donc par l'abondance des mots composés qu'on supplée 
dans cette langue, au petit nombre des racines. 

On doit distinguer les racines primaires et les racines secon- 
daires. 

Les racines primaires ou racines proprement dites sont en 
très-petit nombre. Qui croirait que ces deux verbes français 



'20Ô 

boire, avoir soif, ne peuvent se rendre en iroquois que par des 
mots composés ? Cela est pourtant véritable, cette langue n'ayant 
pas de termes spéciaux pour exprimer l'idée de soif et celle de 
boire. Pour dire ceci : vous avez soif ? buvez, il faut en iroquois, 
faire une périphrase : " vous'avez le gosier sec ? mettez-y de l'eau " 
saniatathcns ? snekirha. Ces deux mots sont composés, le pre- 
mier, de ONIATA, gosier, et de lOSTATiiEN, sec ; le second, de 
ONEKA, eau et de KERHA, mettre. 

Plusieurs, parmi les Sauvages, font attention à l'étymologie 
de v. waken iatathens, avoir soif, mais nul ne remarque celle de 
knekirha, boire. C'est pour cela que nous considérons ce dernier 
mot comme une racine secondaire, et non comme un mot com- 
posé, bien qu'il le soit en effet. Quant à ceux qui ne le savent 
pas décomposer, ils en feront sans balancer, une raci^w primaire. 

Des mots déjà composés eux-mêmes, peuvent servir à en com- 
poser d'autres. Ainsi, par exemple, "atiatawit" habit, (de 10- 
WITHA et de oiata), se composera avec WAKIEN, j'ai, et l'on 
dira d'un seul mot : " wakatiatawitscraicn "y'^?/ U7i liabit. 

Un seul mot suffira encore pour dire.y^'/ un bel Juibit : " waka- 
tiatawitseriio." 

Toute cette ^hrsist. J'ai plusieurs habits de prix, se rendra par 
ce mot unique : " wakatiatawitseranoronson." 

Dans la composition des noms soit avec les verbes soit avec 
les adjectifs, c'est toujours le nom qui se place devant. 

Certains verbes ne sont plus employés isolément, ils sont tou- 
jours adjoints à un nom. Tels sont K — NONTONS, K — NERAKS, 
K — WKIENHON. 

Les accidents des verbes contribuent beaucoup à augmenter 
la longueur des mots. 

On a pu remarquer déjà (Voy. Eiud. ph) qu'ils se placent les 
uns cicvant le verbe, les autres après. Mais il ne sera pas inutile 
de citer encore deux exemples : 

I* — TEIOTINAKARONTONHA, mouton ; 

Pc ur former ce long mot, il a fallu joindre ensemble un nom, 
un verbe, et trois accidents, dont un antérieur et deux posté- 
rieurs. La signification littérale est : celles gui 07it deux petites 
cornes. Ce mot ne s'emploie qu'au pluriel ; et, quand on ne veut 
parler que d'un seul mouton, ofi dit : " enskat ne teiotinakaron- 



201 

tonha," un de ceux qui ont de petites cornes* Onak ARA est le noiti 
qui se retrouve dans presque toutes les langues, le mot corne ; il 
est précédé du signe du duplicatif TE — , car l'animal a deux 
cornes ; vient ensuite le signe de la 3. p. fém. pi. lOTl, lequel 
signe oblige le verbe — lAONTE, être attenant, à se mettre au fré- 
quentatif — lAONTON ; enfin arrive le diminutif HA qui termine 
le mot. 

2* — ORENNA, chant, chanson, air, refrain ; 

Composant ce mot avec katiens, forme passive de IKIENS, 
mettre, placer, nous obtiendrons le déponent composé " kateren- 
naiens,"/!? mets la chanson, c.-h.-d.je prie. 

Le progressif de ce verbe sera : " wakaterennaientaties," je 
prie tout en faisant mon ouvrage, je continue ma prière en mar- 
chant, etc.. 

A l'attributif, nous aurons " katerennaiennis," prier, faire des 
prières pour, en faveur de, ex. : " kzLtRterGnna.[tnnis," je prie poiir 
moi-même; " keiaterennaiennis oni n'akoren," yV/r/V aussi pour 
les autres, Je les bénis. 

Le motionnel vient à la suite de l'attributif: " keiaterennaien- 
nires," je vais les bénir, mettre pour eux le rite sacré ; enkateren- 
naiennira, j'irai la bénir (une maison neuve). 

Wakaterennaientakskon, je suis dévot, j'ai du goût pour prier. 
C'est l'habituel de " katerennaiens " qui fera au fréquentatif 
" katerennaientons,"/;'zVr beaucoup, faire force prières, suivre les 
exercices d'une retraite, d'une mission, d'une neuvaine. 

Le con versif est " katerennaientakwas," finir de prier, achever 
sa prière. Il se superpose au fréquentatif: " katerennaienton- 
was," finir sa retraite. 

Du v. katerennaiens se forme " ionterennaientakwa," prière, 
formule de prière, litt. : on prie avec cela. 

Du même verbe se forme' aussi le substantif aterennaien, 
synonyme de Xaiamieivin des Algonquins. En cp. il se change 
en aterennaientaksera. Des exemples en feront mieux connaître 

* Quand ob veut spécifier le sexe de cette bête à cornes et dire brebis, 
on ajoute le mot onnheTien, femelle ; et pour agneau, le mot owira. On 
peut comprendre dès-lors l'embarras où se sont trouvés les Missionnaires 
pour traduire les paroles liturgiques : Agnus Dei quitoUis j^eccata mundi. 
Ce qu'il y avait de mieux à faire dans ce cas, a été fait : les missionnaires 
ont traduit : Iesos kristos, ise seriwabtontha n'iakoriwaneren n'onkwe. 



202 

le sens: waterennaientakseriio, ...takseraksen, une bonne, une 
mauvaise manière de prier, c.-à-d. une bmme, ujic m. religion. 

Enskat ok roterennaientakserison ne Sonkwawenniio ; onkwe 
tiiakoson n'oiason nateiakoterennaientakserotens. 

N. S. n'a fait qu'une Religion, ce sont les hommes qui ont fait 
toutes les autres différentes religions. 

Cet ateromaicntakscra, mot déjà composé lui-même, devient 
comme la racine secondaire d'un grand nombre d'autres com- 
posés. Par exemple, si on l'incorpore au v. wakien, on aura : 
" wakaterennaientakseraien/'y'rt/ une manière de prier. De là 
l'acquisitif " wakaterennaientakseraientas," je parviens à avoir 
une manière de prier. 

Le fréquentatif se surajoute ensuite : " wakaterennaientaksera- 
ientaserons." 

En changeant S en HATIES, on aura un nouvel accident de 
plus, le progressif : 

" Wakaterennaientakseraientaseronhaties," mot qui peut s'al- 
longer par derrière de deux syllabes, si on le met au subjonctif 
de continuité, et de deux autres par devant, si de plus, on lui 
donne la marque du réitératif: 

Aonsonkaterennaientakseraientaseronhatieseke, 

Ce qui forme un total de 19 syllabes et de 44 lettres. 

Des mots d'une telle longueur, des mots qui dépassent ceux 
de Plaute et rivalisent avec ceux d'Aristophane, sans pourtant 
violenter la langue, comme c'est le cas pour les mots si labo- 
rieusement construits par les deux poètes comiques ; des mots, 
dis-je, si longs et pourtant si clairs, pourront peut-être faire 
regarder comme un paradoxe, ce que je vais ajouter avant de 
terminer cet article. 

Et cependant, après de miires réflexions, je ne crains pas 
d'affirmer qu'on peut appliquer à l'iroquois, ce principe générale- 
ment admis pour les racines hébraïques, savoir, qu'un mot pri- 
« mitif ne saurait avoir plus de deux syllabes radicales, et ren- 
fermer plus de trois consonnes. 

Voici quelques remarques qui pourront servir à la découverte 
des racines iroquoises : 

Il faut distinguer les lettres serviles et les lettres radicales. 

Le double tt est radical, mais ne compte que pour un. 



203 

N soit simple, soit double, terminant une syllabe, n'est qu'une 
lettre servile, et sert uniquement à modifier la prononciation de 
la syllabe radicale. 

Quand deux K se rencontrent, le premier est servile, le second 
seul fait partie de la racine. 

Tk, KS, KH, th, sh, * SK, KN, SN, sont purement serviles, au 
commencement d'un mot ; on peut en dire autant de TS, à part 
quelques rares exceptions. 

Aucune voyelle initiale ne saurait faire partie essentielle d'un 
mot, et sauf à la 5e conjugaison, toutes sont mobiles et se per- 
mutent entr'elles suivant les circonstances. 

En hébreu, on rencontre des mots bilitères et même unilitères ; 
il s'en trouve également en iroquois : par ex., dans ces mots : 
osita, pied ; ohneka, eati ; kesaks. Je cherche ; konnis, je fais, il 
n'y a de radical, c-à-d. d'essentiel, d'inamovible, d'immobile 

que -SIT-, -NEK-, -SAK-, -NI-. 

Dans ces autres mots : osa, couverture ; katse, bouteille, ikeks, 
je mange, il n'y a qu'une consonne radicale, S dans osa, le TS 
(tsadé) dans katse, et le second K dans ikeks. 

Enfin, en iroquois aussi bien qu'en hébreu, il y a des racines 
qu'on pourrait appeler oiwmatopciqiies, et qui, pour l'ordinaire, 
sont, comme en hébreu, quadrilitères. 

Les racines onomatopéiques sont *ou nominales ou verbales. 
Les premières sont toujours infécondes, c'est-à-dire qu'elles ne 
produisent aucun dérivé. Telles sont sarasara, teriteri, kwito- 
kwito, et autres mots cités p. 89 du JUG. ERR. Il n'en est pas 

* Qu'on veuille bien remarquer que notre sh iroquois n'est nullement 
le SH anglais, le ch français, le sch allemand. 

Les anciens missionnaires jésuites se servaient fort à propos, dans leurs 
cahiers restés manuscrits, de caractères grecs pour représenter les aspira- 
tions si fréquentes dans la langue iroquoise. Kh était représenté par le 
chi, th par le thêta, et ils employaient un sUjma au lieu de l's aspirée 
SH. Mais ce qui était avantageux pour l'écriture à la main, aurait offert 
beaucoup d'inconvénients pour l'impression. Cet amalgame de carac- 
tères grecs et romains aurait eu un aspect peu gracieux d'abord, et puis, 
il en serait résulté un surcroît d'embarras et de dépense, les imprimeurs 
n'ayant pas toujours des lettres grecques en nombre suffisant pour varier 
suivant le besoin, les grandes, les petites et les non-capitales. C»est ce 
grave inconvénient qui m'a décidé à renoncer au 8, (voy. p. 9 des Etu^^ 
ph^rl.) et à lui substituer le îv, dans ce nouveau travail. 



204 

de 'même des secondes ; ces verbes formés par onomatopée 
peuvent librement et tout à leur aise, recevoir des accidents et 
entrer en composition. 

VI 

De rinvcstigatioii de la racine. 

Pour l'intelligence du discours, soit écrit, boit parlé, il est 
important avant tout, de découvrir les racines tant verbales que 
nominales, lesquelles sont ordinairement englobées et comme 
perdues au milieu de préfixes, de relations, d'accidents et de 
désinences de toute sorte. La difficulté de cette découverte, 
pour les commençants, déjà grande quand il s'agit de simples 
dérivés, l'est encore bien davantage, quand il faut disséquer de 
longs mots composés. 

Cependant on viendra aisément à bout de cette difficulté, en 
faisant usage des moyens que nous allons indiquer, et eh pro- 
fitant des conseils que l'on nous permettra aussi de suggérer aux 
jeunes missionnaires désireux d'apprendre bien et d'apprendre 
vite, * une langue si différente des langues généralement con- 
nues. 

* Le style que je prends ici, ine fait un devoir d'avertir le lecteur que 
ce passage et beaucoup d'autres réi)andus çà et là dans le cours de mon 
livre, ont été ('crits dans les [iremières années de mon ministère parmi 
les Indiens ; j'avais pour but. d'abord de m'instruire moi-même, en met- 
tant ]iar écrit mes petites rt'inarques tant sur l'irofjuois que sur l'algon- 
quin. Tout imparfaites qu'elles étaient alors, (depuis je les ai revues à 
plusieurs reprises) ces j)etiU^s remarques purent servir à de jeunes mis- 
sionnaires, notanniient à feu M. l'abljé JMoncoq dont je suis heureux de 
rappeler ici le touchant souvenir. j\Iichel ]\Ioncoq naquit au diocèse de 
Baj^eux, le 2 août 1827. Venu diacre à Toronto en 1852, il y fut or- 
donné prêtre la même année par Mgr de Charbonnel, alors évêque de 
cette ville, actuellement archevêque de Sozopolis. Voyant le zèle dont 
il était dévoré pour le salut des Sauvages, l'illustre prélat envoya aussitôt 
le jeune prêtre au Lac des Deux Montagnes pour apprendre l'iroquois et 
l'algonquin. Deux ans lui suffirent pour acquérir la connaissance de ces 
langues si difficiles, et en outre, il étudiait l'anglais qu'il savait doA'-oir 
lui être également nécessaire. M. Marcoux chez qui il passa quelque 
t3mps, était, comme nous, dans l'admiration de ses talents et surtout de 
ses vertus et de son zèle. Mais son apostolat ne devait pas être de 
longue durée : le vaillant missionnaire mourut à 28 ans, victime de sa 
chjfrité vraiment héroïque, le 1er janvier 1856. Dans une lettre écrite 
en France pour annoncer cette perte douloureuse, Mgr de Charbonnel 
s'exprimait ainsi '*... Notre cher M. Moncoq vient de périr en vrai 



205 

r Quand on veut commencer à s'exercer à traduire, il faut 
avoir sous les yeux les quatre tableaux suivants, savoir : 

A) le tableau analogique de^ préfixes ; 

B) le tableau des relations ; 

C) le tableau des accidents ; ' 

D) le tableau des désinences, soit verbales, soit nominales, 
soit adjectives. 

2° Il faut savoir qu'en iroquois, on ne saurait guère faire deux 
"phrases, écrire deux lignes, sans employer quelqu'un de ces six 
mots : oriwa, onikonhra, data, cnveniia, oseiuia, orciuia. C'est ainsi 
que tous ces mots se trouvent à la première page du catéchisme ; 
et pour sa part, orhva y figure jusqu'à six fois. A la 2" page, oiata 
se rencontre huit fois ; orhva, quatre fois ; onikonJira et osenna, 
chacun deux fois ; oivcii/ia, une fois. A la 3" page, vous verrez 
5 fois oiata, 2 fois onikonhra, et i fois orhva. A la 4° page, 
orhva et oiata chacun 3 fois, etc.. 

3' Il sera très-utile d'aller à la découverte de ces racines, en 
parcourant successivement les pages du catéchisme, de l'examen 
de conscience à l'usage du Confesseur et à celui du Livre des Sept 
Nations. Outre les six noms cités plus haut, on y trouvera très- 
fréquemment d'autres racines nominales, comme kaiasa, kanakiva, 
oweientia, onnha, etc.. 

4* Après la découverte des noms dans les écrits, soit imprimés 
soit manuscrits, il faudra s'exercer à y découvrir les verbes. Le 
dépouillement des racines verbales sera plus difficile, à cause des 
modifications bien plus nombreuses qui affectent les verbes. 
Mais il ne faut pas se laisser effrayer par cette prodigieuse diver- 
sité de formes. 

5° Certains noms allongent leur radical toutes les fois qu'on 
restreint leur signification en les faisant passer d'un sens général 
et indéterminé à un sens particulier, précis et déterminé. Ainsi le 
mot oiikwe qui signx^Q persojnie humaine en général, s'allongera 
en onkweta, pour peu qu'on veuille en particulariser le sens ; et 

missionnaire ...Quel trésor vous m'aviez envoyé! que Dieu vous en 
récompense ! aucune perte ne m'a pas été aussi sensible. Il était si jeune, 
si divinement appelé et envoyé, si instruit dans nos deux grandes 
langues indiennes, si zélé, si prudent, si doux, si aimable ! Mon Dieu ! 
que vos desseins sont impénétrables ! Je le vénérais comme un ange et 
>in apôtre ...Sa fflort est une rraie calamité pour mon diocèse.,," 



206 

l'on devra dire : ase^i, kaien,.eso, tokara ftionkwetake, trois, quatre, 
plusieurs, quelques hommes. 

Cette dilatation du radical peut affecter indifféremment des 
noms simples et des noms composés, des noms primitifs et des 
noms dérivés. La forme de cette espèce de crément varie sui- 
vant la terminaison du nom ; le plus souvent elle est en ta, sera, 
tsera, kwa. Ainsi, par ex., KATSE fera katseia, OTKON otkonscra, 
AKAWE akawctscra, ahta ahtakiva. Les noms prennent d'ordi- 
naire le crément, quand ils sont en présence d'un nom de nombre 
ou d'un adverbe de quantité ; d'une désinence adjective ou d'une 
postposition ; et toutes les fois qu'ils peuvent entrer en composi- 
tion avec un verbe ou qu'ils s'adjoignent à un préfixe personnel. ^ 
Ex : katsdatokcnti, coupe sainte, calice ; otkomcrakscti, malin 
esprit, démon ; akaivetsetokon, sous l'aviron, ivakahtakwaien, j'ai 
des souliers. 

6° Mais il faut remarquer que ces terminaisons ne sont pas 
toujours un simple crément, et qu'elles font quelquefois partie 
essentielle du mot, v. g. ahta, chaussure ; ota, fumier ; kaheta, 
champ ; kalicnta, prairie ; osita, pied. Dans tous ces mots, le t 
appartient au radical. Dans oiata, il est très-probable qu'autre- 
fois le / était purement épenthétique, et qu'on disait simplement 
ia à l'état absolu, allongeant le mot en ta pour l'état construit. 
Mais aujourd'hui, le mot oiata, comme aussi quelques autres, est 
tout-à-fait indivisible. Ce qui donne à conclure avec assez de 
fondement, que la langue iroquoise a dû subir de profondes 
mutations dans le cours des siècles. Ainsi, telles désinences 
qu'on prendrait de prime abord pour une partie essentielle de la 
racine, sont, s'il nous est permis d'employer cette comparaison, 
à peu près comme ces couches supérieures de notre sol que les 
géologues modernes ont su détacher du fond primitif. 

7* Comme dans la langue hébraïque et plus encore que dans 
la langue hébraïque, le verbe joue un rôle important dans la 
langue iroquoise.* Ici, tout est verbe ou peut le devenir, et les 

* On peut en dire autant de toutes le« langues américaines, notamment 
le sauteux, le sioux, le cheyenne. De la richesse et de la merveilleuse 
fécondité de ces idiomes, tous si différents des nôtres, résultent pour 
nous enfants de Japhet, d'énormes difficultés à vaincre, afin de parvenir 
à en connaître quelque chose, à f-n avoir une certaine teinture. Voici 
comment s'exprime le P. Mengaiini, dans la préface de sa grammaire do 
la langue des Têtes-plates: " liuilimenta linguie selicso {têtes-plates) 
" nunc primum scripta traduntur. Idiomat.x indica a linguis scriptis et 
" jam doctia toto cœlo distare, ex iis qui vel paululum inter Indos ver- 



207 

termes nous font défaut pour exprimer comme il conviendrait, 
tant et de si grandes merveilles, encore à peu près inconnues de 
la plupart des linguistes et des philologues d'Europe. Mais au 
moins, faut-il leur dire que les verbes iroquois peuvent se diviser: 

1* en verbes primitifs et en v. dérivés ; 

2° en V. simples et en v. composés ; 

3° en V. absolus et en v. relatifs ; 

4° en V. actifs et en v. passifs ; 

5" en V. transitifs et en v. intransitifs ; 

6* en V. personnels et en v. impersonnels ; 

7° en v. purs et en r. accidentés ; 

8° en V. réguliers et en v. irréguliers ; 

9° en r. complets et en v. défectifs ; 

10* en V. à paradigme simple et en v. à par. double ; 

11° en T. majeurs et en v. mineurs ; 

12* en v. statifs et en v. adjectifs. 

" sati fuerunt, nemo est qui nesciat. Cum igitur nova prorsus sit natura 
" linguœ selicae, novo etiam ordine in ea exponenda opus fuisset ; verum, 
" ni fallor, hoc nihil aliud fnisset nisi difficultati diflficultatem super- 
" addere ; quin potius, ex eo ipso quod jam per se laborem prsebeat, 
" operœ pretium existimavi linguas notas pone sequi, tum ut difficultatem 
" lenirem, tum ut diversitas in comparatione linguarum primo intuitu 
" deprehenderetur. 

" Quod ut etiam facilius obtineatur, totum opusculum in très diri- 
" detur partes, quarum prima, Rudimenta simplicia, secunda Dilucida- 
" tioues in Eudimenta, tertia vero introductionem ad syntaxim complec- 
" titur ; ita ut a facilioribus ad difficiliora gi-adus fiat, sicque erit ut 
" neque memoria distentetur neque voluntas despondeat. . . . 

" Cuilibet Eegulœ concise expositîe exempla pauca et brevia adnexi ; 
'* curavi enim ut quam brevissimus essem, quin tamen perspicuitati 
" obessem 

" Licet autem pro viribus octo circiter annis huic labori operam nave- 
" rim, atque ex iis quœ mihi necessaria visa sunt, nihil admodum prse- 
" termiserim, plurima tamen certissime desunt (neque enim octo neque 
" octodecim sufficient anni ut linguam indicam vel unam Europseus 
" intime noverit), multa etiam lapsu temporis mendosa forte deprehen- 
" dentur ; verum, vel quibus jam datum est ; vel si aliis multis, quod 
" in votis est, datum fuerit audire : " ite et vos in vineam meam," eorum 
" erit tum quae desiderantur addere, tum quœ mendosa sunt, corrigere ; 
" mihi enim impresentiarum aatis est, si labor hic qualiscumque et ad 
" gloriam Dei propagandam cedat atque animarum profectui aliquo modo 
" benevertat." 

J'ai cité ailleurs Un autre passage du même auteur sur la richesse des 
formes verbales dans l'idiome des Têtes-plates. Voy. p. 109 du Jug^m. 
erroné. 



208 



VII 

De r origine des Iroquois, et de la formation de leurs divers 

idiomes. 

Aujourd'hui, plus encore que jamais, on est très-curieux de 
connaître roriginc des langues de l'Amérique. J'en ai touché 
quelque chose dans mes Jltud. pJnl. et dans la brochure qui y 
fait suite, et j'aurais bien voulu, cédant enfin à de nombreuses 
instances qui m'ont été faites à ce sujet, fournir quelque lumière 
sur l'origine de la langue iroquoise en particulier, et des tribus 
qui en parlent, ou plutôt, qui en parlaient les divers dialectes. 

La question de l'origine d'une langue tient de si près à celle 
de l'origine du peuple qui la parle, que les deux questions 
semblent devoir être inséparables et même se confondre en une 
seule. C'est ainsi que, déjà de son temps, en avait jugé le P. 
Lafitau. A une époque où probablement aucune langue du 
monde ne possédait encore les termes de linguiste et de linguis- 
tique, à^tJinographe et d'ethnographie, ce savant jésuite alla s'éta- 
blir auprès de son confrère, missionnaire du Sault St. Louis, afin 
de s'initier aux mystères de la langue des Kahnawakeronons et 
d'étudier les mceurs et les usages de cette tribu. C'est là qu'il 
prépara les premiers matériaux pour son ouvrage sur les MŒURS 
DES Sauvages Américains. On y voit encore la petite 
chambre qu'il a habitée, la même qu'occupa ensuite le P. de 
Charlevoix, et dans cette même cellule sont respectueusement 
exposés les portraits des deux laborieux écrivains. 

Pour mon compte, bien longtemps avant de connaître l'ou- 
vrage du P. Lafitau, je ne pouvais, en considérant les diverses 
invasions des Barbares sur l'Empire Romain, m'empêcher de 
soupçonner dans quelques-uns de ces Barbare.^;, les ancêtres de 
nos belliqueux Iroquois. Il y a en effet tant de traits de ressem- 
blance entre les uns et les autres, qu'on a bien lieu de regretter 
qu'il ne nous soit rien resté de la langue des Alains, des Huns, 
des Gépides, des Hérules et autres nations anciennes. Car, c'est 
surtout par la confrontation des idiomes que l'on peut espérer de 
débrouiller le chaos de l'origine des peuples. D'un autre côté, 
on n'a pas moins à regretter la disparition totale de certaines 
tribus américaines dont la langue devait présenter de nombreuses 
affinités avec l'idiome iroquois. Telle était la nation de l'Iroquet, 
celles des Erieronons, celle du Petun et d'autres encore. La 
connaissance des langues de ces peuples fournirait des lumières 



209 

pour expliquer sinon tous, du moins un grand nombre de mots 
iroquois qui évidemment, viennent de sources étrangères, et 
dont, à mon grand déplaisir, je n'ai pu donner l'étymologie dans 
les pages qui précèdent. 

Pour peu en effet que l'on pénètre dans l'étude de l'iroquois, 
on reconnaîtra que cette langue, aussi bien que nos langues civi- 
lisées, a subi, à diverses époques, différentes altérations ; et 
qu'ainsi les différentes tribus qui la parlent, ont dû traverser 
certainement plus d'une révolution, plus d'un bouleversement 
politique. 

Ainsi par exemple, et ceci est hors de doute, quand Jacques 
Cartier découvrit le Canada, les deux rives du St. Laurent 
étaient habitées par des peuplades de langue iroquoise ; tandis 
que vers la fin du même siècle, ces peuplades ne s'y trouvaient 
plus. Les villages de Stadaconé, de Tekenonté, d'Hochelaga et 
autres qu'avait visités Cartier, étaient détruits ; seulement autour 
de leurs ruines, erraient solitaires quelques nomades algonquins, 
ainsi que j'en ai déjà fait la remarque. 

Mais comment expliquer cette disparition si subite d'une 
nation occupant une longueur de pays de plus de soixante lieues, 
et possédant plusieurs villages dont quelques-uns pouvaient 
alors être considérés comme autant de places fortes, vu l'état 
général du pays .'* Car ils étaient défendus par un triple rang de 
palissades, rempart bien suffisant sans doute contre un ennemi 
qui n'avait d'autres armes que des flèches et des casse-têtes... 

Si, comme tout porte à le croire, les Iroquois éprouvèrent 
alors un grand échec, la suite de leur histoire fait voir qu'ils 
surent bientôt prendre leur revanche. On sait qu'ils extermi- 
nèrent plusieurs nations voisines, répandirent la consternation et 
l'effroi chez d'autres très-éloignées ; et que sans la protection du 
canon français à Québec, ils auraient achevé d'anéantir les der- 
niers débris de la nation huronne, peu auparavant si nombreuse 
et si puissante. 

Dans un article bibliographique sur mes deux précédents 
opuscules, feu M. l'abbé Bertrand, chanoine de Versailles, se 
demande aussi à lui-même, " quelle est l'origine des idiomes 
^' américains, et quels sont leurs rapports avec les langues de 
" l'ancien monde." 

Et il répond : " Grandes questions qui ne sont pas près d'être 
" résolues, bien qu'une foule d'essais aient déjà été tentés pour 
" arriver à un rapprochement plus que contestable." 



210 

Le judicieux critique expose ensuite la méthode employée 
généralement jusqu'ici, et il en démontre l'insuffi.'ance. Sc9 
réflexions sur ce point me paraissent très-justes, * 

Dans la seconde édition de mon Jug. err., j'ai exposé l'opi- 
nion de M, le comte de Charencey sur la question présente, ainsi 
que le sentiment du bien regretté M. l'abbé LeHir. 

Mais la science de la linguistique américaine n'aurait-elle pas 
fait quelque progrès depuis 1866 et 1867? L'Ethnographie com- 
parée n'aurait-elle pas avancé d'un seul pas depuis cette époque 
déjà reculée ? On a agité beaucoup dans ces dernières années, la 
question des Héthéens, cette tribu chananéenne dont il est parlé 
si fréquemment dans la Sainte Ecriture. -f Y aurait-il eu quelques 
rapports autrefois entre cette nation et nos tribus américaines ,■* 
Nos Iroquois actuels seraient-ils les descendants de Heth ? A 
tout cela je ne puis trouver de meilleure réponse que ces paroles 
•empruntées à M. l'abbé Vigouroux : " Nous ignorons encore ce 
" qu'a été la langue des Héthéens. Ce que l'on a avancé à son 
" sujet, nous parait prématuré, tant qu'on n'aura pas déchiffré 
" leurs inscriptions." (Les HÉTHÉENS DE LA Bible, livraison 
de janvier 1882 de la Revue des questions historiques^ 

• " On a pris, dit l'auteur des Soirees de St. Petersbourg, les 
" langues des Sauvages pour des langues commencées, tandis 

* Mais voici une inexactitude écliappée à M. Bertrand dans ce même 
article; " Eu 1842, M. Josojih Marcoux était lo seul prêtre catholique 
" qui sût la langue iroquoisc." 

Ceci est complètement inexact ; car à cette époque, il y avait à 
St. Kégis, M. Fr. Xav. Marcoux, missionnaire de ce village iepuia onze 
ans, et qui déjà savait passablement la langue. Il y est encore aujour- 
d'iiui, remplissant seul, et, malgré ses 78 ans, ses fonctions de mission- 
naire. 

En 1842, il y avait au Séminaire de Montréal, M. Eoupe qui avait été 
missionnaire, six ans à St. Régis, et ensuite seize ans au Lac, lequel a 
laissé un grand nombre de sermons et de prônes en iroquois. 

Enfin, pour me borner aux principaux, je n'en nommerai plus qu'un 
troisième, M. Dufresne qui, à l'époque dont il s'agit, desservait les 
Iroquois du Lac des Deux-Montagnes. Il a peu écrit, mais il entendait 
bien l'iroquois et le parlait avec facilité. C'était un homme d'un trèa- 
grand mérite et d'une non moins grande modestie. 

I Voy. The Empire of Hittites, dans le No. du 30 janvier 1880 de 
l'édition hebdomadaire du Times. 

Voy. aussi Hittites i?t America, dans le Canadian Naturaliit, t. IX. 
No. 5- et 6. 



211 

'' qu'elles sont et ne peuvent être que des débris de langues 
" antiques." Je n'oserais pour ma part, me prononcer ni pour ni 
contre l'une ou l'autre de ces deux opinions diamétralement 
opposées. Seulement, il me semble qu'on pourrait affirmer sans 
témérité que si les langues américaines ne sont que des langues 
commencées, ce sont au moins de beaux commencements, et que, 
si au contraire, elles ne sont que des débris de langues plus 
anciennes, ce sont certes de magnifiques débris. 

Mais pourtant, d'après le système philologique généralement 
admis de nos jours, il faut, ce semble, reconnaître que les langues 
d'Amérique ne sont ni à l'état d'enfance ou de première forma- 
tion, puisqu'elles ne sont pas monosyllabiques comme le chinois, 
ni à l'état d'adolescence ou de seconde formation, puisqu'elles ne 
sont pas agglutinantes comme le turc* Resterait donc à décider 
si elles sont réellement à l'état de perfection, comme parait l'in- 
diquer leur caractère éminemment flexionnel, ou si elles auraient 
déjà commencé à déchoir et à menacer ruine, à cause même 
peut-être de la surabondance de leurs flexions, ou encore, si elles 
ne seraient formées que des débris de langues plus anciennes, ou 
enfin si, comme semble le dire M. de Maistre, elles ne consiste- 
raient qu'en quelques débris informes, en quelques vieux lam- 
beaux disparates et sans cohésion d'idiomes dégénérés et depuis 
longtemps éteints. 

Ecartant cette dernière hypothèse qui est entièrement inad- 
missible, on ne risquera guère de s'éloigner de la vérité en réu- 
nissant ensemble les trois autres. 

Je dirai donc que les langues américaines, et notamment la 
langue iroquoise de laquelle il est ici question principalement, 
sont I' flexionnelles, 2* qu'elles le sont d'une manière surabon- 
dante, et enfin, 3* qu'à l'instar de nos langues modernes, elles se 
sont formées dans la suite des âges, des dépouilles d'autres 
langues dont quelques-unes mortes aujourd'hui, et d'autres pro- 
bablement encore vivantes soit en Asie, soit en Europe. 

Quant aux dialectes iroquois sur lesquels on m'a interrogé, on 
p3ut comparer les différences qui les distinguent à celles qui 
existent entre les dialectes de la langue grecque. 

* Voy. entr'autres savants ouvrages, le monde et Vhomme primitif de 
Mgr. Meiqnan, et le manuel bibliqiie*de M. l'abbé Vigouroux, tome 1er 
de l'Ancien Testament. 



212 

VIII 

Des noms, prénoms et surnoms. 

On a remarqué dans le cours de cet "ouvrage plusieurs noms 
d'hommes et de femmes. J'en avais déjà cité d'autres, soit dans 
mes Etud. pJiiL, soit dans le Jugcm. erroné'. Pour ne pas répéter 
ici ce que j'ai dit ailleurs, je vais me contenter de faire connaître 
les noms, imposés à quelques Gouverneurs, ou officiers du gou- 
vernement. J'y joindrai ensuite ceux de quelques missionnaires. 

Le premier gouverneur de Montréal fut nommé AnoncJiiasc 
par les Hurons, et Kanonsase par les Iroquois. C'est tout simple- 
ment la traduction de son nom Maisonneuve. 

Guillaume Couture, un des compagnons de captivité du P. 
Jogues, reçut après sa délivrance, le nom d'AsiRA (couverture), 
et plus tard, le surnom de Tandis, mot que je ne comprends pas. 
Il servit d'interprète dans plusieurs circonstances solennelles. 

SakOIENTERES, (// les cannait), a été le nom de différents 
officiers du département indien, notamment du colonel Napier. 

Le major de Lorimicr, beau-père du capitaine Ducharme 
s'appelait Oronhiatekha (le Ciel en feu), et celui-ci portait le 
nom de Tehotwistaron, c.-à-d. le chamarré. 

Passant maintenant de l'ordre civil à l'ordre ecclésiastique, je 
signalerai : 

En huron, Achiendase ; en iroquois, Rasennase, nom de 
plusieurs anciens missionnaires Jésuites. Ce nom ne se donne 
plus aux missionnaires, il est donné à d'autres, voy. KASENNA, 
p. 107. 

En hur., Aondechiete ; en iroq. AWENNISETE. Plusieurs 
missionnaires entr'autres, le P. de Carheil, jésuite, et M. Guën, 
sulpicien, ont reçu ce nom dont la signification se trouve ci- 
dessus, pp. 45 et 46, au mot TEKENNISTONS. 

Les Hurons d'abord, et, ensuite les Iroquois devenus chrétiens> 
traduisant dans leur langue le nom de M. Lemaitre * le nom- 

* Jacques Lemaître, prêtre de St. Sulpice, fut tué par les Iroquois le 
29 août 166L Dans une de ses lettres historiques, la Vénérable Mère 
Marie de l'incarnation raconte le fait en ces termes : " Nous venons 
" d'apprendre qu'un ecclésiastique de la Compagnie de Messieurs de 
" Montréal, venant de dire la Sainte Messe, se retira un peu à l'écart, 



213 

nièrent Rawendio ou Rawenniio. Ce même nom fut donné plus 
tard à M. Normand Du Farad on, mort supérieur dii 'Semirtajfre 
de Montréal, en 1759. - ■ . ' ''' 

M. Robert-Michel Gay, missionnaire d'abord à la Montagne, 
puis au Sault-au-Récollet, et enfin au Lac des Deux-Moritagnes 
reçut le nom iroqubis de Taiorhcnserc.qyii signifie le jour vient, 
c'est l'aube du jour. Ce fut aussi le nom de M. Jeah-Claude 
Mathevet, missionnaire au Lac des Deux-Montagnes, mort 
en 1781. 

Le nom de TharoNHIAKANERE, (il regarde le Ciel)i à été 
donné à plusieurs missionnaires, entr'autres à M. FRANÇOIS 
Auguste M agon de Terlaye, mort * et inhumé au Lac des,. 
Deux-Montagnes, en 1777, et à M. Joseph Marcoux qùè j'aî eu 

'' pour dire ses Heures en silence et recueillement, assez proche néan- 
" moins de sept de leurs domestiques qui travaillaient. Au moment où 
" il y pensait le moins, soixante Iroquois qui étaient eu embuscade, firent 
" sur lui, une décharge de fusils. Tout percé qu'il était, il eut encore 
" le courage de courir à ses gens pour les avertir de se retirer, et aussitôt 
" il tomba mort. Les ennemis le suivirent et y furent aussitôt que lui. 
" ]^os sept Français se défendirent en retraite, mais il ne purent si bien 
" faire qu'un d'eux ne fût tué et un autre pris. Alors ces Barbares firent 
" des huées extraordinaires pour marque de la joie qu'ils avaient d'avoir 
" tué une robe noire. Un renégat de leur troupe le dépouilla, et se 
" revêtit do sa soutane ; et ayant mis une chemise par-dessus en guise dé 
" surplis, il faisait la procession autour du corps, en dérision de ce qu'il 
" avait vu faire dans l'église, aux obsèques des défunts. Enfin il» lui 
" coupèrent la tête, se retirant en diligence do crainte d'être poursuivis 
" par les soldats du Fort. Voilà la façon dont ces Barbares font ïâ 
" guerr» ; ils font leur coup, puis ils se sauvent dans les bois où les 
" Français ne peuvtnt aller..." 

* Il avait été précédemment missionnaire à la Présentation. C'est un 
des neuf Ecclésiastiques de St. Sulpice amenés au Canada en 1754, par 
M. Picquet, tous distingués par leur naissance et leur mérite, et la plu- 
part gradués en Sorbonne. Voici les noms des huit .autres : 

J.-Fr. PeLLIS3IER DE FÉLIGONDBjr,!, .,,,.,:■.., XJ: ,, 

J.-Marie-Mathias Le Minihy Durumïn ; 

P.-P.-Fr. DE Laqaude ; 

Gabr.-Jean Brassier, mort sup. dû Sërii.-drt 1798 ; 

P. IIUET DE LA VaLINIÈRE ; 

Ch. Crhitte de. IVIiTRT ; 

J.-B. Curateau de la BLAiaERiE ; 

ViNC- Fleuri Guichart de Kersident. 



214 

souvent occasion de mentionner dans cet ouvrage ; mort et 
inhumé au Sault-St. Louis en 1855, après 42 années de minis- 
tère parmi les Iroquois. 

Le nom iroquois du célèbre M. Picquet : Awennenhawi, (il porte 
la parole) a été porté en dernier lieu par M. Nicolas Dufresne, 
décédé au Séminaire de Montréal, le 16 juillet 1863, à l'âge de 
74 ans, dont il avait passé près de la moitié dans les missions 
sauvages, principalement au Lac des Deux-Montagnes. 

M. Jean-Baptiste Roupe reçut à St. Régis le nom de Tenten- 
hawiûia ;* entré dans la Compagnie de St. Sulpice et envoyé en 
18 13 au Lac des Deux-Montagnes, il y porta ce même nom qui 
veut dire // apporte le jour. 

Les Iroquois de Caughnawaga donnèrent en 185 i le nom de 
TenUnhawitha au R. P. Antoine, O. M. I., qui fut plus tard leur 
missionnaire et qui est maintenant provincial de son Ordre, f 

A cause de l'assonance des deux noms, M. Thavenct reçut le 
nom iroquois de Tawine, qui signifie loutre, et les Algonquins 
dont il fut missicnniirc au Lac (1802-9), se contentèrent de tra- 
duire Tawine en leur langue, et le nommèrent NIKIK. 

Feu M. Antoine Mercier, Directeur de la Mission du Lac des 
Deux-Montagnes de 186 1 à 1868, fut solennellement nommé 
Sakonikonhriiostha, il les console. 

Ce beau nom avait été donné plus solennellement encore au 
sixième évêque de Québec, Mgr de Pontbriand, dans sa grande 
visite pastorale à la Présentation, mission établie depuis peu par 

* Abréviation de tewentenhawitha, nom de V étoile du matin, qu'on 
appelle encore lucifer, c.-à-d. porte-lumière, et en terme d'astronomie, 
VénuB. Les Algonquins la désignent sous le nom de wahananang (étoile 
du jour) et c'est le nom qu'ils donnèrent à M. Koupe. 

\ Sortir de Caughnawaga et finir ce livre sans parler de Catherinb 
Tekakwitha, ne m'est pas possible, et j'encourrais certainement l'indigna- 
tion de M. de **, si je ne donnais ici, au moins la signification du nom 
de l'illustre Vierge iroquoise dont le P. Chollenec a raconté la vie admi- 
rable dans les Lettres Edifiantes. Dans deux syllabaires, l'un iroquois, 
l'autre algonquin, j'ai eu soin d'insérer une traduction du travail du 
missionnaire jésuite ; mais cela ne suffirait pas pour contenter l'excellent 
Vicomte, il faut que je lui dise que tekakwitha est la 3. p. fém. sing. 
du prés, de l'ind, du v. iekktcitha, cis-locatif de kkwitha, (voy. p. 24) et 
conséquettiment, que ce mot signifie : elle approche, elle meut qq. ch. en 
avant. 



216 

M. Picquet. L'illustre et saint prélat mourut au Séminaire de 
Montréal le 8 juin 1760 et fut inhumé dans l'église paroissiale 
de Notre-Dame. M. Jollivet, prêtre de St. Sulpice, prononça son 
oraison funèbre, et voici les deux inscriptions latines, l'une en 
prose et l'autre en vers, qu'il composa pour être mises sur son 
tombeau : 

HIC JACET 

lllustrissimus ac Reverendissimus 

D,D. 

Henricus Maria 

Dubreil de Pontbriand 

Sçxtus QuebecensU episcopus. 



Pontifex 

omni laude major, 

gtnere et doctri?m 

clarissimus ; 

vere pauperwn pater 

et nosocomiorum 

Restaurator beneficus ; 

impensus 

in minis terio vctbi, 

in œgrotorum cura 

superimpensHS ; 

Obiit 

die VIII jtinii MDCCLX, 

œtatis sucs 50, 



Illustrissimo ac Rêver cndissimo 

Antistiti nostra 

Planctus : 

Hune spectans tumulum, lacrymas effunde, viator ; 

Fletibus adde preces, relligionis amans. 
Hic jacet insigni natus de stemmate prœsul 

Virtutum titulo splendidiore micans. 
Cleri forma, decus procerum, protector egeni, 

Optimus in populo pastor, amorque gregis ; 
Verbo prœco potens, infirmorumque saluti 

Impensus, vitœ prodigus occubuit. 



3 h ytiùtî'u 



ADDITAMENTA. 



Sous ce titre je crois devoir ajouter encore quelques pages à mon livre. 
Depuis qu'il a 6té publié (20 juillet 1882) jusqu'à ce jour (20 juillet 1883), 
ce lexique a été mentionné avec éloge non-seulement par plusieurs 
Journaux et Revues tant d'Europe que d'Amérique, mais aussi dans 
quelques ouvrages en diverses langues, entr'autres : A7nerican hero- 
tnytlis^ par le docteur Brinton (Philadelphie) ; Nomina geographica du 
docteur Egli (Zurich) ; Indian migrations by H. Haie, (Chicago). Des 
lettres de félicitations et d'encouragement me sont parvenues de dift'é- 
rents côtés, plusieurs d'entr'elles renferment soit des observations dont 
je vais profiter, soit des questions auxquelles je tâcherai de répondre, soit 
encore des remarques critiques qui nécessitent de ma part quelques mots 
d'explication. Au nombre de ces ad'Jitamenta, je joindrai une très- 
remarquable étude bibliographique due à la plume du vénérable Supé- 
rieur d'un de nos grands établissements d'éducation ecclésiastique (Petit- 
Séminaire de Ste. Thérî'se, diocèse de Montréal). Enfin, pour faciliter 
les recherches, trois tables différentes seront disposées à la fin du volume. 



219 



Importance de l'étude des langues en général et 
en particulier des langues américaines. 

On a L.a remarquer les paroles si énergiques d'Alexandre de 
Hunibolt qui servent d'épigraphe à mon livre et que j'ai tirées 
de son grand ouvrage Asia pclyglotta. Bien longtemps avant 
lui, un autre allemand, l'illustre Leibnitz, écrivant à un Jésuite, 
avait dit: "Je trouve que rien ne sert davantage à juger des 
connexions des peuples que les langues." De nos jours et en 
France, Ozanam, dans son immortel ouvrage. Les Germains 
avant le Christianisme, a écrit sur l'importance de l'étude des 
langues, des pages magnifiques et qui demandent d'être lues en 
entier. Plus récemment encore, M. Lucien Dubois (Le Pôle et 
l'Equateur) n'a pas craint de dire que "l'Ethnologie et la Lin- 
guistique comparées sont les deux branches capitales de la 
science moderne." Citons enfin, parmi une foule d'autres, une 
autorité choisie sur le sol américain. Voici comment s'exprime 
M. Whitney, professeur de Sanscrit à New-IIaven, dans le 
Connecticut : " C'est un devoir pour nous de chercher à con- 
" naître les antiquités de notre pays, notre honneur national s'y 
" trouve spécialement engagé. L'étude en i)articulicr des langues 
" des aborigènes d'Amérique est un sujet digne de toute notre 
'• attention, et nous devons le considérer comme la branche la 
" plus féconde et la plus importante de l'archéologie améri- 
" came. * 

Ainsi parle le savant philologue des Etats-Unis dont je 
regrette de ne pouvoir citer que ces quelques paroles ; mais je 
n'aurai garde de rien omettre de celles du très-judicieux critique 
canadien, M. l'abbé Nantel dont je suis heureux, pour l'honneur 
du Bas-Canada, de reproduire un peu plus loin l'important 
travail, comme une sorte de couronnement de mon Lexique. 

Je borne ici mes citations en faveur de la philologie et de 
l'ethnologie américaines. Toutefois je ne pourrais, sans une 
sorte d'injustice, me dispenser d'inscrire au moins le nom de 

* Language and the sUuiy ol" language, \n-Vl, IX — 505 p.,^New-York, 1871. 



220 

quelques linguistes vivants qui me sont particulièrement connus, 
ce sont entr'autres MM. W. Powell, A. S. Gatschet, D. S. Brin to 
J. S. Clark, aux Etats-Unis; en France, M, Alb. Terrien-Poncel 
et M. Alph. Pinart, et au Canada, MM. J. Campbell et H. Haie. 
Leur zèle à promouvoir l'élude des langues du nouvel hémis- 
phère, m'a servi comme d'aiguillon dans la composition de ce petit 
ouvrage qui, bien probablement sera le dernier. Puisse, du moins, 
cette faible ébauche, cette simple esquisse être utile à d'autres 
plus jeunes et plus vaillants, capables d'entreprendre sur le même 
sujet des ouvrages plus complets et plus considérables!.,. 

Sur la désinence — iio. 

Au sujet de cette finale adjective, des lettres m'ont été 
adressées et de l'Etat de New-York et de la province d'Ontario: 
on aurait voulu que j'eusse traduit oJiio "^-àx grande rivière (voy. 
KAHIONHA, p. 159). Sans doute, les raisons que l'on allègue 
pour appuyer ce sentiment ont bien quelque apparence de 
solidité, et cette opinion a pour elle de graves autorités ; mais 
il n'en est pas moins vrai que la désinence — IIO, ne signifie 
proprement que bon ou bean et non pas grand ni gros, au moins 
dans l'état actuel de la langue. — AKSEN est son contraire, 
ex. : " Kariwiio nok kariwaksen, bonnm et malnni ; karontiio, 
bon ou bel arbre ; kaiatonseriio, beau ou bon livre. Pour grand 
ou gros livre, grand ou gros arbre, on dirait karontowanen, 
kaiatonseroivanen. 

Donc l'OHlo est bien réellement la belle rivière, de même que 
ONONTHIO * est la belle montagne (voy. p. 176). 

Toutefois, je conviendrai volontiers qu'en certaines matières, 
l'idée de grandeur se confond aisément avec celles de bonté ou 

♦ Telle ej-t l'orlhot;ra|ilie géri>'ralemeiil rt^ciie par les auteurs, et qui s'est 

/ Il ansinise jusqu'à nos Jours. Ou la retrouve en particulier dans deux ouvrages 

idMi rccemini'ut publiés et (|ui sont, surtout pour le Canada, du plus grand 

iiilértii, savoir : Monseif/neur de Si. ValUer et l' flùpilal-général de Québec. 

liS8'2, Darveau, éditeur, Québec ; 

Vie dr. Mdle. Mance el. Coiummceinmls de la colonie de Montréal, par Adrien 
Lehiond, B. L. Montréal, Cadieux et Derome, 1882. 



221 

de beauté, et qu'on ne s'aviserait guère de donner le qualificatif 
de beau à un simple monticule ou à un petit filet d'eau. Dans 
ce sens, j'aurais pu ajouter au mot — IIO (voy. 5) les adjectifs 
grand, gros, large et d'autres encore, avant d'y mettre : fort, 
solide ; doux, patient, adjectifs qui doivent s'expliquer de la 
même manière, par ex.: "ronikonhriio" il a le caractère bon, 
c.-à-d. il est doux de caractère; " rawerientiio," il est de bonne 
humeur, c.-à-d. il est patient, etc.... 

Keriwiiostha (d'où kariwiioston, la religion) signifie rendre son 
affaire bonne, c.-à-d. se faire chrétien. Nous avons en manuscrit 
un vieux catéchisme iroquois avec la traduction littérale en 
regard. Il commence ainsi : 

Sariwiioston -ken ? es-tu de la bonne chose? 

Wakeriiviioston, rakitcnron ne Raïueujiiio. Je suis de la bonne 
chose, il a eu pitié de moi le Seigneur. 

KANATAROK, p. lOl et 102. • 

Je de . "venir sur ce mot dans les Notes Supplémentaires, 

ainsi que sur les deux mots suivants ; je vais réparer cette triple 
omission. 

" Kanatarok " est pour kanatara ok, rien que du pain, du pain 
sec, du pain sans assaisonnement ; c'est le picicik pakivejigan 
des Algonquins, de même que " ohnekanos " (p. 124) est pour 
ohnekanoskon, rien que de I't-au, de l'eau pure, de l'eau sans 
adoucissement ; c'est Vanisip des Algonquins. 

ONONVv ET, p. 111. 

" C'est une médecine, dit M. Marcoux, qui est crue par les 
" Sauvages, pouvoir donner l'amour. Ce mot ne se prend point 
" en bonne part ; cependant faute d'autre mot, j'ai dit plusieurs 
" fois en chaire : " ononwetseratokenti," le saint ononwet pour la 
" charité envers Dieu, et dans un cantique : " lesos saiatanonwet 
" onwe, " Jésus qui êtes aimable à jamaisé' ( " Wakiatanonwet," 
être aimable, cire personne aimable, oiata, ononwet). 

Ononzvet est ordinairement ce que les Algonquins nomment 
" akosowewack, " l'herbe de Vénus. 



222 

TEKERIWAKENWATHA, 
Voy. Teiokenwaton, p. 43. 

On lit dans le dictionnaire resté manuscrit du même M. Mar- 
coux : 

" Tekerivvakenwatha, tevvake.,.vvaton, tenke ..wate, //. tekari- 
wakenwaton, dire luic parabole, se servir d'une parabole ; tekeri- 
wakenwatanions, parler en paraboles ; teioriwakenwaton, une 
parabole ; iotkate tehariwakenwatonskwe lesos, Jésus se servait 
souvent de paraboles. " 

Takwahasont (p. 42), tewaharatons (p. 75). 

Un correspondant de Bordeaux me fait l'honneur de m'a- 
dresser plusieurs questions à l'occasion de ces deux mots : 

lère Question : Que signifie le mot takwahasont .-' 

Réponse, Ce mot que plusieurs prononcent takzualiason, me 
paraît venir du verbe kahasons, darder, lancer un dard. (Voy. p. 8). 

2'ème Question. Y a-t-il en algonquiji connue en iroquois, deux 
noms pour désigner l'araignée, quels sont ces noms, et quel sens 
leur donnez-vous ? 

Réponse : Il y en a également deux : eebik et asapikeei. Ce 
dernier nom, analogue au teiuaharatons des Iroquois, signifie 
littéralement : elle fait de petits filets, ou encore, elle fait des filets, 
la pauvrette. (Voy. p. 6^ des Etud. phil. et p. 50 du Jug. err.) 

Quant au premier nom eebik, il n'a aucun rapport avec 
takwahasont. Pour nous aider à l'expliquer, servons-nous d'un 
autre nom facile à décomposer : " kinebik," serpent. Ce mot 
signifie long fil. — bik ou comme disent les Sauteux, — big veut 
d\Y& fil, filament et l'initiale ^^ — interjection de surprise, exprime 
très-bien la manière merveilleuse avec laquelle l'araignée tire de 
sa propre substance ces fils de soie destinés à la fabrique de sa 
toile et de ses filets. 

3ème Question. Le mot eebik que je vois p. 43 do tes Etud. 
PH., ressemble assez au nom de V araignée en hébreu et en arabe, 
peut-il se décomposer et comment ? 

Réponse. J'ai répondu oui et j'ai dit comment; mais je doute 



223 

fort que mon explication de eebik apporte quelque lumière pour 
l'interprétation de agabis et de agaboiit. 

Ce que veut dire TOTOCHABO. 

La petite note de la p, 135 doit, avec ce que je vais y ajouter, 
servir de correctif à une étrange inexactitude qui s'est j^lisséc 
malheureusement dans un ouvrage du plus haut mérite. Ce ne 
peut être que par suite d'un faux renseignement qr.e M. l'r. 
Lenormant a pu s'exprimer ainsi : " Le chippeway (oiocliabo, 
" vin," est un composé de toto, " lait " et ckoininabo " grappe de 
raisn\ * 

Il n'y a pas un mot de vrai dans tout cela, voici la vérité : 

'lotochabo, lait, litt,, liqueur de la juauullc, de totoch, mamelle 
et de — abo, liqueur ; 

Chominabo, vin, litt,, liqueur 'le la graiuc douce, de cliomin, 
obrev, de chowimin, et de la demi-racine — abo. 

On dit sans contraction : chowimin, raisin, grappe de raisin, 
et avec la contraction : -f* chominabo, vin. 

\A/indigo, p. 73. 

Sur le fameux Windigo je n'ai plus rien à ajouter, si ce n'est 
qu'on peut, en algonquin comme en cris, {^ employer ce nom 
par métaphore pour rendre les mots anthropophage, cannibale; 
anthropophagie y cannibalisme, de cette manière : "Windigow,i " 
être un Windigo, c.-à-d. un anthropophage ; windigowivvin, r^/z/Z/rc^- 
pophagie. 

Quant à AgreskoUÉ, le R. P. Burtin, O. M. I., aura occasion 
de parler de ce dieu mythologique dans l'ouvrage qu'il compose 
en ce moment : Histoire de la mission iroquoise du Sanlt St. Loîiis. 

* Histoire anciknne de l'Orient, T. I, Paris, 1881. 

•[■ Depuis M. Thavenet qui a irilroiluil cet usage, li*s missioiiii;iii-i'S du f.iic 
des deux Montagnes, el il'aulres î'i Iimw exemple, dotui"ni ;iu fil'.'iinquin la 
valeur de cli, el c"e?l iini(|Ufmpnt jiour jilus do cl.irlé, que j"ai employé ici um; 
orthographe qui n'est pas la nôtre. 

I Lacombe, Dictionnaire de la langue des Cris, .Monlréui, 1874, Be;uiclioniiii 
^t Valois, imprimeurs-libraires, 



224 

Il y fera connaître le chant funèbre de Xahi, ahï, et beaucoup 
d'autres choses curieuses concernant les anciennes coutumes 
des Indiens. 

Réponse à M, de Chareneey. 

M. de Chareneey aurait désiré (Polybiblion, livr. de nov. 1882) 
une table des matières ; cette remarque est très-juste et on verra 
que je l'ai mise à profit, autant du moins qu'il était possible de 
le faire pour un livre de la nature d'un lexique. Quant au 
changement du 8 en IV, les goûts ne sont pas les mêmes, et 
j'ai cru faire pour le mieux en me conformant au goi^it du plus 
grand nombre. 

Relativement à aivetarontsi (p. 3). j'avoue que ce mot n'est 
pas racine et qu'il est composé, ainsi que beaucoup d'autres 
rangés pourtant parmi les Racines. La difficulté est de les 
pouvoir décomposer et, le i)ourrait-on, il ne serait pas toujours 
à propos de le faire, à cause de l'origine honteuse de quelques- 
uns de ces mots. Toutefois je puis sans inconvénient donner 
l'étymologie à peu près certaine du mot en question. AwETA- 
RONTSI me paraît composé du v. kkwctarons et de la part, 
augmentative — tsi ; par conséquent ce mot se traduira littérale- 
ment par, ccst bien coupé, locution qui se rapproche assez de 
notre expression française ccst bien tapé. 

Ce que j'ai écrit sur kenraken, — kenrat, — raken, est exact, 
nonobstant toute apparence contraire. 

Duel dans les langues d'Amérique. 

On m'écrit d'une ville de la Suisse, pour savoir si, comme en 
iroquois, il y a un duel dans d'autres langues de l'Amérique. 

J'ignore s'il existe soit dans l'Amérique du Nord, soit dans 
celle du Sud une autre langue qui possède comme l'iroquois, 
jusqu'à 15 personnes, 5 pour chaque nombre. (Voy. 97 des 
Etud. phil.) 

On me demande encore si la distinction du nous inclusif et 
du nous exc/usif comme s'exprime M. Schoolcraft, se rencontre 
ailleurs que dans les langues algiques. Voici ma réponse : 



225 

1° Cette distinction se fait remarquer à fortiori dans l'iroquois 
et dans ses congénères, puisque cts langues ont le duel que 
n'ont pas les langues algiques ; ce qui leur donne une doub'c 
première personne pour le duel aussi bien que pour !e pluriel. 
{Op. cit., p. 29.) 

2° La même distinction s'étend probablement à to us les 
idiomes du nouveau-monde, à en juger du moins par un petit 
ivre en portugais intitulé : Arte de grainuiatica da litigiia Brasi- 
lica do P. Liiiz Figiieira, imprimé à Lisbonne, en 1687. Ce 
missionnaire distingue dans la langue brésilienne dcwKfontinlcs 
pour exprimer la première personne du pluriel : ..."A primeira 
formula, dit-il, iiuliic eni si a pessoa ou pessoas com que fallamos, 
ut lAjUCA, nos matavios, i.e. nos et vos tambem com nosco (nous 
inclusif) ; a segunda formula exclue a pessoa ou pessoas com que 
fallamos, ut OROJUCA, nos outros matainos, nao entiendo vis 
nisso. (nous exclusif.) " 

Dans cette grammaire brésilienne j'ai encore remarqué une 
autre analogie avec nos langues de l'Amérique Septentrionale ; 
c'est l'absence des prepositions proprement dites, lesquelles sont 
remplacées par des /r'jZ/^^j/VzVwj .- "Todas as preposiçocs dcsta 
lingua se podem melhor chamar posposiçocs, porquc .^emi)re se 
poem depois do nome que regem. " 

Encore un mot sur RAWENNIIO. voy. p. 178. 

On trouve dans les cahiers des premiers missionnaires des 
phrases comme celles-ci : 

" lah Niio te haiatoten n'Akreskwe, katiken rawenniio tsi 
tionnhe ? " 

Akreskoiié 11 est pas Dieu, est-ce qiiil est le maître de notre vie ? 

" Oriwakon hetsewenniiostha n'Akreskwe, iahte hawenniio 
tsi sonnhe. " 

En vain tu prends pour maître Akreskouc, il n'est pas le maître 
de ta vie. 

Le Confiteor, l'acte de contrition et une foule d'autres prières 
eornrnencent par ces mots ; " Niio, ise sewenniio tsi iakionnhe," 



226 

Dieu, toi tu es le maître de notre vie, litt. que nous vivons 
(IAKIONNHE, nous tMt///j//',TlONNnE, nous inclusif). 

On voit par ce; exemples que raivenniio {lunvcnniio devant la 
négation) n'est pas un nom comme Nlio, comme Akreskouc, mais 
un verbe véritable, et que, si le plus souvent il est employé seul, 
c'est que le v. " konnhe " s'y trouve sous-entendu. 

Quand il est seu', il est considéré comme substantif et il 
commence i)ar une lettre capitale, ex. : 

" Sonkwentenron ne Rawenniio. " 
Le Seigneur a eu pitié de nous. 
" Takitenr, Sevvenniio. " 
Aj'es pitié de moi, Seigneur. 
Dans le cas contraire, on l'écrit sans capitale : " Ise sewenniio 
tsi konnhe," c est vous qui êtes le nuiîtte de ma vie ; " Raonha 
rawenniio tsi iakonnhe n'onkwe, " cest lui qui est le nmîtrc de la 
vie des hommes. 

Fîiéroglyphes du P. Leclereq, récollet. 

Ces additamenta étaient déjà imprimés et venaient d'être mis 
en pages quand j'ai reçu de l'obligeante bienveillance de l'auteur, 
un magnifique ouvrage en deux volumes avec notes, fac-similés, 
cartes et gravures. * C'est la traduction en anglais du livre déjà 
ancien du ?. Chrétien Leclercq, intitulé Premier établissement de 
la Foi dans la Nouvelle- France. Dans la savante introduction 
qui précède, on montre que le P. Kauder dont j'ai parlé dans 
la préface de mon Lexique (p. VII) n'a pas été proprement 
l'inventeur des hiéroglyphes micmacs, et que l'honneur en re- 
viendrait plutôt au P. Leclercq. 

* Fil si cslablishmi^nl ol llii^ Failli in new France, now llrsl translated bv 
John GiuiAUY SniiA, New-York, 1881, 



ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE 



PAR M. L'ABBK NANTEL 



LEXIQUE DE LA LANGUE: IROQUOISE. * 

La nation iroquoisc se trouve lice intinu-nicnt aux origines 
de notre histoire. A l'époque de la colonisation française au 
Canada, l'Iroquois nous apparaît comme l'obstacle destiné à 
faire ressortir la grandeur de cette (euvre i)rovidcntielle et à 
manifester clairement Celui qui la dirigeait. Le peuple canadien 
se formait de ces familles françaises éparses siu- les rives du 
St. Laurent : l'Iroquois servait d'instrument entre les mains de 
Dieu, pour éprouver ce peuple naissant et lui donner la trempe 
qui fait les fortes races. 

Aujourd'hui, la grande famille iroquoise n'est plus qu'une 
ombre d'elle-même. Transplantée de la forêt au sein de la 
colonie française, elle n'a fait que dépérir dans l'atmosphère de 
notre civilisation, et ses débris actuels semblent voués à ime 
destruction plus ou moins tardive, mais certaine, inévitable. Ils 
ne sauraient échapper à la destinée qui entraîne à leur ruine 
toutes les races sauvages du moment qu'elles viennent en contact 
avec les nations européennes. 

Mais un peuple qui a joué un role si considérable dans notre 
histoire, est-il condamné à périr comme la bête fauve ou la forêt 
primitive disparues de nos bords sans laisser d'autres traces 

* Moi.tréal, 1882, chez les éditeurs, J. Chapleau A Fils, 31 rue ColtA, ainsi 
que chez les principaux libraires. Prix 6 fr. 50. ($1.25). 



228 

qu'un souvenir ?... Non, sans doute, et puisque ce pauvre peuple 
peut nous léguer avec sa langue un monument complet et durable 
de lui-même, il convient de recueillir cette langue, il importe de 
garder ce monument. C'est la pensée qui a inspiré l'ouvrage de 
M. l'abbé Cuoq et lui assure à la fois son importance et son 
opportunité. 

Grâces à ce livre, la langue iroquoise restera ; elle se trouve 
fixée et sauvée à jamais de l'oubli. Cette teuvre de conservation 
devait être la tâche commune de l'Eglise et de la France qui ont 
fourni tant de victimes à la férocité iroquoise et lui doivent, 
après Dieu, la gloire de nombreux martyrs. Aussi, ce sont les 
missionnaires français qui les premiers se sont appliqués à ce 
travail et n'ont cessé de s'y occuper depuis deux siècles. M. l'abbé 
Cuoq a mis à profit les trésors amassés par ses devanciers ; il y 
a ajouté le résultat de ses études personnelles et de sa longue 
pratique des langues sauvages ; c'est de ce double labeur que 
nous vient le Lexique de la langue iroquoise. 

Un ouvrage de ce genre e.^t une bonne fortune pour les 
philologues. Pourquoi faut- il que les philologues soient si rares 
dans notre pays, et que la philologie elle-même soit une région 
à peu près inexplorée ?... C'est assez dire que le lexique iroquois 
trouvera chez nous peu de lecteurs. Mais il en trouvera beaucoup 
à l'étranger, au Smithsonian Institute, dans les universités al'e- 
mandes, partout où l'on a c|uelque souci de l'indianologie, 
quelque idée de sa valeur intrinsèque, quelque soupçon de ses 
rapports avec la science ethnologique et des lumières nouvelles 
qu'elle peut fournir pour résoudre le grand problème de l'origine 
des races américaines. 

Pour nous, dans notre pays, quelle que soit notre persistance 
à nous tenir en dehors du mouvement philologique qui distingue 
notre siècle, nous ne pouvons rester étrangers ni indifférents à 
notre histoire. Or, au point de vue historique, le livre de 
M. l'abbé Cuoq s'impose encore à notre attention. Un lexique 
n'est point seulement ce (ju'il paraît à la surface, c'est-à-dire un 
catalogue de mots rangés selon l'ordre alphabétique. Derrière 
les mots sont les idées, les choses, les faits. Vous avez là, avec 



229 

la langue d'un peuple, la somme de ses idées, le dépôt entier de 
ses connaissances, rexi)i'ession complète de son esprit. Quelque 
soit ce peuple, vous le retrouvez là tout entier, avec les conditions 
de sa vie matérielle, les traits distinctifs de sa vie morale, les 
phases diverses de son existence sociale. Le lexique iroquois 
nous ouvre donc un jour nouveau sur le monde sauvage au 
milieu duquel le peuple canadien dût naître et grandir. Ce 
monde nous était connu déjà par les récits de nos vieux 
chroniqueurs ; mais la langue elle-même nous en donne un écho 
plus sûr et plus fidcle encore. Tout imprégnée qu'elle est de la 
vie sauvage, elle en révèle mieux l'esprit et les mœurs. Dans sa 
verdeur ou plutôt sa crudité naïve d'expression, elle fait revivre 
pour nous les hommes et les choses de ce monde étrange. Qu'on 
en juge plutôt par quelques exemples : 

Faire la guerre ^ç. dit en iroquois KAKEKWAS, littéralement, 
enlever des ehevelures. Ce mot exprime à la fois la suprême 
ambition du guerrier sauvage et l'objet de son orgueil, le trophée 
de sa victoire. 

KlATUTIlA signifie /Aï/z/rr qnelqiiiiu. Sous cette image, pour 
nous de couleur si inoffensive, l'Iroquois voit le poteau se dresser, 
les tisons s'allumer et rôtir la ch;iir de sa victime : c'est le supplice 
du feu. 

WakenoNWAKORI, avoir la eervelle cuite, c'est-à-dire, faire 
des choses insolites, être fou. C'est encore le supplice du feu qui 
a fourni cette image. Vous voyez d'ici la scène : le prisonnier 
est attaché au poteau ; sur son crâne dénudé et sanglant on 
verse de l'eau bouillante ou l'on applique des charbons embrasés ; 
le malheureux pousse des cris rauques, s'agite convulsivement, 
fait des soubresauts et des contorsions étranges au milieu de 
l'hilarité des spectateurs qui se moquent de sa folie ! 

KaTSIENH0WANE5§ grand feu ^X. grand conseil. Le même mot 
désigne les deux choses, parce que l'une n'allait pas sans l'autre 
chez les sauvages. Allumer le feu, c'est tenir conseil ; ceux qui 
placent le feu sont les anciens, les chefs de la nation ; ramasser 
les tisons, c'est rassembler les chefs. 



230 

KhonhenS, littéralement mettre la tête sur r oreiller. C'est 
l'adoption sauvage qui fait entrer un prisonnier, un esclave dans 
la famille pour remplacer un parent perdu à la guerre. 

Katetsiens, faire de la médecine et avoir des songes : deux 
choses qui se confondaient dans l'idée comme dans la langue du 
sauvage. 

Cette langue nous présente l'Iroquois tel que l'avait fait la 
nature. Mais l'heure de la grâce vint à sonner pour lui. Si 
longue et si opiniâtre que fût sa résistance, il céda à l'attrait 
de cette religion nouvelle qui se révélait dans des mystères 
d'ineffable charité et se personnifiait si grande, si belle dans le 
dévouement et la patience du missionnaire. D'un autre côté, 
le voisinage des colonies européennes se taisait sentir. Sous 
cette double influence, l'Iroquois devint un autre homme. Il 
prit trop sans doute de notre civilisation et trop peu de notre 
religion, mais ce qu'il prit de l'une et de l'autre suffit pour 
modifier son langage comme ses idées et ses mœurs. De vieilles 
expressions tombèrent en désuétude ; tels furent surtout les 
termes de guerre. D'autres restèrent dans la langue, mais en 
modifiant leur acception. Ainsi le mot TEKENENRAIENS, qui 
signifiait /^j"/t'r Jine bande, nne troupe d'e'claireurs, n'eut plus que 
le sens général d'épier, de surveiller ; KIIASENS, qui voulait dire 
autrefois tenir eonseil, signifie aujourd'hui dire la messe. 

Pour exprimer les objets nouveaux, des mots français ou 
anglais entrèrent de toutes pièces dans la langue, subissant à 
peine quelque changement de prononciation en passant par des 
lèvres iroquoises. Ainsi soldat devint SOTAR ; le schelling anglsâs 
fut SIRON ; avant la conquête il avait été WENTKASO, c'est-à-dire, 
vingt-quatre sous. Denmnder r aumône, la charité, était chose 
inconnue pour les Iroquois qui ne mendiaient jamais ; pour 
rendre cette idée, ils adoptèrent simplement le mot français 
la charité, travestie à leur manière : TEKATSARITES. 

D'autres expressions furent tirées plus heureusement du fonds 
même de la langue qui se prête avec une facilité merveilleuse 
à la composition des mots. Ainsi, une montre fut nommée : 



231 

KARAKWAKAHENHIONTHA, ce par quoi OH examine le solcil ; ainsi 
encore les MOUTONS furent désignés au genre féminin par ce 
qui avait le plus frappé l'imagination sauv^age : LES BÊTES QUI 
ONT DEUX PETITES CORNES, iciotinakarouionha . 

Il est curieux de retrouver dans certains mots les traces de 
quelques usages disparus depuis longtemps de la vie iroquoise. 
Ainsi, le feu ne s'allume plus pour les conseils, et cependant 
l'on appelle toujours les conseillers ceux qui placent le feu. La 
bûchette, OHONKARA, qui autrefois jouait un si grand ro!e chez 
nos sauvages comme symbole signifiant ou un engagement à la 
guerre ou une invitation à un festin ; cette antique bûchette 
apparaît encore aujourd'hui dans KHONKARIAKS, connnander ; 
RIIIONKARIAKON, 7V V ai envoyé là ; KEHONKARAWIRE, yV îWîJ 
les inviter à dîner, etc., etc. 

Ainsi, comme toutes les langues, l'idiome iroquois a subi les 
vicissitudes de la nation elle-même et se compose d'éléments 
divers qui ressemblent aux couches superposées ou entremêlées 
d'un terrain géologique. Les mots ne sont pas tous de même 
origine ni de même époque. Les uns appartiennent au fonds 
primitif de la langue et représentent l'âge où la barbarie iroquoise 
s'épanouissait dans toute sa vigueur. Les autres sont de formation 
moderne et sont entrés dans la langue depuis qu'elle a subi 
l'influence chrétienne et civilisatrice. A ces deux éléments de la 
langue correspondent les deux types historiques de la race : 
l'un, le vieil iroquois, l'enfant de la nature, le terrible chasseur 
d'homme et de bête fauve, qui ne voulut recevoir des Européens 
que l'arme dont il avait besoin pour atteindre plus sûrement .'•a 
victime ; l'autre, l'iroquois moderne qui, en se rapprochant de 
nous, a dû prendre quelque chose de notre vie et de nos mœurs, 
mais qui, avec ses traits de peau-rouge, conserve encore un fonds 
de sauvagerie réfractaire à toute civilisation. 

M. l'abbé Cuoq a touché, dans les appendices de son livre, des 
questions qui sont du plus haut intérêt pour notre histoire. 

Quels étaient les sauvages que rencontra Jacques Cartier sur 
les rives du St. Laurent ? Les listes de mots que le découvreur 



232 

avait recueillies dans ses deux premiers voyages et (ju'il a 
conservées dans ses relations, ont fourni à M. Cuoq la solution 
définitive du problème. Il est désormais acquis à l'histoire que 
les peuplades visitées par Jacques Cartier étaient d'origine 
iroquoise. 

Quelle est l'origine des Iroquois eux-mêmes ? M. l'abbé Cuoq 
n'ose point décider la question. Il ne paraît pas môme possible 
de la décider dans l'état actuel de la science. Mais si l'on arrive 
jamais à retrouver quelque débris de la langue perdue des Alains, 
des Huns, des Hérules, on pourrait bien découvrir quelque lien 
de parenté entre ces barbares du moyen-âge et nos modernes 
Iroquois. C'est une conjecture, un soupçon dont notre auteur 
ne peut se défendre. Et comment n'être pas surpris comme lui 
de l'analogie qui existe entre les mots iroquois ATIRON, cJiat 
sauvage ; RATAKHES, coureur çX. les noms des célèbres chefs Attila 
et Radagaise ? 

Il y aurait bien d'autres glanes historiques à faire dans le 
lexique iroquois. Je ne veux signaler encore que certaines 
etymologies. Kanata, village, amas de cabanes, nous a donné le 
nom de notre pays, Canada, OsERAKli, d'où est sorti Hochelaga, 
veut dire chaussée de castors. Kahnawake, dont les anglais ont 
fait Caughnawaga, signifie là oh est le rapide. Niagara n'est 
qu'une corruption du mot IORAKAHRE, résonner, faire du bruit. 
Toronto veut dire littéralement 7in arbre dans Veau. Les 
Français ont formé le nom qu'ils ont donné aux Iroquois de deux 
mots qu'ils entendaient souvent dans leur bouche : KWE, salut, 
bonjour, \avc des Latins ; iIEl^l(), qui signifie : oui, cest ainsi, 
en vérité, ou bien, il est arrivé, il est présent. Les Iroquois 
s'appelaient eux-mêmes selon le génie sauvage : ONKWE ONWE, 
c'est-à-dire, les vrais hommes. Ils nommaient les Français : 
Onseronni, faiseurs de haches ; les Anglais, TlORENSAKA, 
hommes du levant ; les Ecossais, KENTAHERE, mot tiré de la 
forme de leur casquette qui ressemblait trop à ce vestige que 
la vache laisse parfois dans nos parcs. Le nom d'ONONTIIO, 
belle inontagtie, qui était la traduction libre du nom de M. de 



233 

Montmagny, passa à tous les autres gouverneurs français. Le 
roi de France était le grand Onontiio. Les gouverneurs anglais 
s'appellent kora, du nom de Corlaer, gouverneur d'Albany, 
prononcé à l'iroquoise. Le roi d'Angleterre est le grand KORA, 

On le voit assez par tout ce qui précède, l'ouvrage de M. l'abbé 
Cuoq ne ressemble point à un lexique ordinaire. Il en diffère 
surtout en ce qu'il présente non point le squelette d'une langue, 
mais la langue elle-même, animée, vivante, dans ses formes 
diverses et ses rapports multiples avec l'histoire, la géographie, 
l'ethnologie. Voici donc un lexique qui a le don de se faire 
lire. Voici un linguiste qui sait dissimuler l'aridité de sa science 
sous l'abondance et la variété des notes, sous la richesse des 
commentaires ; un écrivain qui sait jeter le mouvement et la vie 
à travers cet amas de mots isolés, disparates qu'on appelle le 
dictionnaire. Comment ne pas goûter la langue qu'il nous 
parle, fût-elle l'iroquois, quand il la parle de cette façon, avec ce 
mélange de verve française et d'érudition allemande ? 

Après avoir goûté son lexique, les lecteurs de M. l'abbé Cuoq 
éprouveront sans doute un désir dont j'ose me faire l'interprète: 
c'est que le digne auteur entreprenne pour l'algonquin ce qu'il 
vient de faire pour l'iroquois, et qu'il complète ainsi la série de 
ses traités d'indianologie. On n'attend pas moins de son savoir, 
de son patient labeur, de son dévouement à la linguistique 
américaine. Puisse la Providence lui ménager assez de vie et de 
loisirs pour qu'il conduise à bon terme cette ceuvre importante ! 

{^Annales tcrésicnnes, décembre 1882.*) 
* Montréal, Beaucliemin et Valois, libraires-impriiinnirs, rui- Si !*.iiil. 



235 

TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. 



Titre, épigraphe et dédicace I — IV 

Préface Y— IX 

Racines iroquoises 1 

Supplément aux Racines 61 

Dérivés et composés 75 

Notes Supplémentaires 153 

APPENDICES. 

Sauvages que rencontra .) acipies Cartier 183 

Du langage enfantin 191 

Homonymes et paronymes .V 193 

Degrés de comparaison 195 

Formation des mots composés 199 

Investigation de la Racine 204 

De l'origine des Iroquois , 208 

Noms, prénoms et surnoms 212 

ADDITAMENTA . 217 

Imjjortance de la linguistique américaine 219 

Sur la désinence — iio 220 

Kanatarok et oli nehanos 221 

Ce que c'est que Vononicet 221 

Teker iircdemcûf ha, tim\Àoi de ce v^erbe 222 

Trois questions sur l'araignée 222 

Ce que veut dire tutorhabo 223 

Windigo et Agreskoué 223 

Réponse à M. de Charenccy , 224 

Duel dans les langues d'Amérique 224 

Encore un mot sur Raiccnnilo 225 

Hiéroglyphes du P. Lcclercci 226 

Etude Inbliograjthique de M. Nantel 227 

Table générale des matières 235 

Table renversée des Notes Supplémentaires 236 

T'able alphabétique des auteurs cités 238 



230 



TABLE EENVERSÉE DES NOTES SUPPLÉMENTAIRES ET 
DES ADDITAMENTA. 



Abénaquis (être)= aktsalann 155 

Araignée , 222 

Bande de l'allouette (être de la) = al-eneslio 153 

Belle montagne = ononfiio 176 

Bûchette = ohonkara 168 

Cervelle = onomcard 135 

Chasser avec l'arc = hiiaks 166 

Chef de bande [iixG] ^^ (thiancr 15+ 

■Chevelure = owowa 175 

Cinq = ?r/.v/t 181 

Collier = /lYi/o/i??/ 160 

Corlaer d'ok kora 167 

Dette = okara 173 

Dix = oieri 172 

Dominas = Rawenniio 1 78 

Eau 221 

Ecureuil = aroù'ew 156 

Flèche = kaienkwire 162 

Génie = o^Zo» 176 

Ginseng = tekarentokcn 179 

Huppe = okotsia ■ 173 

loimiere et iolaner L'îH 

Jour = en?/.<ùxTa L57 

Kanatahiici: ' '' et kanatakonko. 163 

Kenta r 11), 165 

Lait 223 

Mâle achigan 68 

Messe = ohasera 167 

Mois = ennlta 157 

Nev/-York = Kanoivio 161 

Occident 62 

Œil = Okahra 172 

Oie sauvage = kahon 63, 162 



237 

Ononwet 221 

Ours ^ okwari 1 74 

Pain 221 

Pierre = o?«e/i/i /a 174 

Pierre à fusil (là où il y a de la) = Kanienke 164 

Potage sauvage = onensto 175 

Prêter = l-enihan 1 65 

Quatre = /a /e?v" 163 

Eaisin 2?3 

Rivière = knhionha 159 

Sate d'où satekon 179 

Tabac = oienkwa 170 

Tharo7ihiawâ7i.on et son hl've 180 

Tonnerre = ratiweras 177 

Trois = asen 156 

Vin = otsitsia = cliominabo 38, 223 



238 



TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEUKS CITES. 



Benary 182 

Bertrand 200 

r.onaïuirtn ( L. L.) 157 

r.uuillft Gl, 171 

lireinanus 171 

Brint on 177 

Hruyas 174 

r.iitlon 162 

iJurtin 223 

Campbell 220 

Cartier p<(nftiin 

Catosby 69 

Chaniplain 162 

Cliarleina^'nc 159 

Charlevoix 16;{, 208 

( 'liaïuiionot 159 

CliuUenec 214 

CulHn 19 

Dahlon 159 

De Baecker IHI 

De Belmunt 108 

De Chavencey 183 

De Charl)onnel 204 

De Humholt 219 

De Maistre 210 

De St. Vallier 168 

Diicreux 158 

Dubois 219 

Duflotde Mofras 175 

Egli 217 

Faillon 183 

Eebres....^ 192 

Ferland ^.'.•. 167 

Ferrard 17ii 

Figueira 225 

Kracastor 141 

Gamier 178 

Gatschot 220 

Haie 161 

Harvey 102 

Horace VIII 



Horn 62 

Isidore de Seville (St.) 173 

Jartoux 179 

Jollivet 215 

Jones 68 

Kalm 50 

Kauder VII 

Laconibe 226 

Ix-ilitau *. 169, 208 

Lalande 134 

Lasserre 76 

Leblund 220 

Leibnitz 219 

LeHir YIII 

Lenorniant 223 

Lescarbut 162 

Linné 64, 69 

Marcoux jxtssiiii. 

Martin 71 

Mathevet 63, 213 

Meignan 211 

Mengarini 206 

Mesnard 166 

Montaigne 189 

^loyen 61,67 

Nantel 227 

Ozanaiii 219 

Ovide 181 

Piuart 220 

Powell 220 

Kagueneau 166 

Pené de Scmalbî 175 

Sagard jkissi'ih 

Saurin 19 

Schoolcraft 224 

Shea 178, 226 

l'errien Poncel 220 

Thaveu.-t 223 

Y. Marie de l'Incarnation 212 

Vigouroux 210, 211 

"Whitney 219 



7h 



;^flî 



Le Lexique de la Langue Iroquoise avtc Notes et Appetidices, 
ouvrage faisant suite aux Etudes Philologiques ainsi qu'au Juge- 
ment erroné de M. Ernest Renan sur les langues sauvages, se vend 
chez les éditeurs au prix de $1.25. 

S'adresser à J. Chapleau & FiLS, Imprimeurs- Editeurs, 
Montréal, (Canada.)