UNIVERSITY OF PITTSBURGH
Darlington jMemonal J_<ibrary
LEXIQUE
DE LA
LANGUE IROQUOISE
AVEC
NOTKS ET APPENDICES
PAR
J. A. CUOQ
Prélre de Sainl-Sulpicu.
Quelqu'isolées que paraissent au premier abord
certaines langues, toutes ont de l'analogie eutr'elles ;
et ces rapports multipliés seront aperçus à mesure
que l'on perfectionnera l'histoire philologique des
peuples et l'étude des langues.
Alex, de Humbolt, Ania polyalotta.
Prix : 6 fr. 50
MONTREAL
J. CHAPLEAU & FILS, Imphimeurb-Editeubw,
31 vue Cûtté.
1882
\
LEXIQUE
DE LA
LANGUE IROQUOISE
DU MÊME AUTEUR ;
Etudes Philologiques sur quelques langues sau-
vages DE l'Amérique, par N. O., ancien missionnaire.
Jugement erroné de M. Ernest Renan sur les langues
sauvages, par l'auteur des Etudes Philologiques, Deuxième
édition entièrement refondue.
Ces deux ouvrages de format grand in-8, sortis des presses de
M. J. Lovell en 1866 et 1869, sont presque entièrement épuisés.
Les quelques exemplaires qui restent, sont en vente à Montréal,
chez MM. Dawson frères, rue St Jacques, 159-165.
-iTiir •T"'"l"lilii
LEXIQUE .
DE LA
LANGUE IROQUOISE
AVEC
NOTES ET APPENDICES
PAR
J. A. CUOO
l'rtire de Sainl-Sulpice,
Quclqu'isoldes que paraissent au premier abord
certaines langues, toutes ont de l'analogie entr'ollas ;
et ces rapports multipliés seront aperçus à mesura
que l'on perfectionnera l'histoire philologique des
peuples et l'ctude des langues.
Alex, de Humbolt, Ania polyglotta.
, MO:s^TREAL
J. CJiAPLEAU & FILSj Ijiprimeui^-Editeurs,
31 et 33 rue Cotté.
1882
0. s. N. H.
Wakon'ion, wakonriwaicnhasc,
Wakonwenniioste
Ne ken wakiatonscrison ;
Sianercnst nok takitenr.
I. O. K. T.
PREFACE
Voici encore un livre de ma façon, et que, par un concours de
circonstances tout-à-fait imprévues et indépendantes de ma
volonté, j'ai été amené à composer et à mettre en lumière. Je
l'ai dit ailleurs, et je le répète encore, en dehors des petits
livres de piété et d'instruction religieuse pour nos Indiens, mon
inclination personnelle n'a jamais été de faire imprimer quoi que
ce fût, et surtout, comme je le fais ici, non sans quelque con-
fusion et déplaisir, — d'y faire paraître mon nom.
Les deux opuscules qui ont devancé celui-ci, l'un en 1866,
l'autre en 1869, portaient seulement les initiales (N. O.) des
noms sauvages donnés à l'auteur, ancien missionnaire du Lac
des Deux-Montagnes. " Nij-kwenatc-anibic, " La double belle
feuille, était son nom algonquin ; " Orakwanentakon, " V étoile fixe,
son nom iroquois.
J'entre dans ces particularités fort peu importantes, unique-
ment pour satisfaire à quelques demandes qui m'ont été faites à
ce sujet.
Ce petit livre est divisé en quatre parties :
Racines iroquoises avec un petit supplément: p. 1-74.
DÉRIVÉS ET COMPOSÉS p. 75-I52.
Notes supplémentaires : p. 153-183.
Appendices: p. 183-216.
Sauf les noms de parenté et quelques autres dont il a été parle
ailleurs, je crois n'avoir guère omis de racines tant soit peu im-
portantes ; quelques-unes qui n'ont point été insérées dans la
I" partie, se trouveront dans la seconde ou même dans les
autres.
Au milieu des RACINES IROQUOISES on remarquera plusieurs
mots composés : ce sont pour la plupart, des noms géographique s
dont on se montre avide, surtout en Amérique, de connaître la
signification ; en les décomposant, j'en découvre et dévoile la
Racine.
yr
Les notes nombreuses du bas des pages, ainsi que les Appen-
dices et les grandes Notes supplémentaires qui forment une partie
considérable de l'ouvrage, serviront de re'ponse à plusieurs
questions qui m'ont été adressées de divers lieux ; seront, j'espère,
un correctif suffisant à plusieurs inexactitudes soit historiques,
soit critique?, grammaticales ou ethnographiques et même d'un
ordre plus élevé, commises involontairement par divers écri-
vains ; et, je l'espère encore, pourront servir de guide et de
lumière pour faire éviter peut-être quelques nouveaux écueils.
C'est toujours pour obtenir quelqu'un de ces heureux résultats,
que je suis entré parfois dans de longs détails qui pourraient
paraître autant de hors-d'œuvre. J'ai cru devoir agir de la sorte,
par pur amour de la science et de la vérité.
Il arrive bien rarement qu'on lise un dictionnaire d'un bout à
l'autre. Celui-ci a été construit sur un plan qui en permettra la
lecture intégrale, même à de-; personnes étrangères à la philologie
proprement dite.
A la p. 125, j'ai terminé l'art. oxiA par ces mots de qnibus
verbis videbitur infra. Je voulais parler en effet de ces mots et
de quelques autres analogues, mais en latin seulement. Nimium
enim me puduisset vernaculo idiomate de istiusmodi vocabulis
sermocinari. Réflexion faite, je me suis ravisé, et au lieu de-
donner une dissertation latine sur les mauvais mots de la langue
iroquoise qui révèlent, à eux seuls, l'origine chananéenne de la
Nation, j'ai cru mieux faire, arrivé au bout de mon livre, d'y
mettre simplement l'épitaphe d'un saint Pontife dont il était à
propos de glorifier le souvenir.
J'ai donné (p. 203) la raison pour laquelle j'emploie dans ce
nouvel ouvrage, le W de préférence au 8 dont j'avais fait usage
précédemment. *
La même raison m'a fait abandonner le caractère espagnol N.
Pour indiquer que l'N est nasale, qu'elle termine une syllabe et
* Comme mon manuscrit ne portait que dos 8, quelques-uns échappant
à la correction des épreuves, n'ont pas «té remplacés par des W, et se
sont ainsi glissés dans le livre imprimé.
VII
ne commence pas la suivante, je me sers d'une apostrophe ren-
versée ( * ), ex. : cu'ionikaJito, prononcez : cin-yon, et non pas
c-nion.
Ce même signe m'a également tervi pour la transcription de
quelques mots hébreux, notre II aspirée ne suffisant pas pour
représenter toutes les gutturales hébraïques.
Admire qui voudra ces belles inventions de nouveaux sys-
tèmes graphiques ; je ne les crois nullement propres à faciliter
l'étude des langues indiennes, ni à promouvoir l'instruction
parmi les Indigènes. J'ai déjà parlé du système des caractères
syllabiqncs, et j'ai dit franchement mon opinion sur ce sy.stèmc
graphique, voy, p. 22 du Jng. crr.
Très-peu de temps après la découverte \ie ce:3 PJionetic sylla-
bic symbols, * comme leur inventeur les appelle dans le titre de
son livre, — un autre, le P. Kauder, rédemptoriste allemand, a
cru devoir fabriquer en faveur des Micmacs, un système d'écri-
ture encore plus extraordinaire, un vrai système hiéroglyphique ;
* Plusieiirs de ces symboles ressemblent assez Lien aux caractères
sanscrits du III" et du Y" siècle avant l'ère chrétienne. De même que
nos lettres h, d, p, q, ne sont au fond qu'un seul et même signe tourné
en quatre façons différentes, ainsi en est-il à peu près des signes em-
ployés dans le système graphique de la Baie d'Hudson. Les caractères
syllabiqucs constituent seulement la consonne, et la voyelle ne consiste
que dans la position diflerente qiù est donnée à ces caractères. La forme
môme du signe syllabiquc favoiise sou changement de position ; suivant
qu'il a son ouverture tournée en bas, à gauche, en haut ou à droite, il
aura le son particulier d'une des quatre voyelles a, e, i, 0.
Supposons, par exemple, que nos lettres G et Y soient deux caractères
syllabiques. Pour leur donner la valeur de ka, ké, ki, ko, de va, vé, vi, vo,
il suffira de les tourner en sens divers, de cette manière :
OOOC a;>v<!
Ka ké ki ko va vé \i vo
c\
VIII
et il a fait imprimer en 1866 à Vienne en Autriche, un magni-
fique volume intitule :
BUCH
Mon imprimeur ne saurait reproduire les autres hiéroglyphes
du titre, mais au-dessous de chacun d'eux, on peut lire les mots
que voici :
dûs gut
ciitJiaUciid dcii KaiccJnsvnis,
Bctrac/itnng, Gcsang.
Tout cela est fort beau et très-ingcnieux, mais aussi très-
dispendieux et, à mon avis, fort peu pratique.
Brcvifi esse lahoro,
Ohscnrus fio
Horace avait raison. Dans mon premier essai qui n'était
qu'un simple article de journal, en iS6'i„Jc voulus cti'c bref d je
devins obscur, si bien que M. LeHir lui-même put se méprendre
sur le sens de mes paroles et faire ensuite la réflexion suivante :
" Qui reconnaîtrait le MOT Français dans Onset onni et le jMOT
" Anglais dans Ticrhenshaka ? Deux langues ainsi travesties
" pourraient être sœurs sans parvenir à se reconnaître.", (Etud.
Bibl. t. II. p. 477). Ce n'est pas là ce que j'di voulu dire. Onse-
RONNI et Ttorhensiiaka nc sont nullement une altération des
r[\o\.s français et anglais ; ce sont deux mots iroquois dont l'un
%\^m^(i faiseur de haches et l'autre habitant du Levant.
Dans mes deux précédents ouvrages, je me suis efforcé d'être
clair avant tout. L'accueil favorable dont ils ont été honorés,
m'est un gage assuré que celui-ci ne sera pas moins bien accueilli,
non-seulement des Américanistes, auxquels il s'adresse spéciale-
ment, mais encore de tous les Philologues en général, et même des
IX
personnes qui s'occupent à divers degrés, d'Ethnographie, de
Critique httéraire et scientifique, de Lexicographie, de Gram-
maire comparée, de Bibliographie, d'Histoire du Canada et
d'Histoire Naturelle.
On trouvera çà et là quelques termes propres au Canada,
comme patate, couverte ; mais ordinairement j'ai eu soin de
mettre à côté, le mot français correspondant.
Besoin n'est pas d'ajouter d'autres remarques à celles qui pré-
cèdent, et il faut que je laisse au Lecteur le soin d'apprécier et
de critiquer mon travail. Intclligcuti paitca.
Les quelques abréviations qui s'y rencontrent, ^ compren-
dront aisément, sans qu'il soit nécessaire de les expliquer aux
personnes qui ont vu mes précédents ouvrages.
Malgré tout le soin que l'on a mis à corriger les épreuves, on
se voit contraint d'avoir à signaler ici quelques
ERRATA :
P. 5 aprcs IKTîKS, lisez porter an lieu de donner.
P. 28 à — NEHA, lisez akokstcnneha aiL l. de akokstcnneka.
P. 36 OSERA, lisez OSEWA.
p. 38 OTSKAKA, lisez OTSKARA,
P. 44 TEKATENTHOS, lisez TEKATENTSAS.
P. 75 à la 2e Note, KatENhonnaras, lisez KatENhcnnaras.
RACINES IROQUOISES.
— A, à la fin des mots termi-
nés en A, est ordinairement le
signe du Diminutif ; quelquefois
il renferme l'idée de seul^ seule,
seulement. Voy. — Ha.
Ahare, filet, rets pour la
pêche ; mousseline, dentelle,
toile claire, toile d'araignée.
Ahenxa, arc ; archet.
Aheren, au loin. Voy. Heren.
Ahta, chaussure, souliers, bot-
tes, etc. ; fer de cheval.
AiENNHE, bois d'orignal.
Aioha, vison, foutreau.
Akaiox, vieux, ancien, an-
tique.
Akawe, aviron, rame.
Akawenk, par corr. Akwa-
icenk^ être à, appartenir, être la
part, la propriété de — , qlq. avoir
à soi, posséder, avoir droit de
posséder.
Akehton, collier de charge.
Akekstenha, être vieux, âgé,
avancé en âge.
Akenesho, être de la bande
de l'allouette.
Akennhake, été, en été.
— Akenrat, blanc, blanche.
Akera, vase ; vaisseau pour
boire ; plat, assiette, objets de
toilette.
Akfaseron, être nu, être nu
en chemise.
Akianer, être grand en au-
torité, être chef, grand-chef.
Ak — KAWE, avoir une partie
du corps à nu, à découvert,
sans vêtement, être sans vête-
ment à — . Voy . Akwaskawe.
Akohren, autrui, autre, étran-
ger.
— Akon, dans. Voy. Nakon.
Akonwara, visage, visage
d'emprunt, masque.
Akosatexs, cheval, bêle de
somme. Voy. Waksatens.
— Aksen, mauvais, méchant.
Akskerewake, être de la
bande de l'ours.
Akta, à côté de, près de, au
bord, le long de, à la veille de.
Akte, à part, ailleurs, à l'écart,
de travers.
Aktsakann, être Abénaquis.
Aktsiaken, courage ! {en se
jjai'lant à soi-même.)
Akwa, très, beaucoup.
AKWAsrrAKox, pour akasita-
kon, être nu-pieds, c.-à-d., avoir
les pieds nus dans ses souliers,
avoir les pieds {osita) sans adou-
cissement, {aokon) sans confort,
c.'à-d. sans bas. [Voy. Karis), n'a-
Asa
Ata
voir aux pieds que ses souliers,
être en simples sandales, comme
les Récollets nommés pour cela :
Ronasitakon.
Akwaskawe, j)our akaskawe,
être nu-pieds, être sans souliers,
As pour ahta, souliers, ak — kawe,
être sans — .
Akwekon, tout, tous, entier,
tout entier, ensemble.
Akweks, aigle.
Akwesasne, à St. Régis, 7iom
(le lieu. Litt. Là où la perdri.x bat
des ailes. Voy. Okwesen.
Anitas, enfant du diable, bête
puante, putois.
— Ano, froid, refroidissant.
Anokien, rat musqué.
Anonk, oignon, ciboule, ci-
boulette.
Anowara, tortue.
AoKON, sans assaisonnement,
vide, rien dedans, rien avec,
rien dessus.
AoNENHA, dernièrement, ré-
cemment.
AoNRiA, respiration, haleine.
AoRA, feuilles sèches, mortes
et tombées; feuilles de l'épi
dehlé-d'inde.
AosKON, pur, sans mélange,
tout de, pas d'autre que.
Arahonne, au moins.
Are, quelquefois. Syn. arens,
sewatierens.
Arekho, pas encore. Quelques-
uns disent : Arokhe.
Aria, hameçon.
Arosen, écureuil.
Asare, coutelas, couteau, ca-
nif, faul.x, faucille, sabre, épée,
etc.
• AsATAKON, dans les ténèbres.
(au pr. et au fig.)
AsE, neuf, nouveau, frais,
jeune.
AsEKEN, car, parce que.
AsEN, trois. Alg. niswi.
AsENNEN ou AsENNON, milicu,
entre deux, au milieu. Alg. na-
saw.
AsENONT, petite corbeille ; me-
sure d'un demi-quart de minot.
AsERUE, fil, ficelle, corde,câble
AsHARA, anse, corde, et en gcn,
tout ce qui tient à un objet, et sert
à le porter ou trainer.
AsHONTA, cloison, mur de sé-
paration, pan de muraille, cham-
bre, appartement,
AsiKWE, dard, lance, pi(]uo,
hallebarde, baïonnette.
AsiRE, couverture de lit, voile
de vaisseau, chape d'église.
AsiSA, pile, pilon.
AsKONTE, grosse écorce ; canot
d'une seule écorce d'orme.
AsKWENNA, appentis, vestibule
AsoNTHA, nuit, la nuit.
AsTESON, toujours, continuel-
lement, sans cesse, sans inter-
ruption.
Atak, baguette, petite can-
ne, règle, mesure, aune, cor-
de de bois à brûler.
Atakwarere, coquille, coquil-
lage.
Atakwari, paquet, ballot.
Atakwenxnia, bardes, équipe-
ments, vêtements.
Eks
Enn
Atenha, petite flèche que l'on
met dans mi bois creux et que
l'on envoie en souillant; Heur
(le la tige du maïs.
Atenhenra, enclos, parc,
clôture, mur, muraille, cour,
jardin, palissade, etc.
Atennits, bâton, canne, bé-
quilje, crosse d'évôque.
Atenno, paume, balle, pelote
à jouer.
Ateraki, bas, cbausses,chaus-
scttcs, chaussons, mitasses.
Atere, panier.
Atewasare, pendant d'oreilles
Ateweia, brasse. Voij. Oweia
Atewenniak, oie, [voix coupée,
owenna, ikiaks.)
Atewirarha, barbote.
Atho, le Dieu de l'hiver, le
Ka-piponokctc des Algonquins.
Atinati, renne, caribou. Alg.
ininatik.
Atkonsera, oreiller, coussin.
Atokasta, pommade.
Atoken, hache, cognée.
— Atokenti, saint, sacré, bé-
nit, religieux.
Atokwa, cuiller, miooine.
Atosera, tente, cabane d'hi-
ver. Voy. Osera.
Atsienha, feu pour se chauffer,
feu pour la tenue du conseil.
Atsinnha, jarretière. Voîj. Osi-
NA.
Atskwi, eh bien 1
Atsokton, pioche, bêche.
Atste, dehors, en dehors.
Atstsikwahe, crosse de joueur
bâton recourbé, raquette pour le
jeu de crosse.
AwEN, liquide, eau, vapeur ;
aqueux, humide, mouillé, dé-
trempé, trop clair, trop liquide.
Awenhakenrat, châtaigne,
Voy. — Akenrat,
Awenhetsa, boudin, saucisse.
AwENRASA, mousse, {plante
cryptogame.
AwETARONTsi, tant mieux,c'est
bien fait, merci, bon, il a bien
mérité ce qui lui arrive. [Se dit
toujours en mauvaise part et ordi-
nairement par vengeance.
E
Eh ! interj. pour se faire écou-
ter.
Ehnëken, en haut, au-dessus.
Ehni — , ahrév. de Ethoni — .
Ehtake, en bas, au-dessous, à
terre.
Ekenkwarake, le front, au
front.
Eksaa, enfant, jeune enfant.
Enaskwa, animal propre au
service, animal domestique ;
captif, esclave, prisonnier.
Enikatsiena, courroie,attache,
cordon de souliers.
Ennasa, langue, [on dit aussi:
ennason).
Ennaton, serpent d'eau.
Ennekerf, foin. Voy. Keri.
Her
Hes
Ennenhensonk, maïs grillé
sous la cendre.
Ennios, radeau, train de bois.
Ennisera., litière, brancard ;
échafaud, échafaudage ; jour,
journée ; temps, température.
Ennita, lune, mois, mois
lunaire ; croissant.
Enontake, mamelle, à la ma-
melle, aux mamelles.
Enskat, un, une ; une fois.
Hébreu : " 'é'âd, 'a'at."
Enta, jour ; jour heureux,
fête ; temps.
— Entas, signe du Consomptij
(lea l'obes.
— Enthos, iiitensitifde — entas.
Entie, milieu du jour, midi,
sud.
Erhar, chien. Voy. Herhar.
Eri, cœur ; cerise de France.
Eris, petit chien.
Ero. Voy. Hero.
— Es, pi — EsoNS, long, haut,
profond.
EsKANN, spectre, fantôme,
squelette animé.
Eso, plusieurs, beaucoup.
EsoNNE, dos, au dos, dans, sur
le dos.
Etho, oui, c'est ainsi, bon !
bien !
Ethone, alors, dès-lors.
Ethoni — , voilà comme — ,
c'est ainsi que — .
Etsinn, mâle, du sexe mas-
culin, garçon. Se dit des hom-
mes et des animaux.
H
Ha, prononcé fortement, ré-
pond à notre hein ! de même que
Nahoten est l'équivalent de quoi ?
comment ?
— TIa, est ordinairement le signe
du Diminutif.
— Hafa, beau-frère de femme,
belle-sœur d'homme.
— Haka, habitant de — .
— Harare, dans le haut de,
sur le haut, sur le sommet de,
à la chne de.
— Haton, — ième, — ième-
ment. [Signe du nombre ordinal.)
— Her, tout-à l'heure, il n'y a
qu'un instant. [Toujours au
temps passé et après akwa ou
onwa.)
IIeren, à part, ailleurs ; de
travers ; au loin.
Herh.a.r, chien, sic dictas quia
hirrit antequam latret.
Hero, terme de diplomatie em-
ployé dans les harangues., à la fin
d'une période^ pour obtenir ras-
sentiment des auditeurs. Il peut
se traduire en français par : Oh !
oui ; oh oui certainement ; n'est
ce pas? n'est-il pas vrai ?
Hesha, frêne gras.
I — sert de soutien à qq. verbes
dont le radical trop court ne
pourrait qne bien difficilement se
soutenir par lui-même.
— I marque ordinairement la
plénitude.
Iah ou lAHTEN, iioiî ; lAHTE, ne
pas.
Iahote, venter, le vent souf-
fler.
Iaiak, six.
— Iakon, être tant, être en
tel nombre, en telle quantité,
[en parlant des personnes.)
Iaonte, être avec, dépendre
de, appartenir à, faire partie de,
être de.
Iaoron, avoir l'air de, (ne
s'emploie guère qu'en composi-
tion. Voi/. — Oron.
Iawenre, de plus, en plus, par
dessus, au-dessus.
— Iawens, arriver, quelque
chose arriver, un événement
avoir lieu, une chose être de
telle manière.
1e — marque de la localité au-
delà ; qqfois soutien de verbes à
rad. court., comme par ex. iekos.
Iekahra, se faire tard, com-
mencer à faire noir.
Iekaieris, se trouver juste
quant au temps, au poids, au
nombre, à la mesure.
Iekos, mettre, jeter, tremper
quelque chose dans l'eau, dans
un liquide, Yoij. — o et — os.
Iennhonra, aisselle.
Il, pron. isolé de la \ère pcrs. :
moi, nous deux, nous.
— Iio, beau, bon ; fort, solide ;
doux, patient.
IiONS, un objet être long,
avoir de la longueur, être étendu
en longueur. Voy. — 0ns.
Ikare, être avec, être dedans
avec, être contenu, compris
dans. Voy. Kerha dont Ikare
n'est que le pp. verbifié.
Ikas, irr. arriver.
Ike, irr. aller, venir, arriver.
Ikehre, irr. penser, vouloir.
Ikeks, irr. manger quelque
chose. Voy. Tëkatskahons.
Ikenats, être couché.
Ikenonne, garder, réserver,
veiller sur, être caution, atten-
dre l'issue d'une affaire.
Ikérate, être sur ses pieds;
Voy. Keratas-
Ikere, être au berceau;
Ikes, être vivant, marchant,
ambulant sur la terre, vivre ici-
bas, être voyageur en ce bas
monde.
Ikete, être debout, se tenir de-
bout.
Ikhas, porter, transporter, ap-
porter, emporter, rapporter, rem-
porter, suivant la note de localité
oit de réduplication.
Ikhawe, porter sur soi, avec
soi, avoir en main, en posses-
sion, garder avec soi.
Ikhes, donner, transporter,
apporter, (en voiture ou par eau.)
lOH
lOK
Ikiaks, couper, tailler, rogner.
Ikiats, appeler, donner un
nom.
Tkiens, mettre qq. ch. là.
Ikies, s'éveiller.
Ikkens, voir, voir clair, avoir
la faculté de voir ; apercevoir.
Ikkwas, cueillir, recueillir, ré-
colter, collecter ; donner profit,
produire.
Tkkweks, fermer, barrer, obs-
truer, clore.
Iknerenks, amarrer, lier, at-
tacher, atteler.
— Ikon, être tant (en pniianl
des choses.) Voy. — Takon.
Ikreks, pousser, faire avancer.
Iksas, faire, parfaire, achever,
finir.
Iksate, être couché sur le dos.
Ikseres, suivre, poursuivre,
trainer.
Iksta, servir, être bon, utile à
qq. ch.
Ikstoks, becqueter, donner
un coup de bec.
Ikswens, haïr, détester, ne pas
aimer, trouver mauvais.
Iktats, présenter, montrer.
Iktsinn, être garçon. Voy.
Etsinn.
Inon, loin.
lo, (il faut trainer un peu sur
Vo) oui. Dtff. de Hen.
loAWi, qq. ch. aller à la dérive.
loHNiRON, dur, ferme, stable,
solide, valide, fort, valable, lé-
gal, légalisé, authentique.
loHKAnno, qui a de la consis-
tance, qui ne rompt pas, qui plie
sans se casser, qui n'est pas fria-
ble, (boiSj terre glaise.)
lOHNOTES, l'eau être haute,
profonde. Voy. Wenhnotons.
ToHRENTON, qq. objet être pen-
du, suspendu.
loHTANAWEN, chaud,(p?? parlant
d'habits, maisons.)
loiANERE, c'est beau, bon, il
faut, il est bon, utile de, c'est
bien. Voy. Wakianere.
loiENTERE, reconnaissable.
Voy. KlENTERES.
loKAHRONTE, trou, brèclic, ou-
verture. Voy. Kkahrontha.
loKARATE, épais. Voy. Katens.
loKARENRE, Ic décliu du jour,
l'après-midi.
lOKENNORES, plcUVOir.
loKENRAT, vil, méprisable.
loKENT, visible, évident, sen-
sible.
loKERHA, flotter, surnager,
tremper dans l'eau sans aller au
fond.
loKETOTHA, surabonder, excé-
der, être de trop, de reste, de
surplus. Voy. Wakketotha.
loKHAON, ail. Cf. loKHAS et ses
composés.
loKHAS, faire eau, prendre eau,
[un canot., une chaudière.)
ToKONso, prunelle, petite pi'u-
ne des bois. Cf. Okonsa, — o.
ToKSTE, pesant, lourd.
Iokwaronte, bosse, abcès, tu-
meur, enfiure. Voy. Wakkvva-
RONTE.
IoKWENRARE, pi. lOKWENRA-
RON, temps, lieux séparés par
lOR
lOT
des distances ; intervalles de
temps, de lienx ; époques, étapes.
loKvviT, peu appétissant, dé-
goûtant.
loN'ANAWEN, mouiUé, trempé,
Cf. AWEN, Kanonnawen.
loNEHRAKWAT, merveilIeux,
prodigieux, surprenant, admi-
rable.
loNEWARAT, nouséabond,
écœurant.
loNNHETSKAT. mou, tendre.
loNONTE, colline, mont, mon-
tagne. Voij. Ononta.
loNONWAKTE, douiourcux, Sen-
sible, qui fait mal, [au pr. et au
liO-)
loNïSKwENA, estomac.
loNWENTAS, mourir en nom-
Jire, y avoir mortalité.
loNWESEN, c'est gai, agréable,
plaisant, amusant. Voy. Konwe-'
SEN.
loRAKAHRE, retentir, résonner,
se faire entendre, faire du bruit,
être sonore. Bc iorakahre s'est
formé par corruption le mot Nia-
gara.
Ioranentak, être attaché à,
inhérent, collé, attenant, adja-
cent.
loRASE, beau, joli, agréable à
voir.
loRHARATs, ùtro à espércT", y
avoir espoir. Voy. Wakerhare.
loRHENs, le jour paraître, (par
opp. aujourjjrcccdcnt. Voy. Wa-
KERHENS.
luRi, cuit ; mûr. Voy. Karis.
loRONKWA, qui démange, qui
picote.
losATSTE, violent, violemment ;
rude, rudement. Voy. Kesatste.
losENT, injurieux, outrageant,
losERAHRESTON, outre mesurc.
losKATs, beau, désirable, at-
trayant.
losNORE, vite, à la hâte, en
peu de temps.
losTERisT, drôle, comique,bur-
lesque, ridicule, risible, plaisant,
bouffon, cocasse.
IosSat, c'est déplaisant, désa-
gréable, haïssable. Voy. Ikswens.
— loT, qq. ch. être, avoir lieu,
se passer, arriver d'une certaine
manière.
loTAKENHEioN, faué, infirme,
paralysé, impotent.
loTAKONTA, gênant, embarras-
sant.
loTAKSEN, mauvais, méchant,
en mauvais état, mal fait. Voy.
— Aksen.
loTARAHE, c'est dommage.
loTARAHEs, être arrêté, empê-
ché, s'accrocher, se prendre qq.
part. [V. monop.)
loTARmEN, chaud, il fait chaud,
c'est chaud.
loTATiHON, .raide, qu'on ne
plie pas aisément.
loTE, rude an toucher, à l'odo
rat, à l'ouïe, au goût ; amer, fort,
capiteux, acre, aigre.
loTEHAT, honteux, infâme,
obscène.
loTEKHA, y avoir du feu, être
en feu, brûler.
loTERANENTE, qq. ch. à terre
et qui n'y touche qu'en partie,
de manière à former un jour
Ka
Kah
dans une direction horizontale ;
fente, ouverture, espace entre
le sol et un ohjet qui y repose.
loTiANATox, étrange, rare, sur-
prenant.
loTiENi, contenant beaucoup,
vaste, qui tient beaucoup ; fé-
cond, qui rend, qui produit
beaucoup.
loTiEREN, être fait, ce qui est
fait. Voy. Kierha, dont il est le
passif monopers.. Cest aussi la
de p. fém. du parf. du v. dèpon.
Katierha.
lOTKANONM, c'est joli, c'CSt
gentil.
loTKATE, souvent, fréquem-
ment.
loTKEN, pourri, gâté, aigri,
moisi.
loTOHON, touffu, dru, grenu,
épais, bien fourni.
loTOKEN, par hasard, par mal-
heur.
loTOKTE, la fin, le bout, l'ex-
trômité. Cesl le parf. de Watok-
tha. Yoy. ce mot.
loTONHON, (3e p. du fém. de ka-
tons, devenir).^ cela a eu lieu, on
a obtenu ce qu'on désirait.
loTONKOHTox, outre mesure.
Voy. Katonkohtha.
loTONNisoN, mûr, mûri.
loTONRis, humide, y avoir de
l'humidité.
loTSAMT, terrible, alfreux, ef-
frayant, monstrueux, énorme.
loTTE, qui aboutit, le bout,
qui se montre, qui se présente
en saillie. (Pr. ri fig.)
loTTERON, y avoir à craindre,
être périlleux, dangereux.
lowEiENSTON, couveuable, dé-
cent, à propos, comme il faut.
lowENTE, ce qui accompagne,
accessoire, circonstance, détail,
épisode, suite, cortège.
lowisTO, froid, c'est froid.
— lowiTHA, entrer dans — , s'a-
juster à — [qq. partie du corps, v. g.
bras, oreille.)
IsE, pr. is. de la 2 p. : toi, vous
deux, vous. — Grec: "Su, sou,
soi, se. "
Isi, là. Voy. ses opposés Karo
et Kento.
TsTA/mère. C'est le vocatif de
Akenistenha, ma mère.
ISTENHA, pour AkENISTENHA,
abréviation en usage dans le dia-
lecte des Kahnawakeronons et des
Akwesasronons.
IwAT, être dedans, dessous.
( Y. impers.)
K
Ka, (avec ou sans inlcrrog.) où,
d'où, par où.
— Ka, être d'une certaine taille,
grandeur, dimension. Ce V. est
un de ceux qui ne peuvent se con-
juguer qu'à Vaide d'une particule
préfixe telle que ehni-^, ethoni — ,
kenni — , sate — , toni — . Voy. ces
mots.
Kahasons, percer qlq. avec un
poignard, une lance.
Kahenta, pré, prairie. Voy.
Kenta,
A
Kah
Kan
Kaheta, champ, terre propre
à être ensemencée.
Kahetken, c'est laid, vilain,
hideux. Voy. Khetken.
Kahik, fruit, (pvoduciion des
arbres et des plaiites.)
Kahioxha, rivière, fleuve.
Kahkitarhos, prendre une
brassée.
Kahnawake, Sault St. Louis,
nom de lieu dont Vorthograplie
anglaise a fait Gaughnawaga.
Voy. Ohnawa.
Kahniasa, clocher, tour, ilèche
d'église.
Kahnika, pilon, mortier, mo".
lin.
Kahon, outarde. Alg. nika.
Kahonre, fusil, pistolet, ca-
non.
Kahontsi, noir. Voy. Khon-
TSI.
Kahonweia, canot, vaisseau,
navire.
Kahras, V. monop. un vaisseau
échouer, donner sur un écueil.
Kahriena, faix, charge sur le
dos.
Kahrienens, qq. ch. tomber,
s'écrouler.
Kahriskons, [seulement en usa-
ge au duel et au plur.) courir les
mêmes risques, avoir le même
sort.
Kahristha, empêcher, répri-
mer, réprimander.
Kahrokwa, pipe, c.-à-d.^ le
temps de fumer une pipe, temps
de repos donné aux rameurs.
Diff. de kanonnawen.
Kahronkha, entendre, com-
prendre ; savoir une langue,
pouvoir la parler.
Kahtenties, partir, marcher,
aller.
Kahtontha, abolir, détruire,
anéantir, dissiper. Voy, Wah-
TONS.
Kaiare, sac, poche.
Kaiasa, croix. Voy. Tekiason-
THA.
Kaien, il y a, il y en a [v. mo-
nop.) Voy. Ikiens.
Kaientarakwi, alizé, alizier.
Kaieri, quatre. Cf. Oieri, dix.
Kaieronni, apparentj appa-
rence, qui a forme, figure de — .
Voy. KlERONNI.
Kaiesas, qq. ch. se perdre, se
gaspiller, devenir inutile. Voy.
KlESAS.
Kaiete, jonc à faire des nattes.
Kaionni, collier diplomatique,
collier de porcelaine, de wam-
pum.
Kakare, brayer; jupe, jupon.
Quelques-uns pensent que ce mot
vient de okare, écorce, parce que
dans le principe., le brayer ne con-
sistait que dans un morceau rf'c-
corce.
Kaksa, plat, assiette, terrine.
Kakwa, mets, nourriture, ali-
ment. Voy. Ikeks.
Kakwats, mettre sa couverte,
son manteau, sa mantille.
Kakwisrons, forcer, faire ef-
fort, s'efforcer, faire des efforts,
violenter, sévir.
Kanakare, perche, bâton long ;
petits arbres coupés pour faire
des cercles.
Kan
10
Kan
Kanak liNSKiiA, fosse dc patalcs,
dc blé-d'iiulo ; [)laii(lie de jar-
din.
Kanakon, scan, ciivo, baril,
barrique, ton no, lonnean.
Kanakta, lit, conclie, cou-
(îhetle, éta^^o, ctianihre, lien,
place, end colt.
Kanakwa, mariage, inriiagc;
opus carnalc ; actus conjugalis.
Kanaskwa, conclie ; sein ;
conclieni-. K\. : kenâsUôkon, iur
le sein cl sous 1rs luihils^ ou sons
les drops el rourerhires ; kenfis-
kwiio, kenfiskwaksen, clre boii^
mauvais coucluuv.
Kanata, ville, villag(!, bourg?
honrgadi^, cauip, cauipenuMit de
F>lusieuis, gidupf! de tentes. Dc
la le nom de (lauada aui/arl on a
voulu^ lout ri'ccntiiicnt encore^
mais (otijoius sans fondernott
solide, assii/nrr )uic loule autre
clymologie.'*'
Kanatakonki:, pour kanala-
kaionke, iioin dc lieu, à l'ancien
village. I.cs Ahjonqtiins le nom-
ment Kele olenaug, ce (jui sirjni/ie
ègalemenl : an vieux village.
Kanatahok, pain. En fy>. kana-
lara.
Kanatsia, chandière, marmite.
Kanatsk), aux Gliaudières,
nom de lieu sur l'Ottawa, appelé
plus lard Bylown, et maintenant
Ottawa. Les Iro/juois continuoit
à nommer cette capitale: Kanal-
sio, chaudière dans l'eau, dc
même que les Ab/onquins rappel-
lent encore: Akik endâtc, là où
est la chaudière.
Kankuonk, en cp. KanewAj
peau sèche d'animal.
Kaneka, pron. et adv. quel-
(|u'im ; qnehiue part. lah ka-
neka, pcMsouue; nulle part.
Kanekueue, vraiment, (;erlai-
nement, sans doute.
Kanekota, échelle, escalier.
Kanen, en cp. Kanenua, grain
de semence, graine, semence;.
Kanena, costume, habille-
ment, uniforme.
Kanenua, bande, troupe^ ar-
mée, mnllitpde, rang, rangée.
Kaneuon, Iranc frêne.
Kanesatake, Lac des deux
Montagnes, lic onesa, pente, dé-
clin, côte, et de eiitake, au bas,
eu bas. Litf. au bas de la côte.
Le village du Lac des deux Mon-
tagnes est en etïet situé au pied
d'une colline. Dans ces dernières
années, on lui a donné aussi,
et- comme par surcroit, le nom
d'ÛKA, mot dc langue algoii-
quine qui signifie poisson-doré.
Kanetsker, anse, baie.
Kaniataiie, lac, lleuve, mer„
océan.
Kanienke, chez les Agniers^
à Agnier, au canton d'Agnier.
Kaniokwa, crochet, gaffe, cré-
maillère.
Kanionra, l'ouverture, le trou
d'en bas de la cheminée.
Kanios, V. mn., pousser, ger-
mer, sortir de terre.
* Voij. pag. 430-7 (///. lo))i. \(t d'un ouvrage intitulé : Transaclicns of the His-
torical and liitlerary ConiiniUee of llie Amf^ricaii Pliilosopiiical Society. Voy.
aussi .lugeineiil erroné de W. E. R. sur les langues sauvages d'Amérique,
•pag. 103 de la deuxième édition, Mcntréal, (Canada.) D^cwson Brothers, rue
St. Jacques.
Kar
11
Kae
Kanjotk, v. w/t., être debout,
planta;, f-AavO.. //o exl href au
sinij. : KumuUt; il ant lonrj au
pi.: Kariiôton, Voy. — 6tc, — Oton.
KaNNMOUA, [iO'.Ut.
Kannua, rn.'il.idic'.
.Kanokwa, liaKKC, paquet; p<;r-
<;oir, gouge.
KANONMON,au large, loin du
rivage, en plein lae, en pleine
rner.
Kanonnawkn, pipe, ealnmet.
Kanonno, New- York (Ononna.
jom^ — 0, dans Ccau^) jonc dans
l'eau, pay» de jonoH.
Kanonka. maison, cabane, ré-
KÏdc-nce, gîte, habitation quel-
conque, »oit deH homme», «oit
de» animaux.
Ka.no.n'ta'ihi, capillairr; du Ca-
nada. Il y eii a de deux HorU.'H,
l'un nofnm^; par le» Iîotani»l<^H
adiardum pedalv/m, l'autre asple-
nium nigrum.
Kanoho.v, cher, cofitcux; pré-
f;ir;ux, important, de prix, de
valeur; p^îuible, difficile, allli-
geant; indulgencié if-n parlant
df; croix, de rkap/Uels.)
Kajjakwa, le «oleil ; la lune.
Quand il nul nécessaire, de préciser,
au mol K a li A .•< wa , a»tre, on ajoute:
K.N'rjKKK.NKKffA,qui itcAnïrc. à midi,
lurniriaire du jour, ou awo.n'tk.n-
KMA, qui éf;laire à minuit, lumi-
naire de la nuit.
Kahath, h(i coucher, ne mettre
au lit.
Kaijkk wah, y;«//. wakarek wen^
fui. enkareko, faire la guerre, a
Carœienne façon des sauvages, c. à-
d., erdever des chevelures, Cesi
ce que sif/nif,e karekwa», cpé de
ikkwas, j'enlève, el du vieux
mol ara, chevelure, cuir chevelu.
f'hez les nations de larifjuf. alf/on-
r/uine, faire la guern;, w dit ;
nandopani, chaH»er aux pani»,
c. à d,, chercher à faire de» pri-
Konnier» de guerre.
KAJii'..NniA. brirhe, morceau de
groH bois de cfiaufl'age.
Kahb.v.na, air de cantique,
de chanson ; cantique, clian»oii,
Kaijk.ska, r;hapelet, ronaire.
Kahua, boi», forêt.
Kai!Uon)W»'.a, berceau d'en-
fant.
Ka/'.io, pi. kontiiio, animal
de» boiH, f)ête fauve. — Tout ani-
mal qui ne vit pa» d'ordinaire à
l'état flomestique, est airjsi nom-
mé, parce qu'on le tue, kaiuo;
mai», Hi l'ayant nri» vivant, on
veut l'élever, dé»-lorH on le nom-
mera kathk.n'k.v, bête-esclave.
Kahi», parf iorihon, fut. en-
kari, v. mn. cuire, »e cuire.
Kaiu.s, mitasse, ba«. De la, le
mot akeriskavve, être nu-jambe»,
être «an» mita»»e«. Voy. Ak-ka wk.
Kahi»tath(, pour karistahontsi,
mét/il noir, fer, La finale thi »e
retranche toujour» en cp. On
dit: Kari»tiio, i)On fer: Kari»-
lak»en, mauvais fer; Kahst'ik-
efjiat, fer- blanc.
Kaaisto, mine de fer. Voy. — O.
KAurrno.N. chêne h gland.s, le
uour.n, c-à-o., l'arbre fort de» J^a-
lin», le Uni;», c.-â-d., l'arbre par
excellence de» Orec». Le chêne
CHt en eflet un emblème de la
force, iJe là, le nom (\<i Karitfion
donné aux officier» de la justice
et de la force publique, Voy, Wa-
KATAKAMITK.
Kas
12
Kat
Kariwa, chose, affaire, action,
faute. Ex. ii akeriwa, c'est mon
affaire, c'est ma faute ; ise sariwa,
c'est ta faute ; iahte kariwa, ce
ink est rien; kariwiio, bonne af-
faire ; kariwaksen, méchante af-
faire. Voy. Oriwa.
Karo, en deçà; moins. Ex.:
karo kase, viens en deçà, viens
ici ; karo nakanonsati, en deçà
(le la maison ; karo ne tsioserat,
moins d'un an.
Karonhia, ciel, paradis, firma-
ment, atmosphère.
Karonta, arbre, bois de cons-
truction, mât de vaissean, poutre,
plançon. Alg. mitik.
Karonto, coffre, buffet, bu-
reau, tiroir, confessionnal, cer-
cueil. En Alg. mitikwac de mi-
tik, comme karonto de karonta.
Voij. —0.
Karonware, clou, épingle,
broquette, fil de fer.
Kasa, bouche, embouchure.
Voij. Osa.
Kasenna, nom, renom, renom-
mée, réputation, gloire. — Rasen-
na, il a un nom, il a du renom,
le fameux, l'illustre, le renommé;
pi. Ratisenna, les fameux, les
célèbres, les hommes en renom,
les renommés, c.-à-c/., peut-être les
Rassènes ou Etrusques appelés
par les Grecs Tursênoi., au lieu
de fiatisenoi, parfaitement iden-
tique au Ratisenna des Iroquois.
Voy. Osenna.
Kasentha, baisser, abaisser,
pousser, tirer en bas.
Kasere, traîne, traîneau,
sleigh, en cp. Kasereta,
KASETHA,\vakasêton, enkasëte,
pp. wasêton, cacher; assassiner,
tuer en cachette.
Kase WAS, wakasêwen, enka-
sëwe, pp. wasêwen, cribler,
sasser, vanner, bluter, tamiser.
De là., le caus. ionsewalha, crible,
sa.,, tamis, van, vannette, et le cpé
iosewasèri, criblure, son, gru,
vannure. Voy. — Keri.
Kashakha,. ..âken, ...àko, tous-
ser, avoir la toux.
Kashetas, ...êton, ...ete, comp-
ter, nombrer, chiffrer, calculer.
D'où ionshetstha, chiffres, arith-
métique.
Kashos, wakashohon, enkas-
hôwe, teindre ; cv. kasiiokwas,
...okwen, ...oko, déteindre.
Kaskaneks, ...nëkon, ...nëke,
souhaiter, désirer.
Kaskennhas, ...kennhen, ...
kennha, j)p. waskenuhen, am-
bitionner, disputer, contester,
s'efforcer de l'emporter, de pré-
valoir, être rival, chercher à sup-
planter.
Kasonterha, ...tëre, ...lëren,
joindre une chose à une autre
de même espèce — ; ...terakwas,...
terakwen, ...terako, déjoindre.
Kastorons, ...ronhon, ...ron,
aller vite, se hâter en marchant.
Kastotha, ...tôton, ...tote,
amoindrir, accourcir, élrécir,
rogner.
Kaswatha, ...aton, ...àte, pp.
waswaton, éteindre le feu, la
chandelle. Au es. kaswatakwa,
éteindre avec, au moyen de — .
De là ionswatakwa, machine
{. ^ur éteindre, éteignoir. Voy.
W^«-'AS.
Katafas, ...tafen, ...tafa, pren-
dre pour garder, pour avoir soin,
garder, retenir en sa garde.
Kat
13
Kat
KatakenraT, plaine, plane,
espèce d'érable. Voy. — Akknrat.
Katakwariks, ...kwâri, ...kwâ-
rïke, faire un paquet, empaque-
ter ; faire son paquet pour partir.
Cv. Katakwarisions, dépaqueter,
défaire un paquet. Voy. Atak-
WARI.
Katarokwen, ancien nom de
la ville de Kingston, le môme
que CataracoLii, un des premiers
forts construits autrefois par les
Français dans le Haut Canada.
KATATis,...tati, ...tati, parler.
Kataweiatha, ...atou, ...ate,
entrer, visiter, avoir coutume
d'aller dans une maison.
Katawenrats, ...raton, ...rate,
sauter, passer par dessus, fran-
chir, déborder, regorger. Voy.
Iawenre.
Katawens, ...wenhon, ,..wen,
se baigner, prendre un bain.
Voy. Awen.
Katawenthos, ...ton, ...Iho,
tuer beaucoup de monde, faire
un massacre. Expression méta-
phorique qui répond à la nôtre :
se baigner dans le sang. R. awen.
Katefasotha, faire la jongle-
rie pour découvrir les choses
cachées. On dit du martin-pêcheur
planant sur l'eau., qu'il fait la jon-
glerie : Watefasotha Sarasara.
Katekatha, ...katon, ...kâte,
faire du feu, allumer le feu, al-
lumer sa pipe, cabaner dans le
bois. Voy. Iotekha.
Katekwakwas, ...kwakwen,
...kwako, mordre, emporter le
morceau, ronger, mordre à bel-
les dents.
Katekwas, ...kwen, ...ko^dep.
dt kekwàs., prendre, enlever^) fuir,
s'enfuir, se sauver. D'où peut-
être le suiv.
Katekwasens, se réfugier,
trouver un asile, un refuge.
Katekwatha, ...ton, ...te, chas-
ser, expulser. C'est probablement
le es. de katekwas, car il signifie
proprement : faire Cuir, faire dé-
camper, faire déguerpir. Mais il
y a encore un autre es. pour mar-
quer qu'on chasse., qu'on bannit
par tel moyen, pour tel motif. Ce
second causatif est katekwata-
kwa.
Katenhiens, ...bien, ...bien,
se chauffer quand on a froid.
Katenhninons, ...non, ...non,
vendre. Ce v. n'est autre ch. que
le dépon. de kninons ; aussi pro-
nonce t-on au Lac : Kataninons.
Katenientens, ...ten, ...ten,
tâcher, essayer, éprouver, entre-
prendre, peser, mesurer.
Katennhas, ...haon, ...hane,
recommander, mander, faire
faire, envoyer dire, etc. Voy.
Kennhas.
Katens, pi. katenshons, épais.
Katentoriatha, ...ton, ...te,
toucher sans respect, indécem-
ment, manier mal à propos ; se
moquer, se railler à tort de qlq-
ou de qq. ch.
Kateraiatakwa, ...kon, ...kwe,
s'obstiner, refuser d'écouter, ré-
sister opiniâtrement, regimber.
Katetsens, ...senhon, ...sen,
rêver, avoir un songe. Cf. ka^
tetsiens, être médecin. Chez les
Peaux-Rouges, la médecine avait
souvent recours aux songes.
Katetsiens, pratiquer la mé-
decine, la chirurgie, être méde-
cin.
KaT
14
Kat
Kateweientons, ...ton, ...ton,
faire bien, se donner de la peine,
s'appliquer, se bien conduire,
garder, conserver qq. ch.
KATEWENTETHA,...têton,...lëte,
abandonner, quitter, renoncer à,
sacrifier, immoler, rejeter, mau-
dire.
Katewetons, ...wëlon, ...\ve-
lon, engendrer, enfanter, accou-
cher, mettre au moiide ; mettre
bas, produire, faire son pareil.
Kathontats, ...tâton, ...tate,
écouter, obéir, consentir, exau-
cer.
Kati, donc, consôquemment,
en conséquence. // se met tou-
jours après le premier mol de la
phrase^ à moins qu'il ne se ren-
contre avec le ken interrogatif.
Ex. : Kati-ken saterientare ? Est-
ce donc que lu sais cela ? Sani-
konhrowaneii kati, lu as donc
bien de l'esprit !
— Kati, côté. Voy. Skati.
Katinarne, au village de
Beauharnais. fÂtt.: "chez Ber-
nard." Voy. — Ne.
Katirontha, ...rônte, ...rôn-
Ihen, attirer, tirer, retirer, {sui-
vant les notes de localité.)
Katitas, ...ten, ...ta, montera
cheval, en voiture, dans une
barque, un navire.
Katkahthos, ...ton, ...tho, voir,
regarder.
Katkaris, ...kari, ...kari, se
mettre plusieurs ensemble pour
travailler et partager le profit,
mais principalement pour faire
le pain de maïs en fournissant
chacun sa quote-part. Ex. : tewa-
tkari, cuisons ensemble, faisons
une fournée de pain. Dépon. de
Karis.
Katkaronnis, ...nihon, ...ni,
faire une perte, une dépense,
subir un échec, éprouver un
dommage ; se perdre, se dam-
ner. Voy. Kekaronnis.
Katkatstons, ...tston^ ...tston,
être cuisinier, faire la cuisine,
apprêter à manger.
Katkawas, ...kâwen, ...kàwe,
cesser, abandonner une entre-
prise, se désister, lâcher prise,
résigner, abdiquer.
Katke ? quand ? Ce mot se
prend dans des sens tout différents.,
quand il est suivi de qq. autre pai-
licule., comme : ki ok, on te, non-
wenton, son h a.
Katkennisas, ...son, ...sa, [en us.
seulement au duel et au pi.) s'as-
sembler, se réunir.
Katkenses, ...kênse ...kense^
inspecter, visiter, chercher, exa-
miner, goûter. R. Ikkens.
Katkerons, ...ron, ...ron, ven-
dre, c. à-d., avoir en vente, étaler
pour vendre. D'où se forme le mo-
tionnel katkeronnes, ...non, ...na,
aller au marché pour vendre et
acheter ; «''tre porte-balle, col-
porteur.
Katketats, ...tâton, ...ttlte, se
charger, être chargé d'un far-
deau, porter sur le dos, porter
un fardeau, porter la peine. Voy.
Wakkete.
Katkontha, ...kônte, ...kôn-
ten, partir pour ne plus revenir.
Katoken, pas douteux, cer-
tain.
Katon, waken, enkiron, fut.
de cont. enkatonhèke, in-., dire.
Katonnhiha, ...hîhen, ...hïhe,
dire que non, nier, renier, désa-
vouer, disconvenir. Ce v. est
'Kat
15
Kat
■probablement un cpsé de katon,
dire, et de iah, non.
Katonraserons, ...ron, ...ron,
récompenser, donner des récom-
penses.
Katonromtha, ...route, ...rôn-
ten, chanter la chanson de
guerre.
Katonros, ...rôhon, ...rôwe,
plonger sons l'eau, être plon-
geur.
Katons, ...tonhon, ...ton, deve-
nir, être fait, être possible, être
faisable.
Katontha, sat..., rat..., être le
tantième. Ex, : enskat satontha,
tues le premier; iekeni katontha,
''e suis le second ; asen ratontha,
// est le troisième. Voy. — Haton.
Katorats, ...raton, ...rate,
chasser, être chasseur.
Katoris, ...tori, ...tori, chas-
ser devant soi, conduire des ani-
maux, mener une voiture, en-
voyer, donner commission à qlq.
Katorisens, ...sen,. ..sen, faire
une pause, se reposer.
Katoseros, ...ron, ...ro, hi-
verner dans le bois. Voy. Ato-
sera.
Katroris, ...ri, ...ri, dire, ra-
conter, rapporter, mentionner.
Katsarokwas, ...kwen, ...ko,
faire courir des bruits, répandre
des nouvelles vraies ou fausses,
parler en l'air sans être sûr de
ce que l'on dit.
Katsatons, ...ton, ...ton, en-
terrer des légumes, faire une
cache, une cachette, un caveau.
Katse, bouteille, fiole, pot,
cruche, verre à boire, verre à
lampe ; lampe d'église, oaHce,
ciboire ; cloche, clochette, son-
nette, grelot.
Katsenen, animal domestique;
esclave.
Katsioroks, ...oron, ...orôke,
presser, fouler, comprimer, ré-
duire au plus petit volume.
Katsios, ...ôhon, ...ôvve, tran-
cher, couper par tranches.
Katsuio, marbre ; carrière de
marbre.
KATSNENTHA,...nênton, ...nënte,
descendre.
Katsokas, crier. [Se dit de
certains animaux qui crient la
nuit., V. g. le suisse^ le lièvre^ l'écu-
reuil.)
Katsokwas, ...kwen, ...ko, fu-
mer, priser, prendre du tabac.
Voy. Katsos.
Katsonnionkwa, ...kon, ...kwe,
être en deuil, porter le deuil.
Katsonnions, ...nionhon, ...
nionwe, marquer l'avenir, don-
ner à connaître ce qui doit ar-
river, faire telle chose ou pous-
ser tel cri qui annonce tel événe-
ment, présager nn malheur, une
mort, un échec. [Se dit principa-
lewent des bêtes fauves : Kont-
soNNioNS kontirio, Ics bêtes des
bois pressentent l'avenir.
Katsoretha, ...rêton, ...rete,
badiner par paroles, ne pas par-
ler sérieusement, dire des pa-
roles équivoques.
Katsoris, ...ri, ...ri, manger
avec la cuiller, avec la micoine.
Katsos, ...tsohon, ...tso, mettre
sa bouche, ses lèvres dans un
liquide. Voy. Iekos et osa. Voy.
aussi Katsokwas, qui est son con-
traire^ et qui signifie proprement :
retirer ses lèvres d'un liquide,
Kat
16
Keh
sons doute parce qu'en fumant du
tabac, on relire, les lèvres. Ce iiesl
que par extension que katsokwas
signifie aussi prendre du tabac
par le nez. Voy. — 0.
Katsta, ...kalston, ...katsle, se
servir de qq. ch., en avoir be-
soin, en avoir l'usage, l'usufruit
avec ou sans la j)ropriélé. Le Quid
PRODEST HOMiNi de l'Evangile se
traduit ainsi : " Nahoten en'ion-
tste n'onkwe onwentsiakwekon
aiewenniioke, aontkaronni ten-
bnon n'akolonnhetston ?"
Katstarha, ...lâren, ...tfiren,
pleurer, verser des larmes.
Katstarons, ...tare, ...tare, ne
pas trouver, chercher en vain.
Katstemauons, ...ronhon, ...
ron, s'appliquer, s'adonner à,
être soigneux, e.xact, assidu.
Katsteiustha, ...riston, ...rïste,
s'occuper de, se mêler de, régir,
gouverner, administrer, s'ingé-
rer, faire cas de, s'amuser de,
fréquenter, etc. Ce v. correspond
exactement au papamenim des Al-
gonquins, et en a les nombreuses
significations.
Katstikons, ...tïkon, ...lïke,
vomir.
Katswatha, ...swâton, ...swàte,
badiner, jouer, folâtrer.
Kattats, ...tâton, ...tate, [rc-
fléchi de iktats), se mettre près
de, à la portée de, se mettie près
en se penchant pour écouter.
Kattetani, ...tani, ...ten, gron-
der, gourmander qlq.
Kattokas, ...token, ...tôke,
s'apercevoir, sentir.
Kattokha, {point de parf.). ...
khâke, avoir de l'esprit, être fin,
rusé, prudent, sage, raisonnable.
Kawaks, ...wâkon, ...vvàke,
vanaer, secouer.
Kawenkare, raquette, machi-
ne pour marcher sur la neige.
Kawenote, il y a une île. Uéty-
mologie de kawenote, pi., kawe
nôton, me paraît être : awen et
kaniôte, et voici comment : Quel-
qu'un est dans une île ; de qq.
côté qu'il se tourne, il a devant
lui Veau, awen, pour ainsi dire
plantée, — ote. Voij. Kniotha.
Kawentats, ...tâton, ...tate,
mettre par dessus, faire un sup-
plément, mettre du surplus.
Kaweras, iowèren, enkawère,
tonner, la foudre gronder. Voy.
Ratiweras.
Kawerons, ...ron, ...ron, ver-
ser, renverser, vider.
Kawetarhos, ...rhon, ...rho,
mettre entre deux, intercaler,
insérer.
Kawis, wakawi, enkon, {irr.)
donner à qlq.
K — AwiTHA. ...wïton, ...wïte,
mettre à — , ajuster à — un vête-
ment, un objet de toilette ou de
parure. Voy. — Iowitha.
— Ke marque lo. la dualité et
la pluralité. Ex. : tekanonsake,
deux maisons; asen nikanon-
sake, trois maisons. Cette post-
position s'emploie 2o. pour ren-
dre nus prépositions chez, en, à,
dans, sur, pour, touchant. Ex. :
awistonnike, chez le forgeron;
akennhake, en été; Kanosatake,
à Oka ; kahentake, dans la prai-
rie ; kanonsake, sur la maison;
ne aoriwake, "pour cela, touchant
cette affaire. Voy. — Ne.
— Keha. à la façon de, à la
manière de. Ex. : Onseronni-
kf^lia, à la façon de France, à la
franraisp. Voy. — Neha.
Ken
17
Ken
Kehiaras, ...râon, ...ràne, se
rappeler, se souvenir, garder la
mémoire, le souvenir, se ressou-
venir, reconnaître un service,
ne pas l'oublier ; conserver de
la vengeance, de la rancune.
Kehiarons, ...ron, ...ron, aug-
menter, accroître, faire croître,
multiplier, faire profiter, gran-
dir, grossir qq. ch. ; élever des
enfants, des animaux.
Ken, devant un nom cVèpoque^
signifie : précédent, dernier. Ex. :
Ken wasonte, la nuit dernière ;
ken vvakennhe, Vété dernier. Ce-
pendant., par exception : ken vven-
te, ce jour., le jour présent. Ken
devant un verbe : voici, voilà,
celui-ci, celui-là, ceci, cela. Ex. :
Ken irate, celui gui est là ou le
voici là ; ken kaniatare, le fleuve.,
le lac qui est là.
Ken ? se met après un mot
comme le ke interrogatif des
Latins. Hetsken-kenn'Onontiio?
Vidisti-m Regem? Il sépare la
négation iahte, v. g. lah ken
te satehens? N'as-tu pas honte?
Ken, V. monop. et déf.; prés, ken;
passé, kenne ; fut.., enkenkake ;
imper., kenhak ; subj., akenhake.
Ex. : Ne ken, c'est cela; iah ne
te ken, ce n'est pas cela; iah ne
tesken, ce n'est plus cela; ne en-
kenhake, ce sera cela; skennen
kenhak, paix ! silence !
Ken s'emploie qqfois comme
abrév. de ken to.
Ken, suivi de kaien, signifie
quant à. Ex. : Ken kaien aori-
wake, quant à cette affaire ; ken
kaien n'ii, quant à moi, quant à
nous.
Kenaie, kenaiehne, enkenaiê-
hàke, être fier, hautain, vain,
orgueilleux.
Kenakahre,
siffler.
•kâren, ...kârère
Kenakere, kenâkërëkwe, en-
kenâkèrëke, être, exister, vivre,
demeurer, être d'un pays, habi-
ter qlq. part, être au monde ; être
commun, abondant, y en avoir
en abondance.
Kenakore, kenâkôrëkwe, en-
kenâkôrëke, être capable, adroit,
habile dans certaines choses.
Ainsi par ex. : keriotanâkôre, être
capable pour les bêtes fauves (ka-
rio), être habile chasseur.
Kenakwats, ...kwâton, ...kwà-
te, semer à la pioche, semer le
blé-d'inde.
Kenaniseronkwas, ...kwen,...
ko, dire qlq. ch., parler contre
les parents défunts de qlq. pour
lui faire de la peine.
Kenanon, se..., ra..., ka..., ie...,
être plein, être rempli. Ex. : Se-
wanauon kariwaksen, vous êtes
pleins de péchés. Voy. — Nanon.
Kenasennis, ...sênni, ...sênhà-
se, coucher son enfant avec soi.
Kenatares, ...taron, ...tara,
se promener, rôder de maison
en maison, entrer ici et là, sim-
plement pour passer le temps ;
faire des visites. C'est le mawa-
ticiwe des Algonquins.
Kenatons, ...ton, ...ton, esti-
mer, taxer, faire le prix ; appeler,
nommer, dire le nom.
Kenawitha, ...witon, ...wïte,
faire un nœud coulant.
Keneharons, ...hàron, ...hàre,
gagner, l'emporter sur qlq. au
jeu.
Kenekha, ...nêkhen, ...nëke,
demander qlq. ch., solliciter qlq.
pour en obtenir qlq. ch.
Ken
18
Ken
Kknekwate, sene..., rane..., ka-
il e..., ien'ekwâte, avoir le corps
en arrière, plus que droit.
Kenenianis, ...ui, ...ni, mena-
cer, se faire craindre en men et
çant.
Kenenskwas, ...kwen, ...ko,
voler, dérober, être voleur,
Keneron, seneron, kaneron,
ieneron, être grosse, être en-
ceinte. Ce mot ne s'emploie (juère
à present qu'en parlant des fe-
melles il animaux. Kaneron, elle
est pleine., v. g. une chatte, une
vache. La civilisation moderne a
inventé des expressions plus polies.,
quand il s'agit des femmes. Ainsi
on dira: Oia ni kaialolen, elle
est antre : oia ni ionnhoten, clic
a une autre vie ; ialite ionnhiio,
elle UM pas la vie bonne. Ce sont
tout autant d'euphémismes.
Kenerons, ...nôron, ...nère,
pelei", ôler la petite écorce des
arbres.
Kenhie, en cp. kenliiena, grais-
se liquide, huile.
Kenhnekwanons, ...kwânon,
...kwano, avaler.
Keniauesas, ...hesaon, ...lic-
saseke, s'adresser à qlq. pour qq.
ch., se fier sur qlq. pour qlq. ch.
Keniahten, se..., ra..., ka..., ie...,
etc., être de la bande de la tor-
tue.
Keniatons, ...ton, ...Ion, faire
une digue, une chaussée, un
quai.
Keniente, wakenienton, en-
keniente, demander, vouloir,
prétendre, avoir en vue, avoir
qq. affaire.
Kenietha, ...ton, ...te, char-
ger qlq. d'une commission, en-
voyer qq. ch. par qlq.
KENmARAS, ...raon, ...rane,
s'allonger jusqu'à, se terminer à.
Keniharhos, ...bon, . ! o, s'ar-
rêter, en rester à U7i certain point.,
soit en parlant, soit en travaillant.,
soit en marchant.
KENmAS, ...nihen, ...ni, prêter ;
louer, affermer ; emprunter.
Kenhontha, ...te, ...ten, pen-
dre, suspendre, accrocher qq. ch.
qui reste suspendu.
Kenmkhons, ...khon, ...khon,
coudre ; reprendre un discours,
en reprendre le fil, en réunir
toutes les parties, le recoudre. Le
contraire ou conversif de ce v. est
kenikonkwas, ...kwen, ...ko, dé-
coudre.
KENKwrrE, printemps.
Kennakerats, ...raton, ...rate,
naître, venir au monde ; s'éta-
blir dans un endroit, commen-
cer à habiter qq. part.
Kennatak, bourse, boîte, por-
tefeuille, tabatière, étui, porte-
manteau, poche de vêtement,
gousset. En cp. kennatatsera.
Kenneions, ...ion, ...ion, se
faire suer, prendre un bain de
suerie à la façon des Peaux-
Rouges, en faisant chauffer des
pierres. C'est le matoto des Al-
gonquins.
Kennhas, ...haon, ...hâne, com- it
mander qlq., avoir qlq. à son ser-
vice, charger qlq. de qlq. ch.,
employer qlq., lui donner un ou-
vrage à faire ; exciter, pousser,
obliger qlq. à qq. ch. ; déléguer
qlq.
Kennhatens, ...tenhon, ...ten,
regretter.
Kennhes, wakennhe, enkenn-
he, empêcher, défendre, inter-
dire qq. ch.
Ken
19
Ken
Kennhonthos, ...ton, ...tlio,
mettre dans la bouche à qlq., lui
donner la becquée.
Kennhotons, ...ton, ...ton, fer-
mer la porte, enfermer, enipri-
sonner qlq.
Kenni — , voici comme — . Ex. :
Kennika, kennisa, kennira, voici
comme je suis grand, comme tu es
gr.^ comme il est gr. Voy. — Ka.
Kenni — a, petit, de petite di-
mension, moindre, le moindre,
inférieur. Ex. : Kennikanonsaa,
maisonnette; kennikaa, ...saa,
...raa, je sm/s, tu es, il est le plus
jeune.
Kenni — ha, m. sign, que le j)réc.
Ex. : Kennikonha, enpetite quan-
tité. Voy. — Ikon.
Kennontonnioks, ...nionhon,
...nion, penser, rétléchir.
Kennontons, ...tonlion, ...ton,
faire ce que l'on veut, agir à sa
guise, être indépendant, faire le
maître.
Kennonwets, ...weton, ...wëte,
coucher hors de chez soi, passer
la nuit qq. part ailleurs.
Kenohares, ...hare, ...hàre,
laver, nettoyer.
Kenonkerha, ...kêren, ...kêra,
lèter, sucer le pis, la mamelle.
% Kenonkwats, ...kwâson, ...kwii-
se, glaner.
Kenonteks, ...têkon, ...tëke,
boucher, couvrir, mettre un
bouchon, un couvercle.
Kenontens, ...ten, ...te, don-
ner à manger et à boire, alimen-
ter, nourrir.
Kenonteras, ...raon, ...râne,
attendre, rejoindre, attraper qlq.
en marchant.
Kenonvvaks, ...wakon, ...wake,
avoir envie de qlq. ch, Diff. de
wakenonwaks.
Kenonwe, être taquin, chica-
neur, querelleur, contrariant.
Kenonwes, ...wehon, ...wene,
affectionner, aimer, agréer, pré-
férer, trouver bon.
Kenoronkwa, ...kon, ...kwe,
aimer, estimer, chérir, respecter,
attacher un grand prix à qq. ch.
(R. Kanoron.)
Kenosas, ...saon, ...sa, envier,
avoir de l'envie, de la jalousie
envers qlq.
Kenraken, blanc. En cp. — Ra-
KEN.
Kenreks, lion, tigre, léopard,
panthère, etc.
Kenta, abrév. de kahenta. De
là le nom de Kentake, Laprairie.,
paroisse limitrophe de Gaughna-
waga. De là encore le nom de
Kentucky, un des Etats de la
grande confédération ù! Amérique.
Kentiohkwa, assemblée, ban-
de, troupe, tribu, compagnie,
multitude, rassemblement.
Kentonnis, ...ni, ...ni, s'en
nuyer, trouver le temps long
Litt. faire le jour, trouvant la nuit
trop longue. Cp. de enta et de
KONNis. Cf. le Lat. tsedium [dies].,
et le Franc, ennui {nuit). *
" Que la nuit parait longue à la douleur qui veille !"— Saurin.
Moraris heu ! nimis diu,
Moraris, optatus dies !
O quando lucescet luus
Qui nescit ocoasum dies ! — Coffin.
Ker
20
Ker
Kentorha, ...raou, ...ren, être
paresseux.
Kk^tsionk, poisson. Eti cp-
kentsia. Ex. : Kentsiase, poissoîi
frais.
Keraiatakwa, agacer qlq. pour
le faire fâcher. Voy. Kateraia-
TAKWA qui en est le réfléchi.
Kerakarhos, ...hoiij ...ho, don-
ner l'assaut à une ville, assaillir
une maison. Le molionncl de ce
v., kerakarhosere, outre le sens de
aller donner l'assaut à une ville,
à une maison, signifie encore : al-
ler avec empressement sommer
qlq. d'un dédommagement légi-
time ou non. Cp. de kerhos, frot-
ter, et de orakara, lequel est peut-
être pour otekara, côte. Dans ce
cas, l'analogie de métaphore est
frappante : car on dit également
en français : frotter les côtes à
qlq.
Kerakenries, ...rie, ...rie, re-
muer, mettre sens dessus des-
sous, rouler à terre.
Kerakewas, ...kêvven, ...kèwe,
essuyer, effacer, brosser, épous-
seter, torcher. En cp. k — kewas ;
la syllabe ra disparaissant, in-
dique assez par là qu'elle ne fai-
sait point partie du radical pri-
mitif. Elle est remplacée par
une foule de mots, comme osa,
okonsa, osia, okenra, kaksa.
Ainsi on dira : Kesobewas, ke-
konsokewas, kesiokewas, ka-
kenrakewas, keksokewas, es-
suyer la bouche, le visage., les
mains., la poussière., les plats., etc.
Keranies, ..nie, ...nie, frotter,
user par le frottement.
Keras, ...âon, ...àne, aborder
qlq., arriver auprès de lui, par-
venir jusqu'à lui.
Keras, ...âwi, ...àse, couvrir
qlq , lui mettre une couverture,
Keratas, ...âon, ...âne, mettre
le pied, poser les pieds. V. cpé de
ketas et de orata.
Kerenas, wakerênen, enkrène,
inciser, couper, taillader,
Kerennhas, ...haon, ...ha, s'ac-
coutumer à, s' habituer, se faire à.
Kerha, wakere, enkeren, met-
tre dedans.
Kerhite, pi. kerhiton, arbre
fruitier.
Kerhoroks, ...hôron, ...oroke,
couvrir, tendre une couverture,
un voile.
Kerhos, ...hon, ...ho, frotter,
oindre, enduire.
— Keri, suc, jus, décoction,
extrait, liqueur, résidu, produit,
résultat. Ex. : owarakeri, bouil-
lon, jus de viande (owaronk); oia-
keri, cidre, liqueur de pommes,
(kahik) ; orontakeri, eau d'érable
(karonta), etc. C'est exactement
le — abc des Algonquins.
Kerios, wakerio, enkerio, bat-
tre, tuer, vaincre, réfuter, affli-
ger.
Kerisions, ...sion, ...si, défaire,
détruire, démolir, abattre, révo-
quer, casser, annuler. Cest le
contraire de keriks inusité. Cf. û
— Keri.
Keroks, wakero, enkerôke,
bûcher, faire des bûches, couper
du bois avec une hache.
KERONmAKENS, ...kcnhou, ...
ken, souffrir, pâtir, connaître la
douleur, la souffrance.
Keronkwas, ...kwen, ...ko,
ôter, détacher, dégager, égrener.
Ex.: Kenenstaronkwas, (onens-
TE) égrener le blé d'inde. Cest
Kes
21
Kha
avec le v. keronkwas que l'on fait
le réduplicatif-rclatif sekeronk-
wennis, confesser qlq., c.-à-d.^ le
dégager de ses péchés, les lui déta-
cher, les égrener en qq. sorte par
les questions qu'on lui adresse :
Avez-vous fait ceci? cela? com-
bien de fois ?
Keroroks, ...roron, rorôke.
amasser, ramasser, collecter, re-
cueillir, additionner, abréger,
recruter.
Kerotha, ...ton, ...te, manger
la part des autres.
Kesaks, ...sâkon, ...sake, cher-
cher.
Kesatens, ...ten, ...ten, porter
qlq. sur son dos. Ex. : Kats, kon-
saten, vieris, que je te porte sur
mon dos; taksaten n'akatitako,
prends-moi sur ton dos pour que
je débarque. De là akosatens,
pour iakosatens, (relation de la
3e p. Jém. à plusieurs)^ elle les
porte sur son dos, monture, be te
qui porte les gens sur son dos.
Kesathos, ...thon, ...tho, cou-
cher qlq. sur le dos.
Kesatste, kesatstekwe, ...tëke,
être fort de corps et d'esprit.
Diff. de WAKESATSTE.
Kesennies, ...nion, ...ni, vain-
cre qlq., le surpasser, triompher
• de ses concurrents.
Keskontha, ...te, ...ten, griller,
faire cuire sur le gril, rôtir.
Keskos, ...kohon, ...kône, tom-
ber dans l'eau ; se noyer ; périr,
se perdre. [Au pr. et au fig.)
Kesnienons, ...non, ...non, ai-
der qlq. dans son travail.
Kesnorakwa, ...kon, ...kwe,
faire des reproches à qlq.
Kesteronwis, ...ronwi, ...ronse,
forcer qlq., le contraindre, le
violenter.
Ketakwarases, ...son, ...se,
meurtrir, écraser, bossuer.
Ketanitenre, ...ron, ...re, par-
donner, être indulgent, compa-
tissant. Cf Kitenre.
Ketas, ...ten, ...ta, mettre de-
dans. Voy. IwAT.
Ketetha, ...ton, ...te, piler,
moudre le grain.
Ketiaks, ...tien, ...tiake, mettre
un collier à qlq., Ini passer au
cou qlq. ch., comme croix, mé-
daille, etc.
Keties, voler, aller au vol,
être volatile ; aller avec une
grande vitesse.
Ketsanis, ...nîkon, nïke, crain-
dre qlq. ou qq. ch.
Ketsenries, ...rion, ...ri, trou-
ver.
Ketsiarowis, ...ôwi, ...ose, don-
ner une prise, une pipe, une
chique de tabac.
K' — WEIENHON, être habile à — ,
avoir de l'adresse pour — . Ex :
Keriwaweienhon, (oriiva) savoir
dire et faire, savoir le tour de
se disculper et d'inculper les au-
tres ; kewennaweienhon, (owen-
na) bien savoir une langue ; ke-
nonsaweienhon (kanonsa) savoir
bien faire une maison.
Keweiente, savoir par cœur,
être capable de, savoir faire.
K' — werhos, ...hon, ...ho, en-
tourer, couvrir, envelopper.
Kewistos, ...kewistoskwe, ...tôs-
ke, avoir froid.
Kharatats, ...tâton, ...tàte, éle-
ver, hausser, lever en l'air.
KlA
2â
KlE
Kharha, wakhâre, enkhâren,
accrocher, pendre, suspendre qq.
eh. V. g. à un clou, à un crochet,
à une crémaillère.
Khasens, khasenskwe, enk-
hasen, dire la messe, c.-à-d., avoir
le pouvoir de dire la^messe, avoir
reçu l'ordination sacerdotale,
l'ordre de la prêtrise. Diff. de
WAKHASEN.
Khawitha, ...ton, ...te, mou-
voir, changer qq. ch. de place.
Ex. : Ehneken khawitha, wow-
voir en haut, c^-à-d., élever ; eh-
take kh..., mouvoir en bas, c.-à-d.,
baisser ; lieren kh..., écarter, éloi-
gner.
Khente, wakhenton, enkhen-
te, aller devant, en avant, pré-
céder. De là OHENTON.
Kherha, wakhëre, enkhêren,
mettre sur, poser dessus.
Khoxrawats, ...wâton, ...wute,
soimer de la trompette, jouer de
la clarinette, etc.
Khontsi, sho..., raho..., waho...,
ieho..., être noir. Ratihontsi, les
Noirs, les Nègres.
Khratons, ...ton, ...ton, empen-
ner des flèches, les garnir de
plumes.
KiAKENS, ...kênhon, ...kënne,
sortir d'une maison, déloger.
KiAKENS, kênhon, ...kënwe,
faire sortir, mettre dehors. En cp.
k' — inèkens. Ex. : Keiatinekens,
chasser qlq. d'une maison,(oia^a);
kewirinekens, faire sortir le fœ-
tus, procurer l'avortement, (owi-
ra) ; kewenninekens, proférer
des paroles, {owenna).
KiATiONNi, être couché, alité,
étendu sur un lit ou à terre, être
gisant.
KiATONs, ...Ion, ...ton, écrire.
Le pp. prend un h. : Kahiaton,
écrit, c'est écrit, il est écrit. La-
tin : Scriptum est ; Grec : gegrap-
tai.
KiENAS, ...na, ...na, prendre,
accepter, recevoir.
KiENAWAKON, cxleusif (lu pvéc.,
tenir avec ses mains. Au duel et
au plur. : agir de concert, faire
ensemble.
KiENAWASE, dérivé de Menas,
prendre pour qlq., l'aider, lui
porter secours^ être de son parti.
K — lENENs, tomber. Le nom
de l'objet qui tombe s'incorpore
au verbe. Ex. : Kiatienens, qlq.
tomber (oiata) ; kanonsienens,
karontienens, une maison (ka-
nonsa), un arbre (karontai'tom-
ber.
KiENSERONS, ...ron, ...ron, écor-
cher, lever la peau.
KiENTEREs, ...rehon, ...reue,
reconnaître, distinguer.
KiENTERHAS, ...liaou, ...hauc,
acquérir la connaissance de qlq.
ou de qq. ch.
KiENTERi, connaître, avoir ac-
quis la connaissance de, être
connaisseur ; deviner, être de-
vin ; avoir de l'expérience.
KiENTHOs, ...thon, ...tho, se- m
mer ; être cultivateur.
— KiERHA, — v^^akieren, — en-
kiere, agir, faire, dire, etc. Ce v.
ne peut s'employer qu'autant qu'il
est précédé de qlq. des particules
kenni — , tsini — , ohni — , etc. //
a au moins autant de significa-
tions différentes que le poiéô des *
Grecs et que le dâbar desHéhreux.
KiERiTs, ...riton, ...rite, ac-
complir, exécuter, observer,
Kit
23
Kka
faire son devoir; compléter une
Bomme, achever un paiement.
KiERONNi, tsieronni, raie...,
kaie..., ieie..., etc., être visible.
Ex. : Kati-ken iahte kieronni ?
Est-ce que je ne suis pas visible ?
KiESAS, wakiesaon, enkiesa,
être pauvre, dénué, délaissé, mi-
sérable, perdu, devenu inutile.
KiESTHA, ...ton, ...te, mettre
avec, su'ppléer, contribuer, ajou-
ter, joindre, mêler.
KiEWATE, être éveillé, se tenir
en éveil. Le es. est kiewatha,
éveiller qlq.
KiEWENTAs, ...taon, ...tane,
cesser de souffrir, la douleur
physique ou morale s'apaiser,
se calmer, '...entas, cesser., ie, io,
iew, cris plaintifs ?)
KiHEiONs, ...heion, ...heie, mou
rir, décéder, être mortel.
KiiAKs, wakiien, enkiiake, ti-
rer de l'arc, décocher des flèches.
KiONTHA, ...ton, ...te, intro-
duire, faire entrer, faire passer
qq. ch. du dehors au dedans. En
cp., k — iniontha. Ex. : Keriwi-
niontha, apporter une nouvelle
{oriiva}, kientiniontha, entrer du
bois dans la maison [oiente.)
KioTATs, ...taton, ...tate, faire
obstacle, empêcher, embarras-
ser, retarder, nuire.
KioTHATs, appointir, rendre
plus pointu, amincir par le bout
un instrument, le rendre per-
çant, perforant, en l'apointissant.
KioTHONS, affiler un instru-
ment tranchant,
KiTAKERE, être étendu, être
gisant à terre par l'effet d'une
chute.
KiTENRE, ...tenron, ...tenre,
avoir pitié, compassion de qlq.,
faire l'aumône.
KiTERON, être qq. part; être
présent ; demeurer qq. part ; res-
ter, demeurer, ne point s'en al-
ler.
KiTKiT, {onom.) poule. Poiir
coq, on dit: Kitkit katsinn, poule
mfile, et kitkit kenniakaa, pour
poulet, poussin.
KiTSKARONS, étendre un tapis,
une natte par terre pour se cou-
cher dessus; faire un plancher
pour marcher dessus.
Kkahenhions, ...hion, ...hion,
examiner, considérer, regarder
attentivement, approfondir.
Kkanonts, ...nônton, ...nônte,
lécher. De là les cpés : kena-
tsiakanonts, keksakanonts, etc. ;
lécher la chaudière, les plats, etc.
(kanatsia, kaksa).
Kkaratons, ...raton, ...raton,
raconter des histoires, des fables,
des contes.
Kkarenies, ...renion, ...reni,
charrier, charroyer. Cf. Lat. :
currus ; Angl. : car, carry ; Da-
nois : karre.
Kkarenrats, ...raton, ...rate,
incliner, pencher, faire pencher.
Voy. Iokarenre.
Kkarewatha, ...wâton, ...wate,
blesser, insulter, offenser, nuire,
causer du dommage.
Kkarhatenies, tourner bout
par bout, v. g. un sac, une bou-
teille, pour les vider, en verser le
contenu ; tourner avec une ma-
nivelle.
Kkarhathos, tourner sens des-
sus dessous.
Kke
24
Kni
Kkarias, vvakkarien, enkkari,
mordre, piller, dévaster, faire
da dégât, manger en cachette
les vivres d'autrui.
Kkarons, wakkâron, enkkâre,
écorcer, ôter l'écorce. Voy. Oka-
RE.
Kkarontha, ... rônte, ...rônten,
percer, pratiquer une ouverture,
comme porte, fenêtre, brèche
dans un mur.
K — KASTA, être friand de — ,
être passionné pour — . Ex. : Ke-
nekakasta, être adonné à la bois-
son, élre ivroqnc (ohneka) ; kien-
kwakasta, être grand fumeur,
priseur, chiqucur, (oienkwa).
Kkenrqnstha, humilier qlq.,
l'abaisser.
Kkenserha, ...sëre, ...sCren,
mettre dessous, soutenir, suppor-
ter.
Kkentorha, ...tore, ...tôren,
mettre un emplâtre, panser une
plaie.
Kkerons, mettre en tas, en-
tasser, accumuler, empiler. Le
pp. kakeron s'emploie subslanli-
vement pour dire: un tas, un
monceau, et, cpê avec oiente, bois
de chauffage ; onenhia, pierre ;
kentsionk, poisson, etc., il forme
tout autant de noms propres
d'hommes : Messieurs Tasdebois,
Tasdepierres, Tasdepoissons,
Kaientakeron, Kanenhiakeion,
Kentsiakeron.
Kketas, wakkëten, enkkête,
gratter. Se prend qqfois au fig.,
par ex., dans celte phrase : Ka-
ketas n'akonikonhrakon ne ka-
riwaksen tsini iakoieren, ça
gratte dans le cœur, le mal qu'on
a fait, on sent le remords de la
conscience.
Kketskwas, ...kwen, ...ko,
lever qlq. ou qq. ch. qui était à
terre, lever qlq. du lit. Au fig.
élever qlq. à la dignité de chef.
Kkonnienstha, respecter, ho-
norer. Le quatrième commande-
ment est ainsi exprimé: Shekon-
nienstak iesaienha, honore ceux
qui t'ont pour enfant.
Kkonreks, ...re, ...reke, frap-
per avec la main.
Kkwarhes, ...riie, ...riie, aller
en bande. Taiekwariie, les voici
venir en bande [nom d'homme),
Kkwatakwas, ...kwen, ...ko,
redresser qq. ch. qui était croche,
arranger une affaire, réparer un
ouvrage mal fait, remettre une
chose en bon état. Le primitif
de ce V. n'est plus guère usité que
dans le mot iotkwaton, croche,
tordu, courbé, qui n'est pas droit.
Kkwathos, ...thon, ...tho, al-
ler ou venir, selon la note de loca-
lité.
Kkwenies, ...nion, ...ni, pou-
voir, oser, être capable de.
Kkwetarons, ...lâron, ...tare,
couper un morceau de qq. ch.
Kkwitha, ...ton. ...te, éloigner
ou avancer qq. ch., changer qq.
ch. de place, mouvoir dans telle
ou telle direction, selon les ad-
verbes et les notes de loc. Ex.:
heren skwit, éloigne cela ; karo
taskwit. approche cela ; isi sat-
kvvit, gare! range-toi; kennon
kwah sewatkwit, rangez-vous de
ce côté.
Kniha, waknîhen, enknîha,
aboyer, japper.
Kninons, ...non, ...non, ache-
ter.
KON
25
KOR
Kniotha, ...ote, ...ôten, mettre
debout, dresser, planter, ériger.
Knirats, ...raton, ...rate, dur-
cir, endurcir, fortifier, affermir,
confirmer, serrer, presser, ren-
forcer, consolider.
KoHARHA, ...hàre, ...hâren, em-
mancher, ajuster qq. ch. à im
manche ou au bout d'un bâton.
KoHETSTHA, ...tou, ...te, outrc-
passer, exagérer.
KoHTARHOs, ...rhon, ...rho, éloi-
gner, écarter, isoler, ôter.
KoHTsiONS, ...tsion, ...tsi, ôter
de, tirer de, extraire. C'est le cv.
de KonoKs, fourrer dedans.
KoiAKs, wakoien, enkoiake,
jeter, lancer qq. ch. sur qlq.
KoKATHA, ...ton, ...te, jeter
dans, lancer, faire pénétrer une
chose v.g. dans les yeux, dans
une maison, dans une voiture.
Ex.: kkahrokatha, ye^er, injecter
dans Vœil de qlq. (Okahra) ; ieke-
nonsokatha, iekeseretokatha,
s'élancer dans une maison, (Ka-
nonsa) ; dans un traîneau, (Ka-
SERK.)
Kokonwas, ...wen, ...we, grat-
ter des peaux pour les passer en
chamois.
KoKTHA, ...te, ...ten, finir,
cesser de dire, achever.
KoKwiRAS, ...ra,
échauder de la viande.
.rawe,
— KoN, dans. Ex. : kanonskon,
dans la maison ; kanatakon, dans
le village; karontotserakon, dans
le buffet.
KoNHARONS, ...hâron, ...hare,
fechausser le maïs, les pommes
de terre, etc.
KoNHEWAS, ...hewen, ...hCwe,
balayer. De là iakonhewatha,
un balai.
KoNKARE, ...karêren, ...karëre,
ronfler.
KoNNEKs, écarter, ôter, éloi-
gner. Ex. : sonnek ennitskwa-
rak, écarte la chaise ; satonnek,
recule-toi; sennisnonsonnek sko-
nsake, ôte ta main de ton visage.
KoNNHE, konnhekwe, enkonn-
heke, vivre. Voy. Onnha.
KoNNis, ...ni, ...ni, faire, cons-
truire, fabriquer.
KoNSENNHA, ...senen, ...senne,
gémir, soupirer, se plaindre.
KoNTHA, wakonte, enkonten,
mettre au feu. On dit aussi à
peu près dans le même sens:
Konthos, wakonthon, enkontho.
KoNWESEN, son..., ron..., ion-
..., iakon..., être gai, agréable,
jovial, de bonne humeur.
KoRA, officier supérieur-, gou-
verneur. Voy. Onontiio.
KoRiANERONS, ...nëron, ...në-
ron, mouvoir, remuer, agiter
qq. ch.
KoRiATHA, ...âton, ...âte, trou-
bler, empêcher la digestion, en-
venimer un mal, une plaie.
K— ORIS, ...ri, ...ri, remuer,
troubler. Ex. : kanekoris, re-
muer Veau; keserentoris, trou-
bler le sommeil de qlq. ; kenikon-
kroris, distraire., divertir V esprit
d'une personne rêveuse., mélanco-
lique; wakenonwarori, avoir le
cerveau troublé. Voy. Ohneka,
OSERENTA, ONIKONHRA, ONONWARA.
KoROKs, wakôron, enkôrôke,
introduire, fourrer qlq. ch. dans
ou sous — .
Kka
26
Kta
K — OS, ...olioii, ...owf, inoLtn;,
i(',l,(jr f|q. ell. flfms Tciii, daiiH ini
lifliii(l(î on (l(!ini lirpiido qii(;l
(•oii(|iH!. I'iX.: luiioiiloH, iiiri/rc
v.ii. arhrr à friin; h;il(!iiiiios(;i'ùs,
'// ini'Uve. un radraii, (ciiiiios, en
I'ji. (jiiniosri'.'i.)
K — osKiiAH, ...s<'ra, ...sr-iawo,
jetor à (il(i. Kx. : koiUikoHiij-as,
jrU-r (le Veau : napenjer^foiie l\ts-
prniian ile Criin hriiilr ; kkoi:ro-
seras, Imjiosrr les cendres ; km-
iiilhk(M()S(M'as, cracher sur (/If/.,
le consnurr ; kclcl.oscras, poudrer
i/l(/. ; Kal(îl()S(;i'aH, se 'poudrer soi-
iiu'me, Vnij. Oiinicka, okicniia,
oTSKiciu, otkskha.
KoTAiuios, ...lion, ...ho, ac-
cioclicr, ai irU'i- (\{\. r\\. on I'ac-
rrocliariL; tiifUri', poi-tcr rjq. cli.
(Ml baiidoiiillnro.
KoTAiiiKs, ...lâri, ...Ifiiiko, ton-
dre, inrllii' raidc ct Icndn, haii
dcr.
K — oTsioNS, ...l.sion, ...Isi, Inn
lor. Iv\. : katsosions, kalcnon '
Isistosions, .sf brûler la bouche,
(osa) ; la tele, (onorilsi.)
Ko'i'siiiKKs, ...rîdioii, ivk(î, sn-
(■,(;r, aUii(!r en aspiianl.' On dit :
int.sii'(>ks ononkwal, de rongvenl
(jui iittire.
KowA, f,M'and, i^vo^^ df la
/.grande (^spoc-o.
KiiAiiAKs, ...nlkon, ...ifikc, {nno-
vutl.)\)VA'i'rv avec nn insliMiintMil,
laird nno niorLaisc;, nno cnlail-
Ini'o, iMKM'idailltî ; onviir one
l)lai(\ faii'c nno incision.
KiiAiinos, ...lion, ...ho, {onom.)
alUMTir, allorrer, prendre icrie,
aborder au riva^^e.
KiiKWATHA, ...ton, ...to, pnnir.
Hé/Î. katalruwatha, se punir soi-
nièine ; s(! rop(Mitir, uornandor
grâcf!, pardon. Dans ces derniers
sens, le v. prend d^nrdinaire la
murt/ue da réitêraUf: skatatrowa-
tha.
KuMiKH, ...wakrlro, onkrïre,
freij. k rirons, vorsor, répandre,
sanpoudrei'.
KsAiiA'ruA, ...ton, ...te, épuiser,
dé[)eiis(;r tout (•,(! qu'on avait. Ex.:
oiien iotsahaton n'ononsle, // ne
reste plus de blé d'inde, la provi-
sion en. est épuisée.
KSAKAIONTHA, ...lOll, ...t(î,
|)Ouss(îr lo ei'i de f,Miei'i'e, d'alar-
nio, de vietoiro.
K.SATAS, ...lâon, ...lâne, toni-
Iter sur le dos, à la l'en verse.
KsKiuiEs, ...riie, ...riie, filer.
KsKHOHEN, kserolionnp, enk-
s(!iohônn(î. être méchant, mau-
vais, cruel, violent, sévère.
KsEnoNNi.s, ...ni, ...ni, accom-
moder, arranger, disposer, or
iK^i-, iiarcr, ajuster, etc.
KsNoHE, ...renlion, ...rCke,
être vil', actif, expéditii". Voy.
losNonE.
CsoKKNs, ...kenhon, ...kenne,
se donner uni! entorse.
KsoNNioNs, ...nion, ...nion,
m. s. (/ue le déponent katson-
NIONS.
KsTATiiATiiA, ...ton, ...te, faire
séi'her (pj. ('h. .Si du foin : ken-
luda'iatliatha ; si de la viande:
kevvarathatha. Voy. Ennekeiu et
OWARONK.
Ktakues, ...khc, ...khe, aller
l»lns viliMjue le pas, ti'otter, con-
cile imil l'st iKHil-i'trii Ibi'iiK' jiur uiioimUuiirc. Cf. Aly. odji, odjiiu, odjibwe.
Nah
27
Ne
rir. De ce v. s'est forme le nom
propre Ratakhes, le coureur,
et ce nom pourrait bien être le
même que celui du fameux Rada-
gaise, qui fut un instant la terreur
de l'empire romain, sous le régne
d'Honorius.
KTAK.WARASONS, ...SOU, ...SC,
fêler, fouler, écraser.
Ktakwarisions, ...sien, ...si,
redresser, dresser, étendre, met-
tre droit, uni, tendu ; aplanir,
niveler.
Ktakwentare, stak..., ratak...,
etc., être étendu à terre.
Ktetarons, târon, tàron, tra-
verser de part en part, transper-
cer.
Ktohetstha, ...ton, ...te, raser,
tondre ; river. I
IvTOKERiKs, ...keri, ...kèrïke,
plier, plisser.
— KwA, crément-postfixe de
qques noms, comme ahta, oiata,
etc. Voy. — sera, — tsera, — ta.
KwANONNEHA, chouette.
KwAROROKHA, m. s. que le mot
précédent.
KwE, mot de salut en sabor-
dant. On dit plus fréquemment :
sekon, adverbe qui signifie encore.
KwENis, sou, monnaie de cui-
vre ; cuivre, airain.
KwisKwis, [onom.) cochon,
pourceau, porc.
KwiTOKwiTo, {onom.) pique-
bpis, pic noir, pieu s martius.
N
— Na, part, expletive qui peut
se comparer au suffixe latin —
NAM. Ex. : kana wase=quonam
vadis? kana tontase=undenam
redis ?
— Nahe, depuis. Ex. : etho-
nahe, depuis lors., depuis cette
époque; tsinahe tionwentsiate,
depuis que la terre existe ; tonahe
thawenheion, depuis quand est-il
mort 1
Nahoten, pronom interrogatif
correspondant au Qum des La-
tins : Nahoten sennontonnion=:
quid meditaris ? Devant certains
verbes, il se traduit par cur ?
QUOMODO? qualiter? Quaud il
n'est pas interrogatif, nahoten a
le sens tantôt démonstratif de
HOC, tantôt relatif de quod ; qq-
fois même, il se rend par aliquid
ou par ALIQUOD.
Nakon, dedans, au fond, bien
avant, profondément, en bas. De
la les postpositions kon, àkon,
âkon, okon. Ex. : kanonskon,
dans la maison: kanonwtikon,
au, fond de l'eau; onwentsiâkon,
dans les profondeurs de la terre,
en enfer; onwentsiokon, dans la
terre, sous une couche de terre.
— Nanon, plein, rempli. Ex. :
kanonsananon, maison pleine.
Ne, qqfois née ou neh, mot
d'un emploi très fréquent et de
significations très-diverses. Il
sert d'article, de pronom person-
nel, de pronom démonstratif; il
annonce le sujet ou le régime
d'un verbe; il précède et sou-
tient les particules ki, ok, oni,
KATi, KEN, nonken, ctc, et il en
précise le sens ; qqfois il se dou-
ble en NENE ou même en nennee ;
Nen
28
Non
tantôt sans craindre l'hiatus, il
relient sa voyelle : ne oni, tantôt
il en permet Télision : n'onwent-
siAKE. Cf. en français, la part, pro-
nominale EN, et le NE italien qui
y correspond ; en othomi, l'art.
NA ; en hébreu, le signe héth de
l'accus. ; en espagnol, le signe
A du régime direct-animé. Cesl
de NE et de la finale oten que s'est
formé nahoten.
— Ne, chez, à la maison de,
sur, au jour de, quand, etc. Ex. :
korane, chez le gouverneur ; te-
kaiasontne, sur la croix ; Okaris-
liane, au jour de l'Eucharistie,
le jeudi-saint, le jeudi eu gé-
néral ; ronwaiatanentaktonne,
quand on l'attacha, le vendredi-
saint, et par extension^ tous les
vendredis de l'année.
— Ne — , chez, s'intercale ainsi
dans les noms de parente : rake-
niNEha, apud patrem meum ;
akenisteuNEha, apud matrem
meam, etc.
— Neha, à la façon, au goût,
à l'usage de, dans la langue de — .
Ex. : onkwe ouweneha, en sau-
vage, en langue sauvage ; à la
sauvage, à la manière des vrais
hommes=onkwe onwe ; ratenne-
ha, en latin ; akokstenneka, à
l'antique, à )a façon des vieilles
gens ; anokienneha, herbe au
rat musqué, glaïeul.
— Nenwe est par rapport au
fut. ce qu'est — nahe par rapport
au passé. Ex. : tonenwe ? jus-
qu'à quand ? ethonenwe iehen-
terontake, il y sera jusqu'à cette
époque ; tsinenwe enkonnheke,
tant que je vivrai ; tiotkon tsi-
nenwe, désormais, toujoius à
l'ivenir, par la suite.
'"lARE, auparavant, avec un v.
au pr''".: niarekwe, avec un v. au
passé* C'est le pinama des Algon-
quins. Niare est aussi employé
comme interjection pour inter-
rompre ou arrêter qlq. qui parle,
marche ou travaille, et c'est alors
le KECK des Algonquins.
NiATE — , toute sorte de — . Ex.:
niatekon, toute sorte de choses;
niateionkwelake, toute sorte de
gens ; niatekaiatonserake, toute
sorte de livres. Devant les noms
d'époque, niate se rend par cha-
que: niatewenniserake, ...ioiaiak-
serake, ...wennitake, ...ioserake,
chaque jour, ...semaine, ...mois,
...année.
NiAWEN, merci ; tant mieux.
NiHA, NisA, part, déprécatives.
La première est plus respec-
tueuse que la seconde, mais l'une
et l'autre peuvent se rendre par
quxso^ guœsumus, de grdce^ je
vous en prie.
NoK, et. Dans nok, la lettre n
est purement servile; car sou-
vent on se contente de dire ok.
— Non, même signif. que— na,
fix. : kanon wase^quonam va-
dis? kanon tase=:undenam ve-
nis ? Non s'ajoute aussi à d'au-
tres particules, comme akte, he-
ren, etc. ; qqfois il est suivi d'un
NI épenthétique : kanonnihen-
teron==ubinam est ? -f-
Nonkah ou nonkwah, vers, du
côté de. Voy. Nonkati.
Nonkati ou nonkwati, tou-
On trouve cette distinction bien marquée dans les manuscrits des anciens
Missionnaires; mais dans l'état actuel de la langue, on peut employer indiffé-'
remment niare et niarekwe.
t Ce NI occasionne le changement de r en h : henleron est ici pour renteron.
29
Oha
jours après un mot. Ex. : ka-
nonkwati ? De quel côté ? dans
quelle direction? kennonkwati,
de ce côté-ci ; isi nonkwati, de ee
côté-là ; othoreke uonkati, du
côté du Nord ; kanennakehne
nonkati, vers l'automne.
NoNWA,* maintenant, à pré-
sent.
NoNWE, mot toujours précédé
d'un adv. ou nom de lieu, et fi-
nissant une proposition : ka non-
\ve? En quel endroit? où? Ak-
wesasne nonwe, à St. Régis ;
ken to nonwe, dans ce lieu-ci ;
etho'nonwe, dans ce lieu-là ; akte
)ionwe, ailleurs qu'ici ; heren ok
nonwe, en divers lieux ; ka ok
nonwe, en quelqu'endroit que ce
soit.
NoNWENTON, jamais. Cet adv.
de même que son correspondant
en français, ne s'emploie qu'avec
la négation, à moins que la phra-
se ne soit interrogative : iah non-
wenton te henteron=il n'y est
jamais ; katke nonwenton n'eh-
niiot iakolkaton=quand jamais
a-t-on vu chose pareille ?
o
— exprime lo. l'existence de
qq. ch. appartenant à la terre,
renfermé dans la tei're ou se trou-
vant à sa surface dans des ter-
rains d'alluvion. Ex. : kawisto,
mine de métal (or, argent,) ka-
risto, mine de fer, minière de
cuivre, de fer ; katsiro, carrière
de jnarbre ; kahneko, eau dans
la terre, sons terre ; eau sur le
sol, mare d'eau : kahnekonions
n'ohahakeson, il y a çà et là des
mares sur la route.
— 0, renferme 2o. l'idée de
creusement, d'excavation en gé-
néral. Ex. : karonto, arbre per-
foré, creusé ; cachette, enfonce-
ment pratiqué dans une matière
ligneuse. De là les différentes
acceptions de ce mot qui forme
exactement le pendant du mi-
ligwac algonquin.
— signifie 3o. que qq ch. est
plongé dans un liquide, dans
une substance plus ou moins
liquide. Voy. Katsos.
Enfin 4o., quand il est joint
à qqune des parties du corps,
— veut dire que cette partie
est enflée, qu'il y a tumeur. Ex. :
wakatesnonso, wakatkonso, wa-
katsino, avoir la main, le visage,
la jambe enflée. Voy. Osnonsa,
OKOXSA, OSINA.
Ofara, creux d'un arbre ; che-
min creux, chemin couvert, cor-
ridor, tunnel.
Ohaha, chemin, route, voie,
sentier.
Ohakenta, mâchefer, suie.
Quelques-uns disent : okakënte.
Oharennatha, plomb, mine de
plomb, pierre de mine, crayon ;
taches livides, meurtrissures sur
* Je voudrais pouvoir rapprocher de nonwa l'alg. nongom, le latin nunc, le
grec NUN, le danois nu, l'angl. now ; malheureusement la leUre initiale de
l'adverbe Iroquois n'est qu'une lettre servile qu'on peut retrancher à vo-
lonté. Voy. Onwa.
Ohi
30
Oho
le corps ; couleur plombée, noi-
râtre, bleuâtre.
Ohasa, jointure de la hanche.
Ohasera, chandelle, cierge.
Ohata, larynx ; trou d'un
tuyau de pipe, trou du bois où
est la moelle, cette moelle elle-
même ; le cœur, le dedans d'un
fruit, là où sont les pépins, les
graines.
Ohenton, devant, en avant ;
d'avance, auparavant.
Ohere, la canne du maïs. De
là plusieurs noms cP hommes^ tels
que Oheroskon, Nioherasha, etc.
Ohesa, vieil arbre couvert de
mousse et déjà pourri. Se dit par
extension d'une maison en rui-
nes, d'un vieillard décrépit.
Oheta, ergot, éperon de coq ;
les orteils, le bout des pieds.
Ohiatasa, racine gommeuse,
branche d'arbre gommeux, rési-
neux qu'on allume pour la pèche
au llambean.
Ohiekaron, saumon.
Ohienta, gencive. En cp. VU
disparait : kientake, tsientake,
raien..., kaien...., à mcs^ tes, ses
gencives ; ronwaientakaritas ou
bien ronwaientotsions, ils lui brû-
lent les gencives.
Ohikar.a, pointe, dent d'un ins-
trument.
Ohikta, épine ; ohiklokon, au
milieu des épines, inter spinas.
Ohiokwa, joue bouffie, gonflée
par qq. ch. qu'on tient dans sa
bouche. Ex.: kennikahiokwa.
des joues grosses comme cela.
Ohiosa, coude, cubitus ; équer-
re.
OmoTSA, mâchoire inférieure,
menton.
Ohna, peau, cuir, morceau
d'étoffe, pièce pour raccommo-
der, couenne de lard.
Ohnaken, en arrière, à rebours,
à reculons, par derrière, après
les autres, tard, après coup.
Ohnawa, courant, cours d'eau
rapide, saut, cascade, chute
d'eau.
Ohnawera, source, puits, fon-
taine.
Ohneka, eau, liqueur, liquide
en général.
Ohneta, pin ; poix, gomme,
résine; encens; cire d'abeilles.
Ohnetara, gros sable, gravier ;
gravois ; laite, laitance, œuf de
poisson.
Ohniara, cou; derrière du
cou, nuque ; col, collet d'habit.
Ohniare, couleuvre, serpent.
Ohniasa, gorge, devant du cou ;
clocher, tour ronde, et par exten-
sion, tour carrée.
Ohonkara, invitation à un fes-
tin ; tessère, billet d'invitation.
Ohonkwa, pomme d'Adam,
saillie du cartilage thiroïde.
Ohoniua, glaire, pituite, phleg
me, crachat épais.
Ohonrota, tuyau, canule, rou^
leau.
Ohonsa, ouïe, le sens do l'ouïe.
Ohonta, oreille, l'organe de
l'ouïe.
Ohonte, herbe, gazon, ver-
dure, légumes verts; couleur
verte.
Ohonwa, poitrine, poitrail, tho-
rax.
Ohosera, tilleul, bois-blanc du
Canada.
Oie
31
Oko
Ohrata, plume, ce que l'on
ôte des deux côtés d'une plume
pour empenner des fièclies.
Ohrioken, suisse, sorte d'écu-
reuil, Vakwingos des Algonquins.
Ohronwa, fossé, raie, vallon ;
orbite de l'œil.
cheminée ; lri"bu,
Ohtara,
bande.
Ohtera, racine. D'où tsiohte-
resekowa, la bien longue racine,
nom iroquois de la salsepareille.
OiA, autre, oia sonha. d'autres
choses.
OiAKWARA, la partie du corps
qui est entre les bras et les jam-
bes. Se dit aussi des animaux
quadrupèdes.
OiAKWiRA, orteil. Ex.: kaiak-
wirowanen, le gi-os orteil ; wa-
kaiakwiranonwaks, avoir mal à
un orteil. Voy. Wakenonwaks.
OiAXA, couple, paire; train,
allure ; piste, trace.
OiATA, le corps, la personne.
Ex. : kiatiio, itre beau de corps^
être bienfait., bien proportionné ;
kiataksen, avoir un vilain phy-
sique ; kiatase, avoir un corps
neuf être jeune. Ne se dit que
des jeunes filles.
OiENKWA, tabac. Ex. : waka-
tienkwatetsen, être friand du ta-
bac, (wakatetsen).
OiENKWARA, fumée. Ex. : wa-
tienkwaronnis ne ken katarôte,
cette cheminée fume. Voy. Ohtara.
OiENTE, bois de chauffage.
OiERi, dix. Nombre complet des
dolyts. Cf. KAiERi,=4, nombre des
doigts d'une main., le pouce non
compris.
OiERONTA, le corps humain.
Okahra, œil, regard, vue. D'où
OKAHRETA, cil ; paupièrc.
Okakwenta, roue, cercle, rou-
lette.
Okara, copeau, planchette de
bois ; dette, arrérage ; histoire,
conte, récit.
Okare, écorce, voy. kakare.
Okarienta, carcasse.
Okaseri, larme ; de okahra,
et de keri, liquide qui sort des
yeux. Cf. Alg. sipingon, les ruis-
seaux des yeux.
Okaserota, le blé d'inde en
lait, lilt, en larmes=OKASERi.
Okata, tache sur une habit ;
teiokatâre, il y a une tache.
Okate, cru, qui n'est pas cuit
Okenha, drap, étoffe.
Okenra, poudre à canon ; cen-
dre ; poussière ; terre.
Okerha, cheveux non peignés,
chevelure en désordre ; les che-
veux du blé d'inde.
Okhaha, pas ; tsiokhahat, un
■pas ; teiokhahake, deux pas.
Okiewata, noyel" tendre.
Okokwa, croupe, croupion.
Okon, okonha, marque du pi.
dans les noms. Ex. : onkwe okon,
les hommes ; katsenen okon, les
animaux., le bétail; eksa okonha,
les enfants ; kwaien okonha,
vous^ mes enfants.
Okonkwara, pustule, bube,
bourgeon, élevure de la peau.
Okonretsa, billot ; cheville ;
tison.
Okonsa, face, visage. On dit
aussi qqfois okonta ; mais il est
mieux de réserver ce dernier mot
Okw
32
OîfE
pour exprimer
animaux.
le museau des
Okontena, anguille. Voy. Tia-
WERONKO.
Okontsera,
vernis.
fard ; peinture,
Okotara, la partie postérieure
de la jambe depuis le haut de la
cuisse jusqu'au talon.
Okotsia, huppe, touffe de plu-
mes que portent certains oiseaux.
Ex. : wakkotsiahere, élre huppé.
Okti, part, verbale qui modi-
fie d'une certaine manière la
signification du verbe qui en est
précédé. Si ce verbe est enT, ?u
lieu d'oKTi, on met okta. Ex. :
o]it[kaiie\yelons.,avoir progéniture
en dehors du mariage, engendrer.^
enfanter des bâtards ; okta teka-
ieston, c'est tout mêlé ensemble.,
c'est tout pêle-mêle ., (tandis qu'il
devrait y avoir distinction, sépa-
tion.)
Okwaho, loup. De là akkwaho,
sakwaho, rokwaho, être de la
bande du loup ; rotikwaho, les
loups, iotikwaho, les louves, c-à-d.
les hommes, les femmes de la
bande du loup.
Okwari, ours. Uours blanc
s'appelle: okwari kowa, l'ours de
la grande espèce.
Okwarota, clou, fronde, apos-
tume.
Okwennîa, harnais, harnache-
ment.
Okwesen, perdrix. De là ka-
kwesas, sak..., rak...,'wak..., battre
des ailes comme la perdrix.
Okwire, arbuste, arbrisseau,
branche d'arbre, verge, roseau,
fouet, cravache.
Okwitsa, genou. Voy. Ontsa.
Onahata, côte, côtelette.
Onakara, corne, collier de che-
val
Onake, bouleau ; écorce de
bouleau ; canot d'écorce de bou-
leau.
Onakensa, peau passée.
Onas, plume, plumage, pLume
à écrire. De là le cp. onasaken-
rat, litt. : plumage blanc, nom
iror/uois du Cygne.
Onasta, charpente ; cage de
radeau. D'où onastonkwa, cadre
de porte, de chassis.
Onatsa, fesses ; lat. nates.
Oxatsia, blé. Ne confondez pas
avec KANATSIA.
Onawaa, colonne, pilier, pilas-
tre, pieu, pilotis, poteau. Qques-
uns disent : onawahata, et tous
ne se servent que de ce dernier en
cp. : kanawahatote, un pilier de-
bout ; kanawahatotonnion, des
piliers debout.
Onawatsta, boue, ciment,
mortier ; rognon de castor.
Oxawatsista, croûte, crous
tille, crouton.
Onawira, dent ; ivoire,
Onekerenhetsa, manche d'un
instrument, comme hache, faulx,
etc.
0.s:ekwa, pois ; onekwas, jjI.
de onekwa, signifie pilule, com-
position médicinale en forme de
pois. *
* Onekwa n'appartient à l'iroquois que par emprunt, c'est une corruption du
français : des pois=nekwa en y joignant la voyelle prosthétique o.
One
33
Oni
Onrkwensa, sang. Alg. niis-
kwi. *
ONKKW'KNTAii.v, roiigG. Alg. mis-
ko. *
Onenha, amande, pepin d'un
fruit. En cp.: maïs; semence;
grésiL Voy. Kanen.
Onenhare. raisin, vigne, cep
de vigne, tige de la fève qui
court comme la vigne.
Onenhokwa, grappe, Cp. avec
enskat : skanenhokwat n'onen-
hâre, une grappe de 7'aisin.
Onenhia, pierre, caillou ; tes-
ticule ; balle, plomb de fusil.
Onexhiokwa, testicule. En cp.
ONEXHIA.
Onenhiowann, boulet, balle,
plomb. En cp. onenhia.
On'enniokwa, se dit de toute
sorte de choses dures ou durcies
principalement par le froid; du-
rillon. Plusieurs disent: onon-
niokwa, et, leur prononciation fi-
nira par prévaloir.
Onenra. Voy. Ononra.
Onensa, épaule. Cp. avec wa-
kenonwaks, avec kerha, ce mot
nous donnera les v. wakenensa-
nonwaks, avoir mal à V épaule;
kenensaherha, mettre qq. ch. sur
son épaule.
Onenste, maïs. De la onensto,']-
mélange de maïs bouilli avec de
la viande: kenenstos, ...sto,
...sto, faire bouillir du blé d'inde
avec de la viande ; keuensto-
kwaks, manger de ce ragoût.
Onenta, sapin du Canada,
épinette blanche ; branche, ra-
meau de cet arbre vert et rési-
neux. C'est ordinairement à Vé-
pinctte blanche que Von emprunte
les branches bénies à l'église., le Di-
manche des Rameaux. De là l'ex-
pression : saontatenenton, quand
on donne les rameaux.
Onentakeri, bière d'épinette.
Onentsa, l'avant-bras ; le bras
tout entier.
Onentsawitha, le bras depuis
le coude jusqu'à l'épaule.
Onerahontsa, aîle.
Oxerasa, amadou ; liège ;
tondre, bois coti ; crête de coq.
Onerate, feuille, feuillage.
Onerenha, ver intestinal.
OxNERisTA, nombril, ombilic.
Onerokwa, corbeille, petit pa-
nier.
Onesha, pente, déclivité, bas
d'un coteau. De là peut-être- le
mot suiv.
Oneshon, enfer, dans l'enfer.
Cf. infernus, inferi, en bas, dans
l'abîme.
Onetstakwara, crasse, saleté,
saloperie.
Oni, et, aussi, même.
Onia, le dedans de la main.
De là:
Onianawen, mitaine, gant, ce
qui tient la main chaude.
Oniarota, bateau, berge, cha-
loupe.
■ [_** Remarquez le rapport qu'ont vu les Iroquois aussi bien que les Algonquins
entre le sang et la couleur 7'onge. Ainsi en est-il chez les Hébreux : dâin=san-
gnis, àdain=rubuit ; et chez les Illyriens : krv=sanguis, krven=ruber.
t G"est un régal chez les sauvages, observe M. Marcoux, et une grande poli-
tesse, toujours bien accueillie, de dire: ko, senenstokwak, tiens, mange de
'onensto.
l
Onn
34
Ono
Oniata. cou ; dedans da cou,
gosier ; pharynx.
Oniataraa, * indienne, linge,
toile, rideau, nappe, voile de
vaisseau.
Oniatsa, couette, queue de
cheveux ; le ruban qui les atta-
che.
Omenta, le devant de la jam-
be.
Oniete, neige.
Onikûniia, écorce mince, écor-
ce intérieure, enveloppe herba-
cée.
Onikonhiia, esprit, caractère,
pensée, avis, intention, opinion,
sentiment.
Oninnheta, verrue, poireau.
Onionra, âtre de cheminée, le
foyer, l'ouverture d'en bas. On
nomme: kanionrakenhiate, l'ou-
verture d'en haut.
Onionsa, nez. Voy. Skanionsa.
Onisokwa, le dernier enfant
d'une famille.
On'ista, tète d'épingle.
O.NrrsA, cuisse.
Onka, avec ou sans inlcrrof/a-
lion^ qui, lequel, laquelle; quel-
qu'un ; quiconque. Ex. : Onka
ethonihoieren ? Qui^ a fait cela ?
lah onka te ionkrori, personne
ne me l'a dit; onka thonte? on
ne sait quiff Onka ki ok, (juicon-
r/ue, qui que ce soit.
Onkwe, personne humaine,
lionmie en général. LoL homo ;
Ksp. hombre. Encp. onkweta.
— Onnha— , vie. Ex. : wa-
konnhahniron, wakonnhakats-
te, avoir la vie dure, forte, avoir
une complexion robuste.
Onnheta, poil, piquants de
porc-épic.
Onnhokwa, joue.
Onnhonsa, œuf. Alg. waw,
OxNHONTA, pan de maison,
d'une cabane.
Onnhonwata, étang, marais,
marc d'eau.
Onnhoskwa, bouchée.
Onnia, pointe de lerre, butte.
Onokwa, paquet que l'on porto
sous le bras ou dans les mains.
Di/f. de KAHRIENA.
Ononhonseua, citrouille.
Ononkwa, fond d'une chau-
dière.
Ononkwat, remède, méde-
cine, tisane.
Ononkwenhon, épi de blé.
Ononkwis, cheveu, poil du
corps.
Ononna, tringle, latte ; noyer
amer ; tn qq. dial. anc. : jonc.
Ononnata, patate, pomme de
terre.
Ononra, chevelure postiche,
perruque ; tête des arbres.
Ononskwara, picote, vaccine,
variole, petite vérole ; bouton,
petit bourgeon des arbres et des
plantes.
Ononta, lait; mamelle; mon-
tagne ; mamelon.
Onontara, potage des Sauva-
ges, consistant en blé d'inde
bouilli avec du lait et de l'eau.
Onontera, étançon, étai.
* A final est ici purement paragogique, il disparait complètement dès que le
mol entre eu composition.
f C'est le dit In sa des Italiens, Vawekwenilok des Algonquins.
Ora
35
Oro
Onontiio, Ic roi de France,
lilt. : la belle montagne. *
Onontsi, tète. En cp. onontsista.
Ononwa, lie, fond de l'eau ;
eau ; au fhj. la lie du peuple, la
canaille.
OxoNWAi'.A, cerveau, cervelle ;
tète ; peloton ; pomme de chou.
ONONWEnHON, poil. En cp.
ononwerh.
Ononwetsa, nuque, cou, tète.
Onora, tresse de blé d'inde,
d'ognons.
Onosera, gale, teigne, lèpre.
Onota, jonc.
Onotsia, les dents, le râtelier,
la rangée de dents.
Onowa, poulie ; cadenas ;
écaille de tortue ; courbure du
dos, et en général tout ce qui
s'arrondit en bosse.
Onowen, en cp. onowenta,
mensonge. Voy. Wakenowen.
— 0ns, lowjucur ; fréquence.
Ontak, chaudière.
OxTSA, genou ; fémur.
Ontskwena, estomac.
OxwA, maintenant, actuelle
ment, id. ac nonwa.
Onwe a tous les sens du mot
alg. inin, et de plus, il renferme
l'idée de permanence, de stabi-
lité, de perpétuité, d'immutabi-
lité. -;-
OxwENTsiA, terre, globe ter-
restre, champ, terre, terrain, ter-
i'oir, ferme, territoire, province.
Or ANA, sève.
Oranonsa, tempe ; joue.
Orasa. Voy. Orensa.
Orasek, sureau blanc.
Oraswa, chance.
Orata, talon. Se prend qr/fois
pour le pied loul entier.
Oratskenta, tresse de che-
veux.
Orawi&ta, feuille de papier;
parchemin, membrane, écorce
mince; crêpe à manger; coque
d'œuf; pellicule, pelure.
Orenna. Voy. Karenna.
Orensa, jambe depuis le ge-
nou jusqu'au coude pied ; c'est
proprement le tibia.
Orhes, ortie.
Orhotsera, cosse, gousse de
pois, de fèves.
Or HOTE, artichaut.
Orienta, conscience, senti-
ment intime, conviction, hu-
meur, disposition d'esprit; moy-
en, expédient.
Orista, confusion de paroles.
Orite, pigeon, colombe, tour-
terelle.
Oriwa, id. ac kariwa.
Oron, avoir l'air de — . Ex. :
WAKonkweonwe/scroRON, fai
l'air d'un Sauvage.
Oronhia, bleu, azur, couleur
bleue de ciel. Voy. Karonhia.
Oronhonkwa, panache, plu-
met.
Oronkara, empan ; compas.
Oronkwasa, chai ne ; grains
enfilés.
Oronkwena, échine, épine
dorsale, reins.
Oronkwentsta, m. s. que oris-
ta.
* Volj. sur ce mot la note explicative à la fin du vocabulaire.
t loy. Elud. Philolog. sur qq. langues d'Amérique, p. 91.
Ose
36
Oso
Oronra, rayon de lainière;
auréole boréale ; auréole, cou-
ronne des Saints.
Oronto, canot de bois ; Fabot.
Voy. K.ARONTA, et — 0.
— Os, — 0, — OWE, de WATOS.
— Os, — OHON, — OWE, lie K — OS.
Osa, bouche, d'où osara, bou-
che d'un fleuve, embouchure
d'une rivière.
Osa, couverture, couverto, ni.
s. que ASiRE.
Osaheta, fève, haricot.
OsAHTARA, crécelle.
OsAKKNSEUA, frim.is, liniaie
qui se •,4ace en tonibaul.
OsAKENTA, gros foiu, foiu de
savane. De là le nom donné à la
paroisse de CAcadie : osakemtake.
OsANENTA, tan, écoice de pru-
che moulue. Le village des Tan-
neries se nomme : Isi wasanen-
tetha^là où l'on pile le tan.
OsATA, lisière de drap. Di/f. de
OSATA, onibi'e, que quelques-uns
prononcent asata. Voy. Asatakon.
OsEHTON, pou de bois.
OsENAKAHA, craui[i(.' ; nerf.
OsENNA, nom; signaUire; l'é-
pulatiou. /(/. ac kasenna.
OsENONNA, mollet, gras de la
jambe.
Osera, hiver, et^ par extension^
année, comme le mot ulyonquin:
pipon.
Osera signifie encore.^ lo. chaus-
sée de castor, et c'est de là que
dérive le nom géographique d'Ho-
chelaga, corruption de oserake, à
la chaussée de castor ; 2o. hache,
cognée, mais seulement en cp.
Oserenta, sommeil.
Oserha, matière molle eummr
pâte, levain; liquide épaissi.
OsEROMNi, ensemble, conjoin-
tement avec — .
OsERONWATA, Inochc, bois
pointu, poteau planté devant le
feu pour faire cuire la viande.
OsEROSA, peau crue, qui n'est
point apprêtée.
Oses, en cp. osesta, siro[), mê-
lasse ; colle.
Osera, bourgeon. />///'. de asen-
iia, bourgeon d"liivei'.
OsuENNA, portée, visée.
OsiA, le dedans de la m liu-
OsiE.MiONTA, lias-veutie, ;rl>do-
men.
OsiNA. jambe, patte.
OsiNEKOTA, cheville du [»icd.
OsiTA, r)ied. Alg. osit. Dans l'un
et l'autre mot le radical est siT.
Oskahe, lin, chanvre, éloujie,
OsKENNONTON, clievrouil.
OsKENUA, vieux mot (jui n'est
plus guère usité qu'en ep. avec"
le v. walvkehte, porter. Il (h'vait
signifier la guerre ou plutôt qq.
instrument de guiu-re. Roskeu-
rakehte, au pi., rotiskenrakohte,
homme de guerre., guerrier., mili-
taire., homme portant les armes.
Ci; mot a maintenant une signi-
fication plus étendue, il équivaut
au mas des Latins, au varon des
Espagnols, à Vinini des Algon-
quins.
Oskenrha, rouille.
OsKWEXTA, lèvre inférieure.
OsNONSA, main, doigt ; bei
gnet en forme de doigts.
OsoHiTE, noisette, noisetipr.
0th
37
Ots
r OsoKWA, tenue générique pour
[ designer les amandes, noix, noi-
\ settes, avelines, glande, etc.
OtoNKARA, lèvre supérieure.
OsoNWA, fosse, trou, creux.
OsTARA, goutte, en général re
qui tombe en gouttes, ce qui
pend en forme de gouttes, v. g.
certains pendants d'oreilles. De
nsTAiiA dérive le suiv.
OsTAROKWA, grains du coHier,
grains de cliapelet.
OsTARONWA. moelle.
OsTiEX, en cp. ostienta, os,
ossemenl, arrête de poisson.
OSTOSERA ou OSTOSERI, pluuie,
duvet.
OsTONHA, pou, un [leii.
OswA, feu éteint, pas de feu,
de chaleur, de lumière.
OswENKARE, plauclio ; échi-
quier, damier.
Ota, lieiite, excrément, or-
dure, crotte, fumier.
Otasa, queue.
(3ta\vek, puce.
Otekap.a, cote.
— Oten sert à exprimer l'état,
la manière, l'espèce, la nature
d'une chose.
Utentara, assiette, vaisselle
plate.
Otesera, farine ; poudre à pou-
drer, amidon pulvérisé et par-
fumé.
Othexon, quelque chose ; iah
othenon, rien.
Othonsera, lard, le gras du
cochon, de l'ours.
Othoreke, le nord, au nord.
Otfak oxb OTiAKE, quclques-
uns, quelques-unes.
Otiarenta, fleur de citrouille.
Otkenseri, pourriture ; bois
de plomb.
Otkox, génie, esprit, être mys-
térieux et puissant. Ce?,t le Oki
des Ilurons^ le Manito des Algon-
quins.
Otokexhon, comme il faut, à
propos, pertinemment, d'une
manière précise.
Otokwa, botte de paille, de
foin ; gerbe de blé.
Otoxkwa, flamme ; ardeur de
la fièvre, la fièvre elle-même.
Otonwa, tas, monceau, meule,
de foin ; cabane de castor, de
rat-musqué.
Otsata, brume, vapeur, nuage.
Otsate, fiel.
Otsewa, panse ; bas- ventre,
OtsIA, id. aC ATSIENHA, fcU.
Otsiahonskwa, murmure,
chuchotement.
Otsiana, poignée (osia).
OxsmERA, ongle, griffe. De là
peut-être le mot suiv.
OxSmERON ou OTSmEROTA,
écrevise.
Otsu, inlerj. de crainte, de
frayeur.
Otsikehta, sucre ; miel.
Otsikwa, rave, betterave, na-
vet, carotte, grosse racine ; lou-
pe de bois, maillet, mailloche ;
nœud de bois ou de cordes;
bouton d'habit; poing, main
fermée ; et généralement., tout ce
qui a une forme à peu près ronde
et une certaine solidité.
Ots
38
Owe
Otsinahara, souche coupée ou
renversée.
Otsinakon, nid d'oiseau.
Otsinakwa, poumon.
Otsinarknta, sabot, corne du
pied du cheval ; médaille des
petits-chefs, ainsi nommée à cause
de sa forme.
Otsinekwar, jaune; bile ; jau
nisse.
Otsinenhiosa vel otsinoiosa,
croupe, croupion.
Otsinionkahon, taupe, mulot,
surmulot.
Otsinionkkiu, (onionsa^ keri}
morve, roupie.
Otsiokwa, morceau, quignon,
pièce, fragment. Lat.^ frustum ;
Esp., pedazo.
Otsinon, en cp. otsinonta, pou.
Otsinonhiaton, veine, artère ;
nerf, muscle.
Otsinonwa, insecte, ver, ver-
mine, puceron.
Otsinowen, souris ; otsino-
WEN KOWA, rat.
Otsire, feu ; conseil des chefs;
bateau à vapeur.
Otsiseua, vitre ; lune, clair
de lune.
Otsiskaionmtha, limaçon, co-
limaçon.
Otsistok, étoile ; astérisque ;
point sur les /, point final ; notes
de plain-chant, de musique.
Otsita, seulement, en cp.^ être
en pleurs.
Otsitsia, fleur; vin, ainsi ap-
pelé., parce quen moussant, il a
semblé aux Sauva(jrs produire tirs
lleurs = otsitsia.
Otsiweionta, bec ; croc ; pic.
Otskaka, liqueur forte, alcool,
eau-de-vie.
Otskeri, crachat, salive.
Otskwarhe, grenouille.
Otskenrha, hêtre.
Otskwa, la partie du corps (jui
porte sur le siège, séant, posture
d'une personne assise. E.x. : kits-
kwiio, être bien assis ; kitskwa-
ksen, être mal assis, se tenir mal
sur son siéçjc ; kitskôte, être assis
droit ; tekitskwakenheions. se
fatiguer d'être assis ; kitskwa-
here, être assis ; kennitskwaher-
ha, s'asseoir, mettre son otskwa
sur un siège.
Otsohkoton, snpin.
Otsta, écaille de poisson ;
ci'oûte qui se forme sur une plaie
en voie de guérison.
Otstenra, roc, roche, rocher ;
mur, muraille.
Otstiesera, foie ; rognon.
Otstokwa, ballot de marchan-
dise ; pièce entière de drap, d'in-
dienne ; écheveau de fil ; me-
sure ; las ; quantité.
Otwensa, fressure.
Owaronk, en cp. owara, chair,
viande.
Owatsira, famille, race, pa-
renté.
OwATsisTA, grosse écorce. Oa
dit également : owatsiste. Cestde
ce dernier que l'on se sert pour dé'
signer la cannelle.
OwATsTA, écume.
OwEiA, bras; aile.
OwEiENNA, maintien, posture,
manière d'agir, façon de faire,
conduite.
Oweionkara, pouce.
Raw
39
Ros
OwEiONTA, id. ac otsiweioiita.
OwENNA, mot, parole, voix,
langage, ordre, commandement,
discours, langue, idiome, pro-
nonciation, ton de voix, articu-
lation.
OwEHA, air; vent; flatuosilé,
vents dans le corps.
OwiHA, enfant nouveau-né ;
enfant à la mamelle ; enfant {de
n'importe quel âgc)^ fils ou fille
par relation au père et à la mère.
.*?t' dit aussi des petits des ani-
maux. *
OwisE, verre à boire; glace,
qlacics; grêle.
OwiSHA, haleine, respiration ;
forces du corps, vigueur ou fai-
blesse.
OwisTA, argent, (argcntum^ pc-
cunia) piastre ; monnaie en ge-
neral ; cloche ; métal.
OwisTOSEUA, beurre, suif, crè-
me.
R
R — signe de la 3f p. du masc.
— Raken, blanc. Ex. : kanon-
saraken, maison blanche; kih-
naraken, avoir la peau blanche.
Rakeni, -[- pater mi! C'est le
voc. de RAKExmA.
Raonha, lui ; RAONHAA, lui
seul; RAOXHATsiwA, lui tout seul.
Rarontaks, pi. ratirontaks,
algonquin, lilt.., mange-bois, les
mangeurs de bois, de ikeks et de
KARONÏA.
Rawennuo, [en Huron: Rawen-
diio), le Seigneur, Dieu. Cest la
3c p. de kewenniio, être maître.
Rawenniio tsi tionhe, le maître
de notre vie.
Rawenn, corr. dufr.: l'avoine.
Rawension vel rawensie, mon-
sieur, un monsieur, un bour-
geois. Mol tiré du français ; il se
féminise: kawension, madame;
konension, mesdames.
Rone, son mari ; sa femme. PI.
rotine, leurs époux ou épouses.
RoNENsiON, messieurs, des
bourgeois, des messieurs. Voy.
Rawensiox.
— RoNON. habitant de — . E.x. :
Raronhiakeronon, un habitant
du ciel., un ange ; oneshonronon,
habitant de l'enfer, démon ; Sitae-
ronon, liabitant de la Judée., Juif
En cdg. inini, s'emploie dans le
même sens et de la même manière :
Jodawinini, .fuif; anamakami-
kowiiiini, démon.
RoNONHA, eux ; rononhaa, eux
seuls; RONONHATsiWA, cux tout
seuls.
RosAHRHEKON, à Cliâteaugay.
* OwiiîA sert encore ù exprimer le produit de l'argent placé à intérêt. Cet
iiilérèl, disait M. Marcoux, est considéré comme Venfanl du capital. J'ajouterai
qu'il en est de même en grec, nie souvenant du vers de Lancelot dans le jardin
de ses Racines : ïokos, usure, enfantement. (Décade cxcii, 9*).
f Voij. p. 141 des Elud. pliilulog. Montréal, Dawson Brothers, rue St, Jac-
ques.
40
S — signe ordinaire de la 2e
p.; S — ,.ow qqf. se — , marque de la
rédiipl. dans les verbes, à la Ire
p. du prés, de l'ind. ; S—, qqf. si—
abrév. de tsi : v. g. sahrenheie,
pour tsi wahrenheie, quand il
mourut; si keksaa, quand fêtais
petit.
Saheto, quand même, nonobs-
tant, quoique.
Saontathaseron jooi/r tsi waon-
lat..., quand on donne les cierges,
c.-à-d. à la Chandeleur. Angl.
candlemas ; Esp. candelaria ; Ital.
il di délia candelaia. (Ohasera,
KAWIS).
Saiese, mûre, fruit du mû-
rier,
Sakat, la même chose, idem,
se cp. et se conjugue : saoriwat,
c'est la même affaire; sakanonsat,
la même maison; saonkwariwat,
nous avons la même affaire ; se-
sewanonsat, vous avez la même
maison; sahaiatat Niio n'ascn-
nihati, les trois personnes sont le
même Dieu.
Sane, pourtant, cependant,
néanmoins.
Sarasara, martin-pêcheur.
Par dérision., on appelle sarasara
qquhm gui a la voix aigre.
Sase et q g fois par abrév. sa,
part, qui se rend de différentes
manières suivant les circonstances.
El. : sase rattokha, tout savant
qu'il est ; sase wenniseriio, naho-
ten aoriwa iahtasahtenti ? la
journée est si belle., pourquoi ne
partez-vous pas ? sase vel sa non-
wa nanakere, il y en a tant à pré-
sent.
Sate — , égal, égalcmont; pa-
reil, pareillement.
Sate — iien, la moitié, le mi-
lieu. Ex, : sateonwentsiien, au
milieu de la terre ; satekanatiien,
la moitié, le milieu du village.
SaTHI ; </u<'/, TRIATHI ; pi. SEWX-
THi, gare, prenez garde, faites
place.
Satkonwaskwenhawe, la fête
de l'Assomption s'appelle ainsi.,
parce qu'en ce jour, on porte en
procession la statue de la très-Ste.
Vierge. Les Algonquins nom-
ment aussi cette fête : Mani pi-
MiwiNiNTc, quand on porte Marie.
Sekeieren, ...renne, ...ren,
s'assimiler à, se faire semblable
à, ressembler à.
Sekeieuha, sekeieren, ensekei-
ere, [red. de kieikha faire).i refaire
aux autres ce qu'ils nous ont
fait, se venger, se revenger.
Sekon, encore, déplus. Cet ad-
verbe s'emploie pour saluer., on dit
en se rencontrant : sekon, sous-
entendant soinihe, comme qui
dirait : bien, vous vivez encore.
Senha, plus, davantage, mieux.
Serenkhene, à peine.
5e\vahiowane, pomme, fruit
du pommier. Lilt.: le gros fruit,
cpé. de kahik et de kowanen. Les
Ottaicas et les Saut eux emploient
le mot micimin qui a la même
signification.
SEWAmowANE, est aussi un
nom d'homme.
Sewakaterati, tsisat. . .shot, . ,
tsiiot..., etc., être lunatique.
Ska
41
Ska
Sevvakathonwisen, tsisath...,
tsiolh..., etc.. être du sexe fémi-
nin, fille, femme. Angl. female.
Sewatateboxkwenni, la con-
fession ; le sacrement de Péni-
tence.
Sevvatieren précédé de la part.
ok, signifie : sans but, sans cause,
sans dessein, par hasard, pour
rien. Il rend les mots algonquins
ceckwat et anica.
Sewatierens vel sewatfere-
kes, quelquefois, parfois.
SiRON, nom de baptême. S'ima-
ginerait-on que c'est Jérôme ?
SiRON, shelling, monnaie d'An-
gleterre qui vaut 24 sous de Fran-
ce. Enskat siron, tekeni siron,
1 shelling., 2 shellings. Avant la
conquête et encore pendant long-
temps depuis cette époque, on
disait : tekeni wentkatso^ asen
loentkatso., deux 24 sous, trois 24
sous.
Skahnetati, (ohnela, pin., ska-
ti, de l'autre côté.,) Albany, (Etat
de New- York). Litt. : de l'autre
côté des pins.
Skaktons, sewakakton, ens-
kakète, retourner, revenir sur
ses pas, rebrousser chemin.
Skanawetsi ikahnawa), au ra-
pide de Ste. Anne.
Skanekwentaranent, fram-
boise, (onekwentara). Alg. misk-
wimin (miskwi).
Skanionsa, élan, orignal ; na-
sutum animal, (enskat, onionsa).
Skanoron, parum abest, pa-
rum abfuit, parum aberat, se-
lon le temps du v. qui suit : ska-
noron ahrenheie, peu s'en faut
qu'il ne meure., il est tout près de
mourir.
Skaras, la lune se renouvelle.
Iskare, elle est renouvelée^ c'est le
\er du mois ; sakarane, elle vient
de se renouveler, nous voilà
arrivés au premier du mois;
eniorhene enskarane, demain
elle se renouvellera, le mois com-
mencera. Bien que les lunes ne
coïncident que rarement avec le
mois, néanmoins c'est toujours
le même verbe qui est employé,
et cela, à cause de l'ancien usage
de diviser l'année en mois lu-
naires. Le comput a été ch?ngé,
la langue est restée la même-
Skatewatha, sewakatewaton,
enskatewate, frapper à faux,
manquer son coup.
Skati, d'un côté. Alg. napan,
Ex. : skiatakarati, tsiatakarati,
shaiat..., etc., d'un côté de mon,
ton, son corps, etc. Skati signifie
aussi de l'autre côté. Ex. : ska-
niatarati, de l'autre côté du fleuve;
skanatati de l'autre côté du villa-
ge. Les Hurons employaient ce
mot dans le même sens, et si Sa-
gard* traduit par skati la phrase
tourne de l'autre côté, c'est
uniquement par ellipse, comme
font les Algonquins avec leur
mot kwek, en sous-entendant
le verbe.
Skatons, red. de katons, gué-
rir, revenir à la santé, se réta-
blir, /t^/.; redevenir, se refaire.
Voy. Katons.
Skawirowane, coq d'inde,
dindon, (owira, kowanen). Alg.
misise, le grand oiseau.
• Dictionnaire de la langue huronne par Fr. Gabriel Sa jard, récollet.
1632.
Paris,
Tak
42
Taw
Skekwanenhronon, Nipissin-
gue. Alg. otickwagami,
Skenekwati, sesenek..., sha-
nek..., etc., être gaucher. Skane-
KWATi, nom de femme, elle est
gauchère, la gauchère. Shanek-
WATi, nom cVhommc, le gaucher ;
il est gaucher. Ex. : Rawensie
Tier Shanekwati, M. Pierre Gau-
cher.
SkENNEN Vel SKENNON, hieu,
tranquillement, eu paix, à l'a-
miable. Dim. skennenha, douce-
ment,
Skentstenni, carpe, lat. cypri-
nus carpio ; ital. carpione.
— Son, — soNHA, 1o pour ex-
primer la diversité daîis la plu-
ralité. Ex. : othenon sonha, dif-
férentes choses ; rotiianertson,
les différents chefs., les officiers de
divers grades ; akoiatatokentison,
les Saints à divers degrés de gloire.
2o Séparément, seorsum. Ex. :
akaonhaasou, chacun en son par-
ticulier, tsieiatatson, enskatson,
un-à-un., chacun un., tckenison,
bini et bini, deux à deux ; chacun
deux : kaierison, quatre à quatre
vel chacun quatre; skanonsat-
son, par maisons, par chaque
maison.
3o Ça et là, par-ci j)ar-l à. Ex. :
kanatakonson, ça et là dans la
ville ; karhakonson, par-ci par-là
dans la forêt; karonhiakeson,
dans les espaces de l'air ; kania-
tn-akeson, sur les pots de l'océan.
ooxKiERAT, sesaierat, sahoie-
rat, sauierat, etc., être ainsi fait,
être tel de naissance, avoir tel
naturel. Ex. : saonkwaierat n'ia-
kionkwe onwe, nous soniînes
bâtis comme cela, nous autres
sauvages.
SoNK\VAWENNno,Dominus nos-
ter. (R. Kewenniio).
SoRAK, canard. Alg. cicib.
SoTAR, corruption du mot sol-
dat. Ex. : sotar okonha, les sol-
dats ; kanenrakonson sodar, à
travers les rangs des soldats. Les
Algonquins usent du mot cima-
GANic dont le primitif est cima-
GAN, lance, pique.
SoTsi, (contraction de eso tsi),
trop.
T — , signe de la dualité^ et de
la localité en deçà. Ex. : tekiaks,
couper en deux, (ikiaks, couper),
tekhas, apporter, porter ici,(ïKHAS,
porter.)
Tahonenne, d'avance, avant
l'événement. On dit aussi : taho-
nenna, mais dans un sens dimi-
nutif.
Takos, chat, matou,
Takwahasont, araignée; chan-
cre, cancer.
Takwanikatonton, lézard.
Taontahneken, lièvre, lapin,
ainsi nommés parce qu'ils ont les
oreilles jointes. Voy. ohonta et
tekaterahnekens.
Taraktarak, (onom.), grillon,
cricri, criquet, courtillière..
Tarakwi, vinaigrier, rhus co-
riaria, sumac des corroyeurs.
Ta WINE, loutre ; en Huron, Isa-
houinecq. *
• J'écris c« mot d'après Sagard dont l'orthographe est loin d'être parfaite.
Tei
43
Tek
Tawistawis, (onom.), allouette.
Alg. adjidjickiwens.
— Te, fréq.^ — tenions, tr., — ta-
TiES, qq. ch. être, exister; y avoir
qq. cil. Ex. : ionwentsiate, ion-
wentsiatenions, ionwentsiata-
ties, il y a une terrc^ des terres, la
même terre qui continue ; wenni-
serate, ...tenions, ...taties, un
jour, des jours, le même jour vel
une suite de jours semblables.
Teiaonharha, teiaonhâre, ten-
iaonhârëre, retentir, faire du
bruit, V. g. le tonnerre, le canon.
Teiohiotsis, sel ; salé, sur, ai-
gre, aigrelet. Il se cp. : teioh-
nekahiotsis, eau salée, saumure ;
teiohontahiotsis, herbe sure, c.-à-
d., oseille.
Teioienrens, ...renhon, ...renne,
la terre fumer, la fnmée s'exha-
ler de la terre,
Teiokaranis, alun.
Teiokenwaton, semblable, pa-
reil. Ex. : teionatakenwaton,
deux villages pareils ; teiononsa-
kenwaton, deux maisons sembla-
bles. Voy. Tekeriwakenwatha.
Teionihes, large. Ex. : tsina
TEiONmEs, large de — , de la lar-
geur de — ; ken ok naTEioNiHES,
pas plus large que cela (en mon
trant) ; kennaxEiONiHEsha, peu
large, étroit.
Teionistikat, chatouillant, ti"
ti liant.
Teionnhonskwaron, boeuf, va
che, veau, génisse. De là le nom
de nie Perrot : Teionnhonskwa-
ronte.
Teiononhianit, terrible ; hor-
rible. On dit dans le même sens :
teiotenonhianiton.
Teiontiakon, canal. Cest l'an-
cien mim de Montréal. Par abré-
viation on dit maintenant: Tio-
TIAKE. Voy. Tekontiaks.
Teiostarathe, ...thekvve, ...the-
ke, être luisant, brillant. (Se
dit d'un objet bien nettoyé, bien
frotté).
Teioswathe, ...thekwe, ...theke,
faire jour, faire clair, le jour
luire, briller.
Teiotientaron, étLirgeon mail-
lé. Sorte d'esturgeon des grandes
rivières du Canada.
Teiotokenton, vis-à-vis, en
face de — . Voy. Tektokentha.
Teiotoren, parf. de tewato-
rens, s'emploie substantivement
pour fente, crevasse, fissure.
Teiotsakton, croche, tors,
courbé et tordu.
Teiotsion, sale, malpropre,
dégoûtant.
Teiotwawenhe, recoin, angle,
endroit resserré. Voy. Tekwa-
WENHEKS.
Teiowenras, ...ronhon, ...ron,
n'y avoir plus de place, toutes
les places étant prises.
Tekahnanet vel teiohnanet,
double, doublé.
Tekahris, teiohrihon, tenka-
hrine, mn., se briser, se broyer,
se casser. Voy. Tekritha.
Tekaiasere, doublé, posé l'un
sur l'autre, croisé, participe de
TEKIASERHA.
Tekaiasonte, croix, il y a une
croix; tekaiasonton, des croix, il
y a des croix ; tekiasontha, faire
une croix, faire le signe de la croix.
Tek
44
Tek
Tekaieston, mêlé avec — ; mé-
lange. Voy. Tekiestha.
Tek AK HEN, joint, join lure. 7)(/f/,
tenikhen, jumeaux^ tekcnikhen,
jumelles.
Tekakwatases, tewakakwa-
tase, tenkakwatase, faire le tour,
tourner autour de — .
Tekanatoken, (tioken, espace
entre deux^ kanala, village^) es-
pace entre deux villages, c.-à-d.
entre deux rangs de maisons;
rue, carrefour. Cest aussi le nom
d'un chef de la tribu de VOurs.
Tekanowakwa, bécassine; bé-
casse ponctuée.
Tekaon, butor, espèce de Hé-
ron, {Ardca Canadensis.)
Tekaratats, tevvakaratâton,
tenkaralàte, courir, s'élancer.
Tekarentoken, plante médici-
nale, ainsi nommée à cause de la
forme de sa racine composée de
deux branches pivotantes, simu-
lant (irossierement les deux cuisses
iTun /(o/?!7?3e,(tioken, orenta). Cest
le ginseng du Canada, en tout
semblable à celui de la Chine, sauf
en réputation.
Tekarontaton, cache, endroit
dans la forêt où l'Indien cache ses
j)rovisions, son canot, ses instru-
ments de pêche et de chasse, etc.
Tekaronwe, qq. ch. mis de
travers. D'oil tekiataronwe, se
mettre en travers, être en oppo-
sition. Au lieu de tehatiiataron-
we, les opposants, ceux du parti
opposé, on dit qqf. par dérision :
tehatiokwaronwe, ceux qui ont
la croupe de travers. *
* Okokwa, croupe, et par abrev. okwa qui se retrouve dans le v. kesokwâ-
wesons, fouetter, fesser.
Tekasenthos, ...ton, ...tho,
pleurer.
Tekatenthos, ...tson, ...tsa,
gagner, mériter, tirer du profit.
Tekateras, ...raon, ...rane, se
rencontrer. Ex. : isi iateionkia-
teraon, 7ious nous sommes rencon-
trés là tous deux ; isi ialentsilsia-
terane, rows vous rencontrerez là
de nouveau tous les deux; aia-
wens tewakvvekon taetsitewate-
rane karonhiake, puissions-nous,
tous ensemble, nous rencontrer
dans le ciel! Ce v., comuK; on le
voit assez par sa signification,
ne s'emploie qu'au duel et au
pluriel.
Tekaterats, ...laton, ...rate,
répéter une action, réitérer, re
faire ce que l'on a déjà fait ; re-
venir à la charge. Ex. : teiote-
raton, lalle, lige qui repousse au
blé, à Cavoine; tontasatêrat, pre-
nez-en encore, (dira-t-on à qlq. qui
a déjà pris qq. ch.)
Tekatkarias, ...rien, ...i-i, man-
quer, avoir besoin, être privé ;
pâtir, être indigent, misérable.
H se cp. avec onnha : tekatonn-
hakarias, avoir une vie misé-
rable en ce monde ou en l'autre ;
avec orienta : tekatericntaka-
rias, être tourmenté intérieure-
ment par l'attente de qq. ch. que
l'on désire ; avec oriwa : tekate-
riwakarias, ne pouvoir alléguer de
bonnes raisons ; avec owista,
OWARONK, KANATAR0K, etC, teka-
twistakarias, tekatewarakarias,
tekatenatarakarias, manquer
d'argent, de viande, de pain.
Tekatkennies, ...nion, ...ni,
faire à qui mieux mieux, lutter,
Tek
45
Tek
se mesurer avec qlq., prétendre
l'emporter sur un autre. Ex. :
iah taonton taiontkenni ne Niio,
on ne peut pas se mesurer avec
Dieu.
Tekatokwatha, ...ton, ...te,
fouiller.
Tekatontariktha, rire aux
éclats, à gorge déployée, en latin,
cachinnor ; en grec, kagkhadzô,
en esp. reir à carcajadas.
Tekatonts, ...tonton, ...tonte,
agir de concert, se mettre deux
ou plusieurs pour faire une cho-
se ; manger ensemble.
Tekatskahons, ...hon, ...hon,
manger; mâcher; prendre son
repas.
Tekatskanenontha, ...uônte,
...nônten, blêmir, pâlir.
Tekatotserontha, ...route, ...
rônten, lancer avec la fronde.
Tekatstekafas, ...feu, ...fa,
voyager, être voyageur, parcou-
rir le pays, courir le monde,
Ult. : faire aller ses jambes, de
même que tekatskahons : faire
aller ses mâchoires.
TEKATTmEN, tosatt,.., tehatt...,
etc., passé, tekattihenne ; fut. ten-
kattiha, être différent. Ce v. ne
s^emploie qu'au D. et au pi. ex. :
Tehiattihen nakwa, ils sont bien
différents l'un de l'autre ; eso
tsi tehonttihanions, ils diffèrent
très-fort les uns des autres ; tets-
iateriwatihen, vous différez l'un
de l'autre dans votre discours
(oriwa) ; tosa tetsiateriwatiha,
ne différez pas l'un de l'autre, dites
tous deux la même chose.
Tekattokwatha, ...ton, ...te,
déranger, mettre qq. ch. hors de
sa place.
Tekawehestha, ...ton, ,..te, per-
cer ; piquer.
Tekawenries, ...riehon, ...rie,
brasser, remuer un liquide, le
troubler en le remuant ; tourner,
changer, bouleverser.
Tekawenrons, ...ron, ...ron, al-
terner- Ex. : tekerennawenrons,
chanter alternativement ; tekeri-
vvawenrons, réciter tour-à-tour.
Tekawisas, ...sen, ...sa, cogner,
faire que deux choses se heur-
tent, se joignent.
Tekawiskwatha, efQeurer,
frôler, toucher légèrement.
Tekekhas, tewakeken, tenke-
kha, joindre ensemble deux ou
plus. ch. pour n'en faire qu'une
Son contraire: tekekasions, ...
sion, ...si, séparer ce qui est joint,
diviser ce qui ne faisait qu'un.
Tekekonhens, ...hen, ...hen,
adopter un prisonnier à la place
d'un parent tué à la guerre.
Tekekwa, tewakekwen, ten-
këkwe, prendre qq. ch., lever de
terre, enlever, ravir, s'emparer,
etc.
Tekenaks, ...nakon, ...nake,
bercer, râteler ; égratigner.
Tekeneraks, ...ren, ...ràke,
prendre une ch. pour une autre,
se méprendre, confondre, faire
un quiproquo.
Tekeni, deux ; tekeni iawenre,
12, litt. : 2 par dessus, 2 de plus.
Tekennharatha, ...ton, ...te,
envoyer qq. ch. qui passe au tra-
vers, lancer au travers, trans-
percer.
Tekennistons, tewakenniston,
tenkennisëte, faire un voyage
d'un jour, et par extension, d'une
Tek
46
Tek
saison de chasse ; s'absenter
pour tout le tem^js de la mission,
de la visite du prêtre, de l'évê-
que, etc. De là le nom rf'Awenni-
sete donné à plusieurs mission-
naires.
Tekennitonniatha, ...ton, ...te,
brouiller, embrouiller, au pr. el
au fig. Pour former le et. de ce v.
il n'y a qu'à changer les désinen-
ces — tha, — ton, — te, en leurs cor-
respondantes, — sions, — sion, —
si.
Tekeranekarons, ...ron, ...re,
crever, percer, ouvrir qq. ch. de
gonflé, de creux. Ex. : wathara-
nekàre tsi wakenonwaktani, // a
percé là où je suis malade (le chi-
rurgien a crevé mon abcès). D'un
navire qui fait explosion, d'nn
fusil qui éclate, d'un furoncle
qui aboutit, d'un transport de
joie, de douleur ou de colère,
longtemps comprimée, on peut
dire également : watewaterane-
kare, c'est crevé.
Tekerensarons, ...ron, ...ron,
louer, vanter, faire l'éloge.
Tekeriks, ...rikon, ...rike,
joindre, faire touclier deu.^ cho-
ses ; et. tekerisions, les séparer.
Teketsas, ...tson, ...tsa, ga-
gner, {jeu, pari, procès).
Tekhratats, ...tatou, ...tate,
marcher légèrement et avec pré-
caution sur la neige (ou autre
chose), pour ne pas aller au
fond.
Tekhrenhos, ...bon, ...ho,
mettre qq. ch. en travers ; cacher
qlq. ou qq. ch. par un objet mis
devant, en travers. Ainsi la ba-
lustrade d'un sanctuaire se nom-
me : tekahrenhon ; un devant
d'autel: teiehrenhostha.
Tekwannhaks, ...hen, ...hàke,
ceindre, entourer, bander, envi-
ronner.
Tekwatases, ...tase, ...tase,
tordre; faire le tour de — , v. g.
un village : tekenatases.
Tekwawenheks, ...wenhe, ...
wenheke, envelopper. Une en-
veloppe de lettre se noynme : teie-
wawenhektha.
Tekiase, tekiasehne, tenkia-
sehake, n'ùlre pas seul, être avec
un ou plusieurs autres. Ce v. ne
s'emploie qu'au duel et au pi.
Tekiaserha, tewakiasëre, ten-
kiasëren, doubler, mettre une
ch. sur une aulre, croiser deux
ch.
Tek IAT0NTAR IKON, Québcc,
lilt. : deux montagnes qui se joi-
gnent. (On ta, contraction de
ononta, montagne, et tekiateri-
kon, elles sont jointes).
Tekiatoretha, ...rêton, ...rete,
considérer, examiner, réfléchir,
juger, délibérer.
Tekienakhon, tracer le chemin
dans le bois.
Tekiestha, tewakiêslon, ten-
kicste, mêler, mélanger deux
choses ensemble. Voy. Kiestha.
Tekiohktons, tewakiohkton,
teukiohKton, émousser un ins-
trument tranchant. Rrfl.. teka-
tiohktons, s'émousser (un cou-
teau, une hache).
TEKrrAKSENS, tewakitaksen-
hon, tenkitaksenne, se brouiller
avec qlq. Voy. — aksen.
Tekkaneras, ...râon, ...rane,
voir en rêve ; regarder une ch.
avec désir de la posséder, jeter
des yeux de concupiscence sur
qq. objet qui plait.
Tek
47
Tek
Tekkanere, telvkanëràkwe,
tenkkanëràke, voir, regarder,
envisager ; avoir pour règle,
pour modèle ; être témoin ocu-
laire.
Tek — KARAWAS, ...wen, ...we,
ouvrir, tenir ouvert, béant, ou-
vrir d'une manière désagréable,
ouvrir ce qu'il serait mieux de
tenir fermé. Ex. : tekenonska-
rawas, ouvrir sa maison à tout le
monde; tekatskarawas, ouvrir la
bouche ; teiotskarawen, une plaie
béante ; teiotskarawanion, des
plaies béantes.
Tekkarenrons, ...ron, ...ron,
balancer de côté et d'autre, re-
muer, branler, pencher qq. ch.
à droite et à gauche, bercer,
ébranler en remuant.
Tek KENNIES, tewakkennion,
tenkkenni, vieux verbe remplacé
par son réfléchi tekatkennies,
prévaloir, l'emporter sur qlq.
Tekkenserons, ...ron, ...ron,
racler, gratter, amincir en ra-
clant, ratisser.
Tekkentoks, heurter, fj-apper
à une porte fermée.
Tekkwathons, ...tonhon, ...ton,
plier et replier, crochir en tous
sens.
Tek — oientha, ...ton, ...te,
frapper sur. Sur une maison., un
mur, un poêle ; tekenonsoientha,
tekitstenroientha, tekaristoicn-
tha.
Tekohtarhos, ...rhon, ...rho,
ôter, reculer, écarter qq. ch. qui
embarrasse.
Tekonkos, ...kou, ...ko, tou-
cher, atteindre qlq. ou qq. ch.
avec un objet que l'on a lancé.
Tekorens, ...ren, ...ren, fendre ;
fêler ; scier en long.
TEKowmAS, ...hen, ...ha, scier.
'J'EKRrPHA, ...ton, ...te, casser,
briser, broyer, mettre en pièces.
Teksiharatha, ...ton, ...te, ser-
rer, presser, fouler, pousser pour
faire entrer à serre, étreindre.
Tekskennies, ...nion, ...ni,
prévenir, anticiper sur qlq.
Teksnie, tewaksniehon, ten-
ksniëke, soigner, cultiver, pra-
tiquer, entretenir avec soin.
Tektas, tewaktaon, tenktane,
se lever de son siège, se mettre
debout d'assis qu'on était ; s'ar-
rêter en marchant ; se présenter
devant qlq. ; se cabrer [en par-
lant d'un cheval).
Tektenies, ...nion, ...ni, chan-
ger qq. ch.
Tektens, tewakten, tenkten,
s'envoler, prendre son vol, (se
dit des oiseaux, des insectes ailés
et de la poussière).
Tektokentha, ...ton, ...te, aller
droit, via recta., à l'opposite de — .
Tektoraraks, ...rakon, ...rake,
[onom.) presser fort, serrer, écra-
ser.
Tektsiahons, ...hon, ...hon,
chuchoter, parler tout bas, par-
ler à l'oreille. Voij. Otsiahons-
KWA.
Tektsirere, oiseau dont le
gazouillement est un babil con-
tinuel, et qui est, je crois, le
jascur d'Europe., le Dombycilla
garulla. Les Iroquois donnent le
nom ironique de tektsirere aux
faiseurs et faiseuses de cancans,
aux conteurs et conteuses de
nouvelles.
Tew
48
Tiï
Tekwenonnis, ...ni, ...ni, ar-
rondir, mettre en rond, en cercle.
Tennon vel TANON, et aussi ;
mais.
Tetenre, hier. Oia si tetenre,
l'autre hier, avant-hier. Oia si
tetenre sonha, ces jours derniers,
lilt.: les autres hier.
Tetsiaron, tous deux, toutes
deux, ambo^ ambœ, ambo., u ter-
que, u traque, utrumque.
Tewahontes, (ohonta,' oreille^
es, long)^ âne, ânesse, ânou.
Tewakatonharenrons, s'ef-
frayer, être effrayé, craindre qq.
malheur, se trouver dans un
danger, être en perplexité.
TEWAKEKA,'''ârtewakekatonne,
lenwakekaton, être agile à la
course, être bon coureur. (Se
dit des hommes et des animaux).
Tewakennitonni, tesen..., te-
ho...,etc., être ébouriffé, brouillé,
mêlé, embrouillé, [au propre et
au fig.)
Tevvakenonhiamks vel ...ni-
HEKs, ...nihekon, nike vel niheke,
ne pas oser, être gêné, craindre
de, hésiter à, faire difficulté
de — ; être parcimonieux, avare,
n'aimer pas à donner.
Tewakenre, ...ron, ...re, omet-
tre, laisser de côté ; manquer
en qq. ch.
Tewakhenretha, ...ton, ...te,
crier fort, faire un cri, crier à
l'encan, faire la criée.
Tewakitsionkha, ...kon, ...ke,
[onom.) éternuer.
Tewakotsiskwas, ...kwen, ...ko,
glisser par surprise, par ac-
cident.
Tewaksterihens, ...henhon,
...hen, se presser, se hâter, être
empressé. Ex. : tesasterihen ni-
ha, dépêchez-vous donc.
TEWAsmARE, p/. tewasiharon-
nion, pressé, serré, plein, qui ne
laisse pas de vide.
Tewatakaronte, large. Ex. :
tsina tewatakaronte, large de — ,
de la largeur de — ; kennatewa-
takaronha, peu large., pas large.,
étroit ; tekanonsakaronte, mai-
son large; tekiatakaront, avoir
le corps large, être large d^ épaules.
Tewatakwenton, plat, aplati.
Tewatkenserons, ...ron, ...ron,
la peau se lever, se déchirer sur
le corps.
Tho, abrev. de etho. Ex. : sah-
tentionhe — ken ? êtes-vous sur
votre départi allez-vous partir?
partez-vous? — tho, oui.
Thonte équivaut à tok des Al-
gonquins dans les ex. suiv.: ka
thonte=anditok= où ? (ignora-
tur) ; onka thonte =awenenitok
=qui ? [ignoratur).
Tiaweronko, anguille ; Dan.
aal ; Angl. eel ; Alg. pimisi.
TiioNWAKWATHA, au portagc,
là où l'on porte le canot, cp. de
teiekwa et de kahonweia avec la
note du translocatif et le signe du
caus. La paroisse du Coteau
du Lac se nomme en Iroquois :
Tiionwakwatha., et le grand por-
tage, au Lac Supérieur, s'appe-
lait avant la découverte du Ca-
nada, et continue à s'appeler :
TiioNWAKWATHA KOWA, ttu grand
portage. Les Algonquins et tous
les Indiens de langue algique
désignent cet endroit célèbre par
un nom de même signification :
Kitci onïkaming.
Tio
49
Tit
TiKEHTA, liwakehtoii, tenkeh-
te, faire exprès, à dessein ; lais-
ser faire qq. ch. exprès,
TiKENHA, moins. Cet adv. se
verbijie. Ex. : tikenha Isini sata-
teronhiakentha, vous vous tour-
mentez moins; tikennena tsini
satateronliiakentakvve, vous vous
tourmentiez moins ; takenliaklia
tsin'asatateronhiakente, tour-
mentez-vous 7>ioi/?s, ne vous tour-
mentez pas tant. *
TiKTE, liste, tihfile, tikate, tii-
ète, etc., être autre, être à part,
n'en être pas. {Cp. avec oiata, il a
le même sens: tikiatilte, tisiatâte,
tiliaiatâte, likaialale, tiieiatate,
etc.) La pers. fem. tikâte s'emploie
adverbialement : à part ceci, à
part cela, outre ceLa, à moins que,
c'est autre chose.
TiOHTON, neuf; tiolitouserato-
kenti, neuvaine.
TiOKARAS, tiokârfion, entioka-
làwe, faire noir, pas jour, soir.
Ex. : sitiokaras, hier soir ; oia
sitiokaras, avant-hier soir ; enio-
karawe, ce soir; entiokarawe,
quand Usera nuit ; okti tiokaras,
// ne fait pas bien clair, il fait som-
bre., obscur ; tiokaras tsi sennon-
tonnion, // fait noir dans votre
esprit., vous êtes ignorant.
TiOKEN, espace entre deux
choses. Ex. : tekanonsoken, espa-
ce entre deux maisons ; leiohion-
hoken, espace entre deux rivières;
* La traduction littérale serait : " C'est moins comme vous vous tourmentez ;
c'était moins comme vous vous tourmentiez ; que ce soit moins com'ne vous
vous tourmenterez, (que vous vous tourmenliezi."
-f- Tionontoken était le nom du principal village des Iroquois du canton
d'Agnier, appelés Mohawks par les Anglais. Les missionnaires Jésuites ayant
pu enfin s'établir dans cette bourgade payenne, lui donnèrent le nom de village
Sainte-Marie. Voy. l'intéressant ouvrage intitulé : Le R. P, Isaac Jogues, pre-
mier apôtre des Iroquois. (Paris, 1876.)
tionontoken, f espace entre deux
montagnes.
TioRHENSA, anglais. Tiorhen-
saka, un anglais, une anglaise.
TioTiEHENTON, d'abord, premiè-
rement, précédemment, au com-
mencement ; premier, première.
Ex. : tiotierenton n'onkvve, le
premier homme; tonatierenton
n'onkvve, les premiers humains
(Adam et Eve) ; ne entewatie-
rente, on commencera par là ; ne
aontaiotierenton, il aurait fallu
commencer par là. Voy. Tkatie-
RENTHA.
TioTKON, toujours. Tiotkon ki,
surtout, mais surtout. Ex.: tiot-
kon ki sasehiarann, mais surtout
souvenez-vous.
TioTTE, tiottekwe, entiotteke,
haut, élevé. Toni tiotte ? de
quelle hauteur? Elhoni tiotte, rfe
cette hauteur-là; kenni tiotte,
de cette hauteur-ci ; kaieri niosi-
take tsini tiotte, 4 pieds de hau-
teur ; kennitiotteha, pas élevé.,
bas; aontaiotteke ostonha, il
faudrait que ce fût un peu plus
haut.
TiTKAHERE, titkaràkwe, tent-
karake, c'est plein, c'est rempli.
Ex.: titkahere n'aketse, ma bou-
teille est pleine ; titkanonsahëre,
titkahonwahëre, titkanakwahe-
re, la maison., le canot., le baril
est plein., (kanonsa, kalionweia,
kanakon).
Tko
50
Tsi
Tkabatats, ...latoii, ...tate,
courir, aller vite.
lewakatasàwe,
commencer uu
Tkatasafa,
eiitkalasâwen,
travail.
Tkatenros, ...roll on, ...rowe,
se raeltre avec qlq. en opposition
à d'autres, se liguer, s'associer
pour agir ensemble contre qlq.
Tkatiehentha, ...ton, ...te,
prendre l'initiative, être l'agres-
seur, être le premier à faire qq.
eh. Voy. Tiotierenton.
Tkennhes, ...he, ...lie, excu-
ser qlq., prendie sa défense,
parler à son avantage.
To part, intenofjalive pour sa-
voir la quanlilé, ta qualité, le
nombre., etc., et toujours suivie soit
médiatement soit immédialcment
de ni, n', ou na. E.\. : loni iowis-
tahe? quota hoi-a est ? lo nonwa
ni iowistalie ? quota nunc horn
csli tona tehoseriakon ? quel âge
a-t-il ? lo onte natehoseriakon ?
quel dqe peut-il avoir? ton'enka-
rihoteuliake? quelle ufjaire sera-
ce y lo kati n'enkariliotenliake ?
que sera-ce donc ? Voy. — name et
— NENWE.
ToHA OU THOHA, bieiUôt, pres-
que, sur le point de.
ToHKA, plusieurs; plusieurs
fois.
ToHKARA, quelques fois seule-
ment, quelques-uns seulement,
peu, un petit nombre de — .
ToKA, autrefois tokat, peut-
être ; ou, ou bien ; si ; je ne sais.
ToKENHA, chêne blanc, quer-
cus alba, white oak.
ToKENSKE, c'est Certain, c'est
vrai, réellement, assurément, en
vérité.
ToKWARE vel AïoK, aloca, can-
neberge, airelle coussinette. Arig.
cranbeny ; Alg. mackigimin. Le
nom scientifique est : oxycoccus. *
Tonton, cerfeuil ; persil.
Toronto, capitale de la prov.
d'Ontario, (Canada) ; litt. : un
arbre dans l'eau. Voy. Karonta
et —0.
TosA, part, prohibitive gou-
verne le subjonctif ou l'impé-
ratif. Kx.: tosa sahtenti vcl
asahtenti, ne partez pas. Tosa,
précédé de ne, se rend par de
peur que. Ex. : ne tosa arenheie,
ne moriatur., de peur qu'il ne
meure. En réponse à une in-
vitation., à un commandement, il
équivaut à non; je ne le puis ;
je n'en ferai rien.
TOTSTOTSTSERINEKEN (onom.)
rossignol. Voy. Tsistotserineken.
— TsERA, allongement parago-
gique de certains mots., v. g. : on-
we, — ase, — ronon. Ex.: oiikwe
onwetserakwekon, tout ce qu'il
y a de vrais hommes, toute la
race indienne ; kaiatasetserato-
kenti, une sainte jeune fille ; Kah-
nawakeronontseroskon, rien que
des gens de Caughnawaga. Voy.
— KWA.
Tsi, que, de ce que. Cette conj.
s'unit très-souvent à d'autres mots.
Voy. TSINI, TSINAHE, TSINENWE.
* Le savant Suédois Kalni donne à ce sous-arbrisseau le nom de vaccinium
hispidulum dans son Voyage en Amérique, ouvrage l'orl curieux traduit en i)lu-
sieurs langues et dont un abrégé en français a paru tout récemment dans lus
Mémoires de la Société Historique de Montréal, 7ème et 8cme liv., 1880.
Tsi
51
Tsi
\
— Tsi, qqf. — Tsi— , augmente
la signification du mot auquel il
s'adjoint: nakontsi, trop 6as,
trop profondément ; ohnakentsi,
trop lard^ trop en arrière ; akon-
liaTsiwa, moi tout seul. Voy. —
TSIHON.
TsiATAK, sept ; en y ajoutant
iawenre ; niwashen ; tewennia-
we, on aura M ; 70; 700; en, y
joignant haton, on fera lëme ou
7èmement.
TsiEN, n'y touchez pas, laissez
ça là. £'n .-l/r/. poni, poniton ; aci,
aton.
TsiENNiTo, castor, bièvre ; Angl.
beaver. La t. fiber.
— TsiHON, qqf. — tsi ou — tsis,
intensitif des verbes.
TsiiEN, loup-marin ; Esp. lobo
marino ; Allem. meevwolï ; Angl.
seal ; Dan. soulv ; Alg. askik.
TsiKENONNAWEN, papillon ; An-
glais, butterfly.
TsiKONSEs, * brochet ; Allem.
hecht ; .Angl. pike.
TsiKs, mouche ; Alg. odji.
TsiKTSINONWAP.A Vcl KATSIKWA-
TATs, demoiselle, libsllule ; AU.
wasserjungfer ; Angl. dragonfly ;
Alg. obotackwanici.
TsiNAHE, depuis que.
TsiNENWE, tant que, tant de
temps que, avec le futur.
TsiNi, (tsina, tsin',) ce que,
selon, d; ce qua, tant, telle-
ment.
TsiOKAWE vel TsiOKWARis, cor-
beau, corneille ; Alg. kakaki,
andek ; ^ni/. raven, crow.
TsiONENSTONKo, cigale ; Lat.
cigada; Esp. cigarra.
TsiONiATARENTON, huard, bal-
buzard, aigle-pècheur ; AU. meer-
adler; Angl.\oo\\\ ^/f/. mang.
TbiONXHOWANE, mai'souiu ;
All. meerschwein ; Dan. mars-
viin ; Hal. porco marino ; Lat.
sus maris.
TsioNONNiowANE, ccrT, biche.
TsioNONWARiio {belle tête), car-
pe à cochon.
TsiosKWEHiowANE, peuplier ;
AU. pappelbaum ; Esp. alamo ;
Alg. asati.
TsioTiAKïON, truite ; .1//. fo-
relle ; Alg. namegos ; Esp. tru-
cha; Angl. trout.
TsisKOKO, grive ; Angl. thrush ;
Esp. zorzal ; AU. drossel.
TsisKWAWiiAK, poisson bossu,
bassfish, achigan. Ce dernier nom
est d'origine algonquine.
TsisTARAUE, sauterelle ; Lat.
locusta.
TsiSTEKEUi, chai huant, hibou,
bubo,
* Ce mol est cp. de okonsa el de es, et signifie long miisoaii, museau allongô.
Les nations alrjonquines nomment ce poisson kinonje, mol composé qui a le
même sens, el c'est l'idée que nous exprimons, sans presque nous en douter, dans
nos langues d'Europe., en employant des termes comme ceux-ci : pike, hecht,
brochet.
Wak
52
Wak
1
J
TSISTOTSERINEKEN Vcl TsiTHA,
rossignol, (au Sault et à St. Ré-
gis).*
TsiTEKERIAKON, bufflP, boS bli-
balus.
TsiTENHAyé-/ oTsiTENHA, oiseau.
Voy. Tektens.
TsiTso, renard ; AUj. wagoc.
TsoTSOREN, merisier.
w
Wahetken, mauvais, honteux,
vilain. [S'entend dam un sens mo-
ral^ et diffère ainsi de kahetken
qui se prend dans le sens physi-
que.
Wahi, oni-dà, certainement
oni, n'est-ce pas ? c'est bien cela.
W.vHiAnis, melon, lilt.: fruit
cru. Les Algonquins s'expriment
mieux en nommant le melon: ac-
kipokvvisiman, citrouille qxCon
mange crue.
Wahonnise, il y a longtemps.
Ce mot est un véritable verbe: iah
wahonnise te ken, // n'y a pas
longtemps: iaonnisehon, il y
avait longtemps, il s'écoula un
temps considérable; enionnise
tenlke, je ne reviendrai pas de
longtemps.
Wahonxisha, diniin. de wah-
onnise.
Wahta, érable. Les Algon-
quins l'appellent l'arbre par ex-
cellence=ininâtik. Cest /'Acer
saccharinum des Botanistes.
Wahtiawen're, défendu, pro-
hibé.
Wahtons, iohtonhon, enwali-
ton, mp., disparaître, s'évaporer,
s'abolir de soi-même,
Wakahkararens, ...renhon,
...ren, être sensible à la douleur;
• Au Lac des Deux-Montagnes, le nom au rossignol est totstotstserineken
// lâche son lois, lots. Ce lots ! lois ! est en efTel i'inlonation ordinaire diî
du chant dn rossignol canadien.
être douillet ; être susceptible,
facile à blesser. Alg. wakewine.
Wakahkatste, être fort, capa-
ble de résister, dur au mal, à
la douleur- Alg. cibine.
WAKAFrrAKWAS, ...kohou, ...
ko ; faire son possible, faire
l'impossible ; s'efforcer inutile-
ment, essayer de toutes manières
sans réussir.
Wakahtas, ...taon, ...iàne, se
rassasier, manger son saoul. Il
iiesl pas rare (Ventendre chez nos
gens ceci ou qq. ch. d' équivalent :
ne ok wakasUennhen aonkwah-
tonhonhake, je ne travaille que
pour avoir de quoi manger mon
saoul. ,
Wakarenre, ...rekwe, ...lëke,
pencher, être penchant, être
penché.
Wakaresen, être gras, gros et
gras.
Wakasithens, ...tenhon, ...
then, s'engourdir, être engour-
di.
Wak — ASTo, avoir peu de —
avoir 1' — petit. Ex.: waken i-
konhraslo, av. peu d'esprit., avoir
un petit génie. Le relatif de ce
V. est wakastose, n'en trouver
pas assez, n'être pas satisfait de
Wak
53
Wak
la qualité ou quantité. Ex. : tosa
ionkwastos tsini sonkwentenron
ne Rawenniio, ne trouvons pas
que le Seigneur n'ait pas assez
fait pour nous.
Wakatakarite, ...tekwe,
...teke, être vigoureux, avoir de
la force, de la vigueur.
Wakatakwaswat, être im-
portun, incommode, désagréa-
ble, haïssable. Ex. : iotakwas-
wat tsini haiatoten, c'est haïssa-
ble comme il est, vel breviùs
rofakwaswat, il est haïssable.
Voy. loswAT.
Wakatakwentare, être éten-
du à terre. On dira : watakwen-
tare ennekeri, asire ; ou en epos.
wennekerakwentâre, wasirak-
wentàre, du foin., un tapis éten-
du à terre.
Wakataskat, être heureux,
bienheureux.
Wakatatenras, ...raon, ...râ-
sëke, être de reste, en sus, de
surplus ; survivre, rester seul,
les autres n'étant plus.
Wakatekefen, vcl waka-
tenkewen, être jaloux, avoir le
mal de la jalousie.
Wakatenne, avoir sur soi,
sous ses habits, dans sa poche,
porter avec soi.
Wakaterehons, ...honskon,
...honske, être, devenir veuf oit
veuve. Alg. cikawi.
Wakatertentare, ...tarakwe
De/ taraon, ...tarake, savoir, être
informé.
Wakatetsen, êlre gourmand,
sensuel.
Wakatewek, être affable,
faire bon accueil.
Wakatiaktani, ...tanihon,
...ten, être arrêté, être empêché
par qq. obstacle de continuer sa
route, être (comme on dit vul-
gairement au Canada) dégradé.
Wakatianeron, être drôle,
singulier, bizarre.
Wakatianerons, ...neronhon,
nôrônne, voir un fantôme, un
spectre, avoir une vision.
Wakaties, wakation, enwa-
kati, jeter, rejeter, quitter, aban-
donner, perdi-e, lancer, contri-
buer eu donnant, donner à
l'offrande, à une quête, etc.
Waratiesen, être commode,
facile, condescendant, de bonne
composition ; large, libéral, pro-
digue.
Wakatiwas, ...waon, ...we,
maigrir, devenir maigre.
Wakatiwen, être maigre. La
3c p. f. iotiwen, elle est maigre,
s'emploie aussi substantivcmenl
pour désigner le maigre de la
viande.
Wakatsehiaron, être timide,
n'oser se présenter, n'oser parler.
Avec la négation.^ être familier,
hardi, sans gêne.
Wakatsiro, avoir une ligne
dormante sous l'eau.
AVakatsitarex, être pleureur.
Wakatsokowa, être riche.
Wakatste, être ferme, solide,
durable.
Wakatsteniaron, ...ronkwe,
...ronke, être exact, appliqué à
son devoir.
Wakatte, ...ttekwe, ...tteke,
être là en vue, se montrer, se
produire, montrer une partie de
Wak
54
Wak
son corps, par ex.^ la tête : waka-
teiionlsistate ; la mam : waka-
tesnonsale.
Wakekas, ...kaon, ...kawe,
trouver bon au goût, aimer qq.
ch. qui se mange oit se boit.
Wakekwis, ...kwiion, ...kwi-
ne, être dégoûté d'un mets, en
être rassasié, n'en vouloir plus.
Voy. loKvviT.
Wakenakehexs, ...renhon,
...ren, trouver en abondance,
trouver, rencontrer v. g. gibier,
poisson, argent. Rel. de kenakere.
Wakenakvvens, ...kwenhon,
...kwen, se fâcher, être fâché.
Wakenawis, .. nâwi. ...nàvve,
prendre au piège, au lilel, à la
ligne.
Wakenehrakwas, ...kohon,
...ko, admirer, s'étonner. De là
lonehrakwat.
Wakexeions, avoir des dar-
tres ; av. la gratelle.
Wakenekaron, être ardent,
zélé, actif, empressé.
Wakenekherens, ...renhon,
...ren, méconnaître, ignorer, ne
pas reconnaître.
Wakenhiate, le haut, le faîte,
le bout; élévation, niveau. Ex. :
satewakenhiate, de Jiiveau^ de
même élévation^ mesure rase. En
cp. — Akenhiate. Ex. : kanonsa-
kenhiate,/e haut (le toît) de la mai-
son; karontakenhiale, la cime
d'un arbre; kanenrakenhiate,
l'extrémité des rangs d'une armée.,
d'une procession. Tous ces mots
composés sont autant de noms
d'hommes.
Wakeniaks, ...âkon, ...ake, se
marier, être marié ou mariée.
Wakenhon, être avare, ava-
ricieujf.
Wakeniskwas, ...nisekvven,
...nikwaseke, être lambin, tem-
poriseur, n'être jamais pressé,
s'amuser, s'arrêter à tout ins-
tant.
Wakennhis, ...hikou, ...hike,
faillir, manquer, faire une faute,
avoir tort.
Wakennitenton, être humble,
suppliant.
Wakenontste, être bon gar-
dien de ce que l'on a, ne pas le
prodiguer.
Wakenonwaktani, ...tanihon,
...ten, être malade, œgrotare.
Wakenonwere, ...rekwe,
...reke, coucher, passer la nuit.
Wakenonvviretha, ...ton, ...te,
disparaître, soit en tournant une
rue, soit en entrant dans une
maison, soit en enfonçant dans
l'eau, dans un tron. Le camphre
se nomme en Iroquois: watneka-
nonwiretha, c.à.-d. eau qni dis-
paraît.
Wakenoronse, ...sehon, ...se,
ne pouvoir pas venir à bout de,
trouver impossible, n'en pouvoir
plus, se désister, renoncera une
entreprise qui paraît impossible
on trop dilïicile, se laisser abat
tre, vaincre, décourager.
Wakenosen, vel wakenosats-
kon, être envieux. Voy. Kenosas.
Wakenre, rarement, rare, pas
souvent, pas commun.
Wakenron, laisser de côté,
omettre.
Wakerens, iokerenhon, en-
wakërënne, neiger.
Wak
55
Wak
Wakerhare, ...rakwe, ...rëke,
espérer, s'attendre à, se promet-
tre, conjecturer.
Wakerhate, ...tekwe, ...leke,
courir, couraiiler, être toujours
dehors, ne pas se tenir à la mai-
son.
Wakerhens, ...honlion, ...be-
ne, passer de la veille au lende-
main, voi" le nouveau jour. De
là EMORHENE, demain.
Wakesatste, être strict, exi-
geant, vendre à haut prix.
Wakeswas, ...solion, ...swa,
sentir, avoir le sens de l'odorat,
sentir malgré soi. De là kateswa-
tha, flairer, sentir exprès.
Waketsanit, être fort, hardi,
brave, courageux.
Wakhere, avoir sa couverte
sur le dos.
Wakianere, saia..., ro...,io...,
etc., être bon. Ex. : iahtiiaiehewe
tsini hoianëie ne Rawenniio, vel
roianëre onwe ne Rawenniio,
le Seigneur est iiift aiment bon; sa-
kononwes ne Rawenniio ne
iakoianere, le Seigneur aime ceux
qui sont bons; Sewenniio, ise
saianëre onwe, askon n'akon
uonwehake akenikonhrakwe-
kon. Seigneur, vous qui êtes infi-
niment bon^ donnez-moi de i^ous
aimer de tout mon cœur.
Wakiatoron, ...ronhon, ...ron,
êtpj souillé, entache de péché,
av. la conscience plus ou moins
chargée.
Wakien, w.ikientakwe, ...take,
avoii, possède!'.
Wakienrens, ...renhon, ...ren-
ne, avoir, se fourrer une épine,
une écharde (au pied ou ail-
leurs.)
Wakieshon, ...sonhon, ...shon,
rire, sourire.
Wakiewas, wakiowaon, en-
wakioha, ne pas avoir, ne pas
ti'ouver, ne pas savoir, être en
disette de, manquer de.
WAKmxiEiN, en cp. wak — nien,
avoir qq. ch. de pendu au cou ;
une médaille : wakwistanien ;
un chapelet : wakerensanien.
Voy. owisTA ; karensa.
Wakiote, ...tenhon, ...ten,
travailler.
Wakitas, ...taon, ...lâwe, dor-
mir.
Wakite, ...tehon, ...lôske, être
stupide, bête, brute, abruti,
plongé dans la débauche, tombé
dans un état de dégradation,
comme les ivrognes, les femmes de
mauvaise vie.
Wakitent, ...ten ton ne, ...ten-
ton, être pauvre, misérable, in-
fortuné, faire pitié, être à plain-
dre.
Wakkate, ...tekwe, ...teke,
être riche, opulent, avoir beau-
coup. De là le nom verbal kaka-
tensera, richesse, abondance.
Wakkehte, porter une charge,
une responsabilité ; si c'est un
paquet : wakenokwakehte (ono-
kwa) ; un canot : wakhonwa-
kehle (kahonweia) ; un arbre:
wakerontakehte (karonta.)
Wakkenratani, ...tanihon,
...ten, dédaigner, mépriser, re-
garder avec mépris.
Wakketotha, ...tôtoii, ...tôte,
être de reste, être omis, ne pas
Wak
56
AVak
avoir sa part ; apparaître, se
montrer, venir en vue, surgir.
Wakkonnienst, ...nienstonne,
...uienston, être propre, bien mis.
Lien tenu ; délicat; difficile.
Wakkwaronte, avoir une cu-
ilure, un abcès, une tumeur, une
glande sur qq. partie du corps.
Se cp. avec okwcthrota, doit, fu-
roncle : wakatkvvarolakwarônte.
Wakkwatse, ...tsehiie, ...tse,
être riche, heureux, fortuné.
Waknioskaiias, ...làskwe, ...
raske, avoir le lioquet.
Wak — NONWA*s, ...wâkou,
wâke, avoir mal à — v. g. wake-
uonwaranonwaks, wakkahra-
nonvvaks, wakahontanonwaks,
waksinauonwaks, wakasjlanon-
waks, etc., — à la tête, aux yeux,
aux oreilles, aux jambes, aux
pieds.
Wakoke.n, frcij. wakokanion,
avoir des ampoules, des duril-
lons.
Wakomuks, ...riou, ...ri, sentir
de la douleur dans un membre,
avoir une partie du corps endo-
lorie. Exemples de coinposilion
avec 0TSTA, osnonsa, onkntsa :
wakitstonries, uia pluie inclaiicc,
f éprouve des clancemenls ; takes-
uonsouries, vous me fuites mal à
ma main malade; wahakenenl-
sonri, il me lit mal à mon bras
blessé.
Wakonwiîsen, être agréable,
plaisant, gai, jovial. De là wa-
konweskwani, ...kwanihon, ...
kwen, se plaire à, se délecter,
trouver agréable.
Wakores, ...sores, ...raores, etc.,
être gourmand. Voy. Wakatet-
SEN.
Wakoriatha, ...riâton, ...riâte,
qq. ch. faire mal, empêcher la
digestion ; (p[. ch. aigrir, enve-
nimer une plaie.
Wakras, ...aon, ...ane, qq. ch.
arriver à qlq., qlq. recevoir qq.
ch. qu'on îi.i envoie. Ex. : wak-
raon kaiatonsera, une lettre m'est
arrivée., f ai reçu une lettre ; ente-
waiilne ne kenheion, la mort
nous arrivera.
Waksatens, waksalen, envva-
ksaten, aller à cheval. Voy. Kesa-
TENS.
Wak — SEN, avec un nom de pa-
renté intercalé, se rend par avoir.
Ex. : waktsisen, avoir des frères
aines, des sœurs aînées; wake-
kensen, avoir des frères cadets,
des sœurs cadettes ; wak a ta te-
kensen, avoir des frères et sœurs
aillés ou cadets ; wakenisen, wa-
kenistensen, avoir père, mère;
avoir son père, sa mère; waKenn-
honsetsen, avoir un gendre, des
gendres; wakonwatensen, avoir
neveu, nièce; des neveux, des
nièces ; waksotsen, avoir grand-
père, grand' mère, bisdieul, bisaieu-
le, etc. ; wakatennoseuseu, fui
des sœurs, (si c'est un homme
qui parle,) /«/ des frères, (si c'est
une femme qui parle) ; waka-
tenrosen, fai un ami, un cama-
rade, des amis, des camarades,
(amitié entre hommes) ; wakat-
sisen, fai une amie, des amies,
(amitié entre femmes).
Wakses, wakse, enwakse,
chevauche!', voyager à cheval.
Waksete, être à cheval sans
marcher, s'étant arrêté.
Wakshaion, être lent, agir avec
lenteur.
Wak
57
Was
Waksiaras, ...laskwe, ...raske,
être épileptique, avoir le mal
caduc, tomber du haul mal ;
être énergumène, être possédé
du démon.
Wak — soNRiES, ...rion,
trouver à satisfaire son
pour — , son envie de — .
...ri,
goût
Ex.:
rhum : wakelinekasonries ; pain:
wakenalarasonries ; viande :
wakewarasonries
kienkwasonries.
tabac : \va-
Wakstonts, ...tonton, ...ton-
te, être puni justement, avoir
mérité la peine infligée.
Wakswat, wakswatonne, en-
wakswaton, être léger, volage,
folâtre ; aimer à rire, à badiner ;
ne penser qu'au jeu, au diver-
tissement.
.rakwc, ...rake.
"Waktare,
parler.
Wak — TENiES, ...nion, ...ni,
être changé, altéré, tourné,
étourdi par — . Ex. : waktsinon-
watenies, éti-e étourdi par la bois-
son^ être en train, Alrj. kivvack-
webi ; wakatenekwensatenies,
être étourdi par le sang qui monte
à la tête ; wakalienkwatenies,
être étourdi par le tabac^ par la
fumée du tabac ; Alg. kivvack-
weiabaso.
Wakteronni,
être craintif,
, ......vAv., pusillanime,
poltron, farouche, scrupuleux.
jjeureux, timide
Wakterons, ...rônhon, ...rôn-
ne, craindre, appréhender, avoir
peur.
Waktokense, ...se,
prendre, connaître.
..se, ap-
Waktsuoha, être faible, lâche,
paresseux.
Waktsiiohtare, être estropié,
écloppé.
Waktsisto,
dans l'œil.
avoir une taie
Waktsitokenstua, ...ton, ...te,
sangloter, pousser des sanglots.
Wakwahestha, ...ton, ...te,
être jeté sur le rivage, aborder,
altérer, mais souvent où on n'au-
rait pas voulu.
— Wasen vel — washen, di-
zaine. Ex. : tewasen, pour teke-
ni wasen, deux diz..^ c.-à-d. vingt ;
asen niwasen, trois rf/:;. = 30;
kaieri niwasen, quatre diz.='iO.
Cf. les term. lat. — ginti, — ginta,
la term, grecque — konta, et les
term. alg. — tana, — mitana. *
Wasens, iosenhon, enwasen-
nfi, qq. ch. tomber. Cp. avec one-
rate, kahonweia, oiata, wasens
nous donnera: kaneralens^ freq.
kaneratenserons, une feuille., des
feuilles tombent ; kahonwens, loc.
tkahonwens, un canot tombe.,
vient tomber dans un rapide ;
kiatens, transloc. iekiatens, je
tombe., fy tombe.
* Il faut remarquer ici que dans wasen, le \v est purement unilif ul ne fait
point partie du radical. Or asen s'employait autrefois isolément pour exprimer
le nombre dix. ( Voy. Sàgard, opère citato ; Relation originale des Voyages
de Jacques Cartier, Paris, librairie Tross, 1867.) Mais depuis longtemps les
Iroquois ne s'en servent plus qu'en composition et dans le sens de dizaine,
ainsi qu'il a été dit. Pour le chiffre 10, ils emploient le mot oieri. Voy.
Arch.ïologia Americana, torn. 2, synopsis of Indian triijes, Cambridge, (Etats-
Unis d'Amérique) 183G.
Wat
58
Wen
"Waseranoha vel csepanoha,
martre. Alg. wabiceci ; Angl. mar-
ten ; All. marder ; Dan. maar ;
Ital. marlora ; Esp. marta ; Lat.
martes.
Waskohon, en cp. ask — , pom'
Ex. : askokon, sous le pont ; ka?-
konnis, faire un pont; raskon
nis, un constructeur de ponts.
Wasontere, joint, qui n'est
pas d'un seul morceau. On dii
de deux chevaux ou de deux
bœufs attelés ensemble : tekiata-
sonlcMv, ils sont de front .^ côte a
côte (oiata). Voy. Kasonterha.
Wastathens vel iostathen, ios-
tathenhon, enwaslathen, mn..,
devenir vel être sec.
WASTESjiostehon, enwasteske,
TTî»., tarir, se dessécher, s'éva-
porer.
Wasthos, iostholion, cnwas-
tho, mn.., se rapetisser, se rac-
courcir. Cf. OSTONHA.
Waswas, ioswahon, enwaswa.
win., s'éteindre (en parlant du
feu). Voy. Kaswatha.
Wateniieks, ioteniie, enwate-
niieke, une dislocation av. lieu,
qq. ch. se disloquer, se démettre
dans le corps. Ex. : ioteniie ne
ksinake, ma jambe est démise^ il
y a déboitement à ma jambe ; wa-
katiataniie,/flt le corps disloqué,
déboité, expression hyperbolique
pour signifier que F on a un très-
léger mal de reins ou que Ion est
tant soit peu fatigué.
Watianatha, iotianaton, en-
wàtianate, être chose rare, étran-
ge, extraordinaii'e.
Watiesas, ...sahon, ...sha, wn.,
devenir facile, opportun, une
bonne occasion se présenter.
Watiesen, ...senne, ...senne,
mn.., être aisé, facile.
Watkanons, ...kânon, ...kàne,
mn., qq. ch. s'user.
Watkatats, ...kâton, ...kâte,
mn., qq. ch. se faire souvent, ar-
river fréquemment. Voy. Iot-
kate.
Watoken, uniforme, parei',,
dans le même état, dans le même
lieu.
Watoktha, iotôkte, enwalôk-
ten, 3e. p. f. de katOKtha, dépo-
nent de KOKTHA, manquer, finir,
prendre fin.
Watons, iotonhon, envvaton,
mn., être possible, faisable, per-
mis.
Wato?, ioto, enwatowe, mn.,
enfler.
Watsannhons, ...hon, ...hon,
mn., dégoutter, couler, tomber
par gouttes.
Watsas, iolson, enwatsa, mn.,
brûler, se brûler.
Wehne, iawenehon, onweh-
nene, mn., 3. c, être clair, vi-
sible, évident.
WENHNOTONs,ia\vennotonhon,
enwenhnoton, 3. c, l'eau s'éle-
ver, monter, sortir, se répandre.
Wensera, couleur, odeur;
teinture, aromate.
Wenso, vingt sous, un franc.
Wen
69
Wis
On dit aussi : sewensotserat, loi
vingt sous.
Wente, wcntekwe, enweii-
tene vel enwentehàke, il fait
jour, il est jour.
Wentore, ...rckwe, ...rëke,
mal-aisé, difficile. Cf. kentorha.
WisK, cinq, Alg. nanan.
WisoN, prune, prunier. Le vil-
lage de St. Philippe se nomme
wisonke = au.\ prunes vel aux
pruniers.
■^
(
SUPPLEMENT AUX RACINES.
Ahenra, m. s. que atatsera pour ataksera de atak. On dit égale-
ment : sewahenrat, sewatatserat, une corde de bois ; tewahenrake,
tewatatserake, deux cordes. (Une corde équivaut à deux voies.)
AïoK vel TOKWARE, airelle à gros fruits, atoca, Vaccinium macro-
carpon., 'aiton). *
Akaratsi, orme blanc, ulmus americana. L'orme roux., ulmus
fulva, vulgairement dit orme rouge, s'appelle Ohokseri. Les Algon-
quins leur donnent à tous deux le nom commun de Anib, mais
quand ils veulent préciser, ils distinguent le wabanib (o. blanc)
et le iNiNANiB vel GxXDJIta amb (o. proprement dit., o. tout-à-fait).
Voy. Moyen, op. cit.
— Akenhiate, le haut, le faite, le sommet, la cîme, le bout.
Anekoks vel otskenrha, sarrasin, Angl. buckwheat. Il y en a
deux espèces^ le sarrasin comestible, appelé communément blé noir,
fagopyrum esculentum, et le sarrasin denté, fagopyrum denta-
TUM. '\
Atenhneha, plantain. Angl. ribgrass. (R. atenha ?)
* Cours dfi Botanique et Flore du Canada, par l'abbé J. Motr?;, S. S, Geo.
E. Desbarats.îoipr.-edt/ew?-, Montréal, 1871.
t Remarquez le rapport qui existe entre otskenrha, fagus, fruclus fagi, et
fagopyrum, mot composé du latin fagus, hêtre, faine, et du grec puros, trili-
cum, blé. C'est, en effet, la même idée qui, chez les naturalistes aussi bien que
chez les Indiens, a fait employer ces deux mots, les uns et les autres ayant
aperçu également la singulière ressemblance qu'ont entre eux le fruit du hêtre
et le blé noir. Cette explication pourra, je crois, servir de correctif à l'étymolo-
gie donnée par M. Boiillet dans son Dicx. des Sciences. ( Voy. cet ouvrage, au
mot SARRASIN). A ceux qui prétendraient que fagopyrum est grec dans toutes
ses parties, auxquelles seulement, on aurait donne une forme latine, je
répondrai qu'on peut admettre leur sentiment, pourvu qu'ils ne traduisent pas
fago, par phagô, je v\q.nge, mais bien par fHÈoos ou phaço^, fn. s. que |e ja^i;
FAGUS,
62
Atiron, raton. Anql raccoon, appelé par les chasseurs chat sau-
vage, et par les naturalistes ursus lotor, procyon lotor. Cette quali-
fication de LOTOR, le laver.r, lui vient de l'habitude qu'il a de laver
dans l'eau ses aliments. Les Algonquins et autres nations de langue
algique, donnent à cot animal le nom de mangeur d'huitreSy
ESIPAN. *
Atonnion vel Otonnionk, aigle criard, aigle canardicr. Cest
aussi le nom d'un chef de guerre.
E
Ennekaronwe, ceinture, corde du brayer. Alg. nabeiab, non-
jeiab. Ces mots ne se prononcent pas devant une honnête com-
pagnie. (R. KAKARE et IKKWEKS.)
Ennenerita, extrémité de l'intestin rectum. Ce mot ne se dit
que pour injurier et il est presque toujours employé en composi-
tion. (R. Onerita ?) C'est le misJnrasap des Algonquins.
EsKWANiOR, espagnol; eskwaniornelia, en espagnol.
Etsientha, Plattsburg, ville de l'Etat de New-York, sur le lac
Champlain.
Iaonweskwat, doux au toucher. On dira d'une élo/J'c moelleuse :
ioniataronweskvvat.
Iatewatsothos, l'occident, le couchant. La diphtongue initiale
n'est autre chose que le signe du trans-locatif ; en retranchant ce
signe., il nous reste la 3 p. f. du V. Tekatsothos, ....thon, ...tho, se
mettre les pieds dans l'eau en marchant., se mouiller les pieds. Ainsi,
au lieu de dire comme nous: le soleil se couche, s'est couché., se
couchera., les Iroquois diront : iatewatsothos, iateiotsothon., iaten-
watsotho., litt. : là-bas elle se baigne., s'est baigné, se baignera les
pieds, -j-
* Atiron est un nom d'hommo qui, d'ordinaire, passe de l'aïeul au pelil-lils ;
on le retrouve chez toutes les tribus de languies iroquoise et huronne, sous des
formes propres aux différents dialectes : Tiron, Baliron, Lalilan, Aiira, Alita.
Si, quand il composa son livre sur les origines américaines, George Horn avait
pu connaître ces petits détails, assurément il les aurait mentionnés de préfé-
ence à ce qu'il nous dit du fameux Attila. Voy. Geo. Ilornii de originibus
americanis libri quatuor. Hagœ comilis, 1652. Voy. aussiiwg. err., p. 104.
t On sait qu'en Iroquois le genre féminin a une très-grande extension, s'ap-
pliquant non-seulement à tous les êtres inanimés, mais encore à tous les ani-
maux sans distinction de sexe.
63
Iawekhon, bon à manger. Seep, ainsi: kanatarakon, kawara-
kon, wahiakon, bon pain., bonne viande., bon fruit.
Iawet, comme, pour ainsi dire, on dirait que.
Iaweta, beaucoup, souvent. Se cp. avec kowanen et iotsanit :
iawetovvanen, iawctatsanit, en très-grande quantité, une infinité de
fois.
Iksa, voc. irreg. de ontsi, amie, camarade entre femmes. Onkiatsi,
tsiatsi, onatsi, ma, ta, sa camarade. R. — tsi qui se trouve dans wa-
katsisen, avoir une camarade ; katsiseronnis, faire., se faire une ou
des c. (KONNis) ; wakatsiserakate, av. plusieurs c. ^wakkate). Dans
ces deux derniers v. composés, tsi s'allonge en tsisera.
loRON, c'est enfoui. D'un homme enterré vivant ou mort, on dit
au Lac: raiatoron, mais je crois que c'est un abus de langage. Cf.
WAKIATORON.
Irisaka, irlandais, habitant ou originaire d'Irlande.
K
Ka'on, en cp. ka'onwa, casseau pour recevoir l'eau d'érable.
M. Marcoux écrit ce mot de la même manière que kahon, outarde, mais
en faisant remarquer que dans kahon=:outarde, l'aspiration est forte,
et que dans l'autre, c'est plutôt un saut qu'une aspiration. Il me
semble, ajoule4-il, qu'un trait — (ka-on) ferait mieux qu'un H. M.
Mathevet employait une apostrophe (ka'on) ; quant à moi, j'ai cru
bien faire en me servant d'une apostrophe renversée (ka'on). Ex. :
ake'on, sa'on, rao'on, etc., wo/i, ton, son casseau ; wake'on vvaien,
ke'onwahninons, avoir des casseaux, en acheter.
Katehens, ...henhon, ...hen, avoir honte.
Katennaserha, ...sere, .,.sera, faire l'élection des chefs (terme de
dipl.)
KATENNmARONS, ...rc, ...rcu, enfiler des grains, des perles. Ct. :
katenniharonkwas, ...kwen, ...ko, défiler, déscnfilerce qui était enfilé.
Katha, wakaton, enkate, faire avec, au moyen de — . Ei. :
asare wakaton, je l'ai fait avec un couteau; oia katha, auoi'r ses
menstrues. Ce v. est maintenant tombé en désuétude, mais il est
encore fréquemment employé en cp. avec d'autres mots, et c'est
de lui qu'a été prise la note de causalité — tha, — ton, — te.
K — AWAKON, tenir dans ses mains, tenir serré, enlacer dans ses
bras, tenir fortement. De là keriwawakon, tenir la chose., avoir
64
l'affaire en mains, c-à-d. éti^c évêque ; ariwawakon. /'Jf e^ue .• rati-
rivvawakonson, /("S e'yeçM^s et archevêques ; ariwawakon kowa, le
Souverain Pontife.
Kawenniiû, lorsque, quand, dès que, pourvu que, si.
Ke^hx. sorte dinii)iul if du V. ken, kenne, exkenhake ; il corres-
pond exactenient au — ban des Algonquins., et partant., se traduit,
suivant les circonstances., par: défunt, défunte, qui était et qui
n'est plus, qui était tel et qui n'est plus tel, qui appartenait à qlq.
• et maintenant ne lui appartient plus.
Kknienkaroks, ...karo, ...karoke, battre du briquet, tirer da feu
d'un caillou au moyen d'un briquet; faire l'eu en faisant partir
la détente d'un fusil. Depuis l'invention des allumettes chimiques
et des nouvelles armes-a-feu., on ne se sert plus guère de ce v. si ce
n'est dans le sens figuré et avec la note de dualité ou au réciproque ;
se battre à coups de poing, à poings fermés, ////.: battre du bri-
quet l'un contre l'autre.
Kennaheha, depuis peu. Ce mot est cp. de ken — , de — xahe et
de — ha. Certaines part, s'intercalent entre ken et naheha : ken ki
nalieha, ken kati nalielia, comme nous disons nous-mêmes en
français: lors donc que, puis donc que.
Kenonkwentas, ...taon, ...tane, mettre le feu à une maison, à
une église, incendier un édifice. Lilt. : en voir la lin, y mettre
fin, — entas. Chez les Iroquois inûdèles, la manière ordinaire de
démolir une habitation, de détruire un village était d"y mettre le
l'eu. De notre temps eiu-ore, et en plein christianisme, cette ma-
nière de démolir, sans contredit, la plus expéditive, a été em-
ployée, on sait parfaitement où ; quand; comment; par qui — et
— pourquoi
Kenosatste, être dur au froid. Alg. cibatci. Le contraire de
kenosatste est kenanosen, être frileux. Ahj. wakevvatci. R. — ano.
Kenseri, bois de plomb, Dirca palustris (Linné), Angl. leather-
wood. Les Sauvages emploient Vécorce de cet arbrisseau connue un
puissant purgatif
Kento, ici. Qqfois kenlo s'abrège en ken. E.v. : ken nu kenxo
n'onwentsiake, ici-bas sur la terre.
Kentstakenrat. Angl. ?,h?{à.', Z)a;!. sardel ; .4//. aise ; jFijo. alosa ;
Fr. alose ; Ital. laccia ; AIq. conia-kikons, c.-à-d. poisson d'argent.
Ce poisson est effectivement blanc comme de l'argent, c'est la pe-
tite alose, l'alose de rivière. Son nom iroquois est un mot com-
posé de OTSTA et de kenrat et signifie écaille blanche. *
• Les Français du Canada l'appellent laquêche, mot qui parait ôtre pris de
l'italien i.accu.
65
Kewexniio, ...niiokwe, ,..niioke,(Hrc maître, seigneur, libre, sou-
verain. De là les mots de la liturgie : Rawenniio, Dommiis; Sk-
wENMiio, Domine- Sonkwawenniio, Domjlnus noster.
Kl, mon petit frère ! ma petite sœur ! sorte de vocatif de tendresse
employé par les frères aines, les sœurs aînées à l'égard de leurs cadets^
de leurs cadettes.
KiASE, cousin ! cousine ! vocatif de onkiaraseiia, mon coitsin.,ma
cousine.
KiENTHA, ...ton, ...te, frapper avec qq. ch., donner un coup de — ,
frapper avec qq. ch. que l'on lance ; au fig. lancer une injure, un
lai'don. Ex. : kanakare wahakientanion, il m'a donné des coups
de perche ; onenhia wasakoiënte ne ronistenha, il jeta une pierre
a sa mère ; raonha wahatatiënte, il se frappa lui-même ; waha-
kicnte tsi katsinokatha, il m'a jeté à la tête que fêtais boiteux.
KiERONKE, tsie..., ra..., ka..., etc., corps humain. Le ke final n'est
ici autre chose que la postposition ; toutefois on ne saurait, dans le
cas présent, séparer cette postposition de son substantif. Quant au
sens du mot ainsi composé, il est indifféremment : mon corps, ton
corps, son corps, ou bien : à mon corps, à ton corps, à son corps.
Si l'on voulait dire sur mon corps, il faudrait se servir de kieron-
take. Voy. Oieronta.
Kkonhens, ...hen, ...hen, adopter à la manière sauvage v. g. un
prisonnier, un esclave, pour remplacer un fils, un frère ou autre
parent qu'on a perdu dans la guerre. Ce mot signifie littéralement :
mettre la tête de qlq. sur l'oreiller.
Kkwatha, ...ton, ...te, inviter, convoquer à un conseil, à un
festin. Dep-. katkwatha, être crieur public, héraut, messager, aide-
de-camp des chefs.
Knenwake, snen..., ranen..., kanen..., ienen..., chez mon. beau-
père, chez ma belle-mère (run ou Vautre ou l'un et l'autre), chez
ton, ta, etc. De là: knenwasex, demeurer chez ses beaux-parents,
freq. : knenwasentons d'où ratinenwasentons, tous ceux qui de-
meurent chez leurs beaux-pères ou bclles-mèrcs. Katnenwasens,
aller demeurer chez ses beaux-parents [le dep. a ici le sens du mo-
tionncl.) Ex. : ensatnenwasen-ken n'ensaniake, irez-vous demeu-
rer chez les parents de votre conjoint, si vous vous mariez ?
KoKOHA (onom.), coucou ; Alg., kokokoo ; Lat., cuculus ; Grec,
kokkux ; Angl, cuckoo; AU., kuckuck ; Esp.,cuQ,o\ liai, cncnlo.
— 'KoN pour — IKON. L'i se contracte avec la voyelle qui précède,
laquelle voy. devient longue de brève ou commune qu'elle était aupa-
ravant. Ex. : ethonikon, satêkon, etc.
66
KoNTAWETHA, ...wcton, ...wete, faire trembler, vibrer, agiter qq-
ch. De là : ienererontawetha, on fait mouvoir le manche du calumet.
(Danse du Grand Calumet).
Ktsihenstatsi, stsihen..., ratsihen..., être robe-noire, être prêtre-
On appelle du drap noir katsihenstatsi, cpsé du vieux mot otsihen
et de kahonlsi.
N
Nno, c'est le mot français Dieu iroquisc. Les manuscrits des an-
ciens missionnaires portent tous Dno vel Dio dont il est aisé d'aper-
cevoir l'étymologie. Le Dimanche se nomme Nhohne, à Dieu,
ou bien Nno rawenxiseua, le jonr de Dieu ; Niiohne kenha, c'était
le Dimanche^ c'était un jour de Dimanche. On dit aussi : Nno ra-
wentawen, (enta, raowenk).
NiKENTSiAKE, à la Rivière-Noirc (ni prosthélique, * kentsionk,
poisson, posip. ke). Cette rivière qui coule près de St. Régis, était
autrefois très-poissonneuse ; de là son nom iroquois nikentsiake.
— NoHA précédé des personnels-préfixes., exprime la relation mu-
tuelle qui existe entre une personne mariée et les enfants que son con-
joint a eus d'un précédent mariage. Lat. vitricus ; noverca ; privi-
gnus ; privigna \z=zEsp. padrastro ; madrastra ; hijastro ; hijastra ;=
Angl. step-father ; step-mother ; step-son ; step-daughter ;=Fr.
beau-père ; belle-mère ; beau-fils ; belle-fille ;=Gr. epipatôr ; mê-
truia ; progonos ; progonê.
o
Oha, côté de la cuisse qui fait face à l'autre, la partie qui touche
à la selle quand on est à cheval. Wakhanonwaks, y avoir mal;
khakon, shakon, etc., ent7'e les cuisses, f
Oheha, pointe dure, qq. ch. de pointu et de dur, comme griffe.
De là : ioherare, égratignure., marque des ongles ; tioheronte, un râ-
teau., c.-à-d. ce qui a des pointes. On dit aussi : ieherarorokstha, on
amasse des sucets de blé dinde avec cela. Voy. Ohere.
Oherokwa, tige de la citrouille. Je suis incliné à croire que ce
mot n'est qu'un augmentatif de ohere. Les amateurs d'étymologies
* Il y a qqucs autres mots qui subissent celte même prosthèse, v. g. :
NIniasakwathon, espèce de héron ; Nlkentslaicowahne, la Rivière-aux- Saumons .
t C'est le PAiA des Algonquins ; ni paiang nind akos, avoir mal à la surface
interne de la cuisse.
67
trouveront peut-être l'origine du mot moQUOis dans son assonnant
OHEROKWA.
Ohnonvvenha, se dit du blé-d'inde lorsqu'il est sorti de terre,
avant que les joints soient formés. Ex.: iohnonwenhote, le blé-
d'Inde est germé; iohnonwenhes, la tige commence à être longue.
Ohokwa, sorte de hibou que les Algonquins nomment oomisL
Ohraton, amélancliier du Canada, Angl. june-berry ; petite
poire!! C'est un petit fruit rouge foncé de la grosseur d'nne
cérjse. (Moyen, op. cit.)
OiARON, ce mot a changé de signification ; il désignait autrefois
un objet servant aux enchantements, à la sorcellerie. Aujourd'hui
il ne s'emploie plus que pour désigner un objet de prédilection.
Ainsi on dira : ne akiaron, ne saiaron, ne raoiaron, etc., c'est mon
oiaron, c'est ton oiaron, c'est son oiaron. [Par ex. un cheval, un
chien, un fusil, une montre, un violon, une pipe, ou tout autre
objet pour lequel on a de l'attache.)
OiENNHETA vcl oiAHETA, pcrclie, Ang. perch, poisson d'eau douce
que les Français du Canada appellent perchaude. En Espagne, on
laisse à ce poisson son nom latin perça emprunté du grec perkis
vel perké.
Okahrosta, tripes, boyaux, intestins.
Okatsiota, chassie. De là : tewakkatsiotonte, être chassieux^
chassieuse ; nikkatsiototen, nis..., niha..., etc., même signification^
mais ne se dit que par injure. Oh ! le chassieux que je suis, que tu
es, qu'il est !
Okonrfenta -yeZ OKONRFA, chien barbet; étoffe à long poil; ve-
lours. De là le nom de velouté = tekakonrfararon donné au
fruit du pêcher. Voij. Orfa.
Okwitsera, blé d'inde brûlé et broyé pour faire des pralines.
(Marcoux).
Onashia vel 0RENHIA, futaie. Ex. : kanashiakon, dans la futaie,
au milieu des grands arbres ; kerenhiiaks, couper de grands
arbres.
Onawasa, partie de la tête qui porte les sourcils ; tempe.
Onawenha, chevelure pendante sur les épaules ; crinière du
casque des dragons, des cuirassiers. De là : SHONAWENHES=le
chevelu, nom d' lion ime.
Onaweta, glu, bourbe, limon, terre détrempée, boue.
68
Onekata vel ONAHA, aîné ; ex. : wakenekatanonwaks, wakate-
nekato, av. mal à Caîne^ Vav. enflée,
Onekerenta, fraise, mésentère et boyaux de veau, de bœuf.=
Kenekerentaks, manger de la fraise.
Onekorha, porcelaine. ^4/^/. mikis vcl wikis ; Anrjl. wampum. *
Onen, ce mot a un grand nombre de significations qui ne peu-
vent guère être connues que par l'usage ; en voici qques-unes des
principales : onen, adieu, je m'en vais ; — c'est fmi, c'est prêt ; —
cesse, arrête, c'est assez ;— feu ! (commandement militaire pour
tirer) ; — enfin. Souvent onen est précédé ou suivi d'une particule., ce
qui donne lieu à de nouvelles significations, v. g. : onen se, c'est fini,
il n'est plus temps; onen-ken ? est-ce tout? est-ce fini? onen ok,
déjà ! ONEN TENHNON, cusuile.
Onenhara, crosse de fusil. De là onenharakeha, sureau rouge-
C'est le Sambucus pubens Canadensis.
Onenhiat, mâle achigan ; c'est manachigan qu'il faudrait dire et
que disent les Algonquins de qui nous tenons ce mot. Manachigan
ou, suivant notre manière d'écrire l'algonquin, manacigan signifie
achigan mal bdli, mal conforme ; c'est une espèce de gros achigan
au dos arrondi que, pour cette raison, quelques-uns nomment le
gros bossu. Son nom vulgaire chez les Anglais du Canada est
BASSFisH ou simplement bass.
Onenhiote, de onenhia cl de kaniôte, pierre debout, pierre
plantée. C'est le nom d'un des cantons confédérés de la nation
iroquoise, le canton des Oneiouts appelé Oneida par les Anglais
d'Amérique.
Onentakwenten, cèdre, de onenta, sapin et de watakwenten,;j/a/.
On lui donne ici qqfois le nom de balai à cause de l'usage que l'on
fait de ses branches. Les Algonquins le nomment kuik.
Onerako, mite, ciron, acarus, teigne, et en général, tout petit
insecte destructeur.
Onetsia, bâton de traîne. De là kanetsiôton, il y a des bâtons
plantés, c.-à-d, une traîne.
Onnhate, branche d'arbre. Ex. : skannhatat, une branche :
tekannhatake, deux branches ; ionnhatôte, branche attenant à l'ar-
bre ; ionnhatôton, des branches qui tiennent à l'arbre.
Ononken, barbue, fsyx barbada ; Lat. passer rhombus.
♦ Voy. Peter Joxes, history of the Odjibway Indians. London, 18C1.
69
Onseronni, français oit descendant de français ; litt. : faiseur de
haches, (konnis, osera) ; onseronnikeha, à la française ; onseron-
nike, en France^ onseronnitakonson, dans les élablissemenls fran-
çais^ dans les diverses paroisses françaises du Canada.
Orfa, poil, (Voù orfare, fourrurt, pelletene ; karfariios, de belles
pelleteries ; orfarane, chenille velue, chenille à brosse.
OsKOHARA, squelette, carcasse. On trouve dans les cahiers des
missionnaires : ne ok n'oskohara tsi ronnhe, ce n'est plus qu'un
squelette vivant ; ne ok skaskoharaien, il n'en reste plus que le
squelette, la carcasse. Cf. eskenn vcl eskann.
OswAKARONT vel TSI0NNH0WANE, baleine ; Alg. misamek, c.-à-d.
gros poisson.
0TSINETARA, perle de collier, grain de rassade, manito-minens
des Algonquins.
Otsira vel oTsisKWAROKWARO, [ouom.) toupie.
Otskereta, grosse vérole, syphillis, litt. le mal de ceux qui ont
la salive longue, de otskeri et de la finale es. Ex : keskeretarhos, com-
muniquer ce mal à qlq. : wakitskeres. en être atteint.^ avoir la salive
longue. C'est une grossière injure de dire à qlq. : sentskeres, vous
avez la salive longue.
OwisTOK, bruant du Canada, nommé vulgairement oiseau blanc.
C'est, je crois, l'emberiza hiemalis de Linné, le passer nivalis de
Catesby.
R
Rakonhafa, mon beau-frère ! Voc. — C'est la femme qui parle
au frère de son mari ou au mari de sa sœur.
Raonraon, ionom.) oiseau-mouche, colibri; Alg. nonokase.
Satekon, huit, au nombre de huit. Ce mot est composé de sate
et de 'kon, et signifie proprement : autant d'un côté que de Vautre.,
c.-à-d, : 4 doigts à chaque main (les pouces non compris), à cha-
que palme (paume de la main). Il en est de môme en chinois,
le mot PA exprimant le nombre vni et en môme temps l'idée
d'ÉGALiTÉ. Nous aurons l'occasion de revenir slir ce mot.
Skanaie, la hère, l'orgueilleuse, la précieuse, nom propre de
femme ; d'autres se nomment : skanaieha, la petite précieuse ; ska-
70
NAiEKOWA, la grande vaniteuse, orgueilleuse. C'est de ce dernier
mot que se servent les Iroquois pour désigner le paon, oiseau qui,
dans tous les pays, est l'emblème de I'okgueil. Alg. saseka-misise.
Voy. KENAIE.
— Sot — , racine qui exprime la relation d'ascendance entre le
petit-fils ou la petite-fille et l'aïeul ou l'aïeule. Au vocatifs le t se
retranche^ on dit : rakso, mon fjrand-p'ere ! akso, ma (jrand'mere !
Teionoiakonha, espèce de poisson que les Canadiens appellent
CARPE BOSSUE.
Tekaueuons, ...ron, ...ron, courir dans une lice, entrer en lice
avec (jlq. pour une course. (5^' dit des hommes et des chevaux).
Tetiaieron, lirons une course, nous deux ; tctewareronhaton, lirons
des courses^ nous plusieurs ; tekareronstha, faire courir uu cheval,
(courses de chevaux).
Tekahhotonnis, ...tonni, ...ton, flatter, caresser, délicater, trai-
ter avic douceur, ménagement, indulgence.
Tekatennawaks, ...wâkon, ...wâke, ne pas se rencontrer en
route [)Our avoir pris deux chemins diftérents.
TEKATENNmATHA,... tou, ...te, sc relayer, faire cliacun à son
tour. Ex.: tesewatenniliatak tsi sewatercnnaiennes, relayez-vous
pour idler prier, allez cliacun à votre tour à l'église.
Tekatotats, ...tùton, ...tate, faire silence, cesser de parler. Delà
TOTEK, taisez-vous, silence ! chut ! tewakatote, être silencieux,
se taire, garder le silence.
Tekatsarites, ...rïte, ...rïtc, demander l'aumône, mendier. Ce
verbe vient du français la charité qu'ont coutume de répéter les
pauvri.'s en demandant l'aumône. Les Iroquois ne quêtent pas,
ne mendient pas, * ce qui explique l'absence dans leur langue de
mots qui correspondent à mendiant, mendicité, aumône, charité.
Entendant les quêteurs leur dire la charité! la charité! ils en
ont fail leur V. tekatsarites, demander la charité. Il en est de
mémo en Algonquin : acanitewi, demander la charité^acanite
(pr. achanité.)
Tekewiskwatha, ...ton, ...te, effleurer. Employé surtout en cp.:
tekekonsawiskwatha, effl. le visage, tekenionsawiskwatha, ef/l. le
nez.
* On 1 eut en «lire autant de tous les Indiens d'Amérique.
71
Tekkhen, tcskhen, teha,... leka teie... être joint, avoir une
jointure par laquelle on est uni, n'être pas d'un seul morceau.
De là TEKAKHANioN, une chose composée de plusieurs pièces qui
se joignent et ne font qu'un. Au duel : tenikhen, ils sont jumeaux ;
TEKENiKHEN, cUes sont jumcUcs.
Tekkwathos, ...thon, ...tho, ouvrir, découvrir pour montrer,
pour faire voir. On dit : teiotewarakwathon, une plaie ouverte
qui montre la chair vive.
Teksaktha vel teksaktons, ...ton, ...te, courber, plier, crochir.
/?(•//., tekatsaktha, se courber ; fréq. teksaktanions, plier en tous
sens ; teiotsaklon, croche ; tehotsakton tsi ires, il marche tout cour-
bé ; tiotsakton vel kiotsakton, un crochet. *
Tetekkwathos, tetewakkwathon, tentekkwatho, ourler, faire
un ourlet, un repli, un rebord à du linge.
Tewakasennitaks, ...takon, ...lake, avoir froid aux pieds, se
geler les pieds.
Tewakatekhahenhox, être à califourchon. Cest le parf. de teka-
tekhahens, se mettre à califourchon, futiu\ tenkatekhahen. L<7/. .'
avoir les jambes pendantes l'une d'un côté et l'autre de l'autre,
(te, okhaha, wasens).
Tewakatonwentsioni, avoir besoin, sentir le besoin df-, désirer.
Ce V. parait être cp. de konnis et de onwentsia et renfermer une hy-
perbole qui ressemble assez bien à la nôtre : remuer ciel et terre.
Voy. Kentonnis.
Tewakenakwaras, être essoufllé. Habit. : tewakenakwaratskon,
s'essoufQer facilement.
Tewakeriks, ...riki, ....vikse, le poisson mordre à l'hameçon de
(llq.
Tewakonkos, ...kwen, ...ko, atteindre, toucher en qque en-
droit. Ex. : onenhiake vvatiaonko ne ranontsine, sa tête alla frap-
per sur la pierre.
* C'était le nom du chef de l'ambassade envoyée en 1644 par les Iroquois au
gouverneur-général du Canada, le Chevalier de Montmagny. Le P. Martin,
dans sa Vie du P. Jogues, n'a pas écrit correctement le nom de cet ambassa-
deur ; au lieu de Tiolsaclon identique à Tiotsaklon, il a écrit ; Tiotsaélon qui
est bien différent. La ressemblance du c avec l'e, principalement dans les
manuscrits, et l'impossibilité quelquefois, quand il s'agit de déchiffrer des
mots d'une langue étrangère, de distinguer ces deux lettres l'une de l'autre,
ont souvent donné lieu à des méprises de ce genre, lesquelles sont, à la vérité,
peu importantes en elles-mêmes, mais peuvent quelquefois devenir la source
d'erreurs plus considéi^bles ; elles offrent du moins l'inconvénient de causer
toujours beaucoup d'embarras aux annalistes et aux ethnographes.
72
Tewakstontere, frcq. tewakstonteron, .se dit c?es jointures dib
corps, rfes joints du ble-cfindc. Ex. : wakenonwaktani tsi tewakston-
teron, /ai wia^ f/flns /es jo/n/i^r^s ; teiotistonteras, ...raon, ....rane,
les joints du maïs se former, les épis se nouer.
TsiTAKONKowA, écarlatG, couleur écarlate.
TwisTwi, bécasse, Gr. skolôpax, Lat. gallinago, AUj. padjackaanji
vcl manominikeci.
Wakatisaien, être lent à pousser, à grandir, à profiter, être
tardif. Cesl le contraire de wakatisnoue, être hûtif. tun et Vautre
se disent des fruits, des grains, des fleurs : ionatisnore, ionatisaien.
Wakatonnhakanonni, être contrit, recueilli, amendé ; c'est le
parf de Katonnhakanonnis, mot cpc. de onnha et du moyen du, V.
kkanonnis, qui maintenant est tonibé en désuétude.
"WAKATONTAKWANi,....kwanihon, ....kwen, désirer.
Wakenniseraronnis, ...ni, ...ni, avoir les fièvres tremblantes,
avoir ses jours (ennisera). Cf weaken ni laronnis, être lunatique,
avoir ses lunes (ennita).
Wakenontonks, ....tonkon, ...tonke, s'impatienter d'attendre,
trouver le temps long, attendre avec impatience, soupirer après.
Wakkaion, ramasser tout, ne laisser rien perdre, savoir mettre
à profit les moindres choses, aimer à ramasser les vieilleries, être
curieux, aimer à collectionner des objets antiques. R. Akaion.
Wakkweniat, sakwe..., ro...., io...., iako...., ne s'emploie qu'avec
la négation; on dit : ialite wakkweniat, n'être pas prêt, disposé ;
être indisposé, n'être pas très-bien.
Wakonnhatha, avoir une glande, ...hatanions, en avoir plu-
sieurs. Se dit aussi des durillons, des ampoules, cloches ou phlyclèncs.
Waksafa, celle qui m'a pour bru, ma belle-mère. La R. saf
exprime la relation réciproque qui existe inter socrum et narum.
Kesafa, celle que j'ai pour bru, ma bru ; sesafa, celle que vous
avez pour bru, votre bru ; sasafa, celle qui vous a pour bru, votre
belle-mère ; waksafkenha, ma défunte belle-mère ; kesafkenha,
ma défunte bru.
Watatihons, iotatihon, enwatatihon, mn., qq. ch. se raidir,
s'affermir; es. watatihonkwa, elle devient raide avec cela, en
parlant de'toile, mousseline, etc.; c'est ainsi qu'on nomme /'amidon,
/'empois.
Wiion'whon vel ohiion'liiion, ionom.), linotte^ Angl. linnet ; Lat.
linaria; Allem. Hànfling; Esp. pardillo, pardilla.
73
WiNTiKo, géant fabuleux se nourrissant de chair liumaine. Ce
mot a été emprunté à la langue algonquine. *
WisKi, eau-de-vie de grains, principalement d'orge. C'est le mot
anglais whiskey.
* Quelques-uns croient que le Windigo des Algonquins est le même person-
nage que Atenenhiarhon, d'autres le confondent avec Iakonenhioiaks. Voy.
ci-après le mol onenhia.
DERIVES ET COMPOSES
JÛL
AHARE, 1 o.
Kaharonnis, fabriquer des
filets, de la dentelle^ mousseline.
gaze^ (konnis, faire) ;
lonharonniatha, manufacl ure^
fabrique de ahare ; outil^ instru-
ment pour faire ahare, (konnia-
THA, caus. de konnis).
Kataliaros, * Icndre un filet ;
jeter un filet à Veau pour prendre
des poissons^ (k — os) ;
Kataharokwas*, retirer le filet
de l'eau, le détendre, (kokwas.)
Tekaharatons, faire un tissu
de raquette, tisser^ être tisserand^
(TEK — ATONS) J
Tewaharatons, r insecte-tisse-
rand^ r araignée;
Teiotaharaton, fréq. teiotaha-
ratonnion, une toile, des toiles
d'araignée.
AHENNA, 1 c.
Akahenna (par corr., akwa-
henna), sah..., raoh..., etc., mon,
ton, son arc ;
lohennaliniroii, arc fort ;
Wahennowanen, grand arc ;
Walienniio, bel arc.
Kahennarlios, frotter l'arc, c-
à.-d. jeter un sort, envoûter, en-
sorceler, (kerhos). Comparez en
grec : toxon, arc ; arc avec les
flèches ; toxikon, ce dont on
frottait les flèches pour les em-
poisonner.
Katahennaras f, dcp., (keras,
WAKRAS) litt. : arriver à l'arc,
joindre l'arc, c.-à-d. être sorcier,
sorcière ;
Atahennaratsera, f magie, sor-
celle7ne ;
Tontahennarastlia,f ce qui sert
* Kataharos, moyen ou déponent de kaliaros ; il signifie autsi être pécheur,
faire le métier de pêcheur. Au lieu de kataharos et de kataharokwas, o/ï disait
d'abord: Kaharos, kaharokwas, de môme qiCen latin, imito, gradio, pisco ont
précédé imilor, gradior, piscor.
f M. Marcoux écrit: KatENhonnaras ; atENhennaralsera; ionlENhenna-
raslha. Au lieu de EN, j'écris A, ce qui est plus conforme à l'analogie de la
langue ainsi qu'à la prononciation en usage au Lac des Deux-Montagnes.
76
a la magie, instrument de magie,
V. g. crochets de vipère*
Kahennaiaks, (kwaheks), frap-
per l'arc eu avec l'arc, c.-à.-d.
exécuter la danse de guerre.
(Dans cette sorte de danse, on se
servait de l'arc pour battre la
mesure).
AHTA qqf. AHTAKWA en cp.
Tewakahtarion, avoir ses sou-
liers aux pieds (watarion, frc/j.
de iwAT).
KahtPs, plus souvent keiahtas,
mettre une chaussure à qlq.^ fer-
rer un cheval ;
Karahtas r pour katahtas, se
chausser, prendre ses souliers,
mettre sa chaussure, (ketas) ;
Karahtasionsf pour katahta-
sions, se déchausser, ôler sa
chaussure, (ketasions).
Wahtakmio,jt);., ...kwiios, belle
chaussure ;
Wahtakwanorou, chaussure
de prix ;
AKAIOÎî
Akaionson, des vieilleries^ de&
antiquailles ;
Oriwakaion, chose ancienne^
vieille affaire;
Kawennakaion, mot suranné,
expression vieillie ;
Orivvakaionneha, à Vancienne
façon ;
Kaianerenserakaion, VAncien-
ne Loi, l'Ane. Testament ;
Rotikaionton, les Anciens, les
gens d'autrefois ;
Wakaions, iokaionhon, enwa-
kaion, une chose vieillir, passer
de mode, se détériorer.
Kkaionstha, ...ton,
vieillir qq. ch., l'user ;
de
Rahtakhonnis, fabricant
chaussures, cordonnier ;
Karahtakwahninons f pour
katahtakwahninons, vendre des
chaussures, (katahninons).
te, faire
ten^
Kkaionstennis, ...tenni,
user la chose de qqu'un ;
Wakkaion, aimer ■ les vieille-
ries, avoir toujours du vieux ;
Wakeriwakaion, rabâcher tou-
jours les mêmes choses, n'avoir à
raconter que de vieux contes, des
anecdotes de l'ancien temps, des
contes à faire dormir debout.
* Les serpents jouent un grand rôle dans la mythologie aussi bien que dans
la sorcellerie des Sauvages. Chez eux, conime chez les 'peuples civilisés, le
serpent est un animal exécré; son nom seul excite l'horreur, et traiter quel-
qu un de serpent serait le nec plus uUra de l'injure. Pour opérer leurs malé-
fices, les sorciers choisissent de préférence la dépouille des serpents les plus
venimeux. Voy. et comp. ce qui est dit dans l'ouvrage intitulé Les Serpents,
par H. Laserre, Paris, V. Palmé, éditeur, 1863.
t Parmi les douze lettres de l'alphabet iroquois, iljen esfqui'sont sujettes
au changement ; quelquefois l'euphonie, d'autres fois la clarté diî discours ré-
clame cette mutation. Dans lo cas présent, on a sans doute voulu éviter la
rencontre peu agréable de deux T, en changeant en R lo premier de res T.
AKBNNHA
Akennhake, en été ;
Nouwa wahennhate, l'été pre-
sent ;
Ken wahennhe, l'été dernier ;
Oia si te waken nhe, V avant-
dernier été;
Tsi wakennhes, dans le cours
de Vété ;
Akennhiien, au milieu de Vété;
Akennhakwekon, tout Vété ;
Wakennhiio, un bel été ;
Tekkennhiiaks, passer Vétè^
(tekiaks) ;
Tekkennhenhawis, apporter
rété, (khawis) ;
Teiokennhonties, Vêlé s'ouvrir,
c.-à-d. être au printemps^ (waka-
ties).
AKBRA
Akkera, mon plat^ mon as-
siette, etc. ;
Akerowanen, un grand plat ;
Akeratne, dans le plat, in dis-
co, in pelvi ;
Akera sonha, des vases de diffé-
rentes sortes. *
AKFASBRON t
Kfaseratlia, f ...ton, ...te, dé-
pouiller qlq, le mettre nu. X
* Telles sont à peu près toutes les modifications que peut prendre akera ;
pour toutes les autres, il faut avoir recours au mot kaksa. Le mot algonquin
qui y correspond est onagan.
t Plusieurs prononcent akwaseron'Jiwaseratha.
I L'idée de nudité renfermée dans ces mots, peut s'exprimer de plusieurs
autres manières, par exemple :
a) Ak — OSKON, n'avoir rien que..-. ;
Akiatoskon, n avoir rien sur le corps, avoir le corps nu, (oiata) ;
Akenotstoskon, n'avoir rien sur la peau, avoir la peau nue, (onotsta) ;
b) Ak — OKON, avoir une partie du corps à nu, à découvert, sans l'accompa-
gnement ordinaire :
Akasitakon, corruption de akasitokon, avoir les pieds nus dans les souliers*
(osita). Les Algonquins disent : cacakinisile, {osn), être nu-pieds. De là le nom
de cacaiiinisileh, les va-nu-pieds qu'ils donnaient aux Religienx Récollets qui
furent les premiers missionnaires du Canada. Cette dénomination correspond
exactement à celle de ronasilakon qu'employaient les Iroquois, et elle n'a rien
de choquant dans la langue de ces peuples chez qui la nudité des pieds et des
jambes était chose commune et ordinaire.
c) Ak — KAWE, être sans vêtement à..., manquer de qquo. vêlement :
Akeriskawe, être sans bas, sans mitasses, (karip) ;
Akaskawe, cire sans souliers, Iks pour autai,
78
AKONWA *
Kekonwaroroks, couvrir, voi-
ler le visage à qlq.., lui mettre un
masque;
Kekonwarorolvsions, lui dé-
couvrir le visage, le démasquer ;
Katkonwaroroks, katkonwa-
roroksions, se masquer, se décou-
vrir la face, (au propre] et au fi-
guré).
Katkonwaroroktha, se voiler
avec, prendre le masque de v. g. la
/îe/îV/w/î=kari\viioston, être hy-
pocrite ;
"Watkonwarotarliostha, muse-
lière, licou.
AONRIA vd ONRIA
Konriakeras, avoir l'haleine
puante, (wakeras;
Kalonries, respirer, prendre ha-
leine ;
Katonrioktha, perdre la respi-
ration, étouffer, (katoktha) ;
Katonriokatstats, retenir son
haleine, (katakatstats) ;
Katonrietha, n'aspirer qu'a, ne
respirer que..., soupirer après...;
Atonrisera, souffle, respiration^
haleine ;
Wakatonriseres, at'Oir r haleine
longue ;
Wakatonriseresha, avoir Vlia-
icine courte;
Katonriserokthu, perdre le
souffle, expirer, (katoktha) ;j
Katonriscrahtons, même signi.,
(WAHTONS) ;
Tkatonriserati-^^.^^^ son ha-
nemnos, ^^. > leine,sarespi-
., ration.
rontha, t
ARIA
Wai'iio,uH bel hameçon, harpon,
croc, crochet, gaffe ;
Wakariaien, avoir un hame-
çon;
Wakariio, avoir un bel hanie
çon ;
Kariokawines, pécher à Vha-
mcçon, lilt. : promener, porter
l'hameçon çà et là, en algonquin
wewebinabi, promener la ligne ;
Kariotarhos, gaffer, tirer avec
un croc, (kotarhos).
* Akoxw'a, vel forte rcclius okoxwa, n"est autre chose qu'une nouvelle forme
de OKONSA, OKONTA, visage, face d'homme ou cV animal, et ne peut signifier
masque qu'à la condition de s'incorporer dans le verbe kekhoroks. On dira
iontatkonwaroroktha, un masque, litt. : on se couvre te visage avec cela:
ronatkonwaroronhalie, rfei gens masques qui passent. De là encore l'expres-
sion OKONWARA, faux visage, visage postiche, représentation de visage, masque
pour servir à un déguisement, en alg. piskwandjigan. Le mot okonwara s'em-
ploie le plus souvent comme parole injurieuse, v. g. : nikonwaroten ! ô quelle
mine ! quel masque ! 6 le beau museau ! ce qni revient à peu près aux expres-
sions algonquines : ejingwecilc, ejinagocicitc.
70
ASARE * I
Rasaronnis, coutelier;
lonsaronniatha, fabrique de
couteaux ;
Wakasariio, av. un hmu cou-
teau ;
Katasaraniiontha, ceindre une
i'pée , (keniiontha) ;
Kasaroroks, engai7ier, mettre
daîis le fourreau^ (koroks) ;
Kasarohtsions, dégainer son sa-
bre^ (KOHTSIONS) ;
Tekatasaroiaks, ne battre à ré-
pe>, (koiaks) ;
Tewatasarisas, ciseaux, (deux
lames qui s'entrechoquent) ;
Tekasarisas, ...sen, ...sa, cou-
per avec des ciseaux, (tekawisas).
ASE
Asetsi, tout neuf, tout nouveau,
tout frais ;
Oserase, le nouvel an ;
Kanonsase, maison neuve ;
Owarase, viande fraîche ;
Kaiatase, jeune file, puella,
virgo •
Kaiataseha, adolescente, puel-
lula :
Katiatasestlia, faire la jeune
fille, (quand on a passé l'âge de
la jeunesse) ; faire la grande fille,
(étant à peine dans l'âge de l'a-
dolescence) ;
Keriwasestha, rafraîchir un
conte, une nouvelle, une affaire.
ASEEIIE
Waseriietowanen, gros fd,
grosse ficelle, grosse corde, câble ;
Waseriietaha. fd mince, petite
f celle, petite corde ;
loseriietenton, une corde pen-
dante, (iohrenton) ;
Tewatseriietiaks, la corde, le fd
se rompre ;
Tekseriietarons, broder en soie^
avec de la soie ;
Kseriietakwenonnis, mettre le
fd en peloton ;
Kseriietakwenonniasions, dé-
vider, défaire un peloton de fil,
un écheveau ;
Kseriies, fder ;
leseriietlia, on file avec cela,
V. g. rouet, fuseau, quenouille ;
Kseriietonuis, faire des cordes :
leseriietonniatlia, corderie.
* AsARE peut se prendre dans deux sens, le sens général à' instrument iran'
chant, le sens particulier de couteau. Quand on veut l'employer dans un sens
autre que celui de couteau, qui est le sens le plus ordinaire, il est d'.usage,
pour la clarté du discours, d'y adjoindre un qualificatif. Ainsi, on dira :
Asare kowa, grand couteau, sabre ;
Asare iontkonstonrhiakstha, couteau 'pour couper la barbe, rasoir.
Asare ienatsiakstha, couteau pour couper le blé, faucille ;
Asare iekenaekeriakstha, couteau pour couper le foin, faulx.
Asare ienasascronniatha, cow/caîfjjot^r tailler les plumes, caaif.
80
ASHARA
Washaronte, il y a une corde
après^ (iaonte).
Kasharontha, ...ronte, ...roii-
ten, attacher une corde à qq. ch.;
lier qlq. avec une corde pour le te-
nir ou le trainer;
Kasharontakwas, délier qlq., le
détacher.
Katasharontha, se prendre à
une corde pour porter, tirer, trai-
ner ;
Kasharines, ...lïnon, ...rîne,
trainer qlq. ou qlq. ch. avec une
chaîne ou une corde.
ASHONTA
Tekashontotha, élever, planter
une cloison., (kniotha) ;
Tewasontôte, il y a une cloison ;
Tewasontôton, il y a des cloi-
sons ;
Tekashontat, avoir un mur
mitoyen, être aeiix ou plusieurs
Voisins de chambre, n'être sépa-
rés que par une cloison ;
SewashontTiti, la chambre d'à-
côié ;
Karo nonshontati, la chambre
de ce côté-ci, l'en de-çà de la cloi-
son ;
Tsi nonshontati, la chambre de
Vautre côté ; Tau de-là de la cloi-
son.
ASIKWE, en cp. ASIKWARA
Wasikwariio, belle lance ;
lewaksikwaronties, lancer un
dard, (wakaties) ;
Teksikwaratenions, brandir
une lance, un javelot, (tektenions,
freq. de tektenies) ;
Ksikwaroharha, emmancher
une pique, (koharha).
ASIRE, 1. ou 2. c.
Wakasiraien vel waksiraien,
avoir une couverte ;
Wakasiriio vel waksiriio, ai\
une belle — :
Akasirc vel aksire, ma cou-
verte ;
Katsirotha, hisser la voile, met-
tre à la voile, (kniotha) ;
Katsirotakwas, baisser la voile,
(kniotakwas) ;
Wakatsirotalies, aller à la
voile.
ASONTA
Wasontiio, belle nuit;
losontatsanit, nuit affreuse ;
Asontenne, de nuit, pendant la
nuit ;
Asonthen, au milieu de la nuit,
à minuit;
Nonwa wasontate, cette nuit,
la nuit présente, nongom tebi-
kak des Alg. ;
SI
Ken wasonte, la nuit dernière,
libikong des Alg. ;
Ken wasonteke, f avant-der-
nière nuit., awas tibikong des
Alg. ;
Ason takwekon, iou/c la nuit ;
losontano, une nuit froide ;
Asontenkha. l'astre de la nuit,
la lune, (iôtekha) ;
Tewasontasen, * vingt nuils-,
(tewasen) c.-àd., 20 jours;
Tewasontaientontie, nuils suc-
cessives :
Tewasontaieston, nulls non
successives, nuits mêlées (les unes
bonnes, les autres mauvaises);
Wakasontanorons, ne pas pas-
ser la nuit, mourir avant le jour ;
Asatakon pour asontakon,
dans les ténèbres.
ATAK. t en cp. ATATSERA
Watatserowanen, grande ba-
guette, grande branche ;
Sewi'itserat, 1 aune, I verge,
1 corde de bois ;
Tewatatserake, 2 aunes, 2 v. ;
2 cordes ;
' Au dessous de 20, on emploie toujours le mot ennisera ou le mot
'onla ; mais une fois que l'on est monté à 20, dès-lors au lieu du. jour, il faut
prendre la nuit : asen, kaieri, wisk, iaiak, tsialak, satekon, tiohton niwasonta-
sen, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 dizaines de nuits, ce qui doit s'entendre du jour et do
la nuit, du jour de 24 heures. Les anglais ont quelque chose de semblable dans
leur mot Fortnight, espace de deux semaines, ce mot n'étant qu'une abrévia-
tion de fourteen nights et signifiant par conséquent 14 nuits.
■\ Plusieurs noms commençant par ata, ate, ati, ato, par ex. : atakwennia,
ATENNiTS, ne sont que des dérivés de primitifs plus ou moins en usage aujour-
d'hui. Ainsi ATAKWENNiA Signifie hardes personnelles, linge de corps, objets
privés de toilette, mais tout cela pour soi-même et non pour un autre ; c'est ce
qu'exprime l'initiale at. Qu'on la supprime, on aura : okwexnia, harnais et
tout l'équipage d'un cheval, soit de trait, soit de selle. De même encore
atexmts est une branche=atak sur laquelle on s'appuie : watatseriio, une belle
branche ; watennitseriio, une belle branche pour s'appuyer, se soutenir evv.
Katatserotha, planter une ba-
guette ;
Katatserotonnions, planter des
baguettes, c.-à-d., ramer des pois,
des fèves.
ATEBE
Aterowanen, grand panier ;
Sewateral, plein un panier, un
panier plein de — ;
Tewaterake, asen niwaterake,
2, 3 paniers de — ;
Aterakon, dans le panier ;
Aterokon, .sous le panier ;
Wakaterakehte, porter un pa-
nier sur son dos, (wakkehte) ;
Kateronnis, /flire des paniers;
lonteronniatha, fabrique de
paniers, instrument pour les
faire ;
Katateros, pécher au panier,
(k — os, lEKOS).
ATOKWA
Watokvvatseriio, watokwatse-
rowanen, belle, grande cuiller ;
Sewatokwatserat, lewatowat-
serake, asen, kaieri ni watokwa-
tserake, l cuillerée, 2, 3, 4 cuil-
82
Kenanawenstha, mouiller,
Ircmpcr ;
Kalavvens. se baigner, prendre
un bain ;
Katawenserons, prendre les
bains, se baigner à plusieurs re-
prises ;
Jontawenstha, baignoire ;
Kanonnawen, pipe, calumet ;
K a we no le. ilc ;
Awennekeri, herbe, herbage,
gazon, foin. L'herbe ne pousse
guère dans les terrains secs, il
lui faut de Fhuniidite. Cf. Alg,
minjack. Yoy. ci-apres le mot
ENXEKERI.
E
EKSA— t
Keksaa, être enfant, jeune en-
fant ;
Wakeksataicn, av. des enfants
en bas âge ;
Wakcksatakate, av. beaucoup
de jeunes enfants ;
Kaleksatonnis, faire l'enfant ;
Katateksatonnis, se faire en-
fant ;
Keksatanonwe, aimer les en-
fants ;
Ratiksa okonlia, garçons qna-
tuordecim annorum et infra ;
lerées. Alg. : ningolwemikwan,
nijwemikwan, niswemikwan,
newemikwan ;
Atokwa — kowa, la grande
cuiller. C'est le nom de plusieurs
famenx capitaines, notamment
du collègue de Tiotsakton dans
la célèbre ambassade du 12 juil-
let 1644.
ATSIENHA
A'sienhakta, près du feu;
Teksienhoiaks, tirer sur le feu,
décharger les armes da7is le feu,
(feu de joie de St. -Jean-Baptiste) ;
Katsienhowanen, un grand
feu *, un grand conseil ; *
Ktsienhaiens, mettre un feu,
être du conseU, être chef (ikiens) ;
Waksienhaien, être en conseil,
tenir conseil ;
Kalsienhaientako, dans le con-
seil ;
letsienhaientakwa, la maison
ou la salle du conseil.
AWEN
Awenke, dans l'eau; -
Awenkeson, dans les eaux, çà
et là dans l'eau ;
Sotsi awen, c'est trop liquide,
trop plein d'eau, trop aqueux ;
lonanawen, mouillé, trempé ;
' Parce qu'autrefois, chez les Indiens, le conseil de la Nation se tenait au-
tour d'un grand feu, dès-iors un même mot désignait ces deux choses. Les
usages ont changé, depuis longtemps on a cessé d'allumer le feu potir tenir
le conseil, mais l'expression est restée. On continue à nommer les conseillers,
les sénateurs de la Nation; batitsienhaiens, ceux qui placent le feu ; convo-
quer, rassembler les Chefs, se dit encore comme autrefois ; raiiiasser les li-
sons, kkonretsaroroks, composé de KERt)ROKs et de okonretsa.
f Peut-être de kasa, bouche; eksaa, qui a nne petite bouche, trop petite pour
parler, cf. lai. infans, gr. nèpios.
8^
Kontiksa okonha, filles dao-
decini annorum et infra.
ENASK^WA
Kenaskwa, éùre captif, esclave;
Kanaskwiio, hellc^ bonne bête;
Kanaskwaksen , mechanic^
mauvaise bete ;
Wakenaskwiios, av. de beaux
animaux ;
Keiiaskonnis, dompter un ani-
mal^ le faire esclave, le rendre
domestique ; choisir parmi les
petits d'une femelle celui ou ceux
qu'on veut élever, détruisant
ou vendant les autres ; réduire
qlq. en servitude, traiter qlq. en
esclave, le maltraiter ;
Kenaskonniennis, élever des
animaux pour qlq. ; faire des es-
claves ponr le compte d'un au-
tre ;
Kenaskwaiens, réserver un
captif pour l'esclavage, ne pas le
brûler, ne pas le manger ;
Kenaskwaiennis, mettre à
part un prisonnier de guerre pour
cire l'enclave de qlq.
Kenaskwçuhawis, mener un
captif, un esclave, un animal
domestique, une bute fauve faite
esclave.
ENNASA vel ENNASON
Ivatennasaketotha, tirer un peu
la langue, montrer le bout de la
langue, (kketotha) ;
Kennaserha, faire Vélectiondes
chefs, (terme de diplomatie).
Katennaserhes, se rendre à
l'élection.
Waken nasanonwaks, ar. mal
à la langue. ;
Tekatennakarawas pour teka-
tennasakarawas, tirer la langue,
(tekkarawas.)
ENNEKERI *
Ennekerike, siir le foin ;
Ennekerokon, sous le foin :
Wennekeriio, du beau, du bon
foin ;
' Ce mot n'est pas une racine proprement dite, une racine primordiale, ainsi
que bien d'autres, rangés pourtant parmi les Racines, parce qu'ils servent à
former un grand nombre de dérivés, et que pour cela, on peut appeler racines
secondaires. Ennekeri dont il est ici question, renferme évidemment la R. —
KERi ; il n'est qu'une abréviation do awen\ekeki, et signifie proprement ; pro-
duit, production d'un terrain humide, humeclé. On dit indifféremment enne-
KERi ou AWENNEKERi. L'algouquïn MiNJACK pcut s'expliquer de la même ma-
nière. La demi-racine — ack signifie plante et ne se dit que des plantes an-
nuelles ; le mot auquel elle se trouve ici adjointe, exprime l'idée de liquide,
(l'humide, comme il est aisé de voir par les dictionnaires non-seulement de
langue algonquine, mais même encore de langue algique. Minjack signifiera
donc une piaule aquatique, une plante qui ne craint pas l'eau, qui aime l'hu-
midité, qui demande à être arrosée, à qui il faut de l'eau.
Cf. mini, suinter, suppurer;
Minah, abreuver, donner à boire ;
Minikwe, arroser le gosier, c.-à-d., boire.
Cf. MiNESOTA, mot de la langue des Sioux, qui veut dire, je crois, eau trou-
ble; c'est le nom d'une rivière qui se jette dans le ^frsstssIpI, le grand fltiuve
des Etats-Unis.
84
Wennekeranoron, le foin est
cher;
Wennekerathen, le — est sec;
lotennekeronni, le — a poussé^
(lOTONNi) ;
Kennekeriiaks, faucher^ (iki-
AKS) ;
Kennekerahninons, acheter du
foin, (kninons) ;
Katennekerahninons, vendre
du foin, (katahninons).
ENNIOS *
Ennioserake, sur le Irnin île
bois;
Wennioserovvanen, gros train
de bois, grosse cage. Alg. kitci
apindasagan ;
Kennioseronnis, construire un
cajeu ;
Kennioseronnianes, aller en
chantier, aller faire des cages;
Keunioserakohes, aller cher-
cher une cage ;
Katennioserenhawis, sauter
des cages ;
IaiwenmseTa.no Journée froide ;
Wenniseriiostane, le jour de-
venir beau ;
Kenniseriiaks, passer le jour ;
Kenniseroktha, finir le jour ;
Kenniwenniserakeha, peu de
jours ;
Satewenniserihen, une demi-
journée;
Sewenniseratson, chaque jour ;
Tewenniseraientoiitie, de jour
en jour ;
Tewenniseratieha, le long du
jour ;
Tewatenniserawenron, de deux
jours Vun ;
Kenniseraierits, observer un
jour, chaîner une fête ;
Katenniseratiesatha, perdre
sou temps, litt., gâter le jour ; pro-
fantr un Jour de fête, ne pas
l'observer.
ENNITA
Sewennitat, tewennitake, un
ir ^ ,. ' mois, deux mois ;
Katennioseros, mettre une cage, '
un cajeu à l'eau, lancer un ra-
deau ;
Wakatennioserenhawiton ha-
tie, descendre sur les cages.
ENNISBRA
Wenniseratoken, jour fixe ;
Eunites, un long mois, une lon-
gue lune ;
Tsini wennites, durant le mois,
dans le cours du mois ;
Satewennitihen, un demi-mois;
au milieu du mois ;
Il faut rapprocher de cette Racine le verbe kenios, traverser qlq. sur une
rivière, avec ses dérivés ;
Keniohes, alter conduire qlq. de l'autre côté du lac, du fleuve ;
Katennios^ être Iraversier ;
Atenniosne, chez le Iraversier ;
Tsi iontenniokwa, la ou l'on traverse, à ta traverse.
85
Watennitoktha, le mois, la
lune finir;
Iakennitasetatha, almanack,
calendrier, litt. : on compte les
lunes avec cela, (kasetatha, caus.
de KASHETAS.) *
Les Algonquins le nomment
petakaikatek masinaigans, le petit
livre piqué, parce qu'ils mar-
quent avec une épingle les diffé-
rents jours à mesure qu'ils arri-
vent.
ENSKAT
Enskatson, un à un, un à la
fois ;
Skarontat, un arbre;
Tsionkwetat, une personne ;
Skanonsat, une maison ;
Skavvistat, une piastre, un dol-
lar ;
Enskatne, ensemble, à la fois,
en im même lieu ;
Enskat ok, un seul, une seule
fois ;
lah enskatha, pas un, pas une
seule fois ;
Skatsonha pour enskatson ha,
rarement^ peu de fois ;
ENTA
Tewentake, deux jours de fête;
Asenniwentake, les trois jours
de fête ; I-
Wentanoron, fête d'obligation ;
Niatev^rentake, chaque fête ;
Tewentasere, deux fêtes en un
même jour ;
Entakta, veille de la fête ou du
dimanche ;
Siwentakta, samedi dernier ;
Sitewentakta, V avant- dernier
samedi ;
Wententas, iawententaon,
enw^en tentane, la fête finir ;
Sahententane, quand la fête
finit, c.'à.-d. lundi dernier ;
Sontawententane Vavant der-
nier lundi;
Enwententane, lundi prochain;
lensewententane, de lundi en
huit ;
Asen n'onta, 3 jours^ pendant
3 jours ;
Asen n'enwata, dans 3 jours ;
law^entatokenton, jour de fête ;
Wakentatokentases, célébrer
la fête ;
'Enta.wen, la fête de — . Ex. : Tier
rawentawen, Onwari awen-
tawen, Akoiatatokentison ako-
wentawen, fête de St. Pierre., de
Marie, de la Toussaint ;
lawentanawen, le temps être
doux, (iotanawen) ;
" C'est à peu près le mênologion des Grecs ; chez eux, comme chez les peaux-
rouges d'Amérique, l'année se partageait en mois lunaires ; de là chez les uns
et les autres, une même racine peut s'employer pour exprimer indifféremment
l'idée de mois et celle de lune : ennita, luna, cursus lunœ, mensis ; mèn, men-
sis, MÈNE, luna, motus lunœ, cursus lunœ.
f C'est ainsi qu'on nomme encore à présent la fête de la Pentecôte, quoique
depuis longtemps, le lundi et le mardi qui suivent cette fête, ne soient plus
chômés au Lac des deux montagnes.
80
Entakon, jour vide^ jour de
jeûne, (aokon);
Akwentakon, être à jeun;
Wakentontietha. jeûner^ (\va-
KATIES) ;
Tekiateiitatere, espace entra
deux dimanches^ entre 2 fêtes ;
Iakentashetatha, * ce avec quoi
on compte les jours, calendrier;
Tewentahrenlios, le jour pa-
raître a rhorizon, (tekrenhos) ;
Kenwente, ce jourd'hui ;
Wentatie, wentatieha, tout le
jour;
Kentonnis, s'ennuyer, lilt. :
faii'e le jour ;
Eiitie, midi, sud ;
Eiiliekene, enfleinjour;
Entiekenekha, Vdstrc du jour,
le soleil ;
En tie nikare, il est midi, à
midi :
Entie noiikwati, au sud, du
sud :
Eutie kaienteri, (/ni connaît le
sud, boussole.
BRI vef ERIASA
Akeriahne, seri..., raweri...,
dans mon, ton, son cœur ;
Wakeriat, av. du, cœur, être
bravo ;
Aleriatitsera, bravoure, cou-
rage ;
Wakeriasanonwaks, av. mal
au cœur, av. le eœur navré, peiné ;
Keriasakwekon, de tout mon
cœur ;
Saonkeneriasat, nous avons
tous deux un même cœur, ambo
su m us cor unum et anima una.
Kateriasotsions, ...tsion, ...tsi,
se briller le cœur, expression hy-
perbolique que l'on emploie d'or-
dinaire quand il arrive de mettre
dans sa bouche un morceau un
peu trop chaud, le morceau n'est
pas encore entré dans l'œsopha-
ge que déjà, parait-il, on aurait
le cœur brûlé, (kotsions) ;
Kateriatha vcl katcriatitha,
faire le brave ;
Tekateriatikhons, s'impatien-
ter ;
lAIAK
laiakhalon, sixième, sixième-
ment ;
Taiaksera, espace de six jours,
l'ensemble des jours ouvriers,
toute la semaine moins le di-
manche ;
Tsioiaiakserat, teiaiakserake,
\,^ sixaines, (s'il est permis de
parler ainsi) ;
Tsini iaiakseres, dans le cours
de la sixaine ;
Tsini iaiakseresonutî, dans le
cours de la sixaine dernière, ou
comme nous dirions en français,
la semaine dernière.
lAONTE, lAONTON
laonton ne ieronke, les mem-
bres du corps ;
Tekenentsonte, tekenentson-
* Cf. en grec : ephêmeris.
87
ton, avoir un, des bras^ (onent-
sa) ■;
Teksiiionte, Icksinonlon, ac.
une^ des jambes, (osina) ;
Tekasinonton [sous-ent. ontak,)
chaudière qui a des pieds, mar-
mite ;
Kkonsonte, av. un visage, (o-
KONSA) ;
Onkwe kakoiisoiitakon, l'ani-
mal à face humaine, le singe ;
Kenionsonte, at', un, nr:., (oni-
onsa) ;
Kiatonte, au. un corps, être
corporel, (oiata) ;
Katiatontha, prendre an. corps,
une forme ;
Katiatontakwa, prendre tel
corps, paraître sons la forme
de — ;
Wakerihonte, élre digne, (ori-
wa) ;
Kerihontha, rendre digne ; don-
ner un emploi, une charge à quel-
qu'un.
— lA^WENS
Aiawens ! Plut à Dieu I
Ethonaiawen, ainsi soit-il, a-
men ;
Niawenseronne, n'importe ce
qui arrivera;
N iwakiatawenseronne, peu
m'importe ce qui peu m'en arri-
ver.
IBKAIERIS
lekaieri, c'est assez;
latekaieri, y en[avoir assez ;
lalewakierises, qq. ch. être jus-
te, suffisamment ample pour qlq. ;
Tkariwaieri, c'est bien, c'est
bon, juste, exact ;
lewakenniaieri, habillement
complet.
IIONS
Sotsi lions, trop long ;
Kenniionsha, peu long, court;
Kennionsonnena, c'était court,
trop court ;
lions tsi teiotwenonni, roiul
allongé, ovale ;
Kontstha, allonger, faire long.
IKARE
Kkonsare, y av. son visage, être
représenté sur un tableau, (okon-
sa);
Jeiataronnion, des personnages
en jjeinture, des images, des ta-
bleaux, (oiata) ;
lonwentsiaronnion, cartes de
géographie, (onwentsia) ;
loskenrhare, rouillé, (osken-
rha) ;
Katsirare, il y a encore du feu,
(otsire) ;
Kiatare, être présent à une as-
semblée, assister à — . C'est le lo/t?-
jiioe des Algonquins.
IKBKS
Kenenstaks, manger du tna'is,
(onenste) ;
Kewaraks, m. de la viande ;
Kitsiaks, m. du poisson ;
Kahiaks, m. des fruits ;
88
Erontaks, mangeur cVarbre^
(karonta) ; *
Anentaks, f mangeur de sapina-
ges, (onenta).
Kekhowanen. cure grand man-
geur ;
Kakwa, mels^ nourriture ;
Kakvviio, kakwaksen, honne^-
mauvaise nourriture ;
Katekhounis, faire bonne chcrc^
(KONNIS) ;
Katekwisas, manger tout son
bien, (iksas) ;
Kekwentas, /lair sun repas,
achever de manger, ( — entas).
IKENONNE
Kenonsanonne, garder la mai-
son :
Kenalanonno, g. le village ;
Keiatanonne, g. glqu'un, être
sa caution;
Kennhonsanonne, couver,
(onnhonsa) ;
Sonkwanonnalies, celui qui
nous garde, l'Ange- gardien ;
Ar' vavvakon-Kowa ronwaia-
lanonne, la garde pontificale ;
Kenonnahannhes, aller garder,
aller veiller (an mort).
IKHAS
Khonwenhas, emmener un ca
not, (kahonweia) ;
Keiatentias, emmener qlq., (oia
ta);
' Ratirontaks, les mangeurs cVarhre, c.-à-d., les Algonquins
t Nom iroquois du Porc-épic.
Keriwenhas, apporter une nou.
vellc, (oriwa) ;
Kiasenhas, porter la croix dans
une procession, être crucigère,
(kaiasa) ;
Kenonsenhas, porter le dais,
être porteur du dais, litt. de la
maison, (kanonsa) ;
Kerontotserenhas, porter le
coffre, c.-à-d. le cercueil, la bière
et le mort qui y est renfermé,
(karonto).
IKHAWE
Kiatonserenhawe, avoir un li-
vre avec soi, (kaiatonsera) ;
Kasarenhawe, avoir sur soi un-
couteau, (asare) ;
Kwistenhawe, av. de l'argent à
la main ou dans sa poche, (owis-
ta);
Keiatenhavve, av. qlqu\m chez
soi, garder qlquhin avec soi, (oia-
ta);
Kewenneniiawe, porter la pa-
role, parler au nom de qlqu'un,
(OWENNA.)
IKHES
Keiathes, amener quelqu'un ;
Keriwihes, apporter une nou-
velle ;
Kwistilies, apporter de l'ar-
gent ;
Kientihes, amener du bois de
chauffage, (oiente).
IKIAKS
Tekiaks, couper en deux ;
8Ô
Kiakhons, couper en plusieurs | Katatiennis, mettre là pour
soi-même^ se réserver ;
Kesennaiens, mettre le nom^
c.-à-d. louer ^ glorifier.
IKKENS
Sekkens, revoir clair, recou-
vrer la vue ;
Katatkens, se voir, se mirer;
Atatken, miroir ;
Tekatatlvens, (D. et pi.) se voir
réciproquement ;
Kfiatkense, visiter, faire vi-
site à qlq. ;
lokent, visible ;
Kkahenhions, regarder, consi-
dérer ;
Wakkahenhiontskon, être ob-
servateur, aimer à voir, à regar-
der, être curieux.
IKKWAS
Kkohes, aller cueillir, aller
prendre, etc. ;
Kekwennis, cueillir, prendre
pour qlq.;
Kekwennires, aller cueillir
pour qlq. ;
Kientakwas, prendre du bois
dans la forêt ;
Kientakohes, aller bûcher, aller
prendre du bois ;
Kientakwennis, bûcher pour
qlq- ;
Kientakwennires, aller bûcher
pour qlq. ;
morceaux, partager ;
Keronliaks, couper, abattre un
arbre ;
Kenatsiaks, couper le blé;
Kennekeriaks, c. le foin;
Kkwiriaks, c. les revenues,
(OKWIRE) ;
lontkw^iriaktha, instrument
pour émonder, ébrancher, couper
les pousses, les revenues, serpe ;
Kenentsiaks, c. le bras, (onen-
tsa);
Keniariaks, c. le cou. (oniara ;
Tekhiaiaks, c. la riviere, la tra-
verser, (uhia) ; •
Tekeniatariaks, traverser le
lac, la mer, (kaniatare) ;
Tekenatiaks, traverser la ville,
(kanata) ;
^1 Tekenonsiaks, trav. la maison,
(kanonsa).
,IKIENS
Tekiens, mettre au jeu, mettre
desMeux côtés;
Katiens, se mettre là, s'asseoir ;
leientakwa, endroit pour met-
tre, là où l'on met ;
Keristaiens, mettre, dresser des
pièges, (karista — , fer) ;
»
Keiennis, mettre là pour quel-
qu'un ;
Keristaiennis, tendre des pièges
' Voy. le mot OHIA dans les Notes supplémentaires.
90
Ksahetakwas, cueillir des fèves:,
des haricots^ (osaheta) ;
Kenanatakwas, arracher des
patates, onoîjnatak) ;
Kitsiakohes, aller à la pèche;
Kwistakwas, gagner, ramasser
de l'argent ;
Kwistakohes, aller gagner de
r — , (owista) ;
Keriwakwas, recueillir des nou-
velles, (oriwa) ;
Keriwakwennires, aller re-
cueillir des nouvelles, (c. à-d. des
médisances) sur le compte de ql.-
qu'un.
IKKWEKS
Khahakweks, boucher, fermer
le chemin, (ohaha) ;
lothahakwekon, le chemin est
barré, obstrué ;
Katskweks, fermer la bouche,
(OSA);
Katskweksions, ouvrir la bou-
che.
Tekahontakweks, devenir
sourd ;
Tekahontakwekon, être sourd;
Tekatahontakweks, faire le
sourd, se boucher les oreilles,
(OHONTA) ;
Katiatakweks, être constipé ;
Iakotiatakwektha, astringent,
qui resserre le corps, (oiata) ;
Tsiotskwekon, plaie fermée")
refermée ;
Tsiolskweksion, plaie rouMrie,
(osa, bouche). *
IKNERENKfl
Kenerenkhons, lier plusieurs
captifs, lier avec plusieurs liens ;
Kenerensions, délier;
Kenerensionkwas, délier plu-
sieurs captifs, détacher plusieurs
chaînes ;
Kenerenstha, lier à — , attacher
au moyen de — ;
Katatnerenks,
même ;
se lier soi-
Keneren, être lié ;
Keniaterenks. lier par le cou ;
pendre ;
Katatniaterenks, se pendre ;
lonlatniaterenkstha, potence ;
Tekenentserenks, lier les bras ;
Tekenentseren, av. les bras
liés ;
Tekerensterenks, attacher les
jambes, mettre des entraves,
(ORENsa) ;
Athasteren, f pantalon, haut-
de-chausscs ;
Tekathasterenks, mettre son
pantalon ;
Tekathasterensions, ôter son
pantalon ;
' Nous disons dans le même sens en français : " les lèvres d'une plaie. "
t Ce mot p«ut se comparer au Kipotiîekwazon des Otawas et des Sauteui, et
à notre mot français culolle. Les Allemands et les Danois ont montré plus de
délicatesse en composant un nom qui signifie vêlement des jajnbes, =Beink\eid
=Beenklœder. Cf. Femoralia, feminalia des Latins, peridzômala des Grecs.
91
Arateren, courroie de raquette^
(orata).
IKREKS
Sekreks, repousser;
lekreks, pousser à, vers — ;
leiore, qq. ch. augmenter^ s'éle-
ver, monter à — ;
letsiore tsini kanoron, le prix
a rehaussé ;
laorehatie, ça augmente tou-
jours ;
Tkeriwareks, repousser la
chose, résister ;
TekatatreseronSj se pousser, se
poussailler ;
Tekatatreseronnes, se pousser
les ims les autres en marchant ;
Ktsiareserons, pousser les ti-
sons, tisonner; (otsia).
IKSAS
Ksahannhons, faire beaucoup
de choses ;
Kesahanis, faire pour qlqu'un;
Keriwisas, décréter, ordonner,
décider ;
Kateriwisas, faire un contrat,
une convention;
loteriwison, il faut, il y a obli-
gation ;
Keiatisas, créer, former la per-
sonne ;
Sonkwaiatison, il nous a créés,
notre Créateur;
Katiatisas, être achevé, s'ache-
ver, devenir décrépit, tomber en
décrépitude ;
Kiatonserisas, composer un
livre ;
Katenonsisas, se faire une mai-
son, r achever ;
Kenonsisahanis, faire une mai-
son pour qlqu'un ;
Katennikonhrisas, former le
ferme propos de, prendre la réso-
lution, se résoudre à — .
IKSERES
Kasere, voiture, charrette ;
Skaseretat, une charretée ;
Kateseretonuis, faire des voi-
tures, être carossier;
Katekenriseres, se trainer dam
la poussière, (okenra) ;
Wakateseres, se trainer à qua'
tre pattes, ramper ;
Waleseres, un reptile^ un ani-
mal rampant ;
lotenenhariseron, des plantes
rampantes, (onenha) ;
Tekalatserenonties, se pour-
suivre les uns les autres ;
Keseres, poursuivre qlqu'un ;
Keriwiseres, poursuivre une
affaire ;
IKSTA
Seksta, être encore utile à qq.
chose ;
lali otheron te ksta, je ne suis
bon à rien ;
lah othenon te seksta, je ne
suis plus bon à rien ;
Nahoten kasta? a quoi cela
sevL-il i
92
Katsta, se servir de, faire usage
de — ;
lontsta sonha, tout ce dont on
se sert^ ustensiles ;
Katstanions, se servir de heau-
coup de choses ;
Katstasions, cesser de se servir,
de faire usage de — .
IKSWBNS
Atatswenhon, la haine, l'ini-
mitié ;
Atatswenserakon, dans rini-
mitié :
Kenikonhraswens, ne pas sym-
pathiser avec qlq.;
Kewennaswens, ne pas aimer
le discours de qlq- ;
Keweiennaswens, ne pas ai-
mer les manières de qlq. ;
Kiataswens, ne pas aimer la
personne de qlq. ;
Kiatakwaswens, haïr, détester,
ne pouvoir souffrir la p. de qlq.
loswat, c'est haïssable ;
lotakwaswat. c'est tout-à-fait
haïssable, intolérable, détestable ;
Keswase vel keriwaswase,
blâmer qlq. de qq. ch.
Keriwaswens, désapprouver,
condamner qq. ch., trouver mau-
vais ;
Kswatha, haïr a cause de — ;
IKTATS
Keriwatats, présenter une af-
faire ;
Katsiatats, montrer avec la
main, (osia) ;
Wakatsiate, avoir la main éten-
due pour montrer ;
Wakatsiataties, montrer de la
main en la remuant ;
Keiatsiatanis, montrer à qlq.
avec la miin:
Keiathanis. se présenter à qlq.,
av. de la déférence ;
Kattats, se mettre près, en vue,
se montrer, se pencher, s'avancer
pour écouter;
Wakattaties, aller et venir pour
écouler, pour voir ;
Wakatte, avoir son bout en
saillie, être en vue partiellement,
être là en montre, montrer une
extrémité de son corps ;
Wakatenontsistate, montrer la
tête, le bout de la tête;
Wakatesnonsate, m. le bout des
doigts ;
lottaties, qui se montre allant
et venant (jotte) ;
lotenonsate, bout de la maison ;
loterhatate, b. du bois, (karha) ;
lotewennokwate, b. de l'île,
(kawenote).
lOHNIRON
lonenhiahniroD, pierre dure;
lonataraliniron, pain dur,
durci ;
lonatahniron, ville forte ;
.'^ononsahniron, maison de
force, prison :
93
loristahniroo, métal dur, fer
dur, acier ;
loiatonserahniron, contrat va-
lide, papier authentique ;
loriwahniron, convention so-
lide, qu'on ne peut pas annuler ;
Wakenikonhrahniron, av. res-
prit ferme ;
Wakeriwahniron, tenir à sa
parole, être constant;
Wakenonwarahniron vel wa-
kenontsislahuiron, av. la tête
dure.
KerJwahnirats, assurer une
chose, V affirmer par serment, (kni-
RATS) ;
Kenonsahnirals, consolider une
maison :
Keiatahnirats, fortifier qlq. ;
Kenikonhrahnirats, consoler
qlq., lui fortifier l'esprit ;
Kewennahnirats, appuyer la
parole, le témoignage de qlq. ;
Kiatonserahnirats, légaliser un
acte ; relier un livre, lui donner
de la solidité au moyen de la re-
liure.
Wakiatahniras, prendre des
forces, se fortifier, devenir vigou,-
reux ;
Sewakiatahniras, reprendre
des forces, revenir à la santé.
lOHRENTON
lolsetenton, lampe suspendue;
loseriietenton, corde pendante >
lohienton, ...\onmoii, des fruits
pendants à l'arbre ;
loswenkarenton, enseigne de
cabaret, litt. : planche suspendue ;
Wakeniareiiton, av. le cou pen-
ché ;
Tsioniatarenton, qui se suspend
sur la mer, (huard).
lOKARATB
Kenniiokarate, de cette épais-
seur, épais comme cela :
Tsini iesnonsakarate, de Te-
paisseur d'un doigt;
loriwakarate, un tas d'affaires ;
lonenhiakarate, pierre épaisse
étendue à terre ;
lorontakarate, gros arbre à
terre.
lOKAHRONTB
lotstenrakarônte, Tonton,
grottes, cavernes ;
lotenhenrakaronte, barrière,
porte à une clôture ;
Kennhokarontha, percer une
porte;
Katenhenrakarontha, prati-
quer une ouverture à un enclos, y
mettre une porte ;
Tekahontakaronte, av. les
oreilles ouvertes, n'être pas sourd ;
lOKBRHA
Kiatakerha, av. le corps flottant
dans l'eau ;
lohonwakerha, un canot être
à l'eau, flotter sur l'eau;
lononsakerha, maison à l'eau ;
Katakerakwa, être sur l'eau, à
fleur d'eau, flotter, surnager;
94
WakatakerakvvenDis, les hu-
meurs sortir sur la peau^ avoir
une éruption.
lOKETOTHA
leioketote, ça dépasse les bor-
nes ;
Keriwaketolha, mettre une
question sur le tapis, proposer une
affaire ;
Keriwaketotanis, montrer à
qlq. le commencement d'une af-
faire ;
Katketotha, se montrer à des-
sein ;
Wakketotha, se montrer sans
dessein-
lOKSTE
loiasakste, croix lourde, pe-
sante ;
Wakialakste, av. le corps pe-
sant ;
Kekstenstha, apesantir, rendre
pesant ;
Keiatakstentha, apesantir le
corps ;
Cf. AKEKSTENHA, être apcsantl
par Vâge.
lOKWIT
WakekwitskoD, se rassasier
aisément, se dégoûter bien vite ;
Wakeriwak\yis, être dégoûté
d'une affaire;
Keiatakwis, rassasier qlq.
lORAKAHBE
laonwentsiakahre, la terre ré
sonne ;
lovvistakahre, la cloche sonne ;
lotsetakahre, il y a bruit de
sonnette, de grelots ;
Tekahontakahre, les oreilles
me tintent;
Tekanonsakareni vel teka-
nonskwareni, maison, église qui
retentit, qui a de l'écho;
Kerakarerastha, faire retentir,
résonner qlq. ch. ;
Katerakarerastha, faire du
bruit en frappant, en marchant,
en travaillant. Alg. pitiko — ;
Katkwirakarerastha, faire clor-
quer son fouet, (okwire) ;
lenekwakarerastha, tambour ,
baril avec lequel on fait du bruit,
(kanakon).
lORANENTAK
Kei'anentaktha, attacher, col-
ler ;
Wakenikonhranentaks, avoir
l'esprit attaché, fixé à — ;
Katennikonhranentasions, dé-
tacher son esprit de — ;
lononsanentakon, maison atte-
nante ;
lowenokwanentakon, ile ad-
jacente ;
Orakwanentakon, * soleil at-
taché, étoile fixe, (karakwa).
lOBASE
Kiatarase, être aimable, agré-
able à voir, av. un beau physique,
une jolie figure;
Wakerasese, trouver joli ;
Nom de plusieurs Sauvages et de quelques Missionnaires.
i96
Tehotiialarase, cest un beau
couple.
lORHBNS
Taiorhensere, il va faire jour.,
c'est l'aurore ;
En'iorhene, demain ; alg. :
wabang ; litt. : quand il fera
jour ;
Oia entsiorhene, après-demain;
alg.: awaswabang ; litt. : quand
il refera jour ;
Orhonke, ce matin ; alg. jeba ;
Orhonkene, le matin., au ma-
tin ; alg. kikijeb ;
Orhonketsi, de grand matin ;
Orhonkeserakwekon, toute la
matinée.
lORI
loiiri, fruit mur.,
lolâri, fruit cuit
lonorâri, maïs mur,
lonoràri, maïs cuit
>
KAHIK ;
ONORA ;
Kewararitha, faire cuire de la
viande;
Kenatararitha, f cuire du
pain ;
lORONK^WA
Wakeronkwâni, qqu'un éprou-
ver des démangeaisons ;
Wakesnonsaronkwas, les
mains démanger à qlqu'un ;
Wakitaronkwa, cacaturio ;
chezéliaô, (ota) ;
Wakennhenharonkwa, mictu-
rio ; oiirêtiao. (onnhenha).
lOSKATS
loskatstanion, attraits, char-
mes, illecebrœ ;
Wakiataskats, avoir des char-
mes ;
Keiataskatstennis, captiver
qlq. par ses charmes ;
Wakataskat, être parfaitement
satisfait, être au comble du bon-
heur ;
Cf. losKAHA, nom. huron du
petit-fils rf'ATAENSic.
lOSNORE
losnoratie, qui avance vite ;
Kiatasnore, être vif, dégagé,
alerte ;
lonatisnore, (fruits, fleurs) hâ-
tifs, précoces ;
Ksnorjtts, faire aller vite, hâter
qq. ch. ;
Kewennasnore, parler vite ;
Keweiennasnore, agir avec
précipitation.
lOTAKSEN
lotaksenskwa, très-mauvais ;
lotaksenskwe okonha, toute
sorte de crimes ;
Konkwetaksen, être méchant,
pervers ;
lotaksens, qq. ch. se détériorer ;
lotaksenhonhatie, qq. ch. se dé-
tériorer de plus en plus ;
Kitaksatha, gâter, souiller, dé-
tériorer.
96
lotenenstatieni, le maïs rend
beaucoup ;
Katienitha, amasser jusqu'à
combler la mesure ;
Katwistatienitha, thésauriser.
lOTKBN
lonontatken, lait caillé^ (onon-
TA
lOTARIHEN
lononwatarihen, eau chaude,
(nom d'homme) ;
lorakvvatarihen, le soleil
chauffe ;
Wakatarihen, avoir chaud;
Otarihensera, chaleur, sueur;
Wakatarihenseranostha, se
morfondre, gagner du froid quand
on a chaud, (maladie fort com-
mune parmi nos indigènes) ;
Wakatarihentskon, avoir
chaud facilement, suer aisément ;
Katarihatha, chauffer, réchauf-
fer ;
lenonsatarihatakvva, ce qui
chauffe la maison, un poêle, un
calorifère.
lOTE
lohnekate, boisson forte ;
loienkwate, tabac fort;
lokenhate, étoffe rude ;
Wakewennate, avoir la voix
rude, forte ;
"Wakiatate, avoir le corps dur,
n'être point douillet.
lOTIENI
lotsetatieni, bouteille qui tient
beaucoup ;
lotenonsatieni, maison, église
qui contient beaucoup de monde ;
Wakateriwatieni, être babil-
lard., contenir beaucoup de choses,
de nouvelles ;
Wakatewennatieni, être ver-\ Oriwatokenti-Kowa, Sacre-
beux, dire beaucoup de paroles; \ment;
loserhatken, levain., (oserha) ;
lotsitsiatken, vinaigre, (otsit-
sia) ;
Ketkentha, rendre aigre, faire
pourrir ;
Olkenseri, pourriture;
Khetken, être laid ;
Khetkentsi, être aux abois, à
r agonie ;
Khetkentha, enlaidir ;
Wahelken, c'est mauvais, c'est
honteux ;
Kahetken, c'est laid.
lOTOHON
lotonkwetatohon, foule pressée^
compacte ;
lotahiatohon, il y a beaucoup
de fruits, (kahik) ;
lotnanatohon, beaucoup de pa-
tates, (onoxnatak) ;
loterontatohon, forêt épaisse,
(karonta).
lOTOKENTI
Oriwatokenti, chose sainte, ob-
jet sacré, bénit;
97
loriwatokenti, la chose est
sainte;
Ononsatokenti, la maison sain-
te^ f église ;
lononsatokenti, la maison est
bénite ;
Kanataratokenti, pain bénit ;
Oseratokenti, année du jubilé^
année sainte ;
Akiatatokeati, être saint ;
Keiatatokentistha, rendre
saint^ sanctifier.
lOWITHA
Katiatawitha, s'habiller;
Keiatiatawitanioiis, habiller
plusieurs personnes ;
Katiatawitasions, se déshabil-
ler ;
Keiatiatawitasionkwas, désha-
biller plusieurs personnes ;
Atiatawit, habit^ vêtement, lin-
ge de corps ;
Atahontawit, pendant d'o-
reilles ;
Ennisnonsawit, anneau, bague;
Kennisnonsawitha. se mettre
un anneau au doigt ;
Kesnonsawitha, mettre un an-
neau à qlq. ;•
Kenentsawitha, mettre des
bracelets à qlq.;
Katenentsawitha, se mettre des
bracelets, prendre ses hr. ;
Wakatswenkarawitennis, se
fourrer une écharde ;
Kenawitlia, faire un nœud
coulant.
IWAT
Kiatat, être dans le sein de sa
mere ; être dans la terre, enterré ;
Tsi ieiatatarion, là oit beau-
coup sont dans la terre, i. e. au
cimetière ;
Kanenhiat, il y a une balle de-
dans, i. e. le fusil est chargé ;
Kewennat, avoir de la voix;
Ketas, mettre dedans ;
Katetas, être mis dedans ;
Keiatatas, enterrer qlq. ;
Kaliatatas, être enterré; être
conçu.
K
KAHBNTA
Kalienliio, belle prairie ;
Kahentake, dans le pré, dans
un pré;
Kahentakta, au bord d'une
prairie ;
Satekahentiien, la moitié d'un
pré ;
Tsi iolhenlokte, au bout de la
prairie ;
Khentahninons, acheter une
prairie ;
Kathentahninons, vendre une
prairie.
KAHETA
Kahetowanen, un grand
champ, jardin, défrichement, (en
98
style du Canada, un grand de-
sert) ;
Kahetaktatie, le long du champ,
du désert ;
Khetoniiis, défricher un ter-
rain, faire un désert ;
Khetisas, achever un désert ;
Tekhetiiaks, traverser un dé-
sert, un terrain défriché;
Kathetonni.ç, se faire un
champ, se préparer un lopin de
terre pour le semer ;
Khetakarias, endommager un
champ, une terre ensemencée,
(KKARIAS) ;
Kehetakariennis, commettre
du dégât dans le champ de quel-
qu'un.
KAHIK
Sewahiowane, pomme, litt. :
gros fruit. *
Wahiios, de beaux fruits ;
Wahiakon, fruit bon a man-
ger ;
Wahiaris, fruit cru, melon ;
Kahiaks, manger des fruits ;
Kahiakhes. aller aux fruits,
aller manger des fruits ;
Kahionlakwas vel kaliianiion-
takwas, cueillir des fruits,
(KTAKWAS, KENIIONTAKWAS) ;
Kahianenskwas, voler des
fruits ;
Ohiakeri, jus de fruits, cidre,
pollué, etc. ;
Kahiawaks, gauler, (kawaks).
KAHNIKA
Kahnikatôte, moulin à vent,
litt. : moulin debout ;
Kahnikatiio, un beau moulin ;
Knikatonnis, construire un — ,
(konnis) ;
Knikatisas, achever un — , (iK-
SAS).
KAHONRE
Kahonres, fusil, (long tube) ;
Kennikahonresha, pistolet, (tu-
be court) ;
Kahonraksen, mauvais fusil,
méchante trompette ;
Khonrenhawe, porter une ar^
me à feu, wi instrument à vent ;
Ratihonrenhawis, les fusiliers,
les arquebusiers ; les clairons, les
trompettes ;
Khonrawats, ./ou^r de la trom-
pette ;
lehonrawatstha, trompette,
clarinette.
KAHONWBIA
Kahonweiabne, en canot ;
Kahonweiakehronon, marin,
matelot, homme d'équipage ;
Kahonwàkon, dans le canot,
alg. : pindonak ;
Kahonhiokon, au fond d'un
navire ponté, à fond de cale ;
Kahonwiio, beau navire, joli
canot \
Kahonhiowanen, grand vais-
seau ;
' Les Otawas et les Sauteux ne nomment pas autrement les pommes, en les
appelant micimin. (mici, gros, grand, min, fruit).
Khonhionte, être à l'ancre^
alg. : akomo ;
Khon Monties, voguer^ alg. :
pimicka ;
Khonhionnis, faire un canot,
alg. atono, tcimanike ;
Khonwareks, lancer un navire,
pousser un canot à l'eau.
KAHRIENA
09
Kahrienowaiien, grosse char-
lohrienakste, pesant fardeau ;
Khrienonnis, ...nonnianions.
faire un paquet, des paquets pour
être portés sur le dos ;
Wakhrienakehte, porter un
fardeau sur ses épaules.
KAHRIBNENS
Wakhrienense, qq. ch. tomber
sur qlq.;
Wakenonsienense, wne maison
s'écrouler sur qlq. ;
Wakerontienense, un arbre
tomber sur qlq. ;
Khrienentha, faire tomber qq.
ch. ;
Kerontienentha, abattre un
arbre ;
Kahn'asienens, un clocher s'é-
crouler, (KA.HNIASA) ;
Kanonsienens, un édifice sé-
erouler, (kanonsa).
KAHRONELHA
Kahronkatseriio, bien com-
prendre, bien savoir une langue ;
Kahronkas, ouïr, entendre
dire ;
Keriwahronkas, apprendra,
une nouvelle;
Kewennahronkas, entendre
parler qlq.;
Konwawennaronken, on a en-
tendu sa voix, (nom de femme).
KAHTENTIES
Kahteiitionkwas, partir en
nombre, faire partie d'une cara-
vane;
Kahteutiatha, faire partir.,
mettre en train ;
Kateriwahtentialha, faire mar-
cher une affaire ;
Keiahtentiase, partir pour
qlq. ;
Wakahtentionhatie, être en
marche, poii.rsuivre son chemin ;
Kahtentionhe, être sur le point
de partir;
Toteriwahtentionhatie, V affaire
avance, est en bonne voie.
KAIARB
Kaiarakon, dans le sac ;
Tekaiarasere, sac double, be-
sace ;
Wakiarakehte, porter un sac
sur le dos ;
KatiarakeLats, mettre un sac
sur son dos, se charger d'un sac ;
Keiaranihas, prêter un sac à
qlq ;
loiarakste, sac pesant ;
ibo
Kiarenhawis, * ttre porteur du
sac, (terme de diplomatie).
KAKSA
Keksohares, laver les plals^
(kenohares) ;
Keksokewas, essuyer les plats^
(kerakewas) ;
Keksonnis, élre potier^ fabri-
cant de vaisseUe;
leksarakwa, armoire à mettre
les plats :
Skaksat, une terrinée, une as
siettée.
KAKWISRONS
Katewennakwisrons, parler
fort^ forcer sa voix., élever la voix :
Keiakwisronnis, sévir contre
qlq., rie pas le ménager ;
Keiatewennakwisronnis, par-
ler fort a qlq. ;
KANAKARE
Kenakariaks, couper des per-
ches, (IKIAKS ;)
Kenakariakhes, aller couper
des — ;
Katenakarahninons, vendre
des — ;
Kenakaritas vel katenakaritas,
charger, faire un chargement de —
soit en canot, soit en voiture,
(KETAS) ;
Kanakarohare, pique, javeline,
(lOHARE).
KANAKON
Kanakwâkon, dans le. tonneau ;
Kanakowanen, grand tonneau;
Kennikanakwat, un tonneau
de cette dimension, (en montrant) ;
Kenakonnis, être tonnelier,
faire des tonneaux;
Tsi ienakwitastha, là où Von
embarque les tonneaux, c.-à-d. aux
Cèdres.
KANAKTA
lonaklannhetskat, lit mollet,
(ionnhetskat) ;
Kanaktake, sur le lit ;
Kanak tokon, sous le lit ;
Kanaklakon, dans le lit;
Kenaktonnis, fabriquer des
lits, des châlits ;
Kenaktaseronnis, faire son lit,
(kseronnis) ;
Kenaktawis, donner un lit,
donner lieu de...., (kawis) ;
Wakenaktote, avoir une place ;
avoir le temps;
Kenaktotanis, faire place à
qlq. ; lui donner le temps, le
moyen de — ;
K'Miaktiiostha, rendre bonne
une plucf .
Kenaktiiostennis, améliorer la
position de qlq. ;
Kenaktaksatennis, gâter, dété-
riorer la place de qlq. ;
* Sur ce mot kaia.he on lit dans le Dictionnaire de Tharonhiakanere : " Hatiia-
" renhawis, les Ambassadeurs, les Députés, ceux qui portent le sac tout mal-
" propre qui contient les colliers de porcelaine sur lesquels est figuré en hiéro-
"' glyphes, ou plutôt en imagination, Icisujet de l'Ambassade. "
101
Kenaktisaks, chercher une pla-
ce^ (kesaks) ;
Kenaktatsenries, trouver une
— , (KETSENRIES) ;
Wakenaktaiewas, ne pas trou-
ver de — 5 (WAKIEWAS).
KANAKWA
Kanakwiio, kanakwaksen,
èoTi, mauvais ménage ;
Wakenakwiio, wakeiiakwak-
sen, faire bon, mauvais ménage ;
Keaakwaweienhon, savoir s'y
prendre pour faire bon ménage,
(keweiente) ;
Wakeuakonties, se séparer, di-
vorcer, (WAKATIES) ;
Kenakwenhawis, vivre en con-
cubinage, (khawis) ;
Kenakwaksatha, brouiller un
ménage, (kitaksatha) ;
Kenakwaksatennis, brouiller
le ménage de qlq. ;
Kenakwaiesen, être impudi-
que ;
Kenakwakwas, commettre un
adultère, ravir le kanakwa, (ke
KWAS ;
Kanakwaiesensera vel kana-
kwaiesatsera, luxure, impureté ;
Kenakwanonwaks, * avoir en-
vie du kanakwa, (KENONWAks.
KANATA
Kanathen, au milieu du vil-
lage ;
Satekanatien, la moitié du-^;
Kanatakon, dans le — ;
Kanatakonson, ça et là dans
le-
lotenatokte, au bout du — ;
Kanatowanen, gros bourg,
grand village, ville;
lonatawente, faubourg ;
Kenatorens, aborder, arriver
au village ;
Kenatanonwaks, désirer revoir
son — , (kenonvvaks) ;
Kenatentas, détruire une ville
de fond en co-nbk ;
Kenatatsahatha, consumer une
— par le feu ;
Kenatakarias, donner Vassaut
à une — ;
Tekenatannhaks, bloquer une
— , e7i faire le blocus ;
Kanatakweniio, ville princi-
pale^ capitale, chef-lieu ;
Katenatonnis, se cantonner,
camper, se faire une habitation ;
Tekenatakwa, lever le camp,
transporter le village, déménager,
émigrer ;
Wakenatines, être nomade.
KANATAROK
Katenatarontha, enfourner le
pain ;
lontenatarontakwa, four ;
Skanatarontatserat, uiu fou:^
née de pain;
* Se dit surtout des animaux mammifères, rarement dos oiseaux, et ne doit
jamais s'appliquer aux personnes. Ce serait une grossière injure de dire d'un
homme : ranakwanonwaks, d'une femme : kanakwanonuaks.
102
Ranataronnis, un boulanger ;
Kenatarakwelarons, couper le
pain ;
Kenataraienlhos, faire r of-
frande du pain béni! ;
Kenataraiakhons, dislrilmcr le
pain bénit ;
Kanataratokenti, pain bénit ;
Kanataraieronni, apparence-,
espèce du pain^ ce qui parait être
du pain, (kaieronni) et nen est
plus. *
KANATSIA
Kenalsiolha, dresser la chau-
di'cre^ (kniotha) ;
Kanatsiote, la chaudière est sur
le feu, (kamote) ;
Kenatsiharha, accrocher la — ,
(kharha);
Kenatsiharakwas, décrocher
la — , (kariiakwas) ;
Kenatsihare, la ch. est accro-
chée, suspendue sur le feu;
Kenatsiontha, mettre la ch.
au feu, (kontha) ;
Kenatsiontakwas, tirer la ch.
du feu, (KONTAKWAS) ;
Tekanalsiasen, vingt chaudih-
res, (tewasen). t
KANEKWAS t
Kanekwaserons, le sang couler
en abondance, à flots ;
Skenekwali, sesene...., shane
...., skane..., être gaucher, se ser-
vir ordinairement de la main
gauche ;
Skenekwali § nonkwati, à ma
gauche.
' Voy. le met kaxatarok dans les Notes supplémentaires.
+ Tekanatsiasex est un nom d'homme : " Iletsisennaicnleri-ken ne ken
raksaa ? — lîen, risennaienleri, Tier Ttfionalsiaseiî ronwaiats. " Connaissez-
vous le nom de cet enfant ? — Oui, je connais son nom, on l'appelle Pierre
l'ingt-Chaudièrcs.
Nous avons encore dans nos villages iroquois, d'autres noms du môm«
genre, v. g. :
Saksane tekauonwasen, François-Xavier Vingt-Canots ;
Kor Tekanatasen, Paul Vingt-Villages;
KorisTEKANONSASEN. Maunce Vingt-Maisons.
j Ce verbe viendrait il du mot onekwensa, sang, ou bien plutôt en serait-il
lui-même la Racine? Question difficile à résoudre, mais heureusement assez
peu importante.
g A en juger par l'étymoloirie do ce verbe, les Iroquois paraissent avoir bien
longtemps avant le célèbre Harvey, découvert la double circulation du sang.
C'est en effet ce qu'ils expriment au moyen des trois éléments dont se com-
pose leur Verbe skenekwali ; \' — 'nekw' — , le ssng qui coule ; 1' — 'ati, le
roté oil. le côlé d'où : 3° 8 — , le signe du redoublement qui indique ici le retour
4hi sang de l'oreillette gauche du cœur à l'oreillette droite, après avoir parcouru
tout le corps.
Le cùté gauche est donc, dans la langue iroquoise, le côlé d'oii le sang re-
coule.
Autrefois on disait également : '*Tsi keriali, tsi scriali, tsi raweriati, " kma
gauche, à ta g- — , « sa g.—, iiil. : du côlé ou j'ai, ou lu as, oh il a le caur.
103
KANEHONK
Kanewiio, belle peau ;
Kanewanakere, il y a beau-
coup de peaux^ la pelleterie est
commune^ (kenakere);
Wakenevvakatc, av. beaucoup
de peaux ;
Kenewahninons, acheter des
peaux ;
Katenewahninons, vendre des
peaux.
KANEN
Kanenhiio, kaiienhaksen, bon,
mauvais grain ;
Kanenhanoron, grain rare.,
cher ;
Kanenhontha, qui produit des
graines ;
Kenenharakwas, choisir sa
semence., (kerakwas) ;
Kenenhisas, achever les grains.,
les mettre en état d'être mangés.,
faire la cuisine, (iksas) ;
Kenenhisanis, être cuisinier.,
cuisinière de qlqu'un ;
Skanenhat, un grain., une grai-
ne ;
ToMi kanenhoten, quelle sorte
de grain., de graine ?
Kanennake pour kanenhake,
la saison des fruits., des grains,
l'antomne.
KANENA
Kaneniio, beau costume, bel
uniforme ;
Wakencniio, avoir un beau
costume ;
Onkwe onwe kenenonlakon,
être habillé en sauvage., porter le
costume des Indiens ;
Katcneriontha, prendre un cos-
tume.
KANENRA
Skanenrat, un rang., une ran-
gée ;
Sakanenrat, le même rang ;
Kanenres une longue fde ;
Satekanenriien, au milieu des
rangs ;
Kanenrakenhiate, le bout des
rangs., (nom d'homme) ;
Kenenronnis, former une ar-
mée; mettre les soldats en or-
dre de bataille ;
Kenenrakwariîions, dresser
les rangs., (ktakwarisions) ;
Kenenroiaks, jeter qq. ch. dans
les rangs ;
Kenenrines, conduire une ar-
mée ;
Kenenroraraks, écraser une
— , (TEKTORARAKS) ;.
Kenenrinekens, sortir en bau'
de., en procession ;
Tekenenraritha, mettre une
armée en déroute, la détruire.
104
Tekenenraiens, * guetter,
épier.
KANIATARE
Kaniatarhen, in medio mari,
lacu^ flumine ;
Kaniatarakta, in liltore^ juxta
littus maris ;
Skaniatarati, de l'autre côté du
fleuve ;
Karo nakaiiiatarati, de ce côté-
ci du fleuve ;
Tekaniatarekon, des deux côtés
du — , (tetsiaronkon) ;
loteniatarak wenonni, lac rond^
de forme arrondie ;
Joniatarakwaronte, Bassin de
Chambly^ litt. : lac bossu^ (iokwa-
ronte) ;
Teioteniatarakton, lac crochu,
(teiotsakton).
KANIONRA
Kanionrakon, dans la chemi-
née ;
lonionrakaronte, le trou d'en
bas de la — , (iokaronte) ;
Kanionrakenhiate, le trou d'en
haut^ (akenhiate) ;
Kenionrawerhos, boucher la
cheminée., (tekawerhos).
KANNHOHA
Kaiinhohâkon, en dedans de
la porte ;
Kannhohake, à la porte^ sur
la — ;
Kennholiaiaks vel kennhohi-
sons, frapper à la — ;
Tekatennhohanonnha, être
gardien^ garder la porte^ (ikenon-
NE) :
Kennhohareks, pousser la por-
te, (IKREKS) ;
Kennhohaketskwas, lever une
porte.^ (KKETSKWAS) ;
Kennhotons, fermer la —
Kennhotonkwas, ouvrir la-
KANNRA
lonnratsaait, maladie terrible ;
lotennratehat, m. honteuse ;
Iakonnraras, m. contagieuse J
Kennrarhos, communiquer son
mal;
Kannralarines, il y a maladie
courante, peste, épidémie ;
t
• Terme de guerre qui est passé dans la conversation et qui signifiait propre-
ment poster une bande, (ikiens). On disait : " Telcenenraiennes, " pour aller à la
découverte, lUl. : aller placer une troupe d'éclaireurs ; on disait encore, " teke-
nenraiennis, " pour épier les mouvements de l'ennemi, lilt., leur placer une
bande. Mais depuis que les nations sauvages ont cessé de se faire la guerre,
ces expressions n'ont plus la signification d'autrefois, elles rendent simplement
nos verbes français gxieller, épier, surveiller, observer: et quoiquVlles ren-
ferment le mot Kanenra, troupe, bande, elles s'emploient maintenant en par-
lant d'une seule personne aussi bien que de plusieurs.
t C'est par le causatif de l'un ou l'autre de ces verbes, que se rend notre
mot clef : iennhoto>-kwa, on ferme avec cela : ienxhotonkwatha, on ouvre avec
cela.
105
Sakannratarinekowa, lors du
choléra^ quand il y eut grande
épidémie ;
KANOKWA
Kanokowanen, gros paquet ;
Kennikanokwaa, petit — ;
Kennikanokvva, paquet de cet
te dimension^ (en montrant avec
la main) ;
Kenokwenhawis, porter un
paquet^ (khawis) ;
Kenokonnis, faire un paquet.
KANONSA
Kanonsase, maison neuve ;
Kanonsasetsi, m. toute neuve ;
Kanonskon, dans la m.
Kanonsoharake, à Vétage su-
périeur, mansarde, tribune, jubé
d'église ;
Kanonsakenhiate, sur la mai-
son, le faite, le toit ;
Kanonsakowahne, à la grande
maison, au parlement ;
Ononsatokentike, à Véglise^ à
la sainte m. ;
lononsahniron, chateau fort ;
prison ;
Kanonsi, la m. est pleine ;
Kanonsihare, carrosse, calèche,
(maison suspendue) ;
Wakenonsote, avoir une mai-
son
Wakenonsotas, acquérir une
m-
Kenonskarias, mordre une
maison, expression hyperbolique
fort en usage chez les Iroquoises.
Une femme aura adressé qques
paroles un peu vives à sa voi-
sine ; c'en est assez pour que
celle-ci puisse dire : wakenons-
KARIEN Vel ONKENONSKARI, elle a
mordu ma maison, (kkarias).
KANORON*
Kiatanoron, être noble, av. la
personne de valeur, être une per-
sonne importante ;
Owistanoron, métal précieux,
(or, argent) ;
Kanenstanoron, mais cher ;
Kaiotenseranoron, travail dif-
âcile ;
Wakenoronse, trouver difficile ;
Wakenikonhranoron, av. Ves-
prit précieux.) être difficile à con-
tenter \
Kenoronstha, donner du prix
à qq. ch. ;
Kenoronstennis, rendre pré-
cieux à qqu'un ;
Katatiatanoronstha, se rendre
important, faire l'important, (oia-
ta).
' Kanoron se rencontre dans beaucoup de noms de femmes, v-g. :
Kaiatanoron, elle a le corps noble ;
Kawennanoron, elle a lu parole noble;
Kaweietinanoron, elle a le maintien noble ;
Kasennanoron, elle a un nom de prix, de noblesse ;
Kanekwensanoron, elle est d'un sang noble.
106
KARAKWA
lorakwatarihen, alg. kijâte, le
soleil chauffe^ est ardent^ (iotari-
hen) ;
Tkarakwinekens, le soleil pa-
rait^ se lève^ litt : le soleil sort^
(TKAIAKENS) j
Kalerakwatarihatha, se chauf-
fer au soleil ;
Karakwasetha, le soleil se ca-
che^ (kasetha) ;
Karakotasions, le soleil se re-
montre, réparait^ (kotasions) ;
lorakwawerhostakwa, om-
brelle^ parasol ;
Karakwakahenhiontha, mon-
tre^ ce par quoi on examine le
soleil, (KKAHENHIONS). LcS Al-
gonquins disent : tipaige-kizis-
10071^ un mesure-soleil.
KARENNA
Kerennaienteri, connaître un
air^ (KiENTERi) ;
Kerennaweienhon, savoir un
cantique^ le savoir chanter^ (ke-
WEIENTE) ;
Kerennanikonrhens, oublier
un c, un air^ (wakenikoxrhens) ;
Katerennaweienstha, appren-
dre un — , (kateweienstha) ;
Tkerennaketskwas, entonner^
(KKETSKWAS) ;
Ehneken ieskerennenhas, re-
prendre plus haut lorsqu'on a dé-
tonné, (lEKHAS) ;
Katerennotha, chanter une
chanson, un air de danse, (knio-
THA);
lontereunotakwa, cnanson, air
profane.
KARENSA
Kerensonnis, fabriquer un
chapelet ;
Kerensaseronnis, raccommoder
un ch., (kseronnis) ;
Kerensoktha, réciter le — ,
(koktha) ;
Kerensenhawis, porter sur soi
un — , (KHAWIS).
KARHA
Karhakon, dans le bois ;
Karhakonronon, habitant des
bois ;
Tsi teioterhatâte, au bout du
bois ;
Katerhiaks, couper des arbres
dans une forêt ;
Waterhiakon, abattis d'arbres;
Karhatakeha, petits fruits des
bois.
KARONHIA
Karonhiake, au ciel, en para*
dis ;
Karonhiate, il y a un ciel, le
paradis existe ;
Karonhiokewas, le ciel s' éclair-
cil, les nuages disparaissent ;
Karonliioroks, le ciel se couvre ;
Ratironhiakeronon, les Anges ;
Karonhiatsikovvane, à Lon-
gueuil.
BLA.RONTA
Kerontotha, planter un arbre,
(kniotha) ;
107
Kerontienentha, 'abattre — ,
(krienentha) ;
Tekarontahrenhon, un arbre
en travers^ (tekrenhos) ;
Teioterontakton, arbre croche,
(teiotsakton) ;
Xerontaketskwas, lever Var-
bre^ c.-à-d. élire un chef;
Karontakannha, ver qui ronge
le bois, (ionnhe ?) ;
Karontokhas, distiller, tom-
ber goutte à goutte, (iokhas).
KASENNA vel OSENNA
Osennatokenti, nom de bap-
tême, nom saint ;
Ksennare, avoir son nom ins-
crit ;
Katatsennarha, signer, mettre
son nom, sa signature ;
Katatsennowanatha, illustrer
son nom ;
Kesennaksatha, gâter le nom,
détruire la réputation ;
Ksennaiens, louer, célébrer,
ILtt. : mettre le nom, (ikiens) ;
Ksennaiesatha, profaner le
nom, blasphémer, (kiesatha) ;
Tekesennaieronnions, plaisan-
ter sur le nom de qlq, (tekieron-
NIONS) ;
Rasennase, son nom est nou-
veau, il a un nom nouveau vel
un nouveau nom, (nom d'un chef).
KASETHA
Katasetha, se cacher ;
Otasetonke, en secret, en ca-
chette ;
Keriwasetha, cacher qq. ch. ;
Keriwasetennis, cacher qq. ch.
à qlq. ;
Katatiatasetha, cacher ce que
Von est, être dissimulé, hypocrite :
Osehton, pou de bois ;
KASKENNHAS
Konwentsiaskennhas, dispu-
ter un terrain ;
Katonkwetaskennhas, être le
rival de qlq. ;
Katataskennhas, s'efforcer^
faire son possible ;
Wakaskennhase, être ambi-
tieux.
KATATIS
Tetkatatis, répliquer, répondre;
Katatiat'ia, parler de qlq. ch. ;
Keiatatiases, parler en f vewr
de ql /. ;
Keiatatiatennis, parler de qlq.
en mauv. part ;
Wakatatiaskon, être causeur,
parleur, babillard ;
Sakotatis, prédicateur, litl. il
leur parle.
KATEHENS
Wakatehentskon, être honteux,
confus, craintif, timide ;
Keiatehatha, faire honte à qlq ;
Katatehatha, se faire honte à
soi-même, se dénigrer ;
Keiatehases, avoir honte pour
qlq. ;
Atehensera, honte, ignominie ;
08
loteriwatehat, chose honteuse.
KA.TENS
Kennikatens, épais comme
cela ;
Kennikatensha, peu épais^
mince ;
Kawisatens, (jlace épaisse^
(owise) ;
Keiinikawisatensha, (jlof-e
mince ;
Kaswenkaratenshons, des
planches épaisses^ des madriers,
(oswenkare) ;
Keiinikaristatensha, fer mince,
tôle, (karista — ) ;
BIATIRONTA
Tekeiatatirontha, attirer qlq. à
soi;
Tetkatatirontha, se retirer en
arrière ;
Tkatonriseralirontha, tirer,
retirer sa respiration ;
Kkontseratirontha, tirer, ré-
gler wi compte ;
Tekenentsatirontha, tirer qlq.
par le bras, (onentsa,. En terme
de diplomatie r mander les autres
villages pour un grand conseil.
KATKAWAS
Keiatkawas, cesser de s occu-
per de qlq.; se séparer de sa com-
pagnie ;
Keiatkawennis, laisser qq.
ch. pour qlq. ;
Katewaratkawas, lâcher la
viande, (owaronk) c.-à-d. faire
maigre. Les Algonquins s'ex-
priment de même avec leur mot
composé : paJcitandjike.
KATONROS
Skatonrokwas, revenir sur
reau après avoir plongé ;
Wakatonroskon, aimer a plon-
ger, être habitué à plonger, être
plongeur.
KATONS
Skatons, redevenir, être refait,
se refaire, c.-à-d. revenir à la san-
té, guérir ;
Katontha, être le tantième, le
quantième. Voy. ci-dev. — haton.
KATORATS
Keiatoratis, ...rati, ...ràtse,
chasser pour qlq. ;
Katorathes, aller à la chasse ;
Sew^akatoratserihe, revenir de
la ch. ;
Tsi katoratslha, la où l'on
chasse, terre de chasse.
Ne katoratstha, le genre de
chasse auquel on se livre, l'espèce
de gibier à laquelle on chasse.
KATSE
Katsetatokenti, calice, coupe
sainte ;
Skatsetat, une bouteille, .un li-
tre ;
Satekalsetiien, une demi-bou-
teille\;
Katsetaraken, caraffe, b. blan-
che ;
lotsetenton, lampe suspendue,
(iohrenton) :
109
Ketsetakarerastha, agiter ure
sonnette ;
lotsetakahre, la sonnette reten-
tit^ ou entend la s. ;
Ketsetontietha, lancer bombes,
boulets, (WAKATIES) ;
Ketsetotha, mettre une bouteille
sur la table ; appliquer les ven-
touses.
KAWETARHOS
loterennowetarhoD, antienne,
chant mis entre deux, ce qui est
intercalé entre les psaumes de
Vêpres ;
Kawetarakwas. ôter d'entre ;
Kitonserawetarhos, entrelar-
der, (otonsera).
KA-WIS
Katatawis, s'attribuer, saiTO-
ger ;
Tekatatawis, échanger, tro-
quer ;
Tehatatenaskwawihons, ma-
quignon, qui fait des échanges d'a-
nimaux, (enaskwa).
KEHIARONS
Katehiarons, pousser, grandir,
Atehiarontsera, croissance ;
Kehiaronnis, faire profiter
pour qtq. ;
Kawatsiratehiarons, la famille
s'augmenter, (owatsira).
KBNAKERB
Tekenakerekwen, av. deux
domiciles ;
Sateienakere, compatriote, con-
citoyen ;
Kariwanakere, il y a des nou-
velles ; \
Kawistanakere, il y a de l'ar-
gent :
Kanakeratsera, paroisse ; roy-
aume ;
Kenakerats, prendre naissance,
s'établir ;
Kenakeratses, naître pour, s'é-
tablir chez ;
Kenakerathes, aller demeurer ;
Kenakerakwas, quitter son
pays, émigrer.
KENATONS
Katatenatons, se nomm'>.r, dire
son nom ;
Kenatonkwa, appeler, nommer-,
donner tel nom ;
Kenatonkwennis, nommer à
qlq. ;
Kenatonnis, montrer à qlq.
V. g. le chemin ;
Kenatonnires, aller montrer,
aller indiquer à qlq.
KENEKHA
Kenekane, venir demander ;
Wakenekaskon, être deni'n-
deur, importuner par ses de-
mandes ;
Kenekennis, demander qq. ch.
à qlq.: : Ofi"><
Kerasokseranekane, venir de-
mander de la soupe, (rasok, cor-
ruption|du français : la soupe.)
\
110
KENENSKWAS
Kanenskwen, vol^ larcin ; ob-
jet dérobé ;
Kanenskwatserowanen, vol
considérable ;
Keriwanenskwas, dérober la
chose, c.-à-d. agir à la dérobée ;
lenaskwanenskvvas, sorte de
jeu des Indiens, (ienenskwas
ENASKWA, on dérobe un captif).
KENHIB
Wenhieniio, de la bonne huile ;
Wenliienatokenti, les saintes
huiles ;
lawenhienare, huileux, grais-
seux ;
Kenhienaks, manger de la
graisse, (ikeks) ;
Kenhienarhos. huiler, graisser,
(kerhos) ;
Kenhienaronkwas, dégraisser,
ôter la graisse, (keronkwas) :
Kenhienokewas, essuyer la
graisse, (kerakewas) ;
KENIHAS
Wakenihatskon, être emprun-
teur, aimer à emprunter ;
Kewistanihas, prêter de V ar-
gent ; (owista) ;
Kwistanihase, venir emprunter
de V argent ;
Kenonsanihas, louer une mai-
son ;
Keionwentsiauihas, affermer
une terre,
KBNIIONTHA
Kariwaniionte, Vaffaire est pen-
dante ;
loianiionte, fruit pendant m
Varbre, (kahik) ;
Kenatsianiiontha, suspendre,
accrocher la chaudière, (kana-
TSIA.)
KENIKHONS
Katennikhons, se raccommoder
soi-même, coudre ses vêlements ;
Keiatennikhonnions, raccom-
moder les habits des autres ;
Orahtanikonkwa, alêne, ce
avec quoi on coud ahta ;
KENNATAK
Kennatatserakon, dans la po-
che ;
Wakenatatseronte, av. une
poche à son habita (iaonte) ;
Wakatenatatseraniionte, av.
un sachet suspendu à son côté,
juxta ritum Sylvicolarunn.
KENNHA8
Kannhatsera, serviteur, ser
vante;
Kennhatseriio, kennhatsera-
ksen, être bon, méchant serviteur ;
Wakennhatserakate, av. beau-
coup de serviteurs ;
Wakennhatseriios, av. de bong
serviteurs.
KENNHES
Kiatannh.es, retenir qlq. ;
Kenonsannhese, interdire une
maison à qlq. ;
Ill
Kennhese, s'opposer à qlq.;
Katatennhese, se faire opposi-
tion à soi-même, se renoncer soi
mémej résister à une tentation ;
Tkennhes, excuser qlq.^ prendre
sa défense.
KENNHONTHOS
Kenonkwatserannhonthos,
faire prendre une médecine^
(ononkwat) ;
Kenekannhonthos, faire avaler
un liquide i (ohneka) ;
Kekaristiannhonlhos, donner
la sainte communion, (okaristia) ;
Keriwannhonthos,/'ûzre avaler
une nouvelle, faire croire ime
fausse nouvelle ;
Katennhontha vel katenn-
honthos, mettre dans sa bouche ;
Katennhontakwas, ôter de sa
bouche ;
Katienkwannhontha, mettre
du tabac, (oienkwa) dans sa bou-
che, chiquer ;
Katienkwannhontakwas, ôter
sa chique.
KENNONTONNIONS
Kennontonnionkwa, penser à
telle ch. ; av. telle idée;
Kenuontonnionse, penser à
qlq. ;
Eiinontonnioutsera,
réflexion, méditation.
pensée,
KENOHARES
lenoharetha, on lave avec cela,
savon ;
Katkonsohares, se laver le vi-
sage ;
Katsiohares, se lav. les mains ;
Kalsohares, se rincer la bou-
che ;
Keksohares. laver la vaisselle.
KENONTEKS
Kanontektha vel watenonte-
ktha, bouchon, couvercle ;
Kenoiiteksions, déboucher,
ôter le bouchon, le couvercle ;
lenonteksiatha, tire-bouchon,
litt. : on débouche avec cela.
KENONTENS
Katatenontens, se nourrir soi'
même ;
Kehnekanontens, donner un
breuvage, abreuver ;
Kewaranonteiis, donner de la
viande à manger.
KENONWES
Atatenonwehon' amour, cha-
rité :
Ononwet, t amour profane ; ce
qui excite cet amour ;
Kewennanonwes, aimer la
voix, la parole de qlq. ;
Keweiennanonwes, aimer les
manières de qlq. ;
•\ Ce mot ONONWET est expliqué plus amplement ci-après dans les Noies swp-
pîémentaires.
112
Kenonwpronkwa, appeler qlq.
poliment^ lui donner un nom
d'amilié, d'estime.
KEl^OSAS
Kanosaon vel kanosasera, Ven-
vie ;
Wakenosen vel waken osat-
skon, être envieux.
KENRAKEN
Keraken, être blanc ;
Kerakenstha, rendre blanc;
Kerakens, devenir blanc;
Kihnaraken, ai', la peau blan-
che, (ohna), être peau-blanche,
être de race européenne ;
Kanonsaraken, maison blan-
che ;
Wakenonkwiseraniken, avoir
les cheveux blancs.
KENTIOKWA
Kentiokwatokenti, la sainte
bande., c. à-d. V Eglise ;
Skentlokwa^ une bande., une
troupe ;
Tekentiokwake, deux bandes ;
Otiokwa, sorte., espèce;
Teiotitiokwake, de deux sortes;
Tekeiennitiokwatons, faire
cortège à qlq.., Venvironner^ le cer-
ner ;
Tewakennitiokwaton, êlre en-
vironné., entouré., av. un cercle de
monde autour de soi.
KERANIBS
Tekasataranies, fi otter qlq.
ch. dans ses mains ;
Tekennisnonsakaranies, se
frotter les mains ;
Keriwakaranies, exciter la dis-
corde, litt. : frotter la chose ;
Kerensolarakaranies, iouer du
violon ;
leristakaranietha, lime^ litt. :
on frotte le fer avec cela.
KERHOROKS
Kerhoroksions, découvrir, ôtev
ce qui couvrait une chose;
lerhoroktha, couverture, ten-
ture ;
Kenonsoroks, couvrir une mai-
son ;
Karonhioroks, le ciel se cou- ^
vrir;
lontenaktoroktha, une couver-
ture de lit ;
Kswenkaroroks, couvrir en
planches, lambrisser., (oswenkare)
KERHOS
Keriwarhos, imputer une faute
à qlq. ;
Kenetarhos, gommer., (oneta) ;
Kenhienarhos, huiler .^graisser.,
(kenhie) ;
Kenewatstarhos, faire un en-
duit., couvrir d'une couche de
chaux., de plâtre., (onawatsta) ;
Keserentarhos, endormir qlq..,
Voindre de sommeil par ses dis-
cours^ (oserenta) ;
113
Kkontserarhos, couvrir cVune
couche de peinture, de vernis^
(okontsera) ;
Kewistanorontserarhos, dorer ^
argenter.
KERIOS
Sakorios, assassin, meurtrier^
lit t. il les lue ;
Katateriios, se tuer, se donner
la mort ; *
Kateriios, se battre, combattre ;
Kateriiohatonnes, aller guer-
royer ça et là ;
Ateriosera, guerre, lutte, ba-
taille ;
loterioserentas, ...taon, ...ta-
ne, la guerre prendre fin ;
Keiateriohlha, faire battre
deux ou plusieurs ensemble ;
Iakoriohtha, mortel, qui donne
la mort.
KEROROKS
Kateroroks, se réunir, faire un
rassemblement;
Katerorokhes, aller à une as-
semblée ;
Keiatororoks, rassembler les
gens ;
Raroroks, un percepteur, un
collecteur ;
Kerorokses, collecter pour
d'autres ;
Katalerorokses, collecter pour
SOI.
KESKONTHA
Kateskontha, faire griller pour
soi ;
Keskontanis, faire griller pour
qlq. :
lonteskontakwa, gril, broche,
alg. : abwanak :
Kaskonwiio, un bon rôti:
Keskonwanonwaks, av. envie
de manger du rôti;
Keskontakwas, tirer du feu ;
Sekeskontakwas, retirer du
fi'u ;
Sesonkwaskontakwen, Notre
Rédempteur, litt. : il nous a reti-
rés du feu.
KETIAKS
Kennitiaks, f suspendre qlq.
ch. à son cou ;
Wakihtien, av. qq. ch. de sus-
pendu au cou :
Kennitiasions, ôterde son cou
ce qui y était suspendu ;
Kewistaniaks, suspendre une
médaille au cou de qlq., (owista) ;
* Remarquer que le Verbe kerios prond qqfois deux i. Ainsi on dira :
wahakeriio, il m'a battu, tandis qu'on dira : wasakorio, il les a battus.
7 Comme l'on met une médaille au cou des Chefs, lors de leur élection, dans
ce cas, les expressions wahenniliake , wahalwistaniake, signifieront : il a été
fait chfif, el celles-ci; ivahenniliasi, wahalwislaniasi auront le sens de: il a
été déposé. Le sens littéral n'est autre que : il s'est mis au cou, il a élé de son
cou sans d:re quoi, ou, <i gn veqt le dire, en incorporant aux deux verbes, l©
mot ow'iSTA, métal.
114
Katwistaniaks, se mettre au
cou une médaille.
Katwistaniasions, ôtcr la mé-
daille de S0J7 cou.
KETIES
Kontities, les oiseaux., les vo-
latiles ;
Kelienonlics, voler ça et /à,
voltiger ;
Karihoiitienonlies, uiie nou-
velle qui vole çà et là, qui se ré-
pand partout.
KETSANIS
Ketsanitha, enhardir;
Katetsanitha, s'enhardir;
Keiatet?nnileniiis, effrayer qlq.,
lui faire peur ;
Waketsanit, être b)-ave^ hardi.,
terrible ;
Katewennatsanilhii, parler
d'un ton sévère ;
Tekatkahratsanilha, lancer des
regards terribles, faire 1rs gros
yeuXf (okahra).
* KETSENRIE3
Ketsenriases, trouver pour qlq;
Katerienlatsenries, trouver un
moyen, un expédient, (orienta) ;
Kenonkwatseiirie?, trouver un
remède.
KE^WEIENTB
Keweienletas, devenir capable.,
faire des progrès ;
Keweientetkowa, être très-ha-
bile, savoir faire comme il faut,
dans la perfection ;
Tsi keweienletahkon, la où
Von est adroit, où Von sait faire,
c. à-d., du côté di'oii, à la droite.
KEWERHOS
K erakwa werhos, ombrager,
(karakwa) ;
Tsi iorakwawerhon, à l'ombre;
lorakwawerhoslakwa, para-
sol ;
Tekanatawerhos, une nouvelle
qui gagne toute la ville., qui la
couvre, qui V enveloppe.
KHASENS
Wakhasen, dire la messe, hic
et nunc, être célébrant;
Khasentakvvas, achever de dire
la messe ;
Khasentons, dire des messes ;
Kehasennis, dire la messe pour
qlq. ;
Katathasennis, d. la m. pour
soi-même ;
lehasentakwa, autel.
KHAWIS
Sekhawi», rapporter, repor-
ter ;
Khawilha, changer qq. ch. de
place ;
Kenikonhrenhawilha, mou-
voir l'esprit de qqu'un dans un
certain sens, déterminer qlq. à — •
Keiatenhawis, conduire, mener
qlq. ;
Keîatenhawitlia, mener qlq.
quelque part.
115
KIATONS
Kiatonnions, écrire beaucoup ;
Kiatonkwas, effacer, raturer ce
qui est écrit ;
Kaiatonsera, écrit^ livre^ papier,
image ; *
Kaiatonkwiio, belle écriture ;
leiatonkwa, f ce avec quoi on
écrit ;
Kialonserahnirats, légaliser ;
leiatonserarakwa, rayon de
bibtiolhèque^ (ierakwa, ou met
là).
KIENTHOS
Kientotha, semer tel grain ou
dans tel champ ;
Kientokwas, récolter ;
Kientoserons, semer différents
grains ;
Keienlhowis, semer pour qlq. ;
Tsini ieienthos, au temps des
semailles ;
Tsini ieientokwas, au temps de
la moisson.
KIESAS
leiesas, les pauvres^ les indi-
gents :
Wakiesaonhatie, vivre dans
l'indigence.^ mener une vie pauvre ;
Kiesatha, maltraiter;
Kaiieeatha, gaspiller, profaner^
abuser;
Katatiesatha, | s'exterminer
par la pénitence, mater sa chair ;
Atatiesaton, austérités, mortifi-
cation ;
Wakawistaiesa, argent qui se
perd, qui se dépense mal à propos ;
Wakanonsaiesa, maison qui
tombe en ruines.
KIESTHA
Tekieslha, mêler ensemble, mé-
langer ;
Tekiestasions, démêler ce qui
était mêlé ;
Keiestennis, aider qlq. par
offrande, souscription;
Kaliestakvva, contribuer de telle
manière, y mettre du sien, fournir
sa quote-part.
KIHBIONS
Kenheion, la mort;
Kenheiatne, à la mort ;
Wenheiontâtokenti, une sainte
mort ;
Kiheionsere, être sur le point
de mourir;
Kiheiatha, mourir pour une
cause ;
' C'est exactement le masinaigan des Algonquins avec toutes ses acceptions.
f Tout ce dont on se sert pour écrire s'appelle ieialonkwa, par exemple ;
plume, papier, crayon, encre, encrier ; et pourtant, il n'arrive guère qu'il y ait
confusion dans le discours, parce, quand besoin est, on fait précéder le causatif
ieialonkwa d'un substantii qui en précise la signification : onas, kalse, ohneka.
l Se prend aussi en mauvaise pari, dans le sens de : s'abandonner à ses pas-
sions.
116
Keienheiase, mourir pour qlq.\
mourir chez qlq. ; qlq. mourir a
qlq. ;
Kiatakenheions, le corps s'af-
faiblir en qlq. ;
Keriwakenheioiis, être lent en
aff rires. Ces deux derniers mots
se disent par hyperbole.
KITENRE
Katatitenre, av. pitié de soi-
même :
Atatitenron, charité^ aumône ;
Ketanitenre, compatir ; par-
donner ;
Atanitenrasera. miséricorde,
compassion ;
Wakatanitnnraskon, être mi-
séricordieux., charitable.
KITERON
KiteroiUakon, être pour qq.
motif;
Katatiteron, se mettre ;
Kiterons, mettre qlq.., le placer ;
Kiteronnes, aller mettre qlq..
c.-à d., raccompagner., le conduire.,
le reconduire ;
Kiterontas, tomber debout., lilL:
parvenir à être., c.-à d. à être
dans la position ordinaire, sur ses
pieds.
KKARHATENIES
Tewatkarhalenions, char,
"harriot, charrette., toute espèce
ie machine à roues ;
lekarhateniatha, manivelle, ce
gui sert à faire tourner;
Katkarliatenies, se tourner, se
retourner, se détourner, faire volte-
face ;
Tekerivvakarhatenies, tourner
une affaire en sens contraire.
KKARHATHOS
Keriwakarhatho?, intervertir,
bouleverser ;
Kenonsakarhathos, renverser
une cabane ;
Kitarakarhathos, soulever les
mottes, labourer, (otara).
KKARIAS
Kkarihalons, mordre en plu-
sieurs endroits ;
Atatkarien, morsure:
Khetakarias, piller, ravager
un champ ;
Kenonsakarias, faire du train
dans une maison, y faire du ta-
page :
lokariat, il y a des maringouins,
litl. ça mord, ça pique ;
Okariatane, maringouin, coii-
sin, moustique.
KKENTORHA
Kekentoranis, panser qlq., lui
mettre un emplâtre ;
lekentorakwa, emplâtre ;
Kkentorakwas, enlever tem-
plâtre ;
Kenerekentorha, foncer un
tonneau ;
lenerekentorakwa, fond de
cuve, de tonneau, de caisse;
117
Kenerekentorakvvas, défoncer,
ôler le fond d'un baril, d'une bar-
rique.
KKETAS
Katketas, se traiter;
Kswenkaraketas, gratter des
planches ;
Raswenkaraketas, un gratte-
planches, c. à-d. un ouvrier en
bois., charpentier, menuisier.
Kenonna wen take tas, gratter
une pipe, la déboucher.
KKETSKWAS
Katketskwas, se lever du lit, se
mettre sur son séant ;
Kalketskwatiia., se lever en sw-
saut ;
Keronlaketskwas, lever un ar-
bre debout, au fig. : élire un chef ;
Kenastaketskwas, lever une
charpente, (onasta) ;
Kerennaketskwas, entonner,
litt. ; lever un air., un chant.
KKONTHA
Katkontha vel katkontakwa,
partir une bonne fois, pour tou-
jours, opérer un départ définitif;
latekkontna, vel iatekkonta-
kwa, aller dans un endroit d'où on
ne reviendra pas ;
Wakatkontalie, être atteint
d'un mal incurable, d'une maladie
mortelle ,-
lokontatie. sans balancer, sur-
le-champ, définitivement ;
Tkatennikonhraicontakwa, e/re
fermement résolu, bien décidé,
tout-à-fait déterminé.
KKWATAS vel KKWATONS
lotkwaton, c'est croche ;
lotkvvatonnion, les notes de
musique ;
Kkwatakwas, redresser, ren-
dre droit ce qui était croche ;
Katkwatakvvas, sortir de mi-
sère, d'embarras, devenir à son
aise, s'enrichir, revenir en santé ;
lotkwatakvvat, facile à arran-
ger, à remettre en bon ordre :
Katkwatakwennis, mettre or-
dre à ses affaires, se mettre confor-
tablement ;
Katatkwatakvvennis, se mettre
confortablement par soi-même et
sans l'aide de personne.
KKWENIBS cf — KWENIIO
Katkwenies, réussir^ prévaloir;
Kekwenies, dominer qlq. ;
Kekvveniase, faire réussir qlq.;
Kakweniatsera, puissance, ca-
pacité, autorité ;
Wakkweniatserowanen, av.
une grande puissance ;
Kiatakweniio, être maître,
avoir l'autorité, être le premier, le
principal ;
Katiatakweniiostha, se rendre
maître, prendre l'autorité ;
KKWETARONS
lotkwetarou, morceau coupé,
coupure, coupon ;
118
Keniotakwennis, abattre, arra-
cher qq. ch. pour qlq. ;
Keniotanis, planter, ficher qq.
ch. pour qlq. ;
Kkwirotha, planter un arbre,
un arbrisseau, (okwiuei ;
Korontotha, planter un arbre,
un mât, (karonta) ;
Khaserolha, planter une chan-
delle, un cierge, (ohasera) ;
Kwatstolha, planter une che-
ville, (owatste) ;
Kenawahatotha, planter un
pieu, (onawaa) ;
Kiatotha, * planter une per-
sonne, (oiata).
KOHARHA
lohare, c'est emmanché ;
loharakwen, c'est démanché ;
Koserobarha, emmancher une
hache ;
Koseroharakvvas, démancher
une hache;
Skoharakwas, redémancher ;
Keniataroharha, mettre un
drapeau au bout d'un bâton ;
Kenerenhetsoharha, adapter
un manche à qq. ch.
' Alix époques (Je la barbarie, et avant qu'ils eussent reçu les lumières de
l'Evangile, les Iroquois atlachaient à celte expression " kiatotha " Une signifi-
cation toute particulière, et dont le souvenir seul fait frissonner. Planter qlq.,
c'était dans Target d'alors, le faire rôtir: Ronwaiatote vel konwaiatole, on le
ou on la brûla ; enhonwaiatot'^n vet enkonwaiatoten, on le ou on la brûlera.
Aujourd'hui, par la grâce de Di'^u, nos bons catholiquf^s ont à la fois, honte et
horreur de la barbarie de le\irs ancêtres ; et, s'ils emploient encore l'ancien
terme pour exprimer le supplice du feu si usité autrefois parmi les nations d'A-
mérique, ce n'est plus comme alors, avec une froide insensibilit'^ ou une Joie
féroce. A la vue du tableau représentant l'héroique martyre des PP. de Bré-
beuf et Lallemant, ils s'émeuvent en disant: " "Wah ! iononwaktenseratsanit
n'aontatialoten ! Oh! quelle souffrance terrible d'êlre brûlé vif ! (litl. .• d'être
planté.)
Kkvvetaronkwas, couper plu-
sieurs morceaux ;
Kekvvetaronnis, couper pour
qlq. ;
Kenatarakvvetarons, couper un
morceau de pain ;
Kewarakwetarons, couper' un
'morceau de chair ; circoncire.
KN1NON3
Wakninontskon, aimer a ache-
ter ;
Wakninontie, venir acheter,
venir d'acheter;
Kehninons, acheter de qlq. ;
Kehainouse, acheter pour qlq.;
Katateninonse, acheter pour
soi-même ;
Kenaskwaniiionnions, acheter
des animaux ;
Kataninons, faire le trafic, com-
mercer, être marchand, vendeur,
revendeur :
Rataninons, marchand, négo-
ciant, commerçant.
KNIOTHA
Kniotakwas, déplanter, abat-
tre, déclouer;
\
119
KOHETSTHA
lekohetstha, exagérer en par-
lant ;
Kohetstakwa, ne pas garder
une chose que Von a reçue ^ la fai-
re passer à d'autres ;
Katohetstba, passer, traverser;
Teiotohetston, cela passe l'ima-
gination;
Tkatohetstha, échapper à un
danger^ franchir un obstacle, se
tirer d'un mauvais pas, vaincre
une difficulté, se relever d'une nui-
ladie dangereuse ;
Keiatohetstennis, surpasser
qlq., le devancer^ l'emporter sur
lui.
KOIAKS
Tekoiak^, lancer, jeter ([Iq. ch.
sur qlq. et l'atteindre ;
latekoiaks, frapper au but ;
Kehnekoiaks, injecter de l'eau,
donner un lavement ;
Kenenhioiaks, lapider;
Tekenenroiaks, atteindre toute
la troupe soit par paroles soit au
moyen de projectiles.
KOKHAS
Katokhas, se pommader ;
Keiatokhas^ oindre qlq.; don-
ner les Saintes Huiles, l'Extrême-
onction;
Kkentsiokhas, huiler le front,
damier la Confirmation ;
Atokasiha vel iontokastha,
onguent, pommade.
KOKTHA
Katoktha, manquer de qq. ch. ;
Katoktakwa, ne pas dire, ne
pas faire assez, rester en de-ça ;
Tewakatoktanis, n'en trouver
pas assez, regarder comme trop
peu ;
Kerensoktha, réciter le chape-
let, le dire d'un bout à l'autre ;
Kenniseroktha, passer la jour-
née ;
Katonnhoktha, terminer sa vie,
mourir ;
Katonrioktha, étouffer;
loterihokte, l'affaire est finie;
lotenonsokte, le bout de la
maison.
KONNIS
Skonnis, refaire ;
Iakonniatha, moule;
Katonnis, pousser, naître, élre
fait ;
Katatonnis, se faire soi-même ;
Akatonnike, chez les parents
du côté paternel ;
Wakatonnisen, av. des parents
paternels ;
Kaiatoniii, statue, personne
fabriquée, idole ;
Sakoiatonnis, statuaire, sculp-
teur.
KONTAWETHA
Katontawetha, trimbler, éproU'
ver vn tremblement ;
120
Keiatontawelha, faire trembler
qlq. ;
Wakiatonlawetha, cela me
fail trembler^ m'a'jile^ me donne
le frisson;
lenererontawetha, la danse du
calumet^ (ONEREnnA, manche dt-
pipe).
KONTHA
Koiilakwas, otcr du feu :
Keialontlia rrl koialonlhos,
jeler qlq. an feu ;
Kenatsionlha, mettre la chau-
dière sur le feu ;
Kientonthos, mettre du bois au
feu.
KORIANERONS
Kkcnhoroks, boucher., bon
donner., bourrer ;
Kkenhotsions, déboucher., dé-
bonder., débondoniwr., débourrer;
lekenhoroklha, bouchon, bon-
de., bondon ;
lekenholsialha, tire-bouchon.,
tire-bourre.
KOTARHOS
Kolarosions, décrocher, dépen-
dre ;
Wakotarhowis, être indécis^en
suspens ;
Teiololarhon, deux choses ac-
crochées l'une à l'autre ;
leniarotarhostha, ce qui s'ac-
croche a la barque^ le gouver-
nail ;
Katenakontaihos, kalenakaro-
tarhos, porter en bandouiUère un
baril., (kanakon) ; une corne de
chasse, (onakara).
KOTARIKS
Kolarisions, détendre, relâcher.,
débander ;
Kerensotariks, bander un arc,
tendre une corde de violon;
Kercnsotarisions, débander
lare, détendre la corde, '(orensa).
KOWA
Kkowancn, f être grand;
' On emploie celle expression dans le sens de noire locution française :
prier du bout dcx lècrc!, prier seulement de bouclie, sans utlenlion et sans
dévotion.
•I- Ce mol sei'l à former un grand nombre de noms d'homme, et il est à obser-
ver, qu'alors, il perd son N final :
Wishe vShorihownne. Michel Delà Grande-affaire ;
Sose Shotsieniiowane, Josrplt Du Grand-feu ;
Siwon Siiolsitsiowane, Simon De la Grande- flviir.
Srenswo Sholowano, François Du Gru)id-fuinier. Ceilernior nom, ou plulot
ce sobriquet, élail loin d'cMre du goût de celui à qui il fut donné. En le tra-
duisanl ici en français, j'ai cru devoir employer le terme le moins cbofjuani.
fumier !
Kaloriancrons, se mouvoir, s'a-
giter ;
Korianeronkwas, mouvoir,
agiter, remuer en tous sens ;
Keiatoriancrons, remuer cjlq.;
Katsorianerons, * remuer les
lèvres, (osa).
KOROKS
Katoroks, se fourrer ;
Kenentsoroks, vcl katenenlso-
roks, fourrer le bras, la main ;
121
Ralikowanens, les Grands, les
Magnats, 1rs Chefs ;
Kkowanalha, faire grand,
rendre plus grand en biens, en di-
gnilé;
Kalkovvanalha, faire le grand,
faire le mailre ;
Katatkowanatha, se faire
grandf se faire chef soi-même ;
Kkowannhas, devenir grand,
gros, chef ;
Wakenikonhrowanen, av. un
grand esprit, être savant ;
Wakenikonhrowannhas, ac
guérir un grand esprit, devenir
savant.
KRARAKS
lerarakllia, tarière, vilebrequin,
perçoir, foret ;
Kerontararaks, entailler un
arbre ;
lerontararakslha, outil pour
entailler les érables et autres ar-
bres à sucre.
KRARHOS
lerarhoslha, lieu où l'on aborde,
où l'on débarque.
KS A HATHA
Tekeriwasahalha, épuiser la
matière, le sujet, n'avoir plus rien
à ajouter ;
Tekftiinikonlirasahalha vel
katennikonhrasahalha, se re-
cueillir, lilt. : mettre tout son es-
prit, épuiser son esprit.
KSERIIES
leseriietha, fuseau, quenouille,
rouet ;
Kseriielaweienhon, savoir fr-
ier. (Voy. ci-devanl au mot
aseriie)
KSEROHEN
Oserohenta, malice, méchan-
ceté, brutalité, sévérité ;
Katserohentha, faire le mé-
chant ;
Kkonsaserohen, av. un visage
sévère, être sérieux ;
Kewennaserohen, av. la parole,
le ton rude ;
Kenikonhraserohen, n'avoir
pas de douceur, de patience.
KSERONNI3
Sekseronnis, raccommoder, ré-
parer, rectifier, rajuster ;
Keseronnis, habiller qlq. pro-
prement ;
Katseronnis, s' habiller, faire sa
toilette ;
Tsi ioiiliataseroiinialha, là où
l'on se parc, où Von se revêt des
ornements sacrés, des habits d'E
glise, c.-à-d. la sacristie ;
Kenenhiaseronnis, tailler des
pierres ;
Kenasaseronnis, tailler des
plumes.
KTAKWARISIONS
Klakwarisialha, niveler ;
Kallakwarisions, se dresser, se
redresser :
122
Katiatakwarisions, s'étendre ;
Kaharakwarisions, étendre un
filet :
Keronkwasakvvarisions, len-
• dre une chaîne ;
Keriwakwarisions, dire la
chose telle qu'elle est^ parler sans
détour^ aller droit au but^ sans
préambule ;
Kenikonhrakwarisions, re-
dresser l'esprit de qlq., lui faire
entendre raison ;
loliiahakvvarisioii. le chemin
est droit, uni :
loteriwakvvarision. la chose
est juste, équitable, raisonnable ;
Ateriwakwarisionsera, la vé-
rité.
KTETARONS
Wakallelaron, avoir le corps
transpercé de part en pari ;
lottetaron, traversé d'outre en
outre, blessure à jour ;
Kenotetarons, ébrécher, faire
une brèche aux dents, rendre qlq.
brèche-dent ;
Kswenkaraketaions, percer
une planche.
KTOKERIKS
Kallokeriks, se plier, st blottir,
s'accroupir, se mettre en paquet;
Klokerisions, déplier, déplisser,
dépaqueter ;
Tewakoniokeriks, av. les mains
gourdes de froid, (onia) ;
Alakvvari, paquet ;
Katakwariks, katakvvarisions,
faire, défaire un paquet.
o
OH AH A qqf. OH A
lohare, il y a un chemin ;
lohataties, le chemin continue;
Teiohatekon, des deux côtés du
chemin ;
lohahare, un chemin qui ré-
pond à un autre ;
lohahohon, fourche de chemin;
lolhahakwarision, chimin
droit ;
Teiothahakton, chemin croche ;
lothahinon, chemin conduisant
à — ;
Kahaharas, prendre le chemin ;
Kathaharakwas, se mettre hors
du chemin, dévier;
Kalhahahestha, allonger son
chemin;
Kahakweks, boucher un che-
min ;
Kathahitas, suivre un chemin;
Kalhahitakhes, suivre le che-
min en courant, (ktakhes) ;
Tsiohahat, teiohahake, 1, 2
chemins; \, "2, lignes d'écriture.
123
OHASHRA *
Ohaseratokenti, chandelle sain-
te, c.-à-d. cierge ;
Ohasera on we, chandelle pro-
prement dite^ commune^ ordi-
naire;
Wathaseratsas, la chandelle^
le cierge brûler^ (watsas) ;
Khaserotha, mettre une chan-
delle allumée ;
Kehaserotanis, mettre une —
allumée pour qlq. ;
lehaserotakwa, chandelier^ là
où l'on plante une chandelle ;
Rahaseroiinis, fabricant de
chandelles ;
Kahaserenhawis, porter le
cierge^ c.-à d. faire à V église V office
d'acolythe, de céroféraire ;
Kahaserohâre, phare^ fanal
placé au bout de — , (koharha) ;
Kathaseroutanes, aller à la
pêche au flambeau.
OHETA-
Tekatahetotha, se dresser sur
le bout des pieds ;
Tewakatahetotaties, marcher
sur le b. des p.
Tekahetesons, avoir les orteils
longs :
Tewahetes, tewahetesons ne
kitkit, le coq a un long., de longs
ergots.
OHIOSA
Wakiosanonwaks, av. mal au
coude :
Tekaliosaherha,
(kerha) ;
saccoude7\
Tekatiosolha, planter ses cou-
des ;
Teiontiosotakwa, accoudoir ;
Keiatioskons, coudoyer., don-
ner des coups de coude ;
Teioliosate, qui fait un coude.,
un angle ;
Tsi teiotiosate, au coin de la
rue.
OHNAt
Kenhniio, kenhnaksen, belle,
vilaine peau ;
Kihnaraken, au. la p. blanche;
Kihnahontsi, av. la p. noire ;
Wakihnaniron, av. lap. dure''
Tewennlhniaks, la p. se déchi-
rer ;
Sewennihnonnis, la p. se re-
faire ;
Sewennihnonniatha, onguent
pour refoire la p. ;
lohnàre, qui a sa p., non écor-
ché ;
lahte Isiohnâre, écorché, qui
na plus sa p.;
Tekihnoraraks, pi/îc^r;
Kihnanentaklha, mettre^ ajus'
' Voy. encore ce mot dans les Notes supplémenlaires.
•f Dans ce mot ohna, on aspire l'H très-fortement ; par conséquent, il faut
avoir soin de ne pas l'omettre en écrivant. L'omission de cette lettre pourrait
donner lieu à un fùcheux quiproquo.
124
(er^ coudre une pièce, lilt. : coller^
appliquer^ attache?^ une peau^ un
morceau de peau,.
OHNAWA
Kalinavvakon, dans le rapide ;
Kahnawake, au rapide, (nom
de lieu) ;
Kahnawakeronon, habitant
de Caughnaivaga^ du Sault-St-
Louis ;
Kahnawahëre, kahnawaron-
nions, // y a un^ des rapides ;
lohnawatsanit, il y a un terri-
ble courant ;
Knawaras, remonter le cou-
rant ;
Kenhnawentha, descendre le
courant ;
Kahnaolha, j«i7/«>, couler avec
force., ruisseler ;
Cf. OHNAWEUA, racine secon-
daire d'où
lohnawerote, il y a un puits^
une source ;
lohnawerotekeha, de l'eau de
puits, de fontaine ;
Kehnavveronnnis,"' faire un
puits.
OHNEKA
Kahnekiio, belle^bonnc eau ;
Kahnekaksen, mauvais li-
quide, mauvais breuvage ;
lohnekate, boisson forte ;
Ohnekanos, de l'eau ordinaire,
de l'eau pure, de Veau froide ;
lohnekano, feau est froide, (on
la trouve froide, elle est plus
froide qu'à l'ordinaire) ;
lohnekalarihen. l'eau est
chaude ;
Kahnekitas, l'eau entrer par
les fentes, un vaisseau faire eau;
Kahnekitakwas, ôter Veau,
pomper, étancher, éponger ;
Kahneki, il y a de Venu dans
le canot ;
Kenekatas, entonner un li-
quide ;
lenekatastha, entonnoir;
Kcnekatakwas, tirer, soutirer
un liquide ;
lenekatakwatha, robinet,
champlure ;
Kenekiniiontha, amer,er qq.
part Veau d'une rivière et Vy in-
troduire ;
loiitnekoiahaktha, seringue,
(on s'injecte de l'eau avec) ;
lenekonniatha, distillerie,
brasserie, pressoir, alambic ;
Kenekontha, mettre de Veau
sur le feu, faire chauffer de l'eau
V. g. pour le thé ;
Tekatnekontha, prendre le thé,
prendre du bouillon ;
Tekenekentons,) asperger,
[donner Vas-
Kenckoseras, )persion; *
" Le chant de l'aspersion qui se fait avant la grand'messe chaque dimanche,
commence {extra tempus paschalc) au Lac dos Deux-Montagnes, par tonta-
KNEKENTON, et au Saull ainsi quà St Regis, par aske.nekoserawe, deux mots
composés, qui l'un comme l'autre, sont la traduction du latin asperges me.
125
Teienekeiitonkwa, airosoh\
aspersoir, goupillon ;
Kenekakasta, îlre ivrogne^
(kkasta).
OHNETA
Ohnetokon, .sous les pins^ dans
la piniere ;
Onetoia, pin rouge ;
lohnelâre, gommcux^ résineux,
gluant ;
Kahnetahontsi, poix^ goudron,
gomme noire ;
Kahuetakhon, encens, gomme
odoriférante ;
Kehnetonthos, mellre de V en-
cens dans le feu 'dans l'encen-
soir) ;
lehnetonthoslha, navette^ cuil-
ler de la navette;
Kehnetarhos, gommer, coller,
cacheter ;
lehnetarhostha, pain à cache-
ter, cire, colle, mucilage;
Tekehnetiaks, rompre le sceau,
décacheter.
ONIA
Tekenniahnekens, joindre les
mains (tekerahnekens) ;
Onianawen, ce qui tient les
mains chaudes, gants, mitaines,
(lOTANAWEN) ;
Onianawenkowa, manchon;
Keniaksen, av. une mauvaise
main; alg. Podjitiie;
Kenniatas, keienniatahanis.
katatenniatahanis, tanginamage,
tanginamaw, tanginamalis des
Algonquins, de quibus verbis
videbitur injra.
a) ONIARA, 0) ONIASA
c) ONIATA, d) ONIAKWA
Le rapport qui existe entre ces
quatre mots, semble demander
qu'on les réunisse pour les
mieux étudier en les comparant
les uns aux autres. Dans les
deux premiers, je supprime ici
l'H qu'ils ont reçue ci devant,
p. 30. considérant que plusieurs
Indiens la font à peine sentir en
prononçant ces mots, qu'un plus
grand nombre la négligent en
les écrivant, et surtout qu'elle
disparait toujours dans les mots
qui en sont dérivés.
Keniariaks, couper le cou, dé-,
coller, décapiter ;
Keniaratase, tordre le cou
(kwatase) ;
Wakeniarenlon, avoir le cou
penché ; être pensif;
■ Kateniarentha, pencher la tête,
litt. : le cou ;
Wakeniarahniron, av. le cou
fort, et au figuré, être durce cer-
vicis ;
Wakeniarhate, être curieux^
litt. être comme qqu'un dont le
cou va et vient pour tout voir ;
Wakeniaranonvvaks, av. mal à
la nuque, au chignon ;
Oniarowanen. grand capuchon;
b)
Wakalniaso, avoir la gorge en-
flée ;
126
Wakeiiiasanonwaks, av. mala
la gorge ;
Keniasawakon, tenir qlq. par
le cou, l'ayant saisi à la gorge ;
Oniaskari, agraffe, cpinglettc,
(TEKERIKS) ;
Keniasoroks, mettre au pilori,
au carcan, (koroks) ;
lontatniasoroklha, carcan, pi-
lori ;
Kniasotha, lever la tête, dres-
ser le cou ;
Kniasolalies, nager, la tête au
dessus de Peau (se dit surtout des
canards) ;
Kaniasiio, kaniases, beau, haut
clocher; belle, haute tour ;
Kaniasakon. dans la tour, dans
le clocher.
Keniaterenks, étrangler, serrer
le gosier, (iknerenks) ;
Tewakeniatai-as, s'étrangler in-
volontairement en mangeant;
Wakeniatalhens, av. le gosier
sec, c.-à-d. avoir soif;
Oniatathatane, la soif;
Katateniatanawenstha, se
mouiller le gosier, se désaltérer;
Teiakoniatawenheks, ce qui
obstrue le gosier, c.-à-d., cerise à
grappe ; poire d'étranguillon :
Kenniataiens, poser son gosier,
c.-à-d. écornifler, être parasite,
chercher çà et là à boire et à
manger.
dr
Keiiniakwaiens, poser son ja-
bot, présenter sa fale, expression
piquante pour signifier la vora-
cité et la gourmandise de ceux
et celles qui vont chez les autres
pendant qu'ils sont occupés à
prendre leur repas ;
Oniakwaher, chameau, droma-
daire.
OHONSA
Kahonsiio, avoir l'ou'ie fine,
délicate ;
Kahonsaksen, av. Voreille dure,
être dur d'oreilles ;
Wakahonsatokens, bien saisir
ce qui se dit ;
Tekatahonsaneraks, mal sai-
sir, entendre une chose pour une
autre, (tekeneraks) ;
Tekalahonsatats, écouter, pré.
ter roreille (iktats) ;
Katahonsiiostha, ecowf^r atten-
tivement., prêter une attention fa-
vorable.
OHONTAt
Wakahontanonwaks, av. mal
aux oreilles ;
■ ONiAKWA, jabot des oiseaux, fait des poules, el par dérision : grosse gorge,
goitre, écorniflerie.
■f Ohonta n"est pas tout-à-fait synonyme de ohonsa, quoique dans la forma-
tion des mots composés, ces deux termes se prêtent mutuellement leur signifi-
cation propre, en qques cas particuliers. Oro.nsa signifie proprement Vouie, le
sens de l'ouïe, l'oreille moyenne, l'oreille interne, le eus des Grecs, Vauris des
Latins ; ohonta équivaut au latin auricula, au grec ôlion, c'est Voreille externe.
127
Kiatahontarha, parler à lo-
reille ;
Tekahontakwekon, av. les
oreilles bouchées^ c.-à-d. être sourd;
Tekahontakaronte, avoir les
oreilles ouvertes^ c.-à-d. n'être pas
sourd ;
Tekatahontakweks, se boucher
les oreilles ;
Tekahontakahre, les oreilles
tinter à qlq. ;
Tewahontes, la bête aux Ion
Ques oreilles^ c.-à-d. Vdne;
Tahonlaneken, l'animal aux
oreilles jointes,, c.-à-d. le lièvre, le
lapin ;
Tekatahontolha, dresser les
oreilles ;
Xathontatf, écouter, obéir, con-
sentir, croire, agréer, exaucer ;
OHONTE
Kahonliio, iin beau vert ;
Kahontahontsi, vert brun,
vert foncé ;
Kahontakhon, herbe odorifé-
rante, qui sent bon ;
Kahontakeras, herbe puante ;
Ohnakahontoten, quelle plante,
quelle sorte de plante ?
Niiohontesha, plante courte,
c.-à-d. fraisier ;
Kahontiios, de belles plantes,
de bons légumes, de bons herbages;
lohontôte, iohontoton, une
plante, des plantes être debout ;
Wathonlonnis, f herbe pousser;
Khontakwas, sarcler, (ik-
KWAS) ;
lehontoseratha, ce qu'on ré-
pand sur la salade, c.-à-d. vinaigre,
(KOSERAS).
OHTERA •
lohterowanen, iohteres, grosse,
longue racine ;
Tsioteresekowa, salsepareille ;
loliteronte, qui a de la racine,
qui est avec sa racine ;
lohterontas, qui acquiert, qui
prend racine, dont la racine va se
formant ;
Kehteraks, manger des racines;
Ktehrohtsions, déraciner un
arbre, arracher une souche ;
Katerhiaks, couper les arbres à
la racine ;
Katerakarhathos, bouleverser
les racines, c.-à-d. labourer, f
* L'aspiration de ce mol parfois dispa-ail et parfois change de place, passant
de la première syllabe soit à la seconde, soit à la troipième. Sa conjugaison
n'est pas moins vacillante ; c'est tantôt la première, et tantôt la seconde.
+ Dans les premières années, les labours n'ayant lieu quo sur les terres neu-
ves, on ne pouvait faire autrement que bouleverser tes racines en voulant la-
bourer la terre; de là l'expression si juste; Kalerakarhalhos, qui se compose
de OHTERA, racine et de kkarhathos, tourner sens dessus dessous. Mais plus
lard, les racines ayant disparu, et le soc de la charrue ne rencontrant plus
que de la terre, de la glaise ou du sable, c'est là tout ce qu'il pouvait désor-
128
OI ANA tel KAIANA
Tsioianat, teioianake, asen
ni ioianake, 1, 2, 3 paires ;
Ohni kaianoten, quel est son
train? (en parlant d'un cheval) ;
Kaianiio, il (le cheval) a un
bon train ; il va l'amble ;
Walianiioslha, prendre l'am-
ble, se mettre au train de l'amble;
prendre un bon trot ;
WakianasLerist, avoir une
drôle d'allure^ une singulière dé-
marche ;
Kianonni, laisser des pistes, av.
des pistes faites ; *
Keianiseres, suivre les pistes
de qlq., (ikseres) ;
Keianenhawis, marcher sur
les traces de qlq., (khawis) ;
Keianisaks, chercher les traces,
les pistes de qlq., (kesaks) ;
Watianatha, ...Ion, ...te, ça
fait pi-ite, (katha). Cette expres-
sion figurée s'emploie pour ren-
dre nos adjectifs français frap-
pant, étrange, rare, inoui, phéno-
ménal, f
OIATA
Keiatakonstha, embaumer;
Oiatakonstakwa, parfums, aro-
mates pour embaumer :
Oiatakonha, graisse, suif de
rognon ;
lonliatanostakwa, éventail, (on
se rafraîchit le corps avec) ;
mais mettre sans dessus dessous, tourner et bouleverser. Aussi a-t-on dans
ces derniers temps, pour exprimer l'opération du labourage, chiugé de terme,
et substitué à ohtera le mot otara que l'on joint de la même manière au verbe
KKABHATHOS. Vov. ci-aprcs le mot otara.
* Juxta THARONHiAKANERE, illa VOX kiunonni intra se habet kaieronm, mihi
vero videtur in ea verbum konnis esse inclusam.
+ Je suis porté à croire que c'est d'oiANA qu'ont été formés les trois mots sui-
vants :
1. "Wakianere, être bon, aller bien, aller, avoir de l'allure ;
loianere, c'est bon, c'$sl bien, ça va ; iahte ioianere, ça ne la pas. ça ne mar-
che pas ; ou encore, si on l'aimé mieux : ioianere, c'est bon, c.-à-d. c'e«/ tracé,
il y a piste : iahte ioianere, ce n'est pas bon, ce n'est pas tracé, il n'y a pas
piste.
2. Akianer, être chef ;
Roianer, te Chef, le Grand-chef ; Rotiianer. les Chefs'; Rotiianerlson, les diffé-
rents chefs.
Il faut de l'allure à un chef; on dit d'un chef d'état qu'il a, ou qu'il n'a pas
Vallure d'un chef. De plus, il est de l'essence d'un bon prince, d'un vrai
grand-chef, que tous ses pas, pour ainsi parler, fassent piste, ses subordonnés
devant le suivre et marcher sur ses traces.
3. Kaianerensera, loi, police, règlement, décret, ordonnance.
C'est une phrase très-commune et que l'on entend répéter souvent .• " Akon-
waianenhawe ne kaianerensera, " il faut suivre le chemin de la lai, marcher
sur les pistes de la loi. »- '
Mais quoi qu'il en soit de la formation de ces trois mots, toujours est-il qu'ils
n'ont tous trois qu'une même origine, et qu'entre eux existe la même parenté
qu'il est impossible de ne pas voir entre les mots latins Rex, rugere, régula,
reclus, rectum, reciiludo.
129
Wakiatawenle, nélre pas scul^
av. qlq. avec soi, (iowente) ;
Wakialosei-as, élremouiUi: par
la pluie, litt. : av. le corps arrosé
par elle, (koseras) ;
Tckalialanc'karons, le corps
s'ouvrir à qlq., avoir une hernie,
(TEKEUANEKAUONS) ;
Tukaliatatonies, viuer, changer
de peau, de plumage, {tekte^ies) ;
Kiatanotha, élre sur le clmpilre
de qlq., parler de qlq., (lo plus
souvent en mauvaise i)art) ;
Kiatakweniio, être le person-
nage important, le premier, le
principal, le président ;
Kaiatohare, coq de clocher, lilt.:
elle est fichée au bout, (iohahe) ;
Kaiatakeras, c/ièure, ôoifc, lilt. :
elle a le corps puant, (wake has) ;
Kaiatoiuii, statue, poupée, idole,
litt. ■])ersonne fabriquée, (konnis).
V
OIENKWA
Kaienkvviio, du bon tabac ;
Kienkwaks, mâcher du tabac,
chiquer, (ikeks) ;
Kienkvvanonwak«. av. envie
de tabac, (soit pou \imer, soit
pour priser, soit po cliiquerj ;
Kienkwakasta, être grand pri-
seur, fumeur ou chiqueur ;
Wakatienkwatetsnri, être fri-
and de bon tabac, (wakatetsen) ;
Tekaienkwariton, du tabac ha-
ché, (tekritha) ;
Kienkwalhas, chirger le calu-
met, mettre du tabac danslapipey
(KETAS).
OIENKWARA
Kaienkwarowanen, une gran-
de fumée ;
loienkwarôte, fumée qui s'é-
lève, qui monte ;
Titkwaienkwarahëre, plein de
fumée, (TrrKAHEUE) ;
Kaiunkvvarakei'as, (jui sent la
ft: niée ;
WatieukwaroiHiis, fumer, (en
parlant d'un poêle, d'une clie-
uiinée) ;
Kalienkvvarariktiia, fumer les
viandes, boucaner les peaux.
OIENTE
KaicMitiio, kaientaksen, bon
mauvais buis de chauffage ;
loientaso, bois vert;
loicntallicn, bois sec;
loioiitalkon, bois pourri ;
Tekaientannliai-e, croix, litt. ;
deux pieces de bois élevées en tra-
vers l'une de l'autre, (kahare) ;
Tekaientaronwe, un bois en
travers, une barre de porte, (teka-
RONWE) ;
WakaticntatsoH. être bois-hrûlc,
métis des Pays-Hauts, (iotson) ;
Kaiontaronkwen, copeau, éclat,
morceau de bois coupé, (kkweta-
HONs). C'est le nom d'un Chef.
130
: HRA ♦
Kkiliri^i. kk;ihiaksen, av.
Ouniie, muitvuiat vue ;
W;ikk;ihi'atsanit. av. le regard
teir/'blr ;
Wrikkahi-anonwaks, av. mal
aux yeux ;
Wakkahrise, rjrj. ch. entrer
dans Cœil;
Kkaliratakwas, arracher lea
yeux, (KTAKWAS) ;
Kkahraiaks, pocher les yeux.,
(kwahkks);
Kalkahratihas, viser;
Kalkahrotha, fixer les yeux ;
Kkahrasiiore, av. le coup d'œil
vif., rapide ;
Kalkahralas, lorgner, (ketas) ;
lontkaliralaliastlia, lorgnon.,
longue-vue., télescope., microscope ;
Tekalkalirannhaks, se bander
les yeux ; jouer a Colin-Maillard ;
mettre ses lunettes., (tekwann-
HAKS) ;
lontkaliraniihastha, lunettes;
Tekatkahrinekens. épier., être
aux aguets., (kiakeiNs) ;
TewHkkahrakenheion, av. le
regard aballu, iiotakenheion).
OKARA
Wakkarôle, wakkaiôton, av.
une dette., des dettes, lilt. : avoir
un ou plusieurs copeaux plantés ;
Wakkarakale, av. beaucoup de
dettes ;
Okarakaion, okarase, vieille.,
nouvelle dette ;
Kkariaks, couper la planchette.,
c.-à-d., payer une dette ;
Kakariaksera, payement d'une
delle^ et par extension, frais., sa-
laire, appointements, solde, paye ;
Kkaioskarons^ payer un à
compte, payer une partie de sa
dette, litt. : écorcer, écoter, écour-
ler /'okara;
Kkaroktha, payer ses dettes,
s'acquitter entièrement ;
ïekalkarakwa, prendre a cré-
dit, (tekekwa) ;
Kalkaraksatha, refuser de
payer ses dettes, (kitaksatha) ;
Wakkaron tietha, transporter
une dette;
Wakkaranorons, ne pouvoir
' Okahra rappelle le latin ocf'lus, et pourrait bien n'être lui-même, qu'une
sorte de diminutif d'une racine maintenant hors d'usage ; et, de même que le
primitif d'ocuitfi est évidemment ocus et se retrouve dans cœcus, cœculio, ainsi
OKAH vel OKA serait le type véritable et la souche première d'oKAHKA. On s'en
convaincra aisément par la considération attentive des mots composés que
voici :
OKAseri, larmes :
OKAtwira, paupière ;
OKAtsiota, chassie ;
TewakKAHteronni, at;, le regard incertain, les yeux hagards, effarés :
KKAHkareare, loucher, bigler, av. tes yeux de travers.
Nous aurons encore occasion de revenir au mol okaura dans les Notes sup-
plémentaires.
131
acquitlcr ses dcUcs^ cire insol-
vable ;
Kkariio, kkaraksen, iHre bon,
mauvais payeur ;
Kalkaraientakvva, mettre qq.
ch. en gage ;
Kekaranonna, garder un co-
peau, c.-à-d. être caution;
Kekarotanis, kekarotoniiis,
planter à qlq. un copeau, des co-
peaux, c.-à-d. lui avancer, lui
prêter à crédit ;
Tekakariaks, couper Vécorce
d'un arbre, le cerner pour le faire
périr ;
Tekakariaklions, entailler des
arbres avec la hache, faire des
coches ;
Kakaratakvvas, ôtcr un copeau,
creuser avec une gouge ;
lonkaratakwatha,"5fou5rff ;
Kkaratoas, raconter, faire un
récit ;
lekaratonkwa, récit, narration,
conte, fable, histoire, anecdote ;
lokaratsanit, histoire terrible ;
lokaranehrakwat, récit mer-
veilleux ;
Voy. encore le mot okara dans
les Notes suppl.
OKENRA
Okenrokon, sous la cendre ;
dans la terre ;
Wakenriio, belle, bonne pou-
dre ;
lokenralarihon, cendre chau-
de;
Okenratôkenti, cendre bénite ;
Kekenroseras, imposer les cen-
dres ;
lokenrâre, c'est poudreux, plein
de poussière ;
Kakenrakewas, essuyer la
poussière ;
lonkenrakewatha, un essuie-
poussière, brosse, épousseltes, plu-
masseau, plumeau ;
Kakenrentha, faire tomber la
poussière, épousseter, vergeter ;
Watakenratenihons, la pous-
sière voler;
Kekenronnis, mépriser qlq.,
le faire poussière ;
lokenrat, c'est vil, méprisable,
c'est poussière ;
Kakenraritha, faire cuire de la
cendre ;
Wakenrariton, cendre cuite,
potasse ;
Atakenrokwa, couleur de cen-
dre^ gris, cendré ;
Kakenratas^ charger une arme-
à-feu ;
Kakenrakerons, amorcer, met-
tre la poudre dans le bassinet ;
Watakenratakwas, une explo-
sion de poudre se faire ;
Wakatakenratakwatha, être
atteint par l'explosion.
OKONSA
Kkonsonte, av. un visage ;
Kkonsontakon, av. un visage
de, la mine, la physienomir dr — ;
132
Onkwe kakonsontakon, f ani-
mal à face humaine, c. à-d. le
singe ;
Kkonsare, av. son visage peint,
rcjjrêsenté qq. part ;
Kkonsaserohcn, av. un visage
severe ;
Kekonsaiaks,/'m;^;>t'r qlq. an v.;
Kekonsane vvarons. faire rougir
qlq. :
Kalkonsanewarons, rougir de
honte, (lONEWARAT) ;
Kalkoiiskeriks, grimacer, faire
des grimaces, (ktokeriks) ;
Katkonsorelha, folâtrer, faire
des niches ;
Okonsloiirlia, poil du visage ;
Wakkoiislonrhes, av. la barbe
longue ;
XatkoiistoiU'hiaks, se raser, se
faire la barbe ;
lonlkonslonrhiaklha, rasoir ;
Wakatkonskcron, av. le visage
ridé, (kakehon).
ONEKWENSA
Kenokwoiisiiosllia, puri/ier le
sang ;
Kenekwonsaksal ha, gâter le s. ;
Tewakenekvvcn son tics, cra-
cher le s. ;
Kenokweiisatakwas, tirer du s.
(par la saignée);
Wakenckwensakato, av. beau-
de s., C'ire sanguin ;
Kenekwensanon we, aim^r le s.,
être sanguinaire :
Wakenekwensano, av. le s.
froid ;
Wak' Mokwensatarihen, av. le
s. chauJ ,
Kanekwensentas, le s. s'épui-
ser, cesser de couler ;
Tkenekwensaris, verser son s. ;
Tekanekwensokohtha, le s. sor-
tir par les pores ;
Watnekvvensinonties, le s. ruis-
seler ;
lonekwensare, sanglant, ensan-
glarté ;
Wakenekwensote, être debout
couvert de sang ;
Kenekwensakarate, être gisant
dans son s. ;
Kenokwei':-arlios, ensanglan-
ter^ couvrir
ONENHIA
Kanenhianoron, pierre pré-
cieuse ;
loncnhiahnii'on, p. dure ;
Kanenhiaseronni, p. de taille;
Rancnhiaseronnis, tailleur de
Onenhiokon, sous les p.;
Ononhiokonlia, crapet, brème,
(poisson qui vit sous les p.) ;
Onenhioskon, pierreux, plein
de p. ;
Onenhiote, Onenhiout, angl.
Oneida, un des Gantons iroquois ;
Kenenhiokwats, extraire la p.
d\ine carrière ;
133
Kenenhiaroroks, ramasser des
P-:
Keneiihiakareiiies, charroyer
des p. ;
Kenenhiohiaks, lancer des p.^
lapider ;
Kenenhiatas, mettre plombs^
balle^ dans une arme-à-feii ;
Ouenhiowann, balle ^ plomb ,
boulet.
ONENSA
Kenensaherha, mettre qq. ch.
sur son épaule ;
Wakenensahratie, porter qq.
ch. sur son ép. ;
Katnensotarhos, accrocher a
ses ép. un collier de charge ; mettre
ses bretelles ;
lontnensotarhostha, ce avec
quoi on accroche à ses ép.^ c.-à-d.
bretelles., collier de charge.
ONENSTE
Kenenstaronkwas, égrener du
maïs ;
Kenenstoronkwas, ramasser
du m. étendu par terre ;
Kerienstarakwas, ôterdu m. de
dedans ;
Keneiistahrakwas, ôtcr du m.
de dessus ;
Kenenstoharakwas, ôter du m.
du bout d'une perche ;
Kenenstohares, lessiver du m. ;
Onensto, potage des Indiens.,
plus connu sous le nom de Saga-
mité., mot pris dans la langue
algonquine, mais pris à contre-
sens, et de plus défiguré. Voy.
aux Notes Suppl. onensto.
ONENTSA
Kenentsas, donner le bras., tenir
qlq. par le bras., le prendre par la
main., (kienas);
Kenentsines, mener qlq. par la
main ;
Kenentsawakon, tenir., retenir
qlq. par le bras., (kawakon) ;
Tekenentsonte, av. des bras ;
Tekenentsasere, av. les bras
croisés ;
Tekatencnlsaktha, plier le bras.,
(teksaktha) ;
Tewakatenentsakton, av. le
bras croche ;
Tekatenentsiaks, se casser le
bras ;
Tekenentsawehestha, saigner
au bras.) (tekawehestha) ;
Atenentsannlia, bracelet du
poignet ;
Atenenlsawio
de Vhumérus.
ha, bracelet
ONERATB
Kaneratiio, belle feuille., (nom
d'homme) ;
Kaneratontha, pousser., porter
des feuilles j (en parlant d'un
arbre) ;
Kaneratathens, les feuilles sé-
cher., (wastathens) ;
Kanerathens, les f. tomber,
(WASENS) ;
Keneratentha, vel keneratani-
serentha, faire tomber les f ;
134
Kcneratoskarons, effeuiller^
vler les f. ;
loteneralohon, feuillu^ qui a
beaucoup de f. ;
Teioneratoken, trèfle^ (tioken) ;
Oneratakate, laitue^ (okate) ;
Oiicratontak, tremble^ esp. de
peuplier dont les feuilles s'agi-
tent au souille du plus léger
zéphir ; ilal. treniula ; ail. tsitter-
pappel ; alg. asaati ;
Saontencratonniatc, quand on
plante du feuillarje., c.-à-d. à la
Fête-Dieu. Les Algonquins nom-
ment cette grande solennité, ex-
actement de la même manière :
anibican patakising., quand les
feuilles sont plantées *.
ONONKWAT
Kriuonkwatseriio, bon remède ;
Kanonkwatseraksen, mau-
vaise médecine, poison ;
Kcnonkwatserannhonthos,
faire prendre une médecine ;
Teienonkwatseros, médecine
qu'on met dans le liquide, c.-à-d.
poivre.
ONONTA
, 1) Onontoharake, sur la mon-
tarjue ;
Oiionlakon, au bas de la m.;
Ojiontakonson, dam les val-
lées ;
lononte, ionon ten ions, il y a
une m., des m. ;
Ionon takarenre, le penchant de
la m. ;
lonontakenhiate, le sommet de
la m. :
m.
Kenontavvenrats, franchir la
Kenontaras, gravir la m. -f ;
Kenontatsnentha, descendre
la m. ;
lonontowanens, de grandes m.,
au fig. de g. vagues ;
lonontakwarontonties, les flots
de la mer ;
Onontiio, belle montagne .^ (nom
des rois de France, et par exten-
sion de tous les Rois) ;
Onontiiokc, chez la Dellc-mon-
tagne, chez le Roi, à Versailles ;
Ronwanontiio ne Sitaeronon,
le Roi des Juifs ;
Rotinontiioson, les différents
souverains., (Voy. aux Not. suppl.
les mots ONONTuo et kora) ;
2) Enontake, aux mamçlles,
aux mamelons ;
Tekenontowanens, av. de gros-
ses mamelles, être mamelu, alg.
mamangitotocime :
' Oïl sail que dans les paroisses et missions catholiques du Canada, se célèbre
avec pompe la Fête du Corpus-Christi, et que le T. S. Sacrement est porté pro-
cessionnellemenl dans les rues préparées d'avance et ornées do branches de
feuillage plantées devant les maisons.
+ Par restriction, faire le pèlerinage du Calvaire, (près du Lac des 2 M.) :
Sew.iterientarak, kwaien okonha, tsi en'iorhene en'ienontarane, sachez, mes
enfants, que demain aura lieu le iiélerinage au Calvaire. Voy. au t. XXVI des
Lellres Edifiantes, le mémoire de Laiande sur la vie de M. Picquet, missioii-
nair au Canada (Edition de Mérigot, Paris, 1783).
135
Wakenontanonwaks,
aux mamelles ;
av. mal
Onoiitakeri *, lujueur des ma-
melles ri'
Kanontiio, kanoiitakscii, boit^
DiaV'Vais lait ;
Oiionta son ha, du laUaije^ lacLi-
ciiiia ;
louoiitatkon, laU caillé^ stii\
sur et ;
Wakenonlaion, (tv. du lail
(dans la maison) ;
Kenontat, av. du lait (dans les
mamelles) ;
Kanontat, vaclie laitière ;
KenontaLkawas, être sevré.,
quitter le lait^ (katkawas) ;
Onontara, potage au lait ;
Kanontarakhon, bon 'potage.^
sagamité succulente ;
lonontarari, le potage de blé
d'indc au lait est cuit., (loiu) ;
ONONTSI
Atenontsi, (mot d'injure), en-
têté ! têtu ! o quelle tête !
Tsikenontsi, lélanî., (toul-lèlo,
tout en te te) ;
Kenontsistonte, ken on tsisi on-
ion, av. luic., plusieurs têtes;
Wakenontsistahniron, av. la
tête dui'C., être entêté, opiniâtre ;
WakenonlsislowaniMi, av. une
grosse tête ;
Wakenonlsistanonwaks, av.
mal à la tête., (mal extérieur).
ONONWARA
a] Wakenonwaranonwaks, av.
mal de tête., av. la migraine., (mal
intérieur) ;
Wakenonwai'ori, être fou., litt.
av. la cervelle cuite %;
Tekenonwaravvenries, av. le
cerveau troublé., devenir fou.,
(tekawenries) ;
Wakenonwarahtons, sV;«/y?rr,
perdre la cervelle :
Kennonwaroroks, se coiffer., se
couvrir la tête., prendre son bonnet.,
son chapeau., (kerhoroks) ; .
* Pour abréger, on se contente aujourd'hui do dire tout simplement ononta.
t Les Algonquins et les Nipissingues disent : toïoganabo, liqueur des ma-
melles ; les Otawas et les Sauteux disent au singulier : ïotocauo, liqueur de ta
mamelle.
\ Scalper un pauvre prisonnier de guerre, était quelque chose d'horrihlc
sans doute ; mais la cruauté des barbares ancêtres de nos Indiens ne s'arrêtait
pas là. Sur le crâne dénudé et tout sanglant de leur victime, ils se plaisaient
quelquefois à verser de l'eau bouillante ou à réjjandre des cendres mêlées de
charbons embrasés. L'excès de la douleur arrachait alors au malheureux
supplicié des cris lamentables et lui faisait faire des mouvements de corps, des
sauts et soubresauts qui amusaient les sjjectateurs. De là est venue l'expres-
sion si commune de kenomvarori : Aniot sanonwarori, naholen saton ? ohnisa-
tierha ? on dirait que lu as la cervelle cuite (on te prendrait pour un fou),
qu'est-ce lu dis ? qu'est-ce que lu fais ? (ce sont des extravagances que tu dis,
que tu fais.) D'un malade dans le délire, et surtout, d'un ivrogne en proie au
delirium tremens, on dit : ronomvarori, et s'il s'agit d'une femme: ionnnivarori.
Hélas ! que de gens, non-seulement chez les Peaux-Rouges, mais aussi chez li^s
Peaux-Blanches, se cuisent eux-mêmes la cervelle, tous les jours, par l'abus des
liqueurs fortes !
ms^iLm
'mr'-'p^Tmmsm^
136
Kennoiuvaroroksions, se dé-
couvrir^ ôter son chapeau ;
Ennonwarore, couvre-chef^
coiffure. Pour rendre les noms
d'espèce : tiare., mitre, barrette.,
calotte., diadème, couronne., casque.,
casquette., coi/fe., bonnet., chapeau^
c'est toujours le même mot qui
revient : ennonwauore ;
Kenonvvariaks, casser lu tête.,
(au propre et au fig.) ;
Teiononwariakt, cvst assom-
mant, (au fig.) ;
lontateuonwariakhoiikwa, ce
avec quoi on casse les têtes., casse-
tête., instrument de guerre en
usage chez les Peanx-Rouges
d'Amérique;
h) Kenonwaronnis, faire un pe-
loton., mettre en peloton ;
Kenonwarisious, dévider, dé-
faire U7i peloton de fd ;
Kanonwarovvanen, une. (jrande
pomme de chou, un grand chou
bien pommé ;
Kanonwarontas, un chou se
pommer, se foi ^'l'r en pomme.
Wakalerientare, savoir, con-
naître, avoir coiinaissancc de ;
Wakerienliios, être conlml, de
bonne humeur ;
Wakerientaksons, être cluujrin,
de mauv. hum.;
Tekaterientawenries, se trom-
per, commettre une erreur, se mé-
prendre ;
Katerientasas, se proposer dr.
prendre une résolution ;
Ka terien ta Isenries, trouver -un
moyen, imaginer un expédient.
ORONKARA
Tsioronkaral, teioronkarake,
I, 2 empans ;
Tekeronkares, av. les doiijl^
longs, faire un long empan ;
Wateronkararlia, la chenille
arpcnteuse ; un compas ;
Tewakeronkarasere, doubler
l'empan, faire deu.c empans ; plier
une chose en deux.
OSA rd KASA
Ksakon, tsakon, rasakon, dans
la bouche de moi, de loi, de lui ;
Ksakaron te, «'au. pas la bouche
close, pouvoir parler, n'av. pus sa
langue dans sa poche ;
Waksaiionwaks, av. mal à
la b. ;
Kalsoliares, se laver la b.;
Katsokewas, s'essuyer la b. ;
lontsoliewatlia, serviette ;
Xalskweks, fermer la b. ;
Katsosireks, se sucer la b., les
lèvres, (KOTSIREKS) ; •
Tokatskahons, faire aller Us
lèvres, les mâchoires, c.-à-d. man-
ger ;
Tekatskarawas, écarter les mâ-
choires, ouvrir la b. d'une manière
peu séante, av. la bouche béante:
KsakaioiiLs vcl ksakaioutha,
pousser le cri de victoire, d'alar-
me ;
Kasliakha, tousser ;
137
Katsoretha, badiner^ plaisan-
ter ;
Voy. ci-devant katsos et kat-
SOKWAS. *
OSERA (bc.)
Koserake, en hiver ;
Koserhen, au milieu de l'hiver;
Ken iosere, rh. dernier^ alg.
piponong ;
Nonwa ioserate, cet hiver-ci^
alg. pepong ;
En'ioserate, Vh. prochain^ alg.
pipong ;
Oia si tiosere, V avant-dernier
h.y alg. awas piponong ;
Tekoseriaks, passer T/i., hiver-
ner ;
Oserase, nouvelle année ;
Tsioserat, une année ;
Tsioseratson, chaque année ;
Tekoseraierits, av. V âge requis.,
être majeur., av. accompli Vdge
voulu ;
Katoseros, hiverner dans le
bois ;
Katoseronnes, aller en hiverne-
ment ;
* Osa s'allonge en osokwa dans kasohwakenhiate, la bouche d'wi canon ; i '
s'allonge en osara dans osarakon, à l'embouchure d'une rivière.
Il ne faut pas confondre osa, boucke (2 c), lat. os, oris, avec osa, couverture
de lu, qui sous le nom vulgaire de couverte, sert de vêtement aux Sauvages.
Ce dernier est de la 5ème conj. : i
Akosa, sosa, raosa, aosa, la couverte de moi, de toi, de lui, d'elle :
Wakosaien, av. une couverte. \
t C'est proprement la campe d'hiver, la lente pour le campement d'hiver.
Chacun a besoin de s'abriter en hiver, d'établir .va campe, de prendre ses quar-
tiers d'hiver ; de là la forme réfléchie (at) qu'a ici revêtue la racine primitive.
osERE.NTA quandoquc eliam sumitur pro somnio, prsesertim si ipsi adjun-
gatur postpositio — kon vel semi-adjectivum — iio sive — aksen.
Atosera -J-, tente sauvage ;
Katoseronnis, faire une tente ;
Katoserotlia, dresser une t.
OSERA (l c.)
a) Oserake, à la chaussée de
castor ;
Oserakeha, sureau blanc;
Konserats, ils (les castors) font
leur chaussée ;
Kaseros, faire une chaussée a
IHmitation des castors ;
b) Waseriio, belle., bonne hache ;
Waseranoron, hache de prix.,
qui a coûté cher ;
Kaserotiions, affiler une h. ;
Onseronni, faiseur de h.., c.-à d.
Français ;
Waseronnitiio, waseronni-
taksen, un bon., un méchant Fran-
çais.
OSERENTA
Oserentakon, dans le sommeil, |
in somno ;
Kaserentiio, kaserentaksen,
bon., mauv. sommeil ; |
Wakeserentahniron, av. le s.
dur ;
138
Wakeserentaras, av. sommeil^
sommeiller, s'endormir ;
Keserentarhos, endormir qlq.;
Keserentoris, troubler le s. de
qlq. ;
Keserentienens, succomber au
s., (kahrienens) ;
Wakeserentakhon, aimer à
dormir^ être dormeur ;
Wakeserentenhionkvva, agir,
parler dans le s., être somnam-
bule.
OSNONSA
Wakesnonsônte, ...On ton, av.
des mains, des doigts ;
Tekesnonsovvanen, av. de gros-
ses w., de gros d. ;
Wakesnonsakarevvalha, se
blesser à la »!., (wakkarkwatha) ;
Kesnonsaksen, av. la m. mau-
vaise, c.-à-d. être voleur, filou, es-
croc, av. les doigts croches ;
Katesnonsakarerastha, faire
claquer ses d. ;
Tekesnonsoraraks, écraser la
m., le d., les d. ;
Kesnonsawakon, tenir par
la m.;
Wakesnonsanonwaks, av. mal
à la m., (WAKENONWAKS) ;
Kesnonsanonwaks, av. envie
de manger des beignets, (kenon-
WAKS) ;
Kesnonsaks, manger des bei-
gnets, (IKEKS) ;
Kasnonsakhon, de bons b. ;
Kennisnonsos, tremper ses
doigts dans Veau, par restriction,
prendre de l'eau bénite ;
lonnisnonsokwa, bénitier d'é-
glise, litt. là où Von trempe ses
doigts ;
Kennisnonboroks, fourrer son
d., (KOROKS) ;
lonnisnonsoroktha, là où Von
fourre son doigt, c.-à-d. dé à cou-
dre ;
Kesnonsoserons, s'éraflcr la
main, (koserons) ;
Kennisnonsawitha, se mettre
un anneau au d. ;
Eiinisnonsawit, anneau.
OSTIEN
Ostientatokenti, ossement sa-
cré, relique ;
Ostientake, à Vos, sur Vos ;
Ostientakon, dans Vos ;
Ostientoskon, rien que des os,
tout en os ;
Ostienlâre,' ...târonnion,^ plein
d'os, plein d'arêtes, osseux ;
Ostientakeron, amas d'osse-
ments ;
Wakstiens, av. une arête dans
le gosier, et par extension, n'im-
porte quoi qui s'y arrête ;
Kstiokanons, ronger un os,
(par ext., toute autre chose) ;
Kslientakanonts, lécher un os,
(kkanonts).
OSWA
Oswahne, saiis feu, au froid,
devant un feu éteint ;
139
Waswas, s'éteindre ;
Oswenta, charbon éteint ;
Kataswentarlios, se charbon-
ner le visage ;
Kataswentokewas, se déchar-
bonner ;
Kaswentiaks, moucher la chan-
delle quand elle est' éteinte. Si
elle était allumée, il faudrait
dire : ktsiriaks, couper le feu.
OSWENKARE
Kasvvenkariio, ...res, ...ratens,
plinche belle., longue., épaisse ;
Kswenkaroroks, couvrir en
planches ;
Tekswenkarorens, scier des pi..,
scier de long ;
Tekaswenkarorens,
scie ;
moulin à
Tekswenkariaks, couper des p.,
c.-à-d. les scier sur le travers :
Kswenkaraketas, blanchir,
gratter les p. ;
Tieswenkarohoktha, claquoir;
KaswenkarakwentaroR, plan-
cher ;
Kswenkaranentaktha, poser
une planche ;
Wakatswenkarawitennis, se
fourrer une écharde.
OTARA
Kitarakarhathos, labourer ;
letarakarhathostha, instru-
ment aratoire, charrue ;
Tekatarens, la terre s'ébouler ;
Teketarentha, faire ébouler la
terre ;
Tkataroton, les Eboulis, (nom
de lieu), St. Placide ;
Kitararhos,6/ane/iîr à la chaux,
poser une couche de plâtre ;
Ki tare n tas, ...ta, ...tawe, fabri-
quer de la chaux ;
letarentastha, four a chaux ;
Katarakarita, terre cuite,
chaux ;
Katarakenrat, terre blanche,
argile, plâtre ;
Katarokwen, d'où Gatarocui,
maintenant Kingston ;
Katarote, cheminée (il y a
une — ) ;
Katarakon, dans la ch. ;
Katarakta, prés de la ch. ;
Katarakonhaha, oiseau de ch.,
hirondelle ;
Kitaraien, être en bande, en
rang, en troupe ; *
Katetaraiens, se mettre en
bande, en ordre, (ikiens) ;
Ohni sataroten ? quelle est ta
bande f en alg. aïoenen kit otem ?
Wakatarôte,
nageoires.
.rôton, av. des
* Ce verbe n'est usité qu"à l'indicatif, et seulement au pluriel : " Ken ieta-
raien ononsatokentike," tous ceux qui sonl ici dans VEglise, (assis à terre ou
sur des bancs). " bewatetaraien," placez-vous, asseyez-vous par terre, vel
asseyez-vous sur vos sièges.
■Lii-sisÊÊMnttm*u'S:*A
i-^i'
140
OTONKWA
lotonkowaneiij grande flamme ;
lotonkote, f. qui s'élève ;
Teiotonkwakwa, flamber^ (te-
KEKWA)
Wakitonkwarhos, * av. la
fièvre, lilt, être oint de feu ;
ce
qui
lakotonkwarhoslha,
domie la fièvre ;
letonkwanostakwa, ce qui ôle
la /■., fébrifuge, (ano) ;
Wakatetonkwarakwas, la f.
diminuer à qlq. ;
Tewakelonkwaras, av. bien
chaud.
OTONWA
lolonhiowanen, un grand tas ;
lotonhiôte, iotonhiôton, «?i,
des tas de foin, de gerbes ;
Kitoniiionnis, faire une pile,
une meule, v. g. de foin ;
Kitonhionnianions, en faire
plusieurs ;
lotonwahere vel iolonwawe-
ron, cabane de castor j.
OTSATA (1 et 4 c.)
Jotsataien vel kentsataien, il y
a de la brume ;
lotsatote, vel kentsatole, la
brume s'élève ;
Taiotsataienlontie, voici venir
un nuane.
OTSIKWA
lolsikote, nœud d'un arbre, bou-
ton sur un habit ;
lolsikôton, des loupes sur un
arbre, des boulons sur un h. ;
Ktsikotha, boutonner:
lelsikotakwa, bouton ;
Tekatsikwaheks, frapper la
balle, jouer à la crosse ;
'KixiiWiw^ii^i'i, montrer le poing \
Ketsikvvatatis, menacer qlq.
du p. ;
Kalsikwakwenonnis *', fermer
le poing.
OTSKERI î
Wakennitskeronties, lancer un
crachai, (wakatiesj ;
* On peut dire également wakelonkwarhos, le mot otonkwa étant ad libilum
lie la 2e. ou de la 4e. conj.
t Celte hutte ou cabane se nomme wic en algonquin et dans les langues qui
lui sont congénères. Quelques écrivains ont confondu mal à propos wic avec
WAC, deux mois bien difîércnls. La ouache du castor (amikwac) est la cavité,
le creux fait horizonlalement sous la terre, le conduit souterrain qui aboutit à
la ouiche, à la cabane (Xmikwic). Wac et wic ont passé dans la langue fran-
çaise du Canada, sans éprouver d'autre modification que celle de l'orthographe,
i ouache, ouiche.)
*' Ceux qui se piquent de bien parler, mettent une différence entre " kalsikwa-
Kwenonnis," fermer le poing, et " katsiaKwenonnis," fermer la main. Dans l'un
et l'autre cas, on remarque i'intercalalion d'un k épenthélique.
î OTSKERI, n'est qu'une racine secondaire, composée de ots — et de keri, et
signifie produit, résuUal du ots — , c.-à-d. cracfial, salive. Ce ots — est le pré-
fixe onomatopéique de plusieurs mois, v. g. otskwarhe, grenouille, d'où " iots-
kwarhohon," il y a bruil de grenouilles, on entend coasser les grenouilles. Il y
a ici une double onomatopée.
141
\^
Kennitskeroseras, conspuer,
cracher sur, ^koseras) ;
Tekitskerens, baver, (wasens) ;
Wakitskeres, av. la salive lon-
gue ;
Otskereta, le mal de la salive
longue ; ^
Kitskeretarhos, communiquer
ïotskereta, (Voy. ce mot, p. 69).
OTSTENRA
Otstenrake, sur le roc ;
Otstenrokon, dans, sous le roc;
Kitstenrotha, élever un mur ;
Tehentstenrotha, un maçon ;
lotstenrakaroiite, ouverture,
brèche de muraille ;
Kentstenrakwentare, pierre
plate, pavé ;
Kitstenrakwentai'hos, paver,
étendre des pierres ;
Teiotstenroken, un rocher ou-
vert^ deux rochers séparés par une
ouverture ;
lonitstenrote, pointe de rocher ;
Te ken ts ten rote, muraille de-
bout ;
Kilstenrakwentarakwas, dé-
paver, ôter les pierres d'un pavé ;
Kitstenrarisions, démolir un
mur ;
Kitstenrehestha, frapper un
rocher, le faire résonner en le
frappant ; donner sur un récif,
sur un écueil.
* Le célèbre médecin Jérôme Fracastor a composé sur cette triste et ignomi-
nieuse maladie, un bon poème latin en trois livres, intitulé : Siphillis.
■f Quelques-uns prononcent et écrirent owatsire.
OWARONK
Kawariio, kawarakhon, vian-
de bonne, de bon goût ;
Owarase, v. fraîche ;
Kevvarakasta, être mangeur de
V., aimer beaucoup la v. ;
Kewaraks, manger de la v.,
faire gras ;
Katewaratkawas, lâcher la v.,
faire maigre ;
Kewarowanen, être charnu ;
Kewaros, mettre la v. dans la
chaudière (pour la faire bouillir) ;
Kewarokwas, ôter la v. de la
chaudière ;
Kewararatsions, déchirer la
chair ;
Kewarakwetarons, couper un
peu de chair, c.-à-d. circoncire ;
Teiewarawehestakwa, four-
chette, litt. ce avec qaoi on perce
la viande ;
Tekewararitha, hacher de la v. ;
Tekawarariton, hachis, alg. pi-
kickite-wiias.
OWATSIRAt
Owatsiratokenti, la Sainte
Famille :
Kawatsirataties, famille qui
existe encore ;
Kawatsirahtons, f. qui s'é-
teind ;
Katwatsiratehiarons, f. qui
s'augmente ;
142
Wakwatsiraien, av. de la f.,
de la parenté, des parents ;
Tkatwatsirines, sortir, venir
de telle f. *
OWEIA
Tekeweies, av. les Iras longs.,
les ailes longues ;
Tekateweiatats,
bi'as en croix ;
étendre les
Tewakateweiate, élrc les bras
en c. ;
Tewakateweiataties, marcher
les bras en c. ;
Sewatevveiat, une brasse ;
Tekateweiariklha, s'envoler en
battant des ailes ;
Tekateweiakelals, cire en dal-
matique ;
Kateweiawaks, s'éventer avec
un éventail ;
lonteweiawaktha, éventail ;
Oweiahontsa, bras des oiseaux ,
aile^ m. s. que onerahontsa ;
Tekeweiahontsonte vel teke-
iierahonlsontc, av. des ailes, f
0"WERA
lowerare, // ij a de l'air, du
vent ;
lowerano, vent froid ;
Kaweranostha, le vent se re-
froidir ;
Tekawerakwa, le vent se lever;
Tekaweratases, le v. tourbil-
lonner ;
Tekawerakarhatenies, le v.
tourner, changer ;
Tekaweriaks, \le v. tomber, se
calmer ;
Keweraras vel tewakewero-
katon, av. le v. contraire., av. le v.
devant ;
Tevvakatevverenton, av. le v.
arrière ;
Tekewerahrenhos, av. le v. de
côté.
OWIRA
Owiraa, nourisson, enfant à la
mamelle ;
"Wakewiraien, av. un enfant^
des enfants ;
Wakewirakate, av. un grand
nombre d'enf. ;
Wakewiriios, av. de beaux., de
bons e. ;
Wakewiraksens, av. de mé-
chants e.;
lowiratsanit, e. terrible., difficile
a goiiverner ;
* On dit dans le même sens: tkalsirines, sortir, venir de tel feu, otsiue).
Skatsirat, un feu, sakalsirat, le même feu s'emploient ;inssi pour skawatsirat,
une famille, sakawatsirat, la même famille.
f Kewciente, être adroit, être capable, me semble dériver d'owEiA.
C'est en efTtit par les bras que nous agissons, que nous travaillons, en un mol
que nous sommes capables, comme c"est par les ailes que les oiseaux sont
capables dans leur propre sphère qui est de voler. Rapprochez encore de oweia
le mot owEiONTA, pic, levier, sorte d'instrument pour aider les bras, quasi
acljiœans brachium. Ajoutez-y de plus le mot oweionkara, le pouce, petit
membre qui est comme un rejeton du Iv^as, et au moyen duquel la main se
trouve complétée.
143
Wakewironties, abandonner^
rejeter son ou ses e. ; s'avorter ;
Kawirinekens, Vavortement
avoir lieu, le fœtus sortir ;
Kewirinekentha, produire Va-
vortement par le moyen d'un
remède ;
Kewirawis, donner^ confier son
enfant, ses enfants ;
Katewirarakwas, adopter un
enfant.
OWISE
lewisonniatha, verrerie, fabri-
que de verre ;
Skawisat, verrée, un verre de,
plein un verre ;
Kawisowanen, un grand verre;
Owisake, sur la glace ;
Owisokou, sows la glace ;
lowisiio, belle glace, glace vive ;
lowisahniron, glace forte ;
Watewiskwentare, glissoire ;
lowisarhon, verglas;
Kawiserats, la glace prendre,
se former (sur un lac, sur une
rivière) ;
Kavvisokwas, la glace s'en aller,
se déprendre ;
Tekawisahris, la g. se briser ;
lowisonties, il grêle, lilt, elle
jette la glace. *
OTVISHA
Tekwishenheions, se fatiguer,
être à bout de forces, n'en pou-
voir plus, (kiheions) ;
Tekewisennies, lasser qlq., l'é-
puiser, le mettre hors d'haleine ;
Tekwishatste, être infatigable ;
Wakwishens, être fatigué de la
, charge, ne pouvoir plus la porter,
succomber sous le poids du far-
deau.
OWISTA
Wakwis taie was, ne pouvoir se!
procurer de l'argent ;
Wakwistaientas, réussir à s'en
procurer ;
Wakvvistaien, tn avoir ;
Wakwistakate, en avoir beau-
coup ;
Sak Tekawistasen, Jacques
Vingt-Piastres ;
Kwistaheks, frapper le métal,
sonner la cloche ;
Rawistaheks, bedeau, sonneur ;
lewistahektha, métal qu'on fait
résonner, c.-à-d, cloche, timbre,
tam-tam ;
lowistakahre, le métal résonne,
la cloche sonne ;
' Wakaties,ye,;e//e; salies, ittje</e5 ; ïolïe?., il jette ; ioties, elle jelle. Pour
tous les verbes impersonnels, il en est de même en iroquois ; c'est toujours la
personne féminine qui en est le sujet ; iothore, elle (au lieu de il) fait froid :
iokennore, elle pleul etc. Les Anglais et les A.ilemaiids emploient dans ce cas
le pronom neutre : " it is cold ; os ist kalt " ; " it rains ; es regnet ; " tandis
qu'il y a suppression complète (Je pronom personnel en portugais, en espa^jnol
et en italien ainsi qu'en algoni]uin : " faz frio ; hace irio; fa freddo ; kisina "
" chove ; liueve ; piove ; liimivan."
144
Owistanoron, métal précieux,
(or, argent). Quand on veut pré-
ciser, ou ajoute : otsinekwar,
jaune ; kenraken, blanc ;
Ovvistanorontseroskon, tout
(Vor^ tout d'argent^ eu or massif,
en argent massif ;
Kwistanorontserarhos, dorer ^
argenter ;
CWISTOSERA
lowistoserare, il y a de la
crème sur le lait^ de la graisse, du
suif sur le liquide ;
vVatevvistoseros, ...sero, ...se-
rowe, la crème se former sur le
lait, la graisse se figer sur le
bouillon refroidi ;
Kwistoserarhos, beurrer, grais-
ser, V. g, un morceau de pain ;
Kwistoserokwas, écrémer, en-
lever la graisse d'un bouillon.
TEKAWEHESTHA
Tevvakawehestha, ai\ un point
de côté ;
Tekeriasawehestha, percer le
cœur ;
Tekeuiaravvehestha, saigner
au cou :
Tekonentsawehestha, saigner
au bras ;
Teioutatenentsawehestakwa,
lancette ;
Teiewarawehestakwa, four-
chette. I
TEKAWENRIES
Tekiiuikonhraweuries, amu-
ser, divertir ;
Tekeriwawenries, détourner la
conversation, faire diversion ;
Tek' > rien tavvenries, troubler
qlq., le faire tromper ;
Walkaterientawenrie, av. com
mis une erreur, s'être trompé ;
Tekennonwarawenries, perdre
la téte^ devenir fou.
TEKAWISAS
Tekasarisas, couper avec des
ciseaux, (asare) ;
Tekasarisanions, faire plu-
sieurs coupures, être tailleur ;
Tekatawisas, s' entre-heur 1er,
s'entre-choquer, venir en contact
avec — (s'emploie seulement au
D. et au pi.) ;
Tevvatasarisas, ciseaux, litt.
deux couteaux qui se choquent ;
Tekatenonwarisas, se heurter
la tête.
TEKEKWA
Tekekvvennis, prendre à qlq.
ou pour qlq., lui ôter (son bien
ou son mal) .
Tekatatekwa, prendre pour soi,
se charger de — ;
Tekeiatakvva, prendre qlq. à
brasse-corps ;
Tekenonsakwa, transporter
une maison ;
Tekewennakvva, prendre les
paroles de qlq., les emprunter, s'en
servir ;
145
Tekeriwakwa, chanter (chant
d'église), litt. lever la chose (en
sous-entendant du livre) ;
Tekeriwakwase, chanter en
l'honneur de — ;
Tekalkarakwa, prendre à cré-
dit, lever pour soi une bûchette,
une taille, (okara) ;
Tekekarakwase, prendre à cré-
dit pour qlq. ;
Tekenatakwa, déménager en
masse, émigrer, transporter le
village; *
Kanatakwenke pour Tekana
takwenke, au village enlevé, à la
place de l'ancien village. (Voy.
ce mot aux Notes suppl.)
TEKENAKS
Tekenakhons, égratigncr ;
Tekanaks, herse, râteau ;
Tekanekanaks, hirondelle de
rivière ;
Keriwaneraks, faillir, se trom-
per, commettre une faute, une
erreur, faire un péché ;
Wakeriwanerahakskon, être
pécheur ;
Kariwanerahakserakaion, le
péché ancien, le péché originel.
TBKEBANEKENS
Tekateranekens, s'unir par
mariage ;
Tewateranekenseratokenti, sa-
crement de mariage ;
Tekhonwanekens, joindre
deux canots ensemble ;
Tekseriietanekens, unir en-
semble des cordes, des fils ;
Tekenonsanekens, ...khahons,
être voisin d'un, de plusieurs, av.
sa maison près de la maison d\m
autre, etc..
TEKERIKS
Tekennoseriks, serrer les dents;
Tekennoserisions, desserrer les
dents ;
Tekeristeriks, souder ;
Kasirokeriks, serrer la voile.
TBKIASE
Tekatiatasetha, se doubler,
. c.-à-d. s'aider du secours d'un
autre, s'adjoindre un aide ;
Tekiasere, être double ;
* Ce verbe s'emploie aussi par catachrcse, dans le sens de transporter son
ménage, déloger, décamper, quand même il ne serait question que d'une seule
personne.
Tekanekanaks-kowa,
martinet.
TEKENERAKS
grand
Tekeiataneraks, prendre qlq.
pour un autre ;
Tekatahonsancraks, entendre
une chose pour une autre, mal
entendre ;
Kariwaneren, chose prise mal
à propos, à tort, au lieu d'une
autre qu'on devait prendre, c.-à-d.
péché ;
146
Tekesnonsasere, av. les mains
croisées ;
Teweatasere, fête double ;
Tekiaseroi" nions, mettre en
plusieurs doubles ;
Asen, kaieri, wisk natekaiase-
lonnion, triple, quadruple^ quin-
I It pie ;
Tekatenentsaserha, se croiser
les bras ;
Tokaterenso^'^^'ha vel tekatsi-
iiaserha, se croiser les jambes ;
Tekatiaserens, doubler une
perte de vie pour la satisfaction de
In famille, privée par un meurtre,
de quelqu'un de ses membres. C'est
la vendetta des Sauvages. Si un
homme en tue un auti-e, la fa-
mille du mort dira : ''■ ioianere
taontiasèren," il convient que le
mort se double, c.-à-d. qu'on mette
à mort le m,eurtrier lui-même ou
quelqu'un des siens.
TEKKANERE
Tekkaueranions, regarder, con-
sidérer beaucoup d'objets ;
Tekkaneraties, continuer à
fixer ses regards^ regarder en mar-
chant ;
Tekkaneratsihon, bien voir., re-
garder comme il faut., considérer
attentivement ;
Tekatkanerha, avoir en vue;
Tekewennakanere, prendre
pour règle la parole de qlqu'un.
TEKONKOS
Tekonkotha, pénétrer, passer
au travers, imbiber ;
Teiaonkohton, d'outre en outre;
Tekahnekonkotha. /7'au;j«s5cr
à travers ;
Tekaweronkolha, l'air, le vent
passer à travers ;
Tewakaliatonkotha, av. le
corps dérangé, relâché ;
Teiakotialonkolakwa, purga-
tifs laxatif
TEKORENS *
Tckientorens, fendre du bois ;
Tekswenkarorens, scier des
planches ;
Tekasvvenharorens, moulin-à-
scie ;
Teiotorcn, fente, fisswe., cre-
vasse ;
Teiotstenroren, crevasse de ro-
cher ;
Teiotewishoren, fente sur la
glace ;
Tewakatsoren, av. la lèvre fen-
due, avoir un bec de lièvre.
TEKRITHA
hacher du
Tekienkwaritha
tabac ;
Tektsiseraritha, casser
vitre ;
une
' Le verLe tekorens a servi à former plusieurs noms d'homme v. y. Thaon-
•Trentsioren^, il fend la terre ; Teharihorens, il fend l'a/faire ; Tehanetorens, il
f^nd les pins ; Tehanekorens, il fend l'eau. " Nahoten, iesaials ? — San Tehol-
IV un icukiats " quel est votre nom ? — on me nomme Jean Bec-dc-lièvre.
I
U7
Tekhonwaritha, brisef Uii ca-
not ;
TekonWentsîarithâ,
émotte)\
TEKTENIES
bêcher,
Tesektenies, falsifier ;
Tekatiatatenies, changer de
peau, muer ;
Tekatewennalenies, changer de
voix ;
Tekeriwatenies, changer une
affaire, dire une chose autrement
qu'elle n'est ;
Tekewennatenies, traduire,
tourner en une autre langue ;
Tesekeriwateniennis, faire
changer qlq. d'avis ;
Tesevvakateriwateniennis,
changer d'avis.
TEKTORARAKS
Tekaloraraks, pincettes, te-
nailles ;
Teietsirorarakstha, pincettes
"pour le feu ;
Tekeristoraraks, imprimer,
être imprimeur ;
Teieristorarakstha, imprime-
rie.
TEKWANNHAKS
Tekatwannhaks, se ceindre ;
Katiatannhaks, mettre sa cein-
ture ;
Àtiatannha, ôeintUre^ ceintu"
fon ;
Atenonwarannha, bandeau,'
Atsinnha, jarretière ;
Katsinnhaks, mettre sa j. ;
Atiakwarannha, sangle ;
Tekiakwarannhaks, sangler ;
Tekiakwarannhasions, ôtei- la
sangle.
TEKWA"WENHEKS
. Tekatwawenheks, s'envelop-
per, se draper dans son manteau ;
Teiotwawenhe, recoin, angle,
endroit resserré, défilé ;
Teiotehionhawenhe, détroit
(de rivière) ;
Teioteniataravvenhe, détroit
(de mer).
TEWAK— OSE
Tewakerakose, être ébloui,
aveuglé par le soleil ; *
Tewakevvisose, être ébl., av.
par la glace, par la neige.
TKONNBKS
Tekeionnekhons, faire reculer
le monde, écarter les gens ;
Tkatonneks, reculer de peur,
tressaillir ;
^ Tekeiatonnektennis, faire peur
à qlq., le faire tressaillir ;
Tetkennisnonsonneks, écarter,
retirer sa main V. g. de son visage.
* Tiorakose, elle est éblouie par les rayons du soleil. C'est un nom de femme :
Naholen konwaiats sekenha ?— Firawenn Tiorakose konwaiats.
Comment s'appelle votre sœur cadette ?— Elle s'appelle Philomène Tiora-
kossé.
148
^W
WAHTONS
Kahtonlha, détruire^ faire dis-
paraître, abolir ;
Wateriwahlons, un usage se
perdre^ s'abolir ;
Wakenikonhrahtons, tomber
en défaillance^ perdre coniiais-
sance ;
Kialahlons, se tromper ;
Katiatahtons, s'égarer^ s'écar-
ter^ se perdre ;
Wakahtonnis, qq. ch. dispa-
raître à qlqu'un ;
Wakatenaskahtonnis, ai', per-
du sa bête ;
Keiataton tennis, se cacher à
qlq.^ se dérober aux regards^ aux
recherches ;
Tekeiatalontennis, jouer à
cache-cache^ à la cligne-musette.
WAKAHTAS
Wakahlon, être rassasié ;
Keiataslha, rassasier qlqu'un;
Atahonsera, satiété, soiil, rassa-
siement.
WAKARENRE
Wakaieiuekwen, penther
vers — ;
lonontakaienre, penchant
d'une montagne ;
Kanonsakarenre, maison qui
penche ;
Kahonvvakarenre, canot qui
penche ;
Wakenikonhrakarenre, av.
l'esprit enclin à — ;
lokarenre, le déclin du jour.
WAKARESEN
Wakaresaonhatie, engraisser.,
devenir gras, prendre de l'embon-
point ;
loresen, le gras de la viande,
(par opposition à iotiwen, la par-
tie maigre) ;
Oresentsera, embonpoint ;
Keresensllia vrl keresentse-
ronnis, engraisser des animaux,
en avoir à l'engrais, les rendre
gras, charnus, l'aire du lard, de
la graisse, de la viande de bou-
ch«.M-io, de chai-ciiterie.
WAKATEKEFEN '
Kiatekefase, jalouser, être ja-
loux ou jalouse de ou contre—;
Atekefasera, jalousie, (Dicitur
hoc non tanlum de conjugibus,
sed etJam de amasiis).
WAKATETSEN
Atetsensera, gourmandise, sen-
sualité ;
' Wakalekefpn n'est autre chose que le parfait du verbe Katekofas, ...fen,
...fa. Ou emploie ce parfait au lieu du présent qui est maintenant à peu près
hors d'usage.
149
Wakatetsenserowanen, èlre
grand gourmand * ;
Wakienkwatetsen, être friand
de tabac :
Wakewaratetsen, aimer beau-
coup la viande.
-WAKATIES
Keiatonties, abandonner qlq.,
le laisser en arrière ;
Kati-itoiities, se jeter., se préci-
piter ;
Keiatiatonties, se jeter sur qlq. ;
Wakatietha, jeter dans un
parti., remettre à un autre temps ;
Wakenakonties, divorcer ;
Wakewironties, s'avorter., se
procurer ravortement, abandon-
ner^ renier ses enfants ;
Wakerihoiilies, abandonner
une affaire^ une entreprise ;
Wakvvistonties, perdre son ar-
gent ;
Wakenoiisorities, quitter une
maison., cesser d'y aller :
Wakeristoiities,ye/er l'ancre ;
IakoristoiiLietha, ancre de vais-
seau., litt. le fer qu'on jette.
■WAKATI"WAS
Wakaliwen, être maigre :
Wakatiwaonhatie, maigrir,
continuer à maigrir ;
lotiwen, elle ^st maigre, vel
etiam, le maigre, là partie maigre
d'un morceau de viande ;
Iakotiwenstha, ce qui fait mai-
grir.
WAKENAKWENS
Wakenakwentskon, être iras-
cible, prompt a se fâcher ;
Kenakonnis, faire fâcher, irri-
ter qlq. ;
Kenakwase, se fâcher contre
qlq.;
Kenakvvaiewentas, calmer sa-
colère ;
lonakwat, c'est irritant ;
Wakenakwatha vel wakena-
konniatha, 5e fâcher à cause de — ;
Kanakwensera, colère ;
Kenakwis'is, venir a bout de
fâcher, de faire impatienter qlq ;
Kenakwatani, ...leiiiii, ...ten,
causer de la peine à qlq., lui être
importun, le vexer, le tanner, le
taquiner, l'impatienter.
WAKENEKARON
Wakeri wanekaron, poursifiure
une affaire, une entreprise avec,
ardeur, ne pas se rebuter ;
Wakkaranekaron, presser ses
débiteurs, exiger avec rigueur ce
qui est dû dès que le terme est
échu ;
Wakiatanekaron, être agile,
vif, dispos, actif, ardent :
' Telle est la signlficaUon propre et littérale du Terbe wakalelsenserowanen ;
mais, à Caughnawaga, il ne se prend qu'au figuré, et signifie 5C tourmenter trop
pour qq. ch., et avec la négation, ne pas se tourmenter assez.
16U
Katanekaronkwa, pres&er^ in-
sister pour la réussite d'une af-
faire ;
Kiatanekaronkweliiiîs, agir
beaucoup auprès de qlj. pour une
affaire^ Je Bolliciter fortement
pour obtenir son appui, son con-
sentement.
WAKENIAKS
Wakeniakhe, ctre sur le poinl
de se marier ;
Keniaklennis, faire marier
qlq. :
Rotin iakon, les tjcns maries.
1rs époux ;
Rolininkhe, lea futurs, les fian-
cés ;
Nene ioniakon, S(ni mari, lill.
celui à qui elle est mariée ;
Nene roniakon, sa femme, liti.
celle à qui il est marié.
V/AKENNHIS
Wiiheriwannhis, pécher jiar
aclioii :
Walunvennannliis, pécher par
parole :
Wak.'wannhis, bégayer.
WAKERAS
Wiilvhonriakeras, av. mau-
vaise ii'itcine :
Wiik -nionsakeras, étrepunais:
Kit;iUeras, sentir le fumier, ré
pandr." une odeur fécale ;
Kienkwakeras, sentir le tabac;
Kienkwarakeras, s^ la famée :
Kenekakeras, s. le rhum, le
whiskey ;
Kaiatakeras, la bête au corps
puant, c.-à-d. bouc, et par exten-
sion, chèvre, chevreau;
Ka tsi n on wakeras, l^ insecte
puant, c.-à-d. la punaise.
"WAKERHARE
Kherharenion, attendre plu-
sieurs personnea, être dans l'at-
tente de quelques personnes ;
Kherharatstennis, faire espé-
rer à qlq., lui promettre ;
Katerharats, rester pour atten-
dre ;
lorharats, // y a lieu d'espérer ;
Iakorharekon, la vertu d'espé-
rance, l'acte d'espérance.
WAKIOTE
Kaio ten sera, travail, occupa-
tion ;
Wakeriwaiote, s'occuper d'une
affaire^ être occupé à un travail ;
Keiotense, travailler pour qlq. ;
Keiotcnstha, faire trav. qlq. ;
Keiotenserawis, donner de
l'ouvrage a qlq. ;
Wakiotatis, ne pouvoir tra-
vailler., être empêché d'agir ;
Kaiotats, empêchement, obs'
tacle.
WAKITENT
Wakitentas, devenir pauvre ;
Wakitentha, n'être pas riche,
être peu avantagé des biens de la
B ■
151
fortune^ sans être prcciséiiieut
pauvre ;
Kententsera, pauvreté, indi-
gence ;
Wakiteiitsihon, cire bien à
plaindre ;
Kekenstetennis, ruiner^ appau-
vrir qlq.;
Katatitenstetennis, se ruiner,
s'appauvrir soi-même.
WAKKONNIENST
Iakonnienst, c'est propre, dé-
cent., digne de respect., délicat, cela
demande des soins., de la propreté ;
Katatkoniiienst, soigner sa per-
sonne, se tenir proprement ;
Kkonnienstha, respecter, ho-
norer ;
Katalkoanienstlia, se préva-
loir, être arrogant, fier, faire le
monsieur, faire la dame, trancher
du grand;
Katatennikonhrakonnienst,
être susceptible, facile à offenser.
WATOS
Watokwas, désenfler ;
Wakatenontsisto, av. la tête
enflée ;
Sewakatenontsistokwen, oy.
la tête desenflée ;
lotonioii ne ieiatakeson, av,
des enflures par tout le corps.
WENSERA.
Wenseiiio, belle couleur ;
Wenserakhon, bonne odeur;
Wenserakhoiison, de bonnes
odeurs, des parfums ;
Wakiataklion, sentir bon, (se
dit d'une personne pommadée,
parfumée) ;
Niate wenserake, toute sorte
de couleurs, d'odeurs.
738?.
NOTES SUPPLEMENTAIRES
AKENBSIIO
C'est peut-être un mot composé, mais dont personne à présent
parmi les Indiens, ne saurait donner l'explication complète ; on
y voit bien, il est vrai, le préfixe AK — et la finale pulchrativc
— IIO, mais quel sens pourrait-on assigner au substantif medial
— ONESA — qui s'y trouve incorporé ? Là est toute la difficulté.
Quoiqu'il en soit de la signification d'om^sa, le mot qu'il sert à
composer est un véritable verbe qui se conjugue ainsi :
«
Akenesiio, /a« un bel^ Je suis de la bande de^ ■-;
Sanesiio, tu as tm bel \ © Tu es de la b. de ( ^
Ronesiio, il a ?m bel )■ a H est de la b. de )■ ^
lonesiio, elle a un bel | ^ Elle est de la b. de | ^
Akonesiio, on a un bel J On est de la b. de J ®
On peut dire aussi, et, avec non moins de probabilité, que
ONESIIO est un mot simple et indécomposable, synonyme de
TAWISTAWIS, allotiette, et ne s'employant plus maintenant qu'avec
les préfixes personnels et en style de blason.
La bande de l'allouette est actuellement très-peu nombreuse.
Parmi ceux des autres bandes circule ce dicton : " Rotinowen,
iaken, ne rotinesiio," iLs sont menteurs, dit-on, ceux de Vallouette.
Voyez le magnifique ouvrage intitulé : CONTRIBUTIONS To
NORTH AMERICAN ETHNOLOGY, vol. IV. Chapt. I. Washington,
government printing office, 1881.
154
AKIA.NER
Chaque village se partage en plusieurs bandes doPit chacune a
son chef, son roiancr^
Le Sault St. Louis est considéré comme le chef-lieu de la
nation iroquoise dans la province de Québec, c'est là que se
tient le grand feu, que se réunissent les députés des autres
villages iroquois, et même c^uclquefois des autres nations. Les
Kahnawakeronons (Indiens de Caughnawaga ^// Sault St. Louis)
sjnt divisés en sept bandes, savoir :
i" la bande de la tortue ; ceux de cette bande ont pour
marque une tortue, anowaRA, et s'appellent ratiniaJUcii ;
2* la bande de l'ours, rutiskcrczvakc, leur manjue est un ours,
ÛKWARI ;
3" la bande du loup, rotikicaJio ; un loup, okwaho, leur sert
de marque ;
4* la bande du calumet, rotiscmiakctc * ; ils ont sur leur blason
un calumet, kanonnawen ;
5" la bande du rocher, rotincnhiotronou ; un rocher, ONENHIA
figure sur leurs armes ; •
6* la bande de l'allouette, rotincsiio ; une allouette tawis-
TAWIS est la marque qui les distingue;
7' la bande de la tourtre, rotiritc\ ayant pour marque un
pigeon sauvage, ORITE.
Au Lac des Deux-Montagnes (kanesatake), nous avons les
* Rotisennakehte, litt. les porto-noms, (osknna, wakkeute). C'est
parmi ceux de cette bande qu'on clioisissait l'officier charge de préparer
et de présenter le grand calumet dans les assemblées solennelles. C'était
au roianer de cette bande de nommer les députés, les ambassadeurs, les
maîtres de cérémonies. Mais i^our être valable et définitive, cette nomina-
tion devait être ratifiée par les chefs des autres bandes. Quand un jeune
guerrier paraissait propre à la carrière diplomatique, le conseil de la
nation le faisait d'ordinaire passer de sa bande dans celle des rotisenna-
kehte.
155
bandes de l'ours, du /ûi/J> et de la torUic, avec quelques rares
débris de la bande de Xangtnlle et de celle de Xallouette.
A Swekatsi (maintenant Ogsdenbourg) où se trouvaient réunis
des Indiens de tous les cantons iroquois, outre les bandes ci-dessus
nommées, il y avait encore celles du cJicvreuil, d\i héron, du castor.
Mais là, comme partout ailleurs, les bandes les plus nombreuses
étaient celles de Vottrs, du loup, et surtout la bande de la tortue
qui, peut-être pour cette raison, se sous-divisait en grande et
petite tortue.
AKTSAKANN
Les Abénaquis de St. François pnt en outre un nom particu-
lier, celui de SkensowaJiucronon, habitant de St. François. L'éty-
mologie est ici très-facile : Skcnsoiva = Saint-François ; Skcnso-
wahnc = à vcl de St. François.
Le nom général se conjugue ainsi : " aktsakann, satsakann,
rotsakann, iotsakann, akotsakann " &c.., je suis abénaquis, tu
es, &c... Les Iroquois plaisantent sur le langage des Abénaquis,
disant qu'il ressemble au chant du goglu qu'ils nomment akotsa-
kancnJia.
Le mot abénaquis est d'origine algonquine : luabanaki, terre
du Levant.
ANITAS
De là vient la dénomination ^e Ratinitas donnée tout récem-
ment aux PP. Trappistes sortis de Bellefontaine* pour former un
établissement au Lac des Deux-Montagnes. Les Iroquois ont
cru voir une certaine ressemblance entre le costume de ces Reli-
gieux et le pelage de Vanitas, et cela leur a suffi pour dire tout
bonnement d'un Père Trappiste : ranitas, c'est un anitas. Chez
eux, ce terme n'a rien d'injurieux, et ils ont été tout surpris d'ap-
prendre que nous ne l'approuvions pas. Alors quelques-uns se
sont mis à les nommer rotiatatokenti, c.-à-d. les saints, d'autres
les nomment en français, en prononçant du mieux qu'ils peuvent,
* Dans le département de Maine-et-Loire, eu France.
156
trappistes ; mais le plus grand nombre continuera bien probable-
ment à dire, et sans ombre de malice : Ratinitas, les Putois.
AROSEN
Ce mot appartient également à la langue huronne qui n'est à
proprement parler, qu'un des nombreux dialectes de l'iroquois.
Même dans le vieux et très-imparfait dictionnaire composé par
le Fr. Sagard, et nonobstant les incorrections de toute sorte dont
il est rempli, on peut reconnaître* un grand nombre de racines
communes aux deux idiomes. J'en citerai ici quelques exemples
pris parmi les noms d'animaux :
Huron d'après Sagard :
Acoissan,
Ahonque,
Orittey,
Sconoton,
Tiron,
Arousen,
Oliihoin,
T.saliouinocq,
Stiiionclioquey,
Otsiuohoisse,
Otiaraon,
Touhauc,
Iroquois actuel :
perdrix, okweson,
outarde, kahonk,
tourterelle, orite,
cerf, oskcnnonton,
chat -sauvage, atiron,
écureuil, arosen,
suisse, (sorte (récmouil) ohrioken,
loutre, tawine,
fourmi, tsinonstûkwi,
ver, otsinonwa,
crajjaud rert, * wararon,
puce, otawek.
A SEN rf. ASENNEN
#
Les Iroquois ont dtj se servir d'abord de leurs doigts pour
compter. Les deux mots ci-dessus en fournissent une preuve
sensible. De quelque coté en effet que l'on commence à compter,
par le pouce ou par le petit doigt, le nombre trois (asen) se
trouvera sur le majeur, au viilieu de la main (ASENNEN). Il en
est de même en algonquin : NISWI = 3, cf. NASAW = le milieu.
* C'est plutôt grenouille verte qu'il fallait dire, le hull-frog des Anglais,
grenouille nommée en certains lieux grenouille mugissante, et en d'autres,
grenouille taureau. Les Français du Canada l'appellent ouaouaron, les
Iroquois du Sault oronwaronf, les algonquins omamano. Tous ces noms,
on le voit, ont été formés par onomatopée.
157
BNNISBR A
Ce mot me paraît tout-à-fait étrange, et par ses significations
si diverses (vqy. p. 4), et par sa forme qui le rapproche autant de
ENNITA que de ENTA. Quel en est au juste le premier radical ?
est-ce ENNIS ou ENNI ? tmdiqiic mnbages.
ENNITA •
Ici, même difficulté pour l'investigation de la racine : est-ce
ENNIT ou simplement ENNI ? Quoiqu'il en soit du mot en lui-
même, le sens au moins en est certain, il signifie mois hmairc.
On trouve dans de vieux cahiers des missionnaires, les noms des
douze mois ou lunes de l'année. Tharonhiakanere a eu soin de
les insérer dans son dictionnaire français-iroquois, les voici avec
la traduction littérale de ceux qu'il a été possible d'expliquer :
Tsiotorha, , petit froid, Décembre.
Tsiotorkowa, "^ grand froid, Janvier.
Enniska, petite lune, Février.
Enniskowa, grande lune, Mars.
Oneratokha, petite feuille. Avril.
Oneratakowa, grande feuille, Mai.
* On a vu p. 4, que ce mot renferme lo double sens de mois et de
lune ; et dans une note de la j». 85, nous avons fait remarquer quelque
chose d'analogue dans la langue grecque. Ajoutons ici que les divers
idiomes des peuples slaves offrent la même particularité, notamment
celui des Illyriens qui pour rendre les mots latins hma et mcnsis, n'ont
pas d'autre mot que misée. (Grammatica latino-illyrica. — Romœ, 1863.)
Dans un petit article qui termine lo tome neuvième des Actes de la
Société philologique, le Prince L. L. Bonaparte mentionne plusieurs
autres langues dans lesquelles un même mot a la double signification de
mois et de lune. Ces langues sont le
Finnois :
kuu ;
Lapon de Suède :
: mano ;
Esthonien :
ku ;
Tchérémiase :
tilze ;
Livonien :
kû ;
Ostiague :
tedles ;
Krévinge :
ko, ;
Permien :
tOvisj ;
Morduin :
kov ;
Vogoulo :
jonkep.
f Dans l'année chinoise, lo second mois s'appelle, siao-ttan, c.-à-d.
petit froid, et le troisième, t.\-han, c.-à-d, grand froid.
158
Oiariha, ; fruit peu mûr, Juin.
Oiarikowa, fruit bien mûr, Juillet.
ScBkcha, * Août.
Seakekowa, * Septomljie.
Kentcnha, petite mishre ? Octobre,
Kentenkowa, grande misère ? Novembre.
La division de l'anncc en quatre saisons a donné occasion au
système ternaire du calendrier de la première republique fran-
çaise :
Vendémiaire, briiviaire, frimaire, mois d'automne;
Nivôse, pluviôse, ventôse, mois de l'hiver ;
Germinal, floréal, prairial, mois du printemps;
Messidor, thermidor, fructidor, mois de l'été.
Dans l'année iroquoise, la durée des saisons n'étant peut-être
pas aussi bien déterminée, les Indiens des Cinq-Cantons, au lieu
de séparer leurs lunes en quatre groupes de trois, à la manière
des Révolutionnaires de 93, avaient adopté un système binaire,
comme on voit par le tableau qui précède. Mais depuis long-
temps ils l'ont abandonné et n'en connaissent même plus les
termes, ayant apparemment trouvé plus commode de nommer
les mois, soit en français, soit en anglais. Au contraire, les
Algonquins, les Sauteux et autres Indiens de langue algique
continuent à conserver leur propre calendrier.
lOIANERE
Ce fameux GAïandere dont parle ie Père Ducreux f d'après
la Relation des Jésuites **, ses confrères missionnaires au Canada
* Le mot OSKA, broussailles, ne serait- il pas peut-être le thème de
seskeha et de son adjoint seskekowa ?...
-J- Ilistoria:; canadensis sou novte-Franci.c libri docem ad annum usque
Christi MDCLVI Auctore P, Francisco Creuxio, e Societate Jesu. —
Parisiis, 16G4.
** Eelation de ce qui s'est passé en la mission dos Pères de la Com-
pagnie de Jésus au pays do la lîiouvelle-France, es années 1655 et 1656.
Chapitre VII. — Paris, chez Sébastien Cramoisy, 1657.
159
n'est pas autre chose que loiANERE, 3. p. fem. de WAKIANERE.
(Voy. ces deux mots, page 6, page 55.)
Au temps du P. Chaumonot et du P. Dablon, les Iroquois du
canton d'Onontague avaient comme ceux des autres cantons, un
dialecte propre ; et, pour expliquer le mol gaïaiidere, il suffit de
mettre en regard le mot qui lui correspond dans le dialecte
agnier, en les conjuguant l'un et l'autre parallèlement, ainsi donc :
"g r Akiandcre = Wakianerc,
% J Saiandore = Saianerc,
S j Eaianderc ^ Roianere, , ^
g [Gaiandere = loianere, j '
On a pu voir par la longue note de la page 128 qu'il suffit de
retrancher l'E final de akiandcre pour obtenir akianer, je suis
chef; saiancr, tu es rex oit o rex ; roianct, il est chef îr/ le chef;
ioiancr, elle est reine, vel la Reine ; Rotiiaiier, \es chefs ; iotnaner,
les chefferesses.
OlANA est très-certainement, je le répète, la racine de tous
ces mots, et ceci me rappelle en ce moment un capitulaire de
Charlemagne où il est dit : " Le Roi {Rex), est ainsi nommé
" pour exprimer la rectitude de conduite qui doit le distinguer ;
" s'il se conduit avec piété, justice et bonté, c'est avec raison
" qu'il porte le nom de Roi ; s'il manque de ces qualités, ce
-' n'est plus un roi, mais un tyran. Le principal devoir du roi
" est de gouverner et de conduire équitablement le peuple de
" Dieu, en s'appliquant à le maintenir dans la concorde et la
" paix. Il doit avant tout, être le défenseur des églises et des
" serviteurs de Dieu, des veuves, des orphelins, des pauvres et de
" tous les indigents."
KAHIONHA
Le primitif de ce mot est oJna lequel n'est plus usité main-
tenant qu'en composition. C'est ainsi que nous le trouvons dans
TEKIAIAKS, traverser une riviere ; dans OHIIO, la Bellc-Rivicre,
un des grands affluents du célèbre fleuve Mississipi, et qui a
donné son nom à XOhio, un des Etats de l' UNION AMERICAINE,
et enfin, dans un petit nombre d'autres mots qui ne sont pas
d'un fréquent usage.
IGO
Partout ailleurs, on se sert du dérivé kahionha. Ainsi on dira
Kaliionliatc, il y a une rivière ;
Kahionhiio, une belle rivière ;
Kaliionhowanen, grande rivière ;
Konnihaliionliaa, petite rivière, ruisseau ; .
Kahionhakon, atcfond de la rivière;
Kahionhakta, le long de la rivière ;
Tsi toiotchionhateralion, confluent de deux rivières,
là où doux rivières se rencontrent.
KAHIONNI vd KAIONNI
Ce mot n'est qu'une racine secondaire, il est composé de
KONNIS et de oillA, forme primitive de kahionha de quo supra,
et signifie tivicrc fabriquée, de la même manière que KAIATONNI
'à\^mï\ç. personne fabriquée. (Voy. ce mot, p. 129.)
Ifchiouhonnis, Jaire une rivière, c.-à-d. un canal ;
Kehionhonnianions,/ai>e tiles rivières, c.-à-d. des canaux;
Kahionhonni, vel kabionni, un canal.
Kahionhonni a'ouiiiloio au propre ot kahionni au figuré.
Pour bien saisir le rapport qui existe entre un cours d'eau et
une ceinture ou collier de vvampum, il faut se représenter à
l'esprit ce qu'était le Canada à l'époque de sa découverte et ce
qu'il, a été longtemps encore depuis l'arrivée des premiers colons.
Partout d'épaisses et immenses forets, nulle route, nul sentier,
nul moyen de communication, si ce n'est celui qu'offraient les
rivières, les fleuves et les lacs en si grand nombre qui partagent
le pays.
Il était impossible alors de faire un voyage tant soit peu long
autrement que par eau, ou sur l'eau glacée, en hiver. Les expé-
ditions militaires pas plus que les ambassades pour la paix, ne
pouvaient traverser des forêts impénétrables ; mais une voie de
communication plus prompte et plus commode, restait toujours
ouverte aux Indiens, celle des lacs et des fleuves. Leurs canots
d'écorce leur servaient de véhicule en été, et pendant les mois
de l'hiver, ils pouvaient, à l'aide de leurs raquettes, faire de
longues courses sur la neige de leurs rivières glacées. On com-
prend dès-lors combien les Peaux-Rouges du nord de l'Amé-
rique Septentrionale devaient apprécier les fleuves et leurs divers
161
affluents, les étangs et les grandes nappes d'eau ; ce qui leur
déplaisait et les contrariait vivement, c'était de se voir dans les
rapides, obligés de faire portage. Aussi d'après leur mytholcgie,
Tharonhiawakon s'efforçait-il de rendre partout les cours d'eau
navigables ; tandis que son méchant frère prenait plaisir à dessé-
cher les rivières et à multiplier les cascades. Mais ceci est du
domaine de la Fable, et j'en parlerai ailleurs. Revenons à
kahioimi : cet objet en forme de bande ou ruban, simule une
rivière, dans l'esprit des Sauvages ; et cela, disent-ils, tant à cause
de sa configuration allongée qu'à cause des grains de porcelaine
dont il se compose et qui représentent les flots et les vagues.
Et de même qu'un cours d'eau navigable facilite les rapports
mutuels des nations, ainsi le kahionni, la rivière fabriquée de
main d'homme, est un signe d'alliance, de concorde et d'amitié;
il sert à rallier entr'eux les esprits divisés, il est le trait-d'union
des cœurs.
De là les noms si sympathiques donnés à nos grands diplo-
mates de la race otikwe omve :
AHIONWATHA, AHIONWAHES,
SKAHIONWIIO, THOTHIONWASBRE.
Ohia oji kahionha, se trouve renfermé dans chacun de ces
noms, mais il ne faut pas oublier de prendre toujours OHIA dans
le sens figuré.
J'expliquerai le premier nom par : " il en fait une rivière, il
fabrique une rivière avec cela'' du verbe maintenant peu usité
katha, wakaton, t.vik.2XQ, faire avec, v. g. asarewakaton,y<? /'«/_/«//
avec un couteau. *
Le second signifie " il frappe la riviere, l.x fait résonner, " du
verbe kwaheks, wakwahe, enkwaheke.
La signification du troisième est " la très-belle rivière. " S ini-
tial augmente la force des qualificatifs. On peut dire aussi
qu'étant joint à un nom de personne, il équivaut aux particules
de noblesse VON des Allemands, VAN des Hollandais, DE des
Français. Ainsi le nom du fameux NIKORA SKAHIONWIIO
pourra se traduire par : Monsieur Nicolas de la Bellerivière.
Enfin le dernier nom s'explique par : "il a double la rivière^'
du verbe TEKIASERHA, voy. ce mot, p. 46.
* Ceux à qui ne plairait pas mon explication, en trouveront une auti»e
dans un petit écrit imprimé en 1881 à Salem (Mass.), et qui a pour titre :
HIAWAÏHA AND THE IROQUOIS CONFEDERATION by HORATIO HALE.
162
/
KAHON vd KAHONK i^
C'est Vanscr canadensis, l'oie sauvage, et non point l'outarde,
Yavis tarda des Latins, Votis des Grecs. L'outarde, la vraie
outarde existe-t-elle même au Canada ? c'est fort douteux. Mais
toujours est-il certain qu'appartenant à un ordre bien dififérent
des palmipèdes, celui des échassiers, on a tort de donner son
nom à l'oie sauvage du Canada. Cette erreur remonte bien
haut, non-seulement à l'époque de Lescarbot, de Champlain et
de Sagard, mais peut-être même à celle de Jacques Cartier, à la
découverte du pays. Ne serait-il pas temps enfin de mettre un
terme à cette étrange confusion de noms, et d'appeler tout
simplement oie ce qui n'est qu'une oie, à l'exemple du poète qui
a dit :
" J'appelle cliat un chat, et Rollet uu fripon 1 "
Les Algonquins, les Nipissingucs, les Ottawas, et aussi quel-
ques-uns d'entre les Sauteux donnent au KAiiON le nom dç
NIKA, et à l'oie domestique celui de wab-nika, oie blancJic, parce
qu'en effet l'oie domestique ne se distingue guère de l'oie sau-
vage que par la blancheur^ ordinaire de ses plumes. Pour la
même raison, ils x\Ç)Vs\\\\ç.x\\. pigeon blanc, WABOMIMI, le pigeon de
nos colombiers, réservant à leurs pigeons sauvages * le nom pur
et sans épithète de OMIMI.
Voy. BuFFON, oiseaux, toni III. — Aux Deux-Fonts, 178$,
KAIENKWIRE
Autrefois ka/i^nhuire, formé de AIIENNA et de OKWIRE; la
flèche est en effet /a baguette de l'arc, c'est le petit bois, la broche
nécessaire pour l'usage de l'arc. Il en est autrement en algon-
quin, c'est pour ainsi dire l'inverse ; car, dans cette dernière
langue, tandisque hiflccJic est jjn mot s\vixç\e,anwi, Xarc s'appelle
d'un nom composé, mitihivap, mot qui signifie bois avec corde,
c.-à-d. qui se bande ou de'bandc au moyen dune corde.
Kaienkwire, chez les Iroquois, est un nom d'homme, comme
chez nous, Lafleche, Desfleches.
Ils ont encore le nom propre de Kahraton, qui ûg\\\^e flèche
empemiée, juste notre nom propre Fléchempeney :
* On les nomme ici vulgairement tourtes. C'est tourtres qu'il fau-
drait dire, mot très-heureusement dérivé du latin turtur, terme formé
par onomatopée.
163
Etienn Kaienkvvire ronwaiatskwe ne ronikenha, ISTAS
Kahraton ronwaiats ne roienha.
Feii son père s'appelait Etienne Laflèche, son fils se nomme
Eustache Flèchempeney.
Comparez ce nom du Kahrato7i iroquois, avec celui de l'ancien
Caraton qui régna sur les Huns de 412 à 424, et précéda ainsi
de quelques années, le fameux Attila, dont le nom m'a paru
identique à celui d'ATiRON, voy. p. 62.
KAIERI
Dans l'état actuel de la langue iroquoise (dialecte agnier), ce
mot n'est plus employé que pour désigner le nombre quatre:
autrefois, il avait un sens beaucoup plus étendu, il signifiait de
plus, mesure, juste mesure, juste ce quil faut. Pour qu'il ait ce
sens aujourd'hui, il faut nécessairement lui donner une syllabe
prosthétique et dire : lEKAlERl. Or, si nous reprenons la forme
primitive du mot, c-à-d. -KAIERI, qui ne voit l'analogie qui se
trouve entre l'idée de quatre et l'idée de mesure ? Chose remar-
quable ! tous les anciens peuples se sont fait une mesure du palme
de la main, du palmus formé des quatre doigts parallèles. Voilà
donc bien notre KAIERI, quatre, c.-à-d. nne mesure, les quatre
doigts an palmus. La double mesure sera huit, c.-à-d. deux palmes,
et pour cela, l'on formera le mot SATEKON, c.-à-d. il y en a tout
aidant, c'est le même nombre des deux côtés, 4 doigts d'une
main et 4 doigts de l'autre ; ce qui revient à la douzième clef
chinoise PA qui sert à exprimer à la fois l'idée ^un nombre égal
et l'idée du nombre 8.
KANATAKWENKB
Le P. de Charlevoix, dans son Histoire de la Nouvelle-France,
explique l'origine de la bourgade du Sault St. Louis, et donne
la raison du transfert de cette mission qui d'abord avait été
placée à la Prairie de la Madeleine.
Les Iroquois et les Hurons de la mission de la Montagne,
furent transférés de là pour un autre motif, d'abord au Sault-
au-Récollet (1696), et puis en 1721, au Lac des Deux Mon-
tagnes. Là, ils dressèrent tout d'abord leurs cabanes sur la
plaine qui sert actuellement de commune, et ce ne fut qu'une
dizaine d'années après, qu'ils se transportèrent de l'autre côté de
la Pointe, et en amont de la rivière Ottawa, tandisque les
Nipissingues et les Algonquins, précédemment domiciliés dans
164 : •'
l'île aux Tourtes, s'établissaient en aval, à l'entrée même du Lac,
l'église et la résidence des missionnaires se^trouvant alors entre
les deux villages.
On dit indifféremment kanatakonkc ou kanatakwenke ; mais
ces deux mots s'expliquent différemment. Voyez p. lo et p. 145.
KANIENKE
On s'accorde généralement à expliquer ce mot par : là oh il
y a de la pierre à fusil, KANNHIA.
Les habitants de KANIENKE s'appellent : Kanicnkehaka vel
Kanicnkcronoji. Les auteurs anglais les nomment Mohawks, et
nos missionnaires français Agniers, C'était le premier des Cinq-
Cantons.
Le deuxième canton était celui des OntnJiiouts (ONEIDAS),
Onenhiote/iaka, c.-à-d. les habitants de la Roche plantée, ONEN-
HIOTE.
Venaient ensuite les Onontagiics, (ONONDAGAS) les Onontakc-
ronoii, c.-à-d. les habitants des montagnes, ONONTA.
Le quatrième canton de la confédération iroquoise était celui
des Goiogouens, Koiokwenronons, les Cayugas des Anglais.
Les Tsonnontouans, en anglais, Senecas, composaient le cin-
quième et dernier canton. Ils se nomment en .iroquois Tsionœi-
towanehaka, c.-à-d, habitants des grandes mœitagnes.
KANONNO
Dans le dialecte tsonnontouan, ce mot signifie MINE. Y
aurait-il eu du temps des Hollandais quelque mine auprès de
Manhatte et dans les environs de la Nouvelle-Amsterdam ?...
Dans le dialecte goiogouen, KANONNO signifie jo7ic dans Veau
(voy. p. II). Mais dans celui d!ag7tier, lequel a prévalu dans les
trois villages iroquois de la province de Québec, KANONNO ne
peut guère s'expliquer que par tringles, lattes dans Veau, ou bien
noyer trempant dans Veau. (Voy. ONONNA, p. 34).
Chacun pourra choisir celle des trois ou quatre interprétations
qui lui plaira davantage ; et, si aucune n'est de son goût, il lui
sera libre d'en chercher une meilleure.
165
KENIHAS
On a pu être surpris de voir, à la p. i8, que ce mot serve à
exprimer indifféremment des idées aussi contraires que celles de
prêter et à' emprunter et celles de donner à louage et Aç: prendre à
louage. Voici l'explication bien simple de ce fait qui paraît
d'abord si étrange :
Partout où il y a prêt, il y a aussi emprunt, et réciproquement ;
tout prêteur suppose un emprunteur, tout locataire ou fermier
suppose également quelqu'un qui lui loue ou lui afferme. Cela
étant, on n'aura, en iroquois, qu'à adapter à un même radical
— NIH — des préfixes différents, ou, en d'autres termes, à changer
les relations. Quelques exemples suffiront pour nous faire com-
prendre :
KhBNIHAS, j •!? ^T P'^*'' , , lONKBNIHAS, j ï^^^^ ^^^''^''^^ ,
' ( US m empruntent, ' ( je leur emprunte,
ElNIHEN, j Jf l^i ^i P^^*^; , EaKENIHEN, j '^} f'^ P?'^*^' , ,
' ( 11 ma emprunte, ' ( je lui ai emprunte,
Enskeni, j ^^ ,?^ P'^^^T'' • Ekkonni, j f *^ P^'ê<^^^^^'
' y je remprunterai ' ( tu m emprunteras.
Lq même phénomène linguistique se présente dans d'autres
langues d'Amérique, notamment en algonquin :
NlND AWIHA, j Jf 1? P^*^*^' , NIND AWmiK, j ^.^ '?^. P^"^^«' ,
' ( il m emprunte, ' ( je lui emprunte.
Le réfléchi de ces deux verbes s'emploie par euphémisme dans
le sens de dérober. Les Sauvages ne volent pas, ils ne font que
se prêter. Quelqu'un vous a pris quelque chose, vous le sur-
prenez, vous le découvrez, il vous dit d'un grand sang-froid et
sans honte : Ningl awihitizon, koki ki ga mmin, wakatatenihen,
enskon'ion,y(? me suis prêté cela, je vous le rendrai.
KENTA
Kenta (p. 19) a peut-être donné lieu à la dénomination de
Kenté, ancienne mission de Tsonnontouans et de Goïogouens.
Sur cette mission et sur les deux autres qui ne tardèrent pas à
se former un peu plus loin, mais toujours sur la rive nord du
Lac Ontario, on peut voir le troisième volume de \ Histoire de la
colonie française en Canada et les cartes qui l'accompagnent.
Quelques-uns ont pensé que le nom de kentê venait tout simple-
16G
ment de l'adverbe kento ; d'autres l'ont pris pour le vcrho khcnié ;
d'autres enfin ont cru y découvrir le mot ota *. Quant à moi,
j'aime mieux confesser mon ignorance.
KIIAKS
Le motionnel de ce verbe est Kiiahakes, wakiialiakhon, aïkia-
hakha, aller à la chasse avec l'arc, et au proche, aux environs de
sa cabane.
On lit dans le Journal des Jésiaîes publié d'après le manuscrit
original et imprimé à Québec en 1871, qu'un certain huron
nommé Hondisoa s'étant écarté un peu de sa demeure le 24 mai
165 1, pour chasser aux tourtres, fut surpris par un parti d'Iro-
quois et tué par ces barbares.
Le texte porte : Hondisoa orite hoiakJionnen ■\, ce qui signifie :
Hondisoa était allé chasser aux tourtres. Les rédacteurs de ce
journal dont malheureusement la plus grande partie n'a pas
encore été retrouvée, entremêlent parfois dans leur compte-
rendu, des phrases ou des bouts de phrase en sauvage ; mais le
plus souvent c'est du latin qu'ils insèrent dans le récit qu'ils font
des principaux événements. C'est ainsi que nous trouvons l'acte
de baptême de deux prisonniers de guerre qui le lendemain
furent livrés aux flammes: "Anno 1652, 3 julii, ego Renatus
Mesnard sac. S. J. baptisavi sine cœremoniis in nostro sacello,
" captivos duos hostes, Agontarisati et.... X Prior Franciscus
" vocatus est, posterior Petrus. Uterque sequenti die ignc vitam
" finiit."
* Co mot {ota) se trouve au moins, et très-certainement, dans kenta-
here, nom sous lequel les Iroquois se sont accoutumés à désigner les
Ecossais. La forme large, ronde et aplatie de la casquette des premiers
écossais arrivés au Canada, frappa tout d'abord les regards des Sauvages,
et ne présenta à leur esprit d'autre image que celle d'une bouze. La
coill'ure des Ecossais aura beau changer de forme, il n'y a guère d'appa-
rence que nos Iroquois changent leur expression si peu courtoise pour-
tant, et si peu gracieuse. Voy. kherha.
■^ Nous dirions maintenant roiahakhonne.
X Le nom du second captif n'est pas mentionné : mais nous savons
pai' la Eelation du P. Eaguenoau qu'ils étaient l'un et l'autre capitaines
de la tribu des Agniers, tous les deux " fort signalés pour leurs meiirtros,
en toutes les habitations françaises." "Voy. liel. do 1G52, eh. IX, ainsi
que la Bel. de 1G54, ch. IL
167
KORA
M. l'abbé Ferland * assigne la véritable origine de ce mot, en
le faisant venir du nom du célèbre Arendt Van Corlaer. Mais
voici ce qu'il faut ajouter :
Des gouverneurs hollandais d'Orange et de la Nouvelle-
Amsterdam, le titre de kora passa après eux, aux gouverneurs
anglais d'Albany et de la Nouvelle- York et s'étendit ensuite à
tous les gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre. Actuellement
le gouverneur-général du Canada se trouve investi de ce titre
d'honneur, et pour Sa Majesté la Reine de la Grande-Bretagne,
on a coutume d'en relever encore l'éclat en y ajoutant l'épithète
KOWÀ. Vdy. ci-après ONONTIIO.
OHASERA
Outre les significations déjà données plus haut, ohascra a
encore le sens de messe, et cela, à cause des cierges allumés à
l'autel où elle est célébrée :
Ohaseratokentonke, à la sainte messe ;
Satekahaseriien, ait milieu de la messe ;
Tsini kahaseres, pendant la messe ;
Khaseroktha, y^wV de dire ou d'entendre la messe ;
Wakhaseronties, perdre la messe, ne pas y assister ;
Kehaserawase, servir la messe, cf. ayudar à misa des Espa-
gnols ;
lontathaserawasestha, les .réponses de la messe, ce par quoi on
aide à la messe, (kienawase, dérivé de KTENAS) ;
Kahaseres, une grand' messe ;
Kennikahaseresha, une messe basse ;
Kahaserowanen, tme messe solennelle, nn grand service.
Le mot oJiasera, pris dans le sens de messe, me ramène natu-
rellement à KHASENS dont j'ai parlé plus haut.
On a cherché à plusieurs reprises, à expliquer l'origine de ce
verbe, mais toujours sans succès ; rien en effet dans la langue
iroquoise n'autorise à lui donner le sens, soit de tourner le dos,
soit d'avoir le le dos courbé, qu'ont imaginé quelques lexico-
graphes. Je préférerais de beaucoup l'explication donnée par
* Histoire du Cakada, tom. 1. p. 321 ; torn. 2. p. 57. — Québec, 1865.
1G8
un des premiers missionnaires de la Montagne * et que j'eus le
bonheur de découvrir, il y a environ 30 ans, dans quelques lam-
beaux qui nous restaient de ses écrits, avant l'incendie du 1 5
juin 1877. Voici cette explication confirmée par un ancien
dictionnaire manuscrit et anonyme du dialecte tsonnontouan :
KHASENS, ainsi que beaucoup d'autres, comme karenna, karensa,
est un mot, si je puis parler ainsi, christianise. Les Sauvages des
Cinq-Cantons, ou comme ils s'appelaient eux-mêmes, rotifion-
siojini, se servaient du verbe KI-IASKNS, avant leur conversion,
dans le sens de tenir conseil. Ainsi ce qui signifie aujourd'hui
célébrer la messe avait alors le sens de ktsicnhaiens (p. 82), WAK-
riASEN, celui de ivaktsienJiaien, lEllASENTAKWA, celui de ictsicn-
haicntakiva (p. 1 14).
OHONKARA
Ce mot se traduit ordinairement par bûchette. Il faut distin-
guer deux sortes de bûchettes, la bûchette de guerre et la
bûchette pour le festin.
* Co missionnaire était M. l'ahhé François Vachon de Belmont,
natif du diocèse de Grenohle, venu au Canada on 1G80, et mort supé-
rieur du Séminairo do ]\Iontr6al en 1732, à l'âge de 87 ans. Voici le
témoignage que lui rend Monseigneur de St. Vallier, second évoque do
Québec : " ...La mission de la ^lontagne mérite bien que je m'y arrête
" un peu, parce qu'il s'y fait beaucoup de bien. C'est un village enfermé
" dans un petit fort assez bien muni et en état de se défendre ; il n'est
" éloigné de la ville de Montréal que d'un quart de lieue, et les liabitants
" sont des Iroquois et des Hurons, non seulement bien convertis, mais
" parfaitement fervens, qui ont été assenddés et cultivés par le zèle et
" par les soins de Messieurs de Saint Sulpice.
" Celui de ces Messieurs qui s'y applique autant par obéissance que
" par inclination, est un homme de mérite, dont je suprime ici le nom
" pour faire plaisir à sa modestie. Sa naissance et son choix l'attachaient
" autrefois en France, à des emplois bien différons de ceux dont il est à
" présent chargé, et il s'est toujours acquitté do ses devoirs avec hon-
" neur. Dieu lui a donné un esprit vif et agréable, capal)le de toutes
" les sciences et de tous les arts ; et comme il n'a pas moins de mémoire
" que d'intelligence, il avait appris dans ses voyages la plupart des
" langues d'Europe, conime pour se préparer à ai)prendre plus aisément
" dans la suite, celles des Sauvages de la Nouvelle-France, où par un
" coup extraordinaire de la grâce, il fait à présent les fonctions d'un
" excellent missionnaire, gouvernant son troupeau avec autant de piété
" que de sagesse " (Etat présent de l'Eglise et de la colonie
FRANÇAISE DANS LA Nouvelle-France. — Paris, 1688.)
169
La première est, dit le P. Lafitau *, " un morceau de bois fa-
" çonné et orné de vermillon, que chacun des guerriers marque
" de quelque note ou figure distinctive, et qu'il donne au chef,
" comme un symbole qui le représente en personne, et qui peut
" être regardé comme le lien de son engagement."
La bûchette pour le festin est un petit bâtonnet long de quatre
ou cinq pouces et peint de couleurs différentes, suivant la condi-
tion et la qualité des invités. Celui qui est chargé par le maître
du festin d'aller faire les invitations, reçoit de lui un paquet de
bûchettes pour en faire la distribution aux personnes qui lui ont
été désignées. Arrivé à la porte d'une cabane, il dit lESAHON-
KARAWis, on vous donne un OHONKARA, c.-à-d. o)i vous invite au
festin, et ce disant, il présente une bûchette, ronge pour les chefs,
les jongleurs et les vieillards, anciens chefs ; verte pour les
chefferesses et pour les jeunes guerriers ; blanche pour le reste du
peuple et pour les enfants. Les invités n'ont garde de se refuser
à l'invitation, et ils se rendent ponctuellement à la salle du festin.
En entrant, ils remettent au maître des cérémonies la bûchette
qu'ils en avaient reçue, et quand tout le monde est entré, le
festin commence.
Depuis longtemps l'usage des bûchettes est tombé en désué-
tude ; mais le mot qui les désigne est resté dans la langue,
bien que la plupart des Indiens n'en pénètre pas le sens. Ainsi
on dit ou on entend dire tous les jours des expressions comme
celles-ci :
Khonkariaks, commander, donner une conimissicn avec autorité ;
^ùïov^-iZx\2^iion, je V ai envoyé là ; ' i
Sakotihonkariakon ne ratikowanens, les chefs les ont envoyés en
commission ;
Rotathonkariakon asakotsteriste ratiksaokonha, il s'est engagé
à avoir soin des enfants ;
Sewathonkariakon tsi sewariwiioston, en devenant chrétiens,
vous vous êtes engagés ;
VVakathonkariakon asen nioserake, je me suis engagé pour
trois ans.
C'est la bûchette militaire qui a passé à l'état civil et religieux.
* Mœurs des Sauvages américains, torn. II. p. 186. — Paris, 1724.
170
Voici maintenant ce qui reste de la bûchette du festin :
lonkhonkarawi tsi akotenniote ne rotiniakhe, les futurs m'ont
invite à leur repas de noees ;
Sonkwahonkarawis ne lesos tsi rotenniotc Okaristiakon, Jésus
nous invite à son festin eueliaristique ;
Kehonkara\vire,y6'îw/j les inviter à diner ;
Sakohonkarawihonhaties, // est oeeupe à faire ses invitations.
Ces mots sont composes du verbe KAWIS, donner, et de (Miox-
KARA, qui peut se comparer à nos billets d'invitation.
Je suis porte à croire que katonkariaks, avoir faim ; atonka-
riakon, la faim, et autres mots semblables, renferment ce même
ohonkara, et que cette expression usuelle rotonkariakon, il est
mott de faim, n'est employee que par figure et signifie littérale-
ment : il a brise sa bùehette du festin.
Pour s'élever à la hauteur de ce style, et pour bien apprécier
une si étrange métaphore, il faut savoir que, d'après le céré-
monial des Iroquois, à moins de présenter Xohonkara tout entier,
on n'est pas admis au festin. Des lors, et en vertu de leurs
principes de rhétorique, il {d,\x\. mourir de faim.
Il est vrai qu'ici, on ne fait pas sentir d'ordinaire l'aspiration,
comme dans rothonkariakon, il s'est enrôle ; mais il est vrai aussi
que ce dernier n'est guère plus employé, et qu'on se sert de pré-
férence du réfléchi rotathonkariakon, il a eoupc lui-même sa
bûchette, (gardant la moitié de la bûchette et remettant l'autre
à celui qui l'a engagé).
D'après ce qui précède, on voit la différence qui existe entre
les deux ohonkatas. Pour obtenir leur effet respectif, et atteindre
le but de ceux qui les possèdent, l'un doit être conservé intégrale-
ment, tandis que l'autre demande à être rompu. Voy. ei-dcvant
IKIAKS.
OIENKWA
Rien de plus naïf que la manière dont Jacques Cartier nous
décrit une coutume des Sauvages, qui lui parut tout-à-fait singu-
lière, la coutume de fumer le calumet. Mais rien aussi ne prouve
plus clairement que, de son temps, on ignorait encore en P>ancc,
même dans les ports de mer, l'usage de la pipe et du tabac à
fumer. Ecoutons le récit de l'illustre marin :
" ...Ils ont aussi une herbe de laquelle ils font durant l'été
" grand amas pour l'hiver : laquelle ils estiment fort et en usent
171
" de la .façon qui suit. Ils la font sécher au soleil, et la portent
" à leur col en une petite peau de bête en lieu de sac, avec un
"-cornet de pierre ou de bois. Puis, à toute heure, font poudre
" de la dite herbe, et la mettent en l'un des bouts du dit cornet,
" puis mettent un charbon de feu dessus, et sucent par l'autre
" bout, tant qu'ils s'emplissent le corps de fumée, tellement qu'elle
" leur sort par la bouche et par les nasilles, comme par un tuyau
" de cheminée ; et disent que cela les tient sains et chaude-
" ment, et ne vont jamais sans ces dites choses. Nous avons
" éprouvé la dite fumée, après laquelle avoir mis dedans notre
" bouche, semble y avoir "mis de la poudre dp poivre, tant est
" chaude..." *
Quelle était cette herbe dont usaient alors en guise de tabac
les Sauvages du Canada, c'est ce qu'il serait difficile de savoir
au juste. Mais on peut présumer qu'ils fumaient autrefois ce
qu'ils fument encore aujourd'hui, quand le tabac leur manque,
savoir, les feuilles du vinaigrier, celles de l'arbrisseau vulgaire-
ment nommé bois rouge, et celles d'une plante que les Natura-
listes appeljent tiva ursi et que les Colons français connaissent
sous le nom dQsacaconii, corruption du mot. diXgonqmn sakako^niii.
Il se trouve encore, même aujourd'hui, un bon nombre de per-
sonnes non-sculemejit parmi les Indiens, mais aussi parmi les
Blancs de diverses origines, qui ayant l'habitude de fumer du
tabac, y mélangent toujours quelqu'une des herbes que je viens
de mentionner, et ce mélange s'appelle /c?/w/<r. *î'
* Voyage de Jacques Cartier au Canada avec introduction historique
par M.D'Avezac. — Paris, librairie Tross, 1863.
t On m'a demandé plus d'une fois si ces vieux mots petun, pefiinoir,
petuner, petuneux, n'auraient pas tiré leur origine de quelque langue
sauvage. J'ai toujours répondu que je les croyais venus en droite ligne,
de notre langue française, et sortis de la même racine qui a produit les
dérivés ijéîard, pétarade, pétlUer, pétillant, etc.. Pour peu que leur tabac
soit mouillé, les fumeurs comprendront aisément l'étymologie française
du verbe petuner, sans qu'il soit besoin de recourir à je ne sais quel mot
de la langue des Cris, ainsi que quelqu'un le prétendait naguère avec
chaleur. Il ne faisait pas réflexion que bien longtemps avant de con-
naître les Cris, les premiers missionnaires et les premiers voyageurs
n'employaient pas d'autre terme pour exprimer l'idée de fumer la pipe
que celui de petuner. Des idées préconçues, et aussi quelquefois, un
peu trop de suffisance, ont donné lieu à des anachronismes encore plus
sérieux et sur des points beaucoup plus importants. Si l'on me disait
que petun est un mot péruvien ou brésilien, ( Voy. tabacologia de Bre-
manus ; Diet, des Sciences de Bouillet), j'aurais beaucoup moins de
peine ù l'admettre, qu'à faire remonter notre vieux verbe petuner à la
172
OIERI
Nous avons vu quelle c'tait la signification et la valeur cje
KAIERI, ainsi que la raison qui a induit les Iroquois à de'signer
le nombre //////, non pas par un mot simple comme dans nos
langues d'Europe, mais par un mot composé qui signifie nombre
égal. (Voy. pp. 3 r, 69).
Etymologiquement parlant, oicri aurait la même valeur que
kaieri, de même que kanonsa et ojionsa ; karcnna et oremia ;
kariwa et ornoa. Mais l'usage lui a donné une acception parti-
culière ; il signifie dix.
Pour satekaii, nous l'avons vu, 4 doigts de chaque /main se
lèvent ; pour oieri, il faut de plus les deux pouces. Alors la
mesure est complète, c'est le nombre parfait qui concorde exacte-
ment avec la 24*^'"'^ clef chinoise cJie*, laquelle exprime à la fois
l'idée àc perfection et celle du nombre 10. Vo)'. ci-après le mot
SATEKON.
OKAHRA
Le primitif de ce mot était certainement OKA qu'on peut com-
parer à l'illyrien oko, à l'espagnol ojo, à l'italien occhio, p. 130.
Il n'est pas bien facile de préciser exactement le sens propre
de plusieurs mots iroquois, dérivés de OKAIIRA, et d'en donner
quelquefois l'étymologie d'une manière certaine. Tels sont, par
exemple, okakii'ira, oka/ikera, okahrcta, okatsiota.
Okakwira s'entend généralement de \2i paupière d'en haut, et
ce sens s'adapte très-bien à l'ancienne orthographe, okahsira,
couverte, couverture de l'œil (voy. ASIRK p. 2, p. 80). L'œil serait
alors considéré comme une maison, et la paupière en serait la
porte ; "j* et dans ce cas, le mot oka n'offre-t-il pas une singulière
analogie avec le grec oikos, oikia, oikiou, le latin viens, l'algonquin
ivikiivarn ?
langue des Cris, nation qtie les Français n'ont connue que plus tard,
alors que déjà depuis longtemps, en France comme au Canada, fumeur,
fumeuse se disaient petuneux, petnneuse ; pipe s'appelait pefujioir ou
machine à petun, et fumer la in'pe ou le calumet, ne s'exprimait pas
autrement que par petuner.
* Encyclopédie élémentaire, t. II. cIj. VI.
"f Asire et en cp. asira, n'était primitivement qu'une peau de Lête tuée
à la chasse, ou bien une écorce de bouleau. L'usage le plus ordinaire de
ces deux objets était de servir de A'oile pour naviguer et de porte pour
fermer l'entrée de la cabane.
lia
Okakivira était quelquefois employé dans le sens de prunelle
de l'œil, mais dans ce cas, évidemment, ce mot ne serait qu'une
abréviation de okahrazvira, l'enfant, la pupille de l'œil ; *
Okahkera est tombé en désuétude, il signifiait soitrcils ;
OkaJireta signifie proprement cils et n'a le sens de sciircils que
depuis l'abandon d' okahkera ;
Okatsiota a un sens bien déterminé, il signifie chassie ; le tsi
medial est purement épenthétique. Quant à la dernière partie
du mot, il est impossible de ne pas y reconnaître le fameux oia
(p. 37). Okatsiota signifie donc ordure des yeux.
OKARA
En algonquin, deUe se dit masinaigau, litt, ce qui se marque, ce
que Con inscrit ; masinaige, écrire, marquer, et par restriction,
devoir, avoir des dettes, seiîdetter, être endetté. Les dettes sont
écrites chez le marchand ; ni masinaamawa,_;> /?/z dois, \\\.t.f écris
à son avantage ; ni masinaamag, il me doit, il marque à mon
avoir.
Ni kijikawaj/t" le paye ; kijikaw, /^jr-/^;
Ki V\yikoVi,je te paye ; ki kijikaw, tu me payes ;
Ningi kijikag,y<? me suis soldé, fai acquitté mes dettts.
Le P. Ferrard, S. J. prépare en ce moment un grand ouvrage
qui sera imprimé à Washington, et dans lequel on pourra voir
l'explication scientifique du verbe KIJIKAW.
OKOTSIA
De là: lOKOrsiOTE, nom d'un oiseau du Canada, le même
peut-être que \tjaseur d'Europe. Il jase en efi"et, mais seule-
ment quand il est avec ses pareils. On l'appelle ici, récollet, à
* L'iroquois s'accordera ainsi, non-seulement avec l'arabe, le persan et
d'autres langues qui sont mentionnées par les Orientalistes, mais encore
avec l'hébreu, le grec, le latin, le portugais, que je me bornerai à citer
comme exemples :
HÉBREU : Ischûn h'ayin, Je pdlt homme de Vieil ; bat h'ayin, Ja fille
de l'œil ;
Grec : korû, korasion, korasidion tou oplitlialmou ;
Latin : pupa, pupula, pupilla oculi ;
Portugais : a menina do olho.
La prunelle de l'œil est en effet, comme un miroir qui représente en
miniature la personne qui se trouve en face. Intuent ibus similitudo pupœ
redditur, dit quelque part St. Isidore de Seville.
174
cause d'une certaine ressemblance entre sa huppe et le capuchon
des Religieux de St. François. J'ajouterai que la couleur de son
plumage, gc'nc'ralement brun-marron, a pu contribuer à lui faire
donner ce nom de RÉCOLLET ; comme aussi le silence rigoureux
qu'il observe quand il est en cage, son attitude modeste et son
air pensif et recueilli. Bref, on dirait que cet oîseau est un
emblème des Religieux Récollets.
A propos de Viokotsiote, je dirai un mot de deux autres oiseaux
qui doivent leur nom iroquois à leur ramage, ce sont le tarotaro
et le f cri t cri.
\Jm\ et l'autre servent d'emblème : on dit d'un bavard qui «ne
peut garder un secret : c'est un tcritcri ; et d'un paresseux, c'est
un iaroiaro, à cause de la négligence que met cet oiseau dans la
confection de son nid, se contentant de quelques brins de paille.
OKWARI
Les Iroquois appellent ainsi l'étoile que nous nommons la
grande ourse, tandis que les Algonquins la désignent sous le nom
de odjik-atiaug, l'étoile du pécan.
On ne peut, je crois, fonder prudemment une etymologic sur
la seule autorité d'un ancien manuscrit, serait-ce même un
manuscrit portant le nom du P. Bruyas. Ce saint et savant
missionnaire avait, sa manière à lui, pour composer ses racines
iroquois^s ; et ce n'est pas le premier venu qui pourrait seulement
lire ses abréviations. Son manuscrit aurait dû être transcrit,
avant d'être confié à l'imprimeur, et transcrit par quelqu'un de
versé déjà dans la langue.
Quoiqu'il en soit de l'exactitude du mot ganniagioari et du
sens que lui donne le vénérable auteur, il est certain qu'aujour-
d'hui il est complètement inintelligible, ainsi que les mots
appelés à lui servir d'appui : okivai, iakwai, niakivai. D'après
cela, on comprendra facilement qu'elle serait pour le moins, bien
hazardée et fort problématique, une nouvelle etymologic du mot
IROQUOIS basée sur le mot okwarl Telle est ma réponse à
une question qui m'a été posée tout récemment par un sav^ant
linguiste de la Province d'Ontario.
ONENHIA
Ce mot entre dans la composition du nom de deux êtres fabu-
leux, Atenenhiarhon et Iakonenhioiaks.
176
Le premier est une sorte de loup-garou que quelques-uns
supposent avoir un corps moitié pierre et moitié chair. Selon
d'autres, c'est un géant anthropophage. Les Algonquins le
nomment VV indigo ; pour empêcher les enfants de pleurer, de
faire du bruit, pour les faire obéir, on les menace de Wiiidigo,
c'est leur croquemitaine.
Le second qui parait se confondre avec le pakivatcinuuiis des
Algonquins, est un nain qui lance des pierres, que plusieurs pré-
tendent avoir aperçu, mais que jamais personne n'a pu saisir.
Pakivatcininins signifie petit homme des bois.
ONENSTO
Qu'il y ait ou non de la viande dans le potage de blé d'inde,
ce potage s'appelle en algonquin mandaminabo ; s'il s'y trouve
des fèves en plus grande quantité que les autres ingrédients, dès
lors ce sera un potage aux fèves, SAIWABO ; si les pois prédo-
minent dans ce pot-pourri, on le nomme ANITCIMINABO, soupe
aux pois. Mais dans aucun cas, les Algonquins ne donnent à
leur ragoût, le prétendu nom de saganiité. Ce mot ne doit son
origine qu'à une méprise, à un mal-entendu, il vient de KIJAGA-
MITE, LE POTAGE EST CHAUD : le premier français qui a entendu
cette expression, l'a prise pour le nom même du potage. De là
est sortie la fameuse SAGAMITÉ.
ONONRA
La première signification de ce mot est chevelure, mais cheve-
lure tenant à la peau de la tête. La chevelure enlevée à ceux
que l'on scalpait, s'appelait ONONRA.
" Pour scalper, dit M. Duflot de Mofras, les Indiens se servent
" d'un couteau ou d'un os tranchant. Ils circonscrivent le front
" et la peau au-dessus des oreilles, puis prolongent l'incision
" jusqu'à la partie inférieure du cou, entre les deux omoplates.
" Ils saisissent alors fortement par derrière le lambeau de chair,
" et appuyant le pied sur les épaules de l'ennemi couché la face
" contre terre, ils enlèvent d'un seul morceau tout le cuir chevelu.
" Ils le font sécher avec soin, tannent l'intérieur, et dans leurs
" fêtes, les guerriers portent avec orgueil, au bout d'une perche,
" ces affreux trophées. " *
i
* Les Indiens des Etats-Unis par le A'icomte Kenk \m Se-Mai.m', — •
Paris, 18G0.
. 176
ONONTIIO
Ce nom fut donné pour la première fois au successeur de
Champlain dans le gouvernement du Canada, Charles Huault
de Montmagny, chevalier de Malte. Nous avons vu l'origine du
titre de KORA donné aux rois et reines d'Angleterre et aux gou-
verneurs anglais du Canada. Ce titre est, si je puis parler ainsi,
de création purement iroquoise, puisque ce n'est autre chose que
le nom du gouverneur hollandais CoRi.AER prononcé à la sau-
vage. Mais il en fut autrement du titre d'ONoxTllO conféré au
chevalier de Montmagny : on traduisit son nom, et pour cela, les
missionnaires durent prêter leur concours, sans quoi les Sau-
vages n'auraient pas même soupçonné la signification de MoNT-
1\IAGNV, liions inagiiHS. Remarquons toutefois qu'en traduisant
le nom du gouverneur français par onoiitiio, on n'en a donné
(ju'une traduction libre, le mot iroquois signifiant littéralement
la belle iiioiitagtie, et non pas la grande montagne =^ onontowanen.
Du chevalier de Montmagny, le titre (ïonontiio passa à ses
successeurs jusqu'au temps de la conquête (1760).
Pour les rois de France on y ajoutait l'adjectif koica.
Des rois de France le titre d'oxONTIIO s'est étendu ensuite à
tous les rois indistinctement, sauf aux Souverains de la Grande-
Bretagne qui portent le nom spécial de KORA.
OTKON
Ce mot est exclusivement iroquois, comme oki est exclusive-
ment huron. Ni quaker, ni oki n'appartiennent à la langue iro-
quoise. Oki n'est pas non plus, un mot de la langue algonquinc,
si on veut le donner comme synonyme de vianito, et correspon-
dant de OTKON ; et, ce qu'un eminent philologue des Etats-Unis
a écrit sur oki dans un livre plein d'érudition, mais où le symbo-
lisme est poussé trop loin, pour ne rien dire de plus, demande
à être rectifié :
xiBix, été; rirox, hiver;
Nibinoke, z7y<a:/V l'cte'; nabinoketc, celui qui fait Tête ; kanibi-
noketc, cchti qui a fait Vcté ;
Piponoke, il fait r hiver ; peponoketc, eelui qui fait l'hiver ;
ka piponoketc, celui qui a fait T hiver.
Ce sont, il est vrai, le Dieu de l'été et le Dieu de l'hiver ; mais
il faut bien se garder de partager nibinoke en nibiji oki et PIPO-
NOKE en pip on oki. Il faut voir ici des noms verbifies, et non
177
point des substantifs juxta-posés. Du reste, ce n'est pas oki,
mais okc qu'il fallait dire ; et cet okc n'est qu'une simple finale qui,
je le répète, n'a rien de commun avec l'OKl des Hurons.
Les Algonquins ont bien un OKI, mais il est d'une espèce
différente, voici comment :
Oki, il a sa mère, il a une mère ;
Kawin okisi, il lia pas de mere, il est orphelin de mere ;
Wekitc, cekiiqiii a sa mere ; Wekidjik, ceux qui ont leur mere ;
Wekisik, eelui qui na pas de mere ; Wekisigok, des orphelins
des enfants sans mere.
Le mot algonquin OKIMA, chef, est un mot-racine qui ne sau-
rait se décomposer en oki-nia, et signifier tJie higher one, comme
on- se l'est encore imaginé. *
RATIWERAS
Je crois que la racine de ce mot est OWERA, je le traduirais
littéralement par LES EoLES ; Tharonhiakanere traduit par les
tojineiirs, et il ajoute : " Les Sauvages croient que ce sont leurs
" ancêtres qui tonnent et qu'ils résident sous la chute du Niagara.
" C'est pourquoi ils ne craignent point le tonnerre. Ce qu'il y a
" de singulier, c'est qu'il est inouï que jamais aucun sauvage ait
" été frappé de la foudre." L'excellent M. Marcoux aurait cer-
tainement effacé de .son dictionnaire, cette dernière phrase, si la
mort ne l'eiit ravi trop tôt, hélas ! à notre respectueuse affection.
Il avait en effet cessé de vivre sur cette terre depuis deux ans,
quand la foudre éclata sur l'église du Lac des Deux-Montagnes.
C'était un vendredi à 5 heures du soir, le 31 juillet 1857. Le
missionnaire des Algonquins était occupé alors à faire avec eux
le Chemin de la Croix. Arrivés devant le tableau de la Ville
station, pendant qu'on chantait la strophe Sancta Mater, istud
agas, -j- tous étant debout, à l'instant nous nous vîmes à terre,
abattus par un coup de tonnerre effroyable. Heureusement, la
plupart en furent quittes pour la peur ; et s'il y eut un certain
nombre de pertes de connaissance, du moins nous n'eûmes à
regretter aucune perte de vie.
* TiiE MvTiis OF THE New World by D. G. Brinton. Kew York, 1868.
f Kwenatc Mani, mikominam
Jezos ot animisiwin,
ïci widjitehamonang-.
178
Depuis cet événement, les Algonquins du Lac ont cessé de se
moquer des personnes qui ont peur du tonnerre ; et, quand ils
entendent tonner, ils ne disent plus en riant : nickatisik ni mico-
misak, mes grand'pères se fâchent.
En Algonquin comme en iroquois, TONNERRE ne s'emploie
qu'au pluriel : ONIMIKIK ; mais il s'emploie au singulier dans les
noms propres d'homme : PllEN Wabonimiki, Pierre Tonnerre
blanc ; PON Onimikins, Paul Petit-tonnerre.
RAWENNIIO
Je croyais avoir suffisamment explique ce mot dans mes
Etudes philologiques, (pages 14 et 15); mais il s'est encore trouvé
quelqu'un pour renouveler l'ancienne etymologic donnée, il y a
environ vingt ans, par M. Gilmary Shca. Dans l'intérêt de la
vérité et pour l'honneur de la linguistique américaine, je dirai
donc une seconde fois que raivcnniio Cit un mot indécomposable,
un mot entièrement iroquois, même dans sa forme tsonnontouane
RAWENDIO. * Le dialecte tsonnontouan n'est pas le seul, au reste
qui repousse la rencontre de deux NN dans le même mot ; en
dehors de ce dialecte, nous trouvons dans les anciens cahiers des
missionnaires, karcnda, karcndiio, karcndakscn, karendes pour ka-
rcnna, karenniio, karcnnaksen, karcnnes ; au lieu de kawenna,
d'ottrienna, â'osennir, on }' lit kawenda, oivcienda, osenda et une
foule d'autres.
Qu'on ne dise donc plus que Rawcnniio doit s'écrire : raicen
Dio et s'expliquer par le vrai Dieu. Il faut laisser cette besogne-
là aux faiseurs de charades ; et encore, devons-nous les prévenir
de traduire raxcen par il a dit, et non point par vrai. La cha-
rade de RAWENNIIO, Dominns, serait donc R AWEN-NIK), dixit
Deus.
SATE—
Cette racine préfixe répond exactement à notre préfixe fran-
çais co- , col- , com- , con- , dans les mots co-propriétairc, collabora-
teur, compatriote, concitoyen, et autres semblables : ex. : sate-
konkwe, mon co-hommc, mon prochain, mon semblable, un homme
comme moi ; sateiakwa\vcnk, nous en sommes les co-proprictaires ;
satehatinakere, ils sont compatriotes ; satesewariwiiostontseroten,
vous êtes corcligioimaires.
* Actes des Apûtres trailuits eu langue des Tsonnontouans i)ar le père
Julien Garnier {manuscrit de la Bibliotluque du ColV'fje Hic Marie,
à Montréal.)
179
Sate- a en outre le sens du préfixe français c'e ni- , ex. : sate-
kawistiien, 7ine demi-piastre; satekatsetiien, w e demi-bouteille ;
satekakontseriien, tinc demi-livre. Voy. p. 40.
Ajoutez encore :
Satewasennon enkawistaheke, tinc demi-heure ;
Asen n'enkawistaheke siatesewasennon, trois heures et demie ;
Satewasennonson, chacun la moitié ;
Satewasennon ronenheion, ils sont à moitié morts ;
Satekanatiien, satekahetiien, satekahentiien, satekanonsiien, la
moitié de la ville, du cJiamp, de la prairie, de la jnaison, etc.. etc..
SATEKON
On connaît déjà ce mot, et on en a vu Texplication : les quatre
doigts du palmus de chaque main ; mais il importe de remarquer
aussi, qu'ils ont été très-bien figurés dans les anciens chiffres
romains, par les quatre lignes ou barres IIII. Le V qui vaut
cinq, est marqué par le cinquième doigt, par le pouce, lequel
étant ouvert, forma un V avec l'index. Deux V joints par la
pointe, firent un X, c'est pourquoi l'X vaut 10. Plus tard IIII
devint IV, c.-à-d. cinq moins un, et VIIII fut remplacé par IX,
c.-à-d. dix moins un. Pour montrer avec les doigts, le nombre
huit, les Iroquois font exactement comme les anciens Romains :
IIII et IIII, c'est 4 et 4, satekon, autant d'ici que de là.
TEKARENTOKEN
Sur cette célèbre plante, la grande panacée du Céleste-Empire,
il y a toute une longue lettre du P. Jartoux, de laquelle je citerai
un court passage : " Je ne sais, dit le savant jésuite, pourquoi les
" Chinois ont nommé la racine de cette plante, ginseng, mot qui
" v^ut dire, représentation de l'homme. Je n'en ai point vu qui
" en approchât tant soit peu ; et ceux qui la cherchent de pro-
" fession, m'ont assuré qu'on n'en trouvait pas plus qui eussent
" de la ressemblance avec l'homme, qu'on en trouve parmi les
" autres racines qui ont quelquefois par hazard des figures assez
*' bizarres." *
Le P. Jartoux aurait trouvé dans le mot " tekarentoken, " la
solution de sa difficulté : un iroquois lui aurait dit : " mais oui,
c'est bien la représentation de l'homme, en voilà bien les deux
cuisses qui sortent du tronc." Voy. ce mot, p. 44.
* Lettres édifiantes et curieuses, T. 18. (Mémoires de la Chine.)
180
Les Nipissingues appellent cette plante iiiiiikoaganack, mot
qui revient exactement à l'expression chinoise, et se décompose
ainsi: inini, homme ; in\m\\'Siga.n, yïjj-znr a'hflmvie ; ininiwaganack,
/ii'rdr cil forme dliomme.
THARONHIAWAKON
Les auteurs anglais qui ont traduit ce nom mj'tliologique par :
" lie lo/io cornes froin the sky, " se sont trompés ; mais ceux-là ont
raison qui le traduisent par "TIIK Hoi.dkr of TIIK lŒAVEXS."
Le verbe WAKE,yr îw/j, non plus que le verbe TAKK, je 7'ii;js, ne
se trouve ni même ne pourrait se trouver renfermé dans le mot
ci-dessus, ou dans tout autre, ces verbes n'entrant jamais en
compoiition. C'est le verbe kicnaivakon qu'il faut voir ici, pré-
cédé de la note de dualité T, ( Voy. p. 22) ; il n'a gardé que sa
finale wakon, comme il fait toujours, quand il s'incorpore un nom.
Ce nom est ici, d'après tous les ét)'mologistes, le mot karonhia
(p. 12), lequel, par le seul fait de sa fusion avec le \erbe, perd
son K initial. Nous aurons donc à la 3. p. masc. sing., ThakoN-
IIIAWAKUN, // tient le ciel dans ses bras, il embrasse le ciel. S'il
ne tenait le ciel que d'une main, on dirait Karo?i/iia-jL>akon ; le T
initial indique le jeu des deux mains, et, en sa présence, le signe
de la personne masculine, R, se change en H. (p. (j^).
Voilà pour la grammaire, entrons maintenant dans le domaine
de la Fable.- C'est ici qu'on peut appliquer, je crois, sans danger,
les théories de la philosophie éclectique ; en conséquence, je vais
choisir, au milieu d'un fatras d'incohérences et d'inepties de toute
sorte, racontées de cent façons différentes, ce qui m'a paru être
le fond de la fabuleuse histoire de That onhiazoakon. En voici
un résumé succinct : THAk(JNIlIA\VAKQX, le même que le los-
KEHA des Hurons, s'était appliqué à faire des lacs, des fleuves
et des rivières, et il les avait faits sans chiites et sans rapides.
Son frère Tchotcnnhiaron, que d'autres appellent Saiezuiskerat,
d'autres Tawiskara, et d'autres Tazviskano, avait l'esprit mal
tourné (rojiikonhrahctken), et se plaisait à détruire l'ouvrage de
Tharonhiawakon ; il mettait partout des chûtes, des rapides. Un
jour, les deux frères se rencontrèrent. "Je ne sais, dit celui dont
l'esprit est bon {roiiikonhriio), qui a fait ces saults, ces rapides. —
C'est moi, répond le méchant Tehotennhiaron. De là un combat
singulier dans lequel Tharonhiawakon eut l'avantage, parce qu'il
avait pour arme une corne de cerf, tandis que son adversaire
n'avait à sa disposition qu'une tige de foin, et selon d'autres,
une petite branche de rosier sauvage. C'est du sang sorti de ses
181
blessures que s'est formé le silex, KANNHIA, et de cette méta-
morphose, lui est venu son nom de TehoteNNHIAron
Le personnage mythologique des Algonquins qui correspond
au TharonJdaivakon des Iroquois, prend, comme les anciennes
Divinités de la Grèce, différents noms. Il est connu parti-
culièrement sous les noms de Wisakcdjak, Nenabojo, Manibojo et
Misabos. Ce dernier mot signiÛQ grafid /ïèvre (Mis, wabos).
WlSAKEDjAK, cet ancien Jupiter des Algonquins et autres
nations de langue algique, n'est guère en honneur à présent. On
ne prononce plus son nom que par dérision, dans les peuplades
chrétiennes. Là, Wisakcdjak est à peu près synonyme de singe,
dans le sens figuré de ce mot. De quelqu'un qui imite ce qu'il
voit faire, on dira : c'est un Wisakcdjak, un Nenabojo, et d'un
enfant qui agit de même : c'est nu petit Wisakcdjak, Wisakedja-
konsiwi ; un petit Nenabojo, Nenabojonsiwi.
WISK
On n'est nullement fondé à dire que les Indiens de l'Amé-
rique du Nord avaient des nombres sacrés, savoir trois, quatre,
sept ; et rien ne leur paraîtrait plus ridicule que ce qu'ont avancé
là-dessus certains auteurs, du reste, à plus d'un titre, très-recom-
mandables. Mais je me garderais bien d'en souffler le moindre
mot en présence des Sauvages ; il est bon quelquefois de leur
cacher les écarts de la science, pour ne pas compromettre l'hon-
neur de nos savants.
Une chose que comprennent nos Indiens, qu'ils trouvent rai-
sonnable, juste et conforme à la vérité, c'est de leur montrer que
nos mains et nos doigts ont été la première règle de la numéra-
tion et la base du calcul, non-seulement chez eux, mais on pour-
rait dire, chez tous les peuples. Voy. ci-dessus, aux poges 2, 9,
31, 57, 69, 156, 163.
" Le nombre cinq, dit un écrivain moderne, * dérive dans
" toutes nos langues, du sanscrit pancan, dont la racine est PAç
" (lier, tenir), parce que primitivement, on comptait sur les doigta,
" et que, par le cinquième doigt, on désignait la main qui tie7it
" les objets, et représente en même temps la liaison ou \e71sen1ble
" des doigts. Le poète Ovide témoigne que les doigts ont dû
" servir de base à la numération :
Sed quia tot digiti, per quos numemjip solemus.
Hic Humerus magno tunc in honore fuit.
* Louis de Baecker, grauimaire comparée des langues de la France,
182
" Chez les Grecs de l'EoHe, PEMPEDZEIN, compter par cin
" signifie d'une manière absolue, compter. Les chifîfres romains
" I, II, III, semblent figurer les doigts ; le chiffre V est l'image de
" la main faisant éventail. Le chiffre IV, ce sont les cinq doigts
" ou la main moins un doigt ; le chiffre VI les cinq doigts ou la
" main plus un doigt. Le chiffre X figure les deux mains réunie;
" Des peuplades d'Amérique ont conservé cette manière d
" compter. Les Guaraniens expriment cinq '^d.x papetei, mot qu
" signifie une main, et Benary fait remarquer le rapport intimi
" qui existe entre le nombre sanscrit pancan, cinq, et le non
" sanscrit /^;«, main."
En algonquin, mai7i se dit nindj, et la lettre N qui commeno
ce mot, sert aussi d'initiale aux cinq premiers nombres ningo, nij
niswi, neiv, nanan. Pour former six, sept, huit, on se sert de
trois premiers mots, en leur adjoignant la particule — asivi, d
cette manière :
Ningotwaswi, 6, c.-à-d. cinq et un de plus ;
Nijwaswi, 7, c.-à-d. cinq et deux de plus ;
Niswaswi, -f 8, c.-à-d. cinq et trois de plus.
J'ai le regret de dire qu'en iroquois, le mot tvisk est un mo
isolé et qui ne se rattache à rien; du moins, je n'ai pu rie
découvrir, après de longues recherches.
f Ce n'est que par abus, que l'on dit maintenant nicicastoi (pronona
NicHWASWi). Depuis une cinquantaine d'années, les Algonquins man
festent une tendance vers la chuintante ch (que nous écrivons c). Aim
se corrompent les langues.
APPENDICES
L I
^Quels étaient les sauvages que rencontra Jacques Cartier sur les
rives du Saint-Laurent f *
Quelques auteurs ont pensé que les sauvages que rencontra
Jacques Cartier à Stadaconé et à Hochelaga, étaient de race
algonquinc. C'est là une erreur que démontre l^ seule inspection
des mots sauvages dont le célèbre navigateur nous a conservé
le vocabulaire. Ce vocabulaire peu considérable, il est vrai, mais
pourtant bien précieux, comprend deux listes de mots, la liste
qu'il dressa dans son i" voyage aux environs de Stadaconé, et
celle des mots que dans son 2' voyage, il put recueillir en remon-
tant le fleuve Saint- Laurent jusqu'à Hochelaga.
Or les mots renfermés dans ces deux listes, appartiennent :
r à une même langue; 2* cette ^langue n'est pas la langue
algonquine.
Ces deux points sont faciles à établir :
T . La langue parlée à Stadaconé et même en bas de cette
capitale, savoir aux quatre demeurances mentionnées par Jacques
Cartier sous les noms de Ajoasté, Starnatam, Tailla et Satadin,
était la même langue que parlaient les sauvages d'Hoe/ulaga et
des diverses bourgades situées sur les bords du fleuve entre cette
* Cette question me fut adressée de Paris par M. l'abbé Faillon, il y
a plus de vingt ans, et je suis heureux de pouvoir dire ici, que le pieux
et savant écrivain put tirer quelque parti de ma réponse, pour composer
sous le modeste titre de note, un travail très-remarquable, et qui, je crois,
mettra un terme à la dispute sur ce point d'histoire. Voj-. Hist, de la
COL. FRANC. EN Canada, T. I. ISTote XVIII. p. 524.
Depuis la publication de cet important ouvrage, malheureusement in-
terrompu par la mort de l'auteur, M. le comte de Charencey me fit
l'honneur d'insérer mon article dans les Annales de philosophie chré-
tienne (cahier de septembre 1869). J'ai cru devoir le reproduire, après
l'avoir revu avec soin et en y faisant quelques additions.
185
dernière place et le village de Stadacone, telles que Tcqumoiiday,
Hochclay et autres que cite Cartier dans le rapport de son
2' voyage.
En effet, dans l'une et l'autre liste, nous trouvons des mots
semblables et ayant la même signification, en voici quelques-uns:
Iro Liste :
2e Liste :
Agonaze,
Aggonzi,
la Irte.
Ochedasco,
(^nchidascon,
les pieds.
Hontasce,
Ahontascon,
les oreiller.
Igata, •
Ilegata,
les yeux.
Atta,
Atha,
des souliers.
Asogno,
iVddoguo,
un hachot.
ces mot, que
nous transcrivons avec
un soin, on peut
Te
dire scrupuleux, de l'édition de Québec, 1843, et en regrettant
de n'avoir pas sous la aiain le manuscrit original de l'auteur lui-
même, "1" tous ces mots, disons-nous, appartiennent manifestement
à une même langue ; les légères différences qui peuvent se trouver
entre les mots des deux listes, ne doivent s'expliquer autrement
cjue par l'extrême difficulté que l'on éprouve toujours, quand il
faut saisir par le simple son de la voix, des mots appartenant à
une langue complètement inconnue. Cette raison acquiert une
force toute spéciale, quand il s'agit, comme dans le cas présent,
d'une langue sauvage ; nous parlons ici par expérience et en
appelons avec assurance au témoignage de ceux qui, comme
nous, ont travaillé auprès des sauvages, et ont appris quelqu'une
des langues de ces peuples.
C'est ainsi que peuvent s'expliquer ces petites variantes, sans
qu'il soit absolument nécessaire de recourir à l'hypothèse d'une
différence de Dialectes, ou bien d'invoquer le phénomène ordi-
naire du changement des idiomes.
Nous concluons donc en i" lieu qu'au temps de leur décou-
verte, les sauv^ages habitant les rives du Saint-Laurent, parlaient
une seule et même langue.
II. Cette langue n'était pas la langue algonqiiiiic.
En effet, sur près de 60 mots que renferme la i" liste, et sur
plus de 100 contenus dans la 2', il n'en est aucun qui ait la
physionomie tant soit peu algonquine, à l'exception de 4 seule-
f Ayant eu plus tard, l'occasion de collationner l'édition de Québec
avec la récente édition de la librairie Tross, à Paris, j'ai été heureux de
pouvoir constater qu'elle lui était parfaitement conforme.
185*
ment, sur lesquels encore, nous pensons qu'il est nécessaire de
faire des réserves.
Voici ces 4 mots :
Achesco, une épée ;
Amigoua, de& chemises ;
Sahe, fèves ;
Cacacomy, paÏJi.
Le premier de ces mots, achesco, nous paraît être le seul, pou-
voir appartenir sans conteste à la langue algonquine, ajazvechk,
épée, sabre.
Le 2', amigoua., pourrait bien être algonquin ; mais en ce cas,
il ne signifierait pas chemises, mais serait le pluriel de amik,
castor, et encore faudrait-il dire amigoiiak, ou, comme nous écri-
vons aujourd'hui, amikwak.
Toutefois, nous voulons bien accorder que ce mot est algon-
quin, attendu qu'au temps de la découverte, les chemises des sau-
vages n'étaient réellement autre chose que des peaux de castor.
Le 3' mot, saJic, peut être revendiqué par les Iroquois à aussi
juste titre que par les Algonquins, (les premiers appelant sa/u^a
ce que les derniers nomment saï,) et avec d'autant plus de raison
que la finale ia iroquoise ne fait point partie de la racine pr»^-
mordiale. \
Enfin le 4', soit qu'on adopte l'orthographe de la i" liste,
cacacomy, soit qu'on préfère celle de la 2'', canacony, ne saurait
signifier du pain, dans la langue algonquine. Y a-t-il en effet
quelque rapport entre le mot pakwejigan des algonquins et les
deux synonymes que donne ici Cartier ? Et ne semble-t-il pas
plus naturel de ranger au nombre des mots iroquois, le mot
CANAfwy/ dont les deux premières syllabes se retrouvent dans
Kh^Atarok, mot qui, en langue iroquoise, signifie /«/w /
Et pourtant, nous concédons encore volontiers à la langue
algonquine le mot canacony, à condition néanmoins qu'on nous
permette de changer l'interprét^ttion de Cartier, en substituant
au mot paijt le mot biscuit, lequel se dit anakona, en algonquin^
Or, tout en accordant que le mot canacony et les trois mots
précédents sont algonquins, nous ne nous croyons pas moins en
droit de conclure en 2' lieu, que les sauvages habitant, à l'époque
* La page précédente aurait dû porter le chiffre 184 au lieu de 185
qui appartient à celle-ci.
186
de Jacques 'Cartier, les rives du Saint-Laurent, n'appartenaient
point à la famille algonqiiinc. Il est facile, en effet, d'expliquer
comment ces quatre mots algonquins ont pu se trouver ainsi
mêlés dans le vocabulaire de Jacques Cartier au milieu d'un
grand nombre d'autres mots d'une langue entièrement différente.
Il suffit pour cela de supposer que le sauvage qui a fourni ces 4
mots au dictionnaire de notre illustre marin, était un algonquin
prisonnier de guerre et ne sachant pas encore la langue du pays
où il avait été amené captif.
Le point important est de savoir maintenant à quelle langue
appartiennent sinon tous, au moins la plupart des autres mots
contenus dans les deux listes.
Nous dirons, sans balancer, qu'ils appartiennent à la langue
iroqiioise.
En effet, reprenant les 6 mots que nous avons cités plus haut
comparons-les avec Xiroqiiois tel que nous le parlons aujourd'hui
et nous aurons les équations suivantes :
Listes de J. Cart. :
Agonazé,
Aggonzi,
Ochedasco,
Onchidascon,
Hontasco,
Ahontascon,
Igata,
Hegata,
Atta,
Atha,
Asogne,
Addogue,
Iroquois moderne ;
Akenontsi,
Ositakon,
Ohontakon,
Trad, exacte :
aux pieds.
aux oreilles.
oka
Okalira, en composition "r*? [■
Ahta, souliers.
œil.
Atoken,
hache.
Nous bornant à ces exemples, nous pourrions, ce nous semble,
tirer déjà notre conclusion et regarder comme une vérité démon-
trée, que la langue parlée à Stadaconé, à Hochelaga et autres
lieux voisins ou intermédiaires, éfait la langue iroquoise. *
* Quand je dis la langue iroquoise, je ne prétends pas que c'était le
pur iroquois d'aujourd'hui ; je veux dire simplement que c'était un des
nombreux dialectes iroquois, par exemple, le dialecte iroqxiet, au nioin3'
dans l'île de Montréal. Car il parait bien certain qu'au temps de Jacquea
Cartier, cette île était habitée par les Iroquets, nation éteinte depuis,
comme quelques autres de langue congénère à l'iroquois.
187
Mais nous pouvons ajouter de nouveaux exemples aux pre-
miers, ainsi :
Sur les 10 premiers noms de nombre dans la langue des sau-
vages que rencontra Jacques Cartier, 6 au moins sont encore
employés dans la langue iroqiwisc d'aujourd'hui, les voici :
Langue ancienne : Iroquoie moderne :
Secadii, Enskat ou Enskata, 1
Tigneni, ïekeni, 2
Hasché, Asen, 3
Ouiscon, Wisk, 6
Addegué, Satekon, 8
Asseni, Wasen (en composition), 10
Ceci parle aux yeux, et en présence de ce tableau, il est im-
possible de ne pas reconnaître l'identité des deux langues.
Mais, afin de compléter notre démonstration, et pour détruire
jusqu'à l'ombre même du doute, nous allons citer les mots algon-
quins qui correspondent aux différents mots qui nous ont déjà
servi ou qui nous serviront d'exemples.
Ce nouveau parallèle ne peut manquer de produire l'évidence
dans les esprits même les plus prévenus.
Ainsi 1° pour les mots déjà cités, nous aurions en algonquin :
Nictikwan,
ma iête.
Pejik,
1
Ositing,
mix pieds.
Nij,
2
Otawakang
aux oreilles.
N iswi,
3
Ockinjik,
œil.
Nanan,
5
Makisin,
souliers.
Nicwaswi,
8
Wakakwat,
hache.
Mitaswi
10
Il serait superflu de faire ici des commentaires, la chose est
par trop évidente, il n'y a pas le moindre rapport entre ces mots
et ceux de Jacques Cartier.
Mais 2", nous pouvons citer encore d'autres exemples.
Ainsi le mot Canada, aujourd'hui aussi bien qu'autrefois, signifie
en iroquois ville, village (kanata).
Qu'auraient les Algonquins à opposer au mot kanata ? Ils
auraient à lui opposer Otenaw !
Jacques Cartier observe que Dofinacona était seigneur ou agou-
Iiatia : or ce mot agouliana n'est autre que le mot iroquois rako-
wanen, cJief, mot que les Algonquins traduisent par ^/^mâ! ou par
kijeinini, les Abénaquis ^■â.x sangiiinia, les Montagnais par sagamo,
d'où les écrivains anglais ont formé leur mot sachent.
188
Comparez encore les mots suivants :
Vocabulaire de Cartier :
Iroquois :
Algonquin :
Signi6cat. en f'ntncaU
A.siiuenondo,
Oskeiiouton,
Wawackeci
cheoreuil.
Aïonnesta,
Aionnhesta,
Micewe,
cerf.
Alionca,
Aheuna,
Mitigwab,
arc.
Caiioclia,
Kauonsa,
Mikiwam,
maison.
Columa,
Kavvena,
Minitik,
île.
Quatgatlioina,
'J'akatkalliu,
Kijikabaniicin
y regarde-mui.
Kenhia,
Karonhia,
Wakwi,
ciel.
Keuiou,
Kcntsiou,
K ikons,
poisson.
Adde,
loliahate,
Mikaiiawan,
il y a un cheviin.
AiiuedJa,
Oueta,
('ingwak,
pin.
Ivsclielieiida,
Osialiouta,
Misât,
ventre.
Caiogancm,
Oriokon,
Akwingos,
suisse.
Ollndequcz}^
Ouekc-ntsi,
Cicikwe,
serpent à sonnette.
Ceux qui ont prétendu qu'Hochelaga était un village algon-
quin, nous objecteront peut-être, que Cartier n'ayant passé là
que queU^ucs heures, n'a pu prendre aucune notion de la langue
de cette peuplade, et, par conséquent, que les mots de la 2e liste
aussi bien que ceux delà T", appartenaient seulement à la langue
de Stadaconé et de ses environs.
Nous leur répondrons : Vous ne pouvez disconvenir que la
langue de Stadaconé était la langue iroquoise ; donc vous devez
admettre qu'on parlait cette même langue à Hochelaga,
En effet, plus Cartier s'avance vers cette dernière bourgade, et
plus il semble qu'il s'enfonce en pays iroquois. Car les noms des
villages qu'il rencontre sur sa route prennent une physionomie
de plus en plus iroquoise, à mesure que ces villages sont plus
rapprochés d' Hochelaga. Enfin il arrive à la cJiaiissée des Castors,
c'est-à-dire à Hochelaga, ou comme on prononce aujourd'hui à
Oscrakc.
Cette bourgade était-elle la dernière qui, au temps de Cartier,
appartint à la nation des iroquois, ou bien leurs possessions
s'étendaient-elles encore au-delà? Question difficile à résoudre.
Un fait hors de doute, c'est que moins d'un siècle après, les
villages de Stadaconé, de Tekenontc, à'Hochclay et d' Hochelaga
n'existaient plus. En aval du grand fleuve, en bas du site
qu'occupe maintenant la cité de Québec, campaient çà et là sur
l'une et l'autre rive, des Montagnais et des Soicriqiiois, tandis
qu'en amont, sur les ruines d'Hochelay et d'Hochelaga, on voyait
quelques rares Algonquins dresser leurs tîntes.
189
Les anciens habitants du pays avaient émigré vers le sud. La
rivière dite encore rivière des Iroquois les avait amenés au pays
appelé depuis Y Etat de Neiu- York. C'est là qu'étaient leurs cinq
cantons à l'époque de Lescarbot et de CJiamplain.
Je trouve dans les Essais de Montaigne un passage très-curieux
qui prouvera que les Iroquois de Jacques Cartier s'étaient main-
tenus sur les mêmes territoires, et n'avaient pas encore opéré
leur transmigration sous le règne de Charles IX. Voici ce
passage :
" Trois d'entr'eux... furent à Rouen du temps que le feu roi
" Charles IX y était. Le Roi parla à eux longtemps. On leur
" fit voir notre façon, notre pompe, la forme d'une belle ville.
" Après cela, quelqu'un en demanda leur avis, et voulut savoir
" d'eux ce qu'ils y avaient trouvé de plus admirable: ils répon-
" dirent trois choses dont j'ai perdu la troisième, et en suii bien
" marri ; mais j'en ai encore deux en mémoire. Ils dirent qu'ils
" trouvaient en premier lieu fort étrange que tant de ^a'ands
" hommes portant barbe, forts et armés, qui étaient autour du
" roi (il est vraisemblable qu'ils parlaient des suisses de sa £;arde),
" se soumissent à obéir à un enfant, et qu'on ne choisissait plutôt
" quelqu'un d'entr'eux pour commander. Secondement qu'ils
" avaient aperçu qu'il y avait parmi nous des hommes pleins et
" gorgés de toutes sortes de commodités, et que leurs moitiés
" (ils ont une façon de langage telle, qu'ils nomment leshommbs
" moitiés les uns des autres), que leurs jnoitiés, dis-je, étaient
" mendiants à leurs portes, décharnés de faim et de pauvreté ; et
" trouvaient étrange comme ces moitiés nécessiteuses pouvaient
" souffrir une telle injustice, qu'ils ne prisssent les autres à la
" gorge ou missent le feu à leurs maisons. Je parlai à l'un d'eux
" fort longtemps ; mais j'avais un truchement qui me suivait si
" mal et qui était si empêché à recevoir mes imaginations, par sa
" bctise, que je n'en pus tirer rien qui vaille..."
(Essais de Michel Montaigne, iojr\. it, 1. i, ch. 30.— Pari,s,
Froment, quai des Augustins, 1826.)
Il s'agit ici des Sauvages du Canada, et non du Brésil, ni
même de la Floride, comme quelques personnes pourraient se
l'imaginer. Or, je dis que ces Sauvages étaient de langue iro-
quoise ou huronne, et non de langue algonquine ou congénère à
l'algonquin. En effet, rien dans les idiomes algiques n'aurait pu
donner au mauvais truchement de Montaigne, l'occasion de se
servir de ce terme de moitié, dans le sens de compatriote, de con-
citoyen, tandis qu'en huron et en iroquois, il se trouve un mot
190
qui se prend dans Id sens de moitié, et qui signifie aussi sem-
blable, égal, de 'tnênte nature, de même cofiditioii, de mê^ne pays.
L'interprète connaissait le premier sens et ignorait le second ; de
là sa singulière interprétation : elle a du moins cet avantage,
qu'elle nous fournit une nouvelle preuve à l'appui de notre thèse,
savoir, qu'au temps de Jacques Cartier (et plus tard encore), des
tribus de langue iroquoise ou congénère à l'iroquois, habitaient
les deux rives du Saint-Laurent depuis Québec jusqu'à Montréal.
(Voy. ci-dessus le mot SATE — p. 178.
Nous terminerons cette petite dissertation par une remarque
qui servira comme de clef pour l'intelligence de certains autres
mots contenus dans les listes de Jacques Cartier.
Des quiproquo sont inévitables dans un entretien dont les
interlocuteurs ignorent complètement la langue l'un de l'autre.
C'est ce qui devait avoir lieu et ce qui a eu lieu en effet pour
Jacques Cartier, comme on peut le voir par les exemples sui-
vants :
Un jour il voulait connaître l'équivalent sauvage du mot côté,
et son maître de langue se méprenant, lui répondit : esonne qui
signifie le dos et non pas le côté.
Pour bois, forêt, on lui a donné le mot konda onketito qui veut
dire ici.
Ce même mot ko7ida lui a été donné comme l'équivalent du
mot terre ; et dans une autre circonstance, comme il demandait
encore comment ils nommaient la terre, il lui fut répondu par le
mo!: damga, ou comme nous disons maintenant toka, mot qu'ont
coutume de dire les Iroquois, quand ils ne savent pas ce qu'ils
doivent répondre, ou qu'ils ne comprennent pas ce qu'on leur
demande.
C'est encore ainsi que, d'après Cartier, ica signifierait : cet
homme, et ïV^ voudrait dire: une plume d'oiseau. Or ces deux
mots ne sont autre chose que le démonstratif f>^r;/ qui ne signifie
rien de plus que le latin hic, hœc, hoc, duquel il se rapproche
encore par une heureuse assonance.
19X
II
Du langage enfantin et du langage diminutif.
I. Parmi les mots enfantins propres à.la langue iroquoise, il en
est quelques-uns dans lesquels on remarquera peut-être avec sur-
prise la présence des labiales b, p, m, lettres complètement étran-
gères au langage des adultes. *
Ba, pour exprimer l'idée d'embrasser, de baiser ;
Fa, pour exprimer l'idée d'odeur désagréable ;
Mants, pour demander à être allaité ;
Man, pour demander à boire, à manger ;
Tataa, pour désigner le pain, la galette ;
Iaiaa, pour désigner les fruits à pépin ;
TsiOTSioo, pour demander du potage, de la bouillie et
généralement, tout ce qui se mange avec la cuiller ;
Ttsitsii, pour montrer un insecte, un petit mollusque, un
petit reptile dont on a peur ;
Oism, pour exprimer la frayeur produite par la vue d'une
personne ou d'un animal ;
MiONTS, pour nommer les chats ;
ToTA, équivalent de ^ ^ j
' ^ ( grand maman ;
AiA, équivalent de bobo ; ^^_
Aa, équivalent de caca ; ^
Ah, pour signifier quelque chose de sale ou de mauvais
au, goût ;
Kak, exprime morsure, coupure ;
Atsio, exprime le chaud et les brûlures, le froid et les
engelures ;
* On a pu remarquer dans le coure de cet ouvrage, l'altération pro-
duite dans certains prénoms français, en passant dans la langue dj^ Iro-
quois : Tier, Kor, Sak, Koris, au lieu de Pierre, Paul, Jacques, Maiirice.
(]hose singulière ! Ils prononcent aisément les labiales de leurs mots
enfantins, et ne peuvent que très-difficilement prononcer ces mêmes
lettres et d'autres étrangères à leur idiome, quand elles se rencontrent
dans des mots français : il leur arrive alors le plus souvent, de permuter
ces lettres, à la manière de quelques Allemands. C'est ainsi qu'ils diront,
par exemple : Roland, il souffle, bagage, pour Laurent, il souffre, pacage,
et vice versa.
1^2
TsiAP, pour signifier une clmte dans Veau ;
TsETS, pour exprimer l'idée de honte, de hea^ité ;
Taten, pour se faire j)rendre et j^orter dans les bras de son
père ou de sa mère ; ^
Oo, pour se faire mettre dans une voiture ou dam un canot ;
En, pour approuver, conferdir, obéir ;
Enh, pour refuser, rejeter, repousser.
Ces deux derniers mots sont prononcés d'une manière parti-
culière qu'aucune écriture ne saurait exprimer parfaitement.
II. Au langage enfantin peut se joindre le langage qu'on pour-
rait appeler langage diminutif. 11 est principalement employé
parles mères et les nourrices à l'égard de leurs nourrissons, et ne
consiste guère que dans un changement de prononciation. Le
ton de la voix s'adoucit, l'articulation est plus lente, on appuie
davantage sur les syllabes que l'on épcUo, pour ainsi parler ; et
certaines consonnes trop rudes ou disparaissent ou s'amollissent.
On conçoit aisément que jamais la colère, la haine, la mauvaise
humeur, l'antipathie, n'inspirent ce langage, mais quil suppose
toujours dans la personne qui en fait usage, des sentiments d'af-
fection, de tendresse, de sympathie, de bienveillance envers la
personne à qui l'on s'adresse. Même, sans comprendre les pa-
roles, on devine ces doux sentimens du cœur, à l'air seul du
visage et au mouvement des lèvres qui se serrent alors et s'arron-
dissent de manière à former 7uic petite bouche, ce que les Latins
on^nommé oseiihtiii, diminutif de oS, oris. Ainsi, pour ne citer
qu'un exemple, une mère témoin des douleurs de son jeune
cnfent malade, dira avec une touchante émotion, et donnant à
ses lèvres la position que je viens de décrire : lo-no-zva-tia-ni
lien-a, au lieu de dire purement et simplement : rononwaktani
rieriha, mon fils est malade. Une mère algonquine, pour dire la
même chose, changera les sibilantes en autant de chuintantes :
a-ko-ci ni-givi-cic, au lieu de akosi ningwisis. J'ai emprunté cet
exemple à la grammaire chilienne du P. Fcbres ; et je crois
qu'en ce point, il y a un accord parfait entre les langues de
l'Amérique du Nord et celles de l'Amérique du Sud. Le père
Febres s'exprime ainsi : " Los diminutivos se forman alguna
" vez cambiando las letras meno-; suaves en otras mas dulces,
" V. g. votum = hijo, vochum = hijito ; cuthani =^csta cnfcrnw,
" cuchani = esta en/ermito."
193
Il me semble que le vénérable missionnaire ne s'est pas bien
exprimé en disant que " quelquefois les diminutifs se forment
" en changeant les lettres moins douces en d'autres plus douces " ;
et qu'il voulait dire tout simplement ce que j'ai dit plus ha.ut,
savoir qu'un certain adoucissement de prononciation constituait
une sorte de langage diminutif, langage qui n'affecte pas seule-
ment les noms et les verbes, mais s'étend encore aux autres
parties du discours.
Réunissant donc le substantif votum du P. Febres et son verbe
cuthani en adjoignant au premier, le pronom gni, * je vais cons-
truire une phrase qui correspondra parfaitement aux phrases /
iroquoise et algonquine ci-dessus : /
Cu-r/za-ni gni vo-^/^um"|-, il est malade mon fils.
Remarquez que la chuintante CH remplace ici T et TH, tandis
qu'en algonquin, c'est la sifflante S qu'elle est appelée à rem-
placer.
Cette chuintante espagnole sort très-aisément e labiis in modiitn
osculi contractis. Elle équivaut, comme on sait, au tch français, et
à cause de cela, peut-être aurais-je mieux fait de l'appeler
tchnintante.
m
Des homonymes et des paronymes
Toutes les langues ont des homonymes et des paronymes ; mais
celles-là en ont davantage, qui, comme l'iroquois, comptent moins
de lettres dans leur alphabet, et, qui par conséquent, possèdent
un moins grand nombre de sons et d'articulations.
a) Homonyme est un terme de grammaire employé pour signi-
fier qu'un mot semblable à un autre quant au son, est tout-à-fait
différent quant au sens, n'importe qu'ils aient ou n'aient pas la
* On comprendra facilement pourquoi je fais ici usage de gn au lieu
d'employer la N con tilde de l'écrivain espagnol.
f Sauf les tirets que j'ai employés uniquement pour exprimer le ralen-
tissement de la prononciation, ma phrase chilienne est exactement con-
forme à l'enseignement du P. Febres ; car, on trouve dans la grammaire
du Eeligieux espagnol : gni votum =; mi hijo, et un peu plus loin, on y
lit que " la colocacion de las palabras no tiene especial dificultad ; se
" puede anteponer y posponer al verbo el hominativo y demas casos."
194
même orthographe. C'est ainsi qu'en français A, 3' p. s. du
verbe avoir, et À, préposition, sont homonymes l'un de l'autre,
Tels sont entr'eux les mots ANCRE et ENCRE ; TANTE et TENTE ;
COMTE, COMPTE et CONTE, et une foule d'autres.
*
Voici quelques-uns des principaux homonymes iroquois :
Ik8a signifie également que je finisse et camarade de
femme, an vocatif, ex : Niare, iksa, iksa, attends, ma
camarade, que je finisse.
OwiRA veut dire cicatrice ; enfant ; saule ;
C vous avez mal aux mains ;
Sewasnonsanonwakr -| vous avez envie de manger des
( beignos ;
,. 1 beau blé :
IvANATSHO Kelle Chaudière ;
,, ( bon ménjige ;
Kanakwiio ■ t , ^ '
( bon tonneau ;
ménage ;
tonneau ;
,. f mauvais
JVANAKWAKSEN ^
( mauvais
Ti (le Seigneur ;
Eawennjio ■{ ., r n
( il a une belle voix ;
Tr. ( bon lait ;
( vache laitière ;
^ ( ventre :
Onekwenta < -M '
( visiere ;
Ken losERE, l'hiver dernier | voici une chaussée do castor
I la voilà qui va en traineau ;
-j^ ( jour, journée ;
l oc liai and, echaïaudage ;
T- f franc frêne ;
( elle (une femelle) est pleine ;
,. f l'eau est bouillante ;
IvANEKONTIIA S i p i j -,
( il se forme de petites vessies ;
,, f mauvais serpent ;
IvANIARArSËN-^ ,, 1 •
( elle a un vilam cou ;
T^ ( faire des tonneaux ;
IvENAKONNlS ^ • -, i , '
( irriter quelqu un ;
T^ ( assécher, égoûter :
( choisir le plus mauvais morceau ;
^^ f il y a beaucoup de choses ;
Kaienton < , , X
( c est semé ;
ç. j bouche ;
1 couverture de lît«
195
b) On entend par paronymes, des mots qui ont une certaîhe
ressemblance avec d'autres dont le sens est plus ou moins diffé-
rent. Tels sont en français les rlf^s atelier et râtelier, animal
et amiral.
Plus une langue abonde en paronymes, plus les étrangersqu
veulent la parler, sont exposés à faire des quiproquo, souven
très-risibles et quelquefois très-regrettables.
Considérée sous ce point de vue, la langue iroquoise présente
d'assez grandes difficultés, et exige beaucoup de circonspection
et de prudence. Comme dans cette langue, les mots sont très-
souvent employés en composition, le danger de les confondre
avec d'autres, acquiert une nouvelle force par ce mélange ; et
ce n'est qu'après une longue habitude, que l'on peut parvenir à
en faire toujours un juste discernement, soit en écoutant parler,
soit en parlant soi-même.
Il faudrait presque un volume pour dresser la liste complète
des paronymes iroquois. Nous n'en citerons ici qu'un très-petit
nombre :
Eakowanen, chef, Rakliowanen, grand mangeur ;
Oseronni, ensemble, Ounevonm., français ;
lohiâri, fruit mûr, loliiàri, fruit cuit ;
lonorâri, mais mûr, lonoràri, mais cuit ;
Kkahriio, avoir bonne vice ; Kkariio, être bon payeur ;
Kkahraksen, avoir mauvaise vue ; Kkaraksen, être mauvais 2>ai/enr ;
Oriwa, chose, affaire ; Owira, progéniture ;
Ota, ordure ; Alita, chaussure ;
Oswenkara, jjlanche ; Osonkara, lèvre supérieure ;
lakohtare, onjjarle ; Iakotare, on est couvert d^ ordure ;
Kahon, oie sauvage ; Ka'on, casseau ;
Karithon, cliêne ; Kariton, c'est cuit.
Ononkwat, remède, médecine ; Ononkwa, fond d'une chaudière.
IV
Ma?iière d'exprimer les degrés de eomparaison.
Nous parlerons i* des comparatifs d'égalité ; 2° des com-
paratifs de supériorité et d'infériorité ; 3* des superlatifs absolus ;
4* des superlatifs relatifs.
ART. I" — COMPARATIFS D'ÉGALITÉ.
Dans les comparaisons d'égalité, le premier membre de la
phrase comparative est formé en français par les mots aussi, si,
196
autant, tant, se'on les divers cas ; et le second, par la conjonc-
tion que.
En iroquois, le premier membre de cette comparai: oi est
formé par l'adverbe ctlio, et le second par tsini,
Exemples :
Il n'y a pas tant de riches QUE de pauvres
Lih ETHO te iakon ne iakokwatse TSINI iakon ne iakotent ;
Il n'y a pas TANT d'argent ici QUE là,
lah ETHO te kon n'owista ne kento TSiNi kon n'isinonwe ;
Ktaient-ils aussi nombreux Qu'ils le sont à présent ?
ETHO-ken nihatihne rsiNI liati nonvva ?
Ils n'étaient pas SI nombreux Qu'ils le .Sont à présent,
lah ETHO te hatihne TSINI hati nonwa ;
Je veux leur en faire AUTANT Qu'ils m'en ont fait,
Ikehre : ETHO aonsakheierase TSINI ionkiieren ;
Il n'y avait pas TAisT d'ouvrage, (de travail à faire) QU'il y en
a maintenant,
lah ETHO te kaiotenseraientakwe TSiNi kaiotenseraien nonwa;
Il n'y a pas tant de castors QUE de rats musqués,
Iah ETHO te kanakere ne tsiennito TSiNi kanakere n'anokien.
i
Dans les phrases affirmatives, au lieu de ctho tsini, \\ est
plus élégant d'employer : ok sate, également, ex :
J'aime autant l'un que l'autre,
Ok sate khenonwes ;
Ceci coûte autant que cela,
Ok sate kanoron ;
Nous sommes aussi pauvres les uns que les autres ;
Ok sate ionkwentent.
Lorsque le tant ou le si français équivalent aux mots à tel point
que, Us n'exprmient pas une comparaison ; on les rend en iroquois
par tsini, et le q^ie français du second membre se retranche, ex :
il m'anne tant qu'il ne peut me laisser, tournez : tant il m'aime,
il n'est pas possible qu'il me laisse^ tsi^n Jmkenonwes, iahtaonton
ahakiatonti.
197
ART. 2. — COMPARATIFS DE SUPERIORITE ET D'INFERIORITE.
Il n'y a pas en iroquois de forme particulière pour le compa-
ratif des adjectifs et des adverbe?. On l'exprime par senha pour
la supériorité et par tikenha pour l'infériorité, ex. : c'est mieux,
senha ioianere ; le froid est moindre, tikenha iothore.
Senha est invariable :
Senha eso, davantage, encore plus ;
Senha kenonzves, j'aime mieux, je préfère ;
Senha kariwaksen, c'est pire, c'est un plus grand mal ;
Sefiha iosnore, plus tôt ;
Senhu ohnaken, plus tard ;
Senha tenhnon, surtout ;
Senha sezvakzvisron, faites de plus grands efforts, efiorcez^vous
davantage ; •
Senha il keweientc, je suis bien plus habile, moi.
Tikenha est un véritable verbe, et par conséquent, c'est un
mot variable, suivant que le temps est présent, passé ou futur ;
ainsi on dira :
Tikenha tsini ronkwetaksen, il est moins méchant, litt : c'est
moins comme il méchant ;
Tikennena tsini wenniseraksenne tetenre, il faisait moins mau-
vais hier, litt : c'était moins comme le jour était mauvais hier ;
Takenhakha tsinasatateronhiakente, tourmente-toi moins, ne te
tourmente pas tant, litt : que ce soit moins comme tu te fasses
souffrir ;
TenkenhakJia tsin'ensonkwentenre, il aura moins pitié de 7ious,
litt : ce sera moins comme il aura pitié de nous ;
Tikenhak tsini satatis, parle moins, litt. : que ce soit moins, qu'il
y en ait moins, comme tu parles.
Mollis se rend aussi par karo, en deçà :
Karo ne tsioserat, moins d'un an ;
Karo tsini sronkwetaksen, il est moins méchant.
Plus se rend quelquefois par isi, au-delà :
Isinison. de plus en plus ;
Isi satkwit, écarte-toi, range-toi plus loin ;
Isi nonkwah ne teioserashen, plus de vingt ans.
Le que français qui suit le comparatif se traduit en iroquois
par l'adverbe tsini ou par le verbe tsiniiot, ex. :
198
Il fait plus froid au'ourd'hui que hier,
SeiiJia iiomva iothor ■ tsifùtoiomie tetenre, litt.': plus inavitcnant
il fait froid comme ce ait hier ;
Il est plus vaillant ^ue juste, seitlia rotsanit tsini thoriivaieri ;
Montréal est plus grand que le Lac des Deux-Montagnes,
senha kanatir^'aiien Ti iiake tsiniiot ne Kanesatake.
On peut aussi tourner la phrase, en mettant moins à la place
de que :
Senha nonwa iothore, tikennena ne tetenre, il fait plus froid
anjonrdlnii, c'était vicins Jiier, etc..
ART. 3. — SUPERLATIFS APSOLUS.
Le superlatif absolu s'exprime :
r Par AKWA, tris-yfort, beaucoup :
C'est un très-méch; nt homme, akzva ronkivctakscn ;
C'est fort bon, fort neau, akiva ioianere ;
^ 11 est de très-haute taille, akivah rahncnhies.
2' Par AKWAii lOXi'.HRAKWAT, c'est bien étonnant, bien sur-
prenant.
Après ce verbe dcit le passé est ionchrakwatonnc, et le futur
en'ionehrakwaton, l'or a soin de mettre tsi ou tsini suivant les
circonstances :
C'était très-plaisan< , akivali ionehrakwatonne tsini ionwcsenne ;
Il fait extrêmemen- chaud, akwali ionehrakivat tsi tekatJuni-
kware.
3" Par lOSERARESl N, c'est outre mesure.
C'est la 3' p. fém. 1 e zvakeserarestka, lacjuelle fait au parfait
ioserarestonne, et au fi :ur enHoserareste. Mettez tsi après ce verbe :
C'est excellent, c'es" magnifique, ioserareston tsi ioiancï'c ;
Il faisait terriblemeat froid, ioserarestonne tsi iothorekzve.
4* Par lOTONKOHT JN suivi de tsi, cela dépasse l'imagination :
lotonkohton tsi ronkwetaksen, cest un scélérat.
5° Par lOTOHETSTON ou lEIOTOHETSTON, son trans-locatif,
(du V. katoJietstha, déponent de kohetstJid),
leiotohetstonne tsini ronkwetakscnne, c était hors de mesure,
ça dépassait, comme il était méchant.
199
II est encore d'autres manières^d'exprimer le superlatif avec
exagération, figure de Rhétorique en grand usage chez les Sau-
vages.
ART. 4. — SUPERLATIFS. RELATIFS.
Le superlatif relatif s'exprime au moyen du pronom akonJiaa,
sonhaa, faouhaa etc.. et le de qui suit, se tourne ordinairement
par connue, et se rend par tsini, ou bien il se retranche, ex :
li akonhaa wakeriwanerahakskon tsini kentiohkvva, je suis le
plus grand pécheur de la bande ;
Sonhaa seweiente tsini tion, vous êtes le plus capable d'entre
nous ;
Sonhaa n'akonnhetien tsini hiakonnien tha ne Wi\o, parmi les
femmes vous êtes lapins estimée de Dieu ;
Raonhaa tsini honwasennaiens, cest lui quon loue le plus ;
Aonhaa ionkwetaksen tsini kanata, cest lapins méchante femme
du village ;
Aonhaa kaiatonseriio ne kaiatonsera sonha, ccst le plus beau
des livres ;
Aonhaa karontiio n'akaratsi tsiniiot ne karonta sonha, ou bien
aonhaa n'akaratsi karontiio ne karonta okon, l'orme est le plus
beau des arbres.
V
De la formation des mots ccmposés.
Parmi les langues d'Amérique, l'iroqu.is tient certainement
un rang distingué pour son aptitude à c»-mposer des mots qui
présentent aussitôt à l'esprit, la nature et l'usage de la chose
qu'ils expriment. Par exemple, un poël- de maison s'appellera
kattonsatarihatha, littéralement : 7m cJuiujfc-maison ; une carriole
(sorte de voiture du Canada dont on se sert en hiver), kanonsisere
c'est-à-dire une maison traînée ; une calèche, kanonsihare, c.-à-d.,
une maison suspendue.
C'est donc par l'abondance des mots composés qu'on supplée
dans cette langue, au petit nombre des racines.
On doit distinguer les racines primaires et les racines secon-
daires.
Les racines primaires ou racines proprement dites sont en
très-petit nombre. Qui croirait que ces deux verbes français
'20Ô
boire, avoir soif, ne peuvent se rendre en iroquois que par des
mots composés ? Cela est pourtant véritable, cette langue n'ayant
pas de termes spéciaux pour exprimer l'idée de soif et celle de
boire. Pour dire ceci : vous avez soif ? buvez, il faut en iroquois,
faire une périphrase : " vous'avez le gosier sec ? mettez-y de l'eau "
saniatathcns ? snekirha. Ces deux mots sont composés, le pre-
mier, de ONIATA, gosier, et de lOSTATiiEN, sec ; le second, de
ONEKA, eau et de KERHA, mettre.
Plusieurs, parmi les Sauvages, font attention à l'étymologie
de v. waken iatathens, avoir soif, mais nul ne remarque celle de
knekirha, boire. C'est pour cela que nous considérons ce dernier
mot comme une racine secondaire, et non comme un mot com-
posé, bien qu'il le soit en effet. Quant à ceux qui ne le savent
pas décomposer, ils en feront sans balancer, une raci^w primaire.
Des mots déjà composés eux-mêmes, peuvent servir à en com-
poser d'autres. Ainsi, par exemple, "atiatawit" habit, (de 10-
WITHA et de oiata), se composera avec WAKIEN, j'ai, et l'on
dira d'un seul mot : " wakatiatawitscraicn "y'^?/ U7i liabit.
Un seul mot suffira encore pour dire.y^'/ un bel Juibit : " waka-
tiatawitseriio."
Toute cette ^hrsist. J'ai plusieurs habits de prix, se rendra par
ce mot unique : " wakatiatawitseranoronson."
Dans la composition des noms soit avec les verbes soit avec
les adjectifs, c'est toujours le nom qui se place devant.
Certains verbes ne sont plus employés isolément, ils sont tou-
jours adjoints à un nom. Tels sont K — NONTONS, K — NERAKS,
K — WKIENHON.
Les accidents des verbes contribuent beaucoup à augmenter
la longueur des mots.
On a pu remarquer déjà (Voy. Eiud. ph) qu'ils se placent les
uns cicvant le verbe, les autres après. Mais il ne sera pas inutile
de citer encore deux exemples :
I* — TEIOTINAKARONTONHA, mouton ;
Pc ur former ce long mot, il a fallu joindre ensemble un nom,
un verbe, et trois accidents, dont un antérieur et deux posté-
rieurs. La signification littérale est : celles gui 07it deux petites
cornes. Ce mot ne s'emploie qu'au pluriel ; et, quand on ne veut
parler que d'un seul mouton, ofi dit : " enskat ne teiotinakaron-
201
tonha," un de ceux qui ont de petites cornes* Onak ARA est le noiti
qui se retrouve dans presque toutes les langues, le mot corne ; il
est précédé du signe du duplicatif TE — , car l'animal a deux
cornes ; vient ensuite le signe de la 3. p. fém. pi. lOTl, lequel
signe oblige le verbe — lAONTE, être attenant, à se mettre au fré-
quentatif — lAONTON ; enfin arrive le diminutif HA qui termine
le mot.
2* — ORENNA, chant, chanson, air, refrain ;
Composant ce mot avec katiens, forme passive de IKIENS,
mettre, placer, nous obtiendrons le déponent composé " kateren-
naiens,"/!? mets la chanson, c.-h.-d.je prie.
Le progressif de ce verbe sera : " wakaterennaientaties," je
prie tout en faisant mon ouvrage, je continue ma prière en mar-
chant, etc..
A l'attributif, nous aurons " katerennaiennis," prier, faire des
prières pour, en faveur de, ex. : " kzLtRterGnna.[tnnis," je prie poiir
moi-même; " keiaterennaiennis oni n'akoren," yV/r/V aussi pour
les autres, Je les bénis.
Le motionnel vient à la suite de l'attributif: " keiaterennaien-
nires," je vais les bénir, mettre pour eux le rite sacré ; enkateren-
naiennira, j'irai la bénir (une maison neuve).
Wakaterennaientakskon, je suis dévot, j'ai du goût pour prier.
C'est l'habituel de " katerennaiens " qui fera au fréquentatif
" katerennaientons,"/;'zVr beaucoup, faire force prières, suivre les
exercices d'une retraite, d'une mission, d'une neuvaine.
Le con versif est " katerennaientakwas," finir de prier, achever
sa prière. Il se superpose au fréquentatif: " katerennaienton-
was," finir sa retraite.
Du v. katerennaiens se forme " ionterennaientakwa," prière,
formule de prière, litt. : on prie avec cela.
Du même verbe se forme' aussi le substantif aterennaien,
synonyme de Xaiamieivin des Algonquins. En cp. il se change
en aterennaientaksera. Des exemples en feront mieux connaître
* Quand ob veut spécifier le sexe de cette bête à cornes et dire brebis,
on ajoute le mot onnheTien, femelle ; et pour agneau, le mot owira. On
peut comprendre dès-lors l'embarras où se sont trouvés les Missionnaires
pour traduire les paroles liturgiques : Agnus Dei quitoUis j^eccata mundi.
Ce qu'il y avait de mieux à faire dans ce cas, a été fait : les missionnaires
ont traduit : Iesos kristos, ise seriwabtontha n'iakoriwaneren n'onkwe.
202
le sens: waterennaientakseriio, ...takseraksen, une bonne, une
mauvaise manière de prier, c.-à-d. une bmme, ujic m. religion.
Enskat ok roterennaientakserison ne Sonkwawenniio ; onkwe
tiiakoson n'oiason nateiakoterennaientakserotens.
N. S. n'a fait qu'une Religion, ce sont les hommes qui ont fait
toutes les autres différentes religions.
Cet ateromaicntakscra, mot déjà composé lui-même, devient
comme la racine secondaire d'un grand nombre d'autres com-
posés. Par exemple, si on l'incorpore au v. wakien, on aura :
" wakaterennaientakseraien/'y'rt/ une manière de prier. De là
l'acquisitif " wakaterennaientakseraientas," je parviens à avoir
une manière de prier.
Le fréquentatif se surajoute ensuite : " wakaterennaientaksera-
ientaserons."
En changeant S en HATIES, on aura un nouvel accident de
plus, le progressif :
" Wakaterennaientakseraientaseronhaties," mot qui peut s'al-
longer par derrière de deux syllabes, si on le met au subjonctif
de continuité, et de deux autres par devant, si de plus, on lui
donne la marque du réitératif:
Aonsonkaterennaientakseraientaseronhatieseke,
Ce qui forme un total de 19 syllabes et de 44 lettres.
Des mots d'une telle longueur, des mots qui dépassent ceux
de Plaute et rivalisent avec ceux d'Aristophane, sans pourtant
violenter la langue, comme c'est le cas pour les mots si labo-
rieusement construits par les deux poètes comiques ; des mots,
dis-je, si longs et pourtant si clairs, pourront peut-être faire
regarder comme un paradoxe, ce que je vais ajouter avant de
terminer cet article.
Et cependant, après de miires réflexions, je ne crains pas
d'affirmer qu'on peut appliquer à l'iroquois, ce principe générale-
ment admis pour les racines hébraïques, savoir, qu'un mot pri-
« mitif ne saurait avoir plus de deux syllabes radicales, et ren-
fermer plus de trois consonnes.
Voici quelques remarques qui pourront servir à la découverte
des racines iroquoises :
Il faut distinguer les lettres serviles et les lettres radicales.
Le double tt est radical, mais ne compte que pour un.
203
N soit simple, soit double, terminant une syllabe, n'est qu'une
lettre servile, et sert uniquement à modifier la prononciation de
la syllabe radicale.
Quand deux K se rencontrent, le premier est servile, le second
seul fait partie de la racine.
Tk, KS, KH, th, sh, * SK, KN, SN, sont purement serviles, au
commencement d'un mot ; on peut en dire autant de TS, à part
quelques rares exceptions.
Aucune voyelle initiale ne saurait faire partie essentielle d'un
mot, et sauf à la 5e conjugaison, toutes sont mobiles et se per-
mutent entr'elles suivant les circonstances.
En hébreu, on rencontre des mots bilitères et même unilitères ;
il s'en trouve également en iroquois : par ex., dans ces mots :
osita, pied ; ohneka, eati ; kesaks. Je cherche ; konnis, je fais, il
n'y a de radical, c-à-d. d'essentiel, d'inamovible, d'immobile
que -SIT-, -NEK-, -SAK-, -NI-.
Dans ces autres mots : osa, couverture ; katse, bouteille, ikeks,
je mange, il n'y a qu'une consonne radicale, S dans osa, le TS
(tsadé) dans katse, et le second K dans ikeks.
Enfin, en iroquois aussi bien qu'en hébreu, il y a des racines
qu'on pourrait appeler oiwmatopciqiies, et qui, pour l'ordinaire,
sont, comme en hébreu, quadrilitères.
Les racines onomatopéiques sont *ou nominales ou verbales.
Les premières sont toujours infécondes, c'est-à-dire qu'elles ne
produisent aucun dérivé. Telles sont sarasara, teriteri, kwito-
kwito, et autres mots cités p. 89 du JUG. ERR. Il n'en est pas
* Qu'on veuille bien remarquer que notre sh iroquois n'est nullement
le SH anglais, le ch français, le sch allemand.
Les anciens missionnaires jésuites se servaient fort à propos, dans leurs
cahiers restés manuscrits, de caractères grecs pour représenter les aspira-
tions si fréquentes dans la langue iroquoise. Kh était représenté par le
chi, th par le thêta, et ils employaient un sUjma au lieu de l's aspirée
SH. Mais ce qui était avantageux pour l'écriture à la main, aurait offert
beaucoup d'inconvénients pour l'impression. Cet amalgame de carac-
tères grecs et romains aurait eu un aspect peu gracieux d'abord, et puis,
il en serait résulté un surcroît d'embarras et de dépense, les imprimeurs
n'ayant pas toujours des lettres grecques en nombre suffisant pour varier
suivant le besoin, les grandes, les petites et les non-capitales. C»est ce
grave inconvénient qui m'a décidé à renoncer au 8, (voy. p. 9 des Etu^^
ph^rl.) et à lui substituer le îv, dans ce nouveau travail.
204
de 'même des secondes ; ces verbes formés par onomatopée
peuvent librement et tout à leur aise, recevoir des accidents et
entrer en composition.
VI
De rinvcstigatioii de la racine.
Pour l'intelligence du discours, soit écrit, boit parlé, il est
important avant tout, de découvrir les racines tant verbales que
nominales, lesquelles sont ordinairement englobées et comme
perdues au milieu de préfixes, de relations, d'accidents et de
désinences de toute sorte. La difficulté de cette découverte,
pour les commençants, déjà grande quand il s'agit de simples
dérivés, l'est encore bien davantage, quand il faut disséquer de
longs mots composés.
Cependant on viendra aisément à bout de cette difficulté, en
faisant usage des moyens que nous allons indiquer, et eh pro-
fitant des conseils que l'on nous permettra aussi de suggérer aux
jeunes missionnaires désireux d'apprendre bien et d'apprendre
vite, * une langue si différente des langues généralement con-
nues.
* Le style que je prends ici, ine fait un devoir d'avertir le lecteur que
ce passage et beaucoup d'autres réi)andus çà et là dans le cours de mon
livre, ont été ('crits dans les [iremières années de mon ministère parmi
les Indiens ; j'avais pour but. d'abord de m'instruire moi-même, en met-
tant ]iar écrit mes petites rt'inarques tant sur l'irofjuois que sur l'algon-
quin. Tout imparfaites qu'elles étaient alors, (depuis je les ai revues à
plusieurs reprises) ces j)etiU^s remarques purent servir à de jeunes mis-
sionnaires, notanniient à feu M. l'abljé JMoncoq dont je suis heureux de
rappeler ici le touchant souvenir. j\Iichel ]\Ioncoq naquit au diocèse de
Baj^eux, le 2 août 1827. Venu diacre à Toronto en 1852, il y fut or-
donné prêtre la même année par Mgr de Charbonnel, alors évêque de
cette ville, actuellement archevêque de Sozopolis. Voyant le zèle dont
il était dévoré pour le salut des Sauvages, l'illustre prélat envoya aussitôt
le jeune prêtre au Lac des Deux Montagnes pour apprendre l'iroquois et
l'algonquin. Deux ans lui suffirent pour acquérir la connaissance de ces
langues si difficiles, et en outre, il étudiait l'anglais qu'il savait doA'-oir
lui être également nécessaire. M. Marcoux chez qui il passa quelque
t3mps, était, comme nous, dans l'admiration de ses talents et surtout de
ses vertus et de son zèle. Mais son apostolat ne devait pas être de
longue durée : le vaillant missionnaire mourut à 28 ans, victime de sa
chjfrité vraiment héroïque, le 1er janvier 1856. Dans une lettre écrite
en France pour annoncer cette perte douloureuse, Mgr de Charbonnel
s'exprimait ainsi '*... Notre cher M. Moncoq vient de périr en vrai
205
r Quand on veut commencer à s'exercer à traduire, il faut
avoir sous les yeux les quatre tableaux suivants, savoir :
A) le tableau analogique de^ préfixes ;
B) le tableau des relations ;
C) le tableau des accidents ; '
D) le tableau des désinences, soit verbales, soit nominales,
soit adjectives.
2° Il faut savoir qu'en iroquois, on ne saurait guère faire deux
"phrases, écrire deux lignes, sans employer quelqu'un de ces six
mots : oriwa, onikonhra, data, cnveniia, oseiuia, orciuia. C'est ainsi
que tous ces mots se trouvent à la première page du catéchisme ;
et pour sa part, orhva y figure jusqu'à six fois. A la 2" page, oiata
se rencontre huit fois ; orhva, quatre fois ; onikonJira et osenna,
chacun deux fois ; oivcii/ia, une fois. A la 3" page, vous verrez
5 fois oiata, 2 fois onikonhra, et i fois orhva. A la 4° page,
orhva et oiata chacun 3 fois, etc..
3' Il sera très-utile d'aller à la découverte de ces racines, en
parcourant successivement les pages du catéchisme, de l'examen
de conscience à l'usage du Confesseur et à celui du Livre des Sept
Nations. Outre les six noms cités plus haut, on y trouvera très-
fréquemment d'autres racines nominales, comme kaiasa, kanakiva,
oweientia, onnha, etc..
4* Après la découverte des noms dans les écrits, soit imprimés
soit manuscrits, il faudra s'exercer à y découvrir les verbes. Le
dépouillement des racines verbales sera plus difficile, à cause des
modifications bien plus nombreuses qui affectent les verbes.
Mais il ne faut pas se laisser effrayer par cette prodigieuse diver-
sité de formes.
5° Certains noms allongent leur radical toutes les fois qu'on
restreint leur signification en les faisant passer d'un sens général
et indéterminé à un sens particulier, précis et déterminé. Ainsi le
mot oiikwe qui signx^Q persojnie humaine en général, s'allongera
en onkweta, pour peu qu'on veuille en particulariser le sens ; et
missionnaire ...Quel trésor vous m'aviez envoyé! que Dieu vous en
récompense ! aucune perte ne m'a pas été aussi sensible. Il était si jeune,
si divinement appelé et envoyé, si instruit dans nos deux grandes
langues indiennes, si zélé, si prudent, si doux, si aimable ! Mon Dieu !
que vos desseins sont impénétrables ! Je le vénérais comme un ange et
>in apôtre ...Sa fflort est une rraie calamité pour mon diocèse.,,"
206
l'on devra dire : ase^i, kaien,.eso, tokara ftionkwetake, trois, quatre,
plusieurs, quelques hommes.
Cette dilatation du radical peut affecter indifféremment des
noms simples et des noms composés, des noms primitifs et des
noms dérivés. La forme de cette espèce de crément varie sui-
vant la terminaison du nom ; le plus souvent elle est en ta, sera,
tsera, kwa. Ainsi, par ex., KATSE fera katseia, OTKON otkonscra,
AKAWE akawctscra, ahta ahtakiva. Les noms prennent d'ordi-
naire le crément, quand ils sont en présence d'un nom de nombre
ou d'un adverbe de quantité ; d'une désinence adjective ou d'une
postposition ; et toutes les fois qu'ils peuvent entrer en composi-
tion avec un verbe ou qu'ils s'adjoignent à un préfixe personnel. ^
Ex : katsdatokcnti, coupe sainte, calice ; otkomcrakscti, malin
esprit, démon ; akaivetsetokon, sous l'aviron, ivakahtakwaien, j'ai
des souliers.
6° Mais il faut remarquer que ces terminaisons ne sont pas
toujours un simple crément, et qu'elles font quelquefois partie
essentielle du mot, v. g. ahta, chaussure ; ota, fumier ; kaheta,
champ ; kalicnta, prairie ; osita, pied. Dans tous ces mots, le t
appartient au radical. Dans oiata, il est très-probable qu'autre-
fois le / était purement épenthétique, et qu'on disait simplement
ia à l'état absolu, allongeant le mot en ta pour l'état construit.
Mais aujourd'hui, le mot oiata, comme aussi quelques autres, est
tout-à-fait indivisible. Ce qui donne à conclure avec assez de
fondement, que la langue iroquoise a dû subir de profondes
mutations dans le cours des siècles. Ainsi, telles désinences
qu'on prendrait de prime abord pour une partie essentielle de la
racine, sont, s'il nous est permis d'employer cette comparaison,
à peu près comme ces couches supérieures de notre sol que les
géologues modernes ont su détacher du fond primitif.
7* Comme dans la langue hébraïque et plus encore que dans
la langue hébraïque, le verbe joue un rôle important dans la
langue iroquoise.* Ici, tout est verbe ou peut le devenir, et les
* On peut en dire autant de toutes le« langues américaines, notamment
le sauteux, le sioux, le cheyenne. De la richesse et de la merveilleuse
fécondité de ces idiomes, tous si différents des nôtres, résultent pour
nous enfants de Japhet, d'énormes difficultés à vaincre, afin de parvenir
à en connaître quelque chose, à f-n avoir une certaine teinture. Voici
comment s'exprime le P. Mengaiini, dans la préface de sa grammaire do
la langue des Têtes-plates: " liuilimenta linguie selicso {têtes-plates)
" nunc primum scripta traduntur. Idiomat.x indica a linguis scriptis et
" jam doctia toto cœlo distare, ex iis qui vel paululum inter Indos ver-
207
termes nous font défaut pour exprimer comme il conviendrait,
tant et de si grandes merveilles, encore à peu près inconnues de
la plupart des linguistes et des philologues d'Europe. Mais au
moins, faut-il leur dire que les verbes iroquois peuvent se diviser:
1* en verbes primitifs et en v. dérivés ;
2° en V. simples et en v. composés ;
3° en V. absolus et en v. relatifs ;
4° en V. actifs et en v. passifs ;
5" en V. transitifs et en v. intransitifs ;
6* en V. personnels et en v. impersonnels ;
7° en v. purs et en r. accidentés ;
8° en V. réguliers et en v. irréguliers ;
9° en r. complets et en v. défectifs ;
10* en V. à paradigme simple et en v. à par. double ;
11° en T. majeurs et en v. mineurs ;
12* en v. statifs et en v. adjectifs.
" sati fuerunt, nemo est qui nesciat. Cum igitur nova prorsus sit natura
" linguœ selicae, novo etiam ordine in ea exponenda opus fuisset ; verum,
" ni fallor, hoc nihil aliud fnisset nisi difficultati diflficultatem super-
" addere ; quin potius, ex eo ipso quod jam per se laborem prsebeat,
" operœ pretium existimavi linguas notas pone sequi, tum ut difficultatem
" lenirem, tum ut diversitas in comparatione linguarum primo intuitu
" deprehenderetur.
" Quod ut etiam facilius obtineatur, totum opusculum in très diri-
" detur partes, quarum prima, Rudimenta simplicia, secunda Dilucida-
" tioues in Eudimenta, tertia vero introductionem ad syntaxim complec-
" titur ; ita ut a facilioribus ad difficiliora gi-adus fiat, sicque erit ut
" neque memoria distentetur neque voluntas despondeat. . . .
" Cuilibet Eegulœ concise expositîe exempla pauca et brevia adnexi ;
'* curavi enim ut quam brevissimus essem, quin tamen perspicuitati
" obessem
" Licet autem pro viribus octo circiter annis huic labori operam nave-
" rim, atque ex iis quœ mihi necessaria visa sunt, nihil admodum prse-
" termiserim, plurima tamen certissime desunt (neque enim octo neque
" octodecim sufficient anni ut linguam indicam vel unam Europseus
" intime noverit), multa etiam lapsu temporis mendosa forte deprehen-
" dentur ; verum, vel quibus jam datum est ; vel si aliis multis, quod
" in votis est, datum fuerit audire : " ite et vos in vineam meam," eorum
" erit tum quae desiderantur addere, tum quœ mendosa sunt, corrigere ;
" mihi enim impresentiarum aatis est, si labor hic qualiscumque et ad
" gloriam Dei propagandam cedat atque animarum profectui aliquo modo
" benevertat."
J'ai cité ailleurs Un autre passage du même auteur sur la richesse des
formes verbales dans l'idiome des Têtes-plates. Voy. p. 109 du Jug^m.
erroné.
208
VII
De r origine des Iroquois, et de la formation de leurs divers
idiomes.
Aujourd'hui, plus encore que jamais, on est très-curieux de
connaître roriginc des langues de l'Amérique. J'en ai touché
quelque chose dans mes Jltud. pJnl. et dans la brochure qui y
fait suite, et j'aurais bien voulu, cédant enfin à de nombreuses
instances qui m'ont été faites à ce sujet, fournir quelque lumière
sur l'origine de la langue iroquoise en particulier, et des tribus
qui en parlent, ou plutôt, qui en parlaient les divers dialectes.
La question de l'origine d'une langue tient de si près à celle
de l'origine du peuple qui la parle, que les deux questions
semblent devoir être inséparables et même se confondre en une
seule. C'est ainsi que, déjà de son temps, en avait jugé le P.
Lafitau. A une époque où probablement aucune langue du
monde ne possédait encore les termes de linguiste et de linguis-
tique, à^tJinographe et d'ethnographie, ce savant jésuite alla s'éta-
blir auprès de son confrère, missionnaire du Sault St. Louis, afin
de s'initier aux mystères de la langue des Kahnawakeronons et
d'étudier les mceurs et les usages de cette tribu. C'est là qu'il
prépara les premiers matériaux pour son ouvrage sur les MŒURS
DES Sauvages Américains. On y voit encore la petite
chambre qu'il a habitée, la même qu'occupa ensuite le P. de
Charlevoix, et dans cette même cellule sont respectueusement
exposés les portraits des deux laborieux écrivains.
Pour mon compte, bien longtemps avant de connaître l'ou-
vrage du P. Lafitau, je ne pouvais, en considérant les diverses
invasions des Barbares sur l'Empire Romain, m'empêcher de
soupçonner dans quelques-uns de ces Barbare.^;, les ancêtres de
nos belliqueux Iroquois. Il y a en effet tant de traits de ressem-
blance entre les uns et les autres, qu'on a bien lieu de regretter
qu'il ne nous soit rien resté de la langue des Alains, des Huns,
des Gépides, des Hérules et autres nations anciennes. Car, c'est
surtout par la confrontation des idiomes que l'on peut espérer de
débrouiller le chaos de l'origine des peuples. D'un autre côté,
on n'a pas moins à regretter la disparition totale de certaines
tribus américaines dont la langue devait présenter de nombreuses
affinités avec l'idiome iroquois. Telle était la nation de l'Iroquet,
celles des Erieronons, celle du Petun et d'autres encore. La
connaissance des langues de ces peuples fournirait des lumières
209
pour expliquer sinon tous, du moins un grand nombre de mots
iroquois qui évidemment, viennent de sources étrangères, et
dont, à mon grand déplaisir, je n'ai pu donner l'étymologie dans
les pages qui précèdent.
Pour peu en effet que l'on pénètre dans l'étude de l'iroquois,
on reconnaîtra que cette langue, aussi bien que nos langues civi-
lisées, a subi, à diverses époques, différentes altérations ; et
qu'ainsi les différentes tribus qui la parlent, ont dû traverser
certainement plus d'une révolution, plus d'un bouleversement
politique.
Ainsi par exemple, et ceci est hors de doute, quand Jacques
Cartier découvrit le Canada, les deux rives du St. Laurent
étaient habitées par des peuplades de langue iroquoise ; tandis
que vers la fin du même siècle, ces peuplades ne s'y trouvaient
plus. Les villages de Stadaconé, de Tekenonté, d'Hochelaga et
autres qu'avait visités Cartier, étaient détruits ; seulement autour
de leurs ruines, erraient solitaires quelques nomades algonquins,
ainsi que j'en ai déjà fait la remarque.
Mais comment expliquer cette disparition si subite d'une
nation occupant une longueur de pays de plus de soixante lieues,
et possédant plusieurs villages dont quelques-uns pouvaient
alors être considérés comme autant de places fortes, vu l'état
général du pays .'* Car ils étaient défendus par un triple rang de
palissades, rempart bien suffisant sans doute contre un ennemi
qui n'avait d'autres armes que des flèches et des casse-têtes...
Si, comme tout porte à le croire, les Iroquois éprouvèrent
alors un grand échec, la suite de leur histoire fait voir qu'ils
surent bientôt prendre leur revanche. On sait qu'ils extermi-
nèrent plusieurs nations voisines, répandirent la consternation et
l'effroi chez d'autres très-éloignées ; et que sans la protection du
canon français à Québec, ils auraient achevé d'anéantir les der-
niers débris de la nation huronne, peu auparavant si nombreuse
et si puissante.
Dans un article bibliographique sur mes deux précédents
opuscules, feu M. l'abbé Bertrand, chanoine de Versailles, se
demande aussi à lui-même, " quelle est l'origine des idiomes
^' américains, et quels sont leurs rapports avec les langues de
" l'ancien monde."
Et il répond : " Grandes questions qui ne sont pas près d'être
" résolues, bien qu'une foule d'essais aient déjà été tentés pour
" arriver à un rapprochement plus que contestable."
210
Le judicieux critique expose ensuite la méthode employée
généralement jusqu'ici, et il en démontre l'insuffi.'ance. Sc9
réflexions sur ce point me paraissent très-justes, *
Dans la seconde édition de mon Jug. err., j'ai exposé l'opi-
nion de M, le comte de Charencey sur la question présente, ainsi
que le sentiment du bien regretté M. l'abbé LeHir.
Mais la science de la linguistique américaine n'aurait-elle pas
fait quelque progrès depuis 1866 et 1867? L'Ethnographie com-
parée n'aurait-elle pas avancé d'un seul pas depuis cette époque
déjà reculée ? On a agité beaucoup dans ces dernières années, la
question des Héthéens, cette tribu chananéenne dont il est parlé
si fréquemment dans la Sainte Ecriture. -f Y aurait-il eu quelques
rapports autrefois entre cette nation et nos tribus américaines ,■*
Nos Iroquois actuels seraient-ils les descendants de Heth ? A
tout cela je ne puis trouver de meilleure réponse que ces paroles
•empruntées à M. l'abbé Vigouroux : " Nous ignorons encore ce
" qu'a été la langue des Héthéens. Ce que l'on a avancé à son
" sujet, nous parait prématuré, tant qu'on n'aura pas déchiffré
" leurs inscriptions." (Les HÉTHÉENS DE LA Bible, livraison
de janvier 1882 de la Revue des questions historiques^
• " On a pris, dit l'auteur des Soirees de St. Petersbourg, les
" langues des Sauvages pour des langues commencées, tandis
* Mais voici une inexactitude écliappée à M. Bertrand dans ce même
article; " Eu 1842, M. Josojih Marcoux était lo seul prêtre catholique
" qui sût la langue iroquoisc."
Ceci est complètement inexact ; car à cette époque, il y avait à
St. Kégis, M. Fr. Xav. Marcoux, missionnaire de ce village iepuia onze
ans, et qui déjà savait passablement la langue. Il y est encore aujour-
d'iiui, remplissant seul, et, malgré ses 78 ans, ses fonctions de mission-
naire.
En 1842, il y avait au Séminaire de Montréal, M. Eoupe qui avait été
missionnaire, six ans à St. Régis, et ensuite seize ans au Lac, lequel a
laissé un grand nombre de sermons et de prônes en iroquois.
Enfin, pour me borner aux principaux, je n'en nommerai plus qu'un
troisième, M. Dufresne qui, à l'époque dont il s'agit, desservait les
Iroquois du Lac des Deux-Montagnes. Il a peu écrit, mais il entendait
bien l'iroquois et le parlait avec facilité. C'était un homme d'un trèa-
grand mérite et d'une non moins grande modestie.
I Voy. The Empire of Hittites, dans le No. du 30 janvier 1880 de
l'édition hebdomadaire du Times.
Voy. aussi Hittites i?t America, dans le Canadian Naturaliit, t. IX.
No. 5- et 6.
211
'' qu'elles sont et ne peuvent être que des débris de langues
" antiques." Je n'oserais pour ma part, me prononcer ni pour ni
contre l'une ou l'autre de ces deux opinions diamétralement
opposées. Seulement, il me semble qu'on pourrait affirmer sans
témérité que si les langues américaines ne sont que des langues
commencées, ce sont au moins de beaux commencements, et que,
si au contraire, elles ne sont que des débris de langues plus
anciennes, ce sont certes de magnifiques débris.
Mais pourtant, d'après le système philologique généralement
admis de nos jours, il faut, ce semble, reconnaître que les langues
d'Amérique ne sont ni à l'état d'enfance ou de première forma-
tion, puisqu'elles ne sont pas monosyllabiques comme le chinois,
ni à l'état d'adolescence ou de seconde formation, puisqu'elles ne
sont pas agglutinantes comme le turc* Resterait donc à décider
si elles sont réellement à l'état de perfection, comme parait l'in-
diquer leur caractère éminemment flexionnel, ou si elles auraient
déjà commencé à déchoir et à menacer ruine, à cause même
peut-être de la surabondance de leurs flexions, ou encore, si elles
ne seraient formées que des débris de langues plus anciennes, ou
enfin si, comme semble le dire M. de Maistre, elles ne consiste-
raient qu'en quelques débris informes, en quelques vieux lam-
beaux disparates et sans cohésion d'idiomes dégénérés et depuis
longtemps éteints.
Ecartant cette dernière hypothèse qui est entièrement inad-
missible, on ne risquera guère de s'éloigner de la vérité en réu-
nissant ensemble les trois autres.
Je dirai donc que les langues américaines, et notamment la
langue iroquoise de laquelle il est ici question principalement,
sont I' flexionnelles, 2* qu'elles le sont d'une manière surabon-
dante, et enfin, 3* qu'à l'instar de nos langues modernes, elles se
sont formées dans la suite des âges, des dépouilles d'autres
langues dont quelques-unes mortes aujourd'hui, et d'autres pro-
bablement encore vivantes soit en Asie, soit en Europe.
Quant aux dialectes iroquois sur lesquels on m'a interrogé, on
p3ut comparer les différences qui les distinguent à celles qui
existent entre les dialectes de la langue grecque.
* Voy. entr'autres savants ouvrages, le monde et Vhomme primitif de
Mgr. Meiqnan, et le manuel bibliqiie*de M. l'abbé Vigouroux, tome 1er
de l'Ancien Testament.
212
VIII
Des noms, prénoms et surnoms.
On a remarqué dans le cours de cet "ouvrage plusieurs noms
d'hommes et de femmes. J'en avais déjà cité d'autres, soit dans
mes Etud. pJiiL, soit dans le Jugcm. erroné'. Pour ne pas répéter
ici ce que j'ai dit ailleurs, je vais me contenter de faire connaître
les noms, imposés à quelques Gouverneurs, ou officiers du gou-
vernement. J'y joindrai ensuite ceux de quelques missionnaires.
Le premier gouverneur de Montréal fut nommé AnoncJiiasc
par les Hurons, et Kanonsase par les Iroquois. C'est tout simple-
ment la traduction de son nom Maisonneuve.
Guillaume Couture, un des compagnons de captivité du P.
Jogues, reçut après sa délivrance, le nom d'AsiRA (couverture),
et plus tard, le surnom de Tandis, mot que je ne comprends pas.
Il servit d'interprète dans plusieurs circonstances solennelles.
SakOIENTERES, (// les cannait), a été le nom de différents
officiers du département indien, notamment du colonel Napier.
Le major de Lorimicr, beau-père du capitaine Ducharme
s'appelait Oronhiatekha (le Ciel en feu), et celui-ci portait le
nom de Tehotwistaron, c.-à-d. le chamarré.
Passant maintenant de l'ordre civil à l'ordre ecclésiastique, je
signalerai :
En huron, Achiendase ; en iroquois, Rasennase, nom de
plusieurs anciens missionnaires Jésuites. Ce nom ne se donne
plus aux missionnaires, il est donné à d'autres, voy. KASENNA,
p. 107.
En hur., Aondechiete ; en iroq. AWENNISETE. Plusieurs
missionnaires entr'autres, le P. de Carheil, jésuite, et M. Guën,
sulpicien, ont reçu ce nom dont la signification se trouve ci-
dessus, pp. 45 et 46, au mot TEKENNISTONS.
Les Hurons d'abord, et, ensuite les Iroquois devenus chrétiens>
traduisant dans leur langue le nom de M. Lemaitre * le nom-
* Jacques Lemaître, prêtre de St. Sulpice, fut tué par les Iroquois le
29 août 166L Dans une de ses lettres historiques, la Vénérable Mère
Marie de l'incarnation raconte le fait en ces termes : " Nous venons
" d'apprendre qu'un ecclésiastique de la Compagnie de Messieurs de
" Montréal, venant de dire la Sainte Messe, se retira un peu à l'écart,
213
nièrent Rawendio ou Rawenniio. Ce même nom fut donné plus
tard à M. Normand Du Farad on, mort supérieur dii 'Semirtajfre
de Montréal, en 1759. - ■ . ' '''
M. Robert-Michel Gay, missionnaire d'abord à la Montagne,
puis au Sault-au-Récollet, et enfin au Lac des Deux-Moritagnes
reçut le nom iroqubis de Taiorhcnserc.qyii signifie le jour vient,
c'est l'aube du jour. Ce fut aussi le nom de M. Jeah-Claude
Mathevet, missionnaire au Lac des Deux-Montagnes, mort
en 1781.
Le nom de TharoNHIAKANERE, (il regarde le Ciel)i à été
donné à plusieurs missionnaires, entr'autres à M. FRANÇOIS
Auguste M agon de Terlaye, mort * et inhumé au Lac des,.
Deux-Montagnes, en 1777, et à M. Joseph Marcoux qùè j'aî eu
'' pour dire ses Heures en silence et recueillement, assez proche néan-
" moins de sept de leurs domestiques qui travaillaient. Au moment où
" il y pensait le moins, soixante Iroquois qui étaient eu embuscade, firent
" sur lui, une décharge de fusils. Tout percé qu'il était, il eut encore
" le courage de courir à ses gens pour les avertir de se retirer, et aussitôt
" il tomba mort. Les ennemis le suivirent et y furent aussitôt que lui.
" ]^os sept Français se défendirent en retraite, mais il ne purent si bien
" faire qu'un d'eux ne fût tué et un autre pris. Alors ces Barbares firent
" des huées extraordinaires pour marque de la joie qu'ils avaient d'avoir
" tué une robe noire. Un renégat de leur troupe le dépouilla, et se
" revêtit do sa soutane ; et ayant mis une chemise par-dessus en guise dé
" surplis, il faisait la procession autour du corps, en dérision de ce qu'il
" avait vu faire dans l'église, aux obsèques des défunts. Enfin il» lui
" coupèrent la tête, se retirant en diligence do crainte d'être poursuivis
" par les soldats du Fort. Voilà la façon dont ces Barbares font ïâ
" guerr» ; ils font leur coup, puis ils se sauvent dans les bois où les
" Français ne peuvtnt aller..."
* Il avait été précédemment missionnaire à la Présentation. C'est un
des neuf Ecclésiastiques de St. Sulpice amenés au Canada en 1754, par
M. Picquet, tous distingués par leur naissance et leur mérite, et la plu-
part gradués en Sorbonne. Voici les noms des huit .autres :
J.-Fr. PeLLIS3IER DE FÉLIGONDBjr,!, .,,,.,:■.., XJ: ,,
J.-Marie-Mathias Le Minihy Durumïn ;
P.-P.-Fr. DE Laqaude ;
Gabr.-Jean Brassier, mort sup. dû Sërii.-drt 1798 ;
P. IIUET DE LA VaLINIÈRE ;
Ch. Crhitte de. IVIiTRT ;
J.-B. Curateau de la BLAiaERiE ;
ViNC- Fleuri Guichart de Kersident.
214
souvent occasion de mentionner dans cet ouvrage ; mort et
inhumé au Sault-St. Louis en 1855, après 42 années de minis-
tère parmi les Iroquois.
Le nom iroquois du célèbre M. Picquet : Awennenhawi, (il porte
la parole) a été porté en dernier lieu par M. Nicolas Dufresne,
décédé au Séminaire de Montréal, le 16 juillet 1863, à l'âge de
74 ans, dont il avait passé près de la moitié dans les missions
sauvages, principalement au Lac des Deux-Montagnes.
M. Jean-Baptiste Roupe reçut à St. Régis le nom de Tenten-
hawiûia ;* entré dans la Compagnie de St. Sulpice et envoyé en
18 13 au Lac des Deux-Montagnes, il y porta ce même nom qui
veut dire // apporte le jour.
Les Iroquois de Caughnawaga donnèrent en 185 i le nom de
TenUnhawitha au R. P. Antoine, O. M. I., qui fut plus tard leur
missionnaire et qui est maintenant provincial de son Ordre, f
A cause de l'assonance des deux noms, M. Thavenct reçut le
nom iroquois de Tawine, qui signifie loutre, et les Algonquins
dont il fut missicnniirc au Lac (1802-9), se contentèrent de tra-
duire Tawine en leur langue, et le nommèrent NIKIK.
Feu M. Antoine Mercier, Directeur de la Mission du Lac des
Deux-Montagnes de 186 1 à 1868, fut solennellement nommé
Sakonikonhriiostha, il les console.
Ce beau nom avait été donné plus solennellement encore au
sixième évêque de Québec, Mgr de Pontbriand, dans sa grande
visite pastorale à la Présentation, mission établie depuis peu par
* Abréviation de tewentenhawitha, nom de V étoile du matin, qu'on
appelle encore lucifer, c.-à-d. porte-lumière, et en terme d'astronomie,
VénuB. Les Algonquins la désignent sous le nom de wahananang (étoile
du jour) et c'est le nom qu'ils donnèrent à M. Koupe.
\ Sortir de Caughnawaga et finir ce livre sans parler de Catherinb
Tekakwitha, ne m'est pas possible, et j'encourrais certainement l'indigna-
tion de M. de **, si je ne donnais ici, au moins la signification du nom
de l'illustre Vierge iroquoise dont le P. Chollenec a raconté la vie admi-
rable dans les Lettres Edifiantes. Dans deux syllabaires, l'un iroquois,
l'autre algonquin, j'ai eu soin d'insérer une traduction du travail du
missionnaire jésuite ; mais cela ne suffirait pas pour contenter l'excellent
Vicomte, il faut que je lui dise que tekakwitha est la 3. p. fém. sing.
du prés, de l'ind, du v. iekktcitha, cis-locatif de kkwitha, (voy. p. 24) et
conséquettiment, que ce mot signifie : elle approche, elle meut qq. ch. en
avant.
216
M. Picquet. L'illustre et saint prélat mourut au Séminaire de
Montréal le 8 juin 1760 et fut inhumé dans l'église paroissiale
de Notre-Dame. M. Jollivet, prêtre de St. Sulpice, prononça son
oraison funèbre, et voici les deux inscriptions latines, l'une en
prose et l'autre en vers, qu'il composa pour être mises sur son
tombeau :
HIC JACET
lllustrissimus ac Reverendissimus
D,D.
Henricus Maria
Dubreil de Pontbriand
Sçxtus QuebecensU episcopus.
Pontifex
omni laude major,
gtnere et doctri?m
clarissimus ;
vere pauperwn pater
et nosocomiorum
Restaurator beneficus ;
impensus
in minis terio vctbi,
in œgrotorum cura
superimpensHS ;
Obiit
die VIII jtinii MDCCLX,
œtatis sucs 50,
Illustrissimo ac Rêver cndissimo
Antistiti nostra
Planctus :
Hune spectans tumulum, lacrymas effunde, viator ;
Fletibus adde preces, relligionis amans.
Hic jacet insigni natus de stemmate prœsul
Virtutum titulo splendidiore micans.
Cleri forma, decus procerum, protector egeni,
Optimus in populo pastor, amorque gregis ;
Verbo prœco potens, infirmorumque saluti
Impensus, vitœ prodigus occubuit.
3 h ytiùtî'u
ADDITAMENTA.
Sous ce titre je crois devoir ajouter encore quelques pages à mon livre.
Depuis qu'il a 6té publié (20 juillet 1882) jusqu'à ce jour (20 juillet 1883),
ce lexique a été mentionné avec éloge non-seulement par plusieurs
Journaux et Revues tant d'Europe que d'Amérique, mais aussi dans
quelques ouvrages en diverses langues, entr'autres : A7nerican hero-
tnytlis^ par le docteur Brinton (Philadelphie) ; Nomina geographica du
docteur Egli (Zurich) ; Indian migrations by H. Haie, (Chicago). Des
lettres de félicitations et d'encouragement me sont parvenues de dift'é-
rents côtés, plusieurs d'entr'elles renferment soit des observations dont
je vais profiter, soit des questions auxquelles je tâcherai de répondre, soit
encore des remarques critiques qui nécessitent de ma part quelques mots
d'explication. Au nombre de ces ad'Jitamenta, je joindrai une très-
remarquable étude bibliographique due à la plume du vénérable Supé-
rieur d'un de nos grands établissements d'éducation ecclésiastique (Petit-
Séminaire de Ste. Thérî'se, diocèse de Montréal). Enfin, pour faciliter
les recherches, trois tables différentes seront disposées à la fin du volume.
219
Importance de l'étude des langues en général et
en particulier des langues américaines.
On a L.a remarquer les paroles si énergiques d'Alexandre de
Hunibolt qui servent d'épigraphe à mon livre et que j'ai tirées
de son grand ouvrage Asia pclyglotta. Bien longtemps avant
lui, un autre allemand, l'illustre Leibnitz, écrivant à un Jésuite,
avait dit: "Je trouve que rien ne sert davantage à juger des
connexions des peuples que les langues." De nos jours et en
France, Ozanam, dans son immortel ouvrage. Les Germains
avant le Christianisme, a écrit sur l'importance de l'étude des
langues, des pages magnifiques et qui demandent d'être lues en
entier. Plus récemment encore, M. Lucien Dubois (Le Pôle et
l'Equateur) n'a pas craint de dire que "l'Ethnologie et la Lin-
guistique comparées sont les deux branches capitales de la
science moderne." Citons enfin, parmi une foule d'autres, une
autorité choisie sur le sol américain. Voici comment s'exprime
M. Whitney, professeur de Sanscrit à New-IIaven, dans le
Connecticut : " C'est un devoir pour nous de chercher à con-
" naître les antiquités de notre pays, notre honneur national s'y
" trouve spécialement engagé. L'étude en i)articulicr des langues
" des aborigènes d'Amérique est un sujet digne de toute notre
'• attention, et nous devons le considérer comme la branche la
" plus féconde et la plus importante de l'archéologie améri-
" came. *
Ainsi parle le savant philologue des Etats-Unis dont je
regrette de ne pouvoir citer que ces quelques paroles ; mais je
n'aurai garde de rien omettre de celles du très-judicieux critique
canadien, M. l'abbé Nantel dont je suis heureux, pour l'honneur
du Bas-Canada, de reproduire un peu plus loin l'important
travail, comme une sorte de couronnement de mon Lexique.
Je borne ici mes citations en faveur de la philologie et de
l'ethnologie américaines. Toutefois je ne pourrais, sans une
sorte d'injustice, me dispenser d'inscrire au moins le nom de
* Language and the sUuiy ol" language, \n-Vl, IX — 505 p.,^New-York, 1871.
220
quelques linguistes vivants qui me sont particulièrement connus,
ce sont entr'autres MM. W. Powell, A. S. Gatschet, D. S. Brin to
J. S. Clark, aux Etats-Unis; en France, M, Alb. Terrien-Poncel
et M. Alph. Pinart, et au Canada, MM. J. Campbell et H. Haie.
Leur zèle à promouvoir l'élude des langues du nouvel hémis-
phère, m'a servi comme d'aiguillon dans la composition de ce petit
ouvrage qui, bien probablement sera le dernier. Puisse, du moins,
cette faible ébauche, cette simple esquisse être utile à d'autres
plus jeunes et plus vaillants, capables d'entreprendre sur le même
sujet des ouvrages plus complets et plus considérables!.,.
Sur la désinence — iio.
Au sujet de cette finale adjective, des lettres m'ont été
adressées et de l'Etat de New-York et de la province d'Ontario:
on aurait voulu que j'eusse traduit oJiio "^-àx grande rivière (voy.
KAHIONHA, p. 159). Sans doute, les raisons que l'on allègue
pour appuyer ce sentiment ont bien quelque apparence de
solidité, et cette opinion a pour elle de graves autorités ; mais
il n'en est pas moins vrai que la désinence — IIO, ne signifie
proprement que bon ou bean et non pas grand ni gros, au moins
dans l'état actuel de la langue. — AKSEN est son contraire,
ex. : " Kariwiio nok kariwaksen, bonnm et malnni ; karontiio,
bon ou bel arbre ; kaiatonseriio, beau ou bon livre. Pour grand
ou gros livre, grand ou gros arbre, on dirait karontowanen,
kaiatonseroivanen.
Donc l'OHlo est bien réellement la belle rivière, de même que
ONONTHIO * est la belle montagne (voy. p. 176).
Toutefois, je conviendrai volontiers qu'en certaines matières,
l'idée de grandeur se confond aisément avec celles de bonté ou
♦ Telle ej-t l'orlhot;ra|ilie géri>'ralemeiil rt^ciie par les auteurs, et qui s'est
/ Il ansinise jusqu'à nos Jours. Ou la retrouve en particulier dans deux ouvrages
idMi rccemini'ut publiés et (|ui sont, surtout pour le Canada, du plus grand
iiilértii, savoir : Monseif/neur de Si. ValUer et l' flùpilal-général de Québec.
liS8'2, Darveau, éditeur, Québec ;
Vie dr. Mdle. Mance el. Coiummceinmls de la colonie de Montréal, par Adrien
Lehiond, B. L. Montréal, Cadieux et Derome, 1882.
221
de beauté, et qu'on ne s'aviserait guère de donner le qualificatif
de beau à un simple monticule ou à un petit filet d'eau. Dans
ce sens, j'aurais pu ajouter au mot — IIO (voy. 5) les adjectifs
grand, gros, large et d'autres encore, avant d'y mettre : fort,
solide ; doux, patient, adjectifs qui doivent s'expliquer de la
même manière, par ex.: "ronikonhriio" il a le caractère bon,
c.-à-d. il est doux de caractère; " rawerientiio," il est de bonne
humeur, c.-à-d. il est patient, etc....
Keriwiiostha (d'où kariwiioston, la religion) signifie rendre son
affaire bonne, c.-à-d. se faire chrétien. Nous avons en manuscrit
un vieux catéchisme iroquois avec la traduction littérale en
regard. Il commence ainsi :
Sariwiioston -ken ? es-tu de la bonne chose?
Wakeriiviioston, rakitcnron ne Raïueujiiio. Je suis de la bonne
chose, il a eu pitié de moi le Seigneur.
KANATAROK, p. lOl et 102. •
Je de . "venir sur ce mot dans les Notes Supplémentaires,
ainsi que sur les deux mots suivants ; je vais réparer cette triple
omission.
" Kanatarok " est pour kanatara ok, rien que du pain, du pain
sec, du pain sans assaisonnement ; c'est le picicik pakivejigan
des Algonquins, de même que " ohnekanos " (p. 124) est pour
ohnekanoskon, rien que de I't-au, de l'eau pure, de l'eau sans
adoucissement ; c'est Vanisip des Algonquins.
ONONVv ET, p. 111.
" C'est une médecine, dit M. Marcoux, qui est crue par les
" Sauvages, pouvoir donner l'amour. Ce mot ne se prend point
" en bonne part ; cependant faute d'autre mot, j'ai dit plusieurs
" fois en chaire : " ononwetseratokenti," le saint ononwet pour la
" charité envers Dieu, et dans un cantique : " lesos saiatanonwet
" onwe, " Jésus qui êtes aimable à jamaisé' ( " Wakiatanonwet,"
être aimable, cire personne aimable, oiata, ononwet).
Ononzvet est ordinairement ce que les Algonquins nomment
" akosowewack, " l'herbe de Vénus.
222
TEKERIWAKENWATHA,
Voy. Teiokenwaton, p. 43.
On lit dans le dictionnaire resté manuscrit du même M. Mar-
coux :
" Tekerivvakenwatha, tevvake.,.vvaton, tenke ..wate, //. tekari-
wakenwaton, dire luic parabole, se servir d'une parabole ; tekeri-
wakenwatanions, parler en paraboles ; teioriwakenwaton, une
parabole ; iotkate tehariwakenwatonskwe lesos, Jésus se servait
souvent de paraboles. "
Takwahasont (p. 42), tewaharatons (p. 75).
Un correspondant de Bordeaux me fait l'honneur de m'a-
dresser plusieurs questions à l'occasion de ces deux mots :
lère Question : Que signifie le mot takwahasont .-'
Réponse, Ce mot que plusieurs prononcent takzualiason, me
paraît venir du verbe kahasons, darder, lancer un dard. (Voy. p. 8).
2'ème Question. Y a-t-il en algonquiji connue en iroquois, deux
noms pour désigner l'araignée, quels sont ces noms, et quel sens
leur donnez-vous ?
Réponse : Il y en a également deux : eebik et asapikeei. Ce
dernier nom, analogue au teiuaharatons des Iroquois, signifie
littéralement : elle fait de petits filets, ou encore, elle fait des filets,
la pauvrette. (Voy. p. 6^ des Etud. phil. et p. 50 du Jug. err.)
Quant au premier nom eebik, il n'a aucun rapport avec
takwahasont. Pour nous aider à l'expliquer, servons-nous d'un
autre nom facile à décomposer : " kinebik," serpent. Ce mot
signifie long fil. — bik ou comme disent les Sauteux, — big veut
d\Y& fil, filament et l'initiale ^^ — interjection de surprise, exprime
très-bien la manière merveilleuse avec laquelle l'araignée tire de
sa propre substance ces fils de soie destinés à la fabrique de sa
toile et de ses filets.
3ème Question. Le mot eebik que je vois p. 43 do tes Etud.
PH., ressemble assez au nom de V araignée en hébreu et en arabe,
peut-il se décomposer et comment ?
Réponse. J'ai répondu oui et j'ai dit comment; mais je doute
223
fort que mon explication de eebik apporte quelque lumière pour
l'interprétation de agabis et de agaboiit.
Ce que veut dire TOTOCHABO.
La petite note de la p, 135 doit, avec ce que je vais y ajouter,
servir de correctif à une étrange inexactitude qui s'est j^lisséc
malheureusement dans un ouvrage du plus haut mérite. Ce ne
peut être que par suite d'un faux renseignement qr.e M. l'r.
Lenormant a pu s'exprimer ainsi : " Le chippeway (oiocliabo,
" vin," est un composé de toto, " lait " et ckoininabo " grappe de
raisn\ *
Il n'y a pas un mot de vrai dans tout cela, voici la vérité :
'lotochabo, lait, litt,, liqueur de la juauullc, de totoch, mamelle
et de — abo, liqueur ;
Chominabo, vin, litt,, liqueur 'le la graiuc douce, de cliomin,
obrev, de chowimin, et de la demi-racine — abo.
On dit sans contraction : chowimin, raisin, grappe de raisin,
et avec la contraction : -f* chominabo, vin.
\A/indigo, p. 73.
Sur le fameux Windigo je n'ai plus rien à ajouter, si ce n'est
qu'on peut, en algonquin comme en cris, {^ employer ce nom
par métaphore pour rendre les mots anthropophage, cannibale;
anthropophagie y cannibalisme, de cette manière : "Windigow,i "
être un Windigo, c.-à-d. un anthropophage ; windigowivvin, r^/z/Z/rc^-
pophagie.
Quant à AgreskoUÉ, le R. P. Burtin, O. M. I., aura occasion
de parler de ce dieu mythologique dans l'ouvrage qu'il compose
en ce moment : Histoire de la mission iroquoise du Sanlt St. Loîiis.
* Histoire anciknne de l'Orient, T. I, Paris, 1881.
•[■ Depuis M. Thavenet qui a irilroiluil cet usage, li*s missioiiii;iii-i'S du f.iic
des deux Montagnes, el il'aulres î'i Iimw exemple, dotui"ni ;iu fil'.'iinquin la
valeur de cli, el c"e?l iini(|Ufmpnt jiour jilus do cl.irlé, que j"ai employé ici um;
orthographe qui n'est pas la nôtre.
I Lacombe, Dictionnaire de la langue des Cris, .Monlréui, 1874, Be;uiclioniiii
^t Valois, imprimeurs-libraires,
224
Il y fera connaître le chant funèbre de Xahi, ahï, et beaucoup
d'autres choses curieuses concernant les anciennes coutumes
des Indiens.
Réponse à M, de Chareneey.
M. de Chareneey aurait désiré (Polybiblion, livr. de nov. 1882)
une table des matières ; cette remarque est très-juste et on verra
que je l'ai mise à profit, autant du moins qu'il était possible de
le faire pour un livre de la nature d'un lexique. Quant au
changement du 8 en IV, les goûts ne sont pas les mêmes, et
j'ai cru faire pour le mieux en me conformant au goi^it du plus
grand nombre.
Relativement à aivetarontsi (p. 3). j'avoue que ce mot n'est
pas racine et qu'il est composé, ainsi que beaucoup d'autres
rangés pourtant parmi les Racines. La difficulté est de les
pouvoir décomposer et, le i)ourrait-on, il ne serait pas toujours
à propos de le faire, à cause de l'origine honteuse de quelques-
uns de ces mots. Toutefois je puis sans inconvénient donner
l'étymologie à peu près certaine du mot en question. AwETA-
RONTSI me paraît composé du v. kkwctarons et de la part,
augmentative — tsi ; par conséquent ce mot se traduira littérale-
ment par, ccst bien coupé, locution qui se rapproche assez de
notre expression française ccst bien tapé.
Ce que j'ai écrit sur kenraken, — kenrat, — raken, est exact,
nonobstant toute apparence contraire.
Duel dans les langues d'Amérique.
On m'écrit d'une ville de la Suisse, pour savoir si, comme en
iroquois, il y a un duel dans d'autres langues de l'Amérique.
J'ignore s'il existe soit dans l'Amérique du Nord, soit dans
celle du Sud une autre langue qui possède comme l'iroquois,
jusqu'à 15 personnes, 5 pour chaque nombre. (Voy. 97 des
Etud. phil.)
On me demande encore si la distinction du nous inclusif et
du nous exc/usif comme s'exprime M. Schoolcraft, se rencontre
ailleurs que dans les langues algiques. Voici ma réponse :
225
1° Cette distinction se fait remarquer à fortiori dans l'iroquois
et dans ses congénères, puisque cts langues ont le duel que
n'ont pas les langues algiques ; ce qui leur donne une doub'c
première personne pour le duel aussi bien que pour !e pluriel.
{Op. cit., p. 29.)
2° La même distinction s'étend probablement à to us les
idiomes du nouveau-monde, à en juger du moins par un petit
ivre en portugais intitulé : Arte de grainuiatica da litigiia Brasi-
lica do P. Liiiz Figiieira, imprimé à Lisbonne, en 1687. Ce
missionnaire distingue dans la langue brésilienne dcwKfontinlcs
pour exprimer la première personne du pluriel : ..."A primeira
formula, dit-il, iiuliic eni si a pessoa ou pessoas com que fallamos,
ut lAjUCA, nos matavios, i.e. nos et vos tambem com nosco (nous
inclusif) ; a segunda formula exclue a pessoa ou pessoas com que
fallamos, ut OROJUCA, nos outros matainos, nao entiendo vis
nisso. (nous exclusif.) "
Dans cette grammaire brésilienne j'ai encore remarqué une
autre analogie avec nos langues de l'Amérique Septentrionale ;
c'est l'absence des prepositions proprement dites, lesquelles sont
remplacées par des /r'jZ/^^j/VzVwj .- "Todas as preposiçocs dcsta
lingua se podem melhor chamar posposiçocs, porquc .^emi)re se
poem depois do nome que regem. "
Encore un mot sur RAWENNIIO. voy. p. 178.
On trouve dans les cahiers des premiers missionnaires des
phrases comme celles-ci :
" lah Niio te haiatoten n'Akreskwe, katiken rawenniio tsi
tionnhe ? "
Akreskoiié 11 est pas Dieu, est-ce qiiil est le maître de notre vie ?
" Oriwakon hetsewenniiostha n'Akreskwe, iahte hawenniio
tsi sonnhe. "
En vain tu prends pour maître Akreskouc, il n'est pas le maître
de ta vie.
Le Confiteor, l'acte de contrition et une foule d'autres prières
eornrnencent par ces mots ; " Niio, ise sewenniio tsi iakionnhe,"
226
Dieu, toi tu es le maître de notre vie, litt. que nous vivons
(IAKIONNHE, nous tMt///j//',TlONNnE, nous inclusif).
On voit par ce; exemples que raivenniio {lunvcnniio devant la
négation) n'est pas un nom comme Nlio, comme Akreskouc, mais
un verbe véritable, et que, si le plus souvent il est employé seul,
c'est que le v. " konnhe " s'y trouve sous-entendu.
Quand il est seu', il est considéré comme substantif et il
commence i)ar une lettre capitale, ex. :
" Sonkwentenron ne Rawenniio. "
Le Seigneur a eu pitié de nous.
" Takitenr, Sevvenniio. "
Aj'es pitié de moi, Seigneur.
Dans le cas contraire, on l'écrit sans capitale : " Ise sewenniio
tsi konnhe," c est vous qui êtes le nuiîtte de ma vie ; " Raonha
rawenniio tsi iakonnhe n'onkwe, " cest lui qui est le nmîtrc de la
vie des hommes.
Fîiéroglyphes du P. Leclereq, récollet.
Ces additamenta étaient déjà imprimés et venaient d'être mis
en pages quand j'ai reçu de l'obligeante bienveillance de l'auteur,
un magnifique ouvrage en deux volumes avec notes, fac-similés,
cartes et gravures. * C'est la traduction en anglais du livre déjà
ancien du ?. Chrétien Leclercq, intitulé Premier établissement de
la Foi dans la Nouvelle- France. Dans la savante introduction
qui précède, on montre que le P. Kauder dont j'ai parlé dans
la préface de mon Lexique (p. VII) n'a pas été proprement
l'inventeur des hiéroglyphes micmacs, et que l'honneur en re-
viendrait plutôt au P. Leclercq.
* Fil si cslablishmi^nl ol llii^ Failli in new France, now llrsl translated bv
John GiuiAUY SniiA, New-York, 1881,
ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
PAR M. L'ABBK NANTEL
LEXIQUE DE LA LANGUE: IROQUOISE. *
La nation iroquoisc se trouve lice intinu-nicnt aux origines
de notre histoire. A l'époque de la colonisation française au
Canada, l'Iroquois nous apparaît comme l'obstacle destiné à
faire ressortir la grandeur de cette (euvre i)rovidcntielle et à
manifester clairement Celui qui la dirigeait. Le peuple canadien
se formait de ces familles françaises éparses siu- les rives du
St. Laurent : l'Iroquois servait d'instrument entre les mains de
Dieu, pour éprouver ce peuple naissant et lui donner la trempe
qui fait les fortes races.
Aujourd'hui, la grande famille iroquoise n'est plus qu'une
ombre d'elle-même. Transplantée de la forêt au sein de la
colonie française, elle n'a fait que dépérir dans l'atmosphère de
notre civilisation, et ses débris actuels semblent voués à ime
destruction plus ou moins tardive, mais certaine, inévitable. Ils
ne sauraient échapper à la destinée qui entraîne à leur ruine
toutes les races sauvages du moment qu'elles viennent en contact
avec les nations européennes.
Mais un peuple qui a joué un role si considérable dans notre
histoire, est-il condamné à périr comme la bête fauve ou la forêt
primitive disparues de nos bords sans laisser d'autres traces
* Moi.tréal, 1882, chez les éditeurs, J. Chapleau A Fils, 31 rue ColtA, ainsi
que chez les principaux libraires. Prix 6 fr. 50. ($1.25).
228
qu'un souvenir ?... Non, sans doute, et puisque ce pauvre peuple
peut nous léguer avec sa langue un monument complet et durable
de lui-même, il convient de recueillir cette langue, il importe de
garder ce monument. C'est la pensée qui a inspiré l'ouvrage de
M. l'abbé Cuoq et lui assure à la fois son importance et son
opportunité.
Grâces à ce livre, la langue iroquoise restera ; elle se trouve
fixée et sauvée à jamais de l'oubli. Cette teuvre de conservation
devait être la tâche commune de l'Eglise et de la France qui ont
fourni tant de victimes à la férocité iroquoise et lui doivent,
après Dieu, la gloire de nombreux martyrs. Aussi, ce sont les
missionnaires français qui les premiers se sont appliqués à ce
travail et n'ont cessé de s'y occuper depuis deux siècles. M. l'abbé
Cuoq a mis à profit les trésors amassés par ses devanciers ; il y
a ajouté le résultat de ses études personnelles et de sa longue
pratique des langues sauvages ; c'est de ce double labeur que
nous vient le Lexique de la langue iroquoise.
Un ouvrage de ce genre e.^t une bonne fortune pour les
philologues. Pourquoi faut- il que les philologues soient si rares
dans notre pays, et que la philologie elle-même soit une région
à peu près inexplorée ?... C'est assez dire que le lexique iroquois
trouvera chez nous peu de lecteurs. Mais il en trouvera beaucoup
à l'étranger, au Smithsonian Institute, dans les universités al'e-
mandes, partout où l'on a c|uelque souci de l'indianologie,
quelque idée de sa valeur intrinsèque, quelque soupçon de ses
rapports avec la science ethnologique et des lumières nouvelles
qu'elle peut fournir pour résoudre le grand problème de l'origine
des races américaines.
Pour nous, dans notre pays, quelle que soit notre persistance
à nous tenir en dehors du mouvement philologique qui distingue
notre siècle, nous ne pouvons rester étrangers ni indifférents à
notre histoire. Or, au point de vue historique, le livre de
M. l'abbé Cuoq s'impose encore à notre attention. Un lexique
n'est point seulement ce (ju'il paraît à la surface, c'est-à-dire un
catalogue de mots rangés selon l'ordre alphabétique. Derrière
les mots sont les idées, les choses, les faits. Vous avez là, avec
229
la langue d'un peuple, la somme de ses idées, le dépôt entier de
ses connaissances, rexi)i'ession complète de son esprit. Quelque
soit ce peuple, vous le retrouvez là tout entier, avec les conditions
de sa vie matérielle, les traits distinctifs de sa vie morale, les
phases diverses de son existence sociale. Le lexique iroquois
nous ouvre donc un jour nouveau sur le monde sauvage au
milieu duquel le peuple canadien dût naître et grandir. Ce
monde nous était connu déjà par les récits de nos vieux
chroniqueurs ; mais la langue elle-même nous en donne un écho
plus sûr et plus fidcle encore. Tout imprégnée qu'elle est de la
vie sauvage, elle en révèle mieux l'esprit et les mœurs. Dans sa
verdeur ou plutôt sa crudité naïve d'expression, elle fait revivre
pour nous les hommes et les choses de ce monde étrange. Qu'on
en juge plutôt par quelques exemples :
Faire la guerre ^ç. dit en iroquois KAKEKWAS, littéralement,
enlever des ehevelures. Ce mot exprime à la fois la suprême
ambition du guerrier sauvage et l'objet de son orgueil, le trophée
de sa victoire.
KlATUTIlA signifie /Aï/z/rr qnelqiiiiu. Sous cette image, pour
nous de couleur si inoffensive, l'Iroquois voit le poteau se dresser,
les tisons s'allumer et rôtir la ch;iir de sa victime : c'est le supplice
du feu.
WakenoNWAKORI, avoir la eervelle cuite, c'est-à-dire, faire
des choses insolites, être fou. C'est encore le supplice du feu qui
a fourni cette image. Vous voyez d'ici la scène : le prisonnier
est attaché au poteau ; sur son crâne dénudé et sanglant on
verse de l'eau bouillante ou l'on applique des charbons embrasés ;
le malheureux pousse des cris rauques, s'agite convulsivement,
fait des soubresauts et des contorsions étranges au milieu de
l'hilarité des spectateurs qui se moquent de sa folie !
KaTSIENH0WANE5§ grand feu ^X. grand conseil. Le même mot
désigne les deux choses, parce que l'une n'allait pas sans l'autre
chez les sauvages. Allumer le feu, c'est tenir conseil ; ceux qui
placent le feu sont les anciens, les chefs de la nation ; ramasser
les tisons, c'est rassembler les chefs.
230
KhonhenS, littéralement mettre la tête sur r oreiller. C'est
l'adoption sauvage qui fait entrer un prisonnier, un esclave dans
la famille pour remplacer un parent perdu à la guerre.
Katetsiens, faire de la médecine et avoir des songes : deux
choses qui se confondaient dans l'idée comme dans la langue du
sauvage.
Cette langue nous présente l'Iroquois tel que l'avait fait la
nature. Mais l'heure de la grâce vint à sonner pour lui. Si
longue et si opiniâtre que fût sa résistance, il céda à l'attrait
de cette religion nouvelle qui se révélait dans des mystères
d'ineffable charité et se personnifiait si grande, si belle dans le
dévouement et la patience du missionnaire. D'un autre côté,
le voisinage des colonies européennes se taisait sentir. Sous
cette double influence, l'Iroquois devint un autre homme. Il
prit trop sans doute de notre civilisation et trop peu de notre
religion, mais ce qu'il prit de l'une et de l'autre suffit pour
modifier son langage comme ses idées et ses mœurs. De vieilles
expressions tombèrent en désuétude ; tels furent surtout les
termes de guerre. D'autres restèrent dans la langue, mais en
modifiant leur acception. Ainsi le mot TEKENENRAIENS, qui
signifiait /^j"/t'r Jine bande, nne troupe d'e'claireurs, n'eut plus que
le sens général d'épier, de surveiller ; KIIASENS, qui voulait dire
autrefois tenir eonseil, signifie aujourd'hui dire la messe.
Pour exprimer les objets nouveaux, des mots français ou
anglais entrèrent de toutes pièces dans la langue, subissant à
peine quelque changement de prononciation en passant par des
lèvres iroquoises. Ainsi soldat devint SOTAR ; le schelling anglsâs
fut SIRON ; avant la conquête il avait été WENTKASO, c'est-à-dire,
vingt-quatre sous. Denmnder r aumône, la charité, était chose
inconnue pour les Iroquois qui ne mendiaient jamais ; pour
rendre cette idée, ils adoptèrent simplement le mot français
la charité, travestie à leur manière : TEKATSARITES.
D'autres expressions furent tirées plus heureusement du fonds
même de la langue qui se prête avec une facilité merveilleuse
à la composition des mots. Ainsi, une montre fut nommée :
231
KARAKWAKAHENHIONTHA, ce par quoi OH examine le solcil ; ainsi
encore les MOUTONS furent désignés au genre féminin par ce
qui avait le plus frappé l'imagination sauv^age : LES BÊTES QUI
ONT DEUX PETITES CORNES, iciotinakarouionha .
Il est curieux de retrouver dans certains mots les traces de
quelques usages disparus depuis longtemps de la vie iroquoise.
Ainsi, le feu ne s'allume plus pour les conseils, et cependant
l'on appelle toujours les conseillers ceux qui placent le feu. La
bûchette, OHONKARA, qui autrefois jouait un si grand ro!e chez
nos sauvages comme symbole signifiant ou un engagement à la
guerre ou une invitation à un festin ; cette antique bûchette
apparaît encore aujourd'hui dans KHONKARIAKS, connnander ;
RIIIONKARIAKON, 7V V ai envoyé là ; KEHONKARAWIRE, yV îWîJ
les inviter à dîner, etc., etc.
Ainsi, comme toutes les langues, l'idiome iroquois a subi les
vicissitudes de la nation elle-même et se compose d'éléments
divers qui ressemblent aux couches superposées ou entremêlées
d'un terrain géologique. Les mots ne sont pas tous de même
origine ni de même époque. Les uns appartiennent au fonds
primitif de la langue et représentent l'âge où la barbarie iroquoise
s'épanouissait dans toute sa vigueur. Les autres sont de formation
moderne et sont entrés dans la langue depuis qu'elle a subi
l'influence chrétienne et civilisatrice. A ces deux éléments de la
langue correspondent les deux types historiques de la race :
l'un, le vieil iroquois, l'enfant de la nature, le terrible chasseur
d'homme et de bête fauve, qui ne voulut recevoir des Européens
que l'arme dont il avait besoin pour atteindre plus sûrement .'•a
victime ; l'autre, l'iroquois moderne qui, en se rapprochant de
nous, a dû prendre quelque chose de notre vie et de nos mœurs,
mais qui, avec ses traits de peau-rouge, conserve encore un fonds
de sauvagerie réfractaire à toute civilisation.
M. l'abbé Cuoq a touché, dans les appendices de son livre, des
questions qui sont du plus haut intérêt pour notre histoire.
Quels étaient les sauvages que rencontra Jacques Cartier sur
les rives du St. Laurent ? Les listes de mots que le découvreur
232
avait recueillies dans ses deux premiers voyages et (ju'il a
conservées dans ses relations, ont fourni à M. Cuoq la solution
définitive du problème. Il est désormais acquis à l'histoire que
les peuplades visitées par Jacques Cartier étaient d'origine
iroquoise.
Quelle est l'origine des Iroquois eux-mêmes ? M. l'abbé Cuoq
n'ose point décider la question. Il ne paraît pas môme possible
de la décider dans l'état actuel de la science. Mais si l'on arrive
jamais à retrouver quelque débris de la langue perdue des Alains,
des Huns, des Hérules, on pourrait bien découvrir quelque lien
de parenté entre ces barbares du moyen-âge et nos modernes
Iroquois. C'est une conjecture, un soupçon dont notre auteur
ne peut se défendre. Et comment n'être pas surpris comme lui
de l'analogie qui existe entre les mots iroquois ATIRON, cJiat
sauvage ; RATAKHES, coureur çX. les noms des célèbres chefs Attila
et Radagaise ?
Il y aurait bien d'autres glanes historiques à faire dans le
lexique iroquois. Je ne veux signaler encore que certaines
etymologies. Kanata, village, amas de cabanes, nous a donné le
nom de notre pays, Canada, OsERAKli, d'où est sorti Hochelaga,
veut dire chaussée de castors. Kahnawake, dont les anglais ont
fait Caughnawaga, signifie là oh est le rapide. Niagara n'est
qu'une corruption du mot IORAKAHRE, résonner, faire du bruit.
Toronto veut dire littéralement 7in arbre dans Veau. Les
Français ont formé le nom qu'ils ont donné aux Iroquois de deux
mots qu'ils entendaient souvent dans leur bouche : KWE, salut,
bonjour, \avc des Latins ; iIEl^l(), qui signifie : oui, cest ainsi,
en vérité, ou bien, il est arrivé, il est présent. Les Iroquois
s'appelaient eux-mêmes selon le génie sauvage : ONKWE ONWE,
c'est-à-dire, les vrais hommes. Ils nommaient les Français :
Onseronni, faiseurs de haches ; les Anglais, TlORENSAKA,
hommes du levant ; les Ecossais, KENTAHERE, mot tiré de la
forme de leur casquette qui ressemblait trop à ce vestige que
la vache laisse parfois dans nos parcs. Le nom d'ONONTIIO,
belle inontagtie, qui était la traduction libre du nom de M. de
233
Montmagny, passa à tous les autres gouverneurs français. Le
roi de France était le grand Onontiio. Les gouverneurs anglais
s'appellent kora, du nom de Corlaer, gouverneur d'Albany,
prononcé à l'iroquoise. Le roi d'Angleterre est le grand KORA,
On le voit assez par tout ce qui précède, l'ouvrage de M. l'abbé
Cuoq ne ressemble point à un lexique ordinaire. Il en diffère
surtout en ce qu'il présente non point le squelette d'une langue,
mais la langue elle-même, animée, vivante, dans ses formes
diverses et ses rapports multiples avec l'histoire, la géographie,
l'ethnologie. Voici donc un lexique qui a le don de se faire
lire. Voici un linguiste qui sait dissimuler l'aridité de sa science
sous l'abondance et la variété des notes, sous la richesse des
commentaires ; un écrivain qui sait jeter le mouvement et la vie
à travers cet amas de mots isolés, disparates qu'on appelle le
dictionnaire. Comment ne pas goûter la langue qu'il nous
parle, fût-elle l'iroquois, quand il la parle de cette façon, avec ce
mélange de verve française et d'érudition allemande ?
Après avoir goûté son lexique, les lecteurs de M. l'abbé Cuoq
éprouveront sans doute un désir dont j'ose me faire l'interprète:
c'est que le digne auteur entreprenne pour l'algonquin ce qu'il
vient de faire pour l'iroquois, et qu'il complète ainsi la série de
ses traités d'indianologie. On n'attend pas moins de son savoir,
de son patient labeur, de son dévouement à la linguistique
américaine. Puisse la Providence lui ménager assez de vie et de
loisirs pour qu'il conduise à bon terme cette ceuvre importante !
{^Annales tcrésicnnes, décembre 1882.*)
* Montréal, Beaucliemin et Valois, libraires-impriiinnirs, rui- Si !*.iiil.
235
TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES.
Titre, épigraphe et dédicace I — IV
Préface Y— IX
Racines iroquoises 1
Supplément aux Racines 61
Dérivés et composés 75
Notes Supplémentaires 153
APPENDICES.
Sauvages que rencontra .) acipies Cartier 183
Du langage enfantin 191
Homonymes et paronymes .V 193
Degrés de comparaison 195
Formation des mots composés 199
Investigation de la Racine 204
De l'origine des Iroquois , 208
Noms, prénoms et surnoms 212
ADDITAMENTA . 217
Imjjortance de la linguistique américaine 219
Sur la désinence — iio 220
Kanatarok et oli nehanos 221
Ce que c'est que Vononicet 221
Teker iircdemcûf ha, tim\Àoi de ce v^erbe 222
Trois questions sur l'araignée 222
Ce que veut dire tutorhabo 223
Windigo et Agreskoué 223
Réponse à M. de Charenccy , 224
Duel dans les langues d'Amérique 224
Encore un mot sur Raiccnnilo 225
Hiéroglyphes du P. Lcclercci 226
Etude Inbliograjthique de M. Nantel 227
Table générale des matières 235
Table renversée des Notes Supplémentaires 236
T'able alphabétique des auteurs cités 238
230
TABLE EENVERSÉE DES NOTES SUPPLÉMENTAIRES ET
DES ADDITAMENTA.
Abénaquis (être)= aktsalann 155
Araignée , 222
Bande de l'allouette (être de la) = al-eneslio 153
Belle montagne = ononfiio 176
Bûchette = ohonkara 168
Cervelle = onomcard 135
Chasser avec l'arc = hiiaks 166
Chef de bande [iixG] ^^ (thiancr 15+
■Chevelure = owowa 175
Cinq = ?r/.v/t 181
Collier = /lYi/o/i??/ 160
Corlaer d'ok kora 167
Dette = okara 173
Dix = oieri 172
Dominas = Rawenniio 1 78
Eau 221
Ecureuil = aroù'ew 156
Flèche = kaienkwire 162
Génie = o^Zo» 176
Ginseng = tekarentokcn 179
Huppe = okotsia ■ 173
loimiere et iolaner L'îH
Jour = en?/.<ùxTa L57
Kanatahiici: ' '' et kanatakonko. 163
Kenta r 11), 165
Lait 223
Mâle achigan 68
Messe = ohasera 167
Mois = ennlta 157
Nev/-York = Kanoivio 161
Occident 62
Œil = Okahra 172
Oie sauvage = kahon 63, 162
237
Ononwet 221
Ours ^ okwari 1 74
Pain 221
Pierre = o?«e/i/i /a 174
Pierre à fusil (là où il y a de la) = Kanienke 164
Potage sauvage = onensto 175
Prêter = l-enihan 1 65
Quatre = /a /e?v" 163
Eaisin 2?3
Rivière = knhionha 159
Sate d'où satekon 179
Tabac = oienkwa 170
Tharo7ihiawâ7i.on et son hl've 180
Tonnerre = ratiweras 177
Trois = asen 156
Vin = otsitsia = cliominabo 38, 223
238
TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEUKS CITES.
Benary 182
Bertrand 200
r.onaïuirtn ( L. L.) 157
r.uuillft Gl, 171
lireinanus 171
Brint on 177
Hruyas 174
r.iitlon 162
iJurtin 223
Campbell 220
Cartier p<(nftiin
Catosby 69
Chaniplain 162
Cliarleina^'nc 159
Charlevoix 16;{, 208
( 'liaïuiionot 159
CliuUenec 214
CulHn 19
Dahlon 159
De Baecker IHI
De Belmunt 108
De Chavencey 183
De Charl)onnel 204
De Humholt 219
De Maistre 210
De St. Vallier 168
Diicreux 158
Dubois 219
Duflotde Mofras 175
Egli 217
Faillon 183
Eebres....^ 192
Ferland ^.'.•. 167
Ferrard 17ii
Figueira 225
Kracastor 141
Gamier 178
Gatschot 220
Haie 161
Harvey 102
Horace VIII
Horn 62
Isidore de Seville (St.) 173
Jartoux 179
Jollivet 215
Jones 68
Kalm 50
Kauder VII
Laconibe 226
Ix-ilitau *. 169, 208
Lalande 134
Lasserre 76
Leblund 220
Leibnitz 219
LeHir YIII
Lenorniant 223
Lescarbut 162
Linné 64, 69
Marcoux jxtssiiii.
Martin 71
Mathevet 63, 213
Meignan 211
Mengarini 206
Mesnard 166
Montaigne 189
^loyen 61,67
Nantel 227
Ozanaiii 219
Ovide 181
Piuart 220
Powell 220
Kagueneau 166
Pené de Scmalbî 175
Sagard jkissi'ih
Saurin 19
Schoolcraft 224
Shea 178, 226
l'errien Poncel 220
Thaveu.-t 223
Y. Marie de l'Incarnation 212
Vigouroux 210, 211
"Whitney 219
7h
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Le Lexique de la Langue Iroquoise avtc Notes et Appetidices,
ouvrage faisant suite aux Etudes Philologiques ainsi qu'au Juge-
ment erroné de M. Ernest Renan sur les langues sauvages, se vend
chez les éditeurs au prix de $1.25.
S'adresser à J. Chapleau & FiLS, Imprimeurs- Editeurs,
Montréal, (Canada.)